Une belle écriture au tableau

Ajupouet a écrit:Donc, en résumé, pour une belle écriture à la française, les d et t font bien deux interlignes de haut.

     

"Si l’écriture est lisible, fluide, dans les lignes, je ne vais pas forcément insister sur le respect de la hauteur des d et t, surtout sur un enfant en grande difficulté avec l’écriture."
Ne vous inquiétez pas, je suis naturellement en accord avec cela également.   Je ne suis pas totalement psycho-rigide, quoique...    

Et, effectivement, c’est bien le même enfant. Mais Charly est un enfant véritablement exceptionnel qui a fini sa rééducation en trois séances (1 mois 1/2)

A mon tour, je tiens à vous féliciter des résultats obtenus.
Toutefois, je ne pense pas que les problèmes de Charly venaient de la calligraphie enseignée en classe. Et toc ! (pas obtus mais têtu )

Tes modèles contiennent des pleins et des déliés, Dhaiphi. Tu sais vraiment les faire ? Moi, je n'ai jamais réussi... honte sur moi, c'est vraiment nul, pour une rééducatrice...

Vous me fîtes déjà cette réflexion sur un autre forum de bonne fame.

Tes modèles contiennent des pleins et des déliés, Dhaiphi.

Naturellement car il n'est pas interdit de proposer l'accès au beau même s'il est difficile à appréhender. Les pleins et déliés donnent de l'élégance au geste d'écriture ainsi que de l'aisance, une alternance de force et de légèreté.

Tu sais vraiment les faire ?

Je n'ai jamais prétendu y exceller. Disons que cinq années d'utilisation de la plume sergent major m'avaient formé la main mais ce sont des souvenirs lointains que le temps et le manque de pratique effacent. J'ai utilisé également la craie biseautée par admiration des tableaux d'un vieux maître.

Rikki a écrit: Moi, je n'ai jamais réussi... honte sur moi, c'est vraiment nul, pour une rééducatrice...

Nulle honte en la matière, nous sommes là plus dans l'art de la calligraphie que dans l'écriture utilitaire dont vous permettez l'accès à nombre d'apprenants en difficulté.  

Naturellement, je maintiens que le tableau proposé par Ajupouet est tout pourrave !  Non parce que les cinq "modèles" ne comportent ni pleins ni déliés mais parce qu'ils ne peuvent l'être manquant de la plus élémentaire rigueur.

Olympias a écrit:Même au lycée, bien écrire au tableau reste important.

J'ai réglé le problème en utilisant le vidéoprojecteur.. J'écris tellement mal qu'il vaut mieux que je m'abstienne !

eleonore69 a écrit:J'écris tellement mal qu'il vaut mieux que je m'abstienne !

Toutafé ! Il vaut mieux ne pas faire que faire mal.

Tout pourrave, les tableaux de ma copine ! Comme vous y allez, mon cher !

Moi, je les trouve très bien, ces tableaux. Je suis d'accord pour trouver l'art calligraphique magnifique, et je pense qu'il serait sans doute pertinent et amusant d'en faire quelques ateliers à l'école, mais il ne s'agit pas là d'écriture simplement efficace.

Il me semble impossible de restaurer l'apprentissage à la plume Sergent Major (et je ne sais pas si c'est souhaitable).

Quoi qu'il en soit, on parle d'un apprentissage qui occupait une à deux heures par jour, cinq jours par semaine, et qui maintenant doit occuper 20 minutes par jour, 4 jours par semaine, dans le meilleur des cas. Il me semble évident qu'on ne peut pas proposer des modèles inaccessibles dans ce cadre-là.

Oserais-je ajouter que les enfants de l'époque avaient une motricité fine plus que dégrossie à ce stade, ce qui n'est plus le cas des élèves de maintenant qui passent leur temps devant les écrans...

Sinon, tout de même, je me demande bien quels pouvaient être les problèmes de Charly avant sa rééducation, si les modèles enseignants n'y sont pour rien.

Quant à mes modèles pourraves, il sont peut-être pourraves, mais il permettent aux enfants d'avoir une écriture lisible et fluide par la suite. Je les préfèrerai donc toujours, et de loin, à des modèles informatisés idiots dont les lettres sont figées et non cursives.

Pour ceux qui utilisent des modèles informatisés au tableau, attention à ce que vous utilisez comme police...

Rikki a écrit:Tout pourrave, les tableaux de ma copine ! Comme vous y allez, mon cher !

Ah, je m'en doutais corporatisme et copinage !  

Moi, je les trouve très bien, ces tableaux.

Il me semble évident qu'on ne peut pas proposer des modèles inaccessibles dans ce cadre-là.

J'entends bien que l'on ne reviendra pas à la plume et à la craie biseautée mais il me semble qu'un minimum de rigueur doit être exigée de ce qui se veut être un "modèle".



On dirait le travail de l'élève et non celui du maître. La feuille n'est pas lignée et l'écriture ne peut être normée. La taille et la forme des lettres fluctuent de manière aléatoire. Le "petite", prétendu fautif, est barré d'une croix à main levée comble de la négligence.
Pas un de mes CM2 n'aurait proposé un tel raturage sans devoir refaire sa page.

Ajupouet a écrit:Oserais-je ajouter que les enfants de l'époque avaient une motricité fine plus que dégrossie à ce stade, ce qui n'est plus le cas des élèves de maintenant qui passent leur temps devant les écrans...

Il est vrai que tel le chêne, jusqu'à la fin, j'ai toujours essayé de résister alors que vous, à l'instar du roseau, vous adaptez vos exigences.
On sait comment se termine la fable et vous donne raison.

Quant à mes modèles pourraves, il sont peut-être pourraves, mais il permettent aux enfants d'avoir une écriture lisible et fluide par la suite. Je les préfèrerai donc toujours, et de loin, à des modèles informatisés idiots dont les lettres sont figées et non cursives.

J'entends bien cela et je n'ai jamais exigé de mes élèves autre chose que des modèles réalisés par mes soins, conscient des difficultés qu'ils présentaient.

NB : Je suis désolé pour le terme "pourrave" qui se voulait gentiment provocateur mais dont j'aurais pu me dispenser.

Les loupiots qui viennent chez moi pour une initiation à la lecture et 0 l'écriture font les "e" comme sur le modèle vert.
Quand ils vont au CP, ils reviennent avec ces fameux"e" cassés -qu'ils font très mal- du mot rouge barré en rouge !
Un particularisme régional ?  

Dhaiphi a écrit:

Ajupouet a écrit:Oserais-je ajouter que les enfants de l'époque avaient une motricité fine plus que dégrossie à ce stade, ce qui n'est plus le cas des élèves de maintenant qui passent leur temps devant les écrans...

Il est vrai que tel le chêne, jusqu'à la fin, j'ai toujours essayé de résister alors que vous, à l'instar du roseau, vous adaptez vos exigences.
On sait comment se termine la fable et vous donne raison.

Quant à mes modèles pourraves, il sont peut-être pourraves, mais il permettent aux enfants d'avoir une écriture lisible et fluide par la suite. Je les préfèrerai donc toujours, et de loin, à des modèles informatisés idiots dont les lettres sont figées et non cursives.

J'entends bien cela et je n'ai jamais exigé de mes élèves autre chose que des modèles réalisés par mes soins, conscient des difficultés qu'ils présentaient.

NB : Je suis désolé pour le terme "pourrave" qui se voulait gentiment provocateur mais dont j'aurais pu me dispenser.

Les années passent et Dhaiphi reste le même !!!
J'ai le droit de dire que j'adore ?

Sapotille a écrit:Quand ils vont au CP, ils reviennent avec ces fameux"e" cassés -qu'ils font très mal- du mot rouge barré en rouge

Ils les font mal donc cédons à la facilité et adoptons les toute-chtites-mignonnes-boucles-qui-rendent-l'écriture-si-fluide.

Dhaiphi a écrit:

Sapotille a écrit:Quand ils vont au CP, ils reviennent avec ces fameux"e" cassés -qu'ils font très mal- du mot rouge barré en rouge

Ils les font mal donc cédons à la facilité et adoptons les toute-chtites-mignonnes-boucles-qui-rendent-l'écriture-si-fluide.

En l’occurrence, ce sont leurs PE qui commandent et je m'aligne !      

Mes instits à moi faisaient des petites boucles ...
C'était une autre époque !

Copinage et bouclage sont les mamelles de l'écriture !

Rikki a écrit:Copinage et bouclage sont les mamelles de l'écriture !

Je constate que le lobby de la ré-éducation en écriture refuse le débat !  

Dhaiphi a écrit:

On dirait le travail de l'élève et non celui du maître. La feuille n'est pas lignée et l'écriture ne peut être normée. La taille et la forme des lettres fluctuent de manière aléatoire. Le "petite", prétendu fautif, est barré d'une croix à main levée comble de la négligence.
Pas un de mes CM2 n'aurait proposé un tel raturage sans devoir refaire sa page.

J'aurais pourtant apprécié une réponse argumentée concernant ces "modèles" que vous trouvez "très bien" hors le fait qu'ils soient proposés par votre copine.

Mon petit bonhomme de cet après-midi a une écriture merveilleuse : Ses "e" sont décrochés comme sur le modèle barré, et il accroche tout quand il écrit "canard", sans lever le crayon !!!
Sa maîtresse est passée par là !

C'est beau !!!

Les petites boucles que je lui avais enseignées et les lettres pour lesquelles je lui faisais  lever le crayon sont toutes tracées d'un seul élan !!!
Il parait que c'est un modèle régional !
C'est ainsi que mes petits CP étaient équipés en arrivant dans ma classe, ce qui m'étonnait mais que j'admirais.

C'était beau ....   mais je n'étais guère capable d'écrire comme eux parce que c'était un peu long !

Sapotille a écrit:C'est beau !!!

Je n'en doute pas mais "canard" sans lever l'outil scripteur ! J'aimerais le voir faire ses "a".

C'est tout bête : il passe par dessus grâce à une ligne courbe sur laquelle il revient
vers la gauche ...
Pas facile à expliquer !!!

Franchement, Dhaiphi, je pense que ces modèles sont faits à la tablette, donc pas vraiment super fluides. On pourrait mieux faire.

Voilà ce que je propose à mes élèves. Ce n'est pas super esthétique, mais bon, ça marche.

Sapotille a écrit:Pas facile à expliquer !!!

Si, si, je crois voir le geste, le problème est que lorsqu'il "revient", il repasse sur une partie du tracé déjà existant.
Peut-être que la maîtresse ne veut pas rompre la fluidité du geste ?
Tel maître Yoda, perplexe je suis.

Rikki a écrit: Ce n'est pas super esthétique, mais bon, ça marche.

Je vous remercie de le reconnaître. Je ne vais donc pas critiquer d'un point de vue esthétique ce qui ne veut pas l'être.
Votre démarche est axée sur la fluidité, la rapidité, la transmission du message... pour des apprenants en grande difficulté.

Ben non. En fait, ma démarche est fondée sur tout ça, pour tous les apprenants. En difficulté ou pas.

Alors, petite explication de l'écriture sans lever le crayon : ce n'est nullement un modèle, mais c'est courant dans notre région :






Rikki a toujours dit que tant que les lettres sont bien formées, tout va bien , quelque soit le système utilisé.

Je ne pense pas que les enfants gardent cette façon de faire très longtemps.

A vrai dire, je n'ai jamais vérifié !

Rikki a écrit:Ben non. En fait, ma démarche est fondée sur tout ça, pour tous les apprenants. En difficulté ou pas.

A nouveau, j'ai du mal à comprendre : je croyais que la baisse des exigences "esthétiques" était lié aux difficultés rencontrées par les ré-éducationnés. S'ils n'en ont pas, que viennent-ils chercher ?  
Mais peut-être voulez-vous évoquer le cas de PE qui viennent chercher une bonne méthode d'apprentissage de l'écriture, qui faute d'être esthétique, est rapide, fluide et tout ça ?
Dans ce cas, il est inquiétant de voir que ces collègues ne soient pas capables de transmettre leur propre savoir-faire.

Sapotille a écrit:Alors, petite explication de l'écriture sans lever le crayon

C'est bien ce que j'avais compris ! Je vous remercie toutefois de vous être mise en peine pour illustrer votre propos.

Rikki a toujours dit que tant que les lettres sont bien formées, tout va bien, quelque soit le système utilisé.

Je crois avoir compris quelles sont les priorités des ré-éducatrices.  

Je ne pense pas que les enfants gardent cette façon de faire très longtemps.

Pour en inventer une autre, encore plus exotique...  

A vrai dire, je n'ai jamais vérifié !

Vous auriez sûrement des surprises !

Les collègues n'ont guère de savoir-faire à transmettre en la matière.

Ils sont demandeurs de conseils, de techniques et de progressions. C'est ce que je leur fournis dans mes formations. L'immense majorité d'entre eux me disent ne jamais avoir eu de formation sur l'écriture.

La méthode avec des allers-retours sur les lettres rondes n'est pas, à mon avis, la plus efficace. Mais il est évident que lorsque nos écritures évoluent, elles ont tendance à s'en approcher : les o, les a deviennent souvent un peu ovoïdes et on ne lève plus le crayon.

Effectivement, je n'ai aucune raison d'embêter les enfants qui écrivent vite, bien et sans douleur, quelle que soit la technique qu'ils adoptent ! J'ai bien assez de boulot avec tous les autres, et ils sont légion...