Master : le droit à la poursuite d'études après la licence voté.

L'Assemblée nationale a voté l'obligation de proposer une inscription à une formation de second cycle à tout diplômé du premier cycle universitaire qui le souhaite. La France crée ainsi un dispositif probablement unique au monde dans l'enseignement supérieur.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0863.asp

A quand l'obligation d'inscrire tous les candidats qui le souhaitent en doctorat?

Autant voter le droit au diplôme pour tous, ça coûtera moins cher : on pourra délivrer les diplômes dès la maternité. Chaque nouveau-né sortira avec des échantillons de couches, de lait maternisé et un package de diplômes choisis par les parents.

Je dois dire que je ne comprends pas. Je suppose qu'ils n'ont aucune idée de ce que ça implique...

PauvreYorick a écrit:Je dois dire que je ne comprends pas. Je suppose qu'ils n'ont aucune idée de ce que ça implique...

au contraire, je suis persuadée qu'ils le savent très bien : ça fera toujours ça de moins à Pôle Emploi, des gens qui seront inscrits dans des masters pipos.

Les recalés à l'entrée des Masters de psycho iront remplir de ceux de philo (ou mieux de Lettres classiques). :diable: :diable: :diable:

Elaïna a écrit:

PauvreYorick a écrit:Je dois dire que je ne comprends pas. Je suppose qu'ils n'ont aucune idée de ce que ça implique...

au contraire, je suis persuadée qu'ils le savent très bien : ça fera toujours ça de moins à Pôle Emploi, des gens qui seront inscrits dans des masters pipos.

Mais ils se rendent compte qu'ils risquent de devoir embaucher dans les facs ?...

POURSUIVONS DONC DANS CETTE VOIE !  

PauvreYorick a écrit:

Elaïna a écrit:

PauvreYorick a écrit:Je dois dire que je ne comprends pas. Je suppose qu'ils n'ont aucune idée de ce que ça implique...

au contraire, je suis persuadée qu'ils le savent très bien : ça fera toujours ça de moins à Pôle Emploi, des gens qui seront inscrits dans des masters pipos.

Mais ils se rendent compte qu'ils risquent de devoir embaucher dans les facs ?...

Bah oui, et ça videra aussi un peu plus pôle emploi (après tout, on s'en fout dessavoirs, l'essentiel est qu'il y ait du monde devant les élèves).

Dans les facs on continuera de faire travailler des vacataires mal payés au lance-pierres.
Des vacataires qui commencent à exiger qu'on arrête de se moquer de leur mouille d'ailleurs.

Babsie a écrit:Dans les facs on continuera de faire travailler des vacataires mal payés au lance-pierres.
Des vacataires qui commencent à exiger qu'on arrête de se moquer de leur mouille d'ailleurs.

oui mais comme beaucoup continuent d'accepter le système en croyant dur comme fer qu'en acceptant tout et n'importe quoi, ils finiront par avoir leur poste à la fac, ça n'est pas près de s'arrêter.
Je connais des gens qui ont accepté de donner des cours gratuitement (oui, oui, "pour le CV, c'st une chance qu'on vous offre").

Oh, des anecdotes de ce style, j'en ai, et des pas drôles.

Mais à un moment, les départements vont expliquer qu'ils ne peuvent pas confier plus de la moitié des cours à des vacataires, et il sera difficile de ne pas les entendre s'ils s'expliquent clairement. Bon, c'est à suivre (l'inventivité est sans limites lorsqu'il s'agit d'économiser : on mutualise déjà pas mal), mais si l'inscription en M devient de droit, il va falloir la jouer fine...

Si on remplit les masters qui ne sont pas pleins, ceux où il y a une petite dizaine d'étudiants, pas besoin d'embaucher ! C'est tout bénéfice. :diable:

Le délabrement de l'université n'est pas prêt d'être enrayé (cela risquerait de faire concurrence au très juteux marché privé du supérieur qui a explosé ces dernières années).

Difficile de prédire ce qui sortira de cette mesure, quand même. Je ne connais guère d'étudiants qui souhaitent faire n'importe quel master.

Je suis blasé : à tous les coups, "n'importe quel", ça va encore vouloir dire "de lettres".

Je propose que pour une fois, "n'importe quel", ce soit "mathématiques fondamentales".

Cela dit, on a déjà "de sciences de l'éducation" 

T'es fou, on va pas les multiplier !

Ah flûte, il y avait une faille dans mon plan.

V.Marchais a écrit:T'es fou, on va pas les multiplier !

En même temps, avec tous les postes qu'ils ont, il faut bien les occuper ...

Oui, il y a un petit risque que Sc-Educ et Info-Com voient leurs effectif de M monter en flèche.

C'est parfait, on aura des champions de la didactique du vide.

Pour les personnes travaillant dans le supérieur, pourriez-vous expliquer les implications concrètes de cette loi ?
Je crois deviner mais avec vos explications, ce serait encore mieux. :-)

A vue de pif : dans l'immédiat immédiat il ne se passera pas grand chose. En lettres et sciences humaines, il faut un directeur de recherches pour s'inscrire en M -- c'est là que le tri continuera à se faire, car je ne vois pas comment on peut forcer un collègue à inscrire un étudiant lambda, en particulier trop faible.
J'imagine que les ESPE vont se mettre sur les rangs pour offrir des M maison, accueillants, bienveillants et a-violents. Grand bien leur fasse.
Là où ça va saigner, ce sont les M genre traduction, édition, métiers du patrimoine, ingénierie culturelle, bref tout ce qui est pré-professionnel mais non enseignement et avec numerus clausus, puisqu'un désir professionnel du candidat doit désormais etre satisfait (assouvi ?). Je crois qu'on va bien rigoler.

Salut,
J’ai du mal à piger le problème. Dans mes souvenirs de première année de master, tout le monde pouvait s’inscrire, à condition d’avoir validé sa licence. Et les gens trop nuls se plantaient pendant l’année (s’inscrire à un diplôme n’a jamais signifié le valider).

Et je ne vois pas comment « le droit de s’inscrire » se transforme miraculeusement en « droit au diplôme ».

Les M avec numerus clausus sont tout sauf rares. Donc non, sauf dans certaines disciplines, la volonté de s'inscrire ne se traduisait pas automatiquement en inscriptions, loin de là ; en entretiens sélectifs en vue d'une inscription, souvent.