- stephanelNiveau 6
Et Daphné, tu peux rajouter, s'ils répondent qu'ils n'ont pas le niveau d'études requis "ah? be, il fallait travailler un peu plus à l'école! :malaga: " " ou " ah ben oui, faut un peu de culture quand même "
- User21929Expert
En ce moment j'ai aussi beaucoup de "Ah, bientôt la rentrée !" et moi de répondre "Oui mais en vacances dans 6 semaines...".
- stephanelNiveau 6
Un peu plus quand même : 8 semainesWhypee a écrit:En ce moment j'ai aussi beaucoup de "Ah, bientôt la rentrée !" et moi de répondre "Oui mais en vacances dans 6 semaines...".
- mafalda16Modérateur
7 semaines
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- User20401Vénérable
J'ai pas mal de personnes ayant des métiers manuels dans mon entourage. Donc je leur parle du CAPLP et des équivalences de diplôme. En général, ça se termine par un "euh… Ouais… Mais euh… Je ne pourrais pas supporter les élèves". Je fais un grand sourire et je suis tranquile un certain temps.stephanel a écrit:Et Daphné, tu peux rajouter, s'ils répondent qu'ils n'ont pas le niveau d'études requis "ah? be, il fallait travailler un peu plus à l'école! :malaga: " " ou " ah ben oui, faut un peu de culture quand même "
- xtibNiveau 1
Faut le prendre avec ironie, moi je dis toujours que j'ai tellement de temps libre que je me fais chier, ça fait sourire et on passe à autre chose. Et pour ceux qui insistent "on manque cruellement de profs, rejoins nous "
- BabaretteDoyen
Objectivement, oui, il y a les vacances et la possibilité d'organiser son temps un peu à notre guise: un professeur qui veut préparer ses cours entre minuit et trois heures du matin a parfaitement ce loisir.
Sauf qu'une heure de présence devant élèves, c'est d'une grande intensité. Je ne prétends pas connaître parfaitement le métier de bibliothécaire, mais lors de mes stages, il se trouve que je pouvais faire une pause quand je voulais pour aller au petit coin ou me servir un thé. Quand on enseigne, on ne peut pas laisser sa classe cinq minutes pour passer aux WC.
Comme le disait un de mes collègues stagiaires qui, comme moi, a sabré le champagne en apprenant son licenciement: "Oui, j'ai seulement deux heures de cours le lundi matin, mais ça m'épuise tellement qu'en rentrant chez moi, je fais la sieste jusqu'à 17h, alors je n'en profite pas beaucoup".
C'est un policier qui m'a dit un jour "Ah, vous êtes prof? Ouh làlà, je pourrais pas faire ça, il y a trop de sales gosses". Et pourtant, la version adulte desdits "sales gosses" à laquelle il a à faire dans son métier est, je pense, bien pire.
Sauf qu'une heure de présence devant élèves, c'est d'une grande intensité. Je ne prétends pas connaître parfaitement le métier de bibliothécaire, mais lors de mes stages, il se trouve que je pouvais faire une pause quand je voulais pour aller au petit coin ou me servir un thé. Quand on enseigne, on ne peut pas laisser sa classe cinq minutes pour passer aux WC.
Comme le disait un de mes collègues stagiaires qui, comme moi, a sabré le champagne en apprenant son licenciement: "Oui, j'ai seulement deux heures de cours le lundi matin, mais ça m'épuise tellement qu'en rentrant chez moi, je fais la sieste jusqu'à 17h, alors je n'en profite pas beaucoup".
C'est un policier qui m'a dit un jour "Ah, vous êtes prof? Ouh làlà, je pourrais pas faire ça, il y a trop de sales gosses". Et pourtant, la version adulte desdits "sales gosses" à laquelle il a à faire dans son métier est, je pense, bien pire.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- DaphnéDemi-dieu
stephanel a écrit:Et Daphné, tu peux rajouter, s'ils répondent qu'ils n'ont pas le niveau d'études requis "ah? be, il fallait travailler un peu plus à l'école! :malaga: " " ou " ah ben oui, faut un peu de culture quand même "
Ça c'est facile avec certains.
Ça marche aussi avec ceux qui ont ce niveau d'études, voire plus. Z'ont qu'à passer l'agrég et là peinards avec 15h voire moins avec les décharges en classes post-bac ou à la fac
Non mais franchement, ils attendent quoi ?
- HaworthiaNiveau 5
Je vous lis attentivement sur ce fil je me suis retrouvée dans beaucoup de vos remarques.
Moi j'ai eu de « la chance » :sourcils: , j'ai appris très tôt grâce à mon père que « quand même, quand on est prof et bien il n'y a pas de quoi être fier-e- ».
C'est une idée très répandue dans son milieu (le BTP) et quand , au début de ma carrière il m'arrivait de croiser ses ouvriers , ils me gratifiaient d'un « Alors, encore en vacances ? », ce à quoi je répondais que ce n'était pas le cas, mais que du coup j'hésitais encore entre faire une grève ou demander un arrêt maladie à mon médecin. L'ironie n'étant dans ce cas pas toujours comprise, j'ai fini rapidement par laisser tomber.
Et depuis ce temps (une vingtaine d'années à peu près), je n'ai plus aucune nouvelle de mon père qui a préféré que l'on s 'en tienne là, parce que décidément, un prof dans la famille, ce n'est pas tenable.
Étant désormais fâchée avec mon père, je ne me fais aucune illusion sur la capacité d'une partie de la population à comprendre la charge de travail qu'un prof peut avoir. Je n'insiste donc pas avec ceux qui marquent une certaine hostilité quand je leur révèle ma profession.Je les laisse dire et je ne les revois plus.
Ce qui en revanche est révélateur, c'est qu'aucun de mes trois enfants n'a voulu ou ne veut choisir ce métier.Quand je leur demande pourquoi, ils me répondent que je travaille trop. (Ce que me confirme mon mari et ce que me disait toujours ma mère).
Je ne tire aucune gloire de ce constat, mais au moins, chez moi, je me sens comprise et ça me suffit.
Moi j'ai eu de « la chance » :sourcils: , j'ai appris très tôt grâce à mon père que « quand même, quand on est prof et bien il n'y a pas de quoi être fier-e- ».
C'est une idée très répandue dans son milieu (le BTP) et quand , au début de ma carrière il m'arrivait de croiser ses ouvriers , ils me gratifiaient d'un « Alors, encore en vacances ? », ce à quoi je répondais que ce n'était pas le cas, mais que du coup j'hésitais encore entre faire une grève ou demander un arrêt maladie à mon médecin. L'ironie n'étant dans ce cas pas toujours comprise, j'ai fini rapidement par laisser tomber.
Et depuis ce temps (une vingtaine d'années à peu près), je n'ai plus aucune nouvelle de mon père qui a préféré que l'on s 'en tienne là, parce que décidément, un prof dans la famille, ce n'est pas tenable.
Étant désormais fâchée avec mon père, je ne me fais aucune illusion sur la capacité d'une partie de la population à comprendre la charge de travail qu'un prof peut avoir. Je n'insiste donc pas avec ceux qui marquent une certaine hostilité quand je leur révèle ma profession.Je les laisse dire et je ne les revois plus.
Ce qui en revanche est révélateur, c'est qu'aucun de mes trois enfants n'a voulu ou ne veut choisir ce métier.Quand je leur demande pourquoi, ils me répondent que je travaille trop. (Ce que me confirme mon mari et ce que me disait toujours ma mère).
Je ne tire aucune gloire de ce constat, mais au moins, chez moi, je me sens comprise et ça me suffit.
- DaphnéDemi-dieu
Haworthia a écrit:Je vous lis attentivement sur ce fil je me suis retrouvée dans beaucoup de vos remarques.
Moi j'ai eu de « la chance » :sourcils: , j'ai appris très tôt grâce à mon père que « quand même, quand on est prof et bien il n'y a pas de quoi être fier-e- ».
C'est une idée très répandue dans son milieu (le BTP) et quand , au début de ma carrière il m'arrivait de croiser ses ouvriers , ils me gratifiaient d'un « Alors, encore en vacances ? », ce à quoi je répondais que ce n'était pas le cas, mais que du coup j'hésitais encore entre faire une grève ou demander un arrêt maladie à mon médecin. L'ironie n'étant dans ce cas pas toujours comprise, j'ai fini rapidement par laisser tomber.
Et depuis ce temps (une vingtaine d'années à peu près), je n'ai plus aucune nouvelle de mon père qui a préféré que l'on s 'en tienne là, parce que décidément, un prof dans la famille, ce n'est pas tenable.
Étant désormais fâchée avec mon père, je ne me fais aucune illusion sur la capacité d'une partie de la population à comprendre la charge de travail qu'un prof peut avoir. Je n'insiste donc pas avec ceux qui marquent une certaine hostilité quand je leur révèle ma profession.Je les laisse dire et je ne les revois plus.
Ce qui en revanche est révélateur, c'est qu'aucun de mes trois enfants n'a voulu ou ne veut choisir ce métier.Quand je leur demande pourquoi, ils me répondent que je travaille trop. (Ce que me confirme mon mari et ce que me disait toujours ma mère).
Je ne tire aucune gloire de ce constat, mais au moins, chez moi, je me sens comprise et ça me suffit.
Exactement.
Il n'y a que ceux qui vivent avec des profs pour comprendre, ils nous voient travailler et voient aussi dans quel état on rentre de cours !
Les autres inutile de se fatiguer.
Ce qui me fait bien rigoler ce sont tous veux qui débarquent dans l'EN tardivement, souvent suite à une perte d'emploi - Ok ils ont peu de choix - ou par reconversion, pensant avoir trouvé le graal du coïnçage de bulle.
Ils s'attendent à travailler 18h et sont quand même un peu surpris.
Et surpris surtout par la gestion des classes : on en a eu un qui a tenu 15 jours et qui est parti, nous disant qu'il "ne s'attendait pas du tout à ça"! Ben non coco.
Une autre qui critiquait toujours les profs en tant que parent d'élèves a fait une vacation et a... totalement revu son point de vue. Ce qui est bien c'est qu'elle le reconnaît.
- DaphnéDemi-dieu
stephanel a écrit:Et Daphné, tu peux rajouter, s'ils répondent qu'ils n'ont pas le niveau d'études requis "ah? be, il fallait travailler un peu plus à l'école! :malaga: " " ou " ah ben oui, faut un peu de culture quand même "
Il y a aussi ceux à qui je fais remarquer qu'il n'y a plus d'exigence de diplôme... pour peu qu'ils aient trois enfants. Ça concerne pas mal de monde finalement.
- CatherineDeneuveNiveau 4
De mon côté, les gens qui sont très instruits sont en général très tolérants et compréhensifs quand je parle de mon métier. On dirait qu'ils sont à même d'appréhender ce qu'une heure de classe comporte de travail en amont et en aval (préparation du cours, les corrections) et de l'intensité que cela représente (tenir une trentaine de collégiens, ce n'est pas comme rester assis devant son PC).
Par contre, ma soeur et son mari sont d'une bêtise crasse. Je les vois peu car je fais tout pour les éviter. Mais à chaque fois que j'ai le malheur de les croiser, j'ai automatiquement des réflexions sur mon métier.
En septembre dernier, ils ont passé une soirée entière à me reprocher d'être prof ("Vous, les profs vous vous plaignez tout le temps", "Vous les profs vous avez trop de vacances", Vous les profs vous faites que 18h de travail par semaine alors que nous on bosse vraiment !"). C'était la première fois que je leur présentais mon conjoint (avec qui je suis depuis 4 ans) tant j'avais honte de lui montrer ma famille. Mon compagnon a failli faire un esclandre à table car il les trouvait insultants vis-à-vis de moi. Je lui ai dit : "Non mais là ils sont encore soft ! Si tu n'étais pas là, ça serait encore pire dans le dénigrement !"
Puis, six mois plus tard, je retourne voir ma famille pour des raisons graves qui m'y amènent. Et là, à l'hôpital, devant le lit d'hôpital où ma mère se trouve, ma soeur me reproche de nouveau de gagner trop d'argent par rapport à mon nombre d'heures.
Je lui rétorque : "Oui, je comprends que gagner 1800 euros à 35 ans, après trois années à faire environ 2000 kilomètres par semaine, en ayant des diplômes du supérieur dans 4 disciplines différentes et en ayant passé un concours, c'est vrai que je devrais me flageller et considérer que je vole le contribuable".
Et là, elle me sort : "Bah la nièce de J... (son mari), elle est architecte et fait beaucoup plus d'heures que toi et elle gagne seulement le même salaire que toi, c'est pas juste !"
Je réponds : "Bah, ceux qui m'envient n'ont qu'à passer les concours, ils sont ouverts à tous et en plus ça recrute beaucoup en ce moment !"
Si la prochaine fois, elle me recasse les pieds, mon mec m'a conseillé de lui dire : "Tu n'avais qu'à travailler mieux à l'école si tu voulais avoir les mêmes avantages qu'un prof !"
Par contre, ma soeur et son mari sont d'une bêtise crasse. Je les vois peu car je fais tout pour les éviter. Mais à chaque fois que j'ai le malheur de les croiser, j'ai automatiquement des réflexions sur mon métier.
En septembre dernier, ils ont passé une soirée entière à me reprocher d'être prof ("Vous, les profs vous vous plaignez tout le temps", "Vous les profs vous avez trop de vacances", Vous les profs vous faites que 18h de travail par semaine alors que nous on bosse vraiment !"). C'était la première fois que je leur présentais mon conjoint (avec qui je suis depuis 4 ans) tant j'avais honte de lui montrer ma famille. Mon compagnon a failli faire un esclandre à table car il les trouvait insultants vis-à-vis de moi. Je lui ai dit : "Non mais là ils sont encore soft ! Si tu n'étais pas là, ça serait encore pire dans le dénigrement !"
Puis, six mois plus tard, je retourne voir ma famille pour des raisons graves qui m'y amènent. Et là, à l'hôpital, devant le lit d'hôpital où ma mère se trouve, ma soeur me reproche de nouveau de gagner trop d'argent par rapport à mon nombre d'heures.
Je lui rétorque : "Oui, je comprends que gagner 1800 euros à 35 ans, après trois années à faire environ 2000 kilomètres par semaine, en ayant des diplômes du supérieur dans 4 disciplines différentes et en ayant passé un concours, c'est vrai que je devrais me flageller et considérer que je vole le contribuable".
Et là, elle me sort : "Bah la nièce de J... (son mari), elle est architecte et fait beaucoup plus d'heures que toi et elle gagne seulement le même salaire que toi, c'est pas juste !"
Je réponds : "Bah, ceux qui m'envient n'ont qu'à passer les concours, ils sont ouverts à tous et en plus ça recrute beaucoup en ce moment !"
Si la prochaine fois, elle me recasse les pieds, mon mec m'a conseillé de lui dire : "Tu n'avais qu'à travailler mieux à l'école si tu voulais avoir les mêmes avantages qu'un prof !"
- BabaretteDoyen
CatherineDeneuve a écrit:De mon côté, les gens qui sont très instruits sont en général très tolérants et compréhensifs quand je parle de mon métier. On dirait qu'ils sont à même d'appréhender ce qu'une heure de classe comporte de travail en amont et en aval (préparation du cours, les corrections) et de l'intensité que cela représente (tenir une trentaine de collégiens, ce n'est pas comme rester assis devant son PC).
Par contre, ma soeur et son mari sont d'une bêtise crasse. Je les vois peu car je fais tout pour les éviter. Mais à chaque fois que j'ai le malheur de les croiser, j'ai automatiquement des réflexions sur mon métier.
En septembre dernier, ils ont passé une soirée entière à me reprocher d'être prof ("Vous, les profs vous vous plaignez tout le temps", "Vous les profs vous avez trop de vacances", Vous les profs vous faites que 18h de travail par semaine alors que nous on bosse vraiment !"). C'était la première fois que je leur présentais mon conjoint (avec qui je suis depuis 4 ans) tant j'avais honte de lui montrer ma famille. Mon compagnon a failli faire un esclandre à table car il les trouvait insultants vis-à-vis de moi. Je lui ai dit : "Non mais là ils sont encore soft ! Si tu n'étais pas là, ça serait encore pire dans le dénigrement !"
Puis, six mois plus tard, je retourne voir ma famille pour des raisons graves qui m'y amènent. Et là, à l'hôpital, devant le lit d'hôpital où ma mère se trouve, ma soeur me reproche de nouveau de gagner trop d'argent par rapport à mon nombre d'heures.
Je lui rétorque : "Oui, je comprends que gagner 1800 euros à 35 ans, après trois années à faire environ 2000 kilomètres par semaine, en ayant des diplômes du supérieur dans 4 disciplines différentes et en ayant passé un concours, c'est vrai que je devrais me flageller et considérer que je vole le contribuable".
Et là, elle me sort : "Bah la nièce de J... (son mari), elle est architecte et fait beaucoup plus d'heures que toi et elle gagne seulement le même salaire que toi, c'est pas juste !"
Je réponds : "Bah, ceux qui m'envient n'ont qu'à passer les concours, ils sont ouverts à tous et en plus ça recrute beaucoup en ce moment !"
Si la prochaine fois, elle me recasse les pieds, mon mec m'a conseillé de lui dire : "Tu n'avais qu'à travailler mieux à l'école si tu voulais avoir les mêmes avantages qu'un prof !"
C'est vrai que c'est le lieu approprié...
Est-ce de la jalousie ou simplement une très mauvaise expérience d'élève qui pousse à la haine de l'enseignant?
- CatherineDeneuveNiveau 4
Babarette a écrit:CatherineDeneuve a écrit:De mon côté, les gens qui sont très instruits sont en général très tolérants et compréhensifs quand je parle de mon métier. On dirait qu'ils sont à même d'appréhender ce qu'une heure de classe comporte de travail en amont et en aval (préparation du cours, les corrections) et de l'intensité que cela représente (tenir une trentaine de collégiens, ce n'est pas comme rester assis devant son PC).
Par contre, ma soeur et son mari sont d'une bêtise crasse. Je les vois peu car je fais tout pour les éviter. Mais à chaque fois que j'ai le malheur de les croiser, j'ai automatiquement des réflexions sur mon métier.
En septembre dernier, ils ont passé une soirée entière à me reprocher d'être prof ("Vous, les profs vous vous plaignez tout le temps", "Vous les profs vous avez trop de vacances", Vous les profs vous faites que 18h de travail par semaine alors que nous on bosse vraiment !"). C'était la première fois que je leur présentais mon conjoint (avec qui je suis depuis 4 ans) tant j'avais honte de lui montrer ma famille. Mon compagnon a failli faire un esclandre à table car il les trouvait insultants vis-à-vis de moi. Je lui ai dit : "Non mais là ils sont encore soft ! Si tu n'étais pas là, ça serait encore pire dans le dénigrement !"
Puis, six mois plus tard, je retourne voir ma famille pour des raisons graves qui m'y amènent. Et là, à l'hôpital, devant le lit d'hôpital où ma mère se trouve, ma soeur me reproche de nouveau de gagner trop d'argent par rapport à mon nombre d'heures.
Je lui rétorque : "Oui, je comprends que gagner 1800 euros à 35 ans, après trois années à faire environ 2000 kilomètres par semaine, en ayant des diplômes du supérieur dans 4 disciplines différentes et en ayant passé un concours, c'est vrai que je devrais me flageller et considérer que je vole le contribuable".
Et là, elle me sort : "Bah la nièce de J... (son mari), elle est architecte et fait beaucoup plus d'heures que toi et elle gagne seulement le même salaire que toi, c'est pas juste !"
Je réponds : "Bah, ceux qui m'envient n'ont qu'à passer les concours, ils sont ouverts à tous et en plus ça recrute beaucoup en ce moment !"
Si la prochaine fois, elle me recasse les pieds, mon mec m'a conseillé de lui dire : "Tu n'avais qu'à travailler mieux à l'école si tu voulais avoir les mêmes avantages qu'un prof !"
C'est vrai que c'est le lieu approprié...
Est-ce de la jalousie ou simplement une très mauvaise expérience d'élève qui pousse à la haine de l'enseignant?
La décence et la dignité sont deux mots qu'elle ne connaît pas
Je pense qu'elle est jalouse car elle n'a pas le bac et qu'elle est secrétaire. Mais en même temps, ça a l'air de lui convenir car elle n'a jamais cherché à viser plus haut.
- gregwbNiveau 6
IL y a peu, un zozo m'a sorti le fameux "en plus, c'est mes impôts qui te paient".
Je lui ai rétorqué que non, car on voyait sur notre fiche de paie de qui on "prenait" les impôts et moi c'était un dentiste de Seine et Marne (l'inspiration du moment). J'étais mort de rire et lui n'a rien compris.
Sinon, j'ai quand même remarqué que notre métier inspire un certain respect. Je le vois surtout sur des gens entre 30 et 50 ans qui ont des enfants. Quand je rencontre des gens en soirée, j'ai le tutoiement facile et mon interlocuteur y passe vite aussi et puis, vient la question "mais tu fais quoi dans la vie". Et là quand je réponds prof, j'ai souvent eu "ah vous ... tu .. vous êtes prof".
Pour le côté fainéant, ma femme n'arrête pas de se plaindre que je bosse tout le temps donc je n'ai plus beaucoup de remarques de ce genre, et quand j'en ai, j'en rajoute une couche :"et en plus je suis en formation, tel et tel jour, et je fais grève mardi etc..."
Je lui ai rétorqué que non, car on voyait sur notre fiche de paie de qui on "prenait" les impôts et moi c'était un dentiste de Seine et Marne (l'inspiration du moment). J'étais mort de rire et lui n'a rien compris.
Sinon, j'ai quand même remarqué que notre métier inspire un certain respect. Je le vois surtout sur des gens entre 30 et 50 ans qui ont des enfants. Quand je rencontre des gens en soirée, j'ai le tutoiement facile et mon interlocuteur y passe vite aussi et puis, vient la question "mais tu fais quoi dans la vie". Et là quand je réponds prof, j'ai souvent eu "ah vous ... tu .. vous êtes prof".
Pour le côté fainéant, ma femme n'arrête pas de se plaindre que je bosse tout le temps donc je n'ai plus beaucoup de remarques de ce genre, et quand j'en ai, j'en rajoute une couche :"et en plus je suis en formation, tel et tel jour, et je fais grève mardi etc..."
- PoupoutchModérateur
gregwb a écrit:IL y a peu, un zozo m'a sorti le fameux "en plus, c'est mes impôts qui te paient".
Je lui ai rétorqué que non, car on voyait sur notre fiche de paie de qui on "prenait" les impôts et moi c'était un dentiste de Seine et Marne (l'inspiration du moment). J'étais mort de rire et lui n'a rien compris.
Sinon, j'ai quand même remarqué que notre métier inspire un certain respect. Je le vois surtout sur des gens entre 30 et 50 ans qui ont des enfants. Quand je rencontre des gens en soirée, j'ai le tutoiement facile et mon interlocuteur y passe vite aussi et puis, vient la question "mais tu fais quoi dans la vie". Et là quand je réponds prof, j'ai souvent eu "ah vous ... tu .. vous êtes prof".
Pour le côté fainéant, ma femme n'arrête pas de se plaindre que je bosse tout le temps donc je n'ai plus beaucoup de remarques de ce genre, et quand j'en ai, j'en rajoute une couche :"et en plus je suis en formation, tel et tel jour, et je fais grève mardi etc..."
A la SNCF, un monsieur m'avait dit que puisque j'étais payée par ses impôts, il était mon patron... Je lui ai répondu qu'il n'aurait qu'à me virer, si le service ne lui convenait pas. Et j'ai fait passer le client suivant.
J'avoue que depuis que je suis prof, j'ai eu assez peu de remarques de ce genre. Les gens qui me connaissent sont sans doute soulagés de me voir enfin avec un "vrai" travail, et puisque je m'y épanouis, ils ne cherchent pas à critiquer.
Par contre, je n'ai jamais senti plus de respect pour le boulot d'enseignant du secondaire chez mes fréquentations universitaires ; j'ai plutôt droit à une bonne dose de commisération "tu as quitté Paris, et la fac... Ça va, c'est pas trop dur? Les élèves ne sont pas trop incultes?".
Ces mêmes bonnes âmes affichent en revanche un certain mépris pour mon bonheur affiché... Le top de la mode, dans ma discipline universitaire, c'est de trouver le secondaire horrible et d'y souffrir, afin de mériter un jour un poste de maître de conférences... Encore une raison pour laquelle je ne regrette pas cet univers.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- LucreziaNiveau 9
De la part de mes élèves (et de certains de leurs parents): "Wouaw, mais pourquoi vous êtes prof? C'est super dur, on est insupportables, moi à votre place je nous collerais tout le temps! Et vous avez fait quoi comme études? QUOI??! BAC+5???? ET VOUS ÊTES... PROOOOF?????? Mais pourquoi????"
--> de la pitié, donc.
De la part de ma propre sœur: "Prof, c'est quand même la planque. Déjà, vous ne faites que 18h/semaine. Aaah oui, je te vois venir, tu vas encore me dire "18h devant élèves". Oui ben, sois honnête, ya pas beaucoup d'heures en plus. Déjà, t'as pas à construire tes cours, t'as juste à faire le manuel, il sert à ça, non? Le seul travail, c'est la correction de copies. Ben t'as qu'à faire comme certains profs que j'ai eus, tu fais maximum trois devoirs par trimestre, et pas 7 ou 8 comme toi, et tu passes maximum 1h/1h30 par paquet, et c'est bon. Et les gamins insupportables en classe, ben tu les colles, tu les punis, tu les vires, voilààà! Franchement c'est la planque, t'as pas de chef, tu fais ce que tu veux, les gamins tu leur dis de se taire, et s'ils parlent tu les colles." Je vous épargne le "toujours en vacances", "salaire confortable" (en parlant de mon salaire de stagiaire, je précise) et autres joyeusetés.
--> du mépris, donc. Quand je lui demande pourquoi elle ne devient pas prof, elle me dit qu'elle a une dignité, que prof c'est le bas de l'échelle sociale, c'est un métier de loser.
--> de la pitié, donc.
De la part de ma propre sœur: "Prof, c'est quand même la planque. Déjà, vous ne faites que 18h/semaine. Aaah oui, je te vois venir, tu vas encore me dire "18h devant élèves". Oui ben, sois honnête, ya pas beaucoup d'heures en plus. Déjà, t'as pas à construire tes cours, t'as juste à faire le manuel, il sert à ça, non? Le seul travail, c'est la correction de copies. Ben t'as qu'à faire comme certains profs que j'ai eus, tu fais maximum trois devoirs par trimestre, et pas 7 ou 8 comme toi, et tu passes maximum 1h/1h30 par paquet, et c'est bon. Et les gamins insupportables en classe, ben tu les colles, tu les punis, tu les vires, voilààà! Franchement c'est la planque, t'as pas de chef, tu fais ce que tu veux, les gamins tu leur dis de se taire, et s'ils parlent tu les colles." Je vous épargne le "toujours en vacances", "salaire confortable" (en parlant de mon salaire de stagiaire, je précise) et autres joyeusetés.
--> du mépris, donc. Quand je lui demande pourquoi elle ne devient pas prof, elle me dit qu'elle a une dignité, que prof c'est le bas de l'échelle sociale, c'est un métier de loser.
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« Ὁ βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρή, ὁ δὲ καιρὸς ὀξύς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερή, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή. » Hippocrate
- beloteHabitué du forum
Dans ma famille, plus personne ne me fait de réflexions sur mon temps de travail depuis qu'un membre de ma famille a démissionné de l'EN et est allé travailler dans le privé. En effet, depuis qu'il est parti, il trouve qu'il travaille beaucoup moins et est beaucoup moins fatigué.
Cependant, hier, un ami a plaisanté sur mes quatre mois de vacances l'été... Je n'ai rien dit mais je bouillonnais intérieurement car ça fait plus de trois semaines que je travaille comme une acharnée pour préparer ma rentrée. Le reste de mon groupe d'amis est plus dans l'admiration face à la quantité de travail qu'abattent les profs. Ben oui, quand nous partons tous ensemble une semaine par an sur des petites vacances, je suis la seule à apporter de quoi travailler.
Cependant, hier, un ami a plaisanté sur mes quatre mois de vacances l'été... Je n'ai rien dit mais je bouillonnais intérieurement car ça fait plus de trois semaines que je travaille comme une acharnée pour préparer ma rentrée. Le reste de mon groupe d'amis est plus dans l'admiration face à la quantité de travail qu'abattent les profs. Ben oui, quand nous partons tous ensemble une semaine par an sur des petites vacances, je suis la seule à apporter de quoi travailler.
- DaphnéDemi-dieu
Pour beaucoup je dirais les deux, plus la bêtise crasse et la malveillance. Parce que ne parler que de ça et sur ce mode quand on voit sa sœur/frère/cousine une fois de temps en temps... je ne vois pas autre chose.Babarette a écrit:
Est-ce de la jalousie ou simplement une très mauvaise expérience d'élève qui pousse à la haine de l'enseignant?
Avec ce genre d'individu, que je ne côtoie pas en principe mais en famille on n'a pas toujours le choix, je deviendrais trèèèèèèèèèèèèèès grossière, bien fort, une fois pour toutes. Mais calmement, sans m'énerver.
- nitescenceÉrudit
Lucrezia a écrit:De la part de mes élèves (et de certains de leurs parents): "Wouaw, mais pourquoi vous êtes prof? C'est super dur, on est insupportables, moi à votre place je nous collerais tout le temps! Et vous avez fait quoi comme études? QUOI??! BAC+5???? ET VOUS ÊTES... PROOOOF?????? Mais pourquoi????"
--> de la pitié, donc.
Vécu ! et ça je ne sais pas y répondre : je suis preneur si vous avez des éléments de langage
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- lene75Prophète
Même chose, un élève m'avait googlisée et m'a sorti : «Madame, j'ai vu votre CV sur Internet, avec un CV comme ça vous auriez carrément pu faire autre chose que prof. Comment se fait que vous ayez fini prof ?»
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- lisette83Érudit
Difficile de répondre car pour le coup ce n'est pas faux ! Il faut bien reconnaître qu'à part dire que l'on avait la vocation, on n'a pas trop d'arguments à faire valoir...
- nitescenceÉrudit
lisette83 a écrit:Difficile de répondre car pour le coup ce n'est pas faux ! Il faut bien reconnaître qu'à part dire que l'on avait la vocation, on n'a pas trop d'arguments à faire valoir...
si on a des arguments : on fait un métier qui nous plait, mais c'est un problème de prestige en fait. Bon, quand je leur dis mon salaire (je suis bien payé), ils hallucinent un peu mais je suis un cas à part.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Moi c'est les eleves qui me demandent quand on fait de la pratique: mais vous avez fait des études? (Ds le sens où c'est forcément inné) et quand on fait Histoire de l'Art, mais comment vous savez tout ça? Et quand je leur dis que j'ai un double master, ils hallucinent!
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- DimkaVénérable
Chacun gère sa vie comme il veut mais je suis sceptique par rapport à l'idée de répondre aux propos désobligeants et aux préjugés sur son métier par des propos désobligeants et des préjugés sur le métier de son interlocuteur. Ça donne l'impression qu'il y a un terrain de jeu pour ça, et que c'est finalement acceptable de se lancer dans la surenchère, ou du moins de tenir ce genre de propos.
Alors que ce sont des insultes, dans le cadre de relations sociales, c'est juste pas possible. Comme le racisme, qu'un noir réponde à une réflexion anti-noir par une réflexion anti-blanc ne serait pas une solution satisfaisante (enfin, je trouve). Pour moi, ce genre de remarque, c'est juste que "ça se fait pas". Et si ça se fait, le cadre social est rompu, comme il le serait après un coup de poing (ou un crachat) inopiné dans la figure. Vous continuez à discuter tranquillement et de façon civilisée, si votre interlocuteur vous crache soudainement à la figure, vous ? Au mieux, on fait un ultimatum pour faire piger que c'est absolument inenvisageable et que plus jamais ça.
Alors que ce sont des insultes, dans le cadre de relations sociales, c'est juste pas possible. Comme le racisme, qu'un noir réponde à une réflexion anti-noir par une réflexion anti-blanc ne serait pas une solution satisfaisante (enfin, je trouve). Pour moi, ce genre de remarque, c'est juste que "ça se fait pas". Et si ça se fait, le cadre social est rompu, comme il le serait après un coup de poing (ou un crachat) inopiné dans la figure. Vous continuez à discuter tranquillement et de façon civilisée, si votre interlocuteur vous crache soudainement à la figure, vous ? Au mieux, on fait un ultimatum pour faire piger que c'est absolument inenvisageable et que plus jamais ça.
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- Spoiler:
- nitescenceÉrudit
Je pense que l'idée c'est de déconstruire les préjugés en montrant que c'est absurde
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