- SergeMédiateur
Todorov a défini le fantastique comme hésitation entre explication rationnelle et explication surnaturelle d'un phénomène étrange et inquiétant. Mais cette définition semble de moins en moins celle retenue comme entrée dans les manuels.
On y trouve de plus en plus des textes où le phénomène étrange est totalement accepté (par exemple Frankenstein, Dr Jeckyll et Mister Hide) et non remis en question, ce que je classais souvent plutôt dans l'étrange, notamment.
Maintenez-vous cette distinction, certes un restrictive, du genre fantastique ?
Ou écartez-vous la définition de Todorv, et proposez-vous comme définition du fantastique l'irruption du surnaturel dans un univers réaliste, reposant sur une ambiance propice à la peur, sans qu'il y ait forcément de doute ?
C'est un genre assez délicat à définir, d'autant qu'il existe le "fantastique étrange" (le récit repose sur le doute, mais la fin lève le voile sur une cause naturelle qui explique tout) et le "fantastique merveilleux" (le récit repose sur le doute, mais la fin ne laisse planer plus aucun doute sur le côté surnaturel), balayant ainsi à la fin la définition de Todorov.
On y trouve de plus en plus des textes où le phénomène étrange est totalement accepté (par exemple Frankenstein, Dr Jeckyll et Mister Hide) et non remis en question, ce que je classais souvent plutôt dans l'étrange, notamment.
Maintenez-vous cette distinction, certes un restrictive, du genre fantastique ?
Ou écartez-vous la définition de Todorv, et proposez-vous comme définition du fantastique l'irruption du surnaturel dans un univers réaliste, reposant sur une ambiance propice à la peur, sans qu'il y ait forcément de doute ?
C'est un genre assez délicat à définir, d'autant qu'il existe le "fantastique étrange" (le récit repose sur le doute, mais la fin lève le voile sur une cause naturelle qui explique tout) et le "fantastique merveilleux" (le récit repose sur le doute, mais la fin ne laisse planer plus aucun doute sur le côté surnaturel), balayant ainsi à la fin la définition de Todorov.
- IphigénieProphète
Il me semble en effet que la définition de Todorov est aujourd'hui considérée comme trop restrictive: de fait elle ne marche vraiment qu'avec quelques nouvelles, surtout du XIXe...
Mais attendons d'autres avis!
Mais attendons d'autres avis!
- egometDoyen
La classification de Todorov fonctionne d'une certaine manière. Mais elle n'est que cela, justement, une classification.
Est-ce qu'elle est utile? On peut en douter.
Manifestement elle n'est guère retenue en-dehors de la critique universitaire. Ni les auteurs, ni les éditeurs, ni le public ne s'y intéressent.
Par ailleurs, elle oblige à qualifier de merveilleux des textes sérieux et pas du tout enfantins. Mettre dans la même catégorie les contes de fées et GoT, c'est quand même un peu embêtant.
Est-ce qu'elle est utile? On peut en douter.
Manifestement elle n'est guère retenue en-dehors de la critique universitaire. Ni les auteurs, ni les éditeurs, ni le public ne s'y intéressent.
Par ailleurs, elle oblige à qualifier de merveilleux des textes sérieux et pas du tout enfantins. Mettre dans la même catégorie les contes de fées et GoT, c'est quand même un peu embêtant.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- ErgoDevin
Je paraphrase mais déjà dans La séduction de l'étrange: étude sur la littérature fantastique (1965), Vax parle d'un sentiment d'étrange ressenti par le lecteur et c'est aussi à l'effet fantastique dans la réception plutôt qu'au genre fantastique que Rachel Bouvet a consacré un ouvrage récemment (Étranges récits, étranges lectures, essai sur l'effet fantastique, 2007).
Chez Caillois, c'est l'idée de rupture de cohérence, une déchirure du monde réel etc.
Et puis il y a des études francophones plus récentes sur le sentiment du fantastique ou l'effet ou le mode plutôt que sur le genre, comme celles de Roger Bozzetto, Nathalie Prince, Irène Bessière...qui évoquent du fantastique sans surnaturel et d'autres études (Grivel, Mellier...) qui se détachent aussi de Todorov. Après, ce sont des questions d'écoles entre esthétique, réception, évolution..., entre ceux qui maintiennent la notion de « genre » et ceux qui lui préfèrent le « mode » ou « l'effet ».
(Sans parler d'études anglo-saxonnes qui ont également une approche différente de celle de Todorov. Mais les catégories sont encore plus poreuses que dans la critique/l'édition française ou francophone.)
Chez Caillois, c'est l'idée de rupture de cohérence, une déchirure du monde réel etc.
Et puis il y a des études francophones plus récentes sur le sentiment du fantastique ou l'effet ou le mode plutôt que sur le genre, comme celles de Roger Bozzetto, Nathalie Prince, Irène Bessière...qui évoquent du fantastique sans surnaturel et d'autres études (Grivel, Mellier...) qui se détachent aussi de Todorov. Après, ce sont des questions d'écoles entre esthétique, réception, évolution..., entre ceux qui maintiennent la notion de « genre » et ceux qui lui préfèrent le « mode » ou « l'effet ».
(Sans parler d'études anglo-saxonnes qui ont également une approche différente de celle de Todorov. Mais les catégories sont encore plus poreuses que dans la critique/l'édition française ou francophone.)
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