- V.MarchaisEmpereur
En même temps, qu'est-ce qu'il fiche au moulin, le chauffagiste ? Ça m'intrigue.
- IphigénieProphète
Bon courage!JiPe38 a écrit:Je pense que je vais interdire deux niveaux distincts de coordination dans les compléments d'un même groupe verbal. Tant pis si je brime un Proust en herbe.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
ou
Aragon, Le fou d'Elsa
"Pourquoi l'amertume était-elle dans ce premier vers si grande à
l'oreille, et comme dans la bouche ? « La veille où Grenade fut
prise... », je le répétai trois ou quatre fois avant d'entendre que tout
le mystère en résidait dans une faute de syntaxe : on dit, bien entendu,
« la veille du jour où... », et non « la veille où... ». C'était
précisément de ce divorce des mots, de cette contraction du langage que
venait le sentiment d'étrangeté de parolier, une de ces _beautés_
apollinariennes qui résident dans l'incorrection même."
ou Brassens:
Mais se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament.
- JiPe38Niveau 5
Ca s'est de la sémantique, si on commence à en tenir compte pour autoriser ou non les coordinations...V.Marchais a écrit:En même temps, qu'est-ce qu'il fiche au moulin, le chauffagiste ? Ça m'intrigue.
- JiPe38Niveau 5
L'emploi "normal" de la virgule en coordination avec "et", en supposant que X est un syntagme quelconque, est :JiPe38 a écrit:Ah, et voilà qui fait réfléchir !V.Marchais a écrit:Le chauffagiste et son associé travaillent tous les jours au four et au moulin, et assidûment encore !
Non ?
X, X, X et X
La construction proposée est
X et X, et X
Assurément il y a un effet d'emphase apporté aussi bien par le et... et, renforcé par la virgule. Et je sens l'effacement d'une répétition du verbe ("et ils y travaillent assidûment encore"), ce qui reviendrait à coordonner deux propositions et non deux compléments. Autre réflexion : "au Y et au Y", coordination avec la même préposition, et si on remplace "assidûment" par "avec assiduité", coordination d'une préposition distincte des deux premières, expliquant la virgule. Faut il donc complètement relâcher le contrôle sur la séquence de virgules et "et" dans la coordination ? Ou pour poser la question autrement, quelle pourrait être la règle minimale applicable ?
- User17706Bon génie
Je ne répondrai qu'en MP, et en minaudant fort.V.Marchais a écrit:En même temps, qu'est-ce qu'il fiche au moulin, le chauffagiste ? Ça m'intrigue.
- V.MarchaisEmpereur
Tu le connais ? Il était passé chez toi avant ?
En avait-il après ton four ? Ou même après ton moulin ?
En avait-il après ton four ? Ou même après ton moulin ?
- NLM76Grand Maître
Ben quoi ? C'est un fort joli zeugme.JiPe38 a écrit:Autre interrogation matinale. Est ce que la phrase suivante est grammaticale :
"Il accompagna Pierre et Marie dans l'escalier et la cour sur la route."
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User14996Niveau 10
nlm76 a écrit:Ben quoi ? C'est un fort joli zeugme.JiPe38 a écrit:Autre interrogation matinale. Est ce que la phrase suivante est grammaticale :
"Il accompagna Pierre et Marie dans l'escalier et la cour sur la route."
- V.MarchaisEmpereur
Puisqu'il s'agit de la cour, je pense qu'il serait plus approprié de parler d'attelage.
- CarabasVénérable
Dans son avant-propos aux Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand écrit : "il m'est arrivé que, dans mes moments de prospérité, j'ai eu à parler de mes temps de misère". Pour ma part, j'aurais mis un subjonctif : j'aie eu... après "il m'est arrivé". Qu'en pensez-vous?
_________________
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Terry Pratchett
- User17706Bon génie
Les deux sont possibles, l'emploi de l'indicatif insistant sur la réalité du fait.
Mais si l'on ne veut pas de cet effet, le meilleur est d'employer non un subjonctif mais bien un infinitif : il m'est arrivé... d'avoir (eu) à parler...
Mais si l'on ne veut pas de cet effet, le meilleur est d'employer non un subjonctif mais bien un infinitif : il m'est arrivé... d'avoir (eu) à parler...
- totoroMonarque
J'ai un problème d'analyse grammaticale : dans la phrase
"Il semble penser à un événement triste."
quelle est la fonction de "penser à un événement triste" ?
Gros blocage, merci de votre aide........
"Il semble penser à un événement triste."
quelle est la fonction de "penser à un événement triste" ?
Gros blocage, merci de votre aide........
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- V.MarchaisEmpereur
Ici, sembler est employé comme semi-auxiliaire modalisateur. Tu ne peux pas l'analyser comme noyau de la proposition. La phrase est "Il pense à un événement triste", nuancée par le semi-auxiliaire sembler.
- bernardoFidèle du forum
"De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé ..." (Baudelaire)
On peut dire : je fus embaumé par ce parfum -> J'en fus embaumé.
Mais : je fus poursuivi par trois gendarmes -> *j'en fus poursuivi -> Je fus poursuivi par eux
Mais j'ai un doute :
Je fus aimé par/de cette femme -> on peut dire "Je fus aimé par/d'elle" mais peut-on dire aussi "J'en fus aimé" ? Et si "J'en fus aimé" est possible, pourquoi peut-on remplacer "cette femme" par "en" et pas "trois gendarmes" ?
(Pardon si la question est stupide )
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé ..." (Baudelaire)
On peut dire : je fus embaumé par ce parfum -> J'en fus embaumé.
Mais : je fus poursuivi par trois gendarmes -> *j'en fus poursuivi -> Je fus poursuivi par eux
Mais j'ai un doute :
Je fus aimé par/de cette femme -> on peut dire "Je fus aimé par/d'elle" mais peut-on dire aussi "J'en fus aimé" ? Et si "J'en fus aimé" est possible, pourquoi peut-on remplacer "cette femme" par "en" et pas "trois gendarmes" ?
(Pardon si la question est stupide )
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Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
- totoroMonarque
J'avais trouvé cette explication mais je ne parvenais pas à le formuler. Merci beaucoup.V.Marchais a écrit:Ici, sembler est employé comme semi-auxiliaire modalisateur. Tu ne peux pas l'analyser comme noyau de la proposition. La phrase est "Il pense à un événement triste", nuancée par le semi-auxiliaire sembler.
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- V.MarchaisEmpereur
JiPe38 a écrit:Je dirais attribut.
Ben non, "penser à un événement triste" n'est pas une caractéristique du sujet, mais ce qu'il fait - en apparence du moins.
- miss sophieExpert spécialisé
bernardo a écrit:"De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé ..." (Baudelaire)
On peut dire : je fus embaumé par ce parfum -> J'en fus embaumé.
Mais : je fus poursuivi par trois gendarmes -> *j'en fus poursuivi -> Je fus poursuivi par eux
Mais j'ai un doute :
Je fus aimé par/de cette femme -> on peut dire "Je fus aimé par/d'elle" mais peut-on dire aussi "J'en fus aimé" ? Et si "J'en fus aimé" est possible, pourquoi peut-on remplacer "cette femme" par "en" et pas "trois gendarmes" ?
(Pardon si la question est stupide )
Je dirais que le "en" peut remplacer le complément d'agent si celui-ci est introduit par la préposition "de", pas par "par". Or on peut dire "Je fus embaumé de ce parfum." mais pas "Je fus poursuivi *de trois gendarmes." Il me semble.
- User17706Bon génie
Oui. Enfin, ça pouvait se dire il y a longtemps (au XVIIe ça n'aurait pas choqué plus que ça). Et alors, en aurait pu s'employer (pour remplacer de...).
@JiPe38, effectivement, je ne sais pas combien il y a d'analyses possibles, mais « attribut » n'en fait de toute façon pas partie.
@JiPe38, effectivement, je ne sais pas combien il y a d'analyses possibles, mais « attribut » n'en fait de toute façon pas partie.
- V.MarchaisEmpereur
bernardo a écrit:"De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé ..." (Baudelaire)
On peut dire : je fus embaumé par ce parfum -> J'en fus embaumé.
Mais : je fus poursuivi par trois gendarmes -> *j'en fus poursuivi -> Je fus poursuivi par eux
Mais j'ai un doute :
Je fus aimé par/de cette femme -> on peut dire "Je fus aimé par/d'elle" mais peut-on dire aussi "J'en fus aimé" ? Et si "J'en fus aimé" est possible, pourquoi peut-on remplacer "cette femme" par "en" et pas "trois gendarmes" ?
(Pardon si la question est stupide )
Normalement, en ou y ne s'emploient pas pour les personnes. Je pense à lui (mon ami) / je n'y pense pas (à ce problème).
En diachronie, je serai moins affirmative, mais au débotté, je ne vois pas.
- JiPe38Niveau 5
V.Marchais a écrit:JiPe38 a écrit:Je dirais attribut.
Ben non, "penser à un événement triste" n'est pas une caractéristique du sujet, mais ce qu'il fait - en apparence du moins.
Mon petit doigt (mon lexique-grammaire) me dit que le verbe sembler a dans son cadre de sous-catégorisation la possibilité d'avoir un attribut dont la nature est "sinf", c'est à dire une infinitive. Donc pour "ma" grammaire, pas de problème, c'est une infinitive attribut.
- totoroMonarque
Le principe de l'attribut du sujet étant de caractériser le sujet, je ne vois pas comment "penser à qq ch" pourrait caractériser le sujet.JiPe38 a écrit:V.Marchais a écrit:JiPe38 a écrit:Je dirais attribut.
Ben non, "penser à un événement triste" n'est pas une caractéristique du sujet, mais ce qu'il fait - en apparence du moins.
Mon petit doigt (mon lexique-grammaire) me dit que le verbe sembler a dans son cadre de sous-catégorisation la possibilité d'avoir un attribut dont la nature est "sinf", c'est à dire une infinitive. Donc pour "ma" grammaire, pas de problème, c'est une infinitive attribut.
"Ma" grammaire perso étant trop souvent défaillante, je suis allée voir dans le Grévisse qui confirme - s'il en était besoin - l'explication de Véronique.
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- JiPe38Niveau 5
Je ne peux pas vous empêcher de faire de la sémantique ou de la communication. Désolé mais je fais de la syntaxe. Je suis certain que n'importe quel dico bien fait donnera des exemples avec sembler suivi d'une infinitive. Wikipedia (je sais ce n'est pas Grévisse mais c'est facile de trouver leur article attribut / grammaire) mentionne aussi des infinitives attributs, et justement avec le verbe sembler.
- User17706Bon génie
Moui enfin bon
Ça existe, l'infinitive attribut, nul doute. L'admettre, c'est admettre l'évidence
Mais là...
Ça existe, l'infinitive attribut, nul doute. L'admettre, c'est admettre l'évidence
Mais là...
- JiPe38Niveau 5
Ce qui choque un peu c'est que l'linfinitif (penser) puisse être transitif et porter un cod dans sa proposition alors que sembler, le verbe principal, ne le peut pas. Mais si cela parait un détour de pensée sémantique, sur le plan syntaxique je ne vois pas pourquoi on pourrait l'interdire.PauvreYorick a écrit:Mais là...
- User17706Bon génie
Regardez la question ainsi : dans cette construction « penser » exige un sujet.
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