- LorelyNiveau 7
Je cherche un texte pour mon évaluation finale sur la nouvelle fantastique. Nous avons travaillé sur "La cafetière" de Théophile Gautier durant tout le chapitre. Avez-vous des idées? Merci
- cannelle21Grand Maître
Je travaille souvent sur La main, de Maupassant. Le texte est un peu long mais il n'est pas difficile à comprendre.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- cidNiveau 9
J'envisage de donner La Photographie de Sternberg. A réfléchir.
- ProvenceEnchanteur
J'aime bien donner un passage de La Vénus d'Ille.
- GilbertineNeoprof expérimenté
J'ai parfois donné un passage d' "Apparition" de Guy de Maupassant qui rappelle le début de "La Cafetière" :
"Je m’écarquillais les yeux à déchiffrer les suscriptions, quand je crus entendre ou plutôt sentir un frôlement derrière moi. Je n’y pris point garde, pensant qu’un courant d’air avait fait remuer quelque étoffe. Mais, au bout d’une minute, un autre mouvement, presque indistinct, me fit passer sur la peau un singulier petit frisson désagréable. C’était tellement bête d’être ému, même à peine, que je ne voulus pas me retourner, par pudeur pour moi-même. Je venais alors de découvrir la seconde des liasses qu’il me fallait ; et je trouvais justement la troisième, quand un grand et pénible soupir, poussé contre mon épaule, me fit faire un bond de fou à deux mètres de là. Dans mon élan je m’étais retourné, la main sur la poignée de mon sabre, et certes, si je ne l’avais pas senti à mon côté, mon sabre, je me serais enfui comme un lâche.
Une grande femme vêtue de blanc me regardait, debout derrière le fauteuil où j’étais assis une seconde plus tôt.
Une telle secousse me courut dans les membres que je faillis m’abattre à la renverse ! Oh ! personne ne peut comprendre, à moins de les avoir ressenties, ces épouvantables et stupides terreurs. L’âme se fond ; on ne sent plus son cœur ; le corps entier devient mou comme une éponge, on dirait que tout l’intérieur de nous s’écroule.
Je ne crois pas aux fantômes ; eh bien ! j’ai défailli sous la hideuse peur des morts, et j’ai souffert, oh ! souffert en quelques instants plus qu’en tout le reste de ma vie, dans l’angoisse irrésistible des épouvantes surnaturelles.
Si elle n’avait pas parlé, je serais mort peut-être ! Mais elle parla ; elle parla d’une voix douce et douloureuse qui faisait vibrer les nerfs. Je n’oserais pas dire que je redevins maître de moi et que je retrouvai ma raison. Non. J’étais éperdu à ne plus savoir ce que je faisais ; mais cette espèce de fierté intime que j’ai en moi, un peu d’orgueil de métier aussi, me faisaient garder, presque malgré moi, une contenance honorable. Je posais pour moi, et pour elle sans doute, pour elle, quelle qu’elle fût, femme ou spectre. Je me suis rendu compte de tout cela plus tard, car je vous assure que, dans l’instant de l’apparition, je ne songeais à rien. J’avais peur."
"Je m’écarquillais les yeux à déchiffrer les suscriptions, quand je crus entendre ou plutôt sentir un frôlement derrière moi. Je n’y pris point garde, pensant qu’un courant d’air avait fait remuer quelque étoffe. Mais, au bout d’une minute, un autre mouvement, presque indistinct, me fit passer sur la peau un singulier petit frisson désagréable. C’était tellement bête d’être ému, même à peine, que je ne voulus pas me retourner, par pudeur pour moi-même. Je venais alors de découvrir la seconde des liasses qu’il me fallait ; et je trouvais justement la troisième, quand un grand et pénible soupir, poussé contre mon épaule, me fit faire un bond de fou à deux mètres de là. Dans mon élan je m’étais retourné, la main sur la poignée de mon sabre, et certes, si je ne l’avais pas senti à mon côté, mon sabre, je me serais enfui comme un lâche.
Une grande femme vêtue de blanc me regardait, debout derrière le fauteuil où j’étais assis une seconde plus tôt.
Une telle secousse me courut dans les membres que je faillis m’abattre à la renverse ! Oh ! personne ne peut comprendre, à moins de les avoir ressenties, ces épouvantables et stupides terreurs. L’âme se fond ; on ne sent plus son cœur ; le corps entier devient mou comme une éponge, on dirait que tout l’intérieur de nous s’écroule.
Je ne crois pas aux fantômes ; eh bien ! j’ai défailli sous la hideuse peur des morts, et j’ai souffert, oh ! souffert en quelques instants plus qu’en tout le reste de ma vie, dans l’angoisse irrésistible des épouvantes surnaturelles.
Si elle n’avait pas parlé, je serais mort peut-être ! Mais elle parla ; elle parla d’une voix douce et douloureuse qui faisait vibrer les nerfs. Je n’oserais pas dire que je redevins maître de moi et que je retrouvai ma raison. Non. J’étais éperdu à ne plus savoir ce que je faisais ; mais cette espèce de fierté intime que j’ai en moi, un peu d’orgueil de métier aussi, me faisaient garder, presque malgré moi, une contenance honorable. Je posais pour moi, et pour elle sans doute, pour elle, quelle qu’elle fût, femme ou spectre. Je me suis rendu compte de tout cela plus tard, car je vous assure que, dans l’instant de l’apparition, je ne songeais à rien. J’avais peur."
- miss teriousDoyen
Quant à moi, je leur donne Apparition de Maupassant, en entier. Je leur distribue le texte 2-3 jours avant le devoir ; à eux de le lire. Ils doivent l'apporter le jour J. ET, ce jour J, je leur donne le questionnaire.
Je fais la même chose pour mon chapitre sur la nouvelle réaliste.
J'ai du mal à ne travailler que sur un extrait pour ces chapitres.
Je fais la même chose pour mon chapitre sur la nouvelle réaliste.
J'ai du mal à ne travailler que sur un extrait pour ces chapitres.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- loubou59Niveau 9
Je fais soit le même extrait d'Apparition que Gilbertine, soit un extrait du Horla :
19 août - Je le tuerai. Je l’ai vu ! je me suis assis hier soir, à ma table ; et je fis semblant d’écrire avec une grande attention. Je savais bien qu’il viendrait rôder autour de moi, tout près, si près que je pourrais peut-être le toucher, le saisir ? Et alors ? … alors, j’aurais la force des désespérés ; j’aurais mes mains, mes genoux, ma poitrine, mon front, mes dents pour l’étrangler, l’écraser, le mordre, le déchirer.
Et je le guettais avec tous mes organes surexcités.
J’avais allumés mes deux lampes et les huit bougies de ma cheminée, comme si j’eusse pu, dans cette clarté, le découvrir.
En face de moi, mon lit, un vieux lit de chêne à colonnes ; à droite, ma cheminée ; à gauche, ma porte fermée avec soin, après l’avoir laissée longtemps ouverte, afin de l’attirer ; derrière moi, une très haute armoire à glace, qui me servait chaque jour pour me raser, pour m’habiller, et où j’avais coutume de me regarder, de la tête aux pieds, chaque fois que je passais devant.
Donc, je faisais semblant d’écrire, pour le tromper, car il m’épiait lui aussi ; et soudain, je sentis, je fus certain qu’il lisait par-dessus mon épaule, qu’il était là, frôlant mon oreille.
Je me dressai, les mains tendues, en me tournant si vite que je faillis tomber. Et bien ? … on y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans ma glace ! … Elle était vide, claire, profonde, pleine de lumière ! Mon image n’était pas dedans … et j’étais en face, moi ! Je voyais le grand verre limpide de haut en bas. Et je regardais cela avec des yeux affolés ; et je n’osais plus avancer, je n’osais plus faire un mouvement, sentant bien pourtant qu’il était là, mais qu’il m’échapperait encore, lui dont le corps imperceptible avait dévoré mon reflet.
Comme j’eus peur ! Puis voilà que tout à coup je commençais à m’apercevoir dans une brume, au fond du miroir, dans une brume comme à travers une nappe d’eau ; et il me semblait que cette eau glissait de gauche à droite, lentement, rendant plus précise mon image, de seconde en seconde. C’était comme la fin d’une éclipse. Ce qui me cachait ne paraissait point posséder de contours parfaitement arrêtés, mais une sorte de transparence opaque, s’éclaircissant peu à peu.
Je pus enfin me distinguer complètement, ainsi que je le fais chaque jour en me regardant.
Je l’avais vu ! L’épouvante m’en est restée, qui me fait encore frissonner.
19 août - Je le tuerai. Je l’ai vu ! je me suis assis hier soir, à ma table ; et je fis semblant d’écrire avec une grande attention. Je savais bien qu’il viendrait rôder autour de moi, tout près, si près que je pourrais peut-être le toucher, le saisir ? Et alors ? … alors, j’aurais la force des désespérés ; j’aurais mes mains, mes genoux, ma poitrine, mon front, mes dents pour l’étrangler, l’écraser, le mordre, le déchirer.
Et je le guettais avec tous mes organes surexcités.
J’avais allumés mes deux lampes et les huit bougies de ma cheminée, comme si j’eusse pu, dans cette clarté, le découvrir.
En face de moi, mon lit, un vieux lit de chêne à colonnes ; à droite, ma cheminée ; à gauche, ma porte fermée avec soin, après l’avoir laissée longtemps ouverte, afin de l’attirer ; derrière moi, une très haute armoire à glace, qui me servait chaque jour pour me raser, pour m’habiller, et où j’avais coutume de me regarder, de la tête aux pieds, chaque fois que je passais devant.
Donc, je faisais semblant d’écrire, pour le tromper, car il m’épiait lui aussi ; et soudain, je sentis, je fus certain qu’il lisait par-dessus mon épaule, qu’il était là, frôlant mon oreille.
Je me dressai, les mains tendues, en me tournant si vite que je faillis tomber. Et bien ? … on y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans ma glace ! … Elle était vide, claire, profonde, pleine de lumière ! Mon image n’était pas dedans … et j’étais en face, moi ! Je voyais le grand verre limpide de haut en bas. Et je regardais cela avec des yeux affolés ; et je n’osais plus avancer, je n’osais plus faire un mouvement, sentant bien pourtant qu’il était là, mais qu’il m’échapperait encore, lui dont le corps imperceptible avait dévoré mon reflet.
Comme j’eus peur ! Puis voilà que tout à coup je commençais à m’apercevoir dans une brume, au fond du miroir, dans une brume comme à travers une nappe d’eau ; et il me semblait que cette eau glissait de gauche à droite, lentement, rendant plus précise mon image, de seconde en seconde. C’était comme la fin d’une éclipse. Ce qui me cachait ne paraissait point posséder de contours parfaitement arrêtés, mais une sorte de transparence opaque, s’éclaircissant peu à peu.
Je pus enfin me distinguer complètement, ainsi que je le fais chaque jour en me regardant.
Je l’avais vu ! L’épouvante m’en est restée, qui me fait encore frissonner.
- lisontineHabitué du forum
Je donne aussi l'extrait d'Apparition, mais je le fais débuter plus tôt et je ne donne pas le dernier paragraphe.
- CelebornEsprit sacré
Provence a écrit:J'aime bien donner un passage de La Vénus d'Ille.
Pareil ici. L'extrait de la nuit de noces relatée le lendemain.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- CelebornEsprit sacré
D'ailleurs, si ça peut aider… (ces devoirs correspondent à un travail mené sur Le Horla en OI, pour le coup)
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- AurèleNiveau 4
Bonjour,
Pour ma part, je leur donne un extrait du Horla, celui qui raconte le fameux épisode de la rose flottant dans les airs.
Cela me permet de reprendre un certain nombre de points: le point de vue interne, les perceptions et les sens, le vocabulaire de la peur et de la folie, l'expression du doute et les modalisateurs (doute, mais aussi certitude), les types de phrase, résumé d'un événement, explication rationnelle, qualification du-dit événement en choisissant l'adjectif le plus adapté (étrange, irrationnel ou surnaturel) et justification de leur choix dans un petit paragraphe organisé (irruption de l'incompréhension dans un cadre quotidien: ici, la fleur défiant les lois de la nature, sans explication rationnelle certaine, dans un jardin pourtant travaillé par l'homme).
En espérant que cela puisse t'aider un peu.
Pour ma part, je leur donne un extrait du Horla, celui qui raconte le fameux épisode de la rose flottant dans les airs.
Cela me permet de reprendre un certain nombre de points: le point de vue interne, les perceptions et les sens, le vocabulaire de la peur et de la folie, l'expression du doute et les modalisateurs (doute, mais aussi certitude), les types de phrase, résumé d'un événement, explication rationnelle, qualification du-dit événement en choisissant l'adjectif le plus adapté (étrange, irrationnel ou surnaturel) et justification de leur choix dans un petit paragraphe organisé (irruption de l'incompréhension dans un cadre quotidien: ici, la fleur défiant les lois de la nature, sans explication rationnelle certaine, dans un jardin pourtant travaillé par l'homme).
En espérant que cela puisse t'aider un peu.
- darkstephorNiveau 2
Idem
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Ce n'est pas parce que l'erreur est répandue qu'elle en devient vérité.
- LonieNeoprof expérimenté
Bonsoir, et voilà une nouvelle remontée de topic.
Je viens de finir ma séquence sur le fantastique : mes élèves ont lu La main de Maupassant, un extrait de Dracula, Le veston ensorcelé et un extrait du Portrait de Dorian Gray (extraits issus du TDL).
J'aimerai évaluer mes élèves autour de la notion du pacte diabolique. Auriez-vous une idée de texte à me suggérer ?
Je comptais leur proposer un extrait de La peau de chagrin (également présent dans leur manuel et qui s'inscrit donc parfaitement dans cette thématique.), mais avant de monter mon évaluation, je me suis dit que vous auriez peut-être d'autres idées de texte.
Merci pour vos idées..
Je viens de finir ma séquence sur le fantastique : mes élèves ont lu La main de Maupassant, un extrait de Dracula, Le veston ensorcelé et un extrait du Portrait de Dorian Gray (extraits issus du TDL).
J'aimerai évaluer mes élèves autour de la notion du pacte diabolique. Auriez-vous une idée de texte à me suggérer ?
Je comptais leur proposer un extrait de La peau de chagrin (également présent dans leur manuel et qui s'inscrit donc parfaitement dans cette thématique.), mais avant de monter mon évaluation, je me suis dit que vous auriez peut-être d'autres idées de texte.
Merci pour vos idées..
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- TangledingGrand Maître
Salut Lonie,
Il y a éventuellement le Moine de M.G. Lewis... Lu il y a bien longtemps, quel roman ! Mais je ne pense pas l'avoir sous le coude et je ne sais pas trop où trouver l'extrait le plus adéquat.
L'extrait de La Peau de chagrin me semble intéressant.
Il y a éventuellement le Moine de M.G. Lewis... Lu il y a bien longtemps, quel roman ! Mais je ne pense pas l'avoir sous le coude et je ne sais pas trop où trouver l'extrait le plus adéquat.
L'extrait de La Peau de chagrin me semble intéressant.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- zigmag17Guide spirituel
La nouvelle "Les mains" de Henri Troyat me semble appropriée; je peux t'en faire un résumé si tu veux t'en faire une idée (je l'ai en collection Librio mais c'est dans un carton).
- SaltaojosHabitué du forum
J'aime bien aussi La Photographie parce que la nouvelle est très courte. Sinon Les Souris ou Le Veston ensorcelé (Buzzati) mais c'est plus long.
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