- Mcready1Fidèle du forum
Oui. J'ai la chance d'être dans un établissement calme. Les élèves, faute d'être très travailleurs, sont sympas et l'équipe est vraiment très bien (très bonne entente en salle des profs).
C'est une cité scolaire : du côté lycée, depuis que j'y suis, ça s'est toujours bien passé et, une fois n'est pas coutume, les deux classes de 3ème que j'ai sont vraiment bien (c'était un peu moins les cas ces trois dernières années, même si ça restait supportable).
C'est une cité scolaire : du côté lycée, depuis que j'y suis, ça s'est toujours bien passé et, une fois n'est pas coutume, les deux classes de 3ème que j'ai sont vraiment bien (c'était un peu moins les cas ces trois dernières années, même si ça restait supportable).
- sifiÉrudit
Jusqu'à il y a 2/3 ans, je vous aurai répondu avec enthousiasme que j'adorais mon métier, que c'était une vocation et que je n'avais aucun regret. (2/3 ans...vous voyez de quoi je parle?)
Depuis, et j'en veux beaucoup à l'EN, ma vocation s'est beaucoup émoussée, et je ne me vois pas faire toute ma carrière comme ça: je réfléchis à des changements. Cela n'a rien à voir avec les élèves: j'aime toujours être en cours, j'aime toujours enseigner, mais... tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
Depuis, et j'en veux beaucoup à l'EN, ma vocation s'est beaucoup émoussée, et je ne me vois pas faire toute ma carrière comme ça: je réfléchis à des changements. Cela n'a rien à voir avec les élèves: j'aime toujours être en cours, j'aime toujours enseigner, mais... tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
- nuagesGrand sage
Non, plus maintenant. J'espère donc arrêter l'an prochain.
- User21929Expert
Ca va être beau sous Le Pen...dita a écrit: On n'est pas là pour se faire plaisir, mais pour obéir aux directives officielles.
- LefterisEsprit sacré
C'est effectivement ce qu'il y a peut-être de pire , cette perte de sens du métier (et du métier tout court dans le cas de certaines matières sacrifiées...) au profit d'une espèce de machine managériale où l'important est d'appliquer des procédures, de jacasser à l'infini.sifi a écrit: [...] tout ce qu'il y a autour, ces consignes iniques, ces heures invraisemblables passées en réunions en tous genres, et tout le reste m'épuise.
J'ai l'impression que la priorité de notre métier n'est plus d'enseigner, mais de nous plier aux lubies de gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.
Mais c'est à mettre en lien avec les conditions de travail et leur dégradation, car cela procède d'un refus d'agir, de remettre au centre l'acte d'instruire : on passe ainsi à de faux remèdes à partir de faux diagnostics.
C'est à mettre en lien aussi avec les futures dégradations statutaires, car celles-ci ont pour but évident de faire plier les enseignants, de leur faire peur, de les faire avancer, sous la contrainte, dans le sens voulu, au besoin de manière en permanence contradictoire et sans considération pour les savoirs.
Tout se tient, on ne peut pas isoler les problèmes qui ont conduit à la situation où se trouve l'EN et continuent à l'aggraver.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ChocolatGuide spirituel
Whypee a écrit:Ca va être beau sous Le Pen...dita a écrit: On n'est pas là pour se faire plaisir, mais pour obéir aux directives officielles.
À mon avis c'était de l'humour
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- User21929Expert
J'espère, car moi aussiChocolat a écrit:Whypee a écrit:Ca va être beau sous Le Pen...dita a écrit: On n'est pas là pour se faire plaisir, mais pour obéir aux directives officielles.
À mon avis c'était de l'humour
- gnafron2004Grand sage
Bon ben arrêtez l'humour l'heure est grave!
- Spoiler:
- JaneBNeoprof expérimenté
nuages a écrit:Non, plus maintenant. J'espère donc arrêter l'an prochain.
Tu tentes une reconversion, Nuages ?
- nuagesGrand sage
Jane, il ne me reste que quelques années à faire dans l'Education Nationale ...que j'envisage de ne pas faire... pour faire autre chose de ma vie! (c'est encore flou mais j'ai mis de l'argent de côté pour m'organiser). J'enseigne depuis assez longtemps, d'où cette lassitude et le constat décevant d'une dégradation assez générale des conditions d'exercice du métier .
- JaneBNeoprof expérimenté
Je te comprends! Je rêverais de pouvoir faire pareil ...
- VerduretteModérateur
Sur ce plan je fais les montagnes russes. J'aime vraiment mon métier, mais je ne supporte plus l'hypocrisie du système, et notamment la gestion des élèves en grande difficulté et celle des parents à qui on a donné un pouvoir totalement excessif.
Je rejoins totalement Sifi. Et si je n'avais pas à financer dans les prochaines années les études de Fille n°3 qui passe le bac l'année prochaine, je tenterais bien une nouvelle reconversion.
Je rejoins totalement Sifi. Et si je n'avais pas à financer dans les prochaines années les études de Fille n°3 qui passe le bac l'année prochaine, je tenterais bien une nouvelle reconversion.
- CisilHabitué du forum
De moins en moins. J'aime mon métier, j'ai la chance de bosser dans un établissement plutôt tranquille, pas loin de chez moi, avec des élèves et des collègues sympas, je n'y vais pas à reculons, mais le coeur n'y est plus vraiment.
Comme Nuages, il me reste peu d'années à faire, j'aimerais bien passer à autre chose, mais comme Verdurette, il y a les études des enfants à financer (j'en ai trois dans le supérieur, et ils n'ont pas pris l'option courte !), alors je continue, en espérant retrouver la petite étincelle du début de carrière...
Comme Nuages, il me reste peu d'années à faire, j'aimerais bien passer à autre chose, mais comme Verdurette, il y a les études des enfants à financer (j'en ai trois dans le supérieur, et ils n'ont pas pris l'option courte !), alors je continue, en espérant retrouver la petite étincelle du début de carrière...
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- sandGuide spirituel
Ca me plaît, oui. C'est parfois difficile, mais c'est le métier que j'ai choisi et je ne le regrette pas.
- LefterisEsprit sacré
La question que je me pose est : "Ai-je encore un métier ?". Un travail, plutôt. Tout ce pourquoi je l'ai fait , même si ce n'était pas une "vocation", a disparu ou est en train de disparaître. Les matières tout d'abord, saccagées ; la liberté et la créativité, sans cesses remises en cause ; l'acte de transmettre remplacé par un travail notarial de paperasses, de formalisme ; la tranquillité d'esprit battue en brèche par des techniques managériales toujours plus intrusives ; le service public transformé en service à la personne, et des situations conflictuelles à tous les niveaux. Et j'en passe...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ditaNeoprof expérimenté
"We want information information information ..."
"Who are you ?"
"The new number two."
"Who is number one ?"
"You are number 6."
"I'm not a number, I'm a free man".
Quel beau Village. ( Et beau solo pour la Demoiselle de fer).
"Who are you ?"
"The new number two."
"Who is number one ?"
"You are number 6."
"I'm not a number, I'm a free man".
Quel beau Village. ( Et beau solo pour la Demoiselle de fer).
- gauvain31Empereur
Le métier en lui-même, oui je l'aime. Peu importe le niveau des élèves pourvu qu'il y ait un minimum de travail, de participation et d'intérêt
En tant que TZR , je me retrouve avec des situations d'établissement fort différentes qui me permettent de relativiser, mais globalement j'estime être privilégié dans les affectations que l'on me donne et j'ai conscience de la chance que j'ai malgré cette année une affectation dans un lycée qui aurait mérité le label ZEP pour les classes de Seconde....
Ce que je ne supporte pas et heureusement c'est rare, c'est la mauvaise éducation donnée à certains de ses élèves et le comportement de certains de leur parents laxistes.C'est la première fois cette année que "j'engueule" certains parents au téléphone tellement les carences éducatives sont prégnantes. Comme Verdurette l'hypocrisie du système m'est devenue désormais insupportable. Je sèche désormais systématiquement les conseils de classe de 3ème trimestre lorsque je suis affecté en collège; pour la classe de Seconde j'ai encore un poids dans le passage en 1ère S-SVT. Le jour où je ne l'aurai plus, je ferai la même chose. On est payé pour aller à des conseils de classe, pas pour aller à des réunions d'information pour enseignants pour savoir ce qu'ont décidé les parents et le CDE. J'en ai marre de voir des élèves de Seconde qui ont un niveau tellement bas qu'on sait qu'il n'y arriveront pas. J'en veux à ce système qui maltraite les élèves: car oui, lorsqu'on fait passer un élève de 3ème avec 6.5 de moyenne générale(et qui n'a pas le DNB) en 2ndeGT, c'est de la maltraitance, c'est ce que j'ai dit à la CPE... et l'EN mériterait qu'on la poursuive en justice pour ce qu'elle fait. Il n'y a plus aucune réflexion sur l'orientation, puisque le but clairement affiché est de faire des économies.
C'est ce genre de chose qui peut faire que petit à petit la motivation s'érode comme un bâteau qui rouillerait petit à petit avec les années lorsque les vagues salées frappent sur la coque. Lorsqu'il y a une telle déchéance morale de certains adultes qui confondent bienveillance et complaisance (par lâcheté ou intérêt), il est normal que la motivation s'en aille au bout de quelques années. Et avant tout déchéance morale des haut fonctionnaires de la rue de Grenelle qui ont malgré tout préserver leur mioche de la réforme des collèges en maintenant les classes bi-langue à Paris....
L'avantage d'être TZR est justement qu'il y a encore des établissements où tout se passe bien , des collègues et des CDE formidable qui vous reboostent et vous font aimer ce métier.
Mais pour combien de temps encore ? J'ai peur qu'avec le temps il y ait des recrutements massifs de CDE comme celle de tiptop77 qui est l'incarnation même de toutes les dérives morales du système. On est entrain de vivre depuis 2010 un grand basculement qui n'est pas terminé où on passe d'une école républicaine émancipatrice et exigeante pour tous à une école qui ne fait que s’accommoder des inégalités et pire qui les entretient ou les aggrave par baisse drastique des horaires disciplinaires et par une autonomie accrue des établissements (je vois les différences de traitement de ma matière en fonction des lycées). Avec cette réforme du collège on vivra un "apartheid pédagogique" dans lequel seuls les enfants des bons quartier auront droit à l'exigence et à la rigueur. Il y a de quoi dégoûter les plus motivés qui rentrent dans ce métier. On se dirige vers ce qui se passe aux Etats-Unis ou en Australie, je suis d'accord avec Lefteris.
Mais bon, pour l'instant je tiens le coup: je maintiens mes exigences, je travaille le contenu et je vais à un rythme que me propose l'horaire hebdomadaire? Je refuserai toujours de faire du zapping comme on nous le demande. Je ne fais que le programme. Point
En tant que TZR , je me retrouve avec des situations d'établissement fort différentes qui me permettent de relativiser, mais globalement j'estime être privilégié dans les affectations que l'on me donne et j'ai conscience de la chance que j'ai malgré cette année une affectation dans un lycée qui aurait mérité le label ZEP pour les classes de Seconde....
Ce que je ne supporte pas et heureusement c'est rare, c'est la mauvaise éducation donnée à certains de ses élèves et le comportement de certains de leur parents laxistes.C'est la première fois cette année que "j'engueule" certains parents au téléphone tellement les carences éducatives sont prégnantes. Comme Verdurette l'hypocrisie du système m'est devenue désormais insupportable. Je sèche désormais systématiquement les conseils de classe de 3ème trimestre lorsque je suis affecté en collège; pour la classe de Seconde j'ai encore un poids dans le passage en 1ère S-SVT. Le jour où je ne l'aurai plus, je ferai la même chose. On est payé pour aller à des conseils de classe, pas pour aller à des réunions d'information pour enseignants pour savoir ce qu'ont décidé les parents et le CDE. J'en ai marre de voir des élèves de Seconde qui ont un niveau tellement bas qu'on sait qu'il n'y arriveront pas. J'en veux à ce système qui maltraite les élèves: car oui, lorsqu'on fait passer un élève de 3ème avec 6.5 de moyenne générale(et qui n'a pas le DNB) en 2ndeGT, c'est de la maltraitance, c'est ce que j'ai dit à la CPE... et l'EN mériterait qu'on la poursuive en justice pour ce qu'elle fait. Il n'y a plus aucune réflexion sur l'orientation, puisque le but clairement affiché est de faire des économies.
C'est ce genre de chose qui peut faire que petit à petit la motivation s'érode comme un bâteau qui rouillerait petit à petit avec les années lorsque les vagues salées frappent sur la coque. Lorsqu'il y a une telle déchéance morale de certains adultes qui confondent bienveillance et complaisance (par lâcheté ou intérêt), il est normal que la motivation s'en aille au bout de quelques années. Et avant tout déchéance morale des haut fonctionnaires de la rue de Grenelle qui ont malgré tout préserver leur mioche de la réforme des collèges en maintenant les classes bi-langue à Paris....
L'avantage d'être TZR est justement qu'il y a encore des établissements où tout se passe bien , des collègues et des CDE formidable qui vous reboostent et vous font aimer ce métier.
Mais pour combien de temps encore ? J'ai peur qu'avec le temps il y ait des recrutements massifs de CDE comme celle de tiptop77 qui est l'incarnation même de toutes les dérives morales du système. On est entrain de vivre depuis 2010 un grand basculement qui n'est pas terminé où on passe d'une école républicaine émancipatrice et exigeante pour tous à une école qui ne fait que s’accommoder des inégalités et pire qui les entretient ou les aggrave par baisse drastique des horaires disciplinaires et par une autonomie accrue des établissements (je vois les différences de traitement de ma matière en fonction des lycées). Avec cette réforme du collège on vivra un "apartheid pédagogique" dans lequel seuls les enfants des bons quartier auront droit à l'exigence et à la rigueur. Il y a de quoi dégoûter les plus motivés qui rentrent dans ce métier. On se dirige vers ce qui se passe aux Etats-Unis ou en Australie, je suis d'accord avec Lefteris.
Mais bon, pour l'instant je tiens le coup: je maintiens mes exigences, je travaille le contenu et je vais à un rythme que me propose l'horaire hebdomadaire? Je refuserai toujours de faire du zapping comme on nous le demande. Je ne fais que le programme. Point
- JaneMonarque
Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
Les corrections qui me sortent me sortent des yeux depuis toujours me sont devenues totalement insupportables et chaque copie à corriger est un nouvel Everest à gravir :lol: :lol: ! Plus sérieusement, j'aimerais avoir un vrai WE de temps en temps.
Pour couronner le tout, le peu de perspectives, d'amélioration du quotidien et les salaires qui restent ridiculement bas viennent compléter un tableau déjà bien morose.
Et j'en ai encore pour au moins 20 ans ! Arghhhhh !!!
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
Les corrections qui me sortent me sortent des yeux depuis toujours me sont devenues totalement insupportables et chaque copie à corriger est un nouvel Everest à gravir :lol: :lol: ! Plus sérieusement, j'aimerais avoir un vrai WE de temps en temps.
Pour couronner le tout, le peu de perspectives, d'amélioration du quotidien et les salaires qui restent ridiculement bas viennent compléter un tableau déjà bien morose.
Et j'en ai encore pour au moins 20 ans ! Arghhhhh !!!
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- ditaNeoprof expérimenté
Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Moi aussi, mais c'est fou comme les élèves ont l'art de la platitude. Les recherches et travaux riches et ouvragés tombent comme un couteau à des poules et c'est comme si un joli soufflé se dégonflait instantanément. Ces jeunes gavés au "tout, tout de suite" n'ont aucune idée du sens de l'effort face à la complexité et à la subtilité.
- MedelhaNiveau 3
Ce n'est pas tant de plaisir pour moi que d'une question de sens... Et j'avoue que le "bon" sens du métier se perd... La rencontre avec mon IA-IPR d'hier me fait encore plus douter, comme tous les collègues qui étaient à cette réunion où nous avons tous entendu les mêmes horreurs... :choc: :choc: :choc: :choc: :choc:
- gauvain31Empereur
Le "sens" du métier , c'est NOUS qui devons nous le donner en n'acceptant pas les lubies toutes plus délirantes les une que les autres.. Il faut donner tous les jours du sens à son métier, en ne faisant pas ce que réclament les IPR. Je ne considère plus les IPR comme des pédagogues,mais juste comme des commerciaux venus vendre la politique éducative du moment. Je pense par moi-même, je construits les cours par moi-même, je garde mes exigences et je marche droit dans mes bottes. La rue de Grenelle nous méprise? Il faut les mépriser en retour. J'ai envie de dire qu'il faut "couper le cordon"; vous allez voir, on s'en porte très bien Ce divorce est d'ailleurs quasi définitif et consommé entre la base et le sommet....et les IPR qui ont gardé le sens des réalités le savent désormais.
- JaneMonarque
dita a écrit:Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Moi aussi, mais c'est fou comme les élèves ont l'art de la platitude. Les recherches et travaux riches et ouvragés tombent comme un couteau à des poules et c'est comme si un joli soufflé se dégonflait instantanément. Ces jeunes gavés au "tout, tout de suite" n'ont aucune idée du sens de l'effort face à la complexité et à la subtilité.
Je suis d'accord avec toi Dita. Certains élèves s'en étonnent même: "mais madame, c'est vraiment VOUS qui avez fait tout ça ?" Bah oui mon coco, c'est pas le père Noël et ses lutins... D'où l'attitude de certains collègues qui se contentent de suivre aveuglément le manuel. Et il y a parfois de quoi être dégoûté; je les comprends, je les envie, même, de pouvoir s'en contenter, mais je me sentirais vraiment trop à l'étroit dans un costume qui promet le grand confort.
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- sandGuide spirituel
Voilà, maintenant que tu le dis Jane, ça me revient...Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
- FlofloNiveau 10
Pour moi la décision est prise : la prochaine rentrée scolaire sera ma dernière ! J'arrive pourtant dans une académie qui me proposera très certainement un établissement et des élèves qui seront totalement différents de ma Rep+ actuelle. Pourtant comme beaucoup l'ont dit, j'aime beaucoup mon métier mais c'est le système que je ne supporte plus et son hypocrisie.
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Les mots sont
La voix de l'émotion
Grand Corps Malade
- ysabelDevin
Jane a écrit:Indéniablement, j'aime préparer des cours; me creuser les méninges pour les textes, les activités, je trouve ça très stimulant.
Au boulot, c'est variable; la vie des élèves dans l'établissement très pénible (manque d'éducation, ambiance électrique, violence verbale, parfois physique), l'administration démissionnaire voire lâche et le niveau en chute libre font que j'ai de moins en moins de plaisir à exercer mon métier même si j'essaie de maintenir des exigences sans céder aux sirènes pédagogoles. Mais plus que tout c'est l'absence de travail de l'immense majeure partie d'entre eux, actée, acceptée, entérinée, qui me navre. Bref, en gros, la destruction programmée de l'école et des savoirs me mine.
Les corrections qui me sortent me sortent des yeux depuis toujours me sont devenues totalement insupportables et chaque copie à corriger est un nouvel Everest à gravir :lol: :lol: ! Plus sérieusement, j'aimerais avoir un vrai WE de temps en temps.
Pour couronner le tout, le peu de perspectives, d'amélioration du quotidien et les salaires qui restent ridiculement bas viennent compléter un tableau déjà bien morose.
Et j'en ai encore pour au moins 20 ans ! Arghhhhh !!!
C'est bien, tu as écrit ce que je pense.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
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