- infloNiveau 1
Atolijoah,
te serait-il possible de m'envoyer ton compte-rendu ?
Merci par avance.
te serait-il possible de m'envoyer ton compte-rendu ?
Merci par avance.
- Tem-toGrand sage
J'ai lu ton travail, Atolijoah merci beaucoup. Le temps est maintenant à l'assimilation critique de ton compte-rendu.
De façon annexe, je signale que sur neoprofs je suis l'ex-Petitfils. Je suis désormais Tem-to.
De façon annexe, je signale que sur neoprofs je suis l'ex-Petitfils. Je suis désormais Tem-to.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Atolijoah a écrit:
Un autre compte-rendu plus succinct et qui donne les grandes lignes ici :
http://www.afef.org/blog/post-construction-de-la-compytence-de-lecture-du-cycle-y-au-cycle-r-p1789-c2.html
Autant qu'un compte-rendu permette d'en juger, il y a des choses intéressantes à prendre là-dedans. Cela ramène un peu de foi en la hiérarchie, mais...
... mais... mais... mais... les propos tenus par les deux inspecteurs généraux me paraissent en totale contradiction avec l'évaluation par compétences, et donc les nouveaux bulletins. Apparemment, ils ne ne le mentionnent pas. Ils nous laissent gentiment coincés entre le marteau et l'enclume ; piégés entre leur vision humaniste de la littérature et la vision managériale du ministère. Au bout du compte, cela ne nous avance pas à grand-chose, sinon à nous placer devant une énième injonction contradictoire.
- trompettemarineMonarque
Ne pas oublier que depuis 1990, les IPR n'ont plus les IG comme supérieurs hiérarchiques, d'où l'énorme hiatus.
- ThalieGrand sage
Ah oui très bonne remarque. Nos IPR partagent totalement les considérations humanistes de Laudet/Vibert mais de même...ils ne parlent JAMAIS des compétences. C'est nous laisser un peu seuls face au rouleau compresseur qui nous attend avec le LSUN, non ?
- ChocolatGuide spirituel
C'est comme d'habitude, non ?
LSUN a perdu le "N" en cours de route, je crois, mais je peux me tromper. Puis ce n'est qu'un outil. Bête, comme des tas d'autres outils de ce type. À nous de nous en servir intelligemment si possible ou de le refuser s'il nous paraît inutilisable.
En tout cas, mes choix pédagogiques et la sélection des compétences évaluées se feront en tenant compte des interventions d'Anne Vibert et de Patrick Laudet ainsi que de mes lectures, expériences personnelles, expérimentations et échanges avec des collègues pertinents.
Le reste, compte tenu du fait que le niveau d'injonctions contradictoires et de paramètres flous a atteint des sommets inégalés avec cette réforme, sera considéré comme étant accessoire.
LSUN a perdu le "N" en cours de route, je crois, mais je peux me tromper. Puis ce n'est qu'un outil. Bête, comme des tas d'autres outils de ce type. À nous de nous en servir intelligemment si possible ou de le refuser s'il nous paraît inutilisable.
En tout cas, mes choix pédagogiques et la sélection des compétences évaluées se feront en tenant compte des interventions d'Anne Vibert et de Patrick Laudet ainsi que de mes lectures, expériences personnelles, expérimentations et échanges avec des collègues pertinents.
Le reste, compte tenu du fait que le niveau d'injonctions contradictoires et de paramètres flous a atteint des sommets inégalés avec cette réforme, sera considéré comme étant accessoire.
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- trompettemarineMonarque
Thalie a écrit:Ah oui très bonne remarque. Nos IPR partagent totalement les considérations humanistes de Laudet/Vibert mais de même...ils ne parlent JAMAIS des compétences. C'est nous laisser un peu seuls face au rouleau compresseur qui nous attend avec le LSUN, non ?
Chez nous, pas tous...
- AtolijoahNiveau 4
Cela dépend de l'académie dans laquelle on enseigne, Thalie. Dans la mienne, les compétences sont partout : dès qu'un élève ouvre la bouche, écrit un mot, tu valides des compétences. On a reçu pour ça des tas de tableaux et de pensums. Maintenant, entre les injonctions des IPR et ce qu'il est possible de faire, il y a un monde. (Comme cette nouveauté de faire des séquences de deux semaines.)
- V.MarchaisEmpereur
Atolijoah a écrit:Cela dépend de l'académie dans laquelle on enseigne, Thalie. Dans la mienne, les compétences sont partout : dès qu'un élève ouvre la bouche, écrit un mot, tu valides des compétences. On a reçu pour ça des tas de tableaux et de pensums. Maintenant, entre les injonctions des IPR et ce qu'il est possible de faire, il y a un monde. (Comme cette nouveauté de faire des séquences de deux semaines.)
Idem. Mais je crois que nous sommes dans la même académie.
- ChocolatGuide spirituel
Atolijoah a écrit:Cela dépend de l'académie dans laquelle on enseigne, Thalie. Dans la mienne, les compétences sont partout : dès qu'un élève ouvre la bouche, écrit un mot, tu valides des compétences. On a reçu pour ça des tas de tableaux et de pensums. Maintenant, entre les injonctions des IPR et ce qu'il est possible de faire, il y a un monde. (Comme cette nouveauté de faire des séquences de deux semaines.)
Ce qui est bien, c'est que peu importe l'académie, les "séquences" ne sont pas obligatoires et qu'une progression grammaire/rédaction indépendante de celle littéraire et filmique est parfaitement autorisée.
Sinon, tu m'intrigues avec ces tableaux et pensums, parce que dans mon académie, les IPR de Lettres sont totalement muets pour l'instant.
_________________
- AtolijoahNiveau 4
Nous avons déjà reçu deux "Vade Mecum" de 70 pages chacun. Le tome 3 arrive. Je cite une formatrice : "Nos IPR se sont fait plaisir en les rédigeant." C'est déjà ça. Moi je ne cesse de pleurer quand j'essaie de les lire.
Et dans mon collège, le LSU est une fin en soi. Quiconque ne validera pas à tout va sera flagellé en place publique et maudit jusqu'à la douzième génération.
Et dans mon collège, le LSU est une fin en soi. Quiconque ne validera pas à tout va sera flagellé en place publique et maudit jusqu'à la douzième génération.
- V.MarchaisEmpereur
Ah ! Les vade-mecum... On les a reçus, nous aussi. Ce truc-là n'a aucune valeur légale. Je me suis farci les programmes dans leur langue imbitable, une version après l'autre, mais ça, non, je refuse de lire. J'ai mieux à faire de mon temps. Et j'ai pas envie de pleurer.
- ChocolatGuide spirituel
Atolijoah a écrit:Nous avons déjà reçu deux "Vade Mecum" de 70 pages chacun. Le tome 3 arrive. Je cite une formatrice : "Nos IPR se sont fait plaisir en les rédigeant." C'est déjà ça. Moi je ne cesse de pleurer quand j'essaie de les lire.
Et dans mon collège, le LSU est une fin en soi. Quiconque ne validera pas à tout va sera flagellé en place publique et maudit jusqu'à la douzième génération.
:shock: :shock:
Tu veux bien m'envoyer les "Vade Mecum" reçus ?
Ainsi, je pourrai montrer à me collègues que le silence des IPR est parfois souhaitable...
Je comprends encore mieux votre désarroi, les filles (je m'adresse à toi et à V. Marchais).
Merci Atolijoah !
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- IsidoriaDoyen
Merci beaucoup à vous deux pour vos notes, j'ai pris le temps de lire, et c'est extrêmement riche.
Je retrouve le plaisir éprouvé à la lecture des documents d'Anne Vibert "faire place au sujet lecteur en classe" et de Patrick Laudet "explication de textes, un exercice à revivifier".
J'essaierai de me servir de certains passages pour l'animation de formations qui arrivent à grands pas...
Je retrouve le plaisir éprouvé à la lecture des documents d'Anne Vibert "faire place au sujet lecteur en classe" et de Patrick Laudet "explication de textes, un exercice à revivifier".
J'essaierai de me servir de certains passages pour l'animation de formations qui arrivent à grands pas...
- cannelle21Grand Maître
Je viens de finir de lire ton compte-rendu Atolijoah. J'ai trouvé tout cela très intéressant. Il me faut à présent digérer les informations. Merci.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- lesatiNiveau 1
Atolijoah, Pourrais-tu m'envoyer stp ton compte rendu ? Grand merci.
- lettres62Niveau 5
bonjour,
Pourrais-je avoir le compte-rendu svp?
Pourrais-je avoir le compte-rendu svp?
- blancheExpert
inflo a écrit:Atolijoah,
te serait-il possible de m'envoyer ton compte-rendu ?
Merci par avance.
+1
D'avance, un grand merci.
- User27372Niveau 7
+ 1 , je te remercie beaucoup.blanche a écrit:inflo a écrit:Atolijoah,
te serait-il possible de m'envoyer ton compte-rendu ?
Merci par avance.
+1
D'avance, un grand merci.
- AtolijoahNiveau 4
N'étant malheureusement pas medium, je ne peux deviner vos adresses mail. Envoyez-moi un mp (plus cordial par ailleurs qu'un "svp" ou un "+1.)
- charlygpNiveau 9
Je remercie encore Pallas et Atolijoah pour leur envoi !
Le discours est humaniste et est plaisant à lire. Cela change de certaines lignes directrices. De nombreuses informations sont à prendre en compte, à digérer et à pratiquer. Je retrouve beaucoup de points sur ce que j'ai lu dernièrement notamment pour ce qui est de la compréhension du texte et l'apprentissage de la lecture. Cela rejoint ce que dit le manuel Lector & Lectrix.
J'aimerais tenter ce que mentionne Anne Vibert : imposer un moment de lecture aux élèves, un moment de calme où chacun lit ce qu'il veut : livre de cours, magazine, roman non littéraire, etc. Quand lire et où lire sont effectivement deux questions essentielles. Je vais voir si je ne peux pas organiser quelque chose en dehors des cours (parce que je ne peux pas prendre 30 minutes ou une heure seulement pour ce moment-là sur mes horaires).
Le discours est humaniste et est plaisant à lire. Cela change de certaines lignes directrices. De nombreuses informations sont à prendre en compte, à digérer et à pratiquer. Je retrouve beaucoup de points sur ce que j'ai lu dernièrement notamment pour ce qui est de la compréhension du texte et l'apprentissage de la lecture. Cela rejoint ce que dit le manuel Lector & Lectrix.
J'aimerais tenter ce que mentionne Anne Vibert : imposer un moment de lecture aux élèves, un moment de calme où chacun lit ce qu'il veut : livre de cours, magazine, roman non littéraire, etc. Quand lire et où lire sont effectivement deux questions essentielles. Je vais voir si je ne peux pas organiser quelque chose en dehors des cours (parce que je ne peux pas prendre 30 minutes ou une heure seulement pour ce moment-là sur mes horaires).
- BlackMailExpert
V.Marchais a écrit:Atolijoah a écrit:Cela dépend de l'académie dans laquelle on enseigne, Thalie. Dans la mienne, les compétences sont partout : dès qu'un élève ouvre la bouche, écrit un mot, tu valides des compétences. On a reçu pour ça des tas de tableaux et de pensums. Maintenant, entre les injonctions des IPR et ce qu'il est possible de faire, il y a un monde. (Comme cette nouveauté de faire des séquences de deux semaines.)
Idem. Mais je crois que nous sommes dans la même académie.
Je viens d'arriver dans votre académie cette année... J'avoue que j'ai légèrement halluciné en voyant l'amour porté aux compétences ici .
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- Spoiler:
I'm watching you.
- PuckVénérable
Je suis quand même perplexe face à toutes ces études et je me dis que si j'avais eu des professeurs qui se fussent préoccupés de toutes ces injonctions, je n'aurais sans doute jamais aimé cet enseignement et je ne serais pas enseignante.
Tous ces experts parlent de la littérature comme d'un cadavre que l'on dissèque et plus on jargonne, plus ça fait sérieux. Le sujet lecteur, la littératie, etc.
Que l'on ait appris des termes et des notions complexes pendant nos études, soit. Mais là, il s'agit d'amener nos élèves à d'abord lire, puis aimer lire. Je n'ai pas dans mes cours d'autres buts. Quant à former des citoyens, quel pédantisme. J'espère développer en eux leur esprit critique, leur donner les moyens de réfléchir et pour cela il faut maîtriser la langue, donc des cours de grammaire bien classiques avec l'apprentissage de l'analyse du mot comme de l'analyse logique. Je n'hésite pas à nommer le complément d'attribution, en expliquant comment on a trouvé plus drôle d'en brouiller la notion et les élèves aiment ça. J'ai des petits 5e qui me bouffent la récré en me demandant si tel verbe pronominal est plutôt de sens réfléchi ou pronominal au sens strict. Et j'ai des gamins qui viennent de milieux diversifiés, dont beaucoup des fameux quartiers Nord de Marseille. Étudions les textes classiques, Montaigne, Rabelais, Montesquieu, Voltaire, faisons les textes anciens de Démosthène ou Cicéron et leur idée de la citoyenneté se formera ainsi.
Retrouvons confiance en nous et en nos enseignants. Ne courons pas après une "science" comme s'il fallait nous justifier et enseignons avec plaisir. Il me semble que tout est là.
Tous ces experts parlent de la littérature comme d'un cadavre que l'on dissèque et plus on jargonne, plus ça fait sérieux. Le sujet lecteur, la littératie, etc.
Que l'on ait appris des termes et des notions complexes pendant nos études, soit. Mais là, il s'agit d'amener nos élèves à d'abord lire, puis aimer lire. Je n'ai pas dans mes cours d'autres buts. Quant à former des citoyens, quel pédantisme. J'espère développer en eux leur esprit critique, leur donner les moyens de réfléchir et pour cela il faut maîtriser la langue, donc des cours de grammaire bien classiques avec l'apprentissage de l'analyse du mot comme de l'analyse logique. Je n'hésite pas à nommer le complément d'attribution, en expliquant comment on a trouvé plus drôle d'en brouiller la notion et les élèves aiment ça. J'ai des petits 5e qui me bouffent la récré en me demandant si tel verbe pronominal est plutôt de sens réfléchi ou pronominal au sens strict. Et j'ai des gamins qui viennent de milieux diversifiés, dont beaucoup des fameux quartiers Nord de Marseille. Étudions les textes classiques, Montaigne, Rabelais, Montesquieu, Voltaire, faisons les textes anciens de Démosthène ou Cicéron et leur idée de la citoyenneté se formera ainsi.
Retrouvons confiance en nous et en nos enseignants. Ne courons pas après une "science" comme s'il fallait nous justifier et enseignons avec plaisir. Il me semble que tout est là.
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- emanaoNiveau 5
Je parcours à nouveau ce fil après une longue et nécessaire coupure et j'ai envie de réagir à ce message de Véronique :
J'ai justement envoyé ces mots de P.Laudet à mes collègues (toutes matières confondues) à un moment où les injonctions sur l'évaluation par compétences créaient des tensions. Il s'agit de la conclusion d'une conférence sur la lecture datant de 2013 :
"Je voudrais terminer en évoquant une belle citation de Freud, souvent rapportée par Albert Cohen ; elle dit : « Quand quelqu’un parle, il fait jour ». Je ne sais pas si vous vous souvenez du contexte. C’est dans Leçons pour la psychanalyse. Freud raconte qu’un jour il entend un enfant qui est dans une chambre, dans le noir ; le petit garçon, je crois, demande à sa tante qui est dans l’autre pièce contiguë : « Ma tante, parle-moi ». Et la tante de répondre ce que vous et moi peut- être aurions répondu : « Mais à quoi ça sert ? Tu ne me vois pas ». Tout ça est en allemand. L’enfant réplique alors avec ce mot d’enfant : « Wenn jemand spricht, ist es heller », il fait plus clair. C’est Albert Cohen qui dans une belle intuition de poète l’a traduit comme cela : « Quand quelqu’un parle, il fait jour ». Je crois au fond que c’est le programme de tout éducateur, de tout professeur, aujourd’hui, de réfléchir dans sa propre pratique à la capacité qu’il a encore de proférer une parole, de ne pas se laisser embrigader par tout ce que l’institution, les inspecteurs, les programmes, les dispositifs didactiques ont tendance à faire de lui, c’est-à-dire un exécutant de procédures juste bon à faire cocher des cases dans des livrets de compétences. Certes, c’est très utile de vérifier qu’un certain nombre de compétences sont, ou ne sont pas, acquises. Loin de moi l’idée d’ironiser sur l’évaluation ; elle est nécessaire. Mais, fondamentalement, ce n’est pas avec l’évaluation que l’on règlera les problèmes de l’école. Il y a un livre de Roland Gori que j’aime beaucoup ; intitulé La folie évaluation, il met en garde le monde moderne contre le risque de n’être plus qu’une agence de notation généralisée partout, tout le temps. Et l’école n’échappe pas à cette idéologie. Comme dit mon voisin de la campagne : « Ce n’est pas parce qu’on pèse le cochon toutes les semaines que ça va l’engraisser ! » Alors je veux bien qu’on évalue, c’est très sérieux l’évaluation, mais que cela ne nous empêche pas de satisfaire à cette exigence première : « Quand quelqu’un parle, il fait jour. [...] Un professeur qui respecte les programmes, qui prépare bien ses élèves au baccalauréat, a raison de le faire, parce que, s’il se contentait d’une transmission échevelée et tape-à-l’œil, il ne serait pas un bon professeur et les parents seraient obligés de confier leurs enfants à des officines privées. Donc il faut vraiment garder ce que nous avons à faire et le faire bien, humblement, consciencieusement. Mais si chacun fait comme il peut avec ce qu’il a et surtout ce qu’il est, il est essentiel de ne pas se laisser dévitaliser par tout ce que les temps et l’institution elle-même peuvent produire. Ne nous coupons jamais de cette source de la parole qui fait de nous d’abord des hommes et des femmes qui avons à transmettre le monde. La littérature et la lecture ne servent pas simplement à consommer du livre ; elles proposent des expériences humaines grâce auxquelles on peut apprendre à être un homme. »
Ça rejoint ce que dit Puck "Retrouvons confiance en nous". Ce n'est certes pas la parole du messie, comme quelqu’un a pu le faire remarquer plus haut, mais je me plais à relire cette conférence en me disant "Parole d'IG"...
V.Marchais a écrit:
Je cherche des arguments pour convaincre mes collègues toujours le doigt sur la couture du pantalon de limiter les conneries - parce qu'avec l'injonction croissante à travailler en équipe, ces conneries me reviennent de plus en plus dans la figure, et que j'ai de plus en plus de mal à travailler comme je l'entends.
J'ai justement envoyé ces mots de P.Laudet à mes collègues (toutes matières confondues) à un moment où les injonctions sur l'évaluation par compétences créaient des tensions. Il s'agit de la conclusion d'une conférence sur la lecture datant de 2013 :
"Je voudrais terminer en évoquant une belle citation de Freud, souvent rapportée par Albert Cohen ; elle dit : « Quand quelqu’un parle, il fait jour ». Je ne sais pas si vous vous souvenez du contexte. C’est dans Leçons pour la psychanalyse. Freud raconte qu’un jour il entend un enfant qui est dans une chambre, dans le noir ; le petit garçon, je crois, demande à sa tante qui est dans l’autre pièce contiguë : « Ma tante, parle-moi ». Et la tante de répondre ce que vous et moi peut- être aurions répondu : « Mais à quoi ça sert ? Tu ne me vois pas ». Tout ça est en allemand. L’enfant réplique alors avec ce mot d’enfant : « Wenn jemand spricht, ist es heller », il fait plus clair. C’est Albert Cohen qui dans une belle intuition de poète l’a traduit comme cela : « Quand quelqu’un parle, il fait jour ». Je crois au fond que c’est le programme de tout éducateur, de tout professeur, aujourd’hui, de réfléchir dans sa propre pratique à la capacité qu’il a encore de proférer une parole, de ne pas se laisser embrigader par tout ce que l’institution, les inspecteurs, les programmes, les dispositifs didactiques ont tendance à faire de lui, c’est-à-dire un exécutant de procédures juste bon à faire cocher des cases dans des livrets de compétences. Certes, c’est très utile de vérifier qu’un certain nombre de compétences sont, ou ne sont pas, acquises. Loin de moi l’idée d’ironiser sur l’évaluation ; elle est nécessaire. Mais, fondamentalement, ce n’est pas avec l’évaluation que l’on règlera les problèmes de l’école. Il y a un livre de Roland Gori que j’aime beaucoup ; intitulé La folie évaluation, il met en garde le monde moderne contre le risque de n’être plus qu’une agence de notation généralisée partout, tout le temps. Et l’école n’échappe pas à cette idéologie. Comme dit mon voisin de la campagne : « Ce n’est pas parce qu’on pèse le cochon toutes les semaines que ça va l’engraisser ! » Alors je veux bien qu’on évalue, c’est très sérieux l’évaluation, mais que cela ne nous empêche pas de satisfaire à cette exigence première : « Quand quelqu’un parle, il fait jour. [...] Un professeur qui respecte les programmes, qui prépare bien ses élèves au baccalauréat, a raison de le faire, parce que, s’il se contentait d’une transmission échevelée et tape-à-l’œil, il ne serait pas un bon professeur et les parents seraient obligés de confier leurs enfants à des officines privées. Donc il faut vraiment garder ce que nous avons à faire et le faire bien, humblement, consciencieusement. Mais si chacun fait comme il peut avec ce qu’il a et surtout ce qu’il est, il est essentiel de ne pas se laisser dévitaliser par tout ce que les temps et l’institution elle-même peuvent produire. Ne nous coupons jamais de cette source de la parole qui fait de nous d’abord des hommes et des femmes qui avons à transmettre le monde. La littérature et la lecture ne servent pas simplement à consommer du livre ; elles proposent des expériences humaines grâce auxquelles on peut apprendre à être un homme. »
Ça rejoint ce que dit Puck "Retrouvons confiance en nous". Ce n'est certes pas la parole du messie, comme quelqu’un a pu le faire remarquer plus haut, mais je me plais à relire cette conférence en me disant "Parole d'IG"...
- Capes Lettres 2016 : L'étrange passage du rapport de Patrick Laudet sur la féminisation du métier et son "image dégradée".
- Histoire des arts au primaire - je recommande la formation et le site de Patrick Straub.
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