Comment compter la note d'une copie de bac blanc illisible ?

Tu souhaites aussi imposer aux profs ces 2 seules couleurs pour les corrections ?
Rdv sur le topic " stylo plume"

Moi je mettrais mes observations et ma note avec une encre tout aussi invisible. Y a pas de raison. Et hop.

Voilà un élève 'plutôt gentil et sérieux', qui a subi une scolarité complète de programmes débiles, que l'on n'a pas formé à certaines choses auxquelles nous avons été formés. Il a trébuché ? Ecrasons-le, je suis sûr qu'en plus ce sera très populaire auprès des autres, de ceux qui ne foutent rien, n'apprennent rien et pour qui tout le système scolaire est taillé sur mesure. L'égalité, la vraie...
On ne peut pas se plaindre, à longueur de forum, de ce que les élèves n'apprennent pas à lire avec de bonnes méthodes, n'apprennent pas la tenue du stylo, sont autorisés pendant des années à prendre leur calculatrice etc...
et saisir ensuite la première occasion pour taper dessus.

Il y a quand même une chose qui m'étonne: que la copie ne soit pas anonymée.

Dans mon collège et dans ceux autours, les copies de brevets blancs sont anonymes. On ne sait pas qui on corrige. Ce qui est plus juste (et dans les condition de l'examen).

Avec une copie anonyme, tu ne saurais pas qui tu corrige, si c'est un glandeur ou pas. Tu ne te poserais pas la question du dossier post-bac, tu n'aurais pas l'information. Tu mettrais 2/20 sans te poser plus de question.

Les copies de bac blanc ne sont jamais anonymées, chez nous ; d'ailleurs, avec seulement 49 élèves en Tle ES, et sachant que je les ai tous en cours à un moment ou à un autre, l'anonymat ne tiendrait pas longtemps.

D'où le dilemme : est-ce que je considère que cet élève est comme les autres, anonyme, et mérite sa très mauvaise note ; ou que, eu égard à son comportement, je peux essayer d'arrondir les angles (sans effacer complètement sa mauvaise note, qu'il mérite tout de même pour sa copie illisible) ?

Cet incident montre surtout que l'élève n'a pas essayé de relire sa copie pour corriger les maladresses et les erreurs d'orthographe à la fin de son épreuve. Et rien que pour ça, il devrait être cloué au pilori... :dehors2:

Bon, la nuit ayant porté conseil, je coupe la poire en deux : je compte sa note telle quelle, avec le même coeff que les autres, mais je proposerai un DM facultatif à toute la classe pour limiter les dégâts. Vu le profil du groupe, je ne risque pas d'être submergée de copies, mais au moins il n'y aura pas d'injustice entre les élèves :/

Je ne trouve pas ça bien. Le but n'est pas de planter nos élèves. Un élève qui a travaillé, mais a eu un soucis de stylo ne mérite pas de rater une admission dans une classe prépa ou une autre filière sélective.

On connait nos élèves et on sait ce qu'ils valent. Faut être un minimum compréhensif et pour le coup bienveillant.
Le mec a déjà compris la leçon et n'écrira pas en violet le jour du bac!

skindiver a écrit:Je ne trouve pas ça bien. Le but n'est pas de planter nos élèves.

Non: le but est de les évaluer honnêtement.

Un élève qui a travaillé, mais a eu un soucis de stylo ne mérite pas de rater une admission dans une classe prépa ou une autre filière sélective.

Un jeune homme de 18 ans, qui va bientôt mettre son bulletin dans l'urne, doit être materné comme s'il débutait sa scolarité?

On connait nos élèves et on sait ce qu'ils valent.

En l'occurrence, on note une prestation. Sinon, inutile d'organiser des épreuves blanches.

Faut être un minimum compréhensif et pour le coup bienveillant.

C'est très à la mode, la bienveillance. Elle tend à devenir synonyme de complaisance. Et je ne suis pas sûre qu'on soit spécialement bienveillant en faisant comme si la négligence d'un élève n'avait pas si grande importance.

Le mec a déjà compris la leçon et n'écrira pas en violet le jour du bac!

Je ne sais pas: je ne vis pas dans sa tête.

Je ne dis pas que je trouve ça bien, mais je suis un peu coincée ! Le fait est que sa copie est illisible, je ne peux donc pas la noter. A partir de là, quelle que soit la solution que je retiens, elle est injuste dans un sens ou dans l'autre.

Oui voilà : admettons que l'élève mérite toute la bienveillance possible (seule Danska le sait, ça, je l'ai déjà souligné --- et encore). Mais admettons. Vous voulez faire quoi ? Ne pas compter ce devoir dans sa moyenne ? Lui mettre une bonne note fictive ?

Provence a écrit:

On connait nos élèves et on sait ce qu'ils valent.

En l'occurrence, on note une prestation. Sinon, inutile d'organiser des épreuves blanches.

On sait ce qu'ils valent ... mais l'épreuve blanche est aussi présente pour les confronter à la réalité d'un examen dans des conditions proches de l'examen. C'est à dire supposer de l'anonymat de la copie ainsi que le respect strict de la qualité de l'écriture.
Skindiver, le but de n'est pas de les planter mais parfois les élèves sont en échec ou en difficulté. Il faut pouvoir le leur montrer crûment ( et ne pas le confondre avec cruellement ) et ensuite les aider à surmonter cela.

Danska, je trouve votre solution bien équitable. Permettre, non pas à ce seul élève mais à l'ensemble du groupe de compenser un échec sur ce bac blanc.

skindiver a écrit:Je ne trouve pas ça bien. Le but n'est pas de planter nos élèves. Un élève qui a travaillé, mais a eu un soucis de stylo ne mérite pas de rater une admission dans une classe prépa ou une autre filière sélective.

On connait nos élèves et on sait ce qu'ils valent. Faut être un minimum compréhensif et pour le coup bienveillant.
Le mec a déjà compris la leçon et n'écrira pas en violet le jour du bac!

Personnellement, je ne note jamais un élève. Je note une copie. Si la copie est illisible, je ne peux pas la lire, et je mets zéro.

Danska, tu as fait au mieux je crois.

Ce cas illustre bien pourquoi certains appellent de tous leurs voeux davantage de contrôle continu pour le bac, et pourquoi je suis farouchement contre.

Au fond, il n'est pas méchant, cet élève - il ne manquerait plus qu'il morde!-, il est un peu lunaire, il vient en chaussons en cours, et puis le reste de la classe est si mauvais que, vous comprenez, même si la copie est illisible, il ne vaut pas ça!

Mais sa copie, si.

J'ai eu une élève de L, gentille! une famille difficile, des difficultés de compréhensions, mais gentille! Rédaction lamentable, des lacunes terribles, mais gentille! Les collègues, gentils! lui mettaient toujours des points de complaisance, pour ne pas la peiner trop. Quand ça valait 3, on mettait 6, quand ça valait 5, on mettait 7 ou 8, et même 10 pour 8, pour ne pas la "décourager".

A la fin, elle s'est admirablement plantée à toutes ses épreuves de bac, et a changé de lycée car elle estimait, à juste titre sans doute, même si elle ne l'entendait pas de cette manière, qu'on ne l'avait pas aidée.

Orlanda, je suis d'accord avec toi sur tous les points et farouchement opposée au contrôle continu moi aussi (même si je ne suis pas plus favorable que ça au bac tel qu'il se présente actuellement). C'est toujours le même problème : beaucoup d'entre nous ont envie de favoriser ou au moins de sanctionner moins durement l'élève travailleur que l'élève pénible, et ce quel que soit leur niveau réel...

Danska : je trouve ça bien et équitable.

Bien et équitable... pour qui ? Vous parlez de dossier scolaire, d'APB. Les autres classes de votre lycée vont-elles avoir cette chance de refaire un devoir ?

Danska a expliqué qu'elle avait mis peu de notes ce trimestre. Les autres classes en ont peut être davantage.
De toute manière, d'un professeur à un autre, la notation n'est pas la même.

Le travail a été fait! Ca serait injuste de ne pas noter toute sa copie.
L'élève a écrit 15 pages! Il n'a pas rien foutu.

Je suis curieux de savoir comment tu peux évaluer quinze pages que tu ne peux pas lire.

DesolationRow a écrit:Je suis curieux de savoir comment tu peux évaluer quinze pages que tu ne peux pas lire.

Tu fais refaire le travail.

Solution par le haut : demander à un professeur de physique/chimie s'il n'a pas un réactif capable de mettre le texte en évidence.

skindiver a écrit:

DesolationRow a écrit:Je suis curieux de savoir comment tu peux évaluer quinze pages que tu ne peux pas lire.

Tu fais refaire le travail.

Je ne vois vraiment pas pourquoi. Il me semble qu'on peut attendre d'un élève de dix-huit ans qu'il rende un travail lisible. 
Quand un étudiant me rend un torchon, je ne le corrige pas.

skindiver a écrit:Le travail a été fait! Ca serait injuste de ne pas noter toute sa copie.
L'élève a écrit 15 pages! Il n'a pas rien foutu.

Fort bien. En l'état, on fait comment? On parle d'une copie illisible. Rendre sa copie lisible fait partie du travail.
Et pour celui qui me dit:" Dans ma tête, la dissertation, elle était faite, je n'ai pas rien fait!"? Et pour celui qui n'a pas le temps de recopier le brouillon sur lequel il a tout écrit? Celui qui oublie de rendre une copie sur deux?
J'ai même eu la copie en russe. L'élève, fraîchement débarquée en France, a fait le travail dans sa langue natale, pour ne pas rien faire. Elle a eu quelques points pour les quelques phrases en français qu'elle a su m'écrire. Elle n'a pas rien fait non plus, et la copie, traduite par un collègue, s'est révélée assez bonne, mais en russe.

Comment renvoyer paître un parent qui nous reproche, par nos notes trop sévères, de plomber l'avenir de son bambin si dans le même temps, des enseignants font exactement le même raisonnement?

Quand j'étais au collège, certains camarades rendaient leurs copies illisibles quand ils ne connaissaient pas leur cours, notamment en histoire. Cela n'a jamais marché.
Quand je ne peux pas lire, la copie est nulle.
Je ne vois pas en quoi la note d'une copie plomberait l'avenir d'un élève. Actuellement, en sciences et en EC (au moins), on trouve des places en prépa même avec des notes inférieures à la moyenne dans les matières principales, alors bon...