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- pseudo-intelloSage
Les professeurs sont des travailleurs. Leur métier connaît des spécificités, mais tous les métiers en connaissent.René Chiche a écrit:Les professeurs ne sont pas des travailleurs
J'appartiens d’ailleurs à un syndicat confédéré, qui est évidemment organisé en "sous-groupe" selon le corps de métier, mais on ne peut dénier que si certaines de nos revendications sont propres à notre métier (ou à l(éducation nationale, car il y a des points communs entre certaines de nos revendications et celle des CDE, par exemple), d'autre revendications sont finalement à peu près les mêmes que celle des autres corps de métiers : moins de dérégulation, moins d'économies sur le dos des travailleurs, profs ou pas, sous prétexte de la "dette" ou de la compétitivité selon qu'on se trouve dans le public ou dans le privé) quand l'Etat se permet de filer des milliards en baisses de charge, CICE et ce sans aucune contrepartie, etc.
Nous sommes nombreux à avoir fait grève contre la loi travail, qui pourtant ne nous "concernait pas" (sauf que finalement, toujorus plus de dérégulation, moins de protection, c'est aussi ce contre quoi on proteste dans la fonction publique).
Tout comme nous avons été invitées à nous rendre à la manif des hospitaliers il y a peu), car leurs conditions de travail ont forcément des répercussions sur notre santé (et en dit long sur le respect que portent nos décideurs politiques à l'égard de ses citoyens).
A ce propos, dans on syndicat, il y a (une fois toutes les quelques années) des journées confédération, ou chaque métier expose ses problèmes, ses revendications, ce qui permet de comprendre bien plus de choses que ce que les médias veulent bien relayer (mais à qui appartient 90% des médias e quels sont les intérêts de ces gens ?)
René Chiche a écrit:Réclamer toujours plus de postes ? Et quid des difficultés de recrutement ? Veut-on recruter des profs à 03/20 ? Ou transformer petit à petit le corps enseignant en main d'oeuvre docile, recrutée par contrat, et déqualifiée ? Non, soyons sérieux, cette revendication abstraite n'a guère de sens
Ce n'est que partiellement vrai. Dans le 1er degré, cela dépend des académies. Il y a un vivier, c'est juste qu'il est mal réparti sur le territoire. IL y a une raison à cela : les PE ayant le droit de rester dans leur acad ( voir le devoir, si personne ne veut "échanger" avec eux), à salaire égal, les académies où on sait qu'on va en ch**r niveau discipline et compagnie sont nettement moins demandées que les académies "cool".
Ce qui confirme que pour recruter, il faut assurer des conditions de travail normale aux gens que 'on a besoin d'embaucher.
Dans le second degré, cela dépend des disciplines. La mienne est sinistrée, et il y en a d'autres, bien sûr (dans une moindre mesure). Ceci dit, il y a encore des disciplines pour lesquelles les candidats se battent (sport, philo, peut-être histoire-géo), pour finir, notamment en philo, par essayer d'apprendre la philo en un an à des classes de 36 élèves.
On manque de bons candidats et "juste" ouvrir la vanne des concours serait délétère dans certaines disciplines (2nd degré)et certaines académie (1er), mais c'est un ensemble, et si les conditions de travail étaient décentes partout sur le territoire (confiance accordée au professeur, soutien en cas de problème avec les élèves et les parents, sanction systématique et plus sévère de toute insolence afin de ne pas favoriser la bordellisation terrifiante que connaissent bien souvent nos récentes recrues), avec un salaire moins minable (on revient aux "plus de moyens"), les jeunes un peu brillants hésiteraient bien moins à l'idée de s'inscrire au concours.
Quant au nombre de postes, je me souviens de classes de 21 élèves et de classes de 27, et jeu peux t'assurer que quand il s'agit de transmettre, d'inerroger le plus d'élèves possible pendant les exercices pour savoir s'ils ont compris (voire de les scinder pour certaines activités avec un TZR surnuméraire, bienfait que je n'ai connu que 3 mois en tout et pour tout dans ma carrière), cela change bien des choses.
René Chiche a écrit:Réclamer de la formation continue ? Mais quelle misère ! Je me souviens encore de ce co-dirigeant du SNES en janvier 2015 qui déplorait, voire pleurnichait, parce que les professeurs n'étaient pas suffisamment formés pour faire face à Charlie et l'après-Charlie !
Formation continue ne veut pas dire "après Charlie", forcément. Il y a pas mal d'années, maintenant, le PAF proposait pas mal de formations pas forcément en rapport direct avec les programmes scolaires du moment, mais qui favorisaient l'ouverture culturelle des collègues, surtout d'ailleurs de ceux fraîchement arrivés dans une académie, quand c'était orienté patrimoine. Cela pouvait être un apport historique, littéraire, artistique, etc, enfin bien des choses, ce qui finalement n'était pas si éloigné de la manière où nous nous "formons" l'air de rien pendant les vacances (quand on visite un musée ou un château, qu'on prend une photo en se disant "tiens, ça, je vais pouvoir l'utiliser avec mes élèves !"). Maintenant, les formations proposées, c'est des trucs techniques du programme, et généralement le mercredi après-midi, et tu peux te brosser, le plus souvent, pour tes frais de déplacements, alors ça ne tente personne.
René Chiche a écrit: Quant aux grèves, je dis ce que chacun sait et dit : elles sont inutiles, trop fréquentes, et nous font grand tort.
Qu'on puisse réfléchir à davantage de communication avec les parents d'élèves, c'est bien possible (c'est d'ailleurs ce que dans mon collège, et en respectant les limites de la légalité, nous tentons de faire de plus en plus, même si cela demande du boulot).
La dernière fois que nous avons obtenu quelque chose de substantiel, nous avons fait grève le tout premier jour de classe. C'était la rentrée, donc cela jouait en notre faveur, car les journaux locaux avaient envie de parler d'école.
nous obtenons de moins en moins souvent gain de cause quand nous faisons grève, c'est vrai. Néanmoins, mes toutes premières grèves (j'étais en stage) ont "fonctionné", et ont permis, en faisant reculer de Robien sur des changements de statut, d'améliorer grandement mes conditions de travail jusqu'à) ce que Benoît Hamon passe par là 6 ans plus tard. Mais, en dehors de cette anecdote moietmalife, ok, je t'écoute. La grève est inefficace et tout, trop fréquentes (en même temps, c'est au rythme des missiles que balancent les gouvernements successifs, qui ne nous laissent pas de répit), etc, alors que proposes-tu, pour faire capoter les casses de statu, les refontes d'usines à gaz, les reculs de pouvoirs d'achat ? C'est une vraie question.
C'est frustrant, je le conçois. Cela nous renvoie, à nouveau, à la question de la mainmise des médias sur l'entresoi politico-médiatico-financier (d'ailleurs, j'ignorais jusqu'à peu que le MEDEF siège dans les instances de l'Education au ministère pour valider joyeusement la mise en place des compétences et autres joyeusetés), je ne sais plus si c'est sur de fil ou un autre que j'ai évoqué les clubs tels le Siècle, si peu connu du grand public. Les inégalités ne cessent de se creuser, c'est un fait, ce qui, d'années en année, nous laisse tous plus démunis face à ceux qui ont fric, influence et carnets d'adresse, car ce sont les mêmes personnes, mais soit on continue au risque d'y laisser des plumes, soit on retourne au XIXe siècle, ou au moins au début du XXe (et les gens qui se sont battus pour obtenir les droits que nous sommes en train de nous laisser reprendre ont perdu plus de plumes que nous au fil de leurs batailles).René Chiche a écrit: Est-il sérieux d'appeler les professeurs à se mettre en grève et à manifester pour n'obtenir qu'1.20mn aux JT du soir et permettre à des dirigeants d'y entonner leur refrain et nous ridiculiser encore un peu plus ?
René Chiche a écrit:Tous les collègues savent que nous ne sommes pas comme les routiers ou les conducteurs de train, et que si nous voulons bloquer quelque chose, c'est en faisant la seule grève efficace, celle des notes et des examens, celle à laquelle justement les syndicats n'osent pas appeler !
Je croyais que tu reprochais aux grèves de nous faire du tort en raison de leur impopularité.
J'ai fait grève de correction de brevet en 2016, et je referais s'il y avait d'autres appels, mais je conçois que les syndicats sont frileux, et plus encore pour la grève de la tenue des examens, parce que là, ce serait impopularité maximale, et les "élèves et leurs familles pris en otage", et on aurait le pays entier contre nous.
René Chiche a écrit:Mais qu'on ne me dise pas que je véhicule les "poncifs" dont se rassasient les médias pour taper sur les syndicats : ces derniers sont aptes à le faire eux-mêmes, hélas !
Les grèves inutiles (la classe politique assène ça pour décourager les gens de les faire, c'est bien pratique), les syndicats qui ne servent à rien et qui desservent plutôt les syndiqués, les grèves trop nombreuses (pas tant que ça quand on regarde d'autres pays, apparemment, ceci dit, cela dépend beaucoup d'un pays à l'autre car les cultures ne sont pas les mêmes), ce sont des poncifs que les médias relaient souvent, en effet.
- nitescenceÉrudit
Celeborn a écrit:nitescence a écrit:
Celeborn, il y a eu des prises de position homophobes de la part de responsables de ton syndicat dont tu t'es toi-même ému, tout en expliquant que ça n'était pas représentatif et que ça n'impliquait pas le syndicat en tant que tel. Bien sûr, je ne dis pas que adhérents sont tous homophobes, mais ça fait tâche quand même de garder de tels personnages...
Il y a (hélas) des gens homophobes qui ne sont pas d'extrême-droite (y'avait même un sondage tout à fait intéressant dans La Croix (si ^^) à ce sujet).
Mais quand bien même, tu remarqueras que depuis, je suis vice-président, et que la personne concernée (je ne suis pas sûr de bien comprendre d'où vient ton pluriel : ce à quoi tu me sembles faire référence me paraît nécessiter un singulier) n'est plus responsable de rien du tout. Il y a un mot pour le contraire de l'entrisme ?
Je suis heureux de l'apprendre
Le contraire de l'entrisme, je crois que c'est le dégagisme (un mot très à la mode).
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- DeliaEsprit éclairé
+ 1000pseudo-intello a écrit:Les professeurs sont des travailleurs. Leur métier connaît des spécificités, mais tous les métiers en connaissent.René Chiche a écrit:Les professeurs ne sont pas des travailleurs
J'appartiens d’ailleurs à un syndicat confédéré, qui est évidemment organisé en "sous-groupe" selon le corps de métier, mais on ne peut dédier que si certaines de nos revendications sont propres à notre métier (ou à l(éducation nationale, car il y a des points communs entre certaines de nos revendications et celle des CDE, par exemple), d'autre revendications sont finalement à peu près les mêmes que celle des autres corps de métiers : moins de dérégulation, moins d'économies sur le dos des travailleurs, profs ou pas, sous prétexte de la "dette" ou de la compétitivité selon qu'on se trouve dans le public ou dans le privé) quand l'Etat se permet de filer des milliards en baisses de charge, CICE et ce sans aucune contrepartie, etc.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- SecureNiveau 3
Contractuel mais qui défend ses droits si nécessaire (rarerement cela dit) seuls la CGT et FO m'ont proposé d'intervenir. Le principal syndicat me demande de passer le Capes un point c'est tout...Ce que j'en pense ? J'aime beaucoup la phrase reprise haut et fort par la CGT : À salaire égal, travail égal ! Surtout après 20 ans...Et ben non la révalorisation est, en ce qui me concerne un flop.
- pseudo-intelloSage
Pour les compléments de service hors commune, quand ils étaient encore illégaux (merci Hamon), le principal syndicat n'intervenait pas (dans mon département, en tout cas), en prétextant que si les profs allaient au TA contre les compléments de service illégaux, le ministère finirait par changer les règles du jeu et les rendre légaux.
C'est ce qui s'est passé, certes (merci benoît Benoît, et danlku tes 6% à l’élection présidentielle et ton éviction aux législatives, bien fait pour toi), mais en attendant, d'autres syndicats accompagnaient au TA, et efficacement, et ça en sert à rien d'avoir un droit s'il ne faut pas l'utiliser.
Pour le contractuels, il y a des aberrations, effectivement... on prend des gens pendant des années, on en est donc bien content, mais on ne veut ni les CDIser, ni les titulariser, il y a définitivement des choses qui m'échappent...
C'est ce qui s'est passé, certes (merci benoît Benoît, et danlku tes 6% à l’élection présidentielle et ton éviction aux législatives, bien fait pour toi), mais en attendant, d'autres syndicats accompagnaient au TA, et efficacement, et ça en sert à rien d'avoir un droit s'il ne faut pas l'utiliser.
Pour le contractuels, il y a des aberrations, effectivement... on prend des gens pendant des années, on en est donc bien content, mais on ne veut ni les CDIser, ni les titulariser, il y a définitivement des choses qui m'échappent...
- LaepixiaNiveau 8
René Chiche a écrit:
Tous les collègues savent que nous ne sommes pas comme les routiers ou les conducteurs de train, et que si nous voulons bloquer quelque chose, c'est en faisant la seule grève efficace, celle des notes et des examens, celle à laquelle justement les syndicats n'osent pas appeler !
Il y a juste un petit problème, c'est que l'EN peut nous réquisitionner pour les examens.
Cela dit, je suis d'accord avec toi, faire la grève des notes aurait un impact plus important que la grève tout court.
Sinon, le souci vient pour moi des collègues, avant de venir des syndicats.
Je suis effarée de l'individualisme galopant qui existe au sein de notre profession (comme dans de nombreuses autres j'imagine, c'est un fait de société). Les gens courent après leurs petits avantages et voient à court terme. De moins en moins de gens se syndiquent parce qu'il faut payer une cotisation et ne comprennent pas que pour avoir du poids, un syndicat doit représenter une masse.
Pas mal de collègues aussi ne s'informent pas sur l'évolution du métier, ne réfléchissent pas aux conséquences des réformes, acceptent sans sourciller, entraînant la stigmatisation de ceux qui aimeraient ne pas devoir se plier à toutes les idées pédagogoles qui émergent.
- CeladonDemi-dieu
Même là je suis de plus en plus perplexe et me demande si cette grève ne serait pas extrêmement soluble dans le laxisme ambiant. Si on peut faire pression sur les jurys de bac pour remonter les moyennes et obtenir des taux de réussite hors sol, donner le bac à tout le monde me semble tout à fait possible désormais. Alors retenir les notes...Laepixia a écrit:René Chiche a écrit:
Tous les collègues savent que nous ne sommes pas comme les routiers ou les conducteurs de train, et que si nous voulons bloquer quelque chose, c'est en faisant la seule grève efficace, celle des notes et des examens, celle à laquelle justement les syndicats n'osent pas appeler !
Il y a juste un petit problème, c'est que l'EN peut nous réquisitionner pour les examens.
Cela dit, je suis d'accord avec toi, faire la grève des notes aurait un impact plus important que la grève tout court.
Sinon, le souci vient pour moi des collègues, avant de venir des syndicats.
Je suis effarée de l'individualisme galopant qui existe au sein de notre profession (comme dans de nombreuses autres j'imagine, c'est un fait de société). Les gens courent après leurs petits avantages et voient à court terme. De moins en moins de gens se syndiquent parce qu'il faut payer une cotisation et ne comprennent pas que pour avoir du poids, un syndicat doit représenter une masse.
Pas mal de collègues aussi ne s'informent pas sur l'évolution du métier, ne réfléchissent pas aux conséquences des réformes, acceptent sans sourciller, entraînant la stigmatisation de ceux qui aimeraient ne pas devoir se plier à toutes les idées pédagogoles qui émergent.
- pseudo-intelloSage
La grève de notes, je crois qu'on 'na pas le droit.
Mais effectivement, comme dit Céladon on peut mettre 20 à tout le monde et puis basta. Si juste un prof le fait, la hiérarchie s'occupera de lui ; si tout le monde le fait, c'est différent.
(mais il y aura toujours des collègues qui vont affirmer que c'est contraire au biendézélèves et refuseront de jouer le jeu).
Mais effectivement, comme dit Céladon on peut mettre 20 à tout le monde et puis basta. Si juste un prof le fait, la hiérarchie s'occupera de lui ; si tout le monde le fait, c'est différent.
(mais il y aura toujours des collègues qui vont affirmer que c'est contraire au biendézélèves et refuseront de jouer le jeu).
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- LefterisEsprit sacré
Le problème vient en effet des collègues, puisqu'ils ne se syndiquent pas, ou alors le font dans des amicales professionnelles, juste pour être informés des mutations et échelons. Les assez rares syndiqués mandatent même parfois des organisations où seules quelques personnes dirigent et jouent contre les intérêts de leurs collègues. C'est la faute là aussi de ces derniers et de leur désintérêt pour ce qui se passe autour d'eux. On a pu voir des gens se plaindre de la réforme, en êtee directement victime (perte de poste par exemple) mais adhérer ou donner leur voix à l'une des deux organisations jaunes. Les syndicats ne sont en effet que ce qu'ils représentent. Si certains boudent , ou donnent la majorité à des gens qui les flinguent, ils ont mauvais jeu de dire "les syndicats", comme si cela leur était extérieur.Laepixia a écrit:René Chiche a écrit:
Tous les collègues savent que nous ne sommes pas comme les routiers ou les conducteurs de train, et que si nous voulons bloquer quelque chose, c'est en faisant la seule grève efficace, celle des notes et des examens, celle à laquelle justement les syndicats n'osent pas appeler !
Il y a juste un petit problème, c'est que l'EN peut nous réquisitionner pour les examens.
Cela dit, je suis d'accord avec toi, faire la grève des notes aurait un impact plus important que la grève tout court.
Sinon, le souci vient pour moi des collègues, avant de venir des syndicats.
Je suis effarée de l'individualisme galopant qui existe au sein de notre profession (comme dans de nombreuses autres j'imagine, c'est un fait de société). Les gens courent après leurs petits avantages et voient à court terme. De moins en moins de gens se syndiquent parce qu'il faut payer une cotisation et ne comprennent pas que pour avoir du poids, un syndicat doit représenter une masse.
Pas mal de collègues aussi ne s'informent pas sur l'évolution du métier, ne réfléchissent pas aux conséquences des réformes, acceptent sans sourciller, entraînant la stigmatisation de ceux qui aimeraient ne pas devoir se plier à toutes les idées pédagogoles qui émergent.
Cette propension à tomber en permanence de son nuage me stupéfie toujours autant chez des gens dont métier devrait être la réflexion. Comme des gosses qui seulement après avoir reçu la châtaigne savent que toucher une prise est dangereux. L'incapacité à comprendre les relations de cause à effet est tout aussi surprenante. Par exemple, au cours de mes discussions (dans ou hors de mon établissement, quand je passe informer dans des SDP) j'ai évidemment abordé la question de la nouvelle évaluation. Eh bien même des gens contre la réforme n'ont pas vu le lien : "Ce n'est pas le problème aujourd'hui, le problème c'est la disparition des disciplines, des horaires, les programmes ineptes". Incapables de voir que cette évaluation est faire pour faire plier localement les enseignants, leur faire avaler les réformes, les atteler même à les mettre en oeuvre. Incapables de voir les différentes pièces du puzzle concourant au même dessin/dessein : réformes des statuts, et évaluation, réforme de examens, réforme du collège et du lycée.
Vraiment , tard venu dans le métier, c'est une des choses qui me frappe le plus, je n'arrive toujours pas à comprendre ce phénomène dans un métier 100% catégorie A et présumé cérébral à défaut d'intello.
Après, tu as raison, il y aussi l'individualisme ambiant, qui est celui de la société : "d'autres paient une cotisation, je trouverai bien un syndicaliste pour me défendre si j'ai un problème ; je ferai partie des 30% de "méritants", la nouvelle évaluation ne me concerne pas ; à titre personnel, je tirerai mon épingle du jeu ; d'autres feront grève à ma place, s'ils perdent j'aurai économisé ma journée, s'ils gagnent j'aurai ma part..."
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Ma'amÉrudit
pseudo-intello a écrit:La grève de notes, je crois qu'on 'na pas le droit.
Mais effectivement, comme dit Céladon on peut mettre 20 à tout le monde et puis basta. Si juste un prof le fait, la hiérarchie s'occupera de lui ; si tout le monde le fait, c'est différent.
(mais il y aura toujours des collègues qui vont affirmer que c'est contraire au biendézélèves et refuseront de jouer le jeu).
Et si on met 2 à tout le monde ? Ou 8 ? Là ça ferait réagir, non ?
Que tous les candidats aient le bac, visiblement, ça n'émeut personne. En revanche, une année sans lauréat, là, ça met le boxon.
Je ne dis pas nécessairement qu'il faille faire cela, je n'en sais rien, mais je suis surprise de toujours lire la proposition de mettre 20 à tout le monde. Pourquoi pas l'inverse ?
- pseudo-intelloSage
Une année sans lauréat, c'est un énorme cadeau à faire à tous ceux qui veulent nous nuire, car la France entière nous haïra.
Si on met 20 à tout le monde, les bons nous en voudront de ne pas avoir valorisé leurs qualités, et on passera pour des jean-foutre et des saboteurs, mais ce sera malgré tout mieux accepté, globalement.
Si on met 20 à tout le monde, les bons nous en voudront de ne pas avoir valorisé leurs qualités, et on passera pour des jean-foutre et des saboteurs, mais ce sera malgré tout mieux accepté, globalement.
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- ZazkFidèle du forum
Je radote mais nous avions, il y a deux ans, l'occasion de protester contre la mise en place des réformes de Najat en faisant la grève de la correction du Brevet. C'était symbolique, fort et ça ne nuisait pas vraiment aux élèves, surtout si l'examen n'était que reporté comme cela pouvait être le cas. Mais la plupart des syndicats et des collègues ont préféré baisser la tête et faire le boulot, y compris celui des rares grévistes... Je n'ai toujours pas compris pourquoi et cela n'a pas arrangé ma défiance à l'égard des syndicats...
- pseudo-intelloSage
Je pense que certains syndicats (dont le mien) sont partis du principe que si c'était pour être réquisitionné le lendemain (et là, pas de droit de grève), c'était peu profitable. Et accessoirement, que si le déroulement des exams était trop perturbé, nous aurions les familles sur le dos, et que ce serait contre-productif.
C'est ainsi. Il n'y a qu'à voir comment les grèves SNCF sont impopulaires au possible - les agents, eux, aimeraient bien faire rouler les trains, et gratos pour tout le monde ; ça ferait de jolies grève très populaires et pas mal de manque à gagner pour la boîte (donc intérêt à ce que les agents soient un minimum chouchoutés, histoire qu'ils fassent le moins possible de grèves), mais ils n'ont pas le droit.
C'est ainsi. Il n'y a qu'à voir comment les grèves SNCF sont impopulaires au possible - les agents, eux, aimeraient bien faire rouler les trains, et gratos pour tout le monde ; ça ferait de jolies grève très populaires et pas mal de manque à gagner pour la boîte (donc intérêt à ce que les agents soient un minimum chouchoutés, histoire qu'ils fassent le moins possible de grèves), mais ils n'ont pas le droit.
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- ZazkFidèle du forum
Certes, les grèves SNCF ne sont pas populaires mais les agents obtiennent souvent ce qu'ils veulent. Quant à notre "popularité", je ne crois pas qu'elle augmente lorsque nous ne faisons pas grève...
- DaphnéDemi-dieu
Zazk a écrit:Certes, les grèves SNCF ne sont pas populaires mais les agents obtiennent souvent ce qu'ils veulent. Quant à notre "popularité", je ne crois pas qu'elle augmente lorsque nous ne faisons pas grève...
+1...au point où on en est !
- AurevillyHabitué du forum
Intéressante évolution de la discussion. Ce n'est plus "quel syndicat pour les enseignants aujourd'hui?" mais "quelles actions pourraient être efficaces?".
- pseudo-intelloSage
Zazk a écrit:Certes, les grèves SNCF ne sont pas populaires mais les agents obtiennent souvent ce qu'ils veulent. Quant à notre "popularité", je ne crois pas qu'elle augmente lorsque nous ne faisons pas grève...
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas faire grève (j'ai fait celle du douze, celle du 21, je ferai celle du 10, ce n'est pas le moment de lâcher, vu que chaque jour ou presque, il y quelqu'un dans la rue, même les vieux s'y sont mis).
Ce que j'ai dit, c'est que le grève des examens, je comprends tout à fait que la plupart des syndicats répugnent à l'encourager, parce qu'elle pourrait faire plus de mal que de bien. Nous, on sait bien ce que valent le bac et le brevet, puisqu'on les corrige, et qu'on lit les consignes lolesques des IPR, et c'est pas pour rien que les prépas recrutent sur dossier, ce qui fonctionne particulièrement pour les prépas de province, qui recrutent exclusivement local, et savent grosso modo qu'un 12 de moyenne dans tel lycée vaut un 14 dans tel autre. Mais n'empêche, le bac, les élève en ont besoin pour passer dans le supérieur, et on le redemande à tous les niveaux, à chaque fois que tu veux passer un truc.
Mon mari s'est inscrit en M2 puis en thèse, et à 35 balais, on lui redemande le papelard (alors que par définition, s'il a eu son DEUG, sa licence, sa maîtrise, hein...).
On est bien d'accord que si personne n'avait le bac car grève générale (ce qui n'arrivera jamais. Déjà, pour certains, faire grève deux fois le même jour de la semaine, c'est pas possible parce que c'est toujours la même pôvre classe qui perd des heures), les universités et les prépas recruteraient quand même, sur dossier ou que sais-je. Mais d'une ça rendrait quand même les familles et les élèves très inquiets (bien plus que de ne pas avoir son train tel jour), et de deux, ça impliquerait que toute sa vie, à caque fois que pour se reconvertir, changer de boulot, reprendre un cursus sur le tard, le bachelier tombé la mauvaise année devra justifier qu'en fait, il était censé passer le bac, mais c'était telle année, vous savez, il y a eu grève de profs.
C'est absolument impensable.
La grève des corrections, je l'ai faite, mais soyons honnêtes : si on avait été plus nombreux, on aurait été réquisitionnés le lendemain, voire après (voire au début des vacances, lors de la fameuse période pendant laquelle on doit se tenir à disposition mais on s'en fout ?). Réquisition = grève impossible. Sabotage possible, évidemment à condition que ce soit massif (mais il y aura toujours des collègues trop consciencieux qui se refuseront au moindre écart, même léger).
Le sujet est intéressant, soit dit en passant :
De quelle modalité d'action réellement efficace les enseignants disposent-ils ? Vous avez quatre heures, la calculatrice est interdite, et le smartphone est à déposer sur le bureau de la maîtresse.
- DaphnéDemi-dieu
Il serait donné sur dossier !pseudo-intello a écrit:Zazk a écrit:Certes, les grèves SNCF ne sont pas populaires mais les agents obtiennent souvent ce qu'ils veulent. Quant à notre "popularité", je ne crois pas qu'elle augmente lorsque nous ne faisons pas grève...
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas faire grève (j'ai fait celle du douze, celle du 21, je ferai celle du 10, ce n'est pas le moment de lâcher, vu que chaque jour ou presque, il y quelqu'un dans la rue, même les vieux s'y sont mis).
Ce que j'ai dit, c'est que le grève des examens, je comprends tout à fait que la plupart des syndicats répugnent à l'encourager, parce qu'elle pourrait faire plus de mal que de bien. Nous, on sait bien ce que valent le bac et le brevet, puisqu'on les corrige, et qu'on lit les consignes lolesques des IPR, et c'est pas pour rien que les prépas recrutent sur dossier, ce qui fonctionne particulièrement pour les prépas de province, qui recrutent exclusivement local, et savent grosso modo qu'un 12 de moyenne dans tel lycée vaut un 14 dans tel autre. Mais n'empêche, le bac, les élève en ont besoin pour passer dans le supérieur, et on le redemande à tous les niveaux, à chaque fois que tu veux passer un truc.
Mon mari s'est inscrit en M2 puis en thèse, et à 35 balais, on lui redemande le papelard (alors que par définition, s'il a eu son DEUG, sa licence, sa maîtrise, hein...).
On est bien d'accord que si personne n'avait le bac car grève générale (ce qui n'arrivera jamais. Déjà, pour certains, faire grève deux fois le même jour de la semaine, c'est pas possible parce que c'est toujours la même pôvre classe qui perd des heures), les universités et les prépas recruteraient quand même, sur dossier ou que sais-je. Mais d'une ça rendrait quand même les familles et les élèves très inquiets (bien plus que de ne pas avoir son train tel jour), et de deux, ça impliquerait que toute sa vie, à caque fois que pour se reconvertir, changer de boulot, reprendre un cursus sur le tard, le bachelier tombé la mauvaise année devra justifier qu'en fait, il était censé passer le bac, mais c'était telle année, vous savez, il y a eu grève de profs.
C'est absolument impensable.
La grève des corrections, je l'ai faite, mais soyons honnêtes : si on avait été plus nombreux, on aurait été réquisitionnés le lendemain, voire après (voire au début des vacances, lors de la fameuse période pendant laquelle on doit se tenir à disposition mais on s'en fout ?). Réquisition = grève impossible. Sabotage possible, évidemment à condition que ce soit massif (mais il y aura toujours des collègues trop consciencieux qui se refuseront au moindre écart, même léger).
Le sujet est intéressant, soit dit en passant :
De quelle modalité d'action réellement efficace les enseignants disposent-ils ? Vous avez quatre heures, la calculatrice est interdite, et le smartphone est à déposer sur le bureau de la maîtresse.
C'est d'ailleurs ça qui fait qu'il y a une hésitation à prôner ce type d'action, car l'administration - et pas mal de parents d'élèves - n'attendent que ça : supprimer les épreuves du bac qui coutent cher à organiser pour un bac qui ne vaut déjà plus grand chose et le donner sur dossier, ce qu'on refuse car on tient à des épreuves à faire passer. Alors donner le bâton pour se faire battre, on y réfléchit à deux fois quand même !
- CathEnchanteur
Et en mai 68 alors ?!
Je crois que les épreuves ont été seulement orales.
Maintenant, on le donnerait sur dossier comme le dit Daphné.
Et finalement, pas sûr que ce serait pire.
Je crois que les épreuves ont été seulement orales.
Maintenant, on le donnerait sur dossier comme le dit Daphné.
Et finalement, pas sûr que ce serait pire.
- SeiferÉrudit
C'est dans la rue, en bloquant les établissements que la lutte se mène.
Mais bon, pour le "biendézélèv" on ne le fait pas. C'est quand même bête, on pourrait aussi se dire que pour le "biendézélèv" on refuse de commencer à 8h du matin. On pourrait aussi parler de ce qu'ils mangent à la cantine et de leur santé (et à côté, forcément, de la notre). On pourrait aussi se mobiliser contre la loi travail qui va précariser davantage cette génération d'élèves.
Non, en fait, au lieu de parler du "biendézélèv", mieux vaut parler du "biendesonsalaire".
Mais bon, pour le "biendézélèv" on ne le fait pas. C'est quand même bête, on pourrait aussi se dire que pour le "biendézélèv" on refuse de commencer à 8h du matin. On pourrait aussi parler de ce qu'ils mangent à la cantine et de leur santé (et à côté, forcément, de la notre). On pourrait aussi se mobiliser contre la loi travail qui va précariser davantage cette génération d'élèves.
Non, en fait, au lieu de parler du "biendézélèv", mieux vaut parler du "biendesonsalaire".
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- LefterisEsprit sacré
C'est en effet un débat de fond dans les syndicats, et pas les "jaunes" (eux sont de toute manière pour un contrôle continu, donc une sorte de bac sur dossier, puisque l'évaluation est interne au lycée). Certains avancent que le but est de briser les diplômes nationaux, ce qui est vrai, dans le but de supprimer toutes les références nationales et collectives, selon la même idéologie que la loi travail, et au passage casser le statut des enseignants. Donc, on aiderait les lobbies qui veulent cela à aller dans ce sens. Ils ont raison. Mais d'un autre côté, les examens nationaux sont quand même mis à mal, année après année.Il ne reste quasiment rien de national dans le brevet. D'autre part, nous n'avons aucun moyen d'action visible autre. A part bloquer les examens et les rentrées, je ne vois pas, même en tournant et retournant la question dans tous les sens.Daphné a écrit:Il serait donné sur dossier !
C'est d'ailleurs ça qui fait qu'il y a une hésitation à prôner ce type d'action, car l'administration - et pas mal de parents d'élèves - n'attendent que ça : supprimer les épreuves du bac qui coutent cher à organiser pour un bac qui ne vaut déjà plus grand chose et le donner sur dossier, ce qu'on refuse car on tient à des épreuves à faire passer. Alors donner le bâton pour se faire battre, on y réfléchit à deux fois quand même
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CeladonDemi-dieu
Bloquer les rentrées, oui, ça peut faire mal.
- JPhMMDemi-dieu
Mais non, malheureux !Seifer a écrit:Non, en fait, au lieu de parler du "biendézélèv", mieux vaut parler du "biendesonsalaire".
Un salarié (terme vague à dessein) qui est heureux et satisfait n'a pas besoin de son syndicat quelque part, ce n'est donc pas dans l'intérêt du syndicat qu'il le soit.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- DaphnéDemi-dieu
Après mai 68, vu le bazar qui a tout désorganisé, les épreuves du bac ont été reportées en juillet et uniquement orales, les coefficients écrit + oral étant cumulés dans chaque discipline passée.Cath a écrit:Et en mai 68 alors ?!
Je crois que les épreuves ont été seulement orales.
Maintenant, on le donnerait sur dossier comme le dit Daphné.
Et finalement, pas sûr que ce serait pire.
Mais il faut reconnaître que la situation n'était pas la même; ce n'était pas juste suite à une grève du corps enseignant mécontent. Et les établissements scolaires avaient été fermés sur décision de la FEN, ce qui explique pourquoi les professeurs, contraints à rester chez eux, avaient malgré tout été payés pendant ces grèves.
- pseudo-intelloSage
Merci Daphné. Il faut comparer ce qui est comparable.
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- DaphnéDemi-dieu
pseudo-intello a écrit:Merci Daphné. Il faut comparer ce qui est comparable.
Toujours, sinon ça n'a pas de sens.
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