- Philomène87Grand sage
Certains sont les rois de la magouille.
- scot69Modérateur
Notre ex CDE s'en vantait carrément, genre: "on m'impose Madame Truc, mais on m'a bien précisé qu'elle était nulle, alors je lui ai fait un emploi du temps pourri ...".
- alanneFidèle du forum
J'ai effectivement lors dans entretien dans un etablissement privé entendu le CDE me dire "sur 4 postes vacants j'en garde 2 pour mes suppléants" . Au moins c'était clair ... Par ailleurs , je déteste entendre à l'arrivée d'un collègue "il est nul" ....
Je préfère attendre et voir car des fois je ne comprends pas cette réputation, ou du moins je comprends que la réputation est due à un changement de direction, à un nouveau collègue qui "tire" son épingle du jeu, bref à des événements extrinsèques à son enseignement.....
Je préfère attendre et voir car des fois je ne comprends pas cette réputation, ou du moins je comprends que la réputation est due à un changement de direction, à un nouveau collègue qui "tire" son épingle du jeu, bref à des événements extrinsèques à son enseignement.....
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Wait and see
- JacqGuide spirituel
pogonophile a écrit:Le premier poste est aussi déterminant et donne le la pour la suite.
J'ai eu la chance de travailler avec un premier chef qui avait construit un climat vraiment constructif, et d'être accueilli (littéralement) par des professeurs qui avaient envie de travailler ensemble : exigeants, pénibles même parfois, mais capables de se décentrer et de dialoguer.
Forcément, ça conditionne la perception que l'on a des rôles des uns et des autres, et même en arrivant dans des établissements avec des salle des profs franchement désagréables, on peut garder à l'esprit qu'il n'y a pas de fatalité.
Ce genre de rapports serait forcément fichu en l'air par cette histoire de recrutement. C'est déjà assez difficile d'avoir une relation positive.
Notre perception est liée aux prof et aux CDE que nous avons eu dans nos différents établissements. J'ai eu la chance de n'avoir que des chefs compétents (avec parfois des adjoints pas géniaux) et honnêtes. J'ai échappé à deux chefs qui sont devenus de vrais tyrans en mutant juste avant leur "métamorphose". J'ai donc de la chance et j'apprécie le travail de ces chefs, même si parfois nous ne sommes pas d'accord, entre autre concernant l'application des directives nationales.
En réalité le recrutement par les CDE aurait surtout, selon moi, pour objectif de pouvoir leur imposer d'imposer les vues ministérielles à tout le monde et ne serait pas une véritable liberté pour les CDE honnêtes.
Petite remarque sur les prof et leur rapport avec les CDE.
Lorsque je suis arrivé dans mon premier établissement, une collègue m'a fait visiter les lieux et m'a indiqué, en arrivant vers le bureau des deux chef : "là tu n'y vas pas" !. Sous entendu, ici se loge "l'ennemi" et on ne parle pas à "l'ennemi". Pourtant ma première chef était une personne intègre et compétente. Alors pourquoi la voir comme une "ennemie" ? Mes années dans cet établissement se sont bien déroulées, avec une chef compétente, alors pourquoi cette animosité par principe ?
Deuxième établissement. La réunion de pré rentrée a été une curée. C'était un lycée polyvalent. La chef était honnête, pas parfaite, mais honnête. La réunion de pré rentrée a été une tuerie. Les collègues du lycée général rentraient dans le lard de la chef quoi qu'elle dise ou annonce. Ils avaient une dent contre elle liée à l'année précédant mon arrivée, mais tout était négatif quoi qu'elle annonce.
Je ne veux pas idéaliser les CDE, surtout que mon expérience personnelle est sans doute liée au fait que j'ai toujours eu des chefs honnêtes (sauf les deux apprentis tyrans auxquels j'ai échappé par mutation - et que je connais par d'autres collègues des situations désastreuses) mais je trouve qu'il y a des enseignants qui le perçoivent toujours comme un adversaire à combattre, ce qui me semble totalement idiot.
Je n'envie pas la situation des CDE qui ont toujours le cul entre deux chaises, l'établissement et les directives imposées. Je ne pourrais pas jouer ce rôle là. Les meilleurs sont ceux qui arrivent à s'en tirer entre ces contraintes de terrain et ces contraintes rectorales/nationales.
- Une passanteEsprit éclairé
Je pense que ce qui suscite les réticences des enseignants vis-à-vis des CDE c'est la prise de conscience que nous ne sommes pas toujours dans la même équipe et que nous ne défendons pas les mêmes intérêts. Certains CDE savent faire oublier cela et créer une ambiance de travail harmonieuse, mais d'autres non.
- henrietteMédiateur
Moi aussi, j'ai constaté ce dont tu parles, cette espèce d'a priori : "le perdir c'est l'ennemi". Parfois, c'était justifié (j'ai eu moins de chance que toi, Jacq), mais très souvent, cette position d'emblée était injuste envers quelqu'un qui faisait son travail avec honnêteté et rigueur, pourrissait totalement les choses, rendait absolument impossible toute discussion, prêtant les pires intentions à n'importe quelle parole du chef (un peu comme on le voit régulièrement sur le forum) et nuisait finalement beaucoup aux équipes qui se braquaient pour des broutilles, voire des malentendus.Jacq a écrit:Lorsque je suis arrivé dans mon premier établissement, une collègue m'a fait visiter les lieux et m'a indiqué, en arrivant vers le bureau des deux chef : "là tu n'y vas pas" !. Sous entendu, ici se loge "l'ennemi" et on ne parle pas à "l'ennemi". Pourtant ma première chef était une personne intègre et compétente. Alors pourquoi la voir comme une "ennemie" ? Mes années dans cet établissement se sont bien déroulées, avec une chef compétente, alors pourquoi cette animosité par principe ?
Deuxième établissement. La réunion de pré rentrée a été une curée. C'était un lycée polyvalent. La chef était honnête, pas parfaite, mais honnête. La réunion de pré rentrée a été une tuerie. Les collègues du lycée général rentraient dans le lard de la chef quoi qu'elle dise ou annonce. Ils avaient une dent contre elle liée à l'année précédant mon arrivée, mais tout était négatif quoi qu'elle annonce.
Je ne veux pas idéaliser les CDE, surtout que mon expérience personnelle est sans doute liée au fait que j'ai toujours eu des chefs honnêtes (sauf les deux apprentis tyrans auxquels j'ai échappé par mutation - et que je connais par d'autres collègues des situations désastreuses) mais je trouve qu'il y a des enseignants qui le perçoivent toujours comme un adversaire à combattre, ce qui me semble totalement idiot.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Philomène87Grand sage
henriette a écrit:Moi aussi, j'ai constaté ce dont tu parles, cette espèce d'a priori : "le perdir c'est l'ennemi". Parfois, c'était justifié (j'ai eu moins de chance que toi, Jacq), mais très souvent, cette position d'emblée était injuste envers quelqu'un qui faisait son travail avec honnêteté et rigueur, pourrissait totalement les choses, rendait absolument impossible toute discussion, prêtant les pires intentions à n'importe quelle parole du chef (un peu comme on le voit régulièrement sur le forum) et nuisait finalement beaucoup aux équipes qui se braquaient pour des broutilles, voire des malentendus.Jacq a écrit:Lorsque je suis arrivé dans mon premier établissement, une collègue m'a fait visiter les lieux et m'a indiqué, en arrivant vers le bureau des deux chef : "là tu n'y vas pas" !. Sous entendu, ici se loge "l'ennemi" et on ne parle pas à "l'ennemi". Pourtant ma première chef était une personne intègre et compétente. Alors pourquoi la voir comme une "ennemie" ? Mes années dans cet établissement se sont bien déroulées, avec une chef compétente, alors pourquoi cette animosité par principe ?
Deuxième établissement. La réunion de pré rentrée a été une curée. C'était un lycée polyvalent. La chef était honnête, pas parfaite, mais honnête. La réunion de pré rentrée a été une tuerie. Les collègues du lycée général rentraient dans le lard de la chef quoi qu'elle dise ou annonce. Ils avaient une dent contre elle liée à l'année précédant mon arrivée, mais tout était négatif quoi qu'elle annonce.
Je ne veux pas idéaliser les CDE, surtout que mon expérience personnelle est sans doute liée au fait que j'ai toujours eu des chefs honnêtes (sauf les deux apprentis tyrans auxquels j'ai échappé par mutation - et que je connais par d'autres collègues des situations désastreuses) mais je trouve qu'il y a des enseignants qui le perçoivent toujours comme un adversaire à combattre, ce qui me semble totalement idiot.
Ah oui nan mais sur ce forum, j'ai déjà vu des propos tellement ridicules à l'encontre des perdirs, que je me demandais parfois si ce n'était pas du troll.
Néanmoins, si on parle d' "ennemis", c'est tout simplement parce que nous avons des intérêts qui s'opposent, et que des avantages obtenus par les enseignants sont autant d'avantages retirés au cde, et inversement. Il arrive que les textes officiels ne soient pas clairs dans les droits et obligations de chacun, ce qui ne facilite pas les choses.
Cela dit, certains sont aussi dans une opposition de principe, parce qu'ils ont de récentes mauvaises expériences avec quelques cde. C'est humain, après tout, même si c'est dommage.
Mais j'ai aussi vu des choses étonnantes.
Lorsque j'ai commencé à enseigner (en 2013-2014), dès le mois de septembre, mes collègues m'avaient dit de me méfier de la cde et de ne rien lui confier de mes difficultés car elle s'en servirait contre moi. J'ai donc laissé empirer la situation, les élèves continuaient de me pourrir et je n'arrivais à rien avec eux. Jusqu'au jour où la cde a été au courant de ma gestion de classe calamiteuse, a pris les choses en main, a pourri les élèves et ne m'a jamais lâchée. Elle s'est révélée très humaine. Contrairement aux mêmes collègues qui m'avaient dit de me méfier d'elle, qui, eux, à la fin de l'année, me balançaient que je m'étais trompée de métier, et ne me disaient même plus bonjour.
- JennyMédiateur
Henriette et Jacq : +1.
Ne pas oublier qu'il y'a aussi des chefs très bien.
Des intérêts qui s'opposent, pas toujours. On peut aussi avoir des chefs qui soutiennent leur équipe et qui ont un objectif commun avec les profs : faire tourner l'établissement le mieux possible. J'ai des chefs plus ou moins compétents, mais ça aurait été dommage d'être dans l'opposition systématique avec certains.
Ne pas oublier qu'il y'a aussi des chefs très bien.
Des intérêts qui s'opposent, pas toujours. On peut aussi avoir des chefs qui soutiennent leur équipe et qui ont un objectif commun avec les profs : faire tourner l'établissement le mieux possible. J'ai des chefs plus ou moins compétents, mais ça aurait été dommage d'être dans l'opposition systématique avec certains.
- JacqGuide spirituel
Une question peut-être plus à destination de Pogonophile et de Gryphe : pourquoi certains établissements semblent-ils avoir à chaque fois de "mauvais" PERDIR (je n'aime pas bien cette qualification de "mauvais" mais je n'ai pas trouvé mieux) ? Je ne parle que des lycées, car je suis en LP donc je ne connais que les situations des L-Polyvalents ou LP.
Dans mon département, parmi les lycées, trois (quatre peut-être) se tapent systématiquement des CDE avec lesquels les problèmes se multiplient. Chaque nouveau CDE laisse l'espoir d'un mieux et finalement se révèle pire que celui d'avant ! Pourtant ce sont des lycées qui semblent attractifs pour un CDE (taille/effectifs, lycées polyvalents, GRETA, UFA.... donc des primes attractives).
Personnellement je n'ai été que dans des établissements peu attractifs en terme de localisation, de rémunération et d'enjeux de carrière, mais avec de bons CDE à chaque fois (sauf les derniers, mais là encore, j'ai muté avant qu'ils n'agissent négativement, j'ai de la chance).
Pourquoi des "bons" alors que les lycées en questions ne sont pas véritablement rentables financièrement ou en terme de carrière (même si l'un était réputé avoir un public "difficile", mais moins "difficile" que celui des banlieues de mon académie) ? Pourquoi avons-nous attiré les "bons", alors que les "mauvais" (une fois de plus je n'aime pas ce terme) se concentrent sur des lycées logiquement plus attractifs ?
Autre question pour Pogonophile et Gryphe : vous renseignez-vous, avant de demander vos mutations sur tel ou tel établissement, sur l'état d'esprit des enseignants ? Est-ce pour vous un critère ? Pour être honnête, moi (nous) quand on m'annonce que tel ou tel CDE va venir chez nous je contacte en général les collègues de son établissement (si j'en connais) ou le syndicat pour connaître sa réputation, son fonctionnement. J'ai mon petit réseau. Vous avez aussi un réseau, vous êtes peut-être plus solidaires entre "vous" qu'entre "nous" (entre guillemets aussi car nous bossons dans le même sens, aussi distinguer le "nous" du "vous" ne m'est pas agréable). Est-ce que le "public enseignant" est un de vos critères dans vos demandes d'affectation ? Y-a-t-il des établissements que vous souhaiteriez éviter ou au contraire obtenir en raison d'une réputation concernant les enseignants ? Est-ce que cela peut être un critère dans vos demandes, en positif comme en négatif ?
Dans mon département, parmi les lycées, trois (quatre peut-être) se tapent systématiquement des CDE avec lesquels les problèmes se multiplient. Chaque nouveau CDE laisse l'espoir d'un mieux et finalement se révèle pire que celui d'avant ! Pourtant ce sont des lycées qui semblent attractifs pour un CDE (taille/effectifs, lycées polyvalents, GRETA, UFA.... donc des primes attractives).
Personnellement je n'ai été que dans des établissements peu attractifs en terme de localisation, de rémunération et d'enjeux de carrière, mais avec de bons CDE à chaque fois (sauf les derniers, mais là encore, j'ai muté avant qu'ils n'agissent négativement, j'ai de la chance).
Pourquoi des "bons" alors que les lycées en questions ne sont pas véritablement rentables financièrement ou en terme de carrière (même si l'un était réputé avoir un public "difficile", mais moins "difficile" que celui des banlieues de mon académie) ? Pourquoi avons-nous attiré les "bons", alors que les "mauvais" (une fois de plus je n'aime pas ce terme) se concentrent sur des lycées logiquement plus attractifs ?
Autre question pour Pogonophile et Gryphe : vous renseignez-vous, avant de demander vos mutations sur tel ou tel établissement, sur l'état d'esprit des enseignants ? Est-ce pour vous un critère ? Pour être honnête, moi (nous) quand on m'annonce que tel ou tel CDE va venir chez nous je contacte en général les collègues de son établissement (si j'en connais) ou le syndicat pour connaître sa réputation, son fonctionnement. J'ai mon petit réseau. Vous avez aussi un réseau, vous êtes peut-être plus solidaires entre "vous" qu'entre "nous" (entre guillemets aussi car nous bossons dans le même sens, aussi distinguer le "nous" du "vous" ne m'est pas agréable). Est-ce que le "public enseignant" est un de vos critères dans vos demandes d'affectation ? Y-a-t-il des établissements que vous souhaiteriez éviter ou au contraire obtenir en raison d'une réputation concernant les enseignants ? Est-ce que cela peut être un critère dans vos demandes, en positif comme en négatif ?
- Philomène87Grand sage
Jenny a écrit:Henriette et Jacq : +1.
Ne pas oublier qu'il y'a aussi des chefs très bien.
Des intérêts qui s'opposent, pas toujours. On peut aussi avoir des chefs qui soutiennent leur équipe et qui ont un objectif commun avec les profs : faire tourner l'établissement le mieux possible. J'ai des chefs plus ou moins compétents, mais ça aurait été dommage d'être dans l'opposition systématique avec certains.
Pas toujours, évidemment, mais suffisamment présents pour provoquer des conflits (sur la liberté pédagogique par exemple : jusqu'où ?).
Je faisais allusion à de récentes prises de bec sur ce forum entre Pogonophile et certains d'entre nous, chacun étant certain d'avoir raison
- gauvain31Empereur
Jenny a écrit:Henriette et Jacq : +1.
Ne pas oublier qu'il y'a aussi des chefs très bien.
Des intérêts qui s'opposent, pas toujours. On peut aussi avoir des chefs qui soutiennent leur équipe et qui ont un objectif commun avec les profs : faire tourner l'établissement le mieux possible. J'ai des chefs plus ou moins compétents, mais ça aurait été dommage d'être dans l'opposition systématique avec certains.
Tout à fait , ça existe encore et heureusement. Certains CDE ont bien compris que pour faire tourner la boutique il fallait rester discret et rester à sa place d'administratif. Et ne jamais empiéter dans le domaine pédagogique. C'est généralement dans ce genre d’établissement que ça tourne bien. Les intrusions des CDE dans ce domaine se font uniquement si l'équipe pédagogique laisse faire.
Les problème deviennent réels quand l'intérêt du CDE (à savoir sa carrière perso) l'emporte sur l'intérêt des élèves, ce qui est parfois le cas. Heureusement c'est très rare, mais quand ça existe, les conflits sont inévitables.
Bref, tout va bien quand tout le monde sait rester à sa place
- JennyMédiateur
Philomène87 a écrit:Pas toujours, évidemment, mais suffisamment présents pour provoquer des conflits (sur la liberté pédagogique par exemple : jusqu'où ?).
Certains CDE ne s'en mêlent pas.
- ForsterÉrudit
Jacq: je ne sais pas pour les lycées que tu cites mais un pro adjoint nous a appris qu’au rectorat nous avions acquis la réputation d’être un lycée passif, sans aucun investissement syndical et qui tourne grâce à l’investissement de l’équipe de professeurs en place depuis longtemps. Par conséquent, on a eu une succession de proviseurs catastrophiques (le dernier ayant poussé le dit adjoint à la démission, deux CPE en dépression, 1/3 des professeurs demandant une affectation ailleurs en un an). Notre réputation fait qu’apparement on nous affecte des incompétents vu que personne ne proteste. Pas tous aussi dangereux que le dernier en date mais tous incompétents. Le nouveau a au moins le mérite d’être sympathique... je ne sais pas si ça apporte un début de réponse à ta question.
- User17095Érudit
J'ose croire que, si on pense avoir des intérêts fréquemment divergents, c'est parce qu'on les a mal identifiés. Je veux dire, que veulent les enseignants ? Faire avancer les élèves, dans un climat serein, si possible en ne s'y épuisant pas. Les CdE ne veulent pas autre chose. Le cœur des missions de chacun de ceux qui interviennent dans un établissement, c'est la réussite des élèves.
Après, on n'a pas forcément la même idée des moyens d'y arriver...
@Jacq
Dans des cas fictifs (je n'identifie bien sûr pas les établissements dont tu parles donc on peut considérer qu'on est dans l'hypothèse pure), si les équipes pédagogiques restent stables, que les équipes de direction changent, et qu'à chaque fois ça se passe mal... la logique suggère que c'est du côté des équipes pédagogiques que ça cloche. Je veux dire par là qu'un CdE avec qui "ça se passe mal" n'est pas nécessairement "mauvais" : une relation, ça se construit ensemble.
Il y a dans chaque académie des établissements littéralement ingérables : on sait qu'y aller, c'est aller sur un champ de bataille permanent, avec des conflits, de la mauvaise volonté, des débrayages pour un oui pour un non, des élèves démotivés, etc. Cela arrive indépendamment du public des élèves justement, en REP comme en favorisé++. Pour les repérer, on peut se pencher sur le rythme de rotation des directions, croisé avec les primes. Un catégorie 4 ou 4ex qui change tous les trois ans, avec un interim en cours de route, ça interroge... Quels que soient les qualités humaines, les compétences, l'investissement, il est pratiquement impossible d'y être "bon".
Enfin concernant les choix dans le mouvement, naturellement les critères ne sont pas les mêmes que pour les enseignants, et la relation avec les équipes en est un crucial.
Exemple de relation à fuir comme la peste : celle où on est susceptible de te sortir, comme le fait @gauvain31, que le CdE a une "place" à laquelle il a intérêt à "rester discret" (comme un toutou j'imagine ?), qui consiste à faire de "l'administratif" et à ne pas mettre ses doigts dans les questions pédagogiques. A partir du moment où tu dois travailler avec des enseignants qui ont un discours aussi outrecuidant et déplacé, qui ne réalisent même pas ce que ça peut avoir d'insultant et d'erroné que de prétendre pouvoir te dire quelle est ta "place", tu sais que ça démarre mal.
Après, on n'a pas forcément la même idée des moyens d'y arriver...
@Jacq
Dans des cas fictifs (je n'identifie bien sûr pas les établissements dont tu parles donc on peut considérer qu'on est dans l'hypothèse pure), si les équipes pédagogiques restent stables, que les équipes de direction changent, et qu'à chaque fois ça se passe mal... la logique suggère que c'est du côté des équipes pédagogiques que ça cloche. Je veux dire par là qu'un CdE avec qui "ça se passe mal" n'est pas nécessairement "mauvais" : une relation, ça se construit ensemble.
Il y a dans chaque académie des établissements littéralement ingérables : on sait qu'y aller, c'est aller sur un champ de bataille permanent, avec des conflits, de la mauvaise volonté, des débrayages pour un oui pour un non, des élèves démotivés, etc. Cela arrive indépendamment du public des élèves justement, en REP comme en favorisé++. Pour les repérer, on peut se pencher sur le rythme de rotation des directions, croisé avec les primes. Un catégorie 4 ou 4ex qui change tous les trois ans, avec un interim en cours de route, ça interroge... Quels que soient les qualités humaines, les compétences, l'investissement, il est pratiquement impossible d'y être "bon".
Enfin concernant les choix dans le mouvement, naturellement les critères ne sont pas les mêmes que pour les enseignants, et la relation avec les équipes en est un crucial.
Exemple de relation à fuir comme la peste : celle où on est susceptible de te sortir, comme le fait @gauvain31, que le CdE a une "place" à laquelle il a intérêt à "rester discret" (comme un toutou j'imagine ?), qui consiste à faire de "l'administratif" et à ne pas mettre ses doigts dans les questions pédagogiques. A partir du moment où tu dois travailler avec des enseignants qui ont un discours aussi outrecuidant et déplacé, qui ne réalisent même pas ce que ça peut avoir d'insultant et d'erroné que de prétendre pouvoir te dire quelle est ta "place", tu sais que ça démarre mal.
- Philomène87Grand sage
pogonophile a écrit:
Exemple de relation à fuir comme la peste : celle où on est susceptible de te sortir, comme le fait @gauvain31, que le CdE a une "place" à laquelle il a intérêt à "rester discret" (comme un toutou j'imagine ?), qui consiste à faire de "l'administratif" et à ne pas mettre ses doigts dans les questions pédagogiques. A partir du moment où tu dois travailler avec des enseignants qui ont un discours aussi outrecuidant et déplacé, qui ne réalisent même pas ce que ça peut avoir d'insultant et d'erroné que de prétendre pouvoir te dire quelle est ta "place", tu sais que ça démarre mal.
Surtout qu'en général, ce sont les mêmes qui appellent le cde pour les aider à gérer un conflit.
- SphinxProphète
Je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, sauf sur deux points :
On n'a pas forcément non plus le même ordre de priorités à l'intérieur de cette priorité somme toute très générale. Je suis sûre que ma chef actuelle a à coeur la réussite des élèves (vraiment, c'est une femme qui a très bon fond), mais elle passe son temps à répéter, comme une obsession, "publicité pour l'établissement". Bon, je veux bien, mais sincèrement ça n'est ni mon boulot ni ma priorité, et je peux te dire que ça me fait mal d'entendre en CA mes projets pédagogiques présentés de cette façon. Je prends sur moi et je ne dis rien, mais je dois quand même avouer que ça me crispe un peu.
Mon chef précédent, qui n'est resté "que" quatre ans (mais on est un tout petit collège sans histoires et sans gloire, et il avait des ambitions, donc je ne crois pas qu'il nous ait fuis), nous a dit que par rapport à d'autres établissements, on était quand même une équipe super gérable : soudée et sachant ce qu'on veut (ce qui pouvait poser problème quand ce n'était pas ce que lui voulait ), mais avec qui on pouvait travailler et toujours à fond dans le travail (ça c'est un truc que moi je reproche à mes collègues : ça râle contre les EPI et puis paf ça t'en pond sept impliquant chacun entre trois et huit matières). En fait, les mots qu'il a employés au pot de fin d'année auquel il était revenu nous voir alors qu'il était déjà parti dans son nouvel établissement, c'est précisément : "vous êtes parfaits".
Pourtant, on est dans une situation d'instabilité chronique niveau adjoints depuis que je suis arrivée en 2012, et on m'a dit qu'avant mon arrivée, on avait connu quelque chose comme quatorze personnels de direction en huit ans (il est possible que je me plante un peu sur les chiffres, je ne sais plus).
D'après ce qu'on nous a dit, j'aurais plutôt tendance à dire que le diagnostic est celui posé par Forster : on a apparemment la réputation au rectorat d'un petit collège facile, tellement habitué à voir les chefs valser qu'on peut pratiquement fonctionner en auto-gestion (la secrétaire est stable, ouf). Si bien qu'on peut facilement nous mettre, je ne dis pas des gens nuls (je n'ai pas connu les chefs précédents, j'ai connu au moins une adjointe catastrophique), mais disons pas destinés à rester : on a apparemment eu des gens un peu instables, des gens en toute fin de carrière, une chef qui avait muté dans l'académie pour raisons familiales mais qui n'avait aucune envie de rester dans un truc aussi petit et qui n'a fait qu'un an...
pogonophile a écrit:J'ose croire que, si on pense avoir des intérêts fréquemment divergents, c'est parce qu'on les a mal identifiés. Je veux dire, que veulent les enseignants ? Faire avancer les élèves, dans un climat serein, si possible en ne s'y épuisant pas. Les CdE ne veulent pas autre chose. Le cœur des missions de chacun de ceux qui interviennent dans un établissement, c'est la réussite des élèves.
Après, on n'a pas forcément la même idée des moyens d'y arriver...
On n'a pas forcément non plus le même ordre de priorités à l'intérieur de cette priorité somme toute très générale. Je suis sûre que ma chef actuelle a à coeur la réussite des élèves (vraiment, c'est une femme qui a très bon fond), mais elle passe son temps à répéter, comme une obsession, "publicité pour l'établissement". Bon, je veux bien, mais sincèrement ça n'est ni mon boulot ni ma priorité, et je peux te dire que ça me fait mal d'entendre en CA mes projets pédagogiques présentés de cette façon. Je prends sur moi et je ne dis rien, mais je dois quand même avouer que ça me crispe un peu.
Un catégorie 4 ou 4ex qui change tous les trois ans, avec un interim en cours de route, ça interroge... Quels que soient les qualités humaines, les compétences, l'investissement, il est pratiquement impossible d'y être "bon".
Mon chef précédent, qui n'est resté "que" quatre ans (mais on est un tout petit collège sans histoires et sans gloire, et il avait des ambitions, donc je ne crois pas qu'il nous ait fuis), nous a dit que par rapport à d'autres établissements, on était quand même une équipe super gérable : soudée et sachant ce qu'on veut (ce qui pouvait poser problème quand ce n'était pas ce que lui voulait ), mais avec qui on pouvait travailler et toujours à fond dans le travail (ça c'est un truc que moi je reproche à mes collègues : ça râle contre les EPI et puis paf ça t'en pond sept impliquant chacun entre trois et huit matières). En fait, les mots qu'il a employés au pot de fin d'année auquel il était revenu nous voir alors qu'il était déjà parti dans son nouvel établissement, c'est précisément : "vous êtes parfaits".
Pourtant, on est dans une situation d'instabilité chronique niveau adjoints depuis que je suis arrivée en 2012, et on m'a dit qu'avant mon arrivée, on avait connu quelque chose comme quatorze personnels de direction en huit ans (il est possible que je me plante un peu sur les chiffres, je ne sais plus).
D'après ce qu'on nous a dit, j'aurais plutôt tendance à dire que le diagnostic est celui posé par Forster : on a apparemment la réputation au rectorat d'un petit collège facile, tellement habitué à voir les chefs valser qu'on peut pratiquement fonctionner en auto-gestion (la secrétaire est stable, ouf). Si bien qu'on peut facilement nous mettre, je ne dis pas des gens nuls (je n'ai pas connu les chefs précédents, j'ai connu au moins une adjointe catastrophique), mais disons pas destinés à rester : on a apparemment eu des gens un peu instables, des gens en toute fin de carrière, une chef qui avait muté dans l'académie pour raisons familiales mais qui n'avait aucune envie de rester dans un truc aussi petit et qui n'a fait qu'un an...
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- AnaxagoreGuide spirituel
J'aimerais bien que l'on m'explique ce que c'est que la "réussite des élèves".
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- SphinxProphète
Pour moi, ça veut dire les envoyer au lycée dans une voie qu'ils ont choisie en étant à peu près persuadé qu'ils ne vont pas s'y rétamer lamentablement, voire qu'ils en tireront profit (il y a évidemment un certain nombre de conditions nécessaires et suffisantes). Mais je peux me tromper
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- Philomène87Grand sage
Parfois les discordances viennent du fait que, bien sûr, nous avons tous à coeur la réussite des élèves, mais nous n'avons pas les mêmes façons d'y arriver.
Pour reprendre un désaccord qui arrive assez fréquemment : la question de la notation. Certains enseignants ont la réputation de "saquer" et se font régulièrement recadrer. Mais ces enseignants qui "saquent" (soi-disant) le font aussi pour faire progresser les élèves. Ce n'est pas en lui demandant de noter plus large, que la classe va progresser. Evidemment, je ne parle pas des branques élitistes qui refusent de mettre plus de 12/20 parce que "de mon temps, on était meilleurs que ça", et qui ne font rien pour faire en sorte que les élèves s'améliorent. Ils sont heureusement très rares.
Pour reprendre un désaccord qui arrive assez fréquemment : la question de la notation. Certains enseignants ont la réputation de "saquer" et se font régulièrement recadrer. Mais ces enseignants qui "saquent" (soi-disant) le font aussi pour faire progresser les élèves. Ce n'est pas en lui demandant de noter plus large, que la classe va progresser. Evidemment, je ne parle pas des branques élitistes qui refusent de mettre plus de 12/20 parce que "de mon temps, on était meilleurs que ça", et qui ne font rien pour faire en sorte que les élèves s'améliorent. Ils sont heureusement très rares.
- User17095Érudit
@Sphinx
C'est peut-être maladroit de parler de "publicité pour l'établissement" parce qu'un projet pédagogique ne peut pas avoir que cette ambition ni être applaudi que pour cet aspect, mais disons que c'est "toujours ça de pris" : quand, comme dans de nombreux contextes, on essaie d'éviter la fuite pour le privé, c'est toujours intéressant à moyen terme d'embellir la vitrine, même si ce n'est pas une fin en soi.
Concernant les établissements où le taux de rotation est alarmant, je parlais des gros établissements, convoités, bien situés (tu imagines ce que ça peut représenter à Paris...), où pourtant on ne reste que le minimum possible et parfois moins encore. Sur un petit établissement qui est moins attractif quand on parle progression de carrière (et ce n'est pas la priorité de tout le monde, note), la problématique est différente.
La limite avec les établissements comme le tien, qui pourraient pratiquement fonctionner d'eux-mêmes, c'est que l'équilibre qui a été trouvé est par nature passager, et qu'à un moment ou à un autre, ça ne marche plus trop... mais qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Je le dis parce que je l'ai vécu en tant qu'enseignant, un établissement où chacun savait ce qu'il avait à faire, et où j'avais l'impression que ça avançait tout seul. C'est en partant que je me suis rendu compte qu'en fait, ça n'avançait plus, restait figé sur place, et que, à titre d'exemple, la stabilité d'une partie des équipes pédagogiques avait pour corollaire le fait que les arrivants ne parvenaient pas à se faire une place.
Concernant les affectations... plus opaque y a pas, hormis l'élection du pape
C'est peut-être maladroit de parler de "publicité pour l'établissement" parce qu'un projet pédagogique ne peut pas avoir que cette ambition ni être applaudi que pour cet aspect, mais disons que c'est "toujours ça de pris" : quand, comme dans de nombreux contextes, on essaie d'éviter la fuite pour le privé, c'est toujours intéressant à moyen terme d'embellir la vitrine, même si ce n'est pas une fin en soi.
Concernant les établissements où le taux de rotation est alarmant, je parlais des gros établissements, convoités, bien situés (tu imagines ce que ça peut représenter à Paris...), où pourtant on ne reste que le minimum possible et parfois moins encore. Sur un petit établissement qui est moins attractif quand on parle progression de carrière (et ce n'est pas la priorité de tout le monde, note), la problématique est différente.
La limite avec les établissements comme le tien, qui pourraient pratiquement fonctionner d'eux-mêmes, c'est que l'équilibre qui a été trouvé est par nature passager, et qu'à un moment ou à un autre, ça ne marche plus trop... mais qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Je le dis parce que je l'ai vécu en tant qu'enseignant, un établissement où chacun savait ce qu'il avait à faire, et où j'avais l'impression que ça avançait tout seul. C'est en partant que je me suis rendu compte qu'en fait, ça n'avançait plus, restait figé sur place, et que, à titre d'exemple, la stabilité d'une partie des équipes pédagogiques avait pour corollaire le fait que les arrivants ne parvenaient pas à se faire une place.
Concernant les affectations... plus opaque y a pas, hormis l'élection du pape
- Fires of PompeiiGuide spirituel
D'accord avec Philomène sur la question de la notation et l'idée générale (que c'est sur les moyens mis en oeuvre que l'on diffère).
Et puis il y a aussi, je pense, la différence de perspective : un CDE a en tête la gestion d'un établissement, d'un flux d'élèves qu'il s'agit de faire cohabiter le mieux possible - d'où, parfois, les remontrances quand les professeurs doivent exclure un élève (on est pas mal à avoir vécu ça).
Or, les professeurs ont la gestion d'un groupe à assurer. Groupe dont il faut assurer que tous les éléments soient soumis aux mêmes règles (donc on ne peut pas laisser dormir un élève sur la table...). Et là, la confrontation se fait entre la vie sco et la direction d'un côté, pour qui se pose la gestion des flux, et les professeurs, qui doivent assurer la continuité de l'enseignement dans leur classe. Ce qui apparaît comme la seule possibilité, à un instant T, dans la classe, apparaît comme un truc pénible du point de vue de la direction et/ou de la vie sco.
Et puis il y a aussi, je pense, la différence de perspective : un CDE a en tête la gestion d'un établissement, d'un flux d'élèves qu'il s'agit de faire cohabiter le mieux possible - d'où, parfois, les remontrances quand les professeurs doivent exclure un élève (on est pas mal à avoir vécu ça).
Or, les professeurs ont la gestion d'un groupe à assurer. Groupe dont il faut assurer que tous les éléments soient soumis aux mêmes règles (donc on ne peut pas laisser dormir un élève sur la table...). Et là, la confrontation se fait entre la vie sco et la direction d'un côté, pour qui se pose la gestion des flux, et les professeurs, qui doivent assurer la continuité de l'enseignement dans leur classe. Ce qui apparaît comme la seule possibilité, à un instant T, dans la classe, apparaît comme un truc pénible du point de vue de la direction et/ou de la vie sco.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- keroGrand sage
pogonophile a écrit:Je veux dire, que veulent les enseignants ? Faire avancer les élèves, dans un climat serein, si possible en ne s'y épuisant pas. Les CdE ne veulent pas autre chose. Le cœur des missions de chacun de ceux qui interviennent dans un établissement, c'est la réussite des élèves.
Cette vision des choses me semble un peu... idyllique. Il y a quand même quelques autres facteurs qui interfèrent. Ambitions, rivalités personnelles... Aussi bien du côté des enseignants que des perdir, d'ailleurs.
- SphinxProphète
pogonophile a écrit:@Sphinx
C'est peut-être maladroit de parler de "publicité pour l'établissement" parce qu'un projet pédagogique ne peut pas avoir que cette ambition ni être applaudi que pour cet aspect, mais disons que c'est "toujours ça de pris" : quand, comme dans de nombreux contextes, on essaie d'éviter la fuite pour le privé, c'est toujours intéressant à moyen terme d'embellir la vitrine, même si ce n'est pas une fin en soi.
Je le conçois bien, et je lui fais d'autant moins de reproches qu'on est en situation de perte de classes (note que c'est démographique et que le privé du coin est déjà plus que plein, donc ce n'est pas le voyage pédagogique en Papouasie-Nouvelle Guinée qui va changer grand chose), mais quand c'est la première phrase qui jaillit dès qu'on présente le moindre petit truc, je peux t'assurer que c'est lourd et qu'on se dit qu'on n'a décidément pas les mêmes valeurs
La limite avec les établissements comme le tien, qui pourraient pratiquement fonctionner d'eux-mêmes, c'est que l'équilibre qui a été trouvé est par nature passager, et qu'à un moment ou à un autre, ça ne marche plus trop... mais qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Je le dis parce que je l'ai vécu en tant qu'enseignant, un établissement où chacun savait ce qu'il avait à faire, et où j'avais l'impression que ça avançait tout seul. C'est en partant que je me suis rendu compte qu'en fait, ça n'avançait plus, restait figé sur place, et que, à titre d'exemple, la stabilité d'une partie des équipes pédagogiques avait pour corollaire le fait que les arrivants ne parvenaient pas à se faire une place.
Je ne crois pas que ce soit le cas chez nous, même si je conçois bien que c'est un risque. On a un petit noyau dur de "vieux" là depuis des années, des gens comme moi qui sont arrivés très progressivement au fil des années et ont trouvé leur place, et un important turn-over de TZR et de contractuels (quasiment un tiers des effectifs) mais dont on essaie de faire en sorte qu'ils soient toujours bien intégrés. Les nouveaux titulaires de cette année et de l'an dernier font déjà partie des meubles et deux TZR ont demandé un poste chez nous l'an prochain
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User17095Érudit
kero a écrit:
Cette vision des choses me semble un peu... idyllique. Il y a quand même quelques autres facteurs qui interfèrent. Ambitions, rivalités personnelles... Aussi bien du côté des enseignants que des perdir, d'ailleurs.
Je repeins un peu en rose, certes... mais enfin, ces facteurs sont censés être sinon périphériques, du moins ne pas interférer avec les objectifs communs. Et plus on insiste sur ces derniers, plus on fait vivre la convergence...
- AnaxagoreGuide spirituel
Sphinx a écrit:Pour moi, ça veut dire les envoyer au lycée dans une voie qu'ils ont choisie en étant à peu près persuadé qu'ils ne vont pas s'y rétamer lamentablement, voire qu'ils en tireront profit (il y a évidemment un certain nombre de conditions nécessaires et suffisantes). Mais je peux me tromper
La réussite d'un élève dans une classe donnée, c'est lorsqu'il a acquis les connaissances et les capacités qu'il était venu apprendre et développer dans cette classe. En cas d'orientation sélective cela peut être l'obtention de l'orientation souhaitée grâce à un niveau remarquable de maîtrise. Un élève qui réussit c'est un élève qui apprend et travaille en harmonie avec le niveau auquel il se trouve.
C'est bien cela que nous souhaitons tous?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- User17095Érudit
Anaxagore a écrit:
La réussite d'un élève dans une classe donnée, c'est lorsqu'il a acquis les connaissances et les capacités qu'il était venu apprendre et développer dans cette classe. En cas d'orientation sélective cela peut être l'obtention de l'orientation souhaitée grâce à un niveau remarquable de maîtrise. Un élève qui réussit c'est un élève qui apprend et travaille en harmonie avec le niveau auquel il se trouve.
C'est bien cela que nous souhaitons tous?
Mais pourquoi ai-je la voix de l'amiral ackbar qui me résonne au coin de l'oreille..?
- Les enseignants recrutés par Pôle Emploi auront "une formation qui accompagne leur exercice".
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