J'hallucine (boulot)

C'est super, Elyas !

Cool ça Elyas !
Jenny : je fais de la gestion de petite classe à longueur de journée... ça serait bien si ce n'était pas des 5èmes en fait... même les 6èmes sont plus autonomes et attentifs qu'eux...
Sur ce même niveau de 5ème, 2/3 des élèves ne savent pas conjuguer un verbe au présent de l'indicatif... voilà voilà... (je ne parle même pas des accords, là je suis carrément dans une dimension parallèle.).

Je ne sais pas si je poste au bon endroit mais cela relève d'une hallu pour moi.

J'ai reçu un mail de la PP d'une de mes classes de 2de qui explique qu'un élève va très mal (refuse de porter ces lunettes par coquetterie, ne mange pas toujours à la cantine car il fait attention à son apparence, tout ça connu des parents) et qu'il a pris des tranquillisants piqué dans le sac d'un camarade qui les garde pour une autre élève!!!

J'ai fait une réponse en demandant ce que font les parents de tous ces charmants bambins et en rappelant que nous ne sommes ni psy, ni médecin, ni assistante sociale etc... mais seulement enseignant.

Est-ce ma fatigue qui me fait réagir comme ça ou est-ce que de plus en plus nous devons remplir des fonctions qui ne sont pas les nôtres (et bien sûr mal vu si nous ne sommes pas bienveillants parce que nous travaillons avec des enfants)?? Les parents ne se défaussent-ils pas sur nous et l'institution pour régler les problèmes qu'ils ont avec chouchoud'amour??

+1

+1 bien sûr !

jamme a écrit:Les parents ne se défaussent-ils pas sur nous et l'institution pour régler les problèmes qu'ils ont avec chouchoud'amour??

De plus en plus, si, nous devenons (ou devons devenir) multi-fonctions afin de compenser les lacunes des parents.

+1 Jamme.
On compense aussi pour les COP, médecins scolaires, etc, surchargés, comme si ces métiers s'improvisaient (après tout, on peut bien devenir prof "comme ça").

Hallu positive : j'ai une élève de 2nde super amorphe qui n'a pas l'air de s'intéresser à grand chose. Aujourd'hui, j'ai distribué un extrait du Misanthrope et j'ai pu découvrir qu'elle adorait Molière. Apparemment c'est la seule chose qu'elle ait retenu du collège mais elle arrive à déclamer de mémoire des passages entiers de L'Avare et des Fourberies de Scapin, elle a lu Le Bourgeois Gentilhomme et George Dandin pour le plaisir, après discussion elle a compris grosso modo les pièces et elle veut que je lui conseille d'autres pièces de Molière. :shock: Je regrette presque d'avoir choisi la tragédie en OI mais on va voir au cinéma la captation des Fourberies de la Comédie Française, ça compensera.

amethyste a écrit:

jamme a écrit:Les parents ne se défaussent-ils pas sur nous et l'institution pour régler les problèmes qu'ils ont avec chouchoud'amour??

De plus en plus, si, nous devenons (ou devons devenir) multi-fonctions afin de compenser les lacunes des parents.

Je suis contre et continuerai à le faire savoir, quitte à passer pour la "méchante" de service et à me faire mal voire de mon administration. Je suis enseignante et c'est bien assez comme ça!

C'est une situation difficile.
Je suis contre, nous sommes enseignant pas assistant social, conseiller d'orientation, psy, cpe, policier, parent et que sais-je.

Pour autant, je me sens obligé pour ces enfants d'agir car si nous ne le faisons pas qui le fera ?
Bien évidemment, j'agis mais derrière, j'essayerai de voir si je peux faire réagir les parents.

Des fois, vaut peut-être mieux rien faire que mal faire, non ? Quand on n'a pas les compétences, mais pas, non plus, les prérogatives (la confiance liée au secret médical par exemple), je sais pas si c'est très sain de mélanger les casquettes, même si c'est par volonté de sauver les gens.

L'histoire du vol des médocs, ça mériterait un bon soufflage dans les bronches, mais c'est mieux que ça soit un professionnel de santé qui le fasse, soit en déterminant que c'est un gamin immature qui prend une posture et qui n'a pas compris que les médicaments, ça ne se prend pas comme des bonbons (sans parler des éventuels effets pour la personne qui en est privée) et donc que l'engueulade suffit, soit en déterminant qu'il y a aussi un problème (genre toxicomanie) qui mériterait qu'on s'y intéresse, une fois passée l'engueulade. Parce que je suppose (en fait, j'en sais rien, j'ai pas les compétences) que s'inquiéter outre mesure pour un type qui se donne une posture, c'est entrer dans son jeu et l'encourager. Mais ne faire qu'engueuler s'il y a vraiment un problème, c'est pas mieux.

Dimka pose très bien le problème.

Dans toutes les classes et de plus en plus, nous avons des ados "en souffrance" (je mets entre guillemet car certains et certaines savent très bien en jouer) ce qui explique leur comportement inadapté en classe.

Un n'a pas le niveau, a été mal orienté, il est en souffrance (on lui cherche une autre orientation, on n'est pas sans coeur!). Une autre fait des crises d'angoisse, gros problème psy (suivie ou pas, on ne sait), il faut être bienveillant alors qu'elle n'a pas le niveau. Une autre a des problèmes par rapport à sa couleur de peau, est super dans la provoc, est fragile et il faut être bienveillant même quand elle nous prend de haut! Un moment, je dis stop!

Et au milieu de ces ados, il y en quel qu’uns qui ont de vrais gros problèmes de santé ou familiaux. Ils sont supers sympas, s'accrochent même quand ils sont en difficulté, ne la ramènent pas, viennent s'excuser quand ils ont loupé un contrôle. Et on les oublie alors qu'ils ont vraiment besoin de bienveillance et de soutien.

jamme a écrit:Dimka pose très bien le problème.

Dans toutes les classes et de plus en plus, nous avons des ados "en souffrance" (je mets entre guillemet car certains et certaines savent très bien en jouer) ce qui explique leur comportement inadapté en classe.

Un n'a pas le niveau, a été mal orienté, il est en souffrance (on lui cherche une autre orientation, on n'est pas sans coeur!). Une autre fait des crises d'angoisse, gros problème psy (suivie ou pas, on ne sait), il faut être bienveillant alors qu'elle n'a pas le niveau. Une autre a des problèmes par rapport à sa couleur de peau, est super dans la provoc, est fragile et il faut être bienveillant même quand elle nous prend de haut! Un moment, je dis stop!

Et au milieu de ces ados, il y en quel qu’uns qui ont de vrais gros problèmes de santé ou familiaux. Ils sont supers sympas, s'accrochent même quand ils sont en difficulté, ne la ramènent pas, viennent s'excuser quand ils ont loupé un contrôle. Et on les oublie alors qu'ils ont vraiment besoin de bienveillance et de soutien.

J'ai connu des ados comme tu dis où j'ai renoncé, car c'était du manque de respect.
Mais je me souviendrais toujours d'un 5ème, dyslexique, vulgaire, qui n'arrivait pas à se tenir en cours. En dehors, cela allait, mais pas en cours.
Les autres professeurs le sanctionnaient principalement, ce que je comprends. Ma matière permettant de le canaliser un peu, et mon attitude aidant (je peux être très patient), en fin d'année, il y a eu des résultats. Si une vulgarité sortait de sa bouche, il s'excusait. Il travaillait plus et mieux.

Après, je reste en accord avec ce que tu dis. Cela dépend de comment on le sent je pense, selon nos capacités (ce qui dépend aussi de la période de l'année, hiver etc.) et de ce que l'on sait de l'élève.

"Bonjour madame.
J'ai vu que mon fils a eu des mauvaises notes, mais je vous prierai d'attendre que l'avs soit là pour qu'il fasse ses contrôles avec elle."

Sachant que ladite AVS était 15 jours en arrêt (c'est quelqu'un de très bien, soit dit en passant), et que le contrôle portait sur l'adjectif (soit révision de primaire, ce que le gamin en question est parfaitement capable de faire).
Je devrais donc faire attendre toute la classe pendant 15 jours avant de faire le contrôle...

sifi a écrit:"Bonjour madame.
J'ai vu que mon fils a eu des mauvaises notes, mais je vous prierai d'attendre que l'avs soit là pour qu'il fasse ses contrôles avec elle."

Sachant que ladite AVS était 15 jours en arrêt (c'est quelqu'un de très bien, soit dit en passant), et que le contrôle portait sur l'adjectif (soit révision de primaire, ce que le gamin en question est parfaitement capable de faire).
Je devrais donc faire attendre toute la classe pendant 15 jours avant de faire le contrôle...

C'est tout le problème, avec ces inclusions qui n'en sont pas vraiment...

En plein conseil péda., un chef qui cite les contenus des rapports et des motifs d'exclusion pour dire que ce n'est pas approprié ( mais que ce n'est pas personnel, hein ), qui trouve que ça va mieux ( certes) pour sous entendre qu'il y a trop d'exclusions , qui dit être débordé par tout ça ( je veux bien l'entendre ) , je trouve que c'est hallucinant.
Bilan, on ne sait plus quoi faire.
L'avantage, c'est que j'y ai appris que même si tout n'est pas aussi noir ( madame la Marquise ), TOUS les collegues se plaignent de la difficulté à gérer les eleves.
Mais à part ça, disent que ça va.
On tourne en rond.

Rabelais a écrit:En plein conseil péda., un chef qui cite les contenus des rapports et des motifs d'exclusion pour dire que ce n'est pas approprié ( mais que ce n'est pas personnel, hein ), qui trouve que ça va mieux ( certes) pour sous entendre qu'il y a trop d'exclusions , qui dit être débordé par tout ça ( je veux bien l'entendre ) , je trouve que c'est hallucinant.
Bilan, on ne sait plus quoi faire.
L'avantage, c'est que j'y ai appris que même si tout n'est pas aussi noir ( madame la Marquise ), TOUS les collegues se plaignent de la difficulté à gérer les eleves.
Mais à part ça, disent que ça va.
On tourne en rond.

tout va bien madame la marquise ....
Courage Rabelais

Ton CDE est franchement grotesque Rabelais. pour moi il n'assure pas une bonne ambiance de travail dans son établissement. S'il est débordé, il fallait faire un autre métier

Valerian21 a écrit:C'est une situation difficile.
Je suis contre, nous sommes enseignant pas assistant social, conseiller d'orientation, psy, cpe, policier, parent et que sais-je.

Pour autant, je me sens obligé pour ces enfants d'agir car si nous ne le faisons pas qui le fera ?
Bien évidemment, j'agis mais derrière, j'essayerai de voir si je peux faire réagir les parents.

Tout à fait d'accord avec Valentin. Certes, nous ne sommes pas assistants socials, mais comment rester froid face à ce genre de situation ? En seconde, ce ne sont plus des "enfants" mais des adolescents avec tout ce que cela peut comporter comme problèmes. Et parfois les parents sont aussi désarmés que nous, mais doit-on les juger pour autant ?

Si on peut faire quelque chose, autant le faire ! On ne fais pas cours à des robots mais des êtres humains...

gauvain31 a écrit:Ton CDE est franchement grotesque Rabelais. pour moi il n'assure pas une bonne ambiance de travail dans son établissement. S'il est débordé, il fallait faire un autre métier

Merci Eleven.
@Gauvain, je me doute bien que le bahut va mieux et que Rome ne s'est pas faite en un jour, et je comprends que les chefs luttent avec les eleves, les parents et l'administration mais franchement, le coup de la lecture en plénière des motifs de rapports des collègues comme exemple de ce qui ne va pas, ça m'a fait froid dans le dos.
Mince alors.
Mais c'est le grand défi des CDE dans tous les bahuts en ce moment, ne plus avoir d'exclusions à traiter, sauf motif grave.
Je suis habituée , c'était impossible dans mon ancien bahut. Mais en revanche, ce public-là pouvait être garé en classe. Là, on a quand même du lourd, il faudrait que mes collègues et les chefs fassent un tour dans un etb normal, histoire de se rendre compte.

Rabelais a écrit:En plein conseil péda., un chef qui cite les contenus des rapports et des motifs d'exclusion pour dire que ce n'est pas approprié ( mais que ce n'est pas personnel, hein ), qui trouve que ça va mieux ( certes) pour sous entendre qu'il y a trop d'exclusions , qui dit être débordé par tout ça ( je veux bien l'entendre ) , je trouve que c'est hallucinant.
Bilan, on ne sait plus quoi faire.
L'avantage, c'est que j'y ai appris que même si tout n'est pas aussi noir ( madame la Marquise ), TOUS les collegues se plaignent de la difficulté à gérer les eleves.
Mais à part ça, disent que ça va.
On tourne en rond.

et à aucun moment il n'est dépassé par le comportement des élèves ?

Courage

Marc Smith a écrit:

Valerian21 a écrit:C'est une situation difficile.
Je suis contre, nous sommes enseignant pas assistant social, conseiller d'orientation, psy, cpe, policier, parent et que sais-je.

Pour autant, je me sens obligé pour ces enfants d'agir car si nous ne le faisons pas qui le fera ?
Bien évidemment, j'agis mais derrière, j'essayerai de voir si je peux faire réagir les parents.

Tout à fait d'accord avec Valentin. Certes, nous ne sommes pas assistants socials, mais comment rester froid face à ce genre de situation ?

Je n'y arrive pas personnellement. J'aide mes élèves quand je le peux, on peut aussi être humains face à certaines situations.

Spoiler:

Lundi : rédaction de 4 questions de cours en 1 STMG sur la dernière partie du chapitre. Je les préviens que je redonnerai ces questions au prochain cours, qu'il faudra y répondre sur feuille, et qu'il y aura un point pour le soin.

Vendredi, soit le cours suivant :

lol?!

Je serais vraiment tenté de mettre ça en annotation, tiens!

Une retenue pour refaire un devoir et la copie signée par les parents...