- DanskaProphète
Babsie, je ne fais aucun parallèle (et n'ai jamais vu ce parallèle dont tu parles, d'ailleurs - mais il est vrai que je ne lis pas Freud), je prends juste un exemple : dans les deux cas, on touche à l'intime. Ni les règles ni une érection ne devraient être un sujet tabou, mais le fait est que faire des remarques là-dessus peut gêner les personnes concernées, particulièrement devant un amphi.
- ZagaraGuide spirituel
Babsie- A chaque post, tu réponds à côté de la plaque en faisant glisser le sujet pour embrouiller au maximum. En embrassant tout, tu ne dis rien, et à chaque argument précis qui t'est opposé, tu passes à autre chose ou accuses autrui de tenir un propos "dangereux" quand tu tiens certainement le discours le plus "dangereux" du lot.
- amourExpert
Oui c'est comparable! Cela revêt un caractère intime dans les deux cas. J'espère que vous serez intéressés par le lien que j'ai posté plus haut.Babsie a écrit:Danska a écrit:Incidemment, un étudiant à qui l'enseignant ferait remarquer son érection, pour prendre un exemple parallèle, n'apprécierait sans doute pas, et il aurait bien raison...
Est-ce bien comparable?
On fait souvent ce parallèle règles/éjaculation, est-ce pertinent?
- BabsieNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Alors déjà ce n'était pas une thèse de ma part, simplement une remarque de méthode, au demeurant traditionnelle s'agissant de Freud.
Soient les thèses: « il n'est pas d'humour qui ne prenne son origine dans une douleur » ou « il n'est pas de rêve qui ne soit la satisfaction symbolique d'un désir ».
On peut les faire passer pour des énoncés empiriques en attente d'infirmation par un contre-exemple (comme lorsque tu écris : « je n'en ai jamais vu »), mais en réalité, ce qui se passe, c'est que nous ne sommes pas dans un contexte où un critère clair permet de départager ce qui est un contre-exemple et ce qui n'en est pas un, puisque (par exemple) quelques acrobaties permettent de faire rentrer de force les jeux de mots les plus triviaux et les plus innocents (bons candidats au rôle de contre-exemple pour la thèse de l'humour-conjuration) dans le schéma explicatif, pour peu qu'on l'accepte, tout comme, de la part de Freud, quelques acrobaties permettent de faire rentrer de force les cauchemars (bons candidats au rôle de contre-exemple pour la thèse du rêve-satisfaction) dans le schéma explicatif.
Bref, on déclare qu'on attend un contre-exemple, tout en sachant bien qu'on ne risque pas, vu la latitude de l'interprète en ces matières, de jamais en rencontrer un seul, puisqu'on pourra toujours faire passer un contre-exemple pour une confirmation, si détournée et si capillotractée soit-elle, de la thèse de départ. C'est cette absence de prise de risque épistémologique, autrement dit l'art de faire des affirmations qui ne risquent pas de pouvoir être corrigées, qui est, en partie, à l'origine du discrédit du freudisme (l'autre raison étant la pratique régulière de la falsification des données cliniques). Prise au sérieux, cette remarque signifie en fait que ce genre de thèse (l'humour-conjuration, le rêve-satisfaction) n'en est pas vraiment une, mais simplement une grille de lecture qu'on peut à loisir choisir d'adopter ou de rejeter en fonction des besoins ou des envies, et qui n'apporte en tout cas pas de connaissance de ce qu'elle considère, simplement une façon (qui peut être très séduisante, bien sûr) de le regarder.
Zut, bug.
Bon, j disais en substance:
Je suis ton raisonnement.
Mais malheureusement, je suis bien convaincue de ce que j'avance ici.
Mise en contact tôt avec Freud et plus tard avec ses épigones, je suis peut-être restée marquée par ses idées. Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
Et cela continue.
Il va m'être difficile d'ignorer maintenant la source d'inconfort d'où jaillit l'humour, puisque je la vois de suite.Ce qui ne m'empêche pas d'en rire.
- User17706Bon génie
Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
- amourExpert
Désolée Babsie, je ne suis pas une féministe extrême, je ne suis même pas certaine que l'on puisse me qualifier de féministe, mais ce dont je suis à peu prêt certaine, c'est que tant qu'il y aura des parents pour éduquer des enfants avec le présupposé qu'une blague de ce genre est une blague de "gamin", et pour les accepter en place publique, il y aura toujours un immense boulevard pour le sexisme.Babsie a écrit:Dimka a écrit:Je ne vois absolument pas le rapport entre des attentats terroristes contre des journalistes et la possibilité de tenir un discours critique face à d’autres types de discours.Babsie a écrit:Crois bien je ne n'apprécie pas du tout d'avoir utilise ce mot de "bien-pensance" qui, comme les mots "tolérance" ou "nauséabond", me sort par les yeux.
Mais je n'en ai pas vu d'autres pour parler de cette envie d'accabler une blague pas maline sous des accusations qui ne la concernent pas. Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural. Dans un Etat qui se targue d'avoir des journalistes qui meurent de leurs caricatures, en soi, est-ce choquant?
Si l’un des principes de l’humour caricatural est d’être lourd, de contribuer à sa façon à une société inégalitaire et injuste, de rabaisser une femme à ce qu’il se passe dans ses organes génitaux, alors oui, j’ai envie d’accabler une blague pas maline. Et je me contre-fiche de choquer ceux qui tiennent des discours défendant le sexisme.Et bien, des femmes ont trouvé offensant qu’un prof se permette de faire publiquement des considérations sur leur utérus et elles se sont senties blessées, donc je ne vois pas qui je serais pour nier leur ressenti. Par ailleurs, je ne vois absolument pas ce que légitime de distinguer l’offensant du lourd, ce genre de comportements de gros lourds contribue à créer une société sexiste, donc ça justifie parfaitement que ça soit discuté.Babsie a écrit:Que la pack te semble accablant, c'est une chose. Mais si tu veux bien penser, vraiment, distingue l'offensant du juste "lourd" (et encore, moi, j'aurais rigolé à cette blague idiote, toute femme et toute réglée que je suis en ce moment).
Ton raisonnement est dangereux, plein de disproportions, de raccourcis, d'hypersensibilité mal placée...
Je ne suis personne pour nier le ressenti des femmes qui se sont senties blessées, pour autant, elles me font un peu pitié, si ce n'est que de ça qu'elle se plaignent...J'aurais même envie de me désolidariser de leur cause si elles partent en guerre contre une blague de gamin. Le féminisme extrême n'est pas ma tasse de thé.
Et puis bon leur ressenti... quid du ressenti des élèves qui se font remettre à leur place par un enseignant? Le ressenti est-il une bonne base de réflexion?
Bref, à mon sens, la blague est lourde, pas maline, mais elle ne mérite pas ce ramdam.
- BabsieNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
As-tu quelque chose à m'opposer alors? Autre chose que "non, ce n'est pas vrai"?
- BabsieNiveau 10
amour a écrit:Désolée Babsie, je ne suis pas une féministe extrême, je ne suis même pas certaine que l'on puisse me qualifier de féministe, mais ce dont je suis à peu prêt certaine, c'est que tant qu'il y aura des parents pour éduquer des enfants avec le présupposé qu'une blague de ce genre est une blague de "gamin", et pour les accepter en place publique, il y aura toujours un immense boulevard pour le sexisme.Babsie a écrit:Dimka a écrit:Je ne vois absolument pas le rapport entre des attentats terroristes contre des journalistes et la possibilité de tenir un discours critique face à d’autres types de discours.Babsie a écrit:Crois bien je ne n'apprécie pas du tout d'avoir utilise ce mot de "bien-pensance" qui, comme les mots "tolérance" ou "nauséabond", me sort par les yeux.
Mais je n'en ai pas vu d'autres pour parler de cette envie d'accabler une blague pas maline sous des accusations qui ne la concernent pas. Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural. Dans un Etat qui se targue d'avoir des journalistes qui meurent de leurs caricatures, en soi, est-ce choquant?
Si l’un des principes de l’humour caricatural est d’être lourd, de contribuer à sa façon à une société inégalitaire et injuste, de rabaisser une femme à ce qu’il se passe dans ses organes génitaux, alors oui, j’ai envie d’accabler une blague pas maline. Et je me contre-fiche de choquer ceux qui tiennent des discours défendant le sexisme.Et bien, des femmes ont trouvé offensant qu’un prof se permette de faire publiquement des considérations sur leur utérus et elles se sont senties blessées, donc je ne vois pas qui je serais pour nier leur ressenti. Par ailleurs, je ne vois absolument pas ce que légitime de distinguer l’offensant du lourd, ce genre de comportements de gros lourds contribue à créer une société sexiste, donc ça justifie parfaitement que ça soit discuté.Babsie a écrit:Que la pack te semble accablant, c'est une chose. Mais si tu veux bien penser, vraiment, distingue l'offensant du juste "lourd" (et encore, moi, j'aurais rigolé à cette blague idiote, toute femme et toute réglée que je suis en ce moment).
Ton raisonnement est dangereux, plein de disproportions, de raccourcis, d'hypersensibilité mal placée...
Je ne suis personne pour nier le ressenti des femmes qui se sont senties blessées, pour autant, elles me font un peu pitié, si ce n'est que de ça qu'elle se plaignent...J'aurais même envie de me désolidariser de leur cause si elles partent en guerre contre une blague de gamin. Le féminisme extrême n'est pas ma tasse de thé.
Et puis bon leur ressenti... quid du ressenti des élèves qui se font remettre à leur place par un enseignant? Le ressenti est-il une bonne base de réflexion?
Bref, à mon sens, la blague est lourde, pas maline, mais elle ne mérite pas ce ramdam.
Vrament désolée, hein... je ne nie pas du tout le lien évident entre les blagues "de gamin" et les discriminations ambiantes (je le vois ien, comme celui d ela pub avec les dynamiques sociales...), mais se froisser d'une blague... Non, je ne pourrai jamais. Ce n'est pas dans ma nature. Je ne pourrai jamais m'indigner d'une plaisanterie, tant qu'elle n'est pas vraiment méchante.
Tant mieux pour moi, ceci dit, je ne risque pas de m'étouffer à chaque trait d'humour mal décoché.
- DanskaProphète
Babsie, on t'a cité des exemples d'humour (basé sur des jeux de mots par exemple), qui infirmaient ta théorie. Et on pourrait en citer bien d'autres (tiens, il n'y a pas vingt minutes, j'ai éclaté de rire en lisant une blague dans un bouquin, sur deux frères qui se taquinaient entre eux : a priori, pas beaucoup de souffrance là-dedans).Babsie a écrit:PauvreYorick a écrit:Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
As-tu quelque chose à m'opposer alors? Autre chose que "non, ce n'est pas vrai"?
A partir de là, on peut convoquer K. Popper : une affirmation peut être tenue pour vraie tant qu'il n'y a pas de contre-exemples. Ici, il y en a, et même une multitude : seulement, tu ne veux pas les entendre.
- BabsieNiveau 10
Danska a écrit:Babsie, je ne fais aucun parallèle (et n'ai jamais vu ce parallèle dont tu parles, d'ailleurs - mais il est vrai que je ne lis pas Freud), je prends juste un exemple : dans les deux cas, on touche à l'intime. Ni les règles ni une érection ne devraient être un sujet tabou, mais le fait est que faire des remarques là-dessus peut gêner les personnes concernées, particulièrement devant un amphi.
C'est toi qui parles de "parallèle" dans ton dernier message...
Je pensais au début que tu voulais parler d'un étudiant vraiment en érection en plein amphi et que le prof épinglerait devant ses camarades. J'allais te dire que ce n'était pas du tout pareil que pour la saigneuse de nez.
Mais en fait, cela revient au même: je regarderais les mimiques, le ton... je me dirais que c'est lourd, gênant, sans plus... mais y mettre de l'idéologie... c'est toujours aussi farfelu pour moi.
Et encore, l'érection concerne la vie sexuelle, le plaisir génital, les règles, c'est un autre domaine... d'une nature différente du domaine sexuel. C'est la reproduction. Pas sûre que ça ait le même potentiel gênant.
- ZagaraGuide spirituel
Tous les humours fondés sur le décalage. La distance entre ce qu'on attend et ce qu'on obtient crée le rire. Aucune souffrance là dedans.
- BabsieNiveau 10
Danska a écrit:Babsie, on t'a cité des exemples d'humour (basé sur des jeux de mots par exemple), qui infirmaient ta théorie. Et on pourrait en citer bien d'autres (tiens, il n'y a pas vingt minutes, j'ai éclaté de rire en lisant une blague dans un bouquin, sur deux frères qui se taquinaient entre eux : a priori, pas beaucoup de souffrance là-dedans).Babsie a écrit:PauvreYorick a écrit:Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
As-tu quelque chose à m'opposer alors? Autre chose que "non, ce n'est pas vrai"?
A partir de là, on peut convoquer K. Popper : une affirmation peut être tenue pour vraie tant qu'il n'y a pas de contre-exemples. Ici, il y en a, et même une multitude : seulement, tu ne veux pas les entendre.
Non, désolée, il n' y a pas eu d'exemples... juste de vagues allusions à propos desquelles je me suis expliquée. ensuite, il s'agit de suivre mon raisonnement ou de ne pas y adhérer.
Même ton dernier exemple est trop vague pour qu'on puisse le commenter, bien que la mention des taquineries soit révélatrices: qu'est-ce que des taquineries sinon des méchancetés "pour jouer"?
- amourExpert
L'équivalent du cas dont tu parles, ce serait la jeune fille qui a une tâche de sang sur ses vêtements et qu'on moque. Et d'ailleurs, c'était peut-être qu'en sait-on? le cas de la jeune saigneuse de nez. (pas forcément la tâche, mais les règles, et donc peut-être la crainte d'en avoir une!). L'érection concerne aussi la reproduction, donc oui, il peut y avoir un parallèle, ramener les gens à leur intimité, c'est nul. castrateur comme dirait l'autre. C'est juste inacceptable d'interrompre des gens qui sont au travail ou en place publique, en train d'essayer d'étudier, à ce genre de considérations.Babsie a écrit:Danska a écrit:Babsie, je ne fais aucun parallèle (et n'ai jamais vu ce parallèle dont tu parles, d'ailleurs - mais il est vrai que je ne lis pas Freud), je prends juste un exemple : dans les deux cas, on touche à l'intime. Ni les règles ni une érection ne devraient être un sujet tabou, mais le fait est que faire des remarques là-dessus peut gêner les personnes concernées, particulièrement devant un amphi.
C'est toi qui parles de "parallèle" dans ton dernier message...
Je pensais au début que tu voulais parler d'un étudiant vraiment en érection en plein amphi et que le prof épinglerait devant ses camarades. J'allais te dire que ce n'était pas du tout pareil que pour la saigneuse de nez.
Mais en fait, cela revient au même: je regarderais les mimiques, le ton... je me dirais que c'est lourd, gênant, sans plus... mais y mettre de l'idéologie... c'est toujours aussi farfelu pour moi.
Et encore, l'érection concerne la vie sexuelle, le plaisir génital, les règles, c'est un autre domaine... d'une nature différente du domaine sexuel. C'est la reproduction. Pas sûre que ça ait le même potentiel gênant.
- DanskaProphète
Et ça y est, je pensais bien que tu allais encore trouver quelque chose à redire à cet exemple...
Ecoute, la seule chose que je peux ajouter, c'est que je trouve dommage, pour toi, que tu ne parviennes pas à rire d'une simple plaisanterie, d'un trait d'esprit, d'une situation cocasse, bref, de n'importe quoi, sans y voir de la souffrance sous-jacente.
Sur ce, je laisse tomber, de toute évidence on n'arrivera pas à se comprendre.
Edit : je répondais à Babsie, bien sûr
Ecoute, la seule chose que je peux ajouter, c'est que je trouve dommage, pour toi, que tu ne parviennes pas à rire d'une simple plaisanterie, d'un trait d'esprit, d'une situation cocasse, bref, de n'importe quoi, sans y voir de la souffrance sous-jacente.
Sur ce, je laisse tomber, de toute évidence on n'arrivera pas à se comprendre.
Edit : je répondais à Babsie, bien sûr
- BabsieNiveau 10
Ben si elle saigne du nez, elle saigne du nez (ou j'ai mal compris...).
Pour le reste, c'est pas faux, on commence à le savoir, mais c'est léger.
Puisque c'est une blague. Et qu'une blague c'est très souvent pas subtil.
On tourne en rond.
Pour le reste, c'est pas faux, on commence à le savoir, mais c'est léger.
Puisque c'est une blague. Et qu'une blague c'est très souvent pas subtil.
On tourne en rond.
- RendashBon génie
Babsie a écrit:Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural.
C'est un des principes de l'humour de gros beauf sexiste, en fait.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- BabsieNiveau 10
Danska a écrit:Et ça y est, je pensais bien que tu allais encore trouver quelque chose à redire à cet exemple...
Ecoute, la seule chose que je peux ajouter, c'est que je trouve dommage, pour toi, que tu ne parviennes pas à rire d'une simple plaisanterie, d'un trait d'esprit, d'une situation cocasse, bref, de n'importe quoi, sans y voir de la souffrance sous-jacente.
Sur ce, je laisse tomber, de toute évidence on n'arrivera pas à se comprendre.
Edit : je répondais à Babsie, bien sûr
Tes exemple sont incomplets et manquent de précisions.
Mais en réalité percevoir la source et l'origine d'une blague n'empêche pas d'en rire. C'est même assez salutaire de toujours voir à peu près de quel malaise la blague découle et ce qu'elle veut "guérir".
- User17706Bon génie
Il faut encore que je réexplique ? deux fois, ça suffit, je pense, normalement.Babsie a écrit:As-tu quelque chose à m'opposer alors? Autre chose que "non, ce n'est pas vrai"?PauvreYorick a écrit:Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
Si tu reprends un peu plus attentivement le développement, tu verras que ça n'a strictement rien à voir avec « non, ce n'est pas vrai ». De la même façon, quand on lit dans un horoscope « si vous êtes Gémeaux, vous pourriez bien faire une rencontre décisive la semaine prochaine », et qu'aucune rencontre n'a lieu, ce n'est pas faux, puisque l'horoscope ne s'est engagé que sur la possibilité d'une rencontre, laquelle ne saurait bien évidemment être réfutée par le fait que rien de tel ne s'est présenté.
Il serait bien plus exact de dire que, pour les raisons données (et non parce qu'il me plairait de le dire), ce genre d'affirmation (« le rêve est la réalisation symbolique d'un désir », « l'humour se construit sur fond de douleur ») ne sont même pas fausses : elles n'ont, objectivement, pas assez de portée empirique pour pouvoir être soit vraies, soit fausses (et en cela elles sont semblables à un horoscope écrit à la façon que je viens de décrire) : elles se présentent sous les traits d'une connaissance sans remplir cette condition minimale.
Bien sûr, si tu as des contre-arguments à opposer aux explications qui ont été données, je serai curieux de les lire.
(Incidemment, on trouve chez Popper, puisqu'il en a été question, des réflexions de ce type, qui expliquent pourquoi l'irréfutabilité des énoncés de ce type est la marque de leur non-scientificité : voir p. ex. les pp. 66-67 de la traduction Payot des Conjectures et réfutations.)
- gauvain31Empereur
Rendash a écrit:Babsie a écrit:Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural.
C'est un des principes de l'humour de gros beauf sexiste, en fait.
Mais sa chatte est-elle d'accord pour qu'on la réduise à sa maîtresse ? Elle fait sa vie non?
- DimkaVénérable
On ne doit pas avoir la même notion du danger. Je trouve que produire une telle bouillie intellectuelle qu’on arrive à assimiler un discours critique à une police de la pensée, ou à des attentats terroristes, c’est dangereux. Au moins pour la santé des débats intellectuels.Babsie a écrit:Dimka a écrit:Je ne vois absolument pas le rapport entre des attentats terroristes contre des journalistes et la possibilité de tenir un discours critique face à d’autres types de discours.Babsie a écrit:Crois bien je ne n'apprécie pas du tout d'avoir utilise ce mot de "bien-pensance" qui, comme les mots "tolérance" ou "nauséabond", me sort par les yeux.
Mais je n'en ai pas vu d'autres pour parler de cette envie d'accabler une blague pas maline sous des accusations qui ne la concernent pas. Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural. Dans un Etat qui se targue d'avoir des journalistes qui meurent de leurs caricatures, en soi, est-ce choquant?
Si l’un des principes de l’humour caricatural est d’être lourd, de contribuer à sa façon à une société inégalitaire et injuste, de rabaisser une femme à ce qu’il se passe dans ses organes génitaux, alors oui, j’ai envie d’accabler une blague pas maline. Et je me contre-fiche de choquer ceux qui tiennent des discours défendant le sexisme.Et bien, des femmes ont trouvé offensant qu’un prof se permette de faire publiquement des considérations sur leur utérus et elles se sont senties blessées, donc je ne vois pas qui je serais pour nier leur ressenti. Par ailleurs, je ne vois absolument pas ce que légitime de distinguer l’offensant du lourd, ce genre de comportements de gros lourds contribue à créer une société sexiste, donc ça justifie parfaitement que ça soit discuté.Babsie a écrit:Que la pack te semble accablant, c'est une chose. Mais si tu veux bien penser, vraiment, distingue l'offensant du juste "lourd" (et encore, moi, j'aurais rigolé à cette blague idiote, toute femme et toute réglée que je suis en ce moment).
Ton raisonnement est dangereux, plein de disproportions, de raccourcis, d'hypersensibilité mal placée...
Je ne suis personne pour nier le ressenti des femmes qui se sont senties blessées, pour autant, elles me font un peu pitié, si ce n'est que de ça qu'elle se plaignent...J'aurais même envie de me désolidariser de leur cause si elles partent en guerre contre une blague de gamin. Le féminisme extrême n'est pas ma tasse de thé.
Et puis bon leur ressenti... quid du ressenti des élèves qui se font remettre à leur place par un enseignant? Le ressenti est-il une bonne base de réflexion?
Bref, à mon sens, la blague est lourde, pas maline, mais elle ne mérite pas ce ramdam.
Par ailleurs, l’extrémisme… Extrême, par rapport à quoi ? Que les gens puissent être blessés, puissent exprimer leur malaise, et qu’ils puissent être écoutés et non pas dénigrés ? Que l’on puisse demander de prendre en compte le point de vue de ceux qui expriment un malaise ou une humiliation au lieu de systématiquement justifier le point de vue de ceux qui provoquent le malaise ou l’humiliation ? Je veux bien être extrémiste, par rapport à cela, intégriste même.
Pour le parallèle avec le cours… Un élève perturbe un cours et se fait remettre à sa place, ça le vexe. Première hypothèse, il est remis à sa place de façon injuste et humiliante, et oui, ça ne me semble pas absurde de prendre en compte son ressenti, tout en restant ferme sur le reste. Deuxième hypothèse, il est remis à sa place de façon légitime, et alors quel est le rapport avec la fille qui souffre d’une blague ? L’élève fait quelque chose de répréhensible, la fille qui se fait humilier n’a rien fait d’autre que d’être une fille et de saigner du nez. Rien que dans tes comparaisons, je suis mal à l’aise, parce que dans le cas précis, on a quand même l’impression que tu assimiles le fait d’être une fille qui saigne du nez et le fait d’être un élève en tort. :|
Est-ce que le type qui se pète la main en tapant sur son gamin est comparable au type qui se pète la main en se faisant renverser par un chauffard sous prétexte qu’ils ont tous les deux la main dans le plâtre ? Moi aussi, je peux faire des comparaisons à la noix qui n’ont aucun sens, si je veux…
Cet argument revient souvent, non ? Avec le « y a plus grave ailleurs ». Mais d’une part, rien ne dit qu’il n’y a que de ça qu’elles se plaignent. Et surtout, je n’aime pas l’argument du « y a pire ailleurs » : il y a TOUJOURS pire ailleurs, donc ça ne peut en aucun cas être un argument pour dire à quelqu’un de se la fermer, pour dénigrer ses arguments. Une petite humiliation ne devient pas acceptable sous prétexte qu’il y a de grandes humiliations ailleurs : une petite humiliation doit être considérée en soi, pour ce qu’elle est.Babsie a écrit:elles me font un peu pitié, si ce n'est que de ça qu'elle se plaignent...
« C’est sexiste car ça contribue à rabaisser la femme à ses organes génitaux », c’est un argument. « Oui, mais il y a des femmes qui se font exciser en Afrique » n’est en aucun cas un contre-argument : ça ne rend pas faux le raisonnement auquel on répond, ça n’enlève pas sa pertinence, et surtout, on ne lutte pas en choisissant : on lutter contre tout les aspects d’un phénomène. Un intellectuel qui n’analyse que les parties les plus évidentes d’un phénomène, et qui délaisse et méprise ce qui est plus subtil, plus caché, plus insidieux… ne fait pas son travail d’intellectuel.
Et d’autre part, on peut penser, comme l’article de Jaddo le présente, que les plus gros problèmes sont aussi causés par une mentalité générale de la société qui est elle-même provoquée par ces « petits faits » qui s’accumulent insidieusement. Ces petits faits qui, isolément, ont l’air de rien, mais qui, pris dans leur ensemble, installent un arrière-fond propice aux gros problèmes. Et donc, comme elle dit :
http://www.jaddo.fr/2015/03/28/la-faute-a-eve/
Peut-être que le jour où on arrêtera d’apprendre à nos gosses qu’il y a des couleurs, des jeux, des métiers pour filles et des pour garçons, peut-être que quand on commencera à accepter les féminins de mots traditionnellement masculins, peut-être que quand on arrêtera de rire grassement à la blague d’un pote qui commente pas méchamment pour rire les cuisses d’une fille qui passe dans la rue, peut-être que quand on aura mené ces combats ô combien dérisoires, d’eux-mêmes, sans révolution, les gens se mettront à payer les femmes du même salaire que les hommes.
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- Spoiler:
- RendashBon génie
gauvain31 a écrit:Rendash a écrit:Babsie a écrit:Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural.
C'est un des principes de l'humour de gros beauf sexiste, en fait.
Mais sa chatte est-elle d'accord pour qu'on la réduise à sa maîtresse ? Elle fait sa vie non?
Sa chatte voulait régler sa vie sur celle de sa maîtresse, mais aujourd'hui elle ne sait pus bien pourquoi
*ce moment de souffrance vous a été offert par le fil BDSM*
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- BabsieNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Il faut encore que je réexplique ? deux fois, ça suffit, je pense, normalement.Babsie a écrit:As-tu quelque chose à m'opposer alors? Autre chose que "non, ce n'est pas vrai"?PauvreYorick a écrit:Oui, c'est bien ce que j'expliquais : rien ne peut les faire mentir. C'est aussi comme ça qu'on écrit les horoscopesBabsie a écrit: Il se trouve qu'en tout cas des années de réflexion sur des productions, réputées pour leur humour, et des comportements IRL, n'ont pas fait mentir ce que j'ai tiré des psychanalystes.
Si tu reprends un peu plus attentivement le développement, tu verras que ça n'a strictement rien à voir avec « non, ce n'est pas vrai ». De la même façon, quand on lit dans un horoscope « si vous êtes Gémeaux, vous pourriez bien faire une rencontre décisive la semaine prochaine », et qu'aucune rencontre n'a lieu, ce n'est pas faux, puisque l'horoscope ne s'est engagé que sur la possibilité d'une rencontre, laquelle ne saurait bien évidemment être réfutée par le fait que rien de tel ne s'est présenté.
Il serait bien plus exact de dire que, pour les raisons données (et non parce qu'il me plairait de le dire), ce genre d'affirmation (« le rêve est la réalisation symbolique d'un désir », « l'humour se construit sur fond de douleur ») ne sont même pas fausses : elles n'ont, objectivement, pas assez de portée empirique pour pouvoir être soit vraies, soit fausses (et en cela elles sont semblables à un horoscope écrit à la façon que je viens de décrire) : elles se présentent sous les traits d'une connaissance sans remplir cette condition minimale.
Bien sûr, si tu as des contre-arguments à opposer aux explications qui ont été données, je serai curieux de les lire.
J'avais compris, je te demandais si tu avais du matériau qui irait dans le sens de "lhumour ne se base pas sur la douleur"....
Et bien puisque tu sembles désireux de comprendre ce que je dis, je te propose tout bêtement de t'adonner à un exercice simple: mets-toi devant une série dite humoristique, style Kaamelott (assez évident) et réfléchis au fonctionnement de l'humour qu'elle mobilise (personnages, situations...).
Tu pourras passer à une sitcom, du type The Big Bang Theory.
Tu pourras prendre ensuite un livre de blagues et faire pareil.
Tu pourras même à la fin te saisir des Quarantième Rugissants et y voir, cette fois de manière subtile, monter un malaise linguistique.
- User17706Bon génie
Ben c'est difficile de laisser penser qu'on a compris un propos lorsqu'on le résume par un autre propos qui est incompatible avec le premier...
N'importe quoi qui a la réputation d'être de l'humour, absolument n'importe quoi, peut servir d'exemple. Pareil, tu ne poserais pas la question si, etc.Babsie a écrit: J'avais compris, je te demandais si tu avais du matériau qui irait dans le sens de "lhumour ne se base pas sur la douleur"....
- amourExpert
Tout ce que mérite le "normalement, une fille c'est pas de là qu'elle saigne" de l'enseignant, c'est un "normalement, c'est un cours qui sort de la bouche d'un prof".Babsie a écrit:Ben si elle saigne du nez, elle saigne du nez (ou j'ai mal compris...).
Pour le reste, c'est pas faux, on commence à le savoir, mais c'est léger.
Puisque c'est une blague. Et qu'une blague c'est très souvent pas subtil.
On tourne en rond.
- amourExpert
Welcome back, le renne!Rendash a écrit:gauvain31 a écrit:Rendash a écrit:Babsie a écrit:Elle réduit la femme à sa "chatte"? Oui, c'est un des principes de l'humour caricatural.
C'est un des principes de l'humour de gros beauf sexiste, en fait.
Mais sa chatte est-elle d'accord pour qu'on la réduise à sa maîtresse ? Elle fait sa vie non?
Sa chatte voulait régler sa vie sur celle de sa maîtresse, mais aujourd'hui elle ne sait pus bien pourquoi
*ce moment de souffrance vous a été offert par le fil BDSM*
- BabsieNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Ben c'est difficile de laisser penser qu'on a compris un propos lorsqu'on le résume par un autre propos qui est incompatible avec le premier...N'importe quoi qui a la réputation d'être de l'humour, absolument n'importe quoi, peut servir d'exemple. Pareil, tu ne poserais pas la question si, etc.Babsie a écrit: J'avais compris, je te demandais si tu avais du matériau qui irait dans le sens de "lhumour ne se base pas sur la douleur"....
Encore faudrait-il, PY, que tu commentes ces exemples que tu donnerais pour me prouver qu'ils ne contiennent rein de négatif. Absolument rien.
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