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NLM76
Grand Maître

les mouvements littéraires à l'EAF - Page 3 Empty Re: les mouvements littéraires à l'EAF

par NLM76 Dim 28 Mai 2017 - 6:28
trompettemarine a écrit:Je remarque que j'ai petit à petit cessé d'étudier le plan du texte avec la fin de la lecture linéaire.
Puis petit à petit, de nouveau, je m'aperçois que lorsque la LA se déroule bien avec les élèves, la "miraculeuse" problématique produit une démarche qui, à y bien regarder pour plus de la moitié des textes (et notamment une très grande partie des poèmes et des extraits de romans), suit celle du texte.
Les élèves ont cru faire un plan, ils ont juste découvert le texte.
C'est insuffisant pour l'écrit. Mais à l'oral, quel bonheur que de se laisser guider par le texte sans le tordre.
Oui. Il faut commencer par établir le plan du texte!
Non, cela marche pas seulement pour la moitié des textes; cela fonctionne pour tous les textes. J'affirme encore une fois haut et fort qu'il n'est pas un texte qu'on ne puisse commenter en suivant le plan du texte (même s'il est des textes pour lesquels il peut être intelligent de commenter dans une même partie les articulations: comment le début et la fin se répondent — mais dans ce cas c'est encore une façon de suivre le plan du texte.).
Non, cela n'est pas insuffisant pour l'écrit; rien n'y interdit d'y suivre le plan du texte, bien au contraire.
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

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par Iphigénie Dim 28 Mai 2017 - 10:01
nlm76 a écrit:
trompettemarine a écrit:Je remarque que j'ai petit à petit cessé d'étudier le plan du texte avec la fin de la lecture linéaire.
Puis petit à petit, de nouveau, je m'aperçois que lorsque la LA se déroule bien avec les élèves, la "miraculeuse" problématique produit une démarche qui, à y bien regarder pour plus de la moitié des textes (et notamment une très grande partie des poèmes et des extraits de romans), suit celle du texte.
Les élèves ont cru faire un plan, ils ont juste découvert le texte.
C'est insuffisant pour l'écrit. Mais à l'oral, quel bonheur que de se laisser guider par le texte sans le tordre.
Oui. Il faut commencer par établir le plan du texte!
Non, cela marche pas seulement pour la moitié des textes; cela fonctionne pour tous les textes. J'affirme encore une fois haut et fort qu'il n'est pas un texte qu'on ne puisse commenter en suivant le plan du texte (même s'il est des textes pour lesquels il peut être intelligent de commenter dans une même partie les articulations: comment le début et la fin se répondent — mais dans ce cas c'est encore une façon de suivre le plan du texte.).
Non, cela n'est pas insuffisant pour l'écrit; rien n'y interdit d'y suivre le plan du texte, bien au contraire.
Oui, bien d'accord. A condition que certains collègues ne reprochent pas alors l'absence d'"axes"....
ysabel
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Devin

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par ysabel Dim 28 Mai 2017 - 10:19
nlm76 a écrit:
Ponocrates a écrit:
Je comprends l'accusation de "jargon". Mais il me semble qu'il y a plusieurs problèmes.
D'une part, en français, nous devons souvent lutter contre ce préjugé que notre matière est impressionniste, qu'un texte peut tout dire et son contraire. En donnant un vocabulaire descriptif précis des moyens employés en littérature - que les auteurs qui les aient employés les connaissent ou non d'ailleurs- on rend sensible le "travail" de l'écriture - et on peut également faire comprendre qu'écrire n'est pas juste jeter des mots sur le papier, mais suppose la maîtrise et l'organisation des "outils" à disposition - tout en sachant que parfois on n'écrit pas ce que l'on avait prévu ou affiché et, en effet, Zola en est un bon exemple.Le "jargon" donne alors une légitimité à l'étude des textes.
Merci Ponocrates de poser les éléments d'un débat qui me paraît essentiel. Oui l'analyse littéraire est quelque chose de rigoureux. Non, il n'est pas indispensable de maîtriser le jargon pour mener cette analyse de façon rigoureuse. C'est ce que je m'efforce de montrer dans mes cours et sur www.lettresclassiques.fr depuis quelques années. Mais nombreux sont ceux qui croient qu'hors du jargon, il n'y a que le bavardage impressionniste.
Cette rigueur repose sur la maîtrise du sens des mots, de la grammaire (et donc de son jargon, somme toute limité), d'une certaine expérience de ce qu'est la lecture, la représentation théâtrale, la récitation de poèmes, sur la capacité d'analyse du texte au sens qu'il avait jusque dans les années 1950 (le mouvement du texte, vous dis-je, le mouvement !), et sur la culture littéraire. Elle explique les textes au sens étymologique, en en déployant les significations; elle dit quel est l'effet produit, et elle regarde quel choix des mots (l'elocutio), quelle choix dans l'ordre des mots (la dispositio) quel choix dans les idées et le propos (l'inventio)  produit cet effet. Le vocabulaire métalittéraire peut être commode pour ce faire; mais il est plus souvent un obstacle qu'une aide.
Les listes de prétendus "outils littéraires" ne sont que des échappatoires pour éviter d'avoir à enseigner ce qui précède.

yesyes veneration

Je "traumatise" tjs mes élèves en début d'année quand, suite à leur demande, je refuse de leur donner un catalogue de figures de style. Je ne nomme que les figures que l'on rencontre si bien que en fonction des textes ils voient telle ou telle figure. Evidemment, il est bon qu'ils connaissent les plus fréquentes, cela fait gagner du temps de dire "anaphore plutôt que "répétition de "XXX" au début des vers.
Ils faut qu'ils comprennent que commenter ce n'est pas faire un catalogue mais plutôt quel effet produit tel "fait de langue" [en fait, je parle surtout de fait de langue].
Je dois avouer que je regrette vraiment que mes élèves de 1e n'auront plus français l'an prochain quand je vois comment ils ont commencé à bien s'approprier le travail d'analyse. [petite fierté : mon collègue qui a corrigé mes S à l'écrit du bac blanc était épaté justement de leur capacité à "rentrer" dans l'analyse fine. Et moi, j'étais vraiment très fière d'eux]

nlm76 a écrit:
trompettemarine a écrit:Je remarque que j'ai petit à petit cessé d'étudier le plan du texte avec la fin de la lecture linéaire.
Puis petit à petit, de nouveau, je m'aperçois que lorsque la LA se déroule bien avec les élèves, la "miraculeuse" problématique produit une démarche qui, à y bien regarder pour plus de la moitié des textes (et notamment une très grande partie des poèmes et des extraits de romans), suit celle du texte.
Les élèves ont cru faire un plan, ils ont juste découvert le texte.
C'est insuffisant pour l'écrit. Mais à l'oral, quel bonheur que de se laisser guider par le texte sans le tordre.
Oui. Il faut commencer par établir le plan du texte!
Non, cela marche pas seulement pour la moitié des textes; cela fonctionne pour tous les textes. J'affirme encore une fois haut et fort qu'il n'est pas un texte qu'on ne puisse commenter en suivant le plan du texte (même s'il est des textes pour lesquels il peut être intelligent de commenter dans une même partie les articulations: comment le début et la fin se répondent — mais dans ce cas c'est encore une façon de suivre le plan du texte.).
Non, cela n'est pas insuffisant pour l'écrit; rien n'y interdit d'y suivre le plan du texte, bien au contraire.

mouvement/ structure/plan du texte : je commence toujours tte analyse par ce point ; d'ailleurs mes élèves le savent bien quand je leur dis : pour la prochaine fois vous lirez tel extrait et je n'ai même pas besoin de dire la suite, ils le font en cœur.

Iphigénie a écrit:
nlm76 a écrit:
trompettemarine a écrit:Je remarque que j'ai petit à petit cessé d'étudier le plan du texte avec la fin de la lecture linéaire.
Puis petit à petit, de nouveau, je m'aperçois que lorsque la LA se déroule bien avec les élèves, la "miraculeuse" problématique produit une démarche qui, à y bien regarder pour plus de la moitié des textes (et notamment une très grande partie des poèmes et des extraits de romans), suit celle du texte.
Les élèves ont cru faire un plan, ils ont juste découvert le texte.
C'est insuffisant pour l'écrit. Mais à l'oral, quel bonheur que de se laisser guider par le texte sans le tordre.
Oui. Il faut commencer par établir le plan du texte!
Non, cela marche pas seulement pour la moitié des textes; cela fonctionne pour tous les textes. J'affirme encore une fois haut et fort qu'il n'est pas un texte qu'on ne puisse commenter en suivant le plan du texte (même s'il est des textes pour lesquels il peut être intelligent de commenter dans une même partie les articulations: comment le début et la fin se répondent — mais dans ce cas c'est encore une façon de suivre le plan du texte.).
Non, cela n'est pas insuffisant pour l'écrit; rien n'y interdit d'y suivre le plan du texte, bien au contraire.
Oui, bien d'accord. A condition que certains collègues ne reprochent pas alors l'absence d'"axes"....

En effet ça fonctionne pour tous les textes et franchement, au regard des notes ces dernières années de mes élèves à l'oral, depuis que je ne procède uniquement (ou presque) de cette manière, pas de souci de "sanction".

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par roxanne Dim 28 Mai 2017 - 10:52
Je suis d'accord avec toi sur le fait que c'est vraiment maintenant qu'ils commencent à comprendre ce qu'on leur demande vraiment. Bon, personne n'est "épaté" par mes élèves (ce n'est pas le genre du lycée de faire des compliments) mais je les ai bien sentis évoluer en ES et même à un niveau moindre en STMG.
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par ysabel Dim 28 Mai 2017 - 10:59
roxanne a écrit:Je suis d'accord avec toi sur le fait que c'est vraiment maintenant qu'ils commencent à comprendre ce qu'on leur demande vraiment. Bon, personne n'est "épaté" par mes élèves (ce n'est pas le genre du lycée de faire des compliments) mais je les ai bien sentis évoluer en ES et même à un niveau moindre en STMG.

Mes S sont vraiment très bien cette année les mouvements littéraires à l'EAF - Page 3 1482308650
Bon, mes ST2S m'ont épatée cette semaine : entre celle qui te dit qu'elle a relu le Supplément au voyage de Bougainville en se faisant bronzer et qui trouve que "franchement, c'est génial" ; et dans le semaine toutes celles qui te trouvent ce que tu attends quand tu fais la LA en classe. veneration

Je sens que je vais regretter mes élèves de 1e l'an prochain, surtout quand je vois les secondes de cette année... :decu:

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Vatrouchka
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par Vatrouchka Dim 28 Mai 2017 - 15:19
Votre conversation est très intéressante. Je voulais suivre le mouvement du texte avec mes 1ères techno, notamment parce qu'il me semblait que ça pouvait leur donner une rigueur dont ils manquaient (manquent toujours d'ailleurs) cruellement et que ça pouvait leur fournir une bonne bouée de sauvetage en cas de panne sèche lors de l'écrit. Ma tutrice m'a vue à l’œuvre et m'a explicitement interdit de le faire car "c'est trop dur pour nos élèves."

Je retenterai cette façon de procéder la prochaine fois que j'aurai des lycéens, en espérant pouvoir confirmer qu'il n'y aura pas de "sanction" dans les notes à l'oral.
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par ysabel Dim 28 Mai 2017 - 16:13
Encore une qui prend les élèves pour des abrutis... ça me gonfle.

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par Siggy Dim 28 Mai 2017 - 18:37
Si besoin, si c'est pertinent, je rappelle le mouvement littéraire auquel appartient l'écrivain. Parfois il ne rentre pas dans les cases, je le précise aussi. C'est surtout pour que les élèves aient un peu de matière lors de l'épreuve, quelques notions, ne pas se sentir perdu face au corpus à l'écrit de l'EAF. Le programme de 2nde est assez complet en ce qui concerne les mouvements littéraires je trouve, alors un simple rappel l'année suivante suffit.
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par trompettemarine Dim 28 Mai 2017 - 19:59
Siggy a écrit:Si besoin, si c'est pertinent, je rappelle le mouvement littéraire auquel appartient l'écrivain. Parfois il ne rentre pas dans les cases, je le précise aussi. C'est surtout pour que les élèves aient un peu de matière lors de l'épreuve, quelques notions, ne pas se sentir perdu face au corpus à l'écrit de l'EAF. Le programme de 2nde est assez complet en ce qui concerne les mouvements littéraires je trouve, alors un simple rappel l'année suivante suffit.

Assez rarement, si je puis me permettre.
J'ai trop de travail actuellement pour développer. Je reviendrai plus tard sur le fil.

Quant au corpus, il est temps qu'il disparaisse enfin.

NLM76
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Grand Maître

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par NLM76 Dim 28 Mai 2017 - 20:32
Oui. Deleas corpus !


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Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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