- ysabelDevin
Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
Les corrections qui me sortent me sortent des yeux depuis toujours me sont devenues totalement insupportables et chaque copie à corriger est un nouvel Everest à gravir :lol: :lol: ! Plus sérieusement, j'aimerais avoir un vrai WE de temps en temps.
Pour couronner le tout, le peu de perspectives, d'amélioration du quotidien et les salaires qui restent ridiculement bas viennent compléter un tableau déjà bien morose.
Et j'en ai encore pour au moins 20 ans ! Arghhhhh !!!
C'est bien, tu as écrit ce que je pense.
- PointàlaligneExpert
sifi a écrit:Jusqu'à il y a 2/3 ans, je vous aurai répondu avec enthousiasme que j'adorais mon métier, que c'était une vocation et que je n'avais aucun regret. (2/3 ans...vous voyez de quoi je parle?)
Depuis, et j'en veux beaucoup à l'EN, ma vocation s'est beaucoup émoussée, et je ne me vois pas faire toute ma carrière comme ça: je réfléchis à des changements. Cela n'a rien à voir avec les élèves: j'aime toujours être en cours, j'aime toujours enseigner, mais... tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
Bien vu...
Les élèves, enseigner, préparer, et même la discipline :
La réforme, l'administration, la réunionnite, la perte de sens, avez-vous validé des compétences ce trimestre, pourquoi ne travaillez-vous pas en ilôts, il faut vous déprendre de la note, on ne va tout de même pas réunir un conseil de discipline pour ça, qu'avez-vous préparé pour les portes ouvertes, comment évaluerez-vous cet EPI, l'élève n'a besoin de savoir que la 3e personne du singulier, nous ferons une réunion collégiale pour valider les compétences... :
- CisilHabitué du forum
Pointàlaligne a écrit:sifi a écrit:Jusqu'à il y a 2/3 ans, je vous aurai répondu avec enthousiasme que j'adorais mon métier, que c'était une vocation et que je n'avais aucun regret. (2/3 ans...vous voyez de quoi je parle?)
Depuis, et j'en veux beaucoup à l'EN, ma vocation s'est beaucoup émoussée, et je ne me vois pas faire toute ma carrière comme ça: je réfléchis à des changements. Cela n'a rien à voir avec les élèves: j'aime toujours être en cours, j'aime toujours enseigner, mais... tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
Bien vu...
Les élèves, enseigner, préparer, et même la discipline :
La réforme, l'administration, la réunionnite, la perte de sens, avez-vous validé des compétences ce trimestre, pourquoi ne travaillez-vous pas en ilôts, il faut vous déprendre de la note, on ne va tout de même pas réunir un conseil de discipline pour ça, qu'avez-vous préparé pour les portes ouvertes, comment évaluerez-vous cet EPI, l'élève n'a besoin de savoir que la 3e personne du singulier, nous ferons une réunion collégiale pour valider les compétences... :
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
_________________
"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- LefterisEsprit sacré
On ne dit plus "réunion", pour ne pas braquer les enseignants avec le mot qui fâche, mais "temps d'échange".Cisil a écrit:
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:On ne dit plus "réunion", pour ne pas braquer les enseignants avec le mot qui fâche, mais "temps d'échange".Cisil a écrit:
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
Mais on peut échanger par mail non ? :diable:
- PointàlaligneExpert
:aaq: je pense souvent à La Sécurité de l'emploi et aux Fatals Picards...
et aussi à Voutch :
et aussi à Voutch :
- CisilHabitué du forum
Il y a même les Espe pour ça : dans celui de mon académie, il existe des "Café ESPE : temps d'échange et de partage autour d'un café, où les étudiants ont la possibilité de présenter leur projet et solliciter de l'aide" :blague:
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Vous résumez parfaitement ma pensée : ce métier, sans le monstre EN, ses lubies et ses courroies de transmission, ce serait le bonheur !Cisil a écrit:Pointàlaligne a écrit:sifi a écrit:Jusqu'à il y a 2/3 ans, je vous aurai répondu avec enthousiasme que j'adorais mon métier, que c'était une vocation et que je n'avais aucun regret. (2/3 ans...vous voyez de quoi je parle?)
Depuis, et j'en veux beaucoup à l'EN, ma vocation s'est beaucoup émoussée, et je ne me vois pas faire toute ma carrière comme ça: je réfléchis à des changements. Cela n'a rien à voir avec les élèves: j'aime toujours être en cours, j'aime toujours enseigner, mais... tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
Bien vu...
Les élèves, enseigner, préparer, et même la discipline :
La réforme, l'administration, la réunionnite, la perte de sens, avez-vous validé des compétences ce trimestre, pourquoi ne travaillez-vous pas en ilôts, il faut vous déprendre de la note, on ne va tout de même pas réunir un conseil de discipline pour ça, qu'avez-vous préparé pour les portes ouvertes, comment évaluerez-vous cet EPI, l'élève n'a besoin de savoir que la 3e personne du singulier, nous ferons une réunion collégiale pour valider les compétences... :
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
Et Sifi, je suis tout à fait raccord avec toi sur le timing : les deux dernières années ont eu raison de mon enthousiasme ... le problème, c'est qu'il en reste encore beaucoup à faire ... donc moi aussi, je me pose des questions :blague:
- MalagaModérateur
Pointàlaligne a écrit::aaq: je pense souvent à La Sécurité de l'emploi et aux Fatals Picards...
et aussi à Voutch :
J'aime beaucoup ce dessin !! Il est (malheureusement) très juste.
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- MiewHabitué du forum
Alors pour ma part, hier, j'ai eu droit à un véritable procès de la part de mes élèves. Au départ, j'avais décidé de faire un temps de vie de classe parce que leur attitude récente me dérangeait (et en tant que PP, il y avait des remarques générales à faire). Les élèves ont voulu remettre en cause ma légitimité, avec des questions posées avec un air arrogant du genre "Et comment se fait-il que dans tel cours ce soit calme ?".
J'ai rarement vu des élèves aussi désagréables et imbus de leur personne. Ces élèves sont incapables de se remettre en question : depuis le début de l'année, tout est de la faute des profs ! Les collègues ont été choqués par ce que j'ai raconté, et je suis en train de préparer un rapport d'incident (un élève est allé trop loin dans ses propos. J'ai d'ailleurs envoyé un mail aux parents qui vont dans mon sens).
Alors dans ces moments-là, difficile de prendre du plaisir... Mais il est important de prendre du recul et de se dire qu'à la maison, c'est une autre vie ! Heureusement, je me dis que j'ai aussi d'autres classes assez sympathiques, parfois des élèves sont heureux de venir en cours, aiment mon cours de français... Certains élèves restent parfois à la fin du cours quelques minutes en fin de journée...
Alors je relativise. J'aime mon métier mais si je sens que les problèmes avec les élèves, les parents ou l'administration nuisent à mon bonheur personnel, j'envisagerai sérieusement une reconversion pour me préserver.
J'ai rarement vu des élèves aussi désagréables et imbus de leur personne. Ces élèves sont incapables de se remettre en question : depuis le début de l'année, tout est de la faute des profs ! Les collègues ont été choqués par ce que j'ai raconté, et je suis en train de préparer un rapport d'incident (un élève est allé trop loin dans ses propos. J'ai d'ailleurs envoyé un mail aux parents qui vont dans mon sens).
Alors dans ces moments-là, difficile de prendre du plaisir... Mais il est important de prendre du recul et de se dire qu'à la maison, c'est une autre vie ! Heureusement, je me dis que j'ai aussi d'autres classes assez sympathiques, parfois des élèves sont heureux de venir en cours, aiment mon cours de français... Certains élèves restent parfois à la fin du cours quelques minutes en fin de journée...
Alors je relativise. J'aime mon métier mais si je sens que les problèmes avec les élèves, les parents ou l'administration nuisent à mon bonheur personnel, j'envisagerai sérieusement une reconversion pour me préserver.
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- MiewHabitué du forum
gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:On ne dit plus "réunion", pour ne pas braquer les enseignants avec le mot qui fâche, mais "temps d'échange".Cisil a écrit:
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
Mais on peut échanger par mail non ? :diable:
Ah oui, dans mon établissement, nous y avons déjà eu droit aussi...
Nous avons aussi un temps de "concertation" en français (et dans les autres matières aussi, mais sur d'autres créneaux) fléché dans l'EDT mais que nous ne faisons qu'en cas de réel besoin.
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- JaneMonarque
sand a écrit:Voilà, maintenant que tu le dis Jane, ça me revient...Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
:aaq:
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- LeodaganFidèle du forum
Lefteris a écrit:On ne dit plus "réunion", pour ne pas braquer les enseignants avec le mot qui fâche, mais "temps d'échange".Cisil a écrit:
Et une réunion pour planifier les futures réunions... (librement inspiré des Fatals Picards : https://www.youtube.com/watch?v=LZPT5_k5Al4)
( Extrait : "Les directives du ministère - Nous imposent d'faire des réunions plus régulières - On en fait même pour planifier les prochaines réunions -Ou pour décider de c'qu'on peut donner sans risques comme sanctions - Car fini les notes, de temps en temps- Faut juste leur envoyer des sms d'encouragement")
Et rigolez pas, on en a eu une comme ça avant les vacances :|
Temps d'échange, concertation, table-ronde, conseil de coordination, mutualisation...
- ZazkFidèle du forum
La chansons des Fatals Picards date déjà de 2007... et on s'y retrouve de plus en plus...
- macassaNiveau 7
Bonjour,
ce topic m'intéresse car je constate que je n'ai plus de plaisir à exercer ce métier dans les conditions actuelles.
Professeur de lycée pro dans le tertiaire dans un établissement totalement laxiste où il ne faut pas faire de vagues et " garder" les élèves, je sais que je ne tiendrai pas et que je ferai tout pour quitter l'EN.
je dois former des élèves pour des métiers qu'ils n'exerceront pas car ils n'ont ni le profil ni la volonté ni le minimum de savoir-être pour occuper un poste dans le tertiaire !!
Déjà qu'on a du mal à les placer pour des stages !!
Avec mes collègues, on a le même sentiment, on fait le même constant : notre métier consiste à garder des jeunes dans un environnement bruyant....ce ne sont plus des élèves, la plupart vienne pour passer le temps, s'amuser, ne travaille pas, de toute façon ils n'ont pas le niveau minimum pour comprendre des consignes simples en français....A part 4 ou 5 élèves méritants et adorables, les 2/3 de ma classe ne font rien à part nous pourrir la vie.
De plus , la direction et les inspecteurs ne veulent pas voir la réalité en face, n'ont aucune solution, donc c'est pas prêt de s'arranger dans mon établissement.
Je reprends demain mais je me demande ce que je reprends...comment trouver la motivation...autour de moi, de plus en plus de collègues en arrêt ou totalement soumis et attendent l'heure de cours passe....
Pour l’instant, j'arrive encore à prendre du recul, je me répète que ce n'est qu'un travail, ma vie privée est très riche mais tout de même, comment tenir si ce métier ne devient que " alimentaire" ??
ce topic m'intéresse car je constate que je n'ai plus de plaisir à exercer ce métier dans les conditions actuelles.
Professeur de lycée pro dans le tertiaire dans un établissement totalement laxiste où il ne faut pas faire de vagues et " garder" les élèves, je sais que je ne tiendrai pas et que je ferai tout pour quitter l'EN.
je dois former des élèves pour des métiers qu'ils n'exerceront pas car ils n'ont ni le profil ni la volonté ni le minimum de savoir-être pour occuper un poste dans le tertiaire !!
Déjà qu'on a du mal à les placer pour des stages !!
Avec mes collègues, on a le même sentiment, on fait le même constant : notre métier consiste à garder des jeunes dans un environnement bruyant....ce ne sont plus des élèves, la plupart vienne pour passer le temps, s'amuser, ne travaille pas, de toute façon ils n'ont pas le niveau minimum pour comprendre des consignes simples en français....A part 4 ou 5 élèves méritants et adorables, les 2/3 de ma classe ne font rien à part nous pourrir la vie.
De plus , la direction et les inspecteurs ne veulent pas voir la réalité en face, n'ont aucune solution, donc c'est pas prêt de s'arranger dans mon établissement.
Je reprends demain mais je me demande ce que je reprends...comment trouver la motivation...autour de moi, de plus en plus de collègues en arrêt ou totalement soumis et attendent l'heure de cours passe....
Pour l’instant, j'arrive encore à prendre du recul, je me répète que ce n'est qu'un travail, ma vie privée est très riche mais tout de même, comment tenir si ce métier ne devient que " alimentaire" ??
- artemis71Niveau 6
Pour être brève, ma réponse est clairement "non" et ma journée du 1er mai est gâchée par l'idée que je retourner demain au bahut. Je suis à deux doigts de demander un dispo.
- artemis71Niveau 6
Mes excuses pour la faute de frappe : "par l'idée que je dois retourner demain au bahut...
- Thalia de GMédiateur
Il existe le bouton "Éditer" en haut à droite.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- sylvie57Fidèle du forum
Oui!
Après quelques années d'errance (mariage, enfants...), j'ai décidé de reprendre mes études (L2 Anglais) pour faire ENFIN ce que je voulais lorsque j'ai eu mon bac.J'ai donc fait ma L2,ma L3 et mes 2 années de Master par correspondance et en même temps que le Master , j'ai tenté le CAPES ( décroché à la 2de tentative).Je suis donc en poste (ESF) depuis septembre et cela me plait énormément.Je suis peut-être candide mais ENSEIGNER ,FAIRE DÉCOUVRIR ET AIMER ma matière est quelque chose de prenant et d'enrichissant!
Après avoir été pendant des années mère au foyer puis femme de ménage, je vois les choses différemment.Le métier d'enseignant est encore respecté et valorisant, croyez-moi!
Pour l'instant, je vais au travail avec enthousiasme et plaisir.C'est déjà plus que je n'en ai jamais eu!!!
Après quelques années d'errance (mariage, enfants...), j'ai décidé de reprendre mes études (L2 Anglais) pour faire ENFIN ce que je voulais lorsque j'ai eu mon bac.J'ai donc fait ma L2,ma L3 et mes 2 années de Master par correspondance et en même temps que le Master , j'ai tenté le CAPES ( décroché à la 2de tentative).Je suis donc en poste (ESF) depuis septembre et cela me plait énormément.Je suis peut-être candide mais ENSEIGNER ,FAIRE DÉCOUVRIR ET AIMER ma matière est quelque chose de prenant et d'enrichissant!
Après avoir été pendant des années mère au foyer puis femme de ménage, je vois les choses différemment.Le métier d'enseignant est encore respecté et valorisant, croyez-moi!
Pour l'instant, je vais au travail avec enthousiasme et plaisir.C'est déjà plus que je n'en ai jamais eu!!!
- Saladin04Niveau 5
Bonjour,
J'enseigne depuis 2001. Je ne prends plus de plaisir à exercer mon métier pour plusieurs raisons :
-Le pouvoir trop important donné aux parents qui n'hésitent pas à contester la sanction justifiée donnée par un professeur à un élève qui n'aurait pas fait son travail à plusieurs reprises...On doit se justifier quelquefois dans le bureau du chef d'établissement.
-La politique de management de certains chefs d'établissements qui appliquent l'adage " diviser pour mieux régner ".
-L'individualisme "carriériste" chez certains enseignants prêts à écraser leurs collèges afin d'avoir les faveurs du chef d'établissement....
-L'image négative au sein de la société. Par exemple, dans la cité HLM où j'ai grandi, on respecte plus le dealer qui fascine les jeunes avec sa voiture à 25 000 euros que moi, le prof, à qui on dit souvent " ça va, pas trop fatigué, bientôt les vacances " !!!
-Les propos " xénophobes" que j'entends en EMC de certains enfants vivant en milieu rural qui n'ont aucun voisin issu de l'immigration, qui reprennent sans réfléchir les propos " BFMisés " de leurs parents.
J'enseigne depuis 2001. Je ne prends plus de plaisir à exercer mon métier pour plusieurs raisons :
-Le pouvoir trop important donné aux parents qui n'hésitent pas à contester la sanction justifiée donnée par un professeur à un élève qui n'aurait pas fait son travail à plusieurs reprises...On doit se justifier quelquefois dans le bureau du chef d'établissement.
-La politique de management de certains chefs d'établissements qui appliquent l'adage " diviser pour mieux régner ".
-L'individualisme "carriériste" chez certains enseignants prêts à écraser leurs collèges afin d'avoir les faveurs du chef d'établissement....
-L'image négative au sein de la société. Par exemple, dans la cité HLM où j'ai grandi, on respecte plus le dealer qui fascine les jeunes avec sa voiture à 25 000 euros que moi, le prof, à qui on dit souvent " ça va, pas trop fatigué, bientôt les vacances " !!!
-Les propos " xénophobes" que j'entends en EMC de certains enfants vivant en milieu rural qui n'ont aucun voisin issu de l'immigration, qui reprennent sans réfléchir les propos " BFMisés " de leurs parents.
- User24373Neoprof expérimenté
OUIIIII !
C'est un réel plaisir d'être en classe avec les élèves, de donner mon travail et de m'assurer qu'il soit bien reçu.
Ce que je préfère, c'est préparer mes cours, avec une nette préférence pour la partie lecture : choisir un texte qui leur parlera, les fera réfléchir.
Bon, cette partie "plaisir" n'existe généralement qu'après une période "bataille" au cours de laquelle je m'épuise à faire en sorte qu'ils soient respectueux, c'es-à-dire attentifs, du travail fait ensemble.
Avec certaines classes, certains élèves, cette partie est plus ou moins longue et c'est assez désespérant, par moment, de constater que je suis seule face à eux.
Mais je sais qu'en ne lâchant rien, j'arrive à faire en sorte que ce soit beau !
A côté de ça, je n'ai aucun scrupule à ne pas assister à une réunion, à dire "non" à la direction, aux collègues quand quelque chose ne me convient pas. Cela finira par me jouer des tours, mais pour l'instant ça va.
C'est un réel plaisir d'être en classe avec les élèves, de donner mon travail et de m'assurer qu'il soit bien reçu.
Ce que je préfère, c'est préparer mes cours, avec une nette préférence pour la partie lecture : choisir un texte qui leur parlera, les fera réfléchir.
Bon, cette partie "plaisir" n'existe généralement qu'après une période "bataille" au cours de laquelle je m'épuise à faire en sorte qu'ils soient respectueux, c'es-à-dire attentifs, du travail fait ensemble.
Avec certaines classes, certains élèves, cette partie est plus ou moins longue et c'est assez désespérant, par moment, de constater que je suis seule face à eux.
Mais je sais qu'en ne lâchant rien, j'arrive à faire en sorte que ce soit beau !
A côté de ça, je n'ai aucun scrupule à ne pas assister à une réunion, à dire "non" à la direction, aux collègues quand quelque chose ne me convient pas. Cela finira par me jouer des tours, mais pour l'instant ça va.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Comme je te comprends ! Il y a quelques temps, en tant que PP de 3ème, j'ai été en stage dans le grand bahut voisin pour découvrir les différentes filières pro. Ca m'interessait aussi de rencontrr des collègues de lycée pro qu'on n'a jamais l'occasion de voir quand on est en collège. Autant, pour ce qui était des filières industrielles, j'ai été agréablement surprise, autant pour les filières tertiaires, avec mon collègue, on a complètement halluciné !macassa a écrit:Bonjour,
ce topic m'intéresse car je constate que je n'ai plus de plaisir à exercer ce métier dans les conditions actuelles.
Professeur de lycée pro dans le tertiaire dans un établissement totalement laxiste où il ne faut pas faire de vagues et " garder" les élèves, je sais que je ne tiendrai pas et que je ferai tout pour quitter l'EN.
je dois former des élèves pour des métiers qu'ils n'exerceront pas car ils n'ont ni le profil ni la volonté ni le minimum de savoir-être pour occuper un poste dans le tertiaire !!
Déjà qu'on a du mal à les placer pour des stages !!
Avec mes collègues, on a le même sentiment, on fait le même constant : notre métier consiste à garder des jeunes dans un environnement bruyant....ce ne sont plus des élèves, la plupart vienne pour passer le temps, s'amuser, ne travaille pas, de toute façon ils n'ont pas le niveau minimum pour comprendre des consignes simples en français....A part 4 ou 5 élèves méritants et adorables, les 2/3 de ma classe ne font rien à part nous pourrir la vie.
De plus , la direction et les inspecteurs ne veulent pas voir la réalité en face, n'ont aucune solution, donc c'est pas prêt de s'arranger dans mon établissement.
Je reprends demain mais je me demande ce que je reprends...comment trouver la motivation...autour de moi, de plus en plus de collègues en arrêt ou totalement soumis et attendent l'heure de cours passe....
Pour l’instant, j'arrive encore à prendre du recul, je me répète que ce n'est qu'un travail, ma vie privée est très riche mais tout de même, comment tenir si ce métier ne devient que " alimentaire" ??
Le cours auquel on a assisté (des term bac pro GA, un cours de compta, si j'ai bien compris) était juste après la récrée et on avait été accompagné par l'adjoint au cde. Et bien l'arrivée de ces demoiselles s'est échelonnée sur plus de 20 min après le début du cours, avec entrée en gloussant, le sac au creux du bras, le portable dans une main et la chupa chup dans l'autre, sans un mot d'excuse, sans aucune remarque de l'adjoint, qui n'a évidemment pas appuyé les remarques désapprobatrices de la collègue... et le cours a été tout à l'avenant (bien que visiblement très préparée par la collègue) .. . Nous avons longuement discuté avec elle à la fin de l'heure (sans l'adjoint, bien vite reparti) et ce qu'elle nous a dit reflète mot pour mot ton témoignage : elle était épuisée, démoralisée et culpabilisait beaucoup sur son manque croissant de motivation. Nous l'avons simplement écoutée, mais visiblement pour elle c'était déjà énorme, c'est dire l'indifférence de la hiérarchie ! Je suis vraiment admirative : je ne suis pas du tout sûre que je ne craquerais pas dans une telle situation, vous avez tous beaucoup de mérite et le sort qu'on vous réserve, en ne vous apportant ni aide, ni soutien, est tout simplement honteux. Tu as toute mon amitié et mon admiration pour ton courage ! Et n'hésite pas à te casser de là si tu trouves autres chose !
- macassaNiveau 7
Agrippina furiosa a écrit:Comme je te comprends ! Il y a quelques temps, en tant que PP de 3ème, j'ai été en stage dans le grand bahut voisin pour découvrir les différentes filières pro. Ca m'interessait aussi de rencontrr des collègues de lycée pro qu'on n'a jamais l'occasion de voir quand on est en collège. Autant, pour ce qui était des filières industrielles, j'ai été agréablement surprise, autant pour les filières tertiaires, avec mon collègue, on a complètement halluciné !
Le cours auquel on a assisté (des term bac pro GA, un cours de compta, si j'ai bien compris) était juste après la récrée et on avait été accompagné par l'adjoint au cde. Et bien l'arrivée de ces demoiselles s'est échelonnée sur plus de 20 min après le début du cours, avec entrée en gloussant, le sac au creux du bras, le portable dans une main et la chupa chup dans l'autre, sans un mot d'excuse, sans aucune remarque de l'adjoint, qui n'a évidemment pas appuyé les remarques désapprobatrices de la collègue... et le cours a été tout à l'avenant (bien que visiblement très préparée par la collègue) .. . Nous avons longuement discuté avec elle à la fin de l'heure (sans l'adjoint, bien vite reparti) et ce qu'elle nous a dit reflète mot pour mot ton témoignage : elle était épuisée, démoralisée et culpabilisait beaucoup sur son manque croissant de motivation. Nous l'avons simplement écoutée, mais visiblement pour elle c'était déjà énorme, c'est dire l'indifférence de la hiérarchie ! Je suis vraiment admirative : je ne suis pas du tout sûre que je ne craquerais pas dans une telle situation, vous avez tous beaucoup de mérite et le sort qu'on vous réserve, en ne vous apportant ni aide, ni soutien, est tout simplement honteux. Tu as toute mon amitié et mon admiration pour ton courage ! Et n'hésite pas à te casser de là si tu trouves autres chose !
Merci pour ce message réconfortant...je suis consciente que je ne suis pas la seule dans ce cas mais force est de constater que la " formation professionnelle publique pour les métiers du tertiaire" n'est que de la poudre aux yeux vu l'évolution de ces métiers et la concurrence de la formation privée.
- RostovNiveau 5
Je dirais qu'en 3 ans l'EN a a peu près détruit toute la vocation que je portais quand je suis arrivé dans le métier.
Mes mutations atroces ont eu peu à peu raison de mon enthousiasme et de ma santé.
Mes mutations atroces ont eu peu à peu raison de mon enthousiasme et de ma santé.
- leskhalNiveau 9
Comme beaucoup, de rares instants de plaisir quand on arrive à faire passer une idée nouvelle, mais quel gâchis de temps et d'énergie pour une majorité d'élèves qui ne savent rien et se complaisent dans leurs lacunes !
On travaille pour une demi-douzaine sur 36, les autres sont des touristes bavards.
Et l'administration nous pourrit le boulot et nous infantilise.
Le plaisir est vraiment limité. Il faut une vie en dehors du bahut pour supporter l'éducation nationale en faillite, et l'argent qui tombe à la fin du mois.
On travaille pour une demi-douzaine sur 36, les autres sont des touristes bavards.
Et l'administration nous pourrit le boulot et nous infantilise.
Le plaisir est vraiment limité. Il faut une vie en dehors du bahut pour supporter l'éducation nationale en faillite, et l'argent qui tombe à la fin du mois.
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