Re: Les profs, ces feignants...

J'ai souvent constaté que le simple fait d'être professeur inspire une réaction de haine à notre égard.

corailc a écrit:L'infirmière qui me suit ne peut pas s'empêcher de me faire des remarques sur les profs. Elle dit elle-même qu'elle est jalouse de nos vacances. Le pire était un vieil oncle de mon compagnon qui avait sorti à un repas que les profs qui se font taper dessus c'est bien fait. J'ai quitté la table, ça a été mal vu par certains, d'autres ont compris.

Et infirmière scolaire elle y a pensé?

Daphné a écrit:J'ai souvent constaté que le simple fait d'être professeur inspire une réaction de haine à notre égard.

Ou de jalousie non avouée.

Après, je regrette aussi les collègues qui assument et revendiquent leur état de fainéantise. (il y a des gens comme ça dans tous les secteurs d'activité)

J'en ai connu (peu heureusement) qui se vantaient de leurs faux arrêts maladie, d'avoir réussi à arnaquer le CDE, de ne rien ficher car ils veulent vaincre le système... c'est bête mais vu comme les gens généralisent, ça peut salir l'image du métier.

Philomène87 a écrit:

Daphné a écrit:J'ai souvent constaté que le simple fait d'être professeur inspire une réaction de haine à notre égard.

Ou de jalousie non avouée.

Pour un concours que plus personne ne veut passer ? Pour des diplômes qui, à l'heure actuelle ne valent plus grand chose, mouais, bof. Quand on sait le mépris que subisse les profs, pas sûr...

Justement, ils ne passent pas le concours, car ne se sentent pas capables de faire ce métier. Par contre, ils aimeraient bien avoir les mêmes vacances.
Jusqu'à présent, j'ai toujours perçu un peu de jalousie de la part de ceux qui me disaient : "pfffff vous avez 6 mois de vacances" (copiant-collant la réflexion de Sarkozy sans même avoir vérifié si c'était vrai).

Philomène87 a écrit:Justement, ils ne passent pas le concours, car ne se sentent pas capables de faire ce métier. Par contre, ils aimeraient bien avoir les mêmes vacances.
Jusqu'à présent, j'ai toujours perçu un peu de jalousie de la part de ceux qui me disaient : "pfffff vous avez 6 mois de vacances" (copiant-collant la réflexion de Sarkozy sans même avoir vérifié si c'était vrai).

Complètement d'accord, c'est en ce sens que j'ai du mal à comprendre pourquoi quelqu'un jalouserait un métier que plus personne ne veut faire au regard de la charge de travail que ça implique. Ce n'est pas le métier rêvé, même s'il y a quelques avantages (encore heureux)

En fait les seules personnes de mon entourage à critiquer notre métier, sont de ma famille (car les rares amis que j'ai sont profs eux-mêmes). Or, dans ma famille élargie, personne n'a jamais touché un salaire supérieur au smic. Pour eux (et pour moi aussi, d'ailleurs), être prof c'est une réussite sociale (et je le revendique intérieurement ; j'ai toujours voulu faire ce métier). Donc leurs critiques sur "les 18h", "les longues vacances", "le super salaire" (par rapport au smic), ben... c'est de la jalousie.
Les remarques rapportées dans ce topic, de la part de personnes qui ont fait des études supérieures et qui touchent un bon salaire, j'ai la chance de ne jamais les entendre. Mais je ne suis pas certaine qu'il n'y ait QUE de la haine, même de la part d'une DRH. Il doit y avoir un peu d'envie aussi (c'est une supposition). Car je ne vois pas trop l'intérêt de mépriser un métier, comme ça, gratuitement...

Il y a aussi un abus de langage chez une grande majorité d'enseignants (moi compris), on a tendance à dire qu'on ne travaille pas quand on n'est pas en cours, alors qu'on travaille, mais chez soi !
Il n'y a qu'à lire le fil sur les EDT, on parle de journée "libre" etc. cela participe de l'idée qu'on travaille peu.

Sinon, j'ai une amie infirmière libérale, qui me fait relativiser certaines choses (le jour de carence, par exemple, compensé pour beaucoup dans le privé, mais les professions libérales l'ont dans l'os et pas qu'un seul jour !) mais également me montre que nous percevons aussi notre travail de façon parfois bizarre.
Par exemple, elle ne travaille que le matin (très tôt et presque tous les jours), ce qui me semble intéressant pour le temps libre qu'elle a (où elle fait d'ailleurs plein de trucs), elle est partie il y a peu une semaine en vacances en Corse mais considère qu'elle n'a pas pris de vacances depuis des années (parce qu'elle n'a pas eu un mois d'affilée, mais elle se prend régulièrement des semaines, part 4-5 jours...). Du coup, elle m'envie mes vacances, mais je ne suis pas certaine que, mis bout à bout, elle n'ait pas finalement presque autant de jours que moi (en comptant les jours de vacances où je travaille chez moi).

Philomène87 a écrit:En fait les seules personnes de mon entourage à critiquer notre métier, sont de ma famille (car les rares amis que j'ai sont profs eux-mêmes). Or, dans ma famille élargie, personne n'a jamais touché un salaire supérieur au smic. Pour eux (et pour moi aussi, d'ailleurs), être prof c'est une réussite sociale (et je le revendique intérieurement ; j'ai toujours voulu faire ce métier). Donc leurs critiques sur "les 18h", "les longues vacances", "le super salaire" (par rapport au smic), ben... c'est de la jalousie.
Les remarques rapportées dans ce topic, de la part de personnes qui ont fait des études supérieures et qui touchent un bon salaire, j'ai la chance de ne jamais les entendre. Mais je ne suis pas certaine qu'il n'y ait QUE de la haine, même de la part d'une DRH. Il doit y avoir un peu d'envie aussi (c'est une supposition). Car je ne vois pas trop l'intérêt de mépriser un métier, comme ça, gratuitement...

Au vu de ce que tu racontes, oui c'est sans doute de la jalousie dans ton cas. Dans le mien c'est tout le contraire, les personnes qui composent mon entourage touchent bien plus que le SMIC et viennent d'un milieu aisé et je ne reçois que des remarques méprisantes sur mon métier (que les profs se donnent beaucoup trop d'importance au vu de leur métier et de leur salaire etc...) Dans ce cas là, c'est juste du mépris (et non de la jalousie, car eux ont une situation plus enviable que la mienne)

En toute objectivité, comme dit plus haut, ce n'est pas le métier rêvé, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse le jalouser. Ni qui peut en avoir envie (il suffit juste de prendre une discussion au hasard sur ce forum et de s'en rendre compte)

MmeCécile a écrit:
Je sais qu'il faut faire attraction, mais je cherche tout de même des solutions pour montrer que je ne suis pas une profiteuse toujours en vacances.

Le gage d'élèves attentifs et motivés, l'avenir du prof, faire attraction?
L'abstraction, c'est autre chose.

Je me souviens d'un de mes colocs, me voyant bosser tout le temps, me dire qu'il ne pensait pas que ça ressemblait à ça l'envers du décor de ce métier!

Oh désolée, je n'ai pas fait attention ^^

Wahlou a écrit:Dans le mien c'est tout le contraire, les personnes qui composent mon entourage touchent bien plus que le SMIC et viennent d'un milieu aisé et je ne reçois que des remarques méprisantes sur mon métier (que les profs se donnent beaucoup trop d'importance au vu de leur métier et de leur salaire etc...) Dans ce cas là, c'est juste du mépris (et non de la jalousie, car eux ont une situation plus enviable que la mienne)
En toute objectivité, comme dit plus haut, ce n'est pas le métier rêvé, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse le jalouser. Ni qui peut en avoir envie (il suffit juste de prendre une discussion au hasard sur ce forum et de s'en rendre compte)

Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?
Pourquoi ? Parce qu'à la fin de la journée on a apporté quelque chose à quelqu'un. Un gamin qui percute, qui apprend même de façon infime... C'est notre métier. travaille avec l'humain.
Pour en avoir parlé avec des collègues qui ont ce profil, ils m'expliquaient que ça changeait tout pour eux, plutôt qu'apporter de la plus value productive ou financière à une entreprise.
Ces collègues ont d'ailleurs souvent une meilleure vision du métier que les collègues 100% du sérail.

Mr Zed a écrit:

Wahlou a écrit:Dans le mien c'est tout le contraire, les personnes qui composent mon entourage touchent bien plus que le SMIC et viennent d'un milieu aisé et je ne reçois que des remarques méprisantes sur mon métier (que les profs se donnent beaucoup trop d'importance au vu de leur métier et de leur salaire etc...) Dans ce cas là, c'est juste du mépris (et non de la jalousie, car eux ont une situation plus enviable que la mienne)
En toute objectivité, comme dit plus haut, ce n'est pas le métier rêvé, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse le jalouser. Ni qui peut en avoir envie (il suffit juste de prendre une discussion au hasard sur ce forum et de s'en rendre compte)

Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?
Pourquoi ? Parce qu'à la fin de la journée on a apporté quelque chose à quelqu'un. Un gamin qui percute, qui apprend même de façon infime... C'est notre métier. travaille avec l'humain.
Pour en avoir parlé avec des collègues qui ont ce profil, ils m'expliquaient que ça changeait tout pour eux, plutôt qu'apporter de la plus value productive ou financière à une entreprise.
Ces collègues ont d'ailleurs souvent une meilleure vision du métier que les collègues 100% du sérail.

Complètement d'accord. Perso je viens du privé avec perspective de carrière bien plus importante en termes de rémunération et je ne regrette pas du tout mon choix !

Daphné a écrit:Les familles sont les électeurs et sont bien plus nombreux que les professeurs, donc oui on sort le discours qui leur plait, et le discours sur les vacances trop longues plait à tous les envieux/haineux/jaloux...

Nous aussi, nous sommes des électeurs, et je crois que le PS a payé cher le fait de cracher sur le vote enseignant... Les profs, ces feignants... - Page 14 248604097

Les profs, ces feignants... - Page 14 248604097

Ma'am a écrit:

Daphné a écrit:Les familles sont les électeurs et sont bien plus nombreux que les professeurs, donc oui on sort le discours qui leur plait, et le discours sur les vacances trop longues plait à tous les envieux/haineux/jaloux...

Nous aussi, nous sommes des électeurs, et je crois que le PS a payé cher le fait de cracher sur les ~~vote~~ enseignants...

Tous ces gens se défoulent, purement et simplement.
Si notre métier était siiiiii favorisé, les concours ne seraient pas vides.

Mr Zed a écrit:Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?

La réciproque est vraie aussi.

Je répondais simplement à Philomène en arguant que, objectivement, ce n'est pas un métier de rêve, au regard du rapport avantages/inconvénients. Donc oui, effectivement, on travaille avec de l'humain mais ça ne change pas le fond du problème malheureusement, d'autant que bon, l'adolescent d'aujourd'hui est malheureusement très peu reconnaissant. Travailler avec de l'humain ou non, n'en demeure pas moins que le ~~sacerdoce~~ métier ne suscite pas tant de jalousie que ça.

Franchement je crois que ce n'est pas aussi "réfléchi" que ça, les gens sont "jaloux" des vacances, c'est tout! Et je crois réellement qu'ils ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez quand ils disent "quel chance vous avez!" D'où d'ailleurs leur air interloqué quand on leur répond "ben t'as qu'à passer le concours!"

je crois qu'on le prend mal (moi la 1ère) parce que nous, on sait le prix qu'on les paie, ces fichues vacances !

moi je suis en temps partiel pour maladie, et bien de nombreux collègues (donc profs aussi^^) me disent quand même en me voyant rentrer chez moi à midi "ouah quelle chance!" Suspect

je le prends très mal aussi mais de fait, ils ne pensent pas "à mal", ils disent juste ce qu'ils éprouvent à ce moment M quand moi je rentre chez moi , quand eux sont bloqués encore pour quelques heures. Wink

Wahlou a écrit:

Mr Zed a écrit:Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?

La réciproque est vraie aussi.

Je répondais simplement à Philomène en arguant que, objectivement, ce n'est pas un métier de rêve, au regard du rapport avantages/inconvénients. Donc oui, effectivement, on travaille avec de l'humain mais ça ne change pas le fond du problème malheureusement, d'autant que bon, l'adolescent d'aujourd'hui est malheureusement très peu reconnaissant. Travailler avec de l'humain ou non, n'en demeure pas moins que le ~~sacerdoce~~ métier ne suscite pas tant de jalousie que ça.

Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !

Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?

Soyez heureux ! Very Happy

Marc Smith a écrit:

Wahlou a écrit:

Mr Zed a écrit:Ca se discute.
Combien de collègues sont d'anciens ingénieurs ou viennent du monde de l'entreprise ?

La réciproque est vraie aussi.

Je répondais simplement à Philomène en arguant que, objectivement, ce n'est pas un métier de rêve, au regard du rapport avantages/inconvénients. Donc oui, effectivement, on travaille avec de l'humain mais ça ne change pas le fond du problème malheureusement, d'autant que bon, l'adolescent d'aujourd'hui est malheureusement très peu reconnaissant. Travailler avec de l'humain ou non, n'en demeure pas moins que le ~~sacerdoce~~ métier ne suscite pas tant de jalousie que ça.

Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !

Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?

Soyez heureux !

Peut-être que l'absence de salaire pendant la période de transition est un frein pour certains. Peut-être qu'un autre métier, vu le chômage de masse, ne se dégote pas sous le sabot d'un cheval.

Pour ma part, j'ai trouvé un équilibre avec le temps partiel (peut-être suis-je feignante au fond).

Quand on dit qu'ils n'ont qu'à passer le concours, il y a ceux qui rétorquent que c'est trop facile de dire ça, qu'on est privilégiés...

Marc Smith a écrit:Qui a dit que nous avions un métier de rêve ? Mais si on regarde objectivement comment vivent une bonne partie des gens autours de nous, alors objectivement notre situation est bonne !

Mais qu'est-ce qui empêche ceux ou celles qui sont tellement malheureux (et ils sont nombreux ici !) de changer de métier et devenir ingénieur / auditeur / consultant en marketing ? La trouille, le manque de compétence ou juste pas envie ?

Soyez heureux !

Ce métier n'attire quasiment plus personne (au risque de me répéter, il suffit juste de prendre une discussion au hasard et de lire les réactions pour s'en rendre compte)

Prenez la discussion sur le suicide lié à notre profession, si ce métier était si attrayant, vous pensez vraiment qu'on aurait besoin d'ouvrir de telles discussions ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées, que le métier en est devenu exécrable.

Bref, il faudrait vraiment être naïf pour croire que c'est la jalousie qui anime les critiques.

Yazilikaya a écrit:

Peut-être que l'absence de salaire pendant la période de transition est un frein pour certains. Peut-être qu'un autre métier, vu le chômage de masse, ne se dégote pas sous le sabot d'un cheval.

Pour ma part, j'ai trouvé un équilibre avec le temps partiel (peut-être suis-je feignante au fond).

Les profs, ces feignants... - Page 14 2252222100

Wahlou a écrit:Ce métier n'attire quasiment plus personne (au risque de me répéter, il suffit juste de prendre une discussion au hasard et de lire les réactions pour s'en rendre compte)

Prenez la discussion sur le suicide lié à notre profession, si ce métier était si attrayant, vous pensez vraiment qu'on aurait besoin d'ouvrir de telles discussions ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées, que le métier en est devenu exécrable.

Bref, il faudrait vraiment être naïf pour croire que c'est la jalousie qui anime les critiques.

La jalousie n'est pas forcément très rationnelle et n'a pas peur des contradictions: les mêmes qui envient nos vacances disent souvent qu'ils ne pourraient pas supporter les classes...

Ma'am a écrit:

Daphné a écrit:Les familles sont les électeurs et sont bien plus nombreux que les professeurs, donc oui on sort le discours qui leur plait, et le discours sur les vacances trop longues plait à tous les envieux/haineux/jaloux...

Nous aussi, nous sommes des électeurs, et je crois que le PS a payé cher le fait de cracher sur le vote enseignant...

Certes, mais ils sont bien plus nombreux que nous. Donc à choisir, c'est eux qu'il faut peaufiner.