[5e] Problématique sur l'amitié ?

Bonjour à tous,

Après une séquence où les élèves ont exploré (entre autres) les relations familiales avec Les Fourberies de Scapin ou Le Malade Imaginaire, j'aimerais qu'ils travaillent sur l'amitié. J'avais quelques idées de texte et les manuels m'en ont fourni une multitude de très intéressants/riches, cependant je butte sur un écueil : la problématique. Je ne parviens pas à créer un questionnement qui
1) serait compréhensible /intéressant (ou que j'arriverais à rendre tel) pour mes élèves ;
2) appellerait une réponse nuancée ;
3) serait éclairé de manière différente selon le texte étudié.

Une fois cette problématique trouvée, il me sera bien plus simple de préparer l'entrée dans la séquence et de sélectionner les textes qui pourraient y apporter une réponse partielle. Je vous serai donc très reconnaissante si vous pouviez m'aider dans ce processus de réflexion ! (Je ne demande évidemment pas une problématique toute prête, mais je pense que des échanges naissent les meilleures idées, alors que seule j'ai le cerveau qui tourne à vide).

Merci !

Bonjour Alancya,

Le thème est très intéressant et riche.
Tu es en 5eme?
Quels sont les textes que tu as choisis?

Bonne journée

Perso, je partirais sur l'ambivalence du sentiment en fonction des incidents de la vie.. En effet, entre amis, tout peut arriver: il s'agirait de traiter de la relation fusionnelle des amis mais aussi des possibles trahisons et de ses conséquences.
Le lien entre amis est-il indéfectible?

Pas prof de lettres mais je donne un avis quand même : des foules de problématiques sont là, à partir des notions de séduction, fidélité, rivalité, jalousie, trahison, exclusivité, groupe, regard social, désapprobation familiale, émulation, sacrifice, ambiguïté (est-ce l'amitié, est-ce de l'amour ?) et j'en passe. Bref tout pareil que l'amour.

Embarras du choix...

Bonjour à toutes les deux et merci pour vos réponses !

Maryse, oui, il s'agit bien d'une séquence à destination d'élèves de cinquième. Et je voudrais justement orienter mon choix des textes selon la problématique car j'en ai identifié/découvert un grand nombre, allant du Petit Prince (que signifie apprivoiser ?) à No et moi (l'épisode où l'héroïne n'ose pas aller à la fête à laquelle elle est invitée et qui lui permettrait -peut-être- de sortir de solitude) en passant par Le Papa de Simon, Le château de ma mère (lettre de Lili et réponse de Marcel), Le grand Michu, La guerre des boutons ... Bref, il n'y que l'embarras du choix !

Lombalgia, je suis bien d'accord avec toi, il y a une foule de sujet possible, mais je pinaille cherche à faire un choix qui permette d'explorer plusieurs aspects de l'amitié.

J'aime beaucoup ta suggestion Maryse. Elle permettrait aussi (je ne sais pas si ça vous semble pertinent) de voir différentes étapes du lien amical, de sa naissance (parfois similaire à un coup de foudre, parfois fruit d'une aventure/bêtise commune, parfois si évidente qu'on n'en a pas le souvenir) à l'âge d'or (les 400 coups, l'entente parfaite, la fidélité à la vie à la mort, l'exclusivité), ceci pouvant malheureusement prendre fin (éloignement progressif ou trahison brutale) ou continuer (je pourrais chercher un extrait où deux amis de très longue dates se souviennent de leur enfance).

Dans les notions que tu mentionnes, Lombalgia, celle d'émulation m'intéresse. C'est-à-dire que nous pourrions travailler sur "l'effet" de l'amitié : nous rend-elle meilleur ? Après tout, elle nous pousse à être aimable au sens premier du terme, elle constitue un soutien nous permettant de nous dépasser mais elle peut aussi nous conduire sur la mauvaise pente (agir pour plaire au groupe et non en accord avec ce que l'on pense).

Décidément, merci pour vos interventions/suggestions !

ça ressemble à de la philosophie, non ?

Peut-être que je ne m'y prends pas comme il faut alors...

non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire : je pense que c'est la réforme, qui, avec des chapitres "thématiques" poussent à instrumentaliser les textes littéraires sous un angle uniquement philosophique.

rien que le fait de lire les fourberies de scapin sous l'angle des relations familiales (ce que demande la réforme), je trouve ça très réducteur

Alancya a écrit:Une fois cette problématique trouvée, il me sera bien plus simple de préparer l'entrée dans la séquence et de sélectionner les textes qui pourraient y apporter une réponse partielle.

Je choisirais les textes avant, et la question ensuite. C'est triste, choisir ses textes en fonction d'une question tombée du ciel.

Là, comme ça, je dirais :
-- Meilleur ami : pire ennemi ?
-- L'amitié, une histoire d'amour ?

mais au final, pour toutes ces questions, on peut aussi se servir de n'importe quel support non ? Quel est le rapport avec la littérature ?

J'ai du mal à imaginer une question résolument littéraire sans avoir les textes sous les yeux Peut-être : l'amitié se déclare-t-elle ? Mais bof.

Lilith, je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce point, et c'est pour ça que j'ai précisé "entre autres", car je me voyais mal étudier ces pièces en mettant de coté tout ce qui ne rentrait pas dans le cadre étroit de la thématique "Avec autrui :...."

En revanche comme la séquence sur laquelle je m'interroge sera fondée sur un GT et non une OI, il est plus facile de sélectionner des extraits servant un angle précis.

Sylvain, j'espère que la question ne tombera pas du ciel, et c'est pour ça que je la soumets à votre réflexion. Et si parfois j'ai les idées très claires sur les textes que je désire étudier dans une séquence, j'avoue que j'ai du mal à choisir pour celle-ci. Alors je cherche, par une approche thématique, à sélectionner ceux qui la servent.

Merci pour tes propositions en tout cas. Je ne voudrais pas être marcher sur les plates-bandes des collègues de 4e avec la seconde, mais la première est intéressante. On garde l'idée d'ambivalence de l'amitié, qui peut aussi s'avérer trahison.

Je suis du même avis que Lilith888.
Je n'ai que des 3e cette année mais j'essaie d'envisager chaque thématique au regard de l'écriture; dans ton cas: comment écrit-on l'amitié? quels sont les topoi du récit d'amitié (tu en parles, Alancya, dans ton avant-dernier post)? toutes les amitiés se ressemblent-elles (tous les récits d'amitiés se ressemblent-ils) ?
A mon avis, il faut essayer de rester le plus littéraire possible, même si ce n'est pas si facile.
Pour les Fourberies, moi non plus, ce n'est pas sous l'angle de la famille que je l'envisagerais; je trouve que déjà avec l'Avare, c'est limite.

Mais il n'y a pas de problème dans les deux premières questions. La tension présente dans la troisième me semble un rien artificielle : les récits d'amitié ne me semblent pas suffisamment nombreux pour donner le sentiment qu'ils se ressemblent tous. C'est-à-dire que je ne vois pas bien quelles évidences ou préjugés présents dans la tête des élèves on compte faire bouger, avec cette question.

Je ne pense que pas qu'effectivement, les rapport familiaux aient été la principale préoccupation de Molière lorsqu'il a écrit ses pièces

Si le thème de 4e auquel il est fait allusion plus haut est l'amour, on pourrait imaginer qu'en 4e il s'agira d'affiner et approfondir. Et qu'en 5e on fait des gammes.

Comment la rencontre avec l'autre fait parcourir toute la gamme de l'expression des sentiments ?

Il peut y avoir de la lettre, des souvenirs, du roman à quatre mains (pas d'exemple comme ça) , du roman (pour projeter dans l'imaginaire l'exaltation qu'on n'a pas forcément en vrai ou pour dessiner les contours d'une amitié idéale), du conte (pour philosopher sur l'amitié), etc.

Bon c'est certainement pas en ces termes que cela doit être formulé, mais il y a de l'idée, non ?

oui, idées il y a, mais je ne vois pas forcément la différence pour les réfléchir entre un texte littéraire et une émission de feu Delarue.

Lombalgia a écrit:Si le thème de 4e auquel il est fait allusion plus haut est l'amour, on pourrait imaginer qu'en 4e il s'agira d'affiner et approfondir.

Mais qu'est-ce qui relève du cours de français dans tout ça?

Ben le thème, ce n'est qu'un prétexte, une entrée pour les élèves, non ?

Alors après le prof s'arrange pour que la palette littéraire des extraits sélectionnés soit riche et diversifiée. Et permette d'acquérir plein de connaissances, compétences et capacités d'expression.

Provence a écrit:

Lombalgia a écrit:Si le thème de 4e auquel il est fait allusion plus haut est l'amour, on pourrait imaginer qu'en 4e il s'agira d'affiner et approfondir.

Mais qu'est-ce qui relève du cours de français dans tout ça?

Aucune idée, je suis sur ce fil plutôt par hasard.

Edit : enfin si, la gamme, les formes, les styles, les registres de l'expression des sentiments, de la curiosité ou même du mépris, jusqu'au chagrin, en passant par le bonheur, la découverte de soi-même au travers d'un double autre que soi, l'exaltation, la tranquillité, la jalousie etc. cf + haut.
Il y a bien différentes exemples littéraires qui, par leur inventivité individuelle spécifique, formelle (je ne sais pas la construction, les références, les sons, les images, etc), contribuent à exprimer tout ça. Non ?

Lombalgia a écrit:Ben le thème, ce n'est qu'un prétexte, une entrée pour les élèves, non ?

Avec les nouveaux programmes, oui. Et cela veut dire qu'on n'étudie plus les œuvres pour elles-mêmes, mais parce qu'elles illustrent un thème.

Alors après le prof s'arrange pour que la palette littéraire des extraits sélectionnés soit riche et diversifiée.

Quand les programmes sont débiles, c'est effectivement le rôle du professeur que de limiter la casse. Il vaudrait mieux produire des programmes intelligents.

Et permette d'acquérir plein de connaissances, compétences et capacités d'expression.

Tout plein de trucs bien vagues, donc.

Provence, je te rappelle que je ne suis pas prof de lettres. Mes propos sont les projections d'une personne extérieure à la discipline, comme un parent d'élève en quelque sorte. Je ne connais ni le référentiel ni les programmes. L'idée que je m'en fais est forcément inexacte.

Je pense, effectivement, que tu n'as pas conscience du désastre en cours.

En général, ces entrées de programmes ne me servent que de prétextes: j'étudierai molière, je mettrai sagement dans ma progression mon entrée du programme, et après je ferai ce que je voudrai. Non mais. Je parlerai peut-être des relations familiales dans la pièce, mais aussi d'autres aspects.
Tout comme, en 5ème, j'ai étudié Tom Sawyer dans "Famille, amis, réseaux", parce qu'il y a plein de famille, d'amis et de réseaux, mais surtout parce que l’œuvre est vraiment intéressante... et j'ai conclu sur la notion de roman initiatique.

Concernant une problématique plus littéraire, tu pourrais faire qqch autour des genres, comme "Comment l'amitié s'exprime-t-elle dans les différents genres littéraires" et du coup choisir un extrait de théâtre, de roman, de poésie, peut-être une lettre, et cela permettrait d'explorer différentes facettes de l'amitié.