Les profs, ces feignants...

J'avais une connaissance dont la mère ATSEM crachait sur les maîtresses et les profs en général. Il faisait de même. J'avais fini par lui clouer le bec en en rajoutant trois tonnes :
"Ah la rentrée approche, vous allez enfin bosser ! Pas trop dur ?
- Non, ça ira. Et puis, la prime de rentrée aide.
- La prime de rentrée ???
- Oui, pour adoucir le traumatisme de la reprise, on a une prime à chaque rentrée, grandes et petits vacances.
- Quoi, mais c'est dégueulasse, c'est vraiment n'importe quoi, métier de feignants, moi, ma mère, elle [continuez ainsi quelques temps sur le même registre]
- [un tiers] En fait, elle se fout de toi, là.
- Je... Hein ? Quoi ? "

Et passons sur les simples "idiots". Les bavards, ou même les insolents, ça peut s'excuser par la jeunesse. Mais pas le fait d'éprouver de la jouissance à la douleur de l'autre. C'est inexcusable. Je revois encore le sourire mauvais et satisfait de l'élève qui était responsable d'un départ de feu, son sourire en conseil de discipline quand ses deux complices étaient au bord des larmes, son sourire quand il m'a atteinte en pleine tête avec un projectile, son sourire quand je m'énervais: il se délectait de la douleur de l'autre. J'entends encore le rire de hyène d'une élève qui m'a, je pose aujourd'hui les mots dessus, harcelée sexuellement. Un an à entendre ce rire et à voir son doigt pointé vers moi.
Boah, admettons, j'étais une mauvaise enseignante, alors je méritais bien d'être harcelée.
Mais cette élève de quatrième, qu'a t-elle fait pour mériter d'être harcelée par les reines des pestes? Ces élèves de sixièmes ont-ils mérités de recevoir chaque jour des petits mots tous plus ignobles et méchants les uns que les autres?

Non, être jeune n'excuse pas la méchanceté. La bêtise, je veux bien, mais pas la cruauté.

Stered a écrit:J'avais une connaissance dont la mère ATSEM crachait sur les maîtresses et les profs en général. Il faisait de même. J'avais fini par lui clouer le bec en en rajoutant trois tonnes :
"Ah la rentrée approche, vous allez enfin bosser ! Pas trop dur ?
- Non, ça ira. Et puis, la prime de rentrée aide.
- La prime de rentrée ???
- Oui, pour adoucir le traumatisme de la reprise, on a une prime à chaque rentrée, grandes et petits vacances.
- Quoi, mais c'est dégueulasse, c'est vraiment n'importe quoi, métier de feignants, moi, ma mère, elle [continuez ainsi quelques temps sur le même registre]
- [un tiers] En fait, elle se fout de toi, là.
- Je... Hein ? Quoi ? "

Assez désespérant...
On peut imaginer la maman ATSEM qui n'a pas réussi son CRPE et qui, frustrée et envieuse, crache sur le métier de ceux qui l'ont réussi... :|

Pour ma part je n'ai même pas encore commencé mon premier jour de cours en tant que stagiaire que des proches me sortent déjà des "ah lala toi t'as trouvé la planque ; prof, tu vas te prélasser !"
Du coup je réponds systématiquement sur un air faussement naïf : "il te suffit d'un bac+4 ! Fonce, tente le concours et rejoins moi !"

Stered a écrit:J'avais une connaissance dont la mère ATSEM crachait sur les maîtresses et les profs en général. Il faisait de même. J'avais fini par lui clouer le bec en en rajoutant trois tonnes :
"Ah la rentrée approche, vous allez enfin bosser ! Pas trop dur ?
- Non, ça ira. Et puis, la prime de rentrée aide.
- La prime de rentrée ???
- Oui, pour adoucir le traumatisme de la reprise, on a une prime à chaque rentrée, grandes et petits vacances.
- Quoi, mais c'est dégueulasse, c'est vraiment n'importe quoi, métier de feignants, moi, ma mère, elle [continuez ainsi quelques temps sur le même registre]
- [un tiers] En fait, elle se fout de toi, là.
- Je... Hein ? Quoi ? "

Un crétin qui a été mon coloc durant deux semaines était outré que je sois payée en juillet et août.
Ca aurait été marrant de lui faire croire que j'avais aussi une prime de rentrée tiens !

Stered a écrit:J'avais une connaissance dont la mère ATSEM crachait sur les maîtresses et les profs en général. Il faisait de même. J'avais fini par lui clouer le bec en en rajoutant trois tonnes :
"Ah la rentrée approche, vous allez enfin bosser ! Pas trop dur ?
- Non, ça ira. Et puis, la prime de rentrée aide.
- La prime de rentrée ???
- Oui, pour adoucir le traumatisme de la reprise, on a une prime à chaque rentrée, grandes et petits vacances.
- Quoi, mais c'est dégueulasse, c'est vraiment n'importe quoi, métier de feignants, moi, ma mère, elle [continuez ainsi quelques temps sur le même registre]
- [un tiers] En fait, elle se fout de toi, là.
- Je... Hein ? Quoi ? "

Magique ! Je te la pique.

Mlle Lavande a écrit:

Stered a écrit:J'avais une connaissance dont la mère ATSEM crachait sur les maîtresses et les profs en général. Il faisait de même. J'avais fini par lui clouer le bec en en rajoutant trois tonnes :
"Ah la rentrée approche, vous allez enfin bosser ! Pas trop dur ?
- Non, ça ira. Et puis, la prime de rentrée aide.
- La prime de rentrée ???
- Oui, pour adoucir le traumatisme de la reprise, on a une prime à chaque rentrée, grandes et petits vacances.
- Quoi, mais c'est dégueulasse, c'est vraiment n'importe quoi, métier de feignants, moi, ma mère, elle [continuez ainsi quelques temps sur le même registre]
- [un tiers] En fait, elle se fout de toi, là.
- Je... Hein ? Quoi ? "

Assez désespérant...
On peut imaginer la maman ATSEM qui n'a pas réussi son CRPE et qui, frustrée et envieuse, crache sur le métier de ceux qui l'ont réussi... :|

Pour ma part je n'ai même pas encore commencé mon premier jour de cours en tant que stagiaire que des proches me sortent déjà des "ah lala toi t'as trouvé la planque ; prof, tu vas te prélasser !"
Du coup je réponds systématiquement sur un air faussement naïf : "il te suffit d'un bac+4 ! Fonce, tente le concours et rejoins moi !"

"ah oui, et tiens, pendant que j'y pense, le 12 septembre je suis en grève" 

Et après, en arrêt maladie.

Et quand je viens pour évaluer les élèves, je jette les copies dans les escaliers et je les notes en fonction de la marche sur laquelle chaque copie a atterri.

Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Babarette a écrit:Et après, en arrêt maladie.

De toute façon, le reste du temps tu bulles tout court, inutile de chercher des excuses :plusla:

Oui, mais même buller c'est fatiguant, je suis un éléphant fragile, donc j'ai besoin d'un AM.

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Danska a écrit:

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Moi j'ai une maison de plain pied, je ne mets donc que des 19 et des 20 !

olive-in-oil a écrit:

Danska a écrit:

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Moi j'ai une maison de plain pied, je ne mets donc que des 19 et des 20 !

A ta place, je ne mettrais que des 0 et des 1.

Danska a écrit:

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Pas faux. Ce serait dommage d'avoir mal au dos et aux genoux pendant l'arrêt maladie !

Vatrouchka a écrit:

Danska a écrit:

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Pas faux. Ce serait dommage d'avoir mal au dos et aux genoux pendant l'arrêt maladie !

Mais que faites-vous des risques de tendinite au poignet? Le dé n'est pas de tout repos. A ce compte-là, autant noter à la tête du client, c'est moins risqué...

Babarette a écrit:Non, être jeune n'excuse pas la méchanceté. La bêtise, je veux bien, mais pas la cruauté.

Je suis complètement d'accord avec toi, même si dans nos sociétés, on préfère nier que la méchanceté réelle puisse exister chez les mineurs. Oui, il existe déjà des ordures à cet âge-là. Peut-être l'âge, la maturité vont-ils les rendre moins odieux? On peut l'espérer. Tout n'est peut-être pas joué à ces âges-là, mais certains sont quand même mal barrés dans la vie pour être des humains aimables au sens 1er du terme.

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Avantage du dé à 20 faces : il n'y a pas de zéro, donc pas de problème avec l'administration. De plus, quand je l'utilise, le premier avril, je le fais lancer par l'élève lui-même, qui assume ensuite son résultat.
je vous rassure, certains élèves refusent de lancer le dé.

Je ne sais pas si la maturité rend plus sympathique ou empire la personne. J'espère que dans la majorité des cas, c'est la seconde option, mais j'ai un doute.


Sinon, vraiment, un dé à vingt faces, vous vous compliquez la vie. Moi, je prenais une pièce de monnaie, si c'était pile, je mettais 20, si c'était face, je mettais 0. Si c'était sur la tranche, je mettais 10.

Poupoutch a écrit:

Vatrouchka a écrit:

Danska a écrit:

Stered a écrit:Moi, je le fais avec un dé à 20 faces, ça salit moins les copies

Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Pas faux. Ce serait dommage d'avoir mal au dos et aux genoux pendant l'arrêt maladie !

Mais que faites-vous des risques de tendinite au poignet? Le dé n'est pas de tout repos. A ce compte-là, autant noter à la tête du client, c'est moins risqué...

Et personne n'a jamais pensé à noter en fonction de l'ordre de rendu des copies ? 1ère copie rendue, 1/20 ; deuxième copie, 2/20, et ainsi de suite (on peut soit noter sur x, x étant le nombre d'élèves dans la classe, soit reprendre à 0 pour la 21ème copie).

Avantages : c'est rapide et efficace, pas besoin de revenir aux copies après, on note tout de suite ; et comme les élèves n'ont plus aucune envie que leur copie soit la première rendue, on évite les bavardages dans la salle une fois les premières copies rendues... :diable:

Babarette a écrit:Un an. Cinq moins ont suffit à anéantir ma vocation, celle de... toute une vie?
"Ah, mais madame Babarette, à cause de votre incompétence, vos élèves ont perdu un an". Non, à cause de leur comportement déplorable, ils ont perdu un an, en garderont un souvenir très agréable ("hahaha, elle criait tout le temps, c'était trop marrant") et moi, j'en ai pour des années à m'en remettre. Et maintenant, je suis au chômage, mon avenir est une incertitude totale et, pendant ce temps, Roi des affreux et Reine des affreux ont vu leur comportement couronné d'une récompense, au détriment d'élèves cent fois plus méritants.

On s'éloigne un peu du sujet ceci dit. Quoique, pas tellement: c'est une manière de rappeler que ce métier peut être insupportable. Je préférerai ranger des livres 35h par semaine et être tranquille en rentrant chez moi que de supporter des élèves pendant 18h.

Je te comprends totalement. Dans mon collège de fous où j'ai été des années et des années, c'est ce que je ressentais (et j'en ai fait des petits boulots avant, surtout des physiques, donc je peux comparer question fatigue) Ma seule chance si on peut dire, c'est que je n'ai pas débuté là, j'y ai atterri au bout de deux ans sinon je pense que même avec ma maîtrise de lettres sans débouché (dixit ANPE de l'époque) j'aurais laissé tomber le seul métier où celle-ci pouvait être utile. Donc j'ai passé l'interne, l'ai eu puis chaque fois que c'était l'enfer (tous les jours souvent) je me disais intérieurement "j'ai pas eu le concours pour maintenant laisser tomber. ILS ne m'auront pas" mais j'en ai chialé hors cours et même mis à fumer des cigarettes dûes au stress. J'ai vu des collègues (non titulaires) abandonner, à bout de toute cette souffrance. Maintenant que je suis dans un établissement plus huppé (je suis dans le privé) je savoure de faire cours sans avoir vraiment à sortir toutes les tripes (beurk!) Donc je peux comparer et vraiment affirmer que selon le collège où l'on enseigne, ça n'a rien à voir (dans mon ancien, 1 heure = 1 matinée...) J'en ai eu des "cas"...certes bcp avaient une vie catastrophique, mais ça ne justifie pas qu'on soit leur souffre-douleur. Sans compter les rares élèves au regard triste qui auraient bien voulu travailler, eux, et qui étaient malades de voir le comportement de leurs "camarades"...quelles vies gâchées.
Ce qui m'a fait tenir aussi je pense, c'est qu'à la base je ne voulais pas être prof donc je n'idéalisais pas du tout le truc. J'ai donc appris sur le tas et eu quelques moments très forts qui m'ont incitée à continuer (en plus de la nécessité de payer ses factures bien sûr)

Danska a écrit:

Poupoutch a écrit:

Vatrouchka a écrit:

Danska a écrit:
Et puis c'est moins fatigant : quand on jette les copies dans un escalier, il faut descendre les récupérer après, c'est pénible

Pas faux. Ce serait dommage d'avoir mal au dos et aux genoux pendant l'arrêt maladie !

Mais que faites-vous des risques de tendinite au poignet? Le dé n'est pas de tout repos. A ce compte-là, autant noter à la tête du client, c'est moins risqué...

Et personne n'a jamais pensé à noter en fonction de l'ordre de rendu des copies ? 1ère copie rendue, 1/20 ; deuxième copie, 2/20, et ainsi de suite (on peut soit noter sur x, x étant le nombre d'élèves dans la classe, soit reprendre à 0 pour la 21ème copie).

Avantages : c'est rapide et efficace, pas besoin de revenir aux copies après, on note tout de suite ; et comme les élèves n'ont plus aucune envie que leur copie soit la première rendue, on évite les bavardages dans la salle une fois les premières copies rendues... :diable:

J'aurais pu perdre mon poste à cause d'un groupe d'élèves (dont celui que j'ai cité précédemment), donc qu'ils n'essayent surtout pas de venir remuer le passé.

Ma seule victoire a été de ne pas démissionner: la hiérarchie le voulait absolument, mais j'ai tenu bon, ça au moins, ça fait du bien.
Mais heureusement que je me suis rendue compte que je n'étais pas faite pour ça en stage: une fois titularisée, voire une fois agrégée, quelle claque ça aurait été de devoir démissionner ou de finir en arrêt longue maladie, voire à l'asile! C'est mieux comme ça, vraiment.

D'ailleurs, même une heure de cours qui se passe bien (j'en ai connu la première année) est plus intense qu'une heure passée à ranger des bouquins.

Babarette a écrit:Complètement d'accord avec toi: une personne toxique, on la dégage de sa vie.

Il vaut donc mieux couper les ponts avec certaines personnes qui nous sont proches plutôt que de subir certaines remarques désagréables ? (je me suis toujours posé la question sans trouver de réponses)

À lire les témoignages sur ce fil, on constate que la plupart des auteurs desdites remarques avec lesquels certains néos ont coupé les ponts sont surtout des amis. Mais quand il s'agit de la famille ou d'un conjoint, vaut-il mieux couper les ponts ?

Certains néos ont-ils déjà coupé les ponts avec leurs familles ?

Que certains soient méchants et le restent en grandissant, je veux bien l'admettre mais de là à souhaiter ou à se féliciter de leur échec, je trouve ça très dur.