- pseudo-intelloSage
hyperbole a écrit:les élèves avaient le droit de refaire les contrôles (sujet équivalent mais différent, bien sûr) pour changer leur note, puis finalement je suis revenue à une notation sur 20 mais avec les critères qui me semblent plus justes (et les élèves peuvent être autorisés à refaire certaines évaluations sous certaines conditions pour changer leur note
Et avec les sujets multiples et les corrections répétées, il te reste/restait des week-ends ? Des soirées décentes ? Des vacances peu studieuses ?
- ZagaraGuide spirituel
Un élève qui reçoit un 12, à mon sens, considère qu'il a bossé correctement parce qu'il est 2 points au dessus de "la moyenne". En tout cas c'est l'attitude que j'ai vu chez beaucoup d'élèves. Du coup, mettre 12 pour signifier que c'est insuffisant me semble pouvoir être inefficace, car ce n'est pas une note qui crie à l'élève qu'il doit se mobiliser. Insuffisant, dans la tête de l'élève moyen, c'est en dessous de 10.
Je trouve que le but des notes est d'abord d'exprimer le niveau de l'élève, ensuite de lui signifier soit que ses efforts ont été reconnus, soit qu'il doit s'activer, au regard de ses anciennes notes (ça m'arrive de gonfler une note d'1 ou 2 pts pour créer une progression à un élève méritant, ou au contraire de baisser d'1 pt pour créer une stagnation ou une baisse chez un élève qui devrait se mobiliser plus). La note n'a pas de valeur en soi, c'est le message qu'elle transmet qui importe. Du coup, j'ai l'impression qu'un 12 ne peut pas transmettre à un élève l'idée de l'insuffisance, sauf si il est mis à quelqu'un qui a tout le temps entre 15 et 20.
Souvent, l'appréciation ne sert à rien et n'est pas lue, surtout chez les élèves moyens/nuls. La note a une parole qui porte plus que les mots, malheureusement ; il faut donc se saisir de ce moyen d'action pour essayer de guider l'élève. Pour cela, on est obligé de s'aligner sur le langage commun de la note (10 = très limite, en dessous c'est pas bien, au dessus c'est mieux), puisque c'est ce langage là que parlent les parents et élèves.
Je trouve que le but des notes est d'abord d'exprimer le niveau de l'élève, ensuite de lui signifier soit que ses efforts ont été reconnus, soit qu'il doit s'activer, au regard de ses anciennes notes (ça m'arrive de gonfler une note d'1 ou 2 pts pour créer une progression à un élève méritant, ou au contraire de baisser d'1 pt pour créer une stagnation ou une baisse chez un élève qui devrait se mobiliser plus). La note n'a pas de valeur en soi, c'est le message qu'elle transmet qui importe. Du coup, j'ai l'impression qu'un 12 ne peut pas transmettre à un élève l'idée de l'insuffisance, sauf si il est mis à quelqu'un qui a tout le temps entre 15 et 20.
Souvent, l'appréciation ne sert à rien et n'est pas lue, surtout chez les élèves moyens/nuls. La note a une parole qui porte plus que les mots, malheureusement ; il faut donc se saisir de ce moyen d'action pour essayer de guider l'élève. Pour cela, on est obligé de s'aligner sur le langage commun de la note (10 = très limite, en dessous c'est pas bien, au dessus c'est mieux), puisque c'est ce langage là que parlent les parents et élèves.
- OlympiasProphète
Je reste encore sidérée de la remarque de cette collègue dans un livret scolaire en TL : "Des devoirs intéressants et bien travaillés" et une moyenne de 08/20. :shock:
- hyperboleNiveau 5
Tant que je n'avais pas mis de conditions, ça a été assez lourd, et encore : l'immense majorité des élèves disaient "je vais le refaire" quand je rendais la copie, mais au final j'en avais très peu qui venaient me demander réellement de le refaire (ce qui impliquait qu'ils viennent en dehors de leurs heures de cours)pseudo-intello a écrit:hyperbole a écrit:les élèves avaient le droit de refaire les contrôles (sujet équivalent mais différent, bien sûr) pour changer leur note, puis finalement je suis revenue à une notation sur 20 mais avec les critères qui me semblent plus justes (et les élèves peuvent être autorisés à refaire certaines évaluations sous certaines conditions pour changer leur note
Etavec les sujest multiples et les corrections répétées, il te reste/restait des week-ends ? Des soirées décentes ? Des vacances peu studieuses ?
Depuis, j'ai en plus rajouté des conditions :
. seuls les tests sont refaisables, pas les contrôles,
. un test refait est bridé : l'élève ne pourra obtenir plus de 7/10 même s'il a tout juste
. l'élève doit me montrer une copie double de travail sur le sujet du test avant de réclamer une date pour le repasser
. le tout ne doit pas attendre la fin du trimestre, car après je remplis les bulletins.
Depuis que j'ai mis en place toutes ces conditions, ceux qui refont les test sont des élèves motivés et sérieux, parfois fragiles, mais prêts à bosser pour améliorer leurs notes : ce ne sont peut-être pas des matheux, mais on est au collège, je n'estime pas avoir à sélectionner les futur maths sup...
Et j'ai vraiment très peu d'élèves qui se donnent la peine de faire tout ça...(malheureusement dans un sens, même si l'inverse me donnerait peut-être trop de boulot) mais ceux qui le font, j'estime qu'ils méritent vraiment une deuxième chance
Malheureusement vrai, mais je n'ai pas envie de me baser sur ce principe que je trouve idiot !Zagara a écrit:Un élève qui reçoit un 12, à mon sens, considère qu'il a bossé correctement parce qu'il est 2 points au dessus de "la moyenne". En tout cas c'est l'attitude que j'ai vu chez beaucoup d'élèves. Du coup, mettre 12 pour signifier que c'est insuffisant me semble pouvoir être inefficace, car ce n'est pas une note qui crie à l'élève qu'il doit se mobiliser. Insuffisant, dans la tête de l'élève moyen, c'est en dessous de 10.
Rater la moitié de ce qu'on est supposé savoir faire, c'est vraiment mauvais, je trouve, du coup j'ai adopté un système qui me correspond, je l'explique et écris toujours un bref commentaire.
J'ai déjà vu des copies avec 15 lignes serrées de commentaire, si si, des stagiaires consciencieux, là je me dis que bon nombre d'élèves ne vont même pas commencer à lire, mais moi, je fais vraiment court, et en plus j'utilise des mots simples : si les parents et l'élève n'en tiennent pas compte, c'est leur choix...
Pour moi, le réel problème c'est que le système scolaire prétend d'un côté que des tas (ou pas ) de connaissances sont exigibles, mais laisse passer sans appel tous les gamins qui n'en connaissent que la moitié !
Au conservatoire de mes enfants, ils devaient avoir 70/100 à l'examen pour passer dans la classe supérieure, sinon on redouble, et c'est pas un drame, je dirais même qu'il y a assez peu d'élèves qui finissent le 2e cycle sans un an de retard (ma fille l'a fait *maman fière*), je ne dis pas qu'il faudrait faire pareil dans l'EN, mais exiger 14 en maths SVT Physique en 2nde pour passer automatiquement en S (ça n'interdirait pas à un élève ayant des résultats moins homogènes d'obtenir quand même cette orientation sur accord de l'équipe !), exiger 14 de moyenne en français, HG et LV1 pour faire une 1ère L, etc... je trouverais ça bien plus logique que ce qui se fait !
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Karine, maths, collège
- egometDoyen
Zagara a écrit:Un élève qui reçoit un 12, à mon sens, considère qu'il a bossé correctement parce qu'il est 2 points au dessus de "la moyenne". En tout cas c'est l'attitude que j'ai vu chez beaucoup d'élèves. Du coup, mettre 12 pour signifier que c'est insuffisant me semble pouvoir être inefficace, car ce n'est pas une note qui crie à l'élève qu'il doit se mobiliser. Insuffisant, dans la tête de l'élève moyen, c'est en dessous de 10.
Je trouve que le but des notes est d'abord d'exprimer le niveau de l'élève, ensuite de lui signifier soit que ses efforts ont été reconnus, soit qu'il doit s'activer, au regard de ses anciennes notes (ça m'arrive de gonfler une note d'1 ou 2 pts pour créer une progression à un élève méritant, ou au contraire de baisser d'1 pt pour créer une stagnation ou une baisse chez un élève qui devrait se mobiliser plus). La note n'a pas de valeur en soi, c'est le message qu'elle transmet qui importe. Du coup, j'ai l'impression qu'un 12 ne peut pas transmettre à un élève l'idée de l'insuffisance, sauf si il est mis à quelqu'un qui a tout le temps entre 15 et 20.
Souvent, l'appréciation ne sert à rien et n'est pas lue, surtout chez les élèves moyens/nuls. La note a une parole qui porte plus que les mots, malheureusement ; il faut donc se saisir de ce moyen d'action pour essayer de guider l'élève. Pour cela, on est obligé de s'aligner sur le langage commun de la note (10 = très limite, en dessous c'est pas bien, au dessus c'est mieux), puisque c'est ce langage là que parlent les parents et élèves.
La signification de la note sur 20 était plus claire à l'époque des redoublements. En dessous de 10/20, c'est insuffisant pour un élève qui veut continuer.
Nous commettons de plus en plus souvent une faute pédagogique qui est également une faute de langage, d'une certaine manière. Les idées de succès et d'insuffisance n'ont de sens
que par rapport à un objectif. Il n'y a pas de réussite scolaire dans l'absolu. On réussit toujours quelque chose: une dissertation, un gâteau, un examen.
Il est parfaitement normal qu'un élève considère un 12/20 comme suffisant. À la limite, même celui qui se contente d'un 8/20 est parfaitement rationnel dans son genre. Il adapte son effort à ses espérances de gain. Quand je parle de gain, il ne s'agit pas nécessairement d'un gain financier ou matériel. Le plaisir de la danse vaut-il l'effort d'apprendre les pas?
Cela signifie surtout soit que l'enfant n'adhère pas aux objectifs des adultes, soit qu'il ne croit pas les adultes quand ceux-ci lui disent que la bonne note est nécessaire. Il a en partie raison de ne pas les croire, puisque le système a éliminé toutes les conséquences un peu sérieuses qui existaient dans le parcours scolaire. Il faudra attendre l'entrée sur le marché du travail pour commencer à avoir des regrets. 10 ans au minimum d'efforts ou de paresses sans conséquences. C'est long.
Et puis, il ne suffit pas de croire les avertissements. Il faut aussi pouvoir croire les promesses. «Tu travailles pour avoir un bon métier plus tard. Tu dois préparer ta carrière.» Si on se place sous un angle purement utilitariste, on a perdu. L'élève en difficulté sait très bien qu'il ne fera jamais une carrière, en tout cas pas une carrière impliquant les matières qu'il déteste, parce qu'il ne les comprend pas. La vérité, c'est qu'il a toutes les chances de faire un métier alimentaire.
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- archebocEsprit éclairé
Olympias a écrit:hyperbole a écrit:Au conservatoire de mes enfants, ils devaient avoir 70/100 à l'examen pour passer dans la classe supérieure, sinon on redouble, et c'est pas un drame, je dirais même qu'il y a assez peu d'élèves qui finissent le 2e cycle sans un an de retard (ma fille l'a fait *maman fière*), je ne dis pas qu'il faudrait faire pareil dans l'EN, mais exiger 14 en maths SVT Physique en 2nde pour passer automatiquement en S (ça n'interdirait pas à un élève ayant des résultats moins homogènes d'obtenir quand même cette orientation sur accord de l'équipe !), exiger 14 de moyenne en français, HG et LV1 pour faire une 1ère L, etc... je trouverais ça bien plus logique que ce qui se fait !
On en est loin.
Je ne suis pas sûr qu'on en soit loin. Avec le futur effondrement du niveau au lycée, la suite rationnelle serait de valider les compétences des bons élèves de manière plus rapide : si des charretées de bons élèves ne passent que deux ans dans chaque cycle, puis font le lycée en deux ans, cela finira par devenir la norme. Le parcours en trois ans deviendra l'équivalent d'un redoublement.
Naturellement, l'enseignement public ne va pas jouer à ce jeu-là tout seul. Mais si le privé décide de s'y mettre, même seulement un peu, l'enseignement public ne pourra pas rester à l'écart.
- User4312Niveau 10
pseudo-intello a écrit:hyperbole a écrit:les élèves avaient le droit de refaire les contrôles (sujet équivalent mais différent, bien sûr) pour changer leur note, puis finalement je suis revenue à une notation sur 20 mais avec les critères qui me semblent plus justes (et les élèves peuvent être autorisés à refaire certaines évaluations sous certaines conditions pour changer leur note
Et avec les sujets multiples et les corrections répétées, il te reste/restait des week-ends ? Des soirées décentes ? Des vacances peu studieuses ?
Ca ne prend pas tant de temps que ca : tous mes controles et tests peuvent etre repasses autant de fois que necessaires pour avoir la note maximale. Ca apprend l'effort aux eleves, et meme ceux qui sont lents peuvent esperer une bonne notes s'ils font des efforts. Je ne travaille pas chez moi (mais je dois rester au lycee de 8h a 4h30), ni les weekends, ni pendant les vacances. J'ai 6 classes avec certaines a 38 eleves. Si necessaire, je reste jusqua 7h pour leur permettre de repasser ces tests pendant la periode de 2 semaines avant les examens finaux.
- roxanneOracle
J'ai jeté un œil sur les listes de STMG de mon lycée, et les trois zozos qui plafonnaient à 3 de MG (véridique) et qui devaient se réorienter y figurent évidemment. C'est dommage car par ailleursil y a des gamins méritants qui ont choisi STMG alors qu'ils auraient pu forcer leur passage en général. J'espère qu'ils ne vont pas pourrir la classe.
- JennyMédiateur
Archeboc, merci d'éditer tes balises de citation. Tu attribues à Zagara des propos qui ne sont pas les siens, mais ceux d'hyperbole.
- archebocEsprit éclairé
Jenny a écrit:Archeboc, merci d'éditer tes balises de citation. Tu attribues à Zagara des propos qui ne sont pas les siens, mais ceux d'hyperbole.
Fait. Avec mes excuses à Zagara, à hyperbole, et à la modération.
@Modération : vous avez des outils pour détecter ces erreurs ? Si ce n'est pas le cas, félicitation pour votre vigilance.
- JennyMédiateur
Merci. Non, nous n'avons pas d'outils particuliers.
- InstantKarmaNiveau 6
Augustin d’Humières face au ministre sur France Culture ce samedi 11 novembre :
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/que-peut-lecole
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/que-peut-lecole
_________________
Le participe passer c’est tellement compliquer.
Supprimons le subjonctif pour que le français est plus simple à apprendre.
- IphigénieProphète
J'écoute, mais c'est un peu blablabla quand même...
- Jean-AlainNiveau 1
Bon, je lis, pas tout, mais je lis que le niveau baisse et que ça se voit aux notes, que les notations sont trop laxistes etc...
Mais, je ne lis pas "épanouissements des élèves, remise en cause de la façon d'enseigner, adaptation". (après je dirais aussi, temps d'exposition aux écrans, perturbateurs endocriniens et du développement du système nerveux, origine socio-culturelle ...)
Mais, je ne lis pas "épanouissements des élèves, remise en cause de la façon d'enseigner, adaptation". (après je dirais aussi, temps d'exposition aux écrans, perturbateurs endocriniens et du développement du système nerveux, origine socio-culturelle ...)
- egometDoyen
Jean-Alain a écrit:Bon, je lis, pas tout, mais je lis que le niveau baisse et que ça se voit aux notes, que les notations sont trop laxistes etc...
Mais, je ne lis pas "épanouissements des élèves, remise en cause de la façon d'enseigner, adaptation". (après je dirais aussi, temps d'exposition aux écrans, perturbateurs endocriniens et du développement du système nerveux, origine socio-culturelle ...)
Ne t'en fais pas, ces préoccupations n'ont pas disparu. Il n'y a qu'une question de priorité. En ce moment, ce qui est le plus inquiétant, ce n'est pas le manque d'attention ou de bienveillance, mais bien le manque de sérieux dans les enseignements.
Il n'y a d'ailleurs aucune contradiction entre une notation exigeante et l'épanouissement des élèves. Il n'y a pas d'épanouissement dans l'ignorance ou la naïveté. On ne rend pas service aux élèves en les berçant d'illusions et en attendant que la vie se charge de les instruire sur les exigences de la vie. Les jeunes à qui on offre un diplôme frelaté finiront par nous haïr, avec raison. Il vaudrait mieux, à tout prendre, qu'ils n'obtiennent pas de diplôme tout court. Là, je parle très sérieusement.
Il ne faut pas prendre les élèves pour des buses avec ces histoires de bienveillance, d'autonomie ou d'épanouissement personnel. L'école moderne est obligatoire. Aucun discours sur l'autonomie ou la motivation ne pourra effacer cette réalité de base: les élèves sont à l'école d'abord parce qu'ils y sont obligés. Ils le disent d'ailleurs avec beaucoup de franchise, ou d'arrogance. L'école moderne, c'est un peu "amusez-vous, je vous l'ordonne" ou "on va vous forcer d'être libres". C'est malsain, c'est hypocrite, c'est une insulte à l'intelligence des élèves. C'est aussi malsain que l'obligation systématique de fournir une lettre de motivation pour postuler à un emploi. Il faut pouvoir dire sans se sentir coupable: "Je cherche un travail honnête pour gagner des sous." En tant qu'élève, je vomirais le professeur qui prétendrait orienter mes goûts, mais je serais prêt à accepter une obligation raisonnable. Je n'ai pas toujours envie de faire mon travail, je suis prêt à le faire. Mais par pitié, qu'on ne me force pas à sauter de joie! Une obligation franche et raisonnable est bien plus épanouissante qu'une bienveillance simulée. Il peut même en naître de l'estime et, à terme, de l'amitié.
Quant à remettre en cause sa façon d'enseigner, c'est un slogan beaucoup trop vague pour être d'une quelconque utilité. Quelle façon d'enseigner? Au profit de quelle autre? Dans quelles circonstances? Avec quels objectifs? On ne remet pas en cause une coutume ou une pratique personnelle juste pour le plaisir de remettre en cause, sauf peut-être pour se faire bien voir avec une jolie autocritique en place publique.
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- Jean-AlainNiveau 1
Le problème de notre école, c'est le problème de notre société avec injonction de "réussite" sur des "objectifs" qui ne sont pas atteignables par tous, ni au même moment : " Tu as 6 ans, tu dois savoir lire à la fin de l'année!". "Tu es en 4 ème, tu dois connaître le théorème de Pythagore et en 3 ème celui de Thalès !" Si déjà l'institution prenait en compte la maturité et l'intérêt des élèves, si c'était la philosophie de notre société, si les enfants faisaient pour eux et pas par obligation ou pour faire plaisir à leurs parents ou pour avoir un diplôme pour être productif ou je ne sais quoi ... Quand je dis "remise en cause", ce n'est pas seulement individuellement même si on peut chercher à faire des ajustements à la marge mais collectivement et à tous les niveaux . Il faudrait y mettre les moyens, pas seulement financier. C'est toute une remise en cause de la société productiviste qu'il faut enclencher.
- DesolationRowEmpereur
C'est clair que par les temps qui courent, l'injonction de "réussite" est proprement insoutenable.
- amalricuNeoprof expérimenté
Combien d'enfants natifs de la fin d'année dans la cohorte des doublants...avec de surcroît une surreprésentation du genre masculin...la maturité scolaire des élèves diffère tant à 6 mois d'écart !
Notre système tourne avec la logique d'une bétaillère sous le beau nom d'Egalité.
Notre système tourne avec la logique d'une bétaillère sous le beau nom d'Egalité.
- egometDoyen
Jean-Alain a écrit:Le problème de notre école, c'est le problème de notre société avec injonction de "réussite" sur des "objectifs" qui ne sont pas atteignables par tous, ni au même moment : " Tu as 6 ans, tu dois savoir lire à la fin de l'année!". "Tu es en 4 ème, tu dois connaître le théorème de Pythagore et en 3 ème celui de Thalès !" Si déjà l'institution prenait en compte la maturité et l'intérêt des élèves, si c'était la philosophie de notre société, si les enfants faisaient pour eux et pas par obligation ou pour faire plaisir à leurs parents ou pour avoir un diplôme pour être productif ou je ne sais quoi ... Quand je dis "remise en cause", ce n'est pas seulement individuellement même si on peut chercher à faire des ajustements à la marge mais collectivement et à tous les niveaux . Il faudrait y mettre les moyens, pas seulement financier. C'est toute une remise en cause de la société productiviste qu'il faut enclencher.
Oui, c'est sûr qu'il y a un très gros problème avec l'idée de réussite scolaire. Une réussite s'évalue fondamentalement par rapport à des objectifs. Mais qui fixe ces objectifs? Qui a la légitimité pour le faire? C'est effectivement une très grande violence de dire à un enfant qu'il est en échec parce qu'il n'a pas atteint les objectifs fixés arbitrairement par une administration. Surtout si dans le même temps on lui dit que ces objectifs sont une obligation absolue. Quand seulement 20% d'une classe d'âge avait le bac, il n'était pas spécialement honteux de ne pas l'obtenir. Il faut admettre qu'on puisse avoir du succès dans la vie à des degrés divers et sous des formes diverses. Ca vaut bien mieux que de prétendre construire une égalité illusoire ou une réussite pour tous estampillée par la bureaucratie.
Paradoxalement, le redoublement constituait un jugement moins dur que ce qui se passe aujourd'hui. En faisant redoubler, on accordait au moins un délai supplémentaire à l'enfant. Aujourd'hui, tu patauges en classes, on va te médicaliser et te coller une étiquette de dyslexique ou d'autre chose.
http://egomet.sanqualis.com/?p=444
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- Jean-AlainNiveau 1
On parle bcp de bienveillance ces temps-ci. Au CP, je dis à mes petits élèves qu'ils ont le droit de rater, que lorsqu'on apprend, on fait pas tout très bien du premier coup. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des exigences sur la tenue en classe, l'écoute etc... ça permet de dédramatiser "l'échec".
- sylvie57Fidèle du forum
Bonjjour,
Je suis tout à fait d'accord avec ton article egomet mais, malheureusement, dans la société actuelle c'est bien la dernière de tes phrases qui se trouve être le reflet de la dure réalité à laquelle nos élèves sont/vont être confrontés.
La société ne juge pas les gens sur des réussites humaines mais bien sur des réussites scolaires. Sans réussite scolaire, l'avenir d'un jeune se trouve largement obscurci ! Jamais nos jeunes n'ont été si diplômés mais pour quel résultats ? N'avoir comme diplôme un CAP voir aucun diplôme du tout était effectivement chose courante pour la génération de mes parents (nés dans les années 40) et cela ne les empêchait de trouver du travail mais je pense qu'il avait plus conscience de la dureté de la vie et qu'ils étaient pleinement conscients qu'ils allaient devoir trimer toute leur vie durant. Les jeunes de maintenant sont tellement nourris à la bienveillance et l'assistanat que se retrouver sur le marché de l'emploi sans diplômes ou avec des diplômes de pacotille va en réveiller plus d'un . Le problème est qu'ils n'ont aucune arme pour se défendre.
Ton propos Ergomet n'est, malheureusement, pas celui de nos dirigeants ni celui de nos patrons. Pour eux, seuls la productivité et l'argent comptent. L'épanouissement (culturel, humain....) ne les intéresse pas !
Je suis tout à fait d'accord avec ton article egomet mais, malheureusement, dans la société actuelle c'est bien la dernière de tes phrases qui se trouve être le reflet de la dure réalité à laquelle nos élèves sont/vont être confrontés.
La société ne juge pas les gens sur des réussites humaines mais bien sur des réussites scolaires. Sans réussite scolaire, l'avenir d'un jeune se trouve largement obscurci ! Jamais nos jeunes n'ont été si diplômés mais pour quel résultats ? N'avoir comme diplôme un CAP voir aucun diplôme du tout était effectivement chose courante pour la génération de mes parents (nés dans les années 40) et cela ne les empêchait de trouver du travail mais je pense qu'il avait plus conscience de la dureté de la vie et qu'ils étaient pleinement conscients qu'ils allaient devoir trimer toute leur vie durant. Les jeunes de maintenant sont tellement nourris à la bienveillance et l'assistanat que se retrouver sur le marché de l'emploi sans diplômes ou avec des diplômes de pacotille va en réveiller plus d'un . Le problème est qu'ils n'ont aucune arme pour se défendre.
Ton propos Ergomet n'est, malheureusement, pas celui de nos dirigeants ni celui de nos patrons. Pour eux, seuls la productivité et l'argent comptent. L'épanouissement (culturel, humain....) ne les intéresse pas !
- CasparProphète
Jean-Alain a écrit:On parle bcp de bienveillance ces temps-ci. Au CP, je dis à mes petits élèves qu'ils ont le droit de rater, que lorsqu'on apprend, on fait pas tout très bien du premier coup. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des exigences sur la tenue en classe, l'écoute etc... ça permet de dédramatiser "l'échec".
Je pense que c'est ce que nous faisons tous.
- ElyasEsprit sacré
Je suis toujours très dubitatif quand la critique de la bienveillance et de l'échec quand celle-ci a menti aboutit uniquement à l'idée du doublement de classe. Il y a d'autres pistes plus efficaces et pour le même coût financier. Enfin bref, j'ai bien conscience que d'autres choses se jouent avec la question du doublement de classe.
- egometDoyen
sylvie57 a écrit:Bonjjour,
Je suis tout à fait d'accord avec ton article egomet mais, malheureusement, dans la société actuelle c'est bien la dernière de tes phrases qui se trouve être le reflet de la dure réalité à laquelle nos élèves sont/vont être confrontés.
La société ne juge pas les gens sur des réussites humaines mais bien sur des réussites scolaires. Sans réussite scolaire, l'avenir d'un jeune se trouve largement obscurci ! Jamais nos jeunes n'ont été si diplômés mais pour quel résultats ? N'avoir comme diplôme un CAP voir aucun diplôme du tout était effectivement chose courante pour la génération de mes parents (nés dans les années 40) et cela ne les empêchait de trouver du travail mais je pense qu'il avait plus conscience de la dureté de la vie et qu'ils étaient pleinement conscients qu'ils allaient devoir trimer toute leur vie durant. Les jeunes de maintenant sont tellement nourris à la bienveillance et l'assistanat que se retrouver sur le marché de l'emploi sans diplômes ou avec des diplômes de pacotille va en réveiller plus d'un . Le problème est qu'ils n'ont aucune arme pour se défendre.
Ton propos Ergomet n'est, malheureusement, pas celui de nos dirigeants ni celui de nos patrons. Pour eux, seuls la productivité et l'argent comptent. L'épanouissement (culturel, humain....) ne les intéresse pas !
Je ne serais pas aussi catégorique sur les intentions des patrons et de nos dirigeants. Je crois qu'il s'agit plus d'une confusion des moyens et des fins, le genre de confusion qui arrive quand on a le nez sur le travail.
Je suis persuadé qu'en privé, beaucoup sont tout à fait capables de s'intéresser à l'épanouissement de leurs enfants. Mais ils s'agit de répondre aux exigences de la société ou à ce qu'ils croient être les exigences de la société. En ce qui concerne les ministres, ils doivent concevoir des règles, des procédures, des contrôles. Ils ne peuvent connaître l'action de leurs administration que par le biais des statistiques et de quelques visites pendant lesquelles leurs subordonnés se montreront hypocrites. C'est là que le bât blesse.
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- egometDoyen
Elyas a écrit:Je suis toujours très dubitatif quand la critique de la bienveillance et de l'échec quand celle-ci a menti aboutit uniquement à l'idée du doublement de classe. Il y a d'autres pistes plus efficaces et pour le même coût financier. Enfin bref, j'ai bien conscience que d'autres choses se jouent avec la question du doublement de classe.
Le doublement n'est qu'un élément parmi d'autres. L'orientation en est un autre. La possibilité de reprendre ses études après une interruption aussi.
Il y a aussi le problème de l'obligation scolaire en tant que telle. Elle est trop longue à mon avis et ne tient pas compte des capacités réelles des élèves, ni de leur motivation!
La liberté éducative est un problème très vaste et ne concerne pas seulement le confort des professeurs ou les orientation philosophiques des familles. C'est la possibilité de s'adapter vraiment aux besoins des enfants qui est en jeu.
A un niveau sans doute plus profond, il y a la tendance très malsaine de tout réglementer. On en vient à exiger des diplômes et des certificats pour tout. C'est une tendance lourde dans tous les pays. On met en place ces règles pour protéger les consommateurs ou les travailleurs, mais elles rendent les ajustements plus difficiles et finissent par être de redoutables facteurs d'exclusion. Si tu veux, le diplôme fonctionne sur un principe de tout ou rien. Il peut vraiment te sortir des circuits intéressants. En plus on a tendance à concevoir l'éducation sur le modèle du cursus initial. Quand tu as raté tes études, ça a un côté définitif. A l'inverse, je trouve que nous autres professeurs sommes excessivement imbus de nos diplômes. Il n'y a qu'à voir en quels termes nous parlons de nos salaires, comme si le fait d'avoir décroché un certificat d'aptitude à 25 ans garantissait notre mérite sur toute notre carrière!
Mais tu vois, je ne peux pas parler de tout dans un petit article comme ça.
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