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- Félicité75Niveau 3
Merci Cannelle pour ces réponses, et excuse-moi si je suis un peu tatillonne sur mes questions :
- "Hypothèses de lectures" : qui sortent avec des questions que tu leur poses ?
- Quand tu dis que les élèves "sont partis sur" par ex, mélioratif / péjoratif, c'est bien toi quand même qui énonces ces termes (mélioratif péjoratif, archétype, damnation sociale...) ? Quelles questions posent-tu pour qu'ils sortent ces termes précis ?
Je pense reprendre une partie de ta progression, mais n'ayant pas mis en place d'espace classe, je me suis contentée de leur demander de lire pendant les vacances la première partie "Fantine" avec comme consigne de choisir un personnage qu'ils suivront tout au long du roman - j'aime bien le fait qu'ils aient un fil rouge pendant leur lecture - et de repérer les passages où le personnage est évoqué (construction progressive d'une galerie de portraits). Comme je ne pense pas qu'ils trouveront les films, je leur projette une partie du Dayan.
- "Hypothèses de lectures" : qui sortent avec des questions que tu leur poses ?
- Quand tu dis que les élèves "sont partis sur" par ex, mélioratif / péjoratif, c'est bien toi quand même qui énonces ces termes (mélioratif péjoratif, archétype, damnation sociale...) ? Quelles questions posent-tu pour qu'ils sortent ces termes précis ?
Je pense reprendre une partie de ta progression, mais n'ayant pas mis en place d'espace classe, je me suis contentée de leur demander de lire pendant les vacances la première partie "Fantine" avec comme consigne de choisir un personnage qu'ils suivront tout au long du roman - j'aime bien le fait qu'ils aient un fil rouge pendant leur lecture - et de repérer les passages où le personnage est évoqué (construction progressive d'une galerie de portraits). Comme je ne pense pas qu'ils trouveront les films, je leur projette une partie du Dayan.
- cannelle21Grand Maître
Félicité75 a écrit:Merci Cannelle pour ces réponses, et excuse-moi si je suis un peu tatillonne sur mes questions :
- "Hypothèses de lectures" : qui sortent avec des questions que tu leur poses ?
- Quand tu dis que les élèves "sont partis sur" par ex, mélioratif / péjoratif, c'est bien toi quand même qui énonces ces termes (mélioratif péjoratif, archétype, damnation sociale...) ? Quelles questions posent-tu pour qu'ils sortent ces termes précis ?
Je pense reprendre une partie de ta progression, mais n'ayant pas mis en place d'espace classe, je me suis contentée de leur demander de lire pendant les vacances la première partie "Fantine" avec comme consigne de choisir un personnage qu'ils suivront tout au long du roman - j'aime bien le fait qu'ils aient un fil rouge pendant leur lecture - et de repérer les passages où le personnage est évoqué (construction progressive d'une galerie de portraits). Comme je ne pense pas qu'ils trouveront les films, je leur projette une partie du Dayan.
Quand je parle d'hypothèses de lecture, c'est donc le bilan écrit (trace écrite) qui synthétise tout ce qui a été dit.
Et non, je ne dis rien aux élèves, a priori. Ce sont eux qui ont trouvé tous les termes. Et pourtant ce n'est pas une bonne classe. Je suis partie de la question bête : Comment qualifieriez-vous ce personnage ? Comment apparaît-il ?
- Misérable ?
- Pourquoi ?
- Parce que plein de métiers...
- Quel est le point commun entre tous ces métiers ?
- Métiers sous qualifiés, crescendo + ne gagne rien (Cosette achète un pain pour 15 sous)
- Pourquoi métier d'émondeur ?
- Comme son père, comme s'il avait hérité de son père son destin tragique / dans l'avant-propos Victor hugo parle de fatalité et de damnation sociale / En plus il ne sait pas lire et on a vu dans l'avant-propos que l'ignorance était un des problèmes...
- Est-ce tout ce qu'il a hérité de son père ?
- Son nom
- point commun entre le nom du père ? de la mère ? du héros ?
- Jean
- Pourquoi ?
- Parce que ce sont des "gens", donc pas des héros, des personnes ordinaires
- dans le texte : insignifiant, quelque chose + en plus pas d'amie
- donc un portrait en négatif
- pas d'ami, orphelin...
- Mais pas un portrait uniquement péjoratif
- Pourquoi ?
- Parce que courageux et devoir
...
Voilà un peu la façon dont tout cela a cheminé.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- Félicité75Niveau 3
Cannelle, tu me rassures, car je constate que tu guides quand même un peu. Je suis toujours perplexe quand on me dit qu'il faut demander aux élèves quel est leur "ressenti", que je trouve souvent un peu difficile à faire sortir spontanément.
Bon sinon question projection et tout ça, chez moi c'est galère, il est rare que mon ordi démarre avant 10 mn, que le video proj fonctionne et que la télécommande soit dans la salle, que les câbles soient tous branchés... mais on fait avec ! ou sans... Bonnes vacances à toi, elles seront plus légères maintenant que cette petite épreuve est passée - et avec succès !
Bon sinon question projection et tout ça, chez moi c'est galère, il est rare que mon ordi démarre avant 10 mn, que le video proj fonctionne et que la télécommande soit dans la salle, que les câbles soient tous branchés... mais on fait avec ! ou sans... Bonnes vacances à toi, elles seront plus légères maintenant que cette petite épreuve est passée - et avec succès !
- cannelle21Grand Maître
Félicité75 a écrit:Cannelle, tu me rassures, car je constate que tu guides quand même un peu. Je suis toujours perplexe quand on me dit qu'il faut demander aux élèves quel est leur "ressenti", que je trouve souvent un peu difficile à faire sortir spontanément.
Bon sinon question projection et tout ça, chez moi c'est galère, il est rare que mon ordi démarre avant 10 mn, que le video proj fonctionne et que la télécommande soit dans la salle, que les câbles soient tous branchés... mais on fait avec ! ou sans... Bonnes vacances à toi, elles seront plus légères maintenant que cette petite épreuve est passée - et avec succès !
Mais je ne suis finalement partie que de leur ressenti et de leurs réactions. Il faut jongler entre maïeutique et magistral. Tu sais où tu veux les emmener mais tu dois exploiter ce qu'ils te proposent. D'ailleurs mon tableau était un vaste champ de mines.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- Félicité75Niveau 3
Oui, équilibre délicat, je ne suis jamais complètement contente de ce que je fais.
J'espère en tout cas que les miens arriveront à rentrer seuls dans le roman en lisant le début pendant les vacances...
Merci pour ta contribution en tout cas !
J'espère en tout cas que les miens arriveront à rentrer seuls dans le roman en lisant le début pendant les vacances...
Merci pour ta contribution en tout cas !
- IsidoriaDoyen
Super Cannelle! Mais j'avoue que je ne doutais pas de ta réussite!
- MUTISExpert
Vous avez eu accès au rapport le jour de l'inspection ???cannelle21 a écrit: Il a apprécié que je propose un parcours de lecture différencié. Il a apprécié que je parte de leurs réactions et que je les emmène où je les voulais.
En revanche, ils étaient tellement lancés que je n'ai eu que le temps d'amorcer la deuxième activité. Mais je lui ai dit que je ne me voyais pas les couper dans leur élan.
Le rapport, que j'ai lu, est positif.
Nous avons évoqué l'élaboration d'un document élève pour les compétences, car mon document était plus à destination du professeur. Il m'a suggéré de plus cadrer les moments de travail en autonomie. Les deux pistes de travail étaient très intéressantes.
Bravo pour le travail et le retour : tout cela est parfaitement conforme à ce qu'on demande de faire aujourd'hui.
N'oublions pas tout de même une chose et je me souviens d'un cours passionnant et fort différent que j'eus, élève, sur le même sujet.
On peut passionner les adolescents sans faire un parcours différencié, en procédant à un guidage préparatoire et sans documenter les compétences mises en oeuvre pour chaque activité. Ceci étant dit, c'est un travail riche et intéressant.
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- cannelle21Grand Maître
MUTIS a écrit:Vous avez eu accès au rapport le jour de l'inspection ???cannelle21 a écrit: Il a apprécié que je propose un parcours de lecture différencié. Il a apprécié que je parte de leurs réactions et que je les emmène où je les voulais.
En revanche, ils étaient tellement lancés que je n'ai eu que le temps d'amorcer la deuxième activité. Mais je lui ai dit que je ne me voyais pas les couper dans leur élan.
Le rapport, que j'ai lu, est positif.
Nous avons évoqué l'élaboration d'un document élève pour les compétences, car mon document était plus à destination du professeur. Il m'a suggéré de plus cadrer les moments de travail en autonomie. Les deux pistes de travail étaient très intéressantes.
Bravo pour le travail et le retour : tout cela est parfaitement conforme à ce qu'on demande de faire aujourd'hui.
N'oublions pas tout de même une chose et je me souviens d'un cours passionnant et fort différent que j'eus, élève, sur le même sujet.
On peut passionner les adolescents sans faire un parcours différencié, en procédant à un guidage préparatoire et sans documenter les compétences mises en oeuvre pour chaque activité. Ceci étant dit, c'est un travail riche et intéressant.
L'inspecteur m'a fait lire son rapport lors de l'entretien pour voir si j'étais d'accord, si j'avais des éléments à ajouter. Au moins, cela évite la surprise.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi Mutis : élève, j'adorais les cours margistraux qui me nourrissaient.
Néanmoins, avec cette classe, je ne peux que différencier : j'ai huit élèves avec plus de 16 de moyenne et générale, 8 élèves en dessous de 6 de moyenne générale (PIDRE, ancien élève de SEGPA, élève en phobie scolaire) et un ventre mou de 6 élèves... D'où l'idée d'un parcours différencié dans cette oeuvre si riche.
Pour les compétences, je ne sais pas encore comment me situer. Je ne parviens pas à en tirer quelque chose de véritablement opérant.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- MUTISExpert
Beau boulot en tout cas et bravo pour l'approche différenciée cannelle21.
A ce que je sais, lire son rapport en direct et avoir la possibilité de réagir immédiatement est assez rare : c'est une chance et une marque de confiance, sans aucun doute.
Mais peut-être est-ce fréquent aujourd'hui ?
A ce que je sais, lire son rapport en direct et avoir la possibilité de réagir immédiatement est assez rare : c'est une chance et une marque de confiance, sans aucun doute.
Mais peut-être est-ce fréquent aujourd'hui ?
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- Félicité75Niveau 3
Salut Cannelle,
Aurais-tu à titre d'exemple, quelques exercices créés par les élèves en fin de cours ? Quelle consigne donnes-tu pour ce faire ? exercices de langue, de compréhension, d'écriture ? Merci à toi !
Aurais-tu à titre d'exemple, quelques exercices créés par les élèves en fin de cours ? Quelle consigne donnes-tu pour ce faire ? exercices de langue, de compréhension, d'écriture ? Merci à toi !
- cannelle21Grand Maître
Félicité75 a écrit:Salut Cannelle,
Aurais-tu à titre d'exemple, quelques exercices créés par les élèves en fin de cours ? Quelle consigne donnes-tu pour ce faire ? exercices de langue, de compréhension, d'écriture ? Merci à toi !
Sur l'avant-propos
Une diapositive :
- un titre
- une illustration libre de droit
- consigne de l'exercice
- créer un exercice façon texte à trous en caviardant le texte de l'Avant-propos.
Sur Victor Hugo
Deux diapositives :
- un titre
- une illustration libre de droit
- le lien vers une ressource en ligne intéressante sur la biographie de Victor Hugo
- consigne de l'exercice
- quatre questions à choix multiples sur la vie de VH
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- SisypheHabitué du forum
Bonjour à tous,
Je remonte ce post parce que je travaille ma séance sur le vol du pain. Certains éléments du texte restent un peu obscurs pour moi. Je fais appel à vos lumières. Victor Hugo écrit : "Jean Valjean fut traduit devant les tribunaux du temps". Que signifie cette expression ? Victor Hugo veut-il dire : Jean Valjean fut traduit devant les tribunaux existants en 1795 ? Puisqu'il écrit longtemps après, cela pourrait être une explication. Ou s'agit-il d'une expression désignant la cour pénale ? J'ai fait des recherches sans succès.
Deuxième question : "Il y a dans notre civilisation des heures redoutables ; ce sont les moments où la pénalité prononce un naufrage". Comment expliquer le mot "pénalité" ? La peine ? La cour pénale ?
J'aime pouvoir répondre précisément à mes élèves mais je ne suis pas très sûre de moi sur ce texte.
Merci par avance pour votre aide.
Je joins le texte si besoin.
Bonne journée
Je remonte ce post parce que je travaille ma séance sur le vol du pain. Certains éléments du texte restent un peu obscurs pour moi. Je fais appel à vos lumières. Victor Hugo écrit : "Jean Valjean fut traduit devant les tribunaux du temps". Que signifie cette expression ? Victor Hugo veut-il dire : Jean Valjean fut traduit devant les tribunaux existants en 1795 ? Puisqu'il écrit longtemps après, cela pourrait être une explication. Ou s'agit-il d'une expression désignant la cour pénale ? J'ai fait des recherches sans succès.
Deuxième question : "Il y a dans notre civilisation des heures redoutables ; ce sont les moments où la pénalité prononce un naufrage". Comment expliquer le mot "pénalité" ? La peine ? La cour pénale ?
J'aime pouvoir répondre précisément à mes élèves mais je ne suis pas très sûre de moi sur ce texte.
Merci par avance pour votre aide.
Je joins le texte si besoin.
Bonne journée
- Fichiers joints
- AlcyoneFidèle du forum
Je comprends les "tribunaux du temps" comme les "tribunaux de cette époque" et la "pénalité" comme "la cour pénale" mais je n'ai aucun argument pour le prouver, désolée.
PS : si tu veux partager ta séance, je veux bien la lire.
PS : si tu veux partager ta séance, je veux bien la lire.
- DeliaEsprit éclairé
Pour pénalité, un petit tour sur le Tlfi :
PÉNALITÉ, subst. fém.
A. Système des peines infligées par une instance sociale comme mesure répressive sanctionnant des délits. [La femme] n'est égale que devant le travail et la pénalité (DU CAMP, Hollande, 1859, p.216). Un monde où n'existe aucune idée de pénalité ni de coercition exercée au nom de la société (RENAN, Avenir sc., 1890, p.425).
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- A TuinVénérable
Sisyphe, ton texte doit être complété si c'est pour une inspection.
Tu dois indiquer le chapitre de l'extrait, l'année de publication (en général je mets toujours celle de première publication, et pas forcément celle d'une édition récente)
et aussi les notes de bas de page, en incluant notamment le mot pénalité, puisqu'il peut poser question, mais aussi d'autres comme fièvre de lait, émondeur, galères.
On indique [...] et "redoutables ;" (l.34) Ne pas oublier l'espace avant le ;
Tu dois indiquer le chapitre de l'extrait, l'année de publication (en général je mets toujours celle de première publication, et pas forcément celle d'une édition récente)
et aussi les notes de bas de page, en incluant notamment le mot pénalité, puisqu'il peut poser question, mais aussi d'autres comme fièvre de lait, émondeur, galères.
On indique [...] et "redoutables ;" (l.34) Ne pas oublier l'espace avant le ;
- SisypheHabitué du forum
Bonsoir,
Ce n'est pas pour une inspection mais je vais mettre quelques notes. Merci.
Ce n'est pas pour une inspection mais je vais mettre quelques notes. Merci.
- SisypheHabitué du forum
Alcyone
Excuse moi. J'ai lu trop vite ton message. Je veux bien partager ma séance mais elle n'a rien d'original. Je me suis inspirée du travail de Cannelle ! Je commence par un extrait de l'émission de France culture pour situer le vol de nécessité. Puis je lis le texte. Je demande aux élèves ce que Hugo pense de l'action de Jean Valjean et de la peine qui lui est infligée. Ils comprennent sans peine qu'il considère qu'il s'agit d'un vol de nécessité. Je leur demande de répondre en groupe à la question : Comment Hugo fait-il sentir au lecteur qu'il ne condamne pas Jean Valjean ? (Je n'ai pas de meilleure formulation pour l'instant). Je leur propose des cartes aide (je fais ça souvent. Les élèves qui le souhaitent peuvent venir chercher un questionnaire destiné à les orienter sur mon bureau). Mise en commun. On relève la manière dont les circonstances atténuantes sont développées quand on ne sait presque rien d'Isabeau Maubert. Peut-être ce boulanger travaille-t-il lui aussi très dur ? Peut-être aurait-il été généreux si Jean Valjean s'était adressé à lui ? De Jean Valjean, Hugo dit les efforts pour travailler avec l'asyndète "il se louait comme moissonneur, comme manoeuvre, comme garçon de ferme bouvier, comme homme de peine" qui se termine par une expression très signifiante : "homme de peine". On note bien sûr le parallélisme "Jean n'eut pas d'ouvrage. La famille n'eut pas de pain". On note la manière dont l'explication se réduit à l'explication en phrase nominale "Pas de pain". Il n'y a rien à dire de plus.
On observe la ponctuation qui permet de sentir la présence du narrateur (" que faire avec sept petits enfants ?" "Quelle minute funèbre que celle où la société s'éloigne et consomme l'irréparable abandon d'un être pensant !")
Enfin on note la présence du "nous" (Il y a dans notre civilisation des heures redoutables ; ce sont les moments où la pénalité prononce un naufrage") qui indique la présence de Hugo et son jugement sur la justice avec "redoutable" et "naufrage".
Bon, c'est encore flou mais c'est pour vendredi. Je trouve aussi que Jean Valjean est présenté de manière assez imprécise "c'était quelque chose d'assez endormi et d'assez insignifiant que Jean Valjean" et je voudrais bien travailler l'idée qu'il est présenté comme l'objet d'un destin, qu'il est chosifié par les circonstances (peut-être en observant aussi le passif "Jean Valjean fut déclaré coupable. Jean Valjean fut condamné à cinq ans de galère" ?). Au contraire, la misère est personnifiée "C'était un triste groupe que la misère enveloppa peu à peu." comme la pénalité "qui prononce un naufrage" ou la société qui "s'éloigne et consomme l'irréparable abandon d'un être pensant". Qu'en pensez-vous ?
Une autre idée qui me vient en lisant le texte c'est que le ton de Victor Hugo ressemble assez à la description qu'on fait d'un accusé au début d'un procès. Qui est l'accusé ? Puis la présentation des faits. Puis les charges retenues. Mais je ne sais pas trop si les élèves peuvent le voir.
Il me semble qu'il y a comme une mise en abyme de la justice. Hugo juge la justice. Il lui reproche son côté "formel". sans doute aussi de ne pas voir ce "Pas de pain" et "Sa jeunesse se dépensait ainsi dans un travail rude et mal payé". On vole sa jeunesse à Jean Valjean. Je ne voudrais pas non plus faire de Victor Hugo un marxiste convaincu !
Après cette analyse, les élèves rédigent la réponse. Et c'est fini !
La séance suivante (2 heures) verra se tenir le procès de Jean Valjean, une autre idée puisée ici. Dans ce procès nous aurons l'honneur de voir intervenir Victor Hugo lui-même pour aider l'avocat de la défense.
Cette séance sur le vol du pain est la 4è d'une séquence préliminaire à la lecture des Misérables. On a découvert Hugo poète, Hugo tribun avec le Discours sur la misère notamment.
Je prends toutes les critiques. Je vais me faire inspecter et j'hésite encore beaucoup. Donc je modifie mon message de 18h53 pour dire "C'est peut-être pour une inspection" . Cela dépend de ma capacité à voir clair dans tout cela.
Excuse moi. J'ai lu trop vite ton message. Je veux bien partager ma séance mais elle n'a rien d'original. Je me suis inspirée du travail de Cannelle ! Je commence par un extrait de l'émission de France culture pour situer le vol de nécessité. Puis je lis le texte. Je demande aux élèves ce que Hugo pense de l'action de Jean Valjean et de la peine qui lui est infligée. Ils comprennent sans peine qu'il considère qu'il s'agit d'un vol de nécessité. Je leur demande de répondre en groupe à la question : Comment Hugo fait-il sentir au lecteur qu'il ne condamne pas Jean Valjean ? (Je n'ai pas de meilleure formulation pour l'instant). Je leur propose des cartes aide (je fais ça souvent. Les élèves qui le souhaitent peuvent venir chercher un questionnaire destiné à les orienter sur mon bureau). Mise en commun. On relève la manière dont les circonstances atténuantes sont développées quand on ne sait presque rien d'Isabeau Maubert. Peut-être ce boulanger travaille-t-il lui aussi très dur ? Peut-être aurait-il été généreux si Jean Valjean s'était adressé à lui ? De Jean Valjean, Hugo dit les efforts pour travailler avec l'asyndète "il se louait comme moissonneur, comme manoeuvre, comme garçon de ferme bouvier, comme homme de peine" qui se termine par une expression très signifiante : "homme de peine". On note bien sûr le parallélisme "Jean n'eut pas d'ouvrage. La famille n'eut pas de pain". On note la manière dont l'explication se réduit à l'explication en phrase nominale "Pas de pain". Il n'y a rien à dire de plus.
On observe la ponctuation qui permet de sentir la présence du narrateur (" que faire avec sept petits enfants ?" "Quelle minute funèbre que celle où la société s'éloigne et consomme l'irréparable abandon d'un être pensant !")
Enfin on note la présence du "nous" (Il y a dans notre civilisation des heures redoutables ; ce sont les moments où la pénalité prononce un naufrage") qui indique la présence de Hugo et son jugement sur la justice avec "redoutable" et "naufrage".
Bon, c'est encore flou mais c'est pour vendredi. Je trouve aussi que Jean Valjean est présenté de manière assez imprécise "c'était quelque chose d'assez endormi et d'assez insignifiant que Jean Valjean" et je voudrais bien travailler l'idée qu'il est présenté comme l'objet d'un destin, qu'il est chosifié par les circonstances (peut-être en observant aussi le passif "Jean Valjean fut déclaré coupable. Jean Valjean fut condamné à cinq ans de galère" ?). Au contraire, la misère est personnifiée "C'était un triste groupe que la misère enveloppa peu à peu." comme la pénalité "qui prononce un naufrage" ou la société qui "s'éloigne et consomme l'irréparable abandon d'un être pensant". Qu'en pensez-vous ?
Une autre idée qui me vient en lisant le texte c'est que le ton de Victor Hugo ressemble assez à la description qu'on fait d'un accusé au début d'un procès. Qui est l'accusé ? Puis la présentation des faits. Puis les charges retenues. Mais je ne sais pas trop si les élèves peuvent le voir.
Il me semble qu'il y a comme une mise en abyme de la justice. Hugo juge la justice. Il lui reproche son côté "formel". sans doute aussi de ne pas voir ce "Pas de pain" et "Sa jeunesse se dépensait ainsi dans un travail rude et mal payé". On vole sa jeunesse à Jean Valjean. Je ne voudrais pas non plus faire de Victor Hugo un marxiste convaincu !
Après cette analyse, les élèves rédigent la réponse. Et c'est fini !
La séance suivante (2 heures) verra se tenir le procès de Jean Valjean, une autre idée puisée ici. Dans ce procès nous aurons l'honneur de voir intervenir Victor Hugo lui-même pour aider l'avocat de la défense.
Cette séance sur le vol du pain est la 4è d'une séquence préliminaire à la lecture des Misérables. On a découvert Hugo poète, Hugo tribun avec le Discours sur la misère notamment.
Je prends toutes les critiques. Je vais me faire inspecter et j'hésite encore beaucoup. Donc je modifie mon message de 18h53 pour dire "C'est peut-être pour une inspection" . Cela dépend de ma capacité à voir clair dans tout cela.
- cannelle21Grand Maître
Et pourquoi ne pas poser comme question "Du côté de quel personnage Victor Hugo est-il ?".
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- SisypheHabitué du forum
cannelle21 a écrit:Et pourquoi ne pas poser comme question "Du côté de quel personnage Victor Hugo est-il ?".
Oui, c'est la question que je poserai après la lecture. Mais ensuite j'aimerais qu'ils travaillent sur le comment.
- A TuinVénérable
"Comment Hugo fait-il sentir au lecteur qu'il ne condamne pas Jean Valjean ?" doit être reformulé, c'est déjà orienter la réponse des élèves.
Quels sont vos ressentis sur le personnage ici présenté ? Que lui arrive-t-il ? Quel portrait Victor Hugo dresse-t-il de Jean Valjean ?
Et à la fin :
Quel "crime" Jean Valjean a-t-il commis ? Son jugement vous surprend-il ? expliquez
Quels sont vos ressentis sur le personnage ici présenté ? Que lui arrive-t-il ? Quel portrait Victor Hugo dresse-t-il de Jean Valjean ?
Et à la fin :
Quel "crime" Jean Valjean a-t-il commis ? Son jugement vous surprend-il ? expliquez
- SisypheHabitué du forum
Je commence par lire le texte puis je leur pose une question ouverte, comme celle de Cannelle, qui me va très bien "Du côté de quel personnage est Jean Valjean ?" Je ne pense pas que cette question face de difficultés (c'est une bonne classe). Mais ensuite, quand tout le monde s'est accordé à dire que Victor Hugo est du côté de Jean Valjean, je leur demande comment il le fait sentir au lecteur.
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