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- sifiÉrudit
En général, ces entrées de programmes ne me servent que de prétextes: j'étudierai molière, je mettrai sagement dans ma progression mon entrée du programme, et après je ferai ce que je voudrai. Non mais. Je parlerai peut-être des relations familiales dans la pièce, mais aussi d'autres aspects.
Tout comme, en 5ème, j'ai étudié Tom Sawyer dans "Famille, amis, réseaux", parce qu'il y a plein de famille, d'amis et de réseaux, mais surtout parce que l’œuvre est vraiment intéressante... et j'ai conclu sur la notion de roman initiatique.
Concernant une problématique plus littéraire, tu pourrais faire qqch autour des genres, comme "Comment l'amitié s'exprime-t-elle dans les différents genres littéraires" et du coup choisir un extrait de théâtre, de roman, de poésie, peut-être une lettre, et cela permettrait d'explorer différentes facettes de l'amitié.
Tout comme, en 5ème, j'ai étudié Tom Sawyer dans "Famille, amis, réseaux", parce qu'il y a plein de famille, d'amis et de réseaux, mais surtout parce que l’œuvre est vraiment intéressante... et j'ai conclu sur la notion de roman initiatique.
Concernant une problématique plus littéraire, tu pourrais faire qqch autour des genres, comme "Comment l'amitié s'exprime-t-elle dans les différents genres littéraires" et du coup choisir un extrait de théâtre, de roman, de poésie, peut-être une lettre, et cela permettrait d'explorer différentes facettes de l'amitié.
- ThalieGrand sage
Oui, c'est un des écueils, tomber dans un thématisme mou. Voilà pourquoi nos IPR nous ont conseillé de toujours croiser la thématique avec un objectif littéraire afin de l'éviter.lilith888 a écrit:non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire : je pense que c'est la réforme, qui, avec des chapitres "thématiques" poussent à instrumentaliser les textes littéraires sous un angle uniquement philosophique.
- AphrodissiaMonarque
Tu enseignes quelle matière, Lombalgia?
Sylvain de Sylvain, "Meilleur ami : pire ennemi ?", " L'amitié, une histoire d'amour ?" ne sont-ils pas des topoi de l'écriture de l'amitié?
Je n'ai en effet pas proposé de problématique très élaborée ni très tendue parce que je ne suis pas persuadée qu'en 5e on en ait besoin :en revanche le travail sur l'expression des sentiments, l'enrichissement des idées autour d'une thématique, la confrontation des textes, pour moi, se fait plus facilement si on reste dans une vision large des choses.
HS: je suis allée voir la problématique pour l'étude des Fourberiessur Eduscol: je vous la livre en spoiler.
Sylvain de Sylvain, "Meilleur ami : pire ennemi ?", " L'amitié, une histoire d'amour ?" ne sont-ils pas des topoi de l'écriture de l'amitié?
Je n'ai en effet pas proposé de problématique très élaborée ni très tendue parce que je ne suis pas persuadée qu'en 5e on en ait besoin :en revanche le travail sur l'expression des sentiments, l'enrichissement des idées autour d'une thématique, la confrontation des textes, pour moi, se fait plus facilement si on reste dans une vision large des choses.
HS: je suis allée voir la problématique pour l'étude des Fourberiessur Eduscol: je vous la livre en spoiler.
- Spoiler:
- Dans son avant-propos de Lire le théâtre III, A. Ubersfeld montre que toute une série de facteurs interfèrent dans la mise en œuvre de la parole théâtrale car le théâtre est « par définition dialogique ». Il s’élabore en effet à partir d’une « parole dangereuse, toujours porteuse de sa propre contradiction ou, à tout le moins, de sa propre question ; jamais assise sur sa seule logique intérieure, mais toujours en projection sur l’autre, dont elle reçoit le message qu’elle renvoie à son tour ». Riche de cette parole et de cette pensée qui joue avec l’autre, Les Fourberies de Scapin recèle de nombreux passages dont les élèves s’approprieront plus facilement le sens si l’on accompagne leur lecture d’activités orales invitant à se poser la question de la mauvaise foi, à découvrir l’art de tromper par le dialogue ou par le récit, à vivre les déclinaisons du théâtre dans le théâtre et à déceler les subtilités de la langue orale.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- NLM76Grand Maître
Alancya a écrit:Bonjour à tous,
Après une séquence où les élèves ont exploré (entre autres) les relations familiales avec Les Fourberies de Scapin ou Le Malade Imaginaire, j'aimerais qu'ils travaillent sur l'amitié. J'avais quelques idées de texte et les manuels m'en ont fourni une multitude de très intéressants/riches, cependant je butte sur un écueil : la problématique. Je ne parviens pas à créer un questionnement qui
1) serait compréhensible /intéressant (ou que j'arriverais à rendre tel) pour mes élèves ;
2) appellerait une réponse nuancée ;
3) serait éclairé de manière différente selon le texte étudié.
Une fois cette problématique trouvée, il me sera bien plus simple de préparer l'entrée dans la séquence et de sélectionner les textes qui pourraient y apporter une réponse partielle. Je vous serai donc très reconnaissante si vous pouviez m'aider dans ce processus de réflexion ! (Je ne demande évidemment pas une problématique toute prête, mais je pense que des échanges naissent les meilleures idées, alors que seule j'ai le cerveau qui tourne à vide).
Merci !
Le nom "problématique", introduit dans la langue française à partir de l'allemand dans les années 1970 a, me semble-t-il, apporté une contribution remarquable à l'obscurcissement de la pensée... Il eût été, à mon avis, plus intéressant, d'emprunter Problemstellung qui évoque une notion beaucoup plus intéressante. Problématiser, ce n'est pas juste coller une question en tête de chapitre — ce qui n'est pas méprisable en soi — c'est montrer qu'il y a un problème, c'est poser le problème [=Problemstellung]. En fait c'est un acte essentiellement pédagogique. « Quand vous lisez ce texte, il vous ennuie à mourir pour telle et telle raison. Je vais essayer de vous montrer pourquoi il peut vous intéresser."
Lire un ensemble de texte sous l'égide d'une question qui signifie peu ou prou "Qu'est-ce que l'amitié?" est très dangereux, dans la mesure où cela pourrait appeler... une réponse. Et pire que tout, une réponse synthétique. Autrement dit, une réponse qui aplatirait le propos des différents textes. Je ne suis pas un fanatique, loin s'en faut, des "groupements de textes". Maintenant, pourquoi pas. Dans ce cas, il me paraît difficile de nier que la seule question thématique valable qu'on peut poser, c'est "Qu'est-ce que ces textes [nous] disent d'intéressant à propos de l'amitié ?"
D'autre part, et les collègues ont pu le faire remarquer, il est un autre danger dans cette approche thématique, c'est de manquer l'objet du cours de français, çàd l'enseignement du français. Or l'étude d'un texte, et en particulier au collège, doit être l'étude pratique des moyens d'expression de la pensée. Il s'agit de faire en sorte que les élèves acquièrent les moyens d'écrire — pourquoi pas à propos de l'amitié. Et s'il est vrai que découvrir des idées qui sortiraient d'une pensée fruste et puérile est très intéressant, négliger le fait que les formes participent à l'élaboration de ce fond conduit à une catastrophe pédagogique. C'est pourquoi l'étude de ces textes ne saurait s'envisager sans l'étude approfondie de leur vocabulaire (leur vocabulaire, bien avant l'étude des figures et procédés!). C'est pourquoi aussi il me semble que ne pas accompagner l'étude du texte d'un travail d'écriture imitatif, en particulier autour du vocabulaire, mais aussi de la syntaxe, est presque toujours une erreur.
Autrement dit, étant donné le niveau de nos élèves, au collège, pendant toutes les heures de français, il faut faire du français, c'est-à-dire de la grammaire, qui est l'art d'apprendre à lire et à écrire. Même en faisant cela, il sera difficile de réparer les effets calamiteux des délires actuels. Mais on peut arriver à des résultats tout à fait considérables et plaisants pour les élèves. Nous n'avons pas de temps à perdre à poser des problèmes qui ne se posent pas.
Pardonnez-moi d'utiliser votre billet pour évoquer des problèmes un peu plus généraux et paraître me poser en donneur de leçons, mais il me semble que beaucoup de gens n'ont pas pris la mesure du problème, et justement parce qu'ils se demandent "quelle problématique?" Non. Si les professeurs ne voient pas où est le problème, comment dire... il y a un problème.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- lilith888Grand sage
Thalie a écrit:Oui, c'est un des écueils, tomber dans un thématisme mou. Voilà pourquoi nos IPR nous ont conseillé de toujours croiser la thématique avec un objectif littéraire afin de l'éviter.lilith888 a écrit:non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire : je pense que c'est la réforme, qui, avec des chapitres "thématiques" poussent à instrumentaliser les textes littéraires sous un angle uniquement philosophique.
Oui, je sais, j'avais soigneusement fait imprimer le lien que tu avais indiqué sur le forum à ce propos, merci encore !
- AlancyaNiveau 3
Bonjour à tous,
Toutes mes excuses pour avoir lâchement abandonné ce fil lors de mes vacances, pendant lesquelles mon accès internet était plus que réduit.
Merci pour vos remarques qui ont grandement élargi la question que je me posais initialement. Je reconnais tout à fait que ma perspective, en tant que néo, est relativement réduite. Je concevais la problématique avant tout comme un moyen d'intriguer les élèves, de susciter leurs interrogations, de révéler le fait qu'il y ait un problème auquel la littérature peut apporter des réponse. Cependant, elle ne m'empêchait nullement d'étudier un texte, et encore moins une OI, dans toute sa richesse (enfin, dans la maigre mesure du temps dont nous disposons).
Nim76, pour les exercices imitatifs dont tu parles, je m'inspire très souvent de ceux du TDL (qui n'est malheureusement pas le manuel de mon établissement), et je trouve personnellement bien plus facile d'introduire l'étude de la langue de cette manière.
Toutes mes excuses pour avoir lâchement abandonné ce fil lors de mes vacances, pendant lesquelles mon accès internet était plus que réduit.
Merci pour vos remarques qui ont grandement élargi la question que je me posais initialement. Je reconnais tout à fait que ma perspective, en tant que néo, est relativement réduite. Je concevais la problématique avant tout comme un moyen d'intriguer les élèves, de susciter leurs interrogations, de révéler le fait qu'il y ait un problème auquel la littérature peut apporter des réponse. Cependant, elle ne m'empêchait nullement d'étudier un texte, et encore moins une OI, dans toute sa richesse (enfin, dans la maigre mesure du temps dont nous disposons).
Nim76, pour les exercices imitatifs dont tu parles, je m'inspire très souvent de ceux du TDL (qui n'est malheureusement pas le manuel de mon établissement), et je trouve personnellement bien plus facile d'introduire l'étude de la langue de cette manière.
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