J'hallucine (boulot)

Daphné a écrit:Depuis quand les élèves peuvent-ils choisir leurs cours ?
Et nous négocier ?
Non mais on hallucine là !

Depuis que les élèves ont assimilé que les cours étaient comme un produit de consommation : qu'on peut éviter , critiquer. Ceci avec l'appui de certains parents et du formatage qu'ils ont eu dans certaines écoles
Je le vois moi-même en seconde avec des élèves qui ne supportent pas qu'on les remette à leur place d'élève.

Mais la maturité ce n'est pas entre autre de ne pas saisir l'occasion de prendre le bâton pour battre ?

Surtout quand ça n'est pas le cas (je ne vois pas en quoi rappeler que vivre en collectivité ça passe par respecter des règles c'est tendre un bâton pour se faire battre... que même des raisonnements aussi élémentaires ne soient pas acquis sous prétexte qu'ils touchent de près ou de loin au statut de professeur, ça me dépasse)

Ça dépend, ça dépasse.

Moi, il y a autre chose qui me dépasse.

Etant donné que que je suis pas un bateau, je n'ai pas de mâture - quant à la maturité, venant de quelqu'un qui a deux ans d'expérience, selon ses propres dires, et qui croit que "j'ai vu machin faire ci ou ça" est un "argument" sans faiblesse, je suis abasourdie.
Si dans ton établissement, le règlement "approuvé par tous" implique que tu gardes en classe les élèves perturbateurs, je ne vois pas là motif d'hallucination. Ah, mais si ! C'est toi, grand détenteur de l'expérience universelle et de la science infuse qu'on a repris, parce que tu te drapais dans ... ton statut de professeur. Et là, ça coince.

Wahlou a écrit:Surtout quand ça n'est pas le cas (je ne vois pas en quoi rappeler que vivre en collectivité ça passe par respecter des règles c'est tendre un bâton pour se faire battre... que même des raisonnements aussi élémentaires ne soient pas acquis sous prétexte qu'ils touchent de près ou de loin au statut de professeur, ça me dépasse)

Respecter les règles, cela ne signifie pas que les règles sont les mêmes pour les élèves et les enseignants. Les enseignants ont une salle de repos à eux. Ils pourraient, et je pense ils devraient, avoir une file à la cantine pour eux. Ensuite, si le CDE s'applique les mêmes principes à elle-même, si elle a déplacé son bureau en open space dans la salle des profs, et qu'elle fait la queue à la cantine avec les élèves et les enseignants : cet égalitarisme est un moindre mal. Si par contre la barrière entre les enseignants et les élèves est tombée sans que tombent celles entre les enseignants et leur hiérarchie, oui, il y a clairement un problème de positionnement de cette hiérarchie, en tant que représentante de l'employeur.

Les professeurs ont même parfois une salle à part où ils peuvent manger tranquilles... :missT2: Mais que fait le ministère pour régler ce problème ?

Wahlou a écrit:
Mouais m'enfin rappeler à certains profs qu'il existe des règles (oui, oui même pour eux...) et qu'ils ne doivent pas se croire tout permis, parce-qu'aux dernières nouvelles ce n'est pas un statut qui dispense de règles assez élémentaires (genre ne pas doubler dans la file à la cantine ou même mieux, tiens, payer son repas, ça semble logique pour certains mais alors pour d'autres ...)

Je dis ça parce que dans mon lycée, un professeur de maths s'est embrouillé avec la gestionnaire qui lui a refusé l'accès à la cantine, car n'ayant pas de quoi payer son repas (celui-ci s'en était offusqué au point de lui avoir parlé comme à du petit personnel en lui rappelant sa condition de "vulgaire gestionnaire") alors un petit rappel des règles ne peut pas faire de mal surtout quand on croit qu'être prof est un sacro-saint statut qui confère une immunité.

J'ai déjà pu, plusieurs fois, manger à crédit à la cantine. Ça s'appelle la confiance.

Pour la cantine, un ou deux repas de retard, ça peut passer...
quand certains en sont à beaucoup, mais beaucoup plus.... et ne viennent pas régulariser malgré les rappels "privés" et pas de demande de délai... la confiance est cassée..

Et chez nous, tout le monde fait la queue, y compris le proviseur.... personne n'a de coupe-file. Maintenant, le service est réparti, les classes montent selon un ordre pré-établi, on peut se caser derrière une classe et avant qu'une autre soit autorisée à aller au self.

En SVT il est parfois difficile de faire la queue vu qu'on doit parfois préparer les TP. Dans certains établissements très très petits ça ne poserait aucun problème. Mais dans de très gros lycées(style 2000 élèves), ce serait juste impossible surtout si on a qu'une heure pour manger. D'ailleurs, certains collègues mangent au laboratoire et je ferais la même chose si le temps d'attente est trop important

même dans des collèges par très grands faire la queue relève de la gageure si on veut pouvoir manger en un peu plus que 15 minutes. Les élèves ont une pause méridienne de 2h dans mon bahut mais avec mes deux réunions de synthèse hebdomadaires sur cette pause méridienne je me vois mal attendre patiemment. Alors oui, je demande aux élèves de pouvoir passer devant eux...shame on me...non, même pas

doubledecker a écrit:même dans des collèges par très grands faire la queue relève de la gageure si on veut pouvoir manger en un peu plus que 15 minutes. Les élèves ont une pause méridienne de 2h dans mon bahut mais avec mes deux réunions de synthèse hebdomadaires sur cette pause méridienne je me vois mal attendre patiemment. Alors oui, je demande aux élèves de pouvoir passer devant eux...shame on me...non, même pas

Dans le collège de mes globules, les élèves qui ont une activité d'intérêt public à midi ont une carte coupe-file.

Wahlou a écrit:Je dis ça parce que dans mon lycée, un professeur de maths s'est embrouillé avec la gestionnaire qui lui a refusé l'accès à la cantine, car n'ayant pas de quoi payer son repas (celui-ci s'en était offusqué au point de lui avoir parlé comme à du petit personnel [...])

Flute alors, quant ton assiette se met à parler, tu attends quand même de sa part un peu de respect.

archeboc a écrit:
Flute alors, quant ton assiette se met à parler, tu attends quand même de sa part un peu de respect.

En tout cas, la dernière fois que j'ai mis les pieds à la cantine, le repas ne m'a rien dit du tout …
Enfin ! N'oublions pas la devise du Munster (marche aussi avec les choux-fleurs de cantine): qui ne dit mot, qu'on sent !

Séance d'ICN (Informatique et Création Numérique) en seconde ce matin.
Après 6 mois de python+tortue, dialogue entre une élève et moi :
-  m'sieu ça veut dire quoi joto ?
- pardon ?
- oui, joto, c'est quoi ?
- grmmml, heu …  (in petto : WTF ?)
Je m'approche de son écran et je lis:

je vous le donne Émile:

Je pense que j'aurais eu meilleur compte de leur faire un numéro de claquettes depuis 6 mois …

Quand je pense que nous autres profs de maths devrons enseigner la programmation à TOUS les élèves de seconde à la rentrée prochaine …

VinZT a écrit:

archeboc a écrit:
Flute alors, quant ton assiette se met à parler, tu attends quand même de sa part un peu de respect.

En tout cas, la dernière fois que j'ai mis les pieds à la cantine, le repas ne m'a rien dit du tout …
Enfin ! N'oublions pas la devise du Munster (marche aussi avec les choux-fleurs de cantine): qui ne dit mot, qu'on sent !

Du Munster à la cantine? C'est une cantine de luxe !

VinZT a écrit:- oui, joto, c'est quoi ?

J'enseigne la programmation dans le supérieur. La dernière fois que j'ai parlé de GOTO à mes élèves, c'étaient avant l'an 2000, et pour leur demander de ne pas l'utiliser.

Par piiitiiiiéééé, s'il vous plait, ne parlez jamais de GOTO à vos élèves.

Faites des boucles, des appels récursifs, ce que vous voulez, mais pas de GOTO. Jamais.

Merci.

archeboc a écrit:

VinZT a écrit:- oui, joto, c'est quoi ?

J'enseigne la programmation dans le supérieur. La dernière fois que j'ai parlé de GOTO à mes élèves, c'étaient avant l'an 2000, et pour leur demander de ne pas l'utiliser.

Par piiitiiiiéééé, s'il vous plait, ne parlez jamais de GOTO à vos élèves.

Faites des boucles, des appels récursifs, ce que vous voulez, mais pas de GOTO. Jamais.

Merci.

C'était pas un goto de branchement (nanmého, chui pas dingue), mais une instruction de déplacement de la tortue … on a parfois de faire des déplacements en coordonnées absolues, plutôt que relatives.

Je tente de faire ma programmation de fin d'année (oui j'aime me faire du mal). POur un de mes groupes de 4eme, que j'ai le lundi, je cumule :
- 1er mai
- 8 mai
- 15 mai : intervention don du sang (j'accompagne )
- 22 mai : intervention sécurité routière (j'accompagne )
- 29 mai : collège au cinéma des 6eme (j'accompagne et mon cours de 4e saute :pleurs: )
- 05 juin : pentecote
- 12 juin : trop taaaaard ! les élèves viennent plus !
Bon bah, voilà voilà...ma programmation est faite.

titeprof a écrit:Je tente de faire ma programmation de fin d'année (oui j'aime me faire du mal). POur un de mes groupes de 4eme, que j'ai le lundi, je cumule :
- 1er mai
- 8 mai
- 15 mai :  intervention don du sang (j'accompagne   )
- 22 mai :  intervention sécurité routière (j'accompagne   )
- 29 mai : collège au cinéma des 6eme (j'accompagne et mon cours de 4e saute  :pleurs: )
- 05 juin : pentecote
- 12 juin : trop taaaaard ! les élèves viennent plus !  
Bon bah, voilà voilà...ma programmation est faite.

Ça , c'est du travail efficace, une programmation réalisée dans un temps record !

N'est ce pas? Le pire est qu'il me reste au moins 2 chapitres à faire pour boucler le programme et que je m'en contrefiche. Même pas honte ^^

titeprof a écrit:N'est ce pas? Le pire est qu'il me reste au moins 2 chapitres à faire pour boucler le programme et que je m'en contrefiche. Même pas honte ^^

Tu veux que je te parles du programme de 5e, de ce qu'on avait prévu et de ce qu'on va faire ? M'en fiche aussi, la plupart de ce qui saute concerne le DD, j'en sature.

Nita a écrit:Moi, il y a autre chose qui me dépasse.

Etant donné que que je suis pas un bateau, je n'ai pas de mâture - quant à la maturité, venant de quelqu'un qui a deux ans d'expérience, selon ses propres dires, et qui croit que "j'ai vu machin faire ci ou ça" est un "argument" sans faiblesse, je suis abasourdie.
Si dans ton établissement, le règlement "approuvé par tous" implique que tu gardes en classe les élèves perturbateurs, je ne vois pas là motif d'hallucination. Ah, mais si ! C'est toi, grand détenteur de l'expérience universelle et de la science infuse qu'on a repris, parce que tu te drapais dans ... ton statut de professeur. Et là, ça coince.

Sans doute parce-que ce règlement n'implique pas de garder des élèves perturbateurs (d'où ma plainte) mais ça tu le sais très bien, on va dire que tu noyais le poisson, faute de remarque intelligible à écrire.

Par ailleurs la situation que j'ai décrite plus haut ne constituait en rien un argument à ma remarque énoncée, loin de là, pour la simple et bonne raison que l'idée de base n'avait pas à être argumentée, respecter les règles c'est la première des choses à faire si l'on veut : d'une part montrer l'exemple et d'autre part être crédible.

Je n'ai jamais dit que toutes les règles devaient être les mêmes pour professeurs et élèves. Simplement il y'a des attitudes qui ne devraient même pas être considérées comme "règles" tant elles sont censées être acquises (du style ne pas manquer de respect aussi bien du côté élève que professeur) et malheureusement en ne respectant pas la queue à la cantine, on se rend coupable d'un manque de respect. Dans le fond il n'y a rien qui justifie ce manquement si ce n'est la sempiternelle croyance que vous inculquez à votre statut, et qui selon vous, légitime toutes les actions envers les élèves.

M'enfin bon, dès qu'on daigne faire redescendre le statut de professeur de son piédestal, vous perdez tout sens critique, ça cache un réel problème d'ego.

Je ne m'étendrai pas plus sur ces doléances, qui, à ne pas en douter tomberont dans les oreilles d'un sourd.

Il est bien normal de ne pas avoir à faire la queue au milieu des élèves à la restauration scolaire.
On est en plein délire là.

Et c'est moi qui ne suis pas intelligible... Une faute de langue par phrase...

C'est plus "perso" que "boulot" mais il fallait que j'en parle...
Aujourd'hui ma mère, instit à la retraite, a accompagné la classe de ma fille en sortie. Elle en est revenue assez atterrée.
C'est une classe où règne un bordel épouvantable, des tas de gosses qui ne s'intéressent à rien, un maître mou et désabusé qui a baissé les bras. Il a raconté que ma fille est "à part" "pas intégrée dans la classe" "souvent seule". Elle a "un fonctionnement différent".
Effectivement, ma fille lève le doigt avant de parler, prend à cœur ses devoirs, aime parler de musées et de livres, fignole ses cours pour avoir un écriture parfaite (et aime parfois coller des petits autocollants pour décorer).

Ma fille est "différente", et "isolée dans sa classe".

Voilà. J'hallucine, et je suis désespérée.

Hier, alors que je venais chercher mes élèves dans la cour, l'un d'entre eux me sort "Bonjour Thomas !", l'air de rien en m'expliquant ensuite que c'était un pari... J'étais tellement sur les fesses... Je lui ai clairement dit que je n'étais pas son pote.

Fesseur Pro a écrit:Il est bien normal de ne pas avoir à faire la queue au milieu des élèves à la restauration scolaire.

Encore heureux...