J'hallucine (boulot)

Dalva a écrit:

VinZT a écrit:« Ils » sont devenus dingues.
J'ai connu une époque, pas si lointaine, où on banalisait deux après-midis pour faire les conseils de classe. Cela ne fonctionnait pas moins mal.
Maintenant on nous sort la fable des parents qui travaillent, gna, gna, gna …
Je ne compte plus le nombre de conseils ces dernières années, à des horaires impossibles, où il n'y avait ni parent, ni même délégué.

Oui, étonnamment, les parents délégués ont parfois des enfants (je sais bien que ce n'est pas le cas le plus fréquent, mais ça doit bien arriver) qu'ils doivent nourrir à des horaires décents voire aider à faire leurs devoirs et amener/récupérer à diverses activités.

Je pense que c'était précisément le sens de la remarque de VinZT Cela n'arrange pas forcément les parents ni les délégués, contrairement à ce qu'on nous dit, que les conseils soient tardifs.

On assiste à des bavardages surréalistes :

– Moi, je trouve que Dylan a évolué depuis la 5^e.
– Non, je ne dirais pas ça, et regardez Jessica…
– Oui, Jessica est gentille, d'ailleurs c'est une classe sympathique…
– Ah non ! tu exagères, par rapport à la 3^e 2,…
– Je vous rappelle que je n'ai que deux élèves dans cette classe et je…

Au secours !

Beniamino Massimo a écrit:Un élève de ma 6e PP s'est déjà fait remarquer par du racket avant les vacances, de violents coups de poings sur un camarade cette semaine, des menaces physiques, puis une grosse salve de coups de pieds sur un autre hier matin. Hier soir, à la réunion parents-professeurs, une mère me dit que sa fille a été abordée sur un parking par ce garçon et qu'une vieille dame a dû s'interposer pour l'éloigner.

À part ça, en classe, entre deux exclusions temporaires, il dessine des nounours sur son cahier et me dit qu'il veut aller en Angleterre pour s'acheter le même coquelicot que celui que je portais à l'approche du 11 novembre. Il répète à tout le monde qu'il est content d'aller en devoirs faits car il pourra bien travailler.  

Et il se conduit bien en classe ?
Comment réagissent les parents (qui j'imagine ont été contactés à chacune de ces violences) ?

Le pire est qu'il ne gêne pas vraiment la classe. Il ne travaille pas très bien, mais impossible d'imaginer une telle violence de sa part quand on le voit en classe. Il a réussi à se faire élire délégué et était même candidat au CVC. Pour ce qui est de la famille, disons que c'est assez compliqué. Il n'a que sa mère, ici, et vit au milieu de divers trafics depuis qu'il est tout petit. Ses anciennes PE, revues hier au conseil école-collège, nous disent qu'il est « connu dans le secteur », sous divers surnoms, qu'il a « son réseau ». Après ce que j'ai entendu à la réunion parents-profs, je vais essayer d'obtenir une autre sanction que celles déjà infligées jusqu'ici.

Daphné a écrit:

Sphinx a écrit:

archeboc a écrit:

Thalia de G a écrit:
Pourquoi que les TZR ? On peut avoir un poste fixe loin de son domicile.

Là, c'est toi que cela regarde. Si tu ne veux pas déménager pour habiter à côté de ton établissement, tu as le droit sous certaines conditions, mais sûrement pas le droit de faire compter cela comme temps de travail.

Oui enfin ça peut être bien de finir avant le dernier train quand même.

C'est un argument qui tient la route. Mais à quelle heure est le dernier train ?

Eh bien ça dépend des endroits je suppose Ici, quand il y a une soirée au collège, je dois me sauver très peu de temps après 22h. Parce qu'en plus il faut prendre le bus pour arriver à la gare. Et quand il y a des soirées en hiver, je n'y vais pas, parce que le train est si peu fiable (retards, suppressions, pannes...) que j'ai peur de devoir crécher au collège en cas de problème. De toutes façons, ce n'est pas un argument que j'aurais besoin de servir à ma chef : ici tout le monde devient TRÈS grognon quand les réunions menacent de dépasser 20h30.

Beniamino Massimo a écrit:Le pire est qu'il ne gêne pas vraiment la classe. Il ne travaille pas très bien, mais impossible d'imaginer une telle violence de sa part quand on le voit en classe. Il a réussi à se faire élire délégué et était même candidat au CVC. Pour ce qui est de la famille, disons que c'est assez compliqué. Il n'a que sa mère, ici, et vit au milieu de divers trafics depuis qu'il est tout petit. Ses anciennes PE, revues hier au conseil école-collège, nous disent qu'il est « connu dans le secteur », sous divers surnoms, qu'il a « son réseau ». Après ce que j'ai entendu à la réunion parents-profs, je vais essayer d'obtenir une autre sanction que celles déjà infligées jusqu'ici.

Ici on a un contrat avec une association spécialisée qui nous prend des élèves violents, voleurs, etc pendant leurs exclusions du collège pour essayer de travailler avec eux sur leur comportement et de les aider à se "réinsérer". Vous avez peut-être quelque chose du même genre dans le secteur ?

Sphinx a écrit:

Daphné a écrit:

Sphinx a écrit:

archeboc a écrit:

Là, c'est toi que cela regarde. Si tu ne veux pas déménager pour habiter à côté de ton établissement, tu as le droit sous certaines conditions, mais sûrement pas le droit de faire compter cela comme temps de travail.

Oui enfin ça peut être bien de finir avant le dernier train quand même.

C'est un argument qui tient la route. Mais à quelle heure est le dernier train ?

Eh bien ça dépend des endroits je suppose Ici, quand il y a une soirée au collège, je dois me sauver très peu de temps après 22h. Parce qu'en plus il faut prendre le bus pour arriver à la gare. Et quand il y a des soirées en hiver, je n'y vais pas, parce que le train est si peu fiable (retards, suppressions, pannes...) que j'ai peur de devoir crécher au collège en cas de problème. De toutes façons, ce n'est pas un argument que j'aurais besoin de servir à ma chef : ici tout le monde devient TRÈS grognon quand les réunions menacent de dépasser 20h30.

Je me doute bien que ça dépend des secteurs, je parlais pour toi hein
Et qu'entre la RP et le fin fond des zones rurales, il y a une marge, à savoir qu'au fin fond de certaines zones rurales il n'y a même pas de train, de jour comme de nuit !

Daphné a écrit:

Sphinx a écrit:

archeboc a écrit:

Thalia de G a écrit:
Pourquoi que les TZR ? On peut avoir un poste fixe loin de son domicile.

Là, c'est toi que cela regarde. Si tu ne veux pas déménager pour habiter à côté de ton établissement, tu as le droit sous certaines conditions, mais sûrement pas le droit de faire compter cela comme temps de travail.

Oui enfin ça peut être bien de finir avant le dernier train quand même.

C'est un argument qui tient la route. Mais à quelle heure est le dernier train ?

S'il tient la route, c'est plutôt un autobus.

Ma remarque ne visait pas à garder les enseignants en poste toute la nuit dans le collège, mais à rappeler que le temps d'acheminement pour un TZR (et plus généralement de tout agent public en dehors de son RAD) fait partie du temps de travail (à défaut de faire partie du temps de service), et que donc, dans le calcul de l'amplitude horaire, si on a une heure de trajet, cela rajoute deux heures à l'amplitude horaire.

Quel trajet est compté? De l'établissement au RAD? Alors c'est une belle blague car j'habite un autre département et bien sûr tout est fait pour que mon RAD soit le plus proche possible de mon établissement, afin que je ne puisse demander des frais de remboursement et repas.

angelxxx a écrit:Quel trajet est compté?  De l'établissement au RAD?  Alors c'est une belle blague car j'habite un autre département et bien sûr tout est fait pour que mon RAD soit le plus proche possible de mon établissement, afin que je ne puisse demander des frais de remboursement et repas.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

Tu es nommé sur un RAD. C'est ton affectation. Tu dois habiter à proximité de ce RAD, ou en assumer les conséquences.

Ensuite, l'employeur t'envoie en mission. Evidemment, il essaye de t'envoyer le moins loin possible. Si, pour nécessité de service, il t'envoie très loin, alors d'une part il doit te payer les indemnités te permettant de remplir cette mission (ce qu'il fait de plus en plus mal), et d'autre part, dans le calcul des amplitudes horaires, le calcul se fait de la porte de ta résidence jusqu'à ton retour dans ta résidence.

Ton mail est formulé comme si pour chaque mission ton employeur changeait ton RAD. Ce serait un vilain abus, et j'espère que ce n'est pas le cas.

archeboc a écrit:

angelxxx a écrit:Quel trajet est compté?  De l'établissement au RAD?  Alors c'est une belle blague car j'habite un autre département et bien sûr tout est fait pour que mon RAD soit le plus proche possible de mon établissement, afin que je ne puisse demander des frais de remboursement et repas.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

Tu es nommé sur un RAD. C'est ton affectation. Tu dois habiter à proximité de ce RAD, ou en assumer les conséquences.

Ensuite, l'employeur t'envoie en mission. Evidemment, il essaye de t'envoyer le moins loin possible. Si, pour nécessité de service, il t'envoie très loin, alors d'une part il doit te payer les indemnités te permettant de remplir cette mission (ce qu'il fait de plus en plus mal), et d'autre part, dans le calcul des amplitudes horaires, le calcul se fait de la porte de ta résidence jusqu'à ton retour dans ta résidence.

Ton mail est formulé comme si pour chaque mission ton employeur changeait ton RAD. Ce serait un vilain abus, et j'espère que ce n'est pas le cas.

Ah bon.

J'ai un élève de 3e qui ne sait pas écrire "brune" ; il y met deux n
(à part ça, son orthographe n'est pas pire que la moyenne)
Les dictées sont une source d'émerveillement permanente.

EDIT : bon, il ne sait pas non plus écrire "voisin" ni "endroit". Voilà voilà.
M'enfin, je ne sais pas de quoi je m'étonne, puisqu'un bon tiers de mes élèves (de CSP élevées) ne maîtrise pas les règles de base sur le doublement des consonnes (phonétiquement, je parle) ou de l'accentuation ou non du e (devant lesdites doubles consonnes).

Désespoir absolu : j'ai perdu au moins 8 heures de cours depuis le début de l'année pour chaque classe soit une séquence à cause de sorties ou de compétitions. Je n'avance dans mes cours et je refuse la méthode du survolage.

LadyC a écrit:J'ai un élève de 3e qui ne sait pas écrire "brune" ; il y met deux n
(à part ça, son orthographe n'est pas pire que la moyenne)
Les dictées sont une source d'émerveillement permanente.

EDIT : bon, il ne sait pas non plus écrire "voisin" ni "endroit". Voilà voilà.
M'enfin, je ne sais pas de quoi je m'étonne, puisqu'un bon tiers de mes élèves (de CSP élevées) ne maîtrise pas les règles de base sur le doublement des consonnes (phonétiquement, je parle) ou de l'accentuation ou non du e (devant lesdites doubles consonnes).

J'ai une bonne dizaine d'élèves, dans le dernier paquet de copies de Tle que j'ai corrigées, qui écrivent "dans un secon temp" ; "volumme" ; "on diras que" ; "ils [en parlant des entreprises] ; "ils ont augmentés leur production" ; "quatres phénomène" ; "la baisse de sont activités"; etc.

Et ça, c'est juste pour l'orthographe, je ne parle pas des phrases entières qui n'ont aucun sens, des phrases sans verbes, sans ponctuation, des mots confondus avec d'autres, de l'absence complète de rigueur dans l'utilisation du vocabulaire économique ou sociologique... Heureusement, le niveau de mes 1ères est moins catastrophique cette année, mais je sature complètement devant la totale inculture linguistique de mes Tles ! Et je me demande de plus en plus pourquoi je perds des heures à leur expliquer les attentes de la dissertation, alors que revoir les règles d'accord du participe passé leur serait infiniment plus utile...

J'oublie régulièrement que l'on retrouve encore pire au lycée, en effet...
En as-tu parlé avec ton collègue de français ? Pourrait-il envisager des séances de langue ? Je crois que, lycée ou pas, j'en passerais par là avec un tel public...

En Tle ES, il n'y a plus de français, hélas...

Danska a écrit:En Tle ES, il n'y a plus de français, hélas...

Mais dans le nouveau lycée de Macron , il y aura des modules de "remise à niveau en langue française en vue de préparer le supérieur" Ah ben non , ça va coûter trop cher.... dommage

gauvain31 a écrit:  Ah ben non , ça va coûter trop cher.... dommage

Moi qui croyais que c'était fait dans l'interdezeleves, encore un mythe brisé, décidément

De toute façon, à un moment, il faudrait aussi admettre que tout le monde n'a pas les capacités pour arriver en Tle... À quoi bon tenter de faire apprendre la différence entre choc d'offre et choc de demande à quelqu'un qui, en Tle, ne différencie pas un nom d'un verbe ? Ce n'est même plus un problème de travail, mais bien de niveau et de capacités ! 

Non mais Danska, sois honnête, à quoi ça sert, de distinguer un nom d'un verbe ? Tout ça, c'est des lubies d'enseignants obsédés par le scolaire et le disciplinaire. Faut vivre dans la vraie vie, enseigner des trucs utiles.
Et si les élèves ont du mal à se faire comprendre à l'écrit, pas grave, on va désormais les évaluer uniquement à l'oral. Ou pas du tout. Inutile de les traumatiser avant qu'ils ne cherchent à décrocher leur premier emploi, il sera bien temps qu'ils se rendent compte qu'ils sont infichus de produire trois phrases correctes compréhensibles fût-ce phonétiquement.

Danska a écrit: À quoi bon tenter de faire apprendre la différence entre choc d'offre et choc de demande à quelqu'un qui, en Tle, ne différencie pas un nom d'un verbe ? Ce n'est même plus un problème de travail, mais bien de niveau et de capacités ! 

Tu es cruellement élitiste

archeboc a écrit:

angelxxx a écrit:Quel trajet est compté?  De l'établissement au RAD?  Alors c'est une belle blague car j'habite un autre département et bien sûr tout est fait pour que mon RAD soit le plus proche possible de mon établissement, afin que je ne puisse demander des frais de remboursement et repas.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

Tu es nommé sur un RAD. C'est ton affectation. Tu dois habiter à proximité de ce RAD, ou en assumer les conséquences.

Ensuite, l'employeur t'envoie en mission. Evidemment, il essaye de t'envoyer le moins loin possible. Si, pour nécessité de service, il t'envoie très loin, alors d'une part il doit te payer les indemnités te permettant de remplir cette mission (ce qu'il fait de plus en plus mal), et d'autre part, dans le calcul des amplitudes horaires, le calcul se fait de la porte de ta résidence jusqu'à ton retour dans ta résidence.

Ton mail est formulé comme si pour chaque mission ton employeur changeait ton RAD. Ce serait un vilain abus, et j'espère que ce n'est pas le cas.

Je dépasse allégrement les 12 heures d'amplitude horaire (affectée très loin de mon RAD, dépendante des très rares bus). Est-ce que cet argument peut jouer pour une révision d'affectation ? Je n'ai pas très bien compris ce que tu avançais, les conditions, etc.

LadyC a écrit:Non mais Danska, sois honnête, à quoi ça sert, de distinguer un nom d'un verbe ? Tout ça, c'est des lubies d'enseignants obsédés par le scolaire et le disciplinaire. Faut vivre dans la vraie vie, enseigner des trucs utiles.
Et si les élèves ont du mal à se faire comprendre à l'écrit, pas grave, on va désormais les évaluer uniquement à l'oral. Ou pas du tout. Inutile de les traumatiser avant qu'ils ne cherchent à décrocher leur premier emploi, il sera bien temps qu'ils se rendent compte qu'ils sont infichus de produire trois phrases correctes compréhensibles fût-ce phonétiquement.

Le problème est effectivement qu'il faut maîtriser la langue française quand on veut un emploi. Un employeur que je connais ne veut pas recruter dans un magasin de bricolage des mecs qui ne sont pas capables de comprendre des consignes orales. Donc on récapitule: ils ne savent s'exprimer ni à l'écrit, ni à l'oral, ne comprennent ni une consigne écrite, ni une consigne orale. bref , ce sont des handicapés du bulbe totalement inemployables. Qu'est-ce qu'on fait d'eux?

gauvain31 a écrit: Qu'est-ce qu'on fait d'eux?

On les envoie à la fac ?

(je ne plaisante qu'à moitié )

Wahlou a écrit:

gauvain31 a écrit: Qu'est-ce qu'on fait d'eux?

On les envoie à la fac  ?

(je ne plaisante qu'à moitié )

Ben c'est ce qui se fait justement :| . Puisqu'ils ont des dossiers tellement pourris que personne ne veut d'eux, il ne reste que la fac. Et une fois les bourses touchées après deux années qu'est-ce qu'il font ? Ils retournent à la maison? et après?

Ah, ça, c'est la question que j'aimerais bien que nos politiques se posent.

Mais peu importe (aux puissants) que ces futurs adultes soient au chômage : ils ne savent pas penser, pas s'exprimer, pas se défendre, et prépareront une génération équivalente, toujours passive.

gauvain31 a écrit:

Wahlou a écrit:

gauvain31 a écrit: Qu'est-ce qu'on fait d'eux?

On les envoie à la fac  ?

(je ne plaisante qu'à moitié )

Ben c'est ce qui se fait justement :| . Puisqu'ils ont des dossiers tellement pourris que personne ne veut d'eux, il ne reste que la fac. Et une fois les bourses touchées après deux années qu'est-ce qu'il font ? Ils retournent à la maison? et après?

Si on avait un système d'orientation efficace, qui permettrait déjà d'effectuer un écrémage dès la transition collège-lycée, en envoyant au lycée seulement les élèves qui ont les capacités/envie/motivation pour travailler, ça réglerait pas mal de problèmes.

Puis cette histoire de collège unique