- SoirHabitué du forum
Relevé 44 (Nobel de littérature) : Les belles endormies de Kawabata, des neo l'avaient lu pour le défi 2016. Un homme passe quelques nuits dans une maison close un peu particulière : les femmes y sont préalablement endormies. Il en profite pour repenser à des femmes qu'il a connues. J'ai trouvé la fin un peu abrupte, il y a aussi des répétitions mais qui cadrent à l'histoire et le livre est fluide.
- SoirHabitué du forum
gaga13 a écrit:Pour le livre paru en 17, j'ai trouvé Frankenstein de Shelley, paru en 1817 et que je n'ai jamais lu. Sinon, j'ai le plaisir et la joie de vous annoncer que Jane Austen est morte en 1817 😃.
Pour la pièce contemporaine, je viens de lire un recueil de pièces de Eric Emmanuel Schmitt : La Nuit de Jalognes que j'avais souvent vu évoquée sur des fils consacrés au lycée - ça m'a donné envie de relire Dom Juan, mais aussi Le visiteur (un dialogue entre Freud et Dieu, alors qu'il est sur le point de fuir Vienne envahie par les allemands. Sympa!). Il y a aussi Le Bâillon un monologue que j'ai adoré, et L'ecole du diable, habile et amusante.
Le titre exact est La Nuit de Valognes, pièce de théâtre relatant le procès fait à Dom Juan, l'intrigue est bien menée et la lecture agréable, je recommande.
- Hermione0908Modérateur
Merci pour l'info sur Jane Austen.
Si je m'y tiens, ce défi va me permettre de faire un grand clair dans ma pile à lire.
Rien qu'avec ce que j'en ai extrait hier, j'ai un bon tiers voire plus des items qui vont bien.
Si je m'y tiens, ce défi va me permettre de faire un grand clair dans ma pile à lire.
Rien qu'avec ce que j'en ai extrait hier, j'ai un bon tiers voire plus des items qui vont bien.
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- gaga13Niveau 5
Soir a écrit:Le titre exact est La Nuit de Valognes, pièce de théâtre relatant le procès fait à Dom Juan, l'intrigue est bien menée et la lecture agréable, je recommande.gaga13 a écrit:
Pour la pièce contemporaine, je viens de lire un recueil de pièces de Eric Emmanuel Schmitt : La Nuit de Jalognes
Merci ! Je vais essayer de corriger ... j'écris depuis ma tablette qui prend d'étranges initiatives ! :decu:
- Tem-toGrand sage
+ 1Soir a écrit:Le titre exact est La Nuit de Valognes, pièce de théâtre relatant le procès fait à Dom Juan, l'intrigue est bien menée et la lecture agréable, je recommande.
- AwottNiveau 10
miss sophie a écrit:
Défi 16 (livre emprunté) qui convient aussi pour le 13 (le titre comporte le nom d'un animal) : Les cygnes sauvages de Kenneth White.
Je le note ! Cela me semble aller vers des thèmes que j'apprécie.
- DimkaVénérable
Encore du retard dans les comptes à rendre.
Pour la BD primée à Angoulême (le septième défi)… Comme je lis pas mal de bandes dessinées, ce n’était pas forcément évident d’en trouver une qui me fasse envie et que je n’aie pas déjà lue, donc je suis sorti de la liste des Fauves d’or : en traînant sur la page des prix donnés en 2016 (j’avais la flemme d’attendre le festival 2017), je suis tombé notamment sur Vater und Sohn, Père et fils, l’intégrale d’Erich Ohser/E.O. Plauen, qui a donc reçu le prix du patrimoine.
J’ai plutôt aimé. C’est une BD quasiment sans parole, mettant en scène un père et son fils, dans un format de comic strip. Il y a une énorme préface/postface, pour t’expliquer que certes, c’est gentillet, mais que ça a été fait sous les nazis et que c’est discrètement super anti-nazi : j’ai été moyennement convaincu par ça (pourquoi pas, mais je ne sais pas dans quelle mesure on peut dire que l’auteur ait fait cela consciemment et volontairement). Mais j’ai trouvé que c’était plutôt de la bonne BD : l’humour fonctionne, l’auteur arrive à faire passer des choses quasiment que par le dessin (la complicité du père et du fils, l’amour du père pour son fils, la facétie du fils, etc.). Et puis, j’aime bien le trait, la façon de jouer avec le cadre, l’expressivité des personnages, le mouvement, etc. : je trouve qu’il y a un réel intérêt aussi du point de vue de l’art bédétesque.
Bref. Je ne mettrais pas ça à la hauteur de Calvin and Hobbes (la meilleure BD du monde !), ni de Mafalda, mais pas loin quand même.
Pour la BD primée à Angoulême (le septième défi)… Comme je lis pas mal de bandes dessinées, ce n’était pas forcément évident d’en trouver une qui me fasse envie et que je n’aie pas déjà lue, donc je suis sorti de la liste des Fauves d’or : en traînant sur la page des prix donnés en 2016 (j’avais la flemme d’attendre le festival 2017), je suis tombé notamment sur Vater und Sohn, Père et fils, l’intégrale d’Erich Ohser/E.O. Plauen, qui a donc reçu le prix du patrimoine.
J’ai plutôt aimé. C’est une BD quasiment sans parole, mettant en scène un père et son fils, dans un format de comic strip. Il y a une énorme préface/postface, pour t’expliquer que certes, c’est gentillet, mais que ça a été fait sous les nazis et que c’est discrètement super anti-nazi : j’ai été moyennement convaincu par ça (pourquoi pas, mais je ne sais pas dans quelle mesure on peut dire que l’auteur ait fait cela consciemment et volontairement). Mais j’ai trouvé que c’était plutôt de la bonne BD : l’humour fonctionne, l’auteur arrive à faire passer des choses quasiment que par le dessin (la complicité du père et du fils, l’amour du père pour son fils, la facétie du fils, etc.). Et puis, j’aime bien le trait, la façon de jouer avec le cadre, l’expressivité des personnages, le mouvement, etc. : je trouve qu’il y a un réel intérêt aussi du point de vue de l’art bédétesque.
Bref. Je ne mettrais pas ça à la hauteur de Calvin and Hobbes (la meilleure BD du monde !), ni de Mafalda, mais pas loin quand même.
_________________
- Spoiler:
- DimkaVénérable
Pour le huitième défi (un livre dont le titre comporte plus de 6 mots), j’ai lu Le silence même n’est plus à toi d’Asli Erdoğan, et c’est encore un livre qui m’a moyennement convaincu. D’après la quatrième de couverture, il s’agit de chroniques qui ont valu à leur auteur de se retrouver en prison… Les articles se livrent à une critique de la Turquie, notamment par rapport au traitement des Kurdes, du génocide arménien, et plus généralement des opposants.
Je pense que ce livre comporte deux gros problèmes. Le premier (auquel le second est peut-être lié), c’est l’édition. On te balance 29 articles comme ça. Secs. Pas d’introduction, pas de contextes, rien. Les articles ne sont même pas datés, et les notes sont hyper rares. Or il s’agit de journalisme : les articles sont écrits en réaction à des événements, ceux-ci sont mentionnés (sans être détaillés : quand on écrit une chronique, on suppose que son lecteur est au courant de l’actualité, souvent), et… Et débrouille-toi pour te dépatouiller avec ça. Et en plus, il s’agit d’une édition faite à destination de francophones, à propos de la Turquie : donc des lecteurs qui ne sont pas nécessairement au courant de tous les détails de l’actualité turque. De ce point de vue, je trouve que l’éditeur se fout un peu de la gueule de son lecteur et ne fait pas son taf. Au minimum, il y aurait fallu préciser la date de parution des articles. Et éventuellement fournir une petite chronologie, en fin de bouquin. Et rêvons un peu, quelques notes supplémentaires, voire une préface.
Genre :
Le second aspect qui m’a gêné tient plus à l’écriture, à l’auteur. Mais peut-être que ça serait mieux passé avec une édition digne de ce nom. En fait, il s’agit de chroniques assez poétiques, je suppose qui se veulent littéraires. Donc il y a beaucoup d’évocations, l’auteur laisse vagabonder son esprit, passe d’une idée ou d’ùne allusion à l’autre, fait des comparaisons (par exemple avec Auschwitz). Et du coup, il faut vraiment s’accrocher pour piger pourquoi telle phrase suit telle autre phrase. Et je dois bien avouer que parfois, je ne bite rien du tout, en dépit de mes efforts. Par exemple :
De même, p. 99, une chronique commence par parler de la mer… puis « elle », puis tu te dis que ça devient sacrément bizarre, puis tu relis le titre de la chronique : la femme estropiée et la mer, donc tu te mets à supposer qu’à partir d’un moment, le « elle », c’est peut-être la femme… Bon. En gros, tu vas te chercher une aspirine dans la cuisine, quoi. :|
Par ailleurs, au niveau du style, comme c’est poétique… bon, il y a par exemple des répétitions (des phrases écrites au mot près), je suppose pour faire des jeux d’échos. Mais ça m’a plutôt saoulé, peut-être parce que c’est le détail qui s’ajoute à quelque chose qui est globalement obscur.
Bref… J’ai l’impression que ce livre est un peu un coup commercial, on profite de l’émotion liée à l’arrestation de l’auteur et à des sentiments assez favorables à l’égard des militants turcs, pour sortir un livre comme ça, sans trop se fouler, et sans vraiment défendre le texte, alors que celui-ci ne va pas de soi.
…
Si ça se trouve, elle a été arrêtée juste parce qu’elle foutait la migraine aux policiers qui lisaient ses écrits, il y en a un qui a finit par dire de la faire taire.
Je pense que ce livre comporte deux gros problèmes. Le premier (auquel le second est peut-être lié), c’est l’édition. On te balance 29 articles comme ça. Secs. Pas d’introduction, pas de contextes, rien. Les articles ne sont même pas datés, et les notes sont hyper rares. Or il s’agit de journalisme : les articles sont écrits en réaction à des événements, ceux-ci sont mentionnés (sans être détaillés : quand on écrit une chronique, on suppose que son lecteur est au courant de l’actualité, souvent), et… Et débrouille-toi pour te dépatouiller avec ça. Et en plus, il s’agit d’une édition faite à destination de francophones, à propos de la Turquie : donc des lecteurs qui ne sont pas nécessairement au courant de tous les détails de l’actualité turque. De ce point de vue, je trouve que l’éditeur se fout un peu de la gueule de son lecteur et ne fait pas son taf. Au minimum, il y aurait fallu préciser la date de parution des articles. Et éventuellement fournir une petite chronologie, en fin de bouquin. Et rêvons un peu, quelques notes supplémentaires, voire une préface.
Genre :
C’est bien joli, mais ça serait juste hyper cool de dire à quoi il est fait allusion.
L’écrasante pesanteur de vivre et d’écrire en ces jours où des hommes − dont des blessés, des enfants − sont brûlés vifs dans les caves où ls sont assiégés…
(p. 35)
Le second aspect qui m’a gêné tient plus à l’écriture, à l’auteur. Mais peut-être que ça serait mieux passé avec une édition digne de ce nom. En fait, il s’agit de chroniques assez poétiques, je suppose qui se veulent littéraires. Donc il y a beaucoup d’évocations, l’auteur laisse vagabonder son esprit, passe d’une idée ou d’ùne allusion à l’autre, fait des comparaisons (par exemple avec Auschwitz). Et du coup, il faut vraiment s’accrocher pour piger pourquoi telle phrase suit telle autre phrase. Et je dois bien avouer que parfois, je ne bite rien du tout, en dépit de mes efforts. Par exemple :
Y a peut-être une coquille de traduction… Genre, pourquoi on parle d’un pays hostile aux immigrés, alors qu’il est dit qu’on est à Dersim (en Turquie d’après Wikipédia…) et que la femme était turque ?! (et au passage, la suite de l’article ne parle pas du tout de la femme, ni de l’avocat, et je n’ai pas non plus compris grand chose au dit article).
C’était un avocat de Dersim, qui se servait des mots comme de cartouches, il ne tirait jamais à blanc. Il était chargé de défendre une femme turque qui avait rendu l’âme à la suite de ce qui semblait être une opération sans anesthésie de l’utérus, et, dans un pays ouvertement hostile aux immigrés, envers et contre tant de morgue, il avait remporté la première victoire juridique.
(p. 29)
De même, p. 99, une chronique commence par parler de la mer… puis « elle », puis tu te dis que ça devient sacrément bizarre, puis tu relis le titre de la chronique : la femme estropiée et la mer, donc tu te mets à supposer qu’à partir d’un moment, le « elle », c’est peut-être la femme… Bon. En gros, tu vas te chercher une aspirine dans la cuisine, quoi. :|
Par ailleurs, au niveau du style, comme c’est poétique… bon, il y a par exemple des répétitions (des phrases écrites au mot près), je suppose pour faire des jeux d’échos. Mais ça m’a plutôt saoulé, peut-être parce que c’est le détail qui s’ajoute à quelque chose qui est globalement obscur.
Bref… J’ai l’impression que ce livre est un peu un coup commercial, on profite de l’émotion liée à l’arrestation de l’auteur et à des sentiments assez favorables à l’égard des militants turcs, pour sortir un livre comme ça, sans trop se fouler, et sans vraiment défendre le texte, alors que celui-ci ne va pas de soi.
…
Si ça se trouve, elle a été arrêtée juste parce qu’elle foutait la migraine aux policiers qui lisaient ses écrits, il y en a un qui a finit par dire de la faire taire.
_________________
- Spoiler:
- DimkaVénérable
Pour le seul livre écrit par un auteur… C’est marrant, plein de monde a l’air de se casser la tête, là-dessus, un peu comme si la littérature commençait au XIXe ou XXe siècle. Alors que dans l’antiquité et au moyen âge, des œuvres uniques, il y en a une palanquée. Du coup, je suis allé devant les livres en attente de ma bibliothèque… et je suis tombé sur La Conquête de Constantinople de Robert de Clari, ainsi que sur les Mémoires d’un janissaire de Constantin Mihailović. Comme je n’ai pas réussi à choisir, j’ai lu les deux.
Bon, pour Robert de Clari j’ai plutôt aimé, mais je dois avouer que je suis plutôt spontanément attiré par ce type de récit, et aussi par ce type d’écriture. Le sujet m’intéresse, les chroniques médiévales me plaisent, l’écriture médiévale m’amuse, autant par la langue que par les tournures, et par la façon de dire (en particulier, j’aime bien les commentaires sur l’écriture elle-même, du genre, oh bah tiens, j’ai oublié de vous raconter ceci… Ou bien : je vais pas tout détailler, sinon ce serait trop long, et en plus on ne va pas me croire. On a l’impression de voir le texte s’écrire). Et puis j’aime bien la façon d’interpréter l’histoire, aussi (par exemple : « c’est ainsi que Dieu se vengea d’eux pour leur orgueil et pour leur déloyauté envers les pauvres gens de l’armée, et pour les horribles péchés qu’ils avaient commis dans la cité après qu’ils l’eurent prise »).
Là, c’est vraiment marrant. On a l’impression de voir le semi-paysan qui sort de son bled, qui voit du pays. Du coup, le témoignage est assez marqué par son émerveillement. Et en même temps, il raconte les choses vues d’en bas, avec ses préoccupations, les anecdotes de la base, sa façon de voir les chefs, les grands.
J’ai également apprécié les Mémoires d’un janissaire, même si j’ai fini par trouver la partie chronologique un peu longuette. Le texte ressemble parfois à un rapport, ce n’est pas forcément toujours transcendant.
Bon, pour Robert de Clari j’ai plutôt aimé, mais je dois avouer que je suis plutôt spontanément attiré par ce type de récit, et aussi par ce type d’écriture. Le sujet m’intéresse, les chroniques médiévales me plaisent, l’écriture médiévale m’amuse, autant par la langue que par les tournures, et par la façon de dire (en particulier, j’aime bien les commentaires sur l’écriture elle-même, du genre, oh bah tiens, j’ai oublié de vous raconter ceci… Ou bien : je vais pas tout détailler, sinon ce serait trop long, et en plus on ne va pas me croire. On a l’impression de voir le texte s’écrire). Et puis j’aime bien la façon d’interpréter l’histoire, aussi (par exemple : « c’est ainsi que Dieu se vengea d’eux pour leur orgueil et pour leur déloyauté envers les pauvres gens de l’armée, et pour les horribles péchés qu’ils avaient commis dans la cité après qu’ils l’eurent prise »).
Là, c’est vraiment marrant. On a l’impression de voir le semi-paysan qui sort de son bled, qui voit du pays. Du coup, le témoignage est assez marqué par son émerveillement. Et en même temps, il raconte les choses vues d’en bas, avec ses préoccupations, les anecdotes de la base, sa façon de voir les chefs, les grands.
Rhaaaaaaaaaaaa…
Ore avés oï le verité, confaitement Coustantinoble fu conquise, et confaitement li cuens de Flandres Bauduins en fu empereres, et mesires Henris ses freres aprés, que chis qui i fu et qui le vit et qui l’oï le tesmongne, Robers de Clari, li chevaliers, et a fait metre en escrit le verité, si comme ele fu conquise ; et ja soit chou que il ne l’ait si belement contee le conqueste comme maint boin diteeur l’eussent contee, si en a il toutes eures le droite verité contee, et assés de verités en a teutes qu’il ne peut mie toutes ramembrer.
J’ai également apprécié les Mémoires d’un janissaire, même si j’ai fini par trouver la partie chronologique un peu longuette. Le texte ressemble parfois à un rapport, ce n’est pas forcément toujours transcendant.
_________________
- Spoiler:
- DimkaVénérable
Pour le dixième défi (un livre dont le titre s'écrit sans les lettres de l'alphabet)… Au début, j’ai pensé à 1984. Sauf que je l’ai déjà lu et que je préfère découvrir de nouveaux livres. Et que dans la version originale, le titre est Nineteen Eighty-Four, donc il y a plein de lettres.
J’ai un peu cherché, et je suis tombé sur ∈, de Jacques Roubaud. Tu me diras, c’est à moitié un epsilon, donc une lettre de l’alphabet grec. Mais j’ai vérifié, il ne s’agit pas du même caractère, donc c’est bon.
Bref. Il s’agit d’un recueil de poésie contemporaine, qui m’a laissé plus que perplexe. Je veux dire, parfois, tu lis un bouquin, tu te dis que l’auteur se touche un peu la nouille en se prenant pour un aaaaaaartiste. Là, c’est tellement caricatural, par rapport à l’image qu’on peut se faire de la poésie contemporaine, que tu en viens à te demander comment tant de gens (l’auteur, l’éditeur, les acheteurs) ont pu se dire que c’était éditable. Donc soit il y a un gros truc qui m’échappe dans ce type de littérature, soit il y a un gros truc qui m’échappe dans les logiques éditoriales.
En gros, c’est de la poésie, avec des mots, les uns à la suite des autres, avec parfois quelques effets (dans les changements de lignes, les espaces, la disposition des mots), et donc, toi, petit tâcheron qui doit lire ce livre pour remplir ce défi, tu lis, mot après mot, en attendant que ça se passe, vu qu’il n’y a pas de sens, et qu’un ordinateur sous acide qui sélectionnerait des mots de façon aléatoire dans un dictionnaire pourrait faire un résultat à peu près similaire. Il y a aussi des références au jeu de go, dans l’organisation des poèmes et dans l’ordre dans lequel on peut les lire, j’ai pas trop approfondi.
Mais genre, vraiment, je ne sais pas si c’est juste du foutage de gueule, ou si c’est moi qui ne comprends rien : de mon point de vue, l’auteur n’a rien à dire (il ne dit rien), ce n’est pas un truc qui va te faire changer ta vision du monde, ce n’est pas divertissant, et je ne vois même pas en quoi c’est poétique, ça ne provoque rien, ça n’évoque rien (parfois, la forme poétique est bizarre, mais il y a une puissance d’évocation), et ça ne rythme pas. Habituellement, j’aime bien la poésie du XIXe, parce qu’il y a un jeu avec les cadres stricts de la poésie classique, les types vont t’exploser subtilement le cadre pour te dire des choses. Et j’ai l’impression qu’après, une partie des contemporains ne savent plus quoi faire, donc adieu le subtilement, et adieu le dire des choses, genre wahou, je suis un gros rebelle original. Bon, et après ? Qui va lire ça, à qui ça parle, à part des types qui veulent se faire mousser ?
D’un autre côté, ce type de lecture a quand même l’intérêt de me faire réfléchir à ce que j’aime, en littérature.
J’ai un peu cherché, et je suis tombé sur ∈, de Jacques Roubaud. Tu me diras, c’est à moitié un epsilon, donc une lettre de l’alphabet grec. Mais j’ai vérifié, il ne s’agit pas du même caractère, donc c’est bon.
Bref. Il s’agit d’un recueil de poésie contemporaine, qui m’a laissé plus que perplexe. Je veux dire, parfois, tu lis un bouquin, tu te dis que l’auteur se touche un peu la nouille en se prenant pour un aaaaaaartiste. Là, c’est tellement caricatural, par rapport à l’image qu’on peut se faire de la poésie contemporaine, que tu en viens à te demander comment tant de gens (l’auteur, l’éditeur, les acheteurs) ont pu se dire que c’était éditable. Donc soit il y a un gros truc qui m’échappe dans ce type de littérature, soit il y a un gros truc qui m’échappe dans les logiques éditoriales.
En gros, c’est de la poésie, avec des mots, les uns à la suite des autres, avec parfois quelques effets (dans les changements de lignes, les espaces, la disposition des mots), et donc, toi, petit tâcheron qui doit lire ce livre pour remplir ce défi, tu lis, mot après mot, en attendant que ça se passe, vu qu’il n’y a pas de sens, et qu’un ordinateur sous acide qui sélectionnerait des mots de façon aléatoire dans un dictionnaire pourrait faire un résultat à peu près similaire. Il y a aussi des références au jeu de go, dans l’organisation des poèmes et dans l’ordre dans lequel on peut les lire, j’ai pas trop approfondi.
Mais genre, vraiment, je ne sais pas si c’est juste du foutage de gueule, ou si c’est moi qui ne comprends rien : de mon point de vue, l’auteur n’a rien à dire (il ne dit rien), ce n’est pas un truc qui va te faire changer ta vision du monde, ce n’est pas divertissant, et je ne vois même pas en quoi c’est poétique, ça ne provoque rien, ça n’évoque rien (parfois, la forme poétique est bizarre, mais il y a une puissance d’évocation), et ça ne rythme pas. Habituellement, j’aime bien la poésie du XIXe, parce qu’il y a un jeu avec les cadres stricts de la poésie classique, les types vont t’exploser subtilement le cadre pour te dire des choses. Et j’ai l’impression qu’après, une partie des contemporains ne savent plus quoi faire, donc adieu le subtilement, et adieu le dire des choses, genre wahou, je suis un gros rebelle original. Bon, et après ? Qui va lire ça, à qui ça parle, à part des types qui veulent se faire mousser ?
D’un autre côté, ce type de lecture a quand même l’intérêt de me faire réfléchir à ce que j’aime, en littérature.
_________________
- Spoiler:
- ProvençalLeGauloisExpert
Je viens de terminer Le chardonneret de Donna Tartt pour le défi 26 (œuvre d'art).
J'ai beaucoup apprécié et j'ai eu du mal à le lâcher, malgré la longueur (quelques 1100 pages en poche).
Le jeune Théo se retrouve, suite à une tragédie personnelle, en possession d'une œuvre d'art volée, œuvre qui l'obsèdera une grande partie de sa vie chaotique (entre famille d'accueil et famille dysfonctionnelle, usages de drogue et autres joyeusetés).
La fin m'a parue tout de même un petit peu précipitée.
J'ai beaucoup apprécié et j'ai eu du mal à le lâcher, malgré la longueur (quelques 1100 pages en poche).
Le jeune Théo se retrouve, suite à une tragédie personnelle, en possession d'une œuvre d'art volée, œuvre qui l'obsèdera une grande partie de sa vie chaotique (entre famille d'accueil et famille dysfonctionnelle, usages de drogue et autres joyeusetés).
La fin m'a parue tout de même un petit peu précipitée.
_________________
N'empêche que je suis une légende.
Perceval
- zeprofGrand sage
je me décide à venir poster sur le fil, j'avais un pe déserté le fil 2016, je vais essayer d'être plus prolixe et présente cette année.
2 livres lus pour l'instant
"Journal d'un homme heureux" de Philippe delerm pour le défi 2 : ça démarre un peu lentement, au début on se demande même un peu pourquoi il a publié son journal intime et puis, comme souvent, je me suis laissée embarquer par l'écriture de Delerm, sa poésie et sa faculté à saisir les petits bonheurs de la vie, j'ai lu le livre le sourire aux lèvres. Il a encore réussi
"little seeds of hapiness"
"Born To Run" de Bruce Springsteen (défi 3): mon cadeau de Noël. Un régal ! un pavé qui se dévore de bout en bout. La vie du Boss est passionnante, il revient sur son enfance, son travail, ses amitiés, ses fêlures (qu'il a en nombre). C'est un livre pensé, fouillé, structuré, abouti, il s'y livre sans fards, avec humour souvent et beaucoup de recul.
Je l'ai lu avec en fond sonore, le petit album qu'il a sorti en même temps (Chapter and Verse) avec quelques inédits : ça m'a fait pas mal d'après midis et de soirées très agréables en sa compagnie.
(bon vous avez compris je suis fan )
2 livres lus pour l'instant
"Journal d'un homme heureux" de Philippe delerm pour le défi 2 : ça démarre un peu lentement, au début on se demande même un peu pourquoi il a publié son journal intime et puis, comme souvent, je me suis laissée embarquer par l'écriture de Delerm, sa poésie et sa faculté à saisir les petits bonheurs de la vie, j'ai lu le livre le sourire aux lèvres. Il a encore réussi
"little seeds of hapiness"
"Born To Run" de Bruce Springsteen (défi 3): mon cadeau de Noël. Un régal ! un pavé qui se dévore de bout en bout. La vie du Boss est passionnante, il revient sur son enfance, son travail, ses amitiés, ses fêlures (qu'il a en nombre). C'est un livre pensé, fouillé, structuré, abouti, il s'y livre sans fards, avec humour souvent et beaucoup de recul.
Je l'ai lu avec en fond sonore, le petit album qu'il a sorti en même temps (Chapter and Verse) avec quelques inédits : ça m'a fait pas mal d'après midis et de soirées très agréables en sa compagnie.
(bon vous avez compris je suis fan )
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Tem-toGrand sage
zeprof a écrit:
"Born To Run" de Bruce Springsteen (défi 3): mon cadeau de Noël. Un régal ! un pavé qui se dévore de bout en bout. La vie du Boss est passionnante, il revient sur son enfance, son travail, ses amitiés, ses fêlures (qu'il a en nombre). C'est un livre pensé, fouillé, structuré, abouti, il s'y livre sans fards, avec humour souvent et beaucoup de recul.
Je l'ai lu avec en fond sonore, le petit album qu'il a sorti en même temps (Chapter and Verse) avec quelques inédits : ça m'a fait pas mal d'après midis et de soirées très agréables en sa compagnie.
(bon vous avez compris je suis fan )
Pareil. Fan presqu'absolu. Tu l'as lu en anglais ? Parce que si la traduction en français restitue bien un itinéraire à mes yeux captivant, elle ne rend pas non plus de la grande littérature. Mais c'est parfaitement lisible. Où j'ai appris que le titre The River était inspiré de la vie de sa soeur et compris l'importance de certains lieux pour lui.
J'ai beaucoup aimé les passages sur ses rapports ou non rapports selon les époques de sa vie avec ses parents ainsi que ceux sur ses relations avec les membres du E Street Band. De Growin' up à My Hometown en passant par My Father's house, c'est vingt-cinq ans de vie pleine de sensibilité ! J'aime l'idée que l'on reconnaît publiquement s'être trompé dans l'analyse que l'on fait de quelqu'un de proche dans une chanson et qu'on souhaiterait, après coup, réécrire un couplet différemment.
Ce frisson, juste avant le concert, chez les spectateurs qui appellent crescendo :Bruce, Bruuce, Bruuuce, Bruuuuuce, Bruuuuuuuuuuuce, Bruuuuuuuuuuuuuuuuuuce ! Et le Boss apparaît. Deux heures, trois heures, quatre heures de concert (quand il était plus jeune) ! Pas mal de chanteurs français ont voulu le traduire. Renaud a des maquettes toutes prêtes. Il a toujours refusé. Il a raison !
- zeprofGrand sage
non je l'ai lu en français mais je pense que je me le procurerai en anglais car je crois qu'il y a vraiment matière à se régaler !
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- miss sophieExpert spécialisé
Lu Soudain, seuls d'Isabelle Autissier pour le défi 39 (auteur dont le nom commence par deux voyelles) mais il convient aussi au 40 (le paysage compte) et au 45 ("récit de fuite" : les héros fuient leur quotidien, ils vont être servis... et "voyage initiatique", complètement). Un livre très fort. Les personnages, un couple de trentenaires qui a pris une année pour faire le tour du monde à la voile, se retrouvent bloqués sur une île sauvage au milieu de nulle part et doivent s'organiser pour survivre en milieu hostile... et c'est beaucoup plus difficile que ça n'en a l'air dans les romans d'aventure. Le récit est vraiment poignant. J'ai adoré.
- liskayaNeoprof expérimenté
miss Sophie : j'ai beaucoup aimé aussi !
Dimka : je crois que je vais zapper tes messages, tu lis trop vite, ça me décourage !!!
Dimka : je crois que je vais zapper tes messages, tu lis trop vite, ça me décourage !!!
- DimkaVénérable
Je me suis lancé dans les Essais de Montaigne, ça devrait me coller un léger coup de frein.
_________________
- Spoiler:
- Agrippina furiosaFidèle du forum
C'est possible ... mais c'est drôlement bien ! Je parle des Essais, hein !
Bonne lecture tout le monde !
Bonne lecture tout le monde !
- gaga13Niveau 5
Lu pour l'item "livre emprunté", Nous les menteurs d'E.Lockhart, extorqué à une élève. Mes 4e sont fans de ce roman, et de fait c'est un très bon livre. J'ai vu venir la fin très en avance (c'est un roman destiné à un public adolescent, donc moins expert que nous, ils sont tous scotchés par la fin). L'histoire est celle d'une jeune fille et de sa richissime famille américaine. Elle passe des étés enchanteurs sur une île privée avec ses cousins, vit la magie du premier amour, jusqu'au jour où elle est victime d'un terrible accident. Assaillie par de terribles migraines, elle sent qu'autour d'elle le mystère s'épaissit... Un très bon roman jeunesse !
- EudeNiveau 2
Lu pour le défi n°39, "un livre d'un auteur dont le nom commence par deux voyelles", et première lecture de l'année:
Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides (convient aussi pour les défis 19 et 43).
J'ai trouvé ce roman absolument superbe. J'ai longtemps eu du mal à lire autre chose que les "grands classiques patrimoniaux" de la littérature principalement française d'ailleurs, mais cet auteur fait partie de ceux qui me convainquent (même si c'est une évidence) que oui, il y a de l'excellente littérature contemporaine.
L'histoire tourne autour des cinq filles Lisbon, qui se suicident toutes en l'espace d'une année. Attention, ceci n'est pas un spoiler car l'originalité, et sans doute la force de ce roman, est que le drame nous est révélé dès la première page. Le roman n'est pas à proprement parler un récit allant d'un point A à un point B, mais une tentative de reconstitution, d'enquête menée par leurs jeunes voisins de l'époque dont on ne sait à vrai dire pas grand-chose.
C'est là, pour moi, la bonne idée de cette écriture: la vie des sœurs Lisbon ne nous est pas racontée par un narrateur identifiable, mais par un "nous" pluriel, auquel s'ajoute tout un annuaire du voisinage. Chacun apporte sa pierre, des années après, à l'édifice de la reconstitution, mais c'est bien entendu une pierre partielle, partiale, fournie par un individu dont ne nous connaissons quasiment que le nom et qui reste lui-même un mystère...
Eugenides a une écriture très recherchée mais que je n'ai pas trouvée ampoulée: il semble que chaque mot soit choisi pour susciter quelque-chose en nous, et le style est à la fois poétique, sensoriel et cynique, car Virgin Suicides reste aussi le portrait d'une société.
Il m'a semblé que le roman s'essoufflait un peu sur la fin, mais cela est peut-être dû au fait que j'ai lu cette partie d'un trait, ce qui ne me convient pas vraiment.
Enfin voilà: j'ai ADORE! Jeffrey Eugenides écrit peu mais écrit bien.
Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides (convient aussi pour les défis 19 et 43).
J'ai trouvé ce roman absolument superbe. J'ai longtemps eu du mal à lire autre chose que les "grands classiques patrimoniaux" de la littérature principalement française d'ailleurs, mais cet auteur fait partie de ceux qui me convainquent (même si c'est une évidence) que oui, il y a de l'excellente littérature contemporaine.
L'histoire tourne autour des cinq filles Lisbon, qui se suicident toutes en l'espace d'une année. Attention, ceci n'est pas un spoiler car l'originalité, et sans doute la force de ce roman, est que le drame nous est révélé dès la première page. Le roman n'est pas à proprement parler un récit allant d'un point A à un point B, mais une tentative de reconstitution, d'enquête menée par leurs jeunes voisins de l'époque dont on ne sait à vrai dire pas grand-chose.
C'est là, pour moi, la bonne idée de cette écriture: la vie des sœurs Lisbon ne nous est pas racontée par un narrateur identifiable, mais par un "nous" pluriel, auquel s'ajoute tout un annuaire du voisinage. Chacun apporte sa pierre, des années après, à l'édifice de la reconstitution, mais c'est bien entendu une pierre partielle, partiale, fournie par un individu dont ne nous connaissons quasiment que le nom et qui reste lui-même un mystère...
Eugenides a une écriture très recherchée mais que je n'ai pas trouvée ampoulée: il semble que chaque mot soit choisi pour susciter quelque-chose en nous, et le style est à la fois poétique, sensoriel et cynique, car Virgin Suicides reste aussi le portrait d'une société.
Il m'a semblé que le roman s'essoufflait un peu sur la fin, mais cela est peut-être dû au fait que j'ai lu cette partie d'un trait, ce qui ne me convient pas vraiment.
Enfin voilà: j'ai ADORE! Jeffrey Eugenides écrit peu mais écrit bien.
- amethysteDoyen
Je viens de le finir et j'ai beaucoup aimé la description des sentiments des personnages ainsi que la description du milieu dans lequel ils se retrouvent.miss sophie a écrit:Lu Soudain, seuls d'Isabelle Autissier pour le défi 39 (auteur dont le nom commence par deux voyelles) mais il convient aussi au 40 (le paysage compte) et au 45 ("récit de fuite" : les héros fuient leur quotidien, ils vont être servis... et "voyage initiatique", complètement). Un livre très fort. Les personnages, un couple de trentenaires qui a pris une année pour faire le tour du monde à la voile, se retrouvent bloqués sur une île sauvage au milieu de nulle part et doivent s'organiser pour survivre en milieu hostile... et c'est beaucoup plus difficile que ça n'en a l'air dans les romans d'aventure. Le récit est vraiment poignant. J'ai adoré.
J'ai lu aussi "Bull Mountain" de Brian Panowich : Clayton Burroughs est le descendant d'une longue lignée de hors-la-loi. Au fil des générations, le clan Burroughs a pris possession de Bull Mountain en Géorgie du Nord, d'où il écoule alcool de contrebande, cannabis et méthamphétamine jusque dans six états, sans être inquiété par les autorités. Pour prendre ses distances avec l'empire criminel familial, Clayton s'établit shérif au pied de la montagne, et y maintient une paix tranquille. Mais lorsqu'un agent fédéral de l'ATF vient lui annoncer qu'il compte démanteler le trafic de Bull Mountain, ses intentions cachées mettent la fratrie et la loyauté de chacun à rude épreuve, et pourraient bien entraîner Clayton sur un chemin fatal.
J'ai beaucoup apprécié aussi l'histoire de cette famille. Personnage après personnage, on découvre les liens qui les réunissent, les histoires se mêlent, même si la fin m'a paru un peu décevante.
- Tem-toGrand sage
Eude a écrit:Lu pour le défi n°39, "un livre d'un auteur dont le nom commence par deux voyelles", et première lecture de l'année:
Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides (convient aussi pour les défis 19 et 43).
J'ai trouvé ce roman absolument superbe. J'ai longtemps eu du mal à lire autre chose que les "grands classiques patrimoniaux" de la littérature principalement française d'ailleurs, mais cet auteur fait partie de ceux qui me convainquent (même si c'est une évidence) que oui, il y a de l'excellente littérature contemporaine.
L'histoire tourne autour des cinq filles Lisbon, qui se suicident toutes en l'espace d'une année. Attention, ceci n'est pas un spoiler car l'originalité, et sans doute la force de ce roman, est que le drame nous est révélé dès la première page. Le roman n'est pas à proprement parler un récit allant d'un point A à un point B, mais une tentative de reconstitution, d'enquête menée par leurs jeunes voisins de l'époque dont on ne sait à vrai dire pas grand-chose.
C'est là, pour moi, la bonne idée de cette écriture: la vie des sœurs Lisbon ne nous est pas racontée par un narrateur identifiable, mais par un "nous" pluriel, auquel s'ajoute tout un annuaire du voisinage. Chacun apporte sa pierre, des années après, à l'édifice de la reconstitution, mais c'est bien entendu une pierre partielle, partiale, fournie par un individu dont ne nous connaissons quasiment que le nom et qui reste lui-même un mystère...
Eugenides a une écriture très recherchée mais que je n'ai pas trouvée ampoulée: il semble que chaque mot soit choisi pour susciter quelque-chose en nous, et le style est à la fois poétique, sensoriel et cynique, car Virgin Suicides reste aussi le portrait d'une société.
Il m'a semblé que le roman s'essoufflait un peu sur la fin, mais cela est peut-être dû au fait que j'ai lu cette partie d'un trait, ce qui ne me convient pas vraiment.
Enfin voilà: j'ai ADORE! Jeffrey Eugenides écrit peu mais écrit bien.
Volià un message qui donne envie de te suivre dans ta lecture. Merci.
- EudeNiveau 2
Merci Tem-to, cela me fait plaisir. J'ai suivi avec attention les retours et conseils de lecture du défi 2016, mais sans y participer. J'ai envie de faire partager, moi aussi, coups de cœur et déceptions!
- Touche pas à ma SEGPANiveau 9
Ce que vous dites donne envie de lire Petit pays... Je vais passer me l'acheter aujourd'hui.
Amaliah, ce que tu dis de Ecoutez nos défaites me donne envie également. Cela me fait penser que l'on m'a offert La porte des enfers qui est sur l'étagère au-dessus de mon lit depuis au moins cinq ans
Je n'avais pas pensé à Eugenides pour l'auteur à deux voyelles. J'ai beaucoup aimé Virgin suicides, lu quand j'étais lycéenne. Je me souviens effectivement de cette atmosphère indolente, et de ce style très bien travaillé : soigné, épuré, poétique, chaque mot étant posé. Je vais peut-être le relire, du coup !
De mon côté, j'ai fini Pastorale Américaine (de Philip Roth)
Amaliah, ce que tu dis de Ecoutez nos défaites me donne envie également. Cela me fait penser que l'on m'a offert La porte des enfers qui est sur l'étagère au-dessus de mon lit depuis au moins cinq ans
Je n'avais pas pensé à Eugenides pour l'auteur à deux voyelles. J'ai beaucoup aimé Virgin suicides, lu quand j'étais lycéenne. Je me souviens effectivement de cette atmosphère indolente, et de ce style très bien travaillé : soigné, épuré, poétique, chaque mot étant posé. Je vais peut-être le relire, du coup !
De mon côté, j'ai fini Pastorale Américaine (de Philip Roth)
- liskayaNeoprof expérimenté
Dimka a écrit:Je me suis lancé dans les Essais de Montaigne, ça devrait me coller un léger coup de frein.
- JennyMédiateur
Les autres livres d'Eugenides sont très bien aussi, mais il n'est pas pressé d'écrire... je relirais bien Middlesex.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum