Formation Lettres par Patrick Laudet

Je rejoins les propos de Chocolat et de Véronique.

Grâce à ce forum et surtout grâce à ses professeurs qui ne sont pas formatés et qui ont de réels objectifs pédagogiques clairs, cohérents et organisés, j'ai pu apprécier mon passage au collège. Je redoutais cela car la formation ESPE ne donnait pas envie de s'y rendre, de travailler d'une manière bête et incohérente, non logique. Les quelques retours que j'avais des professeurs de Lettres en collège me faisaient également peur.

Cette année, nous avons adopté une progression grammaticale commune. Ce fut une grande avancée dans le collège. L'équipe a été motivée, les anciens étaient prêts à travailler de cette manière et cela les rassurait même que les plus jeunes proposent ces "vieilles méthodes" qui fonctionnaient et avaient fait leur preuve. Nous avons aussi pu mettre en place un programme d'accompagnement personnalisé qui travaille l'orthographe et l'écriture en 6e, nous avons pensé à une cohérence dans la progression proposée.

J'ai la chance d'avoir une équipe qui assume les actes, aime travailler la grammaire et qui sait qu'un texte n'est pas un prétexte. Le seul, cette année, à rechigner à cette idée, est le stagiaire. Il tient des discours qui sont dans l'esprit ESPE et directives des inspecteurs. Certes, tout n'est pas mauvais mais quand cela s'éloigne de ce qui a été dit / vu en formation, c'est forcément mal. Ainsi, la progression grammaticale, il me semble qu'il ne la suit pas car cela n'a pas de sens, pour lui, de ne pas partir du texte. J'ai beau expliquer pourquoi, il n'est pas plus convaincu. Même chose pour la progression en AP. L'année commence par un point pénible pour le professeur : l'écriture de certains sons, etc. Il n'en voit pas l'intérêt et trouve que cela fait perdre du temps alors que, bien au contraire, le rapport phonème / graphème est à consolider. 

Tout cela pour dire qu'il est important que de grandes figures puissent nous aider à appuyer nos discours, que nous montrions aux collègues que des IG s'intéressent à ce que nous faisons, nous soutiennent. C'est un combat de tous les jours que d'avoir des objectifs pour les élèves et non pour les hautes instances. Et je sais aussi que j'ai de la chance d'avoir une équipe collaborative et ouverte à cela. Malheureusement, j'ai d'autres copains professeurs pour qui cela ne se passent pas ainsi et où le travail en équipe se passe mal, très mal. Quand je vois les inepties que certains anciens osent proposer, j'ai honte. La culture au rabais, non merci. Et, grâce à la réforme, nous avons de plus en plus de travail collaboratif à faire donc de plus en plus de prises de tête et de moins en moins de souplesse dans ce que nous, individus, voulons travailler.