- DanskaProphète
Les familles et les élèves. Et comment faire comprendre à un ado de 15 ans que non, ce n'est pas un manque de travail au premier trimestre qui a causé son 3 de moyenne générale, et que non, il ne suffira pas de travailler vingt minutes de plus tous les soirs pour rattraper les dégâts ? Et à ce stade, qu'est-ce qu'on en fait, de tous ces élèves qui n'ont rien à faire là où ils ont atterri ? On les laisse végéter au fond de la salle (ou y mettre le bazar, selon les cas) ? On les renvoie errer dans la nature, rejoindre les personnes sans diplôme et sans formation ?
- gnafron2004Grand sage
Mais pourquoi donc travailleraient-ils?
Je veux dire, sérieusement; à part vouloir faire plaisir aux parents, et éventuellement à nous... mais ce n'est pas grand-chose, quand on est adolescent...
Je veux dire, sérieusement; à part vouloir faire plaisir aux parents, et éventuellement à nous... mais ce n'est pas grand-chose, quand on est adolescent...
- Ma'amÉrudit
elea84 a écrit:Ma'am a écrit:Et si personne n'est volontaire, il se passe quoi ?
A mon avis, demain, c'est sur l'épineuse question des toilettes que vous allez plancher...
Chhuuuuut! Mon chef pourrait t'entendre...
Blague à part, vu le manque régulier de savon et de papier dans les toilettes des élèves, ce groupe de travail pourrait bien être créé. A moins qu'il devienne un sous-groupe de celui planchant sur la pause méridienne. :gratte:
Les toilettes sont un vrai problème grave de santé publique dans les collèges.
Les filles se bousillent les reins à se retenir toute la journée pour éviter d'y aller et je ne parle même pas d'hygiène pour les jours où elles sont indisposées.
Mais, est-ce aux professeurs de régler ce problème ? Je ne le crois pas.
L'autre jour, les élèves sont venus me voir parce que la vie scolaire avait décidé de fermer les toilettes des garçons pendant la récré de l'après-midi (il y avait eu de la bombe lacrymo je crois). Au lieu de faire un roulement filles-garçons dans les toilettes des filles, il a été décidé que les garçons n'iraient pas aux toilettes.
Ils sont venus se plaindre à moi en me disant qu'ils avaient envie d'aller aux toilettes, ce que je comprends fort bien, surtout deux heures après manger, mais qu'y puis-je ?
- Ma'amÉrudit
Danska a écrit:Les familles et les élèves. Et comment faire comprendre à un ado de 15 ans que non, ce n'est pas un manque de travail au premier trimestre qui a causé son 3 de moyenne générale, et que non, il ne suffira pas de travailler vingt minutes de plus tous les soirs pour rattraper les dégâts ? Et à ce stade, qu'est-ce qu'on en fait, de tous ces élèves qui n'ont rien à faire là où ils ont atterri ? On les laisse végéter au fond de la salle (ou y mettre le bazar, selon les cas) ? On les renvoie errer dans la nature, rejoindre les personnes sans diplôme et sans formation ?
J'incluais les élèves dans "les familles".
Et sinon, je n'ai hélas pas de réponse, évidemment.
Ah si, taka différencier ! :labas:
- gauvain31Empereur
Danska a écrit:Les familles et les élèves. Et comment faire comprendre à un ado de 15 ans que non, ce n'est pas un manque de travail au premier trimestre qui a causé son 3 de moyenne générale, et que non, il ne suffira pas de travailler vingt minutes de plus tous les soirs pour rattraper les dégâts ? Et à ce stade, qu'est-ce qu'on en fait, de tous ces élèves qui n'ont rien à faire là où ils ont atterri ? On les laisse végéter au fond de la salle (ou y mettre le bazar, selon les cas) ? On les renvoie errer dans la nature, rejoindre les personnes sans diplôme et sans formation ?
C'est une politique de fond dans laquelle les élèves sont traités comme un flux qu'il faut faire passer coûte que coûte pour des raisons budgétaires et donc en dépit du bon sens. On peut déjà dire ça aux parents. C'est ce que j'avais dit à certains élèves de 3ème lors du tout dernier cours de SVT après leur conseil de classe auquel je n'ai pas assisté. Ils ont fait la gueule.
Et nous, nous sommes impuissants face à ça.... il ne reste que la parole et l'information aux parents et aux élèves
- VicomteDeValmontGrand sage
Ma'am a écrit:elea84 a écrit:Ma'am a écrit:Et si personne n'est volontaire, il se passe quoi ?
A mon avis, demain, c'est sur l'épineuse question des toilettes que vous allez plancher...
Chhuuuuut! Mon chef pourrait t'entendre...
Blague à part, vu le manque régulier de savon et de papier dans les toilettes des élèves, ce groupe de travail pourrait bien être créé. A moins qu'il devienne un sous-groupe de celui planchant sur la pause méridienne. :gratte:
Les toilettes sont un vrai problème grave de santé publique dans les collèges.
Les filles se bousillent les reins à se retenir toute la journée pour éviter d'y aller et je ne parle même pas d'hygiène pour les jours où elles sont indisposées.
Mais, est-ce aux professeurs de régler ce problème ? Je ne le crois pas.
L'autre jour, les élèves sont venus me voir parce que la vie scolaire avait décidé de fermer les toilettes des garçons pendant la récré de l'après-midi (il y avait eu de la bombe lacrymo je crois). Au lieu de faire un roulement filles-garçons dans les toilettes des filles, il a été décidé que les garçons n'iraient pas aux toilettes.
Ils sont venus se plaindre à moi en me disant qu'ils avaient envie d'aller aux toilettes, ce que je comprends fort bien, surtout deux heures après manger, mais qu'y puis-je ?
Si le sujet t'intéresse: http://www.afpssu.com/wp-content/uploads/2013/07/ONS-Rapport-sanitaires-2013.pdf
Notamment:
“Qualité des toilettes au collège et symptômes abdominaux chez les élèves”
La thèse du docteur Bénédicte HOARAU, soutenue en juin 2013 à Saint-Étienne, corrobore les informations obtenues par l’enquête de l’Observatoire. Axée sur une problématique médicale, elle met en relation symptômes abdominaux et fréquentation des toilettes dans trois collèges. Près de 800 élèves de 4e et de 3e ont été questionnés par B. HOARAU dans trois collèges de la Loire, dans le but de comparer leur perception et leur fréquentation des toilettes de leur établissement en relation avec les indications de fréquence de symptômes abdominaux, digestifs et urinaires. La perception des sanitaires de leur établissement est plutôt favorable dans un collège sur les trois, et particulièrement négative pour un autre. Pour le 1er, presque 80% des élèves trouvent les toilettes propres, toujours ou la plupart du temps. Pour l’autre, ils ne sont plus que 15,5% à porter un jugement positif. Le troisième collège se situe entre les deux, sur un axe moyen. Environ un tiers des élèves ne va jamais aux toilettes au collège, 21,3% pour uriner, 84,6%pour aller à la selle. 43% n’y vont qu’en cas de “besoin pressant”. Les demi pensionnaires les fréquentent davantage que les externes. La perception des élèves sur les toilettes rejoint celle de l’enquête de l’Observatoire: 22,6% ne s’y sentent pas en sécurité, 28,7% doutent du respect de leur intimité (davantage les garçons). Saleté, manque de papier, manque de savon, odeurs, fermetures de portes cassées sont les facteurs les plus dissuasifs. L’évitement des toilettes est lié à ces constats négatifs. Une comparaison avec une étude menée conjointement en Suède et au Royaume-Uni en 2003 révèle des problèmes similaires. Une étude suédoise de 2005 indique également que 25% d’élèves de 13 à 16 ans n’utilisent pas les toilettes à l’école. D’autres études aux États-Unis, en Belgique ciblaient uniquement les filles. Les résultats par rapport aux symptômes sont similaires pour les études menées en Europe et au Japon, moindres qu’aux États-Unis. L’étude montre que ce sont les filles qui souffrent le plus des troubles recensés: incontinence urinaire, brûlures à la miction et constipation, douleurs abdominales. Cela influe davantage sur leur capacité à se concentrer. La thèse conclut sur la nécessité d’un travail de prévention auprès des élèves, des parents, des équipes éducatives, et de dépistage des troubles pour les médecins.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- zeprofGrand sage
Danska a écrit:Ma'am a écrit:En effet...
0,52 de moyenne générale Mais pourquoi ce gosse est-il en seconde ?
Je me souviens du discours d'un principal qui disait qu'il fallait oser la seconde générale et techno. Mais pourquoi donc ?
Est-ce bienveillant de faire subir ça à un gamin ? Je n'ose imaginer ce qui se passe dans sa tête.
Bonne question... Ce n'est pas ma classe, mais je sais qu'il sèche la moitié des cours, ne comprend rien à rien quand il y assiste, même pas les consignes les plus simples étant donné qu'il sait à peine lire. Le pp de la classe a rencontré les parents pour discuter d'une réorientation en pro ou en techno, mais c'est déjà trop tard pour le pro (plus de place), et les parents sont fermement convaincus que leur fils peut progresser, puisqu'il avait quasiment la moyenne au collège
on a le même genre en LP
j'en ai quelques uns en bac pro qui ne savent pas lire les consignes, ne bossent pas, commencent par dire qu'ils n'ont pas compris alors que j'ai à peine posé la feuille sur leur table... les patrons pètent les plombs en stage devant leur ignorance crasse et leur manque de motivation mais il faut les "garder", on est en école inclusive, mme zeprof vous comprenez.
oui mais quand ils sortiront au bout de 3 ans sans même avoir la certif intermédiaire ni le bac, on les aura inclus pour rien, mais ça, il parait que ça n'est pas mon problème... sauf que si un peu, parce qu'en attendant, c'est moi qui les "garde" en classe et que j'ai encore un peu de conscience professionnelle et que tout ça commence à me courir...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Ma'amÉrudit
Merci Vicomte, le sujet m'intéresse, en effet, j'ai une fille de 12 ans et je vois bien le problème.
La thèse conclut sur la nécessité d’un travail de prévention auprès des élèves, des parents, des équipes éducatives, et de dépistage des troubles pour les médecins.
Et sinon, offrir des toilettes décentes, personne n'y a pensé ?
La thèse conclut sur la nécessité d’un travail de prévention auprès des élèves, des parents, des équipes éducatives, et de dépistage des troubles pour les médecins.
Et sinon, offrir des toilettes décentes, personne n'y a pensé ?
- PoupoutchModérateur
Ignatius Reilly a écrit:Parfois on nous encourage à chercher des points pour que le môme qui ne sait pas réellement lire et qui ne comprend pas grand chose ne perde pas totalement confiance. Ainsi il traîne sa médiocre scolarité jusqu'en seconde malgré un niveau réel très faible et il vient grossir les rangs des gamins paumés en lycée.
Je ne suis sans doute pas humain mais quand un gamin dans une de mes 6e ne sait pas lire, il ne peut pas faire l'exercice, il a 2 / 20. Oui ça arrive. Je ne vais pas l'évaluer en lui faisant empiler des cubes.
J'ai adressé voici 15 jours à la co- psy une gamine de 6e qui ne comprend rien, avec un lexique aride comme c'est pas permis. Tout va bien d'après elle, c'est tout juste si dans le mail que j'ai reçu ne pointent pas des reproches en réponse. Après, si on veut que je casse le thermomètre...
Sifi : c'est toujours comme ça chez moi. Y compris en interro. Ils ne lisent pas les consignes et se ramassent lamentablement. Tant pis.
Bon, je réagis tard, mais j'ai quitté la salle des profs (pas le choix, quand il fait -6° on n'attend pas le train dehors pendant 1h) pour mon loooong trajet de retour sans réseau 4G...
Pour être claire : ce qui me choque, ce n'est pas tant l'idée qu'on puisse mettre des mauvaises notes, j'en mets beaucoup moi-même lorsque ça se justifie. Je ne trouve pas inhumain de mettre un 2 si c'est ce que vaut le travail rendu. Ce qui m'a profondément ennuyée dans l'attitude de mes collègues, ce n'est pas non plus qu'ils pensent qu'on est un con quand on ne met pas de mauvaise note, c'est leur droit le plus strict de le penser. Non, ce qui me choque, c'est cette idée curieuse d'aller espionner les collègues sur Pronote pour vérifier leurs notes, le nombre de devoirs, l'intitulé de chaque devoir en jugeant de sa pertinence ou de son utilité dans des matières qui ne sont pas les leurs et pour des élèves qu'ils ne connaissent pas. C'est donc que, quoiqu'il arrive, il faut mettre de mauvaises notes pour être un bon prof. Je m'étonne qu'une personne qui est parvenue à obtenir un CAPES ou, pour l'un d'entre eux, une agreg, puisse encore sincèrement croire que la valeur d'un enseignant est inversement proportionnelle à ses notes.
Par ailleurs, j'ai une première où deux élèves sur 30 ont une moyenne inférieure à 10. Ma moyenne de classe est aux environs de 14. Elle est exceptionnellement bonne, cette classe, et il y a très peu d'élèves en difficulté et beaucoup d'excellents éléments. Ce n'est pas de la bienveillance inutile, je suis la première surprise du résultat. A côté de ça, je dois avoir 8 de moyenne sur ma deuxième première, où les élèves sont très faibles. Pourtant, je suis plus indulgente avec eux, je leur donne des possibilités de rattraper. Ceux qui jouent le jeu progressent. La classe-type n'existe pas, la note type non plus.
Bien sûr, la bienveillance est un problème. Mais rien ne justifie de juger les collègues sans savoir.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- sifiÉrudit
Il y a quelques instants, je rentre du supermarché en voiture. Je roule dans ma rue, une rue très calme où il y a souvent des enfants, des chats, etc... limitée à 30.
Une énorme camionnette de livraison est garée sur le côté. Pile au moment où je vais tourner pour entrer chez moi (avec mon clignotant, donc), la camionnette déboîte, sans aucun clignotant. Il a failli me rentrer dedans, j'ai pilé et klaxonné, pensant qu'il ne m'avait pas vue. Le type gesticule, et me fait un signe très peu poli...
Je sors de la voiture (j'ai de plus en plus de mal à laisser passer ces conneries... il y aurait pu y avoir un enfant dans son angle mort...). Je lui explique qu'il a déboité sans clignotant, alors que j'étais engagée. J'ai eu droit à un festival du type "vous avez commencé, vous avez klaxonné", "et alors ça a pas tapé, qu'est-ce que ça peut vous foutre?", "ben ouais, j'avais pas mon clignotant, z'êtes pas ma mère...". Voyant qu'il n'y avait rien à dire, j'ai tourné le dos, entendant un "***" bien sonore. Il est parti en klaxonnant dans tout le quartier, pas content... Le type avait bien 45 ans!!!
Le rapport? Ca me fait terriblement penser à certains élèves, ceux qui ont toujours raison, même (surtout!!) quand ils ont tort... et aussi à leurs parents, qui défendent leurs gosses coûte que coûte...
Et je me demande si ce genre de personnes vont devenir de plus en plus nombreuses, par les temps qui courent?
Une énorme camionnette de livraison est garée sur le côté. Pile au moment où je vais tourner pour entrer chez moi (avec mon clignotant, donc), la camionnette déboîte, sans aucun clignotant. Il a failli me rentrer dedans, j'ai pilé et klaxonné, pensant qu'il ne m'avait pas vue. Le type gesticule, et me fait un signe très peu poli...
Je sors de la voiture (j'ai de plus en plus de mal à laisser passer ces conneries... il y aurait pu y avoir un enfant dans son angle mort...). Je lui explique qu'il a déboité sans clignotant, alors que j'étais engagée. J'ai eu droit à un festival du type "vous avez commencé, vous avez klaxonné", "et alors ça a pas tapé, qu'est-ce que ça peut vous foutre?", "ben ouais, j'avais pas mon clignotant, z'êtes pas ma mère...". Voyant qu'il n'y avait rien à dire, j'ai tourné le dos, entendant un "***" bien sonore. Il est parti en klaxonnant dans tout le quartier, pas content... Le type avait bien 45 ans!!!
Le rapport? Ca me fait terriblement penser à certains élèves, ceux qui ont toujours raison, même (surtout!!) quand ils ont tort... et aussi à leurs parents, qui défendent leurs gosses coûte que coûte...
Et je me demande si ce genre de personnes vont devenir de plus en plus nombreuses, par les temps qui courent?
- tiptop77Prophète
Sifi,
Malheureusement il y a de plus en plus d'élèves comme ça car ils reproduisent ce qu'ils entendent à la maison bien souvent.
Malheureusement il y a de plus en plus d'élèves comme ça car ils reproduisent ce qu'ils entendent à la maison bien souvent.
_________________
May the force be with us!
- tiptop77Prophète
Une gamine de ma classe cumule les retards, les absences non excusées, les rapports d'incident, les retenues pas faites et j'en passe.
La cde adopte une attitude totalement laxiste avec elle. Beaucoup de monde ( adultes et élèves) ont du boulot en plus pour l'aider mais la gamine ne fait pas d'efforts.
Une surveillante ne m'a pas cru quand j'ai dit que le collège allait acheter un réveil à la gamine afin qu'elle ne rate plus systématiquement la première heure de cours et pourtant ce n'est pas une blague
La cde adopte une attitude totalement laxiste avec elle. Beaucoup de monde ( adultes et élèves) ont du boulot en plus pour l'aider mais la gamine ne fait pas d'efforts.
Une surveillante ne m'a pas cru quand j'ai dit que le collège allait acheter un réveil à la gamine afin qu'elle ne rate plus systématiquement la première heure de cours et pourtant ce n'est pas une blague
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May the force be with us!
- gauvain31Empereur
Poupoutch a écrit:Ignatius Reilly a écrit:Parfois on nous encourage à chercher des points pour que le môme qui ne sait pas réellement lire et qui ne comprend pas grand chose ne perde pas totalement confiance. Ainsi il traîne sa médiocre scolarité jusqu'en seconde malgré un niveau réel très faible et il vient grossir les rangs des gamins paumés en lycée.
Je ne suis sans doute pas humain mais quand un gamin dans une de mes 6e ne sait pas lire, il ne peut pas faire l'exercice, il a 2 / 20. Oui ça arrive. Je ne vais pas l'évaluer en lui faisant empiler des cubes.
J'ai adressé voici 15 jours à la co- psy une gamine de 6e qui ne comprend rien, avec un lexique aride comme c'est pas permis. Tout va bien d'après elle, c'est tout juste si dans le mail que j'ai reçu ne pointent pas des reproches en réponse. Après, si on veut que je casse le thermomètre...
Sifi : c'est toujours comme ça chez moi. Y compris en interro. Ils ne lisent pas les consignes et se ramassent lamentablement. Tant pis.
Bon, je réagis tard, mais j'ai quitté la salle des profs (pas le choix, quand il fait -6° on n'attend pas le train dehors pendant 1h) pour mon loooong trajet de retour sans réseau 4G...
Pour être claire : ce qui me choque, ce n'est pas tant l'idée qu'on puisse mettre des mauvaises notes, j'en mets beaucoup moi-même lorsque ça se justifie. Je ne trouve pas inhumain de mettre un 2 si c'est ce que vaut le travail rendu. Ce qui m'a profondément ennuyée dans l'attitude de mes collègues, ce n'est pas non plus qu'ils pensent qu'on est un con quand on ne met pas de mauvaise note, c'est leur droit le plus strict de le penser. Non, ce qui me choque, c'est cette idée curieuse d'aller espionner les collègues sur Pronote pour vérifier leurs notes, le nombre de devoirs, l'intitulé de chaque devoir en jugeant de sa pertinence ou de son utilité dans des matières qui ne sont pas les leurs et pour des élèves qu'ils ne connaissent pas. C'est donc que, quoiqu'il arrive, il faut mettre de mauvaises notes pour être un bon prof. Je m'étonne qu'une personne qui est parvenue à obtenir un CAPES ou, pour l'un d'entre eux, une agreg, puisse encore sincèrement croire que la valeur d'un enseignant est inversement proportionnelle à ses notes.
Par ailleurs, j'ai une première où deux élèves sur 30 ont une moyenne inférieure à 10. Ma moyenne de classe est aux environs de 14. Elle est exceptionnellement bonne, cette classe, et il y a très peu d'élèves en difficulté et beaucoup d'excellents éléments. Ce n'est pas de la bienveillance inutile, je suis la première surprise du résultat. A côté de ça, je dois avoir 8 de moyenne sur ma deuxième première, où les élèves sont très faibles. Pourtant, je suis plus indulgente avec eux, je leur donne des possibilités de rattraper. Ceux qui jouent le jeu progressent. La classe-type n'existe pas, la note type non plus.
Bien sûr, la bienveillance est un problème. Mais rien ne justifie de juger les collègues sans savoir.
Je ne suis pas d'accord car la mentalité est très variable selon les établissements (j'ai connu 17 établissements donc j'en connais un rayon sur les mœurs fort variables en terme de notation); certaines pensent sincèrement que plus tu mets de bonnes notes meilleure tu seras.
En aucun cas il ne faut faire des généralités. J'ai toujours refusé à faire varier mes exigences en fonction du type d'établissement n'en déplaise à certains chefs d'établissement. Comme je dis aux élèves, je ne mets aucune limite. Cette année je suis aux alentours de 07/20 avec mes secondes de bas du panier(niveau REP, pas de mixité sociale) alors que l'an dernier j'étais entre 10 et 11. S'il faut mettre 14 de moyenne à une excellente classe je n’hésite pas à le faire et ça m'est arrivé une fois avec des TS spé SVT super motivés qui voulaient faire médecine il y a quelques années. Pourquoi calibrerait-on les moyennes entre 8 et 12 ? Quand j'ai 6.80 de moyenne en seconde, je ne culpabilise absolument pas si la classe est exceptionnellement mauvaise. Quand j'ai 14 de moyenne, je ne culpabilise pas non plus si la classe est exceptionnellement bonne.
Il faut juste être honnête, objectif, rigoureux, un barème précis avant de faire le contrôle(donner le barème aux élèves) et assumer son autorité d'enseignant. Point. On confond dans l'EN exigence et malveillance. C'est absolument destructeur pour les jeunes enseignants qui débutent
Quant aux remarques des collègues espions, et plus encore des CDE tu les ignores.
- gauvain31Empereur
tiptop77 a écrit:Une gamine de ma classe cumule les retards, les absences non excusées, les rapports d'incident, les retenues pas faites et j'en passe.
La cde adopte une attitude totalement laxiste avec elle. Beaucoup de monde ( adultes et élèves) ont du boulot en plus pour l'aider mais la gamine ne fait pas d'efforts.
Une surveillante ne m'a pas cru quand j'ai dit que le collège allait acheter un réveil à la gamine afin qu'elle ne rate plus systématiquement la première heure de cours et pourtant ce n'est pas une blague
Non mais sérieusement c'est une blague? Et que font les parents?
- DimkaVénérable
Remplir le registre d'hygiène et de sécurité. Et d'ailleurs je crois que les usagers peuvent le faire aussi.Ma'am a écrit:elea84 a écrit:Ma'am a écrit:Et si personne n'est volontaire, il se passe quoi ?
A mon avis, demain, c'est sur l'épineuse question des toilettes que vous allez plancher...
Chhuuuuut! Mon chef pourrait t'entendre...
Blague à part, vu le manque régulier de savon et de papier dans les toilettes des élèves, ce groupe de travail pourrait bien être créé. A moins qu'il devienne un sous-groupe de celui planchant sur la pause méridienne. :gratte:
Les toilettes sont un vrai problème grave de santé publique dans les collèges.
Les filles se bousillent les reins à se retenir toute la journée pour éviter d'y aller et je ne parle même pas d'hygiène pour les jours où elles sont indisposées.
Mais, est-ce aux professeurs de régler ce problème ? Je ne le crois pas.
L'autre jour, les élèves sont venus me voir parce que la vie scolaire avait décidé de fermer les toilettes des garçons pendant la récré de l'après-midi (il y avait eu de la bombe lacrymo je crois). Au lieu de faire un roulement filles-garçons dans les toilettes des filles, il a été décidé que les garçons n'iraient pas aux toilettes.
Ils sont venus se plaindre à moi en me disant qu'ils avaient envie d'aller aux toilettes, ce que je comprends fort bien, surtout deux heures après manger, mais qu'y puis-je ?
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- Spoiler:
- HerrelisGrand sage
Je me retourne brutalement alors que j'écrivais au tableau (esprit d'escalier, j'ai pensé à un truc, du coup, je me retourne pour le dire) et là, je chope le petit concombre du deuxième rang en train de me faire un doigt d'honneur... Ben vi vous comprenez madame, il ne vous aime pas, alors il fait souvent ça quand vous avez le dos tourné.
J'ai fait peur aux élèves, parce que je n'ai pas élevé la voix... mais le gamin a fini tassé sous sa table (métaphoriquement). Maintenant, je vais employer la méthode Gounet (TM) : je regarde, fixement, le contrevenant. Je ne dis rien, je croise les bras, et j'attends, j'attends, en silence... j'ai découvert que ça les terrifie. La Mafia de la Forêt avait raison !
J'ai fait peur aux élèves, parce que je n'ai pas élevé la voix... mais le gamin a fini tassé sous sa table (métaphoriquement). Maintenant, je vais employer la méthode Gounet (TM) : je regarde, fixement, le contrevenant. Je ne dis rien, je croise les bras, et j'attends, j'attends, en silence... j'ai découvert que ça les terrifie. La Mafia de la Forêt avait raison !
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- LenagcnNiveau 10
Pour les mômes qui ne savent pas lire en 6ème:
en primaire, nous n'avons pas le droit de faire redoubler. Seuls les parents le peuvent. On travaille au corps, mais...
On fait lire aussi, mais plus on s'éloigne du CPE et du CE1, et moins la classe est faite pour apprendre à 1 élève à déchiffrer pendant que les 25 ou 29 autres atteignent des compétences (!) plus élaborées. Il y a les APC...
Alors on écrit des PPRE passerelles pour prévenir les suivants. En sachant que l'on envoie des mômes au carnage.
Chaque année, j'ai envoyé des élèves certes déchiffreurs, mais "niveau CE2" par ailleurs (pb en compréhension de textes simples, syntaxe, construction d'une idée en quelques phrases, compréhension du nombre...) au collège.
La boule au ventre.
J'ai 2 CM1 qui n'ont "pas fini" le CP dans ma classe (plutôt côté maths, le déchiffrage est là)...
*une dossier MDPH, donc démerd'yourself epicétout ; elle ira en 6ème classique puisque situation connue (on ne rigole pas...)
*un dont on ne sait pas ce qu'il a, je note au fur et à mesure les bizarreries de l'engin; on aura du mal à le passer en segpa (il faut un niveau CE1 actuellement), car le collège d'accueil fait très très peur et est loin.
Je les prends en APC "bien sûr", mais je fais cautère sur jambe de bois!
Et je travaille dans une école au recrutement mixte certes, mais avec une partie CSP+ importante.
en primaire, nous n'avons pas le droit de faire redoubler. Seuls les parents le peuvent. On travaille au corps, mais...
On fait lire aussi, mais plus on s'éloigne du CPE et du CE1, et moins la classe est faite pour apprendre à 1 élève à déchiffrer pendant que les 25 ou 29 autres atteignent des compétences (!) plus élaborées. Il y a les APC...
Alors on écrit des PPRE passerelles pour prévenir les suivants. En sachant que l'on envoie des mômes au carnage.
Chaque année, j'ai envoyé des élèves certes déchiffreurs, mais "niveau CE2" par ailleurs (pb en compréhension de textes simples, syntaxe, construction d'une idée en quelques phrases, compréhension du nombre...) au collège.
La boule au ventre.
J'ai 2 CM1 qui n'ont "pas fini" le CP dans ma classe (plutôt côté maths, le déchiffrage est là)...
*une dossier MDPH, donc démerd'yourself epicétout ; elle ira en 6ème classique puisque situation connue (on ne rigole pas...)
*un dont on ne sait pas ce qu'il a, je note au fur et à mesure les bizarreries de l'engin; on aura du mal à le passer en segpa (il faut un niveau CE1 actuellement), car le collège d'accueil fait très très peur et est loin.
Je les prends en APC "bien sûr", mais je fais cautère sur jambe de bois!
Et je travaille dans une école au recrutement mixte certes, mais avec une partie CSP+ importante.
- Tem-toGrand sage
... Alors j'ai pris ma femme dans les bras, s'achent qu'ont allez tous mourire et je lui dit : "J'ai était ravit de t'avoire connut et vécut des moments inoubliable avec toi" en pleurant et je l'embrassas juste avant que la lave nous tîmes. FIN
Oh là là, du talent cette petite 5e arrivée voilà deux semaines dans ma classe, mais pas orthographique.
Comment faire ? Quelqu'un a une idée ?
Oh là là, du talent cette petite 5e arrivée voilà deux semaines dans ma classe, mais pas orthographique.
Comment faire ? Quelqu'un a une idée ?
- Ma'amÉrudit
Lenagcn a écrit:Pour les mômes qui ne savent pas lire en 6ème:
en primaire, nous n'avons pas le droit de faire redoubler. Seuls les parents le peuvent. On travaille au corps, mais...
On fait lire aussi, mais plus on s'éloigne du CPE et du CE1, et moins la classe est faite pour apprendre à 1 élève à déchiffrer pendant que les 25 ou 29 autres atteignent des compétences (!) plus élaborées. Il y a les APC...
Alors on écrit des PPRE passerelles pour prévenir les suivants. En sachant que l'on envoie des mômes au carnage.
Chaque année, j'ai envoyé des élèves certes déchiffreurs, mais "niveau CE2" par ailleurs (pb en compréhension de textes simples, syntaxe, construction d'une idée en quelques phrases, compréhension du nombre...) au collège.
La boule au ventre.
J'ai 2 CM1 qui n'ont "pas fini" le CP dans ma classe (plutôt côté maths, le déchiffrage est là)...
*une dossier MDPH, donc démerd'yourself epicétout ; elle ira en 6ème classique puisque situation connue (on ne rigole pas...)
*un dont on ne sait pas ce qu'il a, je note au fur et à mesure les bizarreries de l'engin; on aura du mal à le passer en segpa (il faut un niveau CE1 actuellement), car le collège d'accueil fait très très peur et est loin.
Je les prends en APC "bien sûr", mais je fais cautère sur jambe de bois!
Et je travaille dans une école au recrutement mixte certes, mais avec une partie CSP+ importante.
Et encore, nous l'année dernière, l'IEN nous avait dit qu'elle refuserait les demandes des parents s'il n'y avait pas d'interruption de scolarité...
- tiptop77Prophète
gauvain31 a écrit:tiptop77 a écrit:Une gamine de ma classe cumule les retards, les absences non excusées, les rapports d'incident, les retenues pas faites et j'en passe.
La cde adopte une attitude totalement laxiste avec elle. Beaucoup de monde ( adultes et élèves) ont du boulot en plus pour l'aider mais la gamine ne fait pas d'efforts.
Une surveillante ne m'a pas cru quand j'ai dit que le collège allait acheter un réveil à la gamine afin qu'elle ne rate plus systématiquement la première heure de cours et pourtant ce n'est pas une blague
Non mais sérieusement c'est une blague? Et que font les parents?
Non, ce n'est pas une blague. Et je suis sûre qu'elle va continuer à être en retard malgré ce réveil. Elle ne fait aucun effort pour le reste alors pourquoi en ferait-elle là?
La mère ne répond pas au téléphone 9 fois sur 10. Il a fallu attendre la mi novembre pour qu'elle vienne enfin à un rdv avec la cde. Elle a débarqué sans prévenir et la cde a appelé chez moi en me mettant sur haut parleur pour que la maman entende.
La gamine ne fait pas d'effort et pourtant la cde l'appelle affectueusement " notre A......"
Après tout elle a surnommée une autre gamine imbuvable " mon petit hérisson préféré". Depuis cette gamine a tutoyé une prof, a dit qu'elle faisait des cours de merde, l'a traitée de conne et sa sanction a été de passer 3 demies journées dans le cours de sa pp
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May the force be with us!
- LenagcnNiveau 10
Tem-to: En primaire, pour une orthographe aussi :shock: , je réécris le texte en corrigeant tout sauf UN type d'erreur: l'élève doit se concentrer dessus, et uniquement cela.
Là, je dirais le passé simple après avoir souligné le sujet (mince, 2 erreurs...) ? ( cf j'ai pris, je l'embrassas, la lave nous tîmes)
Est-ce applicable au collège?
Là, je dirais le passé simple après avoir souligné le sujet (mince, 2 erreurs...) ? ( cf j'ai pris, je l'embrassas, la lave nous tîmes)
Est-ce applicable au collège?
- tiptop77Prophète
Tem-to a écrit:... Alors j'ai pris ma femme dans les bras, s'achent qu'ont allez tous mourire et je lui dit : "J'ai était ravit de t'avoire connut et vécut des moments inoubliable avec toi" en pleurant et je l'embrassas juste avant que la lave nous tîmes. FIN
Oh là là, du talent cette petite 5e arrivée voilà deux semaines dans ma classe, mais pas orthographique.
Comment faire ? Quelqu'un a une idée ?
Sorry mais :lol:
J'ai fait une compréhension écrite en 6e. Ils doivent répondre en français aux questions concernant le texte. Je plains sincèrement les collègues de français
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- Tem-toGrand sage
tiptop77 a écrit:Tem-to a écrit:... Alors j'ai pris ma femme dans les bras, s'achent qu'ont allez tous mourire et je lui dit : "J'ai était ravit de t'avoire connut et vécut des moments inoubliable avec toi" en pleurant et je l'embrassas juste avant que la lave nous tîmes. FIN
Oh là là, du talent cette petite 5e arrivée voilà deux semaines dans ma classe, mais pas orthographique.
Comment faire ? Quelqu'un a une idée ?
Sorry mais :lol:
J'ai fait une compréhension écrite en 6e. Ils doivent répondre en français aux questions concernant le texte. Je plains sincèrement les collègues de français
Merci Lenagcn, je vais réfléchir à ton idée.
Tiptop, ce sont des élèves en construction et le chantier n'est pas terminé.
Je ne me plains pas, ici il y a de la matière première (les idées) mais les outils (conjugaison grammaire ortho) sont mal ajustés.
Nouf-nouf a fait une jolie maison en paille mais il suffi que le grand méchant loup monsieur Tem-to souffle un tout petit peu dessus pour la faire s'écrouler. Bon y faut d'la paille plus solide et mieux la tresser. Et alors, le grand méchant loup Tem-to ne pourra plus manger Nouf-Nouf.
Il tournera son regard affriolé sur tiptop77 fautes.
- CatalunyaExpert spécialisé
Je n'ai pas compris "avant que la lave nous tîmes"... Une explication?
- Tem-toGrand sage
Catalunya a écrit:Je n'ai pas compris "avant que la lave nous tîmes"... Une explication?
Elle a voulu dire "avant que la lave nous tue". Elle pensait que c'était un passé simple que, de plus, elle conjugue mal.
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