Épreuve de français métropole brevet 2017

C'est pas mal quand je lis ce que certains ont - et je vous assure que certains correcteurs ne s'en sortent pas sans aide ( j'ai aidé une dame pas très aguerrie qui avait corrigé 15 copies complètes vers 15 h - en commençant vers 8h45/9h et avec pause d'une heure). On en a eu qui ont râlé sur le nombre de copies, en disant que c'était impossible de tout faire en une journée. Je trouve aussi qu'on ne corrige pas finement dans ces conditions ! jamais dans l'année on ne s'enquille comme ça 52 copies ( sans compter dictée/réécriture qui vont assez vite)

Ici (Créteil), 24 copies, en deux fois. On a dû rendre le 1er paquet pour avoir le 2e, mais ils ne nous ont pas fait attendre devant la levée de boucliers (2e année qu'ils tentent de nous faire attendre jusqu'à 13h pour la 2e partie !). Les collègues ont annoncé qu'ils partaient si on ne leur donnait pas la suite. Ils ont tenté une vague culpabilisation : "mais alors ceux qui restent devront finir à votre place ! C'est méchant !"
Devant le regard froid en retour, on a eu nos copies. C'est fou
C'est déjà pénible, je trouve, de devoir travailler en deux fois ! Il faut se remettre dans le barème, c'est stupide !
4 bordereaux à remplir, mais ce sont les collègues de secrétariat qui les rentrent.
Les consignes académiques ont largement et ouvertement finies à la poubelle. Sinon, faut enlever le N dans DNB...

Cette façon de conditionner les correcteurs est infantilisante et méprisante. S'ils ne nous jugent pas capables de corriger correctement les copies, pourquoi nous confient-ils des classes ? Ici, nous n'avons pas pu rentrer nos notes avant 15h30, heure à laquelle une deuxième réunion d'harmonisation devait avoir lieu. La coordinatrice l'a bien heureusement évacuée, nous proposant simplement de faire la moyenne pour chacun des domaines.
Nous subissons une pression de plus en plus explicite. Je la ressens comme du mépris et un manque de confiance. De la part de notre hiérarchie ET de l'administration.

Chez nous, 45 copies placées de manière aléatoire (pas dans le même ordre que sur les bordereaux) tantôt les dictées sur la première copie, tantôt les questions, des copies agrafées d'autres non. Nous avons dû rentrer les notes seuls. Par contre pas de moyenne à faire pendant la correction.

Grain d'aile a écrit:Cette façon de conditionner les correcteurs est infantilisante et méprisante. S'ils ne nous jugent pas capables de corriger correctement les copies, pourquoi nous confient-ils des classes ?

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Grain d'aile a écrit: Ici, nous n'avons pas pu rentrer nos notes avant 15h30, heure à laquelle une deuxième réunion d'harmonisation devait avoir lieu. La coordinatrice l'a bien heureusement évacuée, nous proposant simplement de faire la moyenne pour chacun des domaines.
Nous subissons une pression de plus en plus explicite. Je la ressens comme du mépris et un manque de confiance. De la part de notre hiérarchie ET de l'administration.

La nôtre aussi ! Si ça se trouve, on était dans le même établissement toi et moi ! J'ai reconnu une néo car elle a parlé d'une anecdote lue sur ce forum (le fameux "piquetés de points d'or" transformé en "piquetés : d'or"). Est-ce que, par le plus grand des hasards, c'était toi ?

Stered a écrit:Ici (Créteil), 24 copies, en deux fois. On a dû rendre le 1er paquet pour avoir le 2e, mais ils ne nous ont pas fait attendre devant la levée de boucliers (2e année qu'ils tentent de nous faire attendre jusqu'à 13h pour la 2e partie !).

Dans mon académie (Amiens), ils ne tentent pas : ils y parviennent. Sur nos convocations, c'est écrit que la pause méridienne est obligatoire (à midi, les salles sont fermées et on doit attendre 13 h).

En 2000, quand j'étais stagiaire, Créteil et Amiens étaient les académies à la traîne au niveau des résultats aux examens.

Chercher à gommer cette disparité aurait été louable si on avait fait en sorte que les élèves de ces académies aient un meilleur niveau... On fait en sorte d'obliger les correcteurs à augmenter leurs notes !

Cela ne me dit rien Kan-gourou...

Grain d'aile a écrit:Cela ne me dit rien Kan-gourou...

Tant pis ! J'en conclus donc que les coordinatrices de l'Ouest de la France sont les meilleures !

lectiole a écrit:

Zazk a écrit:Avez-vous eu droit aussi au calcul de la moyenne qui ne doit pas être inférieure à celle des petits camarades ?

Oui !

Avant, quand j'allais corriger le brevet, je me mettais devant les copies à 8 h, je finissais vers midi, je rentrais mes notes.

Depuis quelques années, dès 8 h, on nous fait corriger des photocopies de copies, au cas où nous ne saurions pas corriger. On nous explique qu'il faut mettre 15/15 à la copie présentant quelques erreurs, car quand c'est une bonne rédaction, on met 15/15 sans chercher la petite bête.
Vers 10 h, on peut aller corriger la moitié de notre tas de copies. Ensuite on est obligé de faire la pause méridienne. Pendant ce temps, on calcule les moyennes de ces moitiés de tas corrigés afin que les moyennes inférieures soient relevées.
À 14 h, on peut enfin corriger la suite, puis à 16 h, réunion.

Résultat : c'est devenu une corvée. Ce n'est pas plus rémunéré qu'avant. Je ne comprends pas comment on a pu laisser s'imposer cette mascarade, mais si c'est pour faire ça, autant supprimer l'examen !
Là, il ne sert qu'à une chose : montrer que les enseignants sont jugés inaptes à corriger une copie sans être encadrés et tenus en laisse du matin au soir.

Jamais eu ce genre de blagounette ! C'est ahurissant.
En revanche, dans le centre de correction, ils étaient vraiment sympa. Ils nous laissaient la possibilité de rester jusqu'à 18h, nous ne touchions pas aux notes à rentrer, et on avait le sourire/des viennoiseries/du café.
Et une paix ROYALE. On nous donnait les copies le matin en arrivant, on les redonnait contre signature en sortant, pas d'obligation de prendre de pause, pas de machins intermédiaires. J'ai connu des centres où il fallait rapporter ses copies même pour une pause clope ou pipi.

Amaliah a écrit:Je n'ai jamais eu plus de 30 candidats depuis plus de dix ans que je corrige le brevet. En général, c'est 25.

Ma meilleure année, c'était il y a deux ans : j'ai corrigé un tas de copies d'élèves en candidats libres, sur les 25 seuls 13 avaient composé! La correction avait été rapide!

Edit : Ce qui m'a fait halluciner, c'est que le chef nous demande de corriger nous-mêmes les copies d'une de nos élèves du collège arrivée en cours d'année (des profs qui ne l'ont quand même pas en classe). Il y a eu un couac quelque part et j'imagine qu'il a eu une autorisation rectorale, mais je suis restée sidérée.

touby a écrit:Pffff... pour la première fois depuis que je corrige le brevet (près de 10 ans), je dois y retourner demain. On avait 36 copies, et je n'en suis pas venue à bout. :pleurs:

Ah les filles... J'avais 56 candidats... Bon, 6 ont eu le bon goût de ne pas composer, mais 50 tout de même du coup.
J'ai fait 35 rédacs lundi après-midi, et en me mettant en marche forcée mardi, j'ai fait le reste entre 8h30 et 17h45 (15 rédacs, 50 dictées, 50 questions réécritures, dans cet ordre).

Kan-gourou a écrit:

Grain d'aile a écrit:Cette façon de conditionner les correcteurs est infantilisante et méprisante. S'ils ne nous jugent pas capables de corriger correctement les copies, pourquoi nous confient-ils des classes ?

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Grain d'aile a écrit: Ici, nous n'avons pas pu rentrer nos notes avant 15h30, heure à laquelle une deuxième réunion d'harmonisation devait avoir lieu. La coordinatrice l'a bien heureusement évacuée, nous proposant simplement de faire la moyenne pour chacun des domaines.
Nous subissons une pression de plus en plus explicite. Je la ressens comme du mépris et un manque de confiance. De la part de notre hiérarchie ET de l'administration.

La nôtre aussi ! Si ça se trouve, on était dans le même établissement toi et moi ! J'ai reconnu une néo car elle a parlé d'une anecdote lue sur ce forum (le fameux "piquetés de points d'or" transformé en "piquetés : d'or"). Est-ce que, par le plus grand des hasards, c'était toi ?

Ça ne doit pas être rare: je l'ai trouvé dans trois dictées hier. J'ai eu aussi plusieurs "émaru du dragon".

Notre coordo nous a demandé de corriger 5 copies complètes, de remplir le bordereau d'harmonisation et nous a conseillé d'attendre les consignes pour corriger le reste. Je n'ai jamais procédé ainsi et c'est pénible de passer d'un exercice à l'autre : j'ai donc fait comme d'habitude et j'ai corrigé le paquet de dictées. Au bout d'1h30 il n'était toujours pas passé récupérer les bordereaux.

lectiole a écrit:

Stered a écrit:Ici (Créteil), 24 copies, en deux fois. On a dû rendre le 1er paquet pour avoir le 2e, mais ils ne nous ont pas fait attendre devant la levée de boucliers (2e année qu'ils tentent de nous faire attendre jusqu'à 13h pour la 2e partie !).

Dans mon académie (Amiens), ils ne tentent pas : ils y parviennent. Sur nos convocations, c'est écrit que la pause méridienne est obligatoire (à midi, les salles sont fermées et on doit attendre 13 h).

En fait, nous, ça n'a pas marché grâce à la présente de 5-6 personnes très virulentes sur l'ensemble des correcteurs. Malheureusement, la majorité n'ose pas trop s'exprimer...
Mais là, une collègue syndicaliste a appelé directement le DSDEN et paf, magie ! Devant la menace de ne pas revenir l'aprem, nos copies sont apparues.
Il faudrait que vous montiez une pétition, que vous fassiez remonter votre mécontentement pour faire changer les choses

Kan-gourou a écrit:

Grain d'aile a écrit:Cette façon de conditionner les correcteurs est infantilisante et méprisante. S'ils ne nous jugent pas capables de corriger correctement les copies, pourquoi nous confient-ils des classes ?

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Grain d'aile a écrit: Ici, nous n'avons pas pu rentrer nos notes avant 15h30, heure à laquelle une deuxième réunion d'harmonisation devait avoir lieu. La coordinatrice l'a bien heureusement évacuée, nous proposant simplement de faire la moyenne pour chacun des domaines.
Nous subissons une pression de plus en plus explicite. Je la ressens comme du mépris et un manque de confiance. De la part de notre hiérarchie ET de l'administration.

La nôtre aussi ! Si ça se trouve, on était dans le même établissement toi et moi ! J'ai reconnu une néo car elle a parlé d'une anecdote lue sur ce forum (le fameux "piquetés de points d'or" transformé en "piquetés : d'or"). Est-ce que, par le plus grand des hasards, c'était toi ?

Aurions-nous corrigé au même endroit ?

La réflexion qui me vient quand je vous lis, c'est que pour un examen national, il y a d'énormes disparités dans le mode de correction... c'est juste hallucinant quand on parle d'égalité des chances!
Chez nous, pas de moyenne, pas de vérification particulière ni de pause obligatoire. Réunion d'harmonisation, on récupère notre paquet, on va s'installer dans une salle, on fait une pause si on veut, et quand on a fini on saisit les notes. Et c'est tout.

L'imposture du brevet en français fait encore l'objet d'un article :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-brevet-des-colleges-l-angoisse-du-correcteur-face-aux-copies-de-francais-06-07-2017-2140942_2134.php#xtor=CS3-190

Serge a écrit:L'imposture du brevet en français fait encore l'objet d'un article :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-brevet-des-colleges-l-angoisse-du-correcteur-face-aux-copies-de-francais-06-07-2017-2140942_2134.php#xtor=CS3-190

La lecture de l'article est réservée aux abonnés. Peux-tu nous en donner les grandes lignes ?

J'ai eu aussi "piquetés : d'ors", et un très joli "blanches-zourouge"
Ah, et aussi la dernière phrase de la dictée, mais qui dans une copie commençait par "Sans alinéa"

J'ai eu : "et Marut du Dragon".

J'ai eu :
- "marrues"
- "d'efoyé"
- et mon préféré "le jour des chats lointains"

Je crois qu'une de mes préférées est

le candidat a écrit:"Il est dépaysé" signifie qu'il est pas paysée [...]

Loreleii a écrit:

Serge a écrit:L'imposture du brevet en français fait encore l'objet d'un article :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-brevet-des-colleges-l-angoisse-du-correcteur-face-aux-copies-de-francais-06-07-2017-2140942_2134.php#xtor=CS3-190

La lecture de l'article est réservée aux abonnés. Peux-tu nous en donner les grandes lignes ?

J'y avais accès ce matin sans abonnement, maintenant je n'ai qu'une partie sur la page Yahoo.

Ils commencent par exprimer le décalage entre les grandes déclarations exprimées sur l'importance du français pour les confronter à la réalité :

"[Le français] est réduite à la portion congrue : 50 points sur 700, contre 40 sur 360 auparavant. (...)

Le nouveau brevet accorde par ailleurs une part de contrôle continu accrue : 400 points sur 700, contre 200 sur 360 jusqu'à présent. De plus, il ne s'agit plus de se fonder sur des notes acquises tout au long de l'année, mais sur l'évaluation de huit « champs d'apprentissage », dont une « maîtrise fragile » rapporte tout de même 25 points, autrement dit la moyenne.

Dans l'épreuve de français, la dictée est ravalée au rang des accessoires puisqu'elle compte pour 5 points sur 50 et pèse au total pour moins de 1 % dans la note globale. Par ailleurs, aucune question grammaticale n'est posée aux candidats.

Mais ce sont surtout les consignes transmises aux professeurs chargés de corriger les copies qui les plongent dans un profond sentiment de solitude. "

Ils expliquent ensuite les "consignes de bienveillance" sur les questions, les réponses floues, le fait de ne pas compter l'orthographe dans la rédaction, etc., puis ils concluent en disant en gros qu'à ce stade ce n'est plus de la bienveillance mais un vrai cache misère du niveau réel de ceux qui passent l'examen, voire une imposture institutionnelle, un mensonge.

Hermione0908 a écrit:Je crois qu'une de mes préférées est

le candidat a écrit:"Il est dépaysé" signifie qu'il est pas paysée [...]

Moi j'ai lu qu'il était dépaysagé.

Bonjour, est ce que quelqu'un pourrait me transmettre les consignes de correction? merci

Bonjour,
Je suis actuellement en train de préparer le CAPES interne et, étant Prof des écoles, je voulais comparer les items qui ont échoué le plus au brevet des collèges en français par rapport à ceux des évaluations de CM2. Malheureusement, je n'arrive pas à trouver sur EDUSCOL (ou autre d'ailleurs) un rapport pour le brevet. Sauriez-vous m'orienter?
Merci par avance
Alexandra

A ma connaissance, cela n'existe pas. On a déjà bien du mal, tout simplement, à savoir combien les élèves ont eu à telle ou telle épreuve.

Merci pour la réponse. Je suis hyper surprise car (en élémentaire du moins) cela fait partie des outils qui permettent de savoir sur quoi "mettre le paquet" par la suite. Etonnant que cela ne soit pas pareil au collège mais de ce que je lis, la priorité a plutôt l'air d'être de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes (et je ne parle pas des enseignants mais de l'autruche supérieure