- XIIINeoprof expérimenté
Heureusement il y a encore des professeurs qui résistent! (Par contre le classement...On bosse pour soi...Et les élèves ne sont pas bêtes ils savent où ils se situent).
- musaNeoprof expérimenté
oui c'est sûr, le classement je n'en demandais pas tant! Mais j'avoue que mon fils qui a l'esprit de compétition (ce n'est pas moi qui l'entretiens je le jure :flower: ) était assez content.
- DanskaProphète
Zagara a écrit:C'est dingue d'en arriver là. L'évaluation ne veut plus rien dire si on ne parle que du positif, comme les faire progresser dans ces conditions ?maikreeeesse a écrit:En primaire, où la note a disparu depuis longtemps et où l'évaluation par compétences est la règle depuis pas mal de temps, nous avons encore dépassé un stade dans l'ubuesque: nous ne pouvons faire apparaître que les compétences acquises sur les évaluations périodiques selon notre IEN. C'est à dire que sur un bulletin n'apparaitront pour Pierre qu'une ou deux compétences , tandis que Paul aura toute une feuille... En dehors du boulot monstre que cela demande de réaliser un bulletin différent par élève et par période, comment expliquer à la mère de Pierre que certes, il n'a que des compétences acquises, mais bon 4 sur l'année c'est quand même un peu léger parce que justement Paul, lui il en a 38 sans comparer leurs bulletins, parce que sinon cela ne serait vraiment pas bienveillant ni positif ! Concrètement comment faire prendre conscience du niveau réel des élèves aux parents mais aussi aux élèves. J'ai l'impression de leur mentir.
Cela ne me semble pas inhumain de dire franchement "bien, voilà, tu sais faire si et cela mais il manque encore un peu de...alors je te mets non acquis ou en cours, on verra la prochaine fois si tu travailles ou fournis un minimum d'effort, tu devrais y arriver. "
C'est vraiment choquant, vexant ?
"Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur.", Beaumarchais.
Il faudrait sans doute le rappeler, parfois.
- OsmieSage
gauvain31 a écrit:maikreeeesse a écrit:En primaire, où la note a disparu depuis longtemps et où l'évaluation par compétences est la règle depuis pas mal de temps, nous avons encore dépassé un stade dans l'ubuesque: nous ne pouvons faire apparaître que les compétences acquises sur les évaluations périodiques selon notre IEN. C'est à dire que sur un bulletin n'apparaitront pour Pierre qu'une ou deux compétences , tandis que Paul aura toute une feuille... En dehors du boulot monstre que cela demande de réaliser un bulletin différent par élève et par période, comment expliquer à la mère de Pierre que certes, il n'a que des compétences acquises, mais bon 4 sur l'année c'est quand même un peu léger parce que justement Paul, lui il en a 38 sans comparer leurs bulletins, parce que sinon cela ne serait vraiment pas bienveillant ni positif ! Concrètement comment faire prendre conscience du niveau réel des élèves aux parents mais aussi aux élèves. J'ai l'impression de leur mentir.
Cela ne me semble pas inhumain de dire franchement "bien, voilà, tu sais faire si et cela mais il manque encore un peu de...alors je te mets non acquis ou en cours, on verra la prochaine fois si tu travailles ou fournis un minimum d'effort, tu devrais y arriver. "
C'est vraiment choquant, vexant ?
Ce n 'est pas une impression : c'est un mensonge par omission; moins grave qu'une contre vérité, mais qui laisse entendre que tout se passe bien. On ne peut pas décemment faire progresser un élève si on ne lui dit ce qui ne va pas.. Le MEN est au pied du mur devant PISA et TIMSS, et fébrile, il met une pression aux enseignants via les IPR et les CDE pour laisser tomber la note sur 20 qui a certes ses points faibles, comme tout type de notation, mais qui permet néanmoins de dire à l'élève ce qu'il vaut. Mais cela dit, surnoter un élève sur 20 ou évaluer à la louche des compétence dont seules celles qui sont acquises figureront sur le bulletin : c'est kif-kif bourricot pour moi.
Pourquoi cacher le véritable niveau des élèves? Pour masquer l'incompétence de ceux qui sont au MEN... et je n'ai jamais eu envie de leur faire plaisir à ses s.... :censure: :censure: :censure:
Surnoter reviendrait pour moi à ne pas travailler pour les élèves , mais à travailler pour l'intérêt de la (petite) carrière d'un CDE ou d'un IPR . Il faut savoir pour qui on note au fond. J'ai fait mon choix dès mon début de carrière lorsqu'un principal de collège pervers narcissique me gueule dessus dans la cour du collège en me disant "vos notes sont trop basse, vous évaluez mal, je pourrais si je veux augmenter vos notes de deux points; ici, c'est un collège de centre-ville" . Il ne s'attendait juste pas à ce que je lui réponde en l'engueulant également, il n'en avait pas l'habitude dans un collègue du style de celui de tiptop77. Heureusement, j'ai obtenu ma mutation à Toulouse une semaine après l'incident (mais il était coutumier du fait)
Quand il a dit ça, il a tout dit. A savoir son indifférence des élèves et son souhait qu'on travaille pour sa carrière à lui..... Ça vous marque pour le restant de votre carrière. Je réagis donc en conséquence
Je partage complètement l'avis de Gauvain31 ; surnoter est mentir aux élèves, à leurs parents.
J'ai rendu hier de sacrées tôles en rédaction, notamment à de "bons" élèves, qui étaient tout surpris de recevoir de telles notes. On a repris des points dans leurs copies : des phrases sans cohérence, au vocabulaire recherché mais ne voulant rien dire dans le contexte, des conjugaisons farfelues ("il finissa" ; "je regardâmes", etc.), des répétitions sans fin, une orthographe non vérifiée (des "toll", des "en vaillir", des "assault", etc.) etc. On a bien discuté de la notation avec les élèves de cette classe ; je leur ai expliqué que je n'aurais vraiment aucune considération pour eux si je mettais 14 à un texte truffé de fautes, indigent, et qui en vaut 4, et encore. Ils ne sont pas stupides, et comprennent bien le problème. Des mauvaises notes expliquées permettent aussi aux élèves de comprendre ce qu'il faut travailler ; j'écris toujours x conseils sur les rédactions. A eux ensuite de s'y mettre, et aux collègues de ne pas les surnoter non plus.
- LuzNiveau 6
J'ai été vraiment embrouillée par les formatrices en stage concernant la note. On nous demandait un jour de tirer tout ce qui était positif, et le lendemain il fallait au contraire noter plus sec. Les niveaux A1, A2 sont flous au possible. Les compétences officielles aussi.
Du coup je le concède, évaluer par compétences est beaucoup plus facile pour moi. Dans mon collège on rédige nous même les compétences, donc c'est plus clair. On n'a pas de point orange pour un "en cours d'acquisition", c'est soit vert soit rouge. Je trouve cela plutôt positif, mais je mets beaucoup de rouge.
Alors qu'avant je trouvais que je surnotais sans en avoir l'intention. Là je choisis les compétences à évaluer et c'est vraiment beaucoup plus simple. Plus de prise de tête avec des "vous avez oublié un point" etc.
Mais avec ce système je pense qu'il est important d'être exigeant sur l'attribution du vert. Chez moi pour avoir du vert la leçon doit être apprise et ce qui est écrit doit avoir du sens. En note, je ne saurais pas comment le traduire.
Mais en effet entre deux simple verts il peut y avoir un sacré fossé, comme entre un 12 et un 18. Mon double vert c'est une compétence parfaitement maîtrisée, ce qui n'empêche pas le double rouge sur la même copie pour une autre compétence. Cette nuance est impossible à traduire avec une note globale.
Du coup je le concède, évaluer par compétences est beaucoup plus facile pour moi. Dans mon collège on rédige nous même les compétences, donc c'est plus clair. On n'a pas de point orange pour un "en cours d'acquisition", c'est soit vert soit rouge. Je trouve cela plutôt positif, mais je mets beaucoup de rouge.
Alors qu'avant je trouvais que je surnotais sans en avoir l'intention. Là je choisis les compétences à évaluer et c'est vraiment beaucoup plus simple. Plus de prise de tête avec des "vous avez oublié un point" etc.
Mais avec ce système je pense qu'il est important d'être exigeant sur l'attribution du vert. Chez moi pour avoir du vert la leçon doit être apprise et ce qui est écrit doit avoir du sens. En note, je ne saurais pas comment le traduire.
Mais en effet entre deux simple verts il peut y avoir un sacré fossé, comme entre un 12 et un 18. Mon double vert c'est une compétence parfaitement maîtrisée, ce qui n'empêche pas le double rouge sur la même copie pour une autre compétence. Cette nuance est impossible à traduire avec une note globale.
- BalthazaardVénérable
musa a écrit:oui c'est sûr, le classement je n'en demandais pas tant! Mais j'avoue que mon fils qui a l'esprit de compétition (ce n'est pas moi qui l'entretiens je le jure :flower: ) était assez content.
Je trouve que vous ramenez trop facilement tout à l'esprit de compétition. J'ai toujours été très (très) bon élève mais je pense être encore aujourd'hui totalement dénué d'esprit de compétition, par contre j'ai un amour-propre et un côté perfectionniste maladif (sans ride , au sens médical du terme) . Pour moi il fallait que ce soit bien, mieux..etc et naturellement cela amenait à être premier, ce n'est pas la volonté d'être premier qui conduisait à ce que ce soit parfait.
Je n'ai jamais réussi en compétition, parce qu’en ce domaine, il faut savoir se contenter du résultat "qui gagne" même si c'est à l'arrache, même si celui que l'on bat a joué de malchance et aurait du être devant, même si l'arbitre se trompe, parce que souvent (à petit niveau) il ne faut pas être "meilleur" mais "moins mauvais"
Je retrouve cela chez certains élèves, heureusement il y en a encore qui travaillent dans cet esprit.
- User17706Bon génie
De fait, il faut distinguer émulation et concurrence.
- archebocEsprit éclairé
PauvreYorick a écrit:De fait, il faut distinguer émulation et concurrence.
Et relire le dictionnaire de pédagogie, par exemple l'article "accessit".
- musaNeoprof expérimenté
Balthazaard a écrit:musa a écrit:oui c'est sûr, le classement je n'en demandais pas tant! Mais j'avoue que mon fils qui a l'esprit de compétition (ce n'est pas moi qui l'entretiens je le jure :flower: ) était assez content.
Je trouve que vous ramenez trop facilement tout à l'esprit de compétition. J'ai toujours été très (très) bon élève mais je pense être encore aujourd'hui totalement dénué d'esprit de compétition, par contre j'ai un amour-propre et un côté perfectionniste maladif (sans ride , au sens médical du terme) . Pour moi il fallait que ce soit bien, mieux..etc et naturellement cela amenait à être premier, ce n'est pas la volonté d'être premier qui conduisait à ce que ce soit parfait.
Je n'ai jamais réussi en compétition, parce qu’en ce domaine, il faut savoir se contenter du résultat "qui gagne" même si c'est à l'arrache, même si celui que l'on bat a joué de malchance et aurait du être devant, même si l'arbitre se trompe, parce que souvent (à petit niveau) il ne faut pas être "meilleur" mais "moins mauvais"
Je retrouve cela chez certains élèves, heureusement il y en a encore qui travaillent dans cet esprit.
Votre portrait me rappelle ma propre personne . En revanche, mon fils pour l'instant n'est clairement pas un perfectionniste maladif mais a plutôt le désir basique d'être premier. Et à vrai dire, je ne suis pas plus mécontente que ça vu à quoi m'a mené mon perfectionnisme maladif tant professionnellement que personnellement
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