- labarolineNiveau 10
Je vais me permettre de revenir à la question d'origine. J'extrapole à partir de ce qui se pratique dans mon département. La petite devait avoir une AVS "pour défaut de place en établissement". Puis une place en IME a été proposée à la famille, qui a dû aller au premier rendez-vous (ou pas) et faire un choix au terme de jours et probablement de multiples nuits de questionnement. Ils ont du finir par refuser l'entrée en IME "pour cette fois", avec dans l'idée de continuer d'essayer encore autant que possible de rester en milieu ordinaire. Ayant officiellement refusé la place en IME, zou, on enlève l'AVS parce que la notification "pour défaut de place" n'est plus valide et que d'autres enfants notifiés AVS attendent la leur depuis la rentrée.
La petite se retrouve donc à l'école sans AVS, et même si les parents sollicitaient de nouveau la MDPH dans ce sens, pas certain que cette compensation soit notifiée, après une notif d'IME et un gevasco qui constate que la petite a en milieu ordinaire des difficultés qui ne peuvent être compensées par une aide humaine dans la classe.
On tourne en rond, d'un coté dire aux parents "gardez votre gosse, il fiche la classe et l'enseignant en l'air" n'est pas entendable, d'un autre coté oui, d'autres élèves sont malmenés et les enseignants sont en souffrance...
Alors on essaie de ménager la chèvre et le chou, de rencontrer les parents, de proposer des scolarisations à temps partiel, histoire de faire souffler l'enfant aussi (qui généralement est fatigable et pas toujours très à son aise non plus en classe), on essaie de faire intervenir les CPC-ASH dans les classes ... Et parfois même on met quelques heures d'AVS (pas 24, pas 18, pas 12h, parce qu'on n'a pas une pépinière à pousse rapide sous le bureau, on met ce qu'on peut quand on peut si on peut jusqu'à ce qu'une urgence notifiée déboule) et on voit ce que ça donne. On peut aussi proposer un changement d'école pour une plus petite école, si les parents acceptent de faire le trajet... (souvent c'est oui)
Il n'y a pas UNE réponse unique qui s'applique, d'autant que NON on ne peut pas obliger des parents à mettre leur enfant en IME, pas plus qu'en ITEP (ça fait froid dans le dos...), seul un juge peut faire cette injonction (de soins) mais en 4 ans je n'ai jamais vu qu'on en soit arrivés à cette extrême, les parents cheminent de leur coté également, même si ça prend 2 ou 3 ans.
Donc oui, l'école ordinaire est le dernier bastion à accueillir l'enfant quel que soit son handicap, au titre de la loi de 2005 et quoi qu'on en pense, c'est la loi et en dernier recours elle est violemment rappelée aux enseignants sur le terrain par le DASEN via les IEN/IPR ou par un tribunal.
La petite se retrouve donc à l'école sans AVS, et même si les parents sollicitaient de nouveau la MDPH dans ce sens, pas certain que cette compensation soit notifiée, après une notif d'IME et un gevasco qui constate que la petite a en milieu ordinaire des difficultés qui ne peuvent être compensées par une aide humaine dans la classe.
On tourne en rond, d'un coté dire aux parents "gardez votre gosse, il fiche la classe et l'enseignant en l'air" n'est pas entendable, d'un autre coté oui, d'autres élèves sont malmenés et les enseignants sont en souffrance...
Alors on essaie de ménager la chèvre et le chou, de rencontrer les parents, de proposer des scolarisations à temps partiel, histoire de faire souffler l'enfant aussi (qui généralement est fatigable et pas toujours très à son aise non plus en classe), on essaie de faire intervenir les CPC-ASH dans les classes ... Et parfois même on met quelques heures d'AVS (pas 24, pas 18, pas 12h, parce qu'on n'a pas une pépinière à pousse rapide sous le bureau, on met ce qu'on peut quand on peut si on peut jusqu'à ce qu'une urgence notifiée déboule) et on voit ce que ça donne. On peut aussi proposer un changement d'école pour une plus petite école, si les parents acceptent de faire le trajet... (souvent c'est oui)
Il n'y a pas UNE réponse unique qui s'applique, d'autant que NON on ne peut pas obliger des parents à mettre leur enfant en IME, pas plus qu'en ITEP (ça fait froid dans le dos...), seul un juge peut faire cette injonction (de soins) mais en 4 ans je n'ai jamais vu qu'on en soit arrivés à cette extrême, les parents cheminent de leur coté également, même si ça prend 2 ou 3 ans.
Donc oui, l'école ordinaire est le dernier bastion à accueillir l'enfant quel que soit son handicap, au titre de la loi de 2005 et quoi qu'on en pense, c'est la loi et en dernier recours elle est violemment rappelée aux enseignants sur le terrain par le DASEN via les IEN/IPR ou par un tribunal.
- VolubilysGrand sage
Ok, demain je t'annonce qu'en plus de faire classe tu vas devoir accueillir un élève lourdement handicapé que tu va devoir déplacer, déshabiller, habiller, emmener aux toilettes, essuyer les fesses, juste car les parents ne veulent pas le la place dans l'enseignement spé qui leur a été donné après moulte dossiers et réunions et qu'ils avaient accepté.Carrie7 a écrit:PabloPE a écrit:Je ne la ferais pas marcher ET je ne l’emmènerais pas aux toilettes. Au moindre problème elle ne sera pas couverte sauf si elle obtient un écrit de l'IEN disant qu'elle doit le faire (ce qu'elle n'obtiendra jamais). Si l'enfant n'est pas autonome et qu'elle a été orientée en IME c'est que elle n'a pas sa place en CP et ce n'est pas parce que ça arrange les parents que nous devons cautionner. Elle sera bien mieux en structure spécialisée.Verdurette a écrit:Petite question : une de mes collègues, en CP, a vu arriver à la rentrée une enfant non inscrite, avec son AVS. Son frère est dans l'école, elle est du secteur, ses parents ont fait du forcing, elle devait aller en IME, et ils l'ont amenée d'office à l'école avec l'AVS qu'elle avait l'an passé en maternelle. L'enfant marche à peine, perd l'équilibre, ne parle pas. Lundi dernier, ma collègue a appris que l'AVS n'était pas reconduite car l'enfant est admise en IME... que les parents refusent. Une ESS est prévue fin novembre, en attendant c'est ma collègue qui va devoir faire marcher l'enfant, l'emmener aux toilettes, la seule chose qu'elle a pu négocier, c'est de ne pas l'emmener à la piscine.
Qu'en pensez-vous ? Que feriez-vous ?
Ah oui vous la laissez se faire pipi dessus ? Et vous la rendez le soir à ses parents en disant qu'elle "serait bien mieux en structure spécialisée" ?
Pour le pipi, je suis sensé faire comment? techniquement? je laisse ma classe? je vais au toilette avec,je la déculotte et je me fait accusé de pédophilie? Et qui va surveiller mes élèves pendant ce temps?
Si je fais classe et ne vois pas que l'enfant a envie (car j'ai 25 autres élèves à m'occuper, pas juste cette enfant), comment je la change? quand?
Sérieusement, comment je fais?
C'est facile de m'accuser de cruauté quand on n'a même pas réfléchit une seconde à la situation, qu'on se mets en tant que victime et pourvoyeur de moraline et non en tant qu'enseignant devant réellement gérer le problème en classe en plus de ses cours.
Juste que la maternelle accueille TOUS les enfants de moins de 6 ans, c'est une garderie. L'enfant n'a peut-être rien fait pendant toute la maternelle.PabloPE a écrit:Aucune chance que ce soit le cas. Si l'enfant a eu une place en IME c'est que tout un dossier a été monté, des multiples rencontres ont eu lieu avec la famille, l'enfant a rencontré la psy sco, l'enseignant référent et certainement la MDPH. Bref au moins une demi douzaine de personnes minimum ont expliqué à la famille pourquoi ce qui était possible en maternelle (et encore si IME il y a c'est qu'il y a eu aussi de grosses difficultés en maternelle) ne le sera pas en CP.Lornet a écrit:gnafron2004 a écrit:Mais est-ce le rôle du PE de faire cela???
Non. Personne n'a jamais dit que c'était le rôle du PE de faire ça. L'enfant avait un AVS.
Il serait logique que l'enfant ne soit pas accepté dans l'école puisqu'il a une place en IME.
Mais les parents de l'enfant dont il est question sur ce topic ne vont pas passer par ici, alors à qui s'adresse la méchanceté, revendiquée, de Volubilis ? C'est une posture ? "Regardez ! Je suis trop méchante !" Ça s'adresse aux parents d'enfants handicapés en général ?
Je ne savais pas trop ce qu'était le handicap avant que ma fille ait deux mois. Là, nous avons appris qu'elle avait le syndrome de West, maladie dont je n'avais jamais entendu parler.
Du coup, j'ai découvert le couloir du CHU, secteur de neuropédiatrie. A côté, il y a la cardiologie, et d'autres couloirs. Toute la pédiatrie sur l'étage. J'ai rencontré un de mes élèves, dont une collègue disait "quel crétin !" et qui avait eu une méningite. On l'ignorait. Je ne l'ai plus vu de la même façon, ensuite.
J'ai souvent été amenée à retourner ou à dormir dans le service de neuropédiatrie l'année qui a suivi. C'est tout récent. Des hurlements, des enfants hydrocéphales, qui ne marchent pas, qui ne parlent pas, des cris, une mère sur le seuil de sa chambre me disant "Il est joli, votre bébé ! Vous voulez le mien ? Je le supporte plus ! Si vous voulez, je vous le donne ! Son père s'est barré. Vous le voulez ?" Un petit garçon de dix mois, autiste. Et les infirmières me disant que la mienne, ça va encore, que dans les autres chambres, il y avait bien pire. Il y a un petit qui hurlait toutes les dix secondes, "Ahah! " et rien d'autre, et son père à côté qui le veillait, et apparemment, ça faisait dix ans qu'il n'avait jamais fait que ça, "Ahah !" toutes les dix secondes.
Donc le déni de handicap ? Non, on ne peut pas ignorer que son enfant est handicapé.
On peut penser qu'il n'est pas si handicapé que ça, le souhaiter, l'espérer, penser qu'avec un AVS, il pourra aller en CP...
Mais vous pensez qu'on a un suivi psychologique gratuit quand on a un enfant handicapé ? Que nenni.
Et ça m'étonnerait que les parents de cet enfant ait eu une réponse humaine, ait rencontré un psychologue, etc. Non. On a retiré l'AVS de leur enfant pour les faire plier, rebrousser chemin. On veut les obliger à mettre leur enfant en IME au lieu de les recevoir, à l'IEN ou ailleurs, pour leur expliquer les choses, et pourquoi ce qui était possible à la maternelle ne l'est plus en CP.
Je ne nie pas que ce soit difficile pour les parents au contraire ils ont toute ma compassion mais franchement si on prend une décision d'orientation c'est toujours dans l'intérêt de leur enfant pas dans le notre.
Par ailleurs, les place en IME sont très difficiles à avoir, il y a moult réunions, bilans, dossiers avant d'en arriver là. L'AVS a été retiré car les parents avaient accepté la place en IME, et non le contraire. C'est comme ça que ça marche.
Lornet a écrit:J'en suis à l'échelon "enfant handicapé pas encore scolarisé".
Mais la lecture de ce topic me fait peur. Je ne pense pas que je vais faire le forcing pour qu'elle aille à l'école. Je suis déjà en train de me demander où elle va aller entre 3 ans et 6 ans. Ceci étant, si je deviens folle et si je vais mettre ma fille à l'école de force, sans AVS, quand elle aura 6 ans, j'espère que la PE, en face, ne va pas mettre ma fille dans un coin, la laisser baver et se pisser dessus, puis rire en disant "Ah ! Ah ! Ah ! Je suis méchante !"
Or c'est l'image que me renvoie ce fil.
Comme ces enfants dont les parents ne payaient pas la cantine. Qui était amené à la gendarmerie ? Les enfants.
Oui, je sais que le handicap n'est pas forcément de naissance, tiens, et si d'un coup on vous imposait de vous occuper en classe, en plus de faire classe, d'un élève aussi lourdement handicapé? de le déplacer, l'habiller, le déshabiller, l'emmener au toilettes, lui essuyer les fesses... tout en sachant qu'il n'apprendra rien en classe et perturbera les autres élèves?Olympias a écrit:
Mais il faut faire attention à ce qu'on écrit. Volubilis, le handicap n'est pas forcément de naissance. Il peut arriver dans la vie, à n'importe qui, et à n'importe quel moment. Je ne te le souhaite pas ...
La scolarisation classique est adaptée à certains enfants. Pas à ceux qui ont un retard mental trop lourd ou des troubles du comportement gravissimes ... Le tout inclusion sans aucun moyen est une catastrophe, tout comme la fermeture des structures spécialisées dont on a pourtant un grand besoin.
Dites?
Vous voulez bien vous mettre une minute à la place de l'enseignant et non à la place de la maman de l'élève qui veut que son enfant soit comme les autres alors que c'est n'est pas possible.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- InvitéInvité
PabloPE a écrit:Il ne faut pas avoir peur... on accompagne énormément les parents et c'est pour cela que on ne supporte pas quand les parents refusent toutes les solutions apportées.Lornet a écrit:J'en suis à l'échelon "enfant handicapé pas encore scolarisé".
Mais la lecture de ce topic me fait peur. Je ne pense pas que je vais faire le forcing pour qu'elle aille à l'école. Je suis déjà en train de me demander où elle va aller entre 3 ans et 6 ans. Ceci étant, si je deviens folle et si je vais mettre ma fille à l'école de force, sans AVS, quand elle aura 6 ans, j'espère que la PE, en face, ne va pas mettre ma fille dans un coin, la laisser baver et se pisser dessus, puis rire en disant "Ah ! Ah ! Ah ! Je suis méchante !"
Or c'est l'image que me renvoie ce fil.
Comme ces enfants dont les parents ne payaient pas la cantine. Qui était amené à la gendarmerie ? Les enfants.
Quant aux enfants dont les parents ne payaient pas la cantine c'est un autre problème qui tout bonnement a un fondement légal. Une fois radiés de la cantine les enfants ne sont plus assurés donc si il leur arrive quelque chose ça se termine au pénal pour le maire qui les aura accepté quand même. Et si les gendarmes interviennent c'est que les parents ont refusé de venir récupéré l'enfant malgré tout.
Après ils ne sont pas conduits à l'échafaud hein les gendarmes sont bienveillants avec eux.
On ne fait pas le procès de Volubylis mais, dans ce cas précis, j'ai moi aussi trouvé sa 1ère réponse pour le moins acerbe.
Il est vrai que les discussions menées en amont sont nombreuses et étayées MAIS j'en reviens à ce que je disais précédemment :le temps de l'acceptation n'est pas le temps scolaire. Une année, ou même deux pour certains, ne sont pas toujours suffisantes pour réaliser que l'enfant "rêvé" n'est pas. Si les parents en face ne sont pas trop "cons", chaque rencontre, chaque fois que le problème est abordé, on les aide à cheminer. Parfois, au dernier moment, ils renoncent mais le chemin parcouru les a fait avancer et c'est une étape du processus.
Et puis, il ne faut pas se mentir: sur des handicaps plus légers, à force de répéter _les médias, les piliers du café du coin, ... _ à toutes forces qu'aujourd'hui l'école, c'est un niveau d'exigences extrêmement bas et qu'il faut vraiment y mettre du sien pour ne pas y arriver, de nombreux parents se disent que leur enfant DOIT réussir même s'il rencontre des difficultés _légères du point de vue parental & majeures pour les enseignants.
- VolubilysGrand sage
Juste une illustration de la place que prend un enfant handicapé sans avs dans une classe...
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- VolubilysGrand sage
Oui, j'ai été acerbe. Pour faire réagir, pour qu'on ne tombe pas dans discours mielleux du pauvre enfant, des pauvres parents et du méchant l'enseignant taillable et corvéable... Car étrangement, quand on parle ici de problème du primaire, les collègues du secondaire oublient qu'ils pourraient être à la place de l'enseignant et se mettent immédiatement à la place des parents...
Lornet? es-tu prête à accueillir cette élève dans ta classe et à faire ce que tu exiges de cet maîtresse de CP?
Lornet? es-tu prête à accueillir cette élève dans ta classe et à faire ce que tu exiges de cet maîtresse de CP?
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- SaskaNiveau 8
Pourquoi autant de véhémence, Volubylis :shock: ?
Le dessin avec l'enfant qui écrase les autres en prenant toute la place, c'est juste
Y a des tas de raisons pour lesquelles un enfant prend du temps et de l'énergie dans une classe, et ce n'est pas forcément du à un handicap...on en fait quoi ? on le vire bien à l'écart des autres dans une structure, histoire de bien oublier le problème ??
Défendre la cause des AESH, oui - mais pas à n'importe quel prix !!!
Le dessin avec l'enfant qui écrase les autres en prenant toute la place, c'est juste
Y a des tas de raisons pour lesquelles un enfant prend du temps et de l'énergie dans une classe, et ce n'est pas forcément du à un handicap...on en fait quoi ? on le vire bien à l'écart des autres dans une structure, histoire de bien oublier le problème ??
Défendre la cause des AESH, oui - mais pas à n'importe quel prix !!!
- OlympiasProphète
Mon fils n'est pas comme les autres, contrairement aux apparences (pour ceux qui l'ont déjà rencontré). Je ne peux pas le ramener à la maternité et demander qu'on me le change.
Après, la situation décrite par verdurette ne devrait pas se produire. Une école n'est pas non plus un hôpital. Si la petite n'a aucune autonomie c'est quand même une très mauvaise idée de vouloir la scolarisation classique.
Après, la situation décrite par verdurette ne devrait pas se produire. Une école n'est pas non plus un hôpital. Si la petite n'a aucune autonomie c'est quand même une très mauvaise idée de vouloir la scolarisation classique.
- InvitéInvité
Je ne suis pas PE. Je suis professeur dans le secondaire.
Je n'exige rien de cette maîtresse de CP. Je dis depuis le début que cet enfant avait une AVS, qu'on lui a enlevé son AVS tout en mettant la commission fin novembre alors qu'on aurait pu lui laisser son AVS jusqu'à cette commission au lieu de laisser la PE dans le pétrin.
J'ai écrit aussi que je ne pige pas pourquoi l'enfant entre dans l'école chaque matin. (Quid de la direction ?)
Mais à aucun moment j'ai dit que j'exigeais quoi que ce soit de cette maîtresse de CP.
En revanche, comme je l'ai écrit, si je perdais la raison et si j'exigeais d'une maîtresse de CP qu'elle gère le handicap de ma fille, à imaginer qu'à 6 ans elle ne sache toujours pas parler (je n'en sais rien mais je suis du genre à beaucoup me projeter et à le craindre), j'ose espérer que cette maîtresse de CP fasse autre chose que de laisser ma fille pendant plusieurs semaines dans un coin de sa salle de classe en train de baver et de se pisser dessus (ça, je l'ai écrit)...à supposer qu'on laisse ma fille franchir le portail chaque matin, que la direction ne fasse rien, que l'IEN se contente de lui enlever son AVS...bref, au milieu de tout ça, j'ose espérer que quand tout le monde se renvoie la balle, au bout du compte, il n'y a pas un enfant qui souffre.
Je n'exige rien de cette maîtresse de CP. Je dis depuis le début que cet enfant avait une AVS, qu'on lui a enlevé son AVS tout en mettant la commission fin novembre alors qu'on aurait pu lui laisser son AVS jusqu'à cette commission au lieu de laisser la PE dans le pétrin.
J'ai écrit aussi que je ne pige pas pourquoi l'enfant entre dans l'école chaque matin. (Quid de la direction ?)
Mais à aucun moment j'ai dit que j'exigeais quoi que ce soit de cette maîtresse de CP.
En revanche, comme je l'ai écrit, si je perdais la raison et si j'exigeais d'une maîtresse de CP qu'elle gère le handicap de ma fille, à imaginer qu'à 6 ans elle ne sache toujours pas parler (je n'en sais rien mais je suis du genre à beaucoup me projeter et à le craindre), j'ose espérer que cette maîtresse de CP fasse autre chose que de laisser ma fille pendant plusieurs semaines dans un coin de sa salle de classe en train de baver et de se pisser dessus (ça, je l'ai écrit)...à supposer qu'on laisse ma fille franchir le portail chaque matin, que la direction ne fasse rien, que l'IEN se contente de lui enlever son AVS...bref, au milieu de tout ça, j'ose espérer que quand tout le monde se renvoie la balle, au bout du compte, il n'y a pas un enfant qui souffre.
- MurrNiveau 9
Saska a écrit:Pourquoi autant de véhémence, Volubylis :shock: ?
Le dessin avec l'enfant qui écrase les autres en prenant toute la place, c'est juste
Y a des tas de raisons pour lesquelles un enfant prend du temps et de l'énergie dans une classe, et ce n'est pas forcément du à un handicap...on en fait quoi ? on le vire bien à l'écart des autres dans une structure, histoire de bien oublier le problème ??
Défendre la cause des AESH, oui - mais pas à n'importe quel prix !!!
Volubilys l'a bien expliqué, il me semble : c'est l'expression du ras-le-bol de quelqu'un a qui on demande d'être tout à la fois enseignante, éducatrice, animatrice, surveillante (certains jours, je me serais damnée pour pouvoir avoir une vraie récréation, pouvoir relâcher l'attention quinze petites minutes et siroter mon café sans me demander la raison de cet attroupement du côté des WC des filles ou devoir soigner le petit Machin qui s'est écorché le genou en poursuivant le petit Truc), psychologue, nounou, infirmière, et j'en oublie encore certainement. Lorsque la mule est trop chargée, elle finit par ruer et tout le monde est perdant : élèves, parents d'élèves et professeurs (je m'étonne d'ailleurs qu'on trouve encore tant de volontaires pour jouer le rôle de la mule )
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- InvitéInvité
Volubilys a écrit:
Ils veulent que leur enfant soit traité comme les autres enfants de son âge, comme s'il n'avait rien. En CP la maîtresse n'accompagne pas ses élèves aux toilettes, elle ne les déplace pas, ne les habille pas... que l'enfant reste dans son coin après tout, qu'il se fasse dessus, qu'il ne fasse rien, vu que c'est en fait le voeu des parents.
Ce n'est pas à la place des parents que je me mets. C'est à la place de l'enfant. Je comprends bien que la maîtresse ne veuille pas s'en occuper parce que matériellement, de toute façon, elle ne peut pas le faire. Droit de retrait ?
Mais j'imagine ce petit bout dans son coin, en train de se faire dessus, de ne rien faire, toute une journée.
C'est peut-être le voeu de ses parents (???)...admettons.
Mais qu'est-ce qu'il y peut, lui ?
Et je ne vois pas comment une PE peut laisser un enfant souffrir toute une journée dans sa salle de classe.
Au départ, il ne devrait pas y être. Je suis bien d'accord.
Mais traiter cet enfant comme on ne traiterait pas un chien, qu'on emmène pisser dehors, me semble particulièrement inhumain.
- LizdarcyFidèle du forum
Alors moi, comme je suis bonne poire, j'irais accompagner l'enfant faire pipi. Et je laisserais les 25 autres sans surveillance. J'en aurais mal au ventre le soir mais toujours bonne poire je recommencerais en espérant vivement la fin de l'année.
Et les parents diront que c'était tout à fait possible l'inclusion avec un peu de bonne volonté. Et l'institution dira que puisque j'en ai été capable pourquoi pas en inclure d'autres ? Le MEN ne se pose pas ce genre de cas de conscience mais par contre il joue entièrement sur le chantage à l'enfant qu' on a devant soi comme un fait accompli. Le même cynisme que quand NVB avait déclaré qu' on ne fait pas ce métier pour l'argent.
Je trouve aussi que la réaction de volubilis fait mal mais d'où vient le cynisme?
Ce fil est vraiment douloureux.
Et les parents diront que c'était tout à fait possible l'inclusion avec un peu de bonne volonté. Et l'institution dira que puisque j'en ai été capable pourquoi pas en inclure d'autres ? Le MEN ne se pose pas ce genre de cas de conscience mais par contre il joue entièrement sur le chantage à l'enfant qu' on a devant soi comme un fait accompli. Le même cynisme que quand NVB avait déclaré qu' on ne fait pas ce métier pour l'argent.
Je trouve aussi que la réaction de volubilis fait mal mais d'où vient le cynisme?
Ce fil est vraiment douloureux.
- MurrNiveau 9
Lornet a écrit:Volubilys a écrit:
Ils veulent que leur enfant soit traité comme les autres enfants de son âge, comme s'il n'avait rien. En CP la maîtresse n'accompagne pas ses élèves aux toilettes, elle ne les déplace pas, ne les habille pas... que l'enfant reste dans son coin après tout, qu'il se fasse dessus, qu'il ne fasse rien, vu que c'est en fait le voeu des parents.
Ce n'est pas à la place des parents que je me mets. C'est à la place de l'enfant. Je comprends bien que la maîtresse ne veuille pas s'en occuper parce que matériellement, de toute façon, elle ne peut pas le faire. Droit de retrait ?
Mais j'imagine ce petit bout dans son coin, en train de se faire dessus, de ne rien faire, toute une journée.
C'est peut-être le voeu de ses parents (???)...admettons.
Mais qu'est-ce qu'il y peut, lui ?
Et je ne vois pas comment une PE peut laisser un enfant souffrir toute une journée dans sa salle de classe.
Au départ, il ne devrait pas y être. Je suis bien d'accord.
Mais traiter cet enfant comme on ne traiterait pas un chien, qu'on emmène pisser dehors, me semble particulièrement inhumain.
Tout à fait d'accord, bien sûr, et je suppose que personne, y compris Volubilys, ne te contredira d'un point de vue strictement moral.
Cela dit, si une enseignante aguerrie comme Volubilys suggère qu'elle en viendrait à cette triste extrémité, on peut supposer que ce ne serait pas de gaieté de coeur et qu'elle y serait contrainte et forcée par les nombreux problèmes qu'elle a énumérés (impossibilité de s'occuper exclusivement de l'élève en question, de laisser le reste de la classe seul le temps de l'accompagner aux toilettes + éventuellement, risques de soupçons de pédophilie). Tous ceux qui n'ont jamais été confrontés à ce type de situation ne peuvent pas honnêtement affirmer qu'ils prendraient tous ces risques sans hésiter pour que la morale soit sauve. En tout cas, les vrais bourreaux ne sont certes pas du côté des PE qui ne sont pas tenus à l'impossible (enfin, je n'ai pas lu les nouveaux programmes dans le détail...).
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- MurrNiveau 9
Lizdarcy a écrit:Alors moi, comme je suis bonne poire, j'irais accompagner l'enfant faire pipi. Et je laisserais les 25 autres sans surveillance. J'en aurais mal au ventre le soir mais toujours bonne poire je recommencerais en espérant vivement la fin de l'année.
Et les parents diront que c'était tout à fait possible l'inclusion avec un peu de bonne volonté. Et l'institution dira que puisque j'en ai été capable pourquoi pas en inclure d'autres ? Le MEN ne se pose pas ce genre de cas de conscience mais par contre il joue entièrement sur le chantage à l'enfant qu' on a devant soi comme un fait accompli. Le même cynisme que quand NVB avait déclaré qu' on ne fait pas ce métier pour l'argent.
Je trouve aussi que la réaction de volubilis fait mal mais d'où vient le cynisme?
Ce fil est vraiment douloureux.
Tout est dit. Le MEN ne se pose pas ce genre de cas de conscience mais vous lâche en cas de pépin...
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- ycombeMonarque
Je prends ce fil en cours, désolé.Verdurette a écrit:Petite question : une de mes collègues, en CP, a vu arriver à la rentrée une enfant non inscrite, avec son AVS. Son frère est dans l'école, elle est du secteur, ses parents ont fait du forcing, elle devait aller en IME, et ils l'ont amenée d'office à l'école avec l'AVS qu'elle avait l'an passé en maternelle. L'enfant marche à peine, perd l'équilibre, ne parle pas. Lundi dernier, ma collègue a appris que l'AVS n'était pas reconduite car l'enfant est admise en IME... que les parents refusent. Une ESS est prévue fin novembre, en attendant c'est ma collègue qui va devoir faire marcher l'enfant, l'emmener aux toilettes, la seule chose qu'elle a pu négocier, c'est de ne pas l'emmener à la piscine.
Qu'en pensez-vous ? Que feriez-vous ?
Une première erreur a été d'accepter l'AVS le premier jour: en effet, l'AVS doit être nommé par la MDPH, et là, ce n'était pas le cas. Les parents n'ont pas le pouvoir d'embaucher un AVS.
La deuxième erreur a été de négocier. Négocier quoi? Il n'y a rien à négocier. L'enfant n'a pas d'AVS, il ne peut pas se gérer seul, adonc il n'a pas sa place en classe. S'il était prévu en IME, il n'était pas inscrit dans l'école et n'étant pas sur les listes n'avait pas à y entrer.
Ta collègue n'a pas à faire marcher l'enfant ni à l'amener aux toilettes. S'il se blesse en tombant, sans AVS elle pourra être tenue pour responsable. Elle doit refuser l'enfant en classe et exiger des parents qu'ils l'amènent à l'IME prévu, qu'ils demandent une révision de la situation avec scolarité dans l'école avec AVS avant de l'inscrire à l'école si vraiment c'est ce qu'ils souhaitent. Il faut qu'elle fasse bloc avec la direction de l'école et l'IEN sur ce point.
Les parents sont en train de forcer la main à tout le monde au lieu de suivre la procédure, et vont venir pleurer que leur enfant n'est pas traité comme il devrait l'être? Ce n'est pas acceptable.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- User21929Expert
Je suis en lycée pro, je fais travailler les élèves sur et avec des machines à risques. Il y a deux ans j'ai eu un groupe de 20 élèves dont un autiste. Quand et comment je l'ai su ? Environ à cette époque, durant un cours sur l'effet stroboscopique il est tombé raide tétanisé !
J'avais bien détecté un comportement étrange, mais ne les ayant que 2H hebdomadaires en TP je n'ai pas eu le temps d'approfondir. Par contre être prévenu par l'administration...
Je vous passe ses 50% d'absentéisme en milieu de cours, une AVS qu'il rejetait que je n'ai donc jamais vue, des parents qui l'ont placé en stage sans prévenir le patron et poursuivi pour discrimination (!) mais à la fin l'obtention du bac avec un tiers d'épreuves plus qu'aménagées. C'est cadeau !
Cette année rebelote mais cette fois-ci je le refuse si l'AVS n'est pas présente. Par contre j'ai un jeune hémiplégique en fauteuil, là pas de problème.
Le problème est que la loi inclut tous les handicaps sans distinction et que certain handicap ne sont pas forcement facile à gérer en cours. Les politiques ont, sous prétexte d'égalité, réussi à nous pondre une loi qui n'a d'autre finalité que de réaliser des économies sur les moyens d'accueillir ces pauvres jeunes qui n'ont pas demandé à être le centre de cette "dispussion".
Maintenant, humainement, c'est dur d'être impuissant devant cet état de faits mais je suis professeur pas Monsieur Multitâches ni dans ces compétences (beurk !) ni dans la paye.
Faisons changer la loi plutôt.
J'avais bien détecté un comportement étrange, mais ne les ayant que 2H hebdomadaires en TP je n'ai pas eu le temps d'approfondir. Par contre être prévenu par l'administration...
Je vous passe ses 50% d'absentéisme en milieu de cours, une AVS qu'il rejetait que je n'ai donc jamais vue, des parents qui l'ont placé en stage sans prévenir le patron et poursuivi pour discrimination (!) mais à la fin l'obtention du bac avec un tiers d'épreuves plus qu'aménagées. C'est cadeau !
Cette année rebelote mais cette fois-ci je le refuse si l'AVS n'est pas présente. Par contre j'ai un jeune hémiplégique en fauteuil, là pas de problème.
Le problème est que la loi inclut tous les handicaps sans distinction et que certain handicap ne sont pas forcement facile à gérer en cours. Les politiques ont, sous prétexte d'égalité, réussi à nous pondre une loi qui n'a d'autre finalité que de réaliser des économies sur les moyens d'accueillir ces pauvres jeunes qui n'ont pas demandé à être le centre de cette "dispussion".
Maintenant, humainement, c'est dur d'être impuissant devant cet état de faits mais je suis professeur pas Monsieur Multitâches ni dans ces compétences (beurk !) ni dans la paye.
Faisons changer la loi plutôt.
- VolubilysGrand sage
Lizdarcy a écrit:Alors moi, comme je suis bonne poire, j'irais accompagner l'enfant faire pipi. Et je laisserais les 25 autres sans surveillance. J'en aurais mal au ventre le soir mais toujours bonne poire je recommencerais en espérant vivement la fin de l'année.
Et les parents diront que c'était tout à fait possible l'inclusion avec un peu de bonne volonté. Et l'institution dira que puisque j'en ai été capable pourquoi pas en inclure d'autres ? Le MEN ne se pose pas ce genre de cas de conscience mais par contre il joue entièrement sur le chantage à l'enfant qu' on a devant soi comme un fait accompli. Le même cynisme que quand NVB avait déclaré qu' on ne fait pas ce métier pour l'argent.
Je trouve aussi que la réaction de volubilis fait mal mais d'où vient le cynisme?
Ce fil est vraiment douloureux.
Je ne suis pas cynique, juste réaliste et un peu brut.
Je ne veux aucun mal à cet enfant, et ce serait une souffrance immense que le voir en classe et de ne pouvoir rien faire pour lui car je ne peux pas laisser mes autres élèves sans surveillance, car je n'ai pas le droit d'entrer dans les toilettes, car je n'ai pas le droit d'être seule avec un élève, car je n'ai pas le droit de déshabiller un enfant, car mes problèmes de dos m'interdisent bon nombres d'actions (manipuler une personne handicapée, ce n'est pas rien), car je ne suis pas formée pour savoir quoi faire pour lui.
Soit dit en passant, j'ai deux élèves en situation de handicap dans ma classe, dont un pour lequel les parents sont en déni total, ce qui m'interdit d'avoir la moindre aide... Lornet, tu parlais d'enfants qui hurlent tout le temps à l'hôpital, et bien j'ai le modèle en classe, un enfant qui hurle des sons incompréhensibles toute la journée...
Oui Lornet, tu n'es pas PE mais prof du secondaire, et tu refuses donc d'imaginer même la situation du point de vue de l'enseignant, c'est plus facile de se mettre à la place de l'enfant et d'accuser d'être un monstre. Mais qui est maltraitant ici ? L'enseignant qui ne peut en fait pas aider l'enfant car ce n'est pas son rôle et que techniquement c'est plus que très difficile à faire sans prendre d'énormes risques ou le parent qui refuse un enseignement adapté à son enfant et le met sans aide, en forçant l'institution, à l'école?
Lornet, le ferais-tu pour un de tes élèves de jouer les AVS 24h par semaine en plus et en même temps que tes cours? en mettant les autres élèves en danger, en te mettant en danger?
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- InvitéInvité
Je ne vois pas en quoi je refuse de me mettre dans la situation de l'enseignant.
J'ai été suffisamment claire. J'ai même écrit que je serais complètement folle si ma fille ne parlant pas et marchant à peine à 6 ans, je l'amenais à l'école.
En revanche, relis ce que tu as écrit sur la première page : pas un mot contre l'EN. Toute ta colère semblait dirigée contre les parents, et, pire, contre l'enfant.
Alors que les vraies questions sont : pourquoi cet enfant sans AVS entre-t-il dans l'école chaque matin ? Que fait la direction ?
Quant au retrait de l'AVS, qui met-il dans la situation de faire l'AVS ? Qui ennuie-t-il le plus ? Là PE. Dans ce bras de fer entre des parents et l'État, je vois deux personnes en état de souffrance, au milieu : la PE et l'enfant.
Or si la colère de la PE se tourne vers l'enfant...comme d'autres l'ont écrit, c'est triste.
Édit : ma fille va chez une assistante maternelle que la puéricultrice du secteur a bien mise en garde : "êtes-vous sûre de pouvoir la garder ? Et si elle fait une crise d'épilepsie pendant que les deux autres enfants que vous gardez sont la? "
Donc l'assistante maternelle aurait pu refuser de garder ma fille pour la sécurité des deux autres enfants.
Le/la PE ne peut pas refuser pour assurer la sécurité de plus d'une vingtaine d'élèves alors même qu'il n'assure pas un service de garderie. Le scandale est là.
J'ai été suffisamment claire. J'ai même écrit que je serais complètement folle si ma fille ne parlant pas et marchant à peine à 6 ans, je l'amenais à l'école.
En revanche, relis ce que tu as écrit sur la première page : pas un mot contre l'EN. Toute ta colère semblait dirigée contre les parents, et, pire, contre l'enfant.
Alors que les vraies questions sont : pourquoi cet enfant sans AVS entre-t-il dans l'école chaque matin ? Que fait la direction ?
Quant au retrait de l'AVS, qui met-il dans la situation de faire l'AVS ? Qui ennuie-t-il le plus ? Là PE. Dans ce bras de fer entre des parents et l'État, je vois deux personnes en état de souffrance, au milieu : la PE et l'enfant.
Or si la colère de la PE se tourne vers l'enfant...comme d'autres l'ont écrit, c'est triste.
Édit : ma fille va chez une assistante maternelle que la puéricultrice du secteur a bien mise en garde : "êtes-vous sûre de pouvoir la garder ? Et si elle fait une crise d'épilepsie pendant que les deux autres enfants que vous gardez sont la? "
Donc l'assistante maternelle aurait pu refuser de garder ma fille pour la sécurité des deux autres enfants.
Le/la PE ne peut pas refuser pour assurer la sécurité de plus d'une vingtaine d'élèves alors même qu'il n'assure pas un service de garderie. Le scandale est là.
- XIIINeoprof expérimenté
Loi 2005 ou comment mettre en porte en faux des enseignants non formés et non aidés face à des familles plein d'espoir...Les politiques utilisent la culpabilisation, individualise et transfère les missions qui incombent à l'Etat sur nos petites épaules...
- anthraciteNiveau 9
Je suis d'accord avec Ycombe.
La collègue doit se rapprocher au plus vite d'un syndicat pour connaitre exactement ses responsabilités/droits/obligations. Voilà ce que je ferais : signaler par écrit les difficultés liées à cette élève sans AVS à sa direction et à son IPR, demandant si une décharge de responsabilité peut lui être accordée quand elle laisse sa classe pour accompagner l'élève handicapée aux toilettes. Bien entendu, elle ne l'obtiendra pas. Si on lui impose quand même l'élève sans AVS le premier jour de la rentrée, elle ne va donc pas accompagner l'élève aux toilettes (là, je suis d'accord que c'est maltraitant, mais que faire ?) et écrire le soir même à la direction et à l'IPR les difficultés rencontrées (l'élève s'est fait pipi dessus à telle heure et est restée sale, est restée ou pas dans son coin, a perturbé ou pas les enseignements etc...). Bien insister sur les problèmes d'hygiène et chiffrer le temps d'enseignement perdu par les autres à s'occuper de cette élève. Demander à l'IPR et à la direction la conduite à tenir et s'y tenir s'il y a une réponse écrite.
J'ai procédé ainsi en 5e quand j'ai eu un élève sans AVS présentant des troubles de comportements pouvant mettre en danger les camarades lors de manipulations (risque de lancer de produit chimique par exemple, l'élève ayant lancé d'autres objets à sa portée). En rappelant que le prof est seul décisionnaire à donner ou non du matériel à un élève et assume juridiquement en cas d'accident (jurisprudence), mais en soulignant toute la violence et la discrimination à faire manipuler tous les autres sauf lui. Et en demandant aux chefs la conduite à tenir. Aucun n'a voulu prendre la responsabilité de m'ordonner de le faire manipuler. L'élève a été "exempté" de cours de sciences. C'est la seule "solution" (là aussi discriminante) qui a été trouvée. Priver l'élève de cours. Mais honnêtement, plusieurs années après, je ne vois vraiment pas comment j'aurai pu m'occuper de cet élève, protéger ses camarades (et moi même) et faire cours.
Verdurette, j'aimerai bien savoir à la rentrée ce qu'a fait ta collègue et quelles solutions ont été trouvées, car nous sommes tous en recherche de solutions pour gérer de tels élèves et j'en ai vu bien peu à l'oeuvre.
La collègue doit se rapprocher au plus vite d'un syndicat pour connaitre exactement ses responsabilités/droits/obligations. Voilà ce que je ferais : signaler par écrit les difficultés liées à cette élève sans AVS à sa direction et à son IPR, demandant si une décharge de responsabilité peut lui être accordée quand elle laisse sa classe pour accompagner l'élève handicapée aux toilettes. Bien entendu, elle ne l'obtiendra pas. Si on lui impose quand même l'élève sans AVS le premier jour de la rentrée, elle ne va donc pas accompagner l'élève aux toilettes (là, je suis d'accord que c'est maltraitant, mais que faire ?) et écrire le soir même à la direction et à l'IPR les difficultés rencontrées (l'élève s'est fait pipi dessus à telle heure et est restée sale, est restée ou pas dans son coin, a perturbé ou pas les enseignements etc...). Bien insister sur les problèmes d'hygiène et chiffrer le temps d'enseignement perdu par les autres à s'occuper de cette élève. Demander à l'IPR et à la direction la conduite à tenir et s'y tenir s'il y a une réponse écrite.
J'ai procédé ainsi en 5e quand j'ai eu un élève sans AVS présentant des troubles de comportements pouvant mettre en danger les camarades lors de manipulations (risque de lancer de produit chimique par exemple, l'élève ayant lancé d'autres objets à sa portée). En rappelant que le prof est seul décisionnaire à donner ou non du matériel à un élève et assume juridiquement en cas d'accident (jurisprudence), mais en soulignant toute la violence et la discrimination à faire manipuler tous les autres sauf lui. Et en demandant aux chefs la conduite à tenir. Aucun n'a voulu prendre la responsabilité de m'ordonner de le faire manipuler. L'élève a été "exempté" de cours de sciences. C'est la seule "solution" (là aussi discriminante) qui a été trouvée. Priver l'élève de cours. Mais honnêtement, plusieurs années après, je ne vois vraiment pas comment j'aurai pu m'occuper de cet élève, protéger ses camarades (et moi même) et faire cours.
Verdurette, j'aimerai bien savoir à la rentrée ce qu'a fait ta collègue et quelles solutions ont été trouvées, car nous sommes tous en recherche de solutions pour gérer de tels élèves et j'en ai vu bien peu à l'oeuvre.
- XIIINeoprof expérimenté
Je fais remonter, tout est là...
http://40.fo-snudi.fr/IMG/pdf/INCLUSION_SCOLAIRE_QUELQUES_CONSIGNES_DU_SNUDI.pdf
http://40.fo-snudi.fr/IMG/pdf/INCLUSION_SCOLAIRE_QUELQUES_CONSIGNES_DU_SNUDI.pdf
- VolubilysGrand sage
Je dis que tu refuses de te mettre du côté enseignant car a aucun moment tu n'as envisagé que le situation était parfaitement intenable et dangereuse pour l'enseignant.Lornet a écrit:
Alors que les vraies questions sont : pourquoi cet enfant sans AVS entre-t-il dans l'école chaque matin ? Que fait la direction ?
Quant au retrait de l'AVS, qui met-il dans la situation de faire l'AVS ? Qui ennuie-t-il le plus ? Là PE. Dans ce bras de fer entre des parents et l'État, je vois deux personnes en état de souffrance, au milieu : la PE et l'enfant.
Or si la colère de la PE se tourne vers l'enfant...comme d'autres l'ont écrit, c'est triste.
Mais de quelle direction parles-tu? :gratte: A l'école primaire il n'y a pas de chef d'établissement, la fonction de "directeur" n'est qu'un rôle administratif pour remplir de la paperasse et porter le chapeau en cas de souci, il n'a absolument aucun pouvoir, ni sur les collègues et encore moins sur les parents. Le seul a avoir un peu de pouvoir sur les familles, c'est inspecteur, qui en général se fout complètement de ces situations.
L'avs a été retiré car les parents avaient accepté l'IME. Les places en IME sont très chers et très difficile à avoir, en général on nous laisse nous débrouiller avec une AVS plutôt que d'orienter l'enfant vers le spécialisé. (La loi 2005 pour faire des économies) Cette famille a eu une place, l'a acceptée, et finalement ne l'a pas prise. Non seulement c'est terrible pour leur enfant qui se retrouve dans une situation très difficile en classe, cela met une enseignante en grande souffrance aussi, et toute une classe de CP avec, mais en plus, cela a privé un autre enfant de cette place en IME.
Oui, l'enfant n'y es pour rien, la PE non plus (elle n'est ni formée, ni habilitée, et ne peut techniquement et légalement pas s'occuper comme il faut de cet enfant), l'état non plus (qui a fourni une place en IME), comme je le disais dans mon tout premier message, la situation est la faute des parents, et la souffrance de l'enfant est leur volonté vu qu'ils mettent volontairement leur enfant dans cette situation.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- anthraciteNiveau 9
merci pour ce lien XIII.
- InvitéInvité
Je résume ce que tu écris, Volubilys : "j'ai le droit de maltraiter un enfant puisque c'est la volonté de ses parents."
- gnafron2004Grand sage
Je comprends plutôt "les parents m'obligent à maltraiter leur enfant". Ce qu'exprime Volubilis, c'est l'impasse dans laquelle le PE est jeté dans ce genre de situation...
(mais je peux me tromper)
(mais je peux me tromper)
- InvitéInvité
Disons que je n'ai jamais nié que le PE soit dans une impasse, comme elle m'accuse de l'avoir fait.
Simplement, après lecture de ce fil et de toutes les réponses apportées, je vois mal comment on peut présenter l'IME comme la panacée :
Tous les autres messages de ce fil montrent que l'IME inspire plus la fuite que l'envie.
Les parents n'obligent pas l'enseignant(e) à maltraiter leur enfant. Les parents sont par définition égocentriques : ils laissent leur enfant à l'institution et se fichent pas mal que le/la PE ne s'occupent pas des 25 autres enfants dans sa classe tant qu'il/elle s'occupe du leur.
On peut leur reprocher leur indifférence, mais en lisant le message de Volubilys, on s'aperçoit que cette indifférence est similaire à celle de l'Inspecteur (elle précise bien qu'il s'en fiche). Donc pourquoi en vouloir aux parents plus qu'à l'Inspecteur, ou à l'EN vu que cette indifférence est la même ? Tout le monde s'en fiche et laisse le/la PE se débrouiller. Mais je ne vois pas de volonté, de la part de ces parents, que leur enfant soit maltraité. Pour eux, c'est à l'IME qu'il serait maltraité...
Simplement, après lecture de ce fil et de toutes les réponses apportées, je vois mal comment on peut présenter l'IME comme la panacée :
Les places en IME sont très chers et très difficile à avoir
Tous les autres messages de ce fil montrent que l'IME inspire plus la fuite que l'envie.
Les parents n'obligent pas l'enseignant(e) à maltraiter leur enfant. Les parents sont par définition égocentriques : ils laissent leur enfant à l'institution et se fichent pas mal que le/la PE ne s'occupent pas des 25 autres enfants dans sa classe tant qu'il/elle s'occupe du leur.
On peut leur reprocher leur indifférence, mais en lisant le message de Volubilys, on s'aperçoit que cette indifférence est similaire à celle de l'Inspecteur (elle précise bien qu'il s'en fiche). Donc pourquoi en vouloir aux parents plus qu'à l'Inspecteur, ou à l'EN vu que cette indifférence est la même ? Tout le monde s'en fiche et laisse le/la PE se débrouiller. Mais je ne vois pas de volonté, de la part de ces parents, que leur enfant soit maltraité. Pour eux, c'est à l'IME qu'il serait maltraité...
- SaskaNiveau 8
L'impasse ? Au lien donné par XIII, j'ajouterais : y a pas d'enseignant référent sur le secteur ? Ni d'infirmière ni de médecin scolaire ? ni de CMP et autres structures spécialisées ? Ni de possibilités de signaler le problème à la MDPH ?gnafron2004 a écrit:Je comprends plutôt "les parents m'obligent à maltraiter leur enfant". Ce qu'exprime Volubilis, c'est l'impasse dans laquelle le PE est jeté dans ce genre de situation...
(mais je peux me tromper)
Il faut une sacrée lassitude vis à vis de son métier pour se dire "je n'ai pas de solution" sans en chercher - et c'est sans doute qui m'interroge le plus dans les propos de Volubylis...
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