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- Mezzo voceNiveau 9
Bonsoir,
J'ai le bonheur extraordinaire, cette année, d'effectuer un complément de service (neuf heures) en lycée, tout en ayant un pied en collège. L'an dernier, j'abordais avec sérénité des textes en lecture analytique avec des élèves de quatrième brillants : tout le monde participait, était à l'affût de la difficulté soulevée ici ou là par le texte.
Cette année, je suis atterrée par le niveau de mes élèves de seconde. J'ai deux classes de seconde. L'une, tout en étant fragile à l'écrit, participe activement, s'efforce, selon la météo, de s'investir aussi pour ce qui est du travail "à la maison". En revanche, l'autre me pose un véritable problème d'ordre existentiel : la participation repose sur deux-trois élèves. Les autres semblent frappés de mutisme. J'ajouterais que le travail à la maison n'est pas nécessairement fait et, s'il est fait, demeure plus que superficiel.
Je leur avais donné, au regard du niveau général, le texte d'aujourd'hui à lire à la maison, couplé à un questionnaire court (trois questions), dans l'idée d'amener tout le monde à participer en ayant en amont "déblayé le terrain", si je puis dire. Mais... rien. Une élève m'a dit qu'elle ne comprenait rien, tout en suggérant que l'an dernier, "tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". Or, les copies de cette élève en particulier se présentent sous la forme d'un flux surréaliste, sans signe de ponctuation forte, sans logique sur le plan syntaxique et avec une logique orthographique qui m'échappe, sans lien entre les idées. Bref, j'envisage nécessairement de revoir mes exigences "à la baisse", d'aller bien moins vite, mais...
Entre un niveau très faible couplé à un manque de travail notoire et un manque de bonne volonté, je m'arrache les cheveux.
Pourriez-vous me donner quelques conseils fondés sur votre expérience ? Comment amener au travail des élèves pour lesquels la notion d'effort ne semble pas une évidence ? A une question aussi simple que : "Quels sont les personnages en jeu dans ce texte ?", j'obtiens en réponse des regards vides. Et pour en revenir à l'élève citée précédemment, celle-ci considère avoir fait son travail lorsque, répondant à la consigne suivante (donnée à la maison) : "Étudiez la vision du bonheur selon Emma : quel(s) lieu(x) rêve-t-elle ? Relevez quelques clichés romantiques.", elle répond par écrit : "Elle rêve d'être avec son amant". Je les vois s'enferrer dans une logique : "C'est dur.-Je me retire donc/ne fais pas d'effort/ce n'est pas pour moi."
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
J'ai le bonheur extraordinaire, cette année, d'effectuer un complément de service (neuf heures) en lycée, tout en ayant un pied en collège. L'an dernier, j'abordais avec sérénité des textes en lecture analytique avec des élèves de quatrième brillants : tout le monde participait, était à l'affût de la difficulté soulevée ici ou là par le texte.
Cette année, je suis atterrée par le niveau de mes élèves de seconde. J'ai deux classes de seconde. L'une, tout en étant fragile à l'écrit, participe activement, s'efforce, selon la météo, de s'investir aussi pour ce qui est du travail "à la maison". En revanche, l'autre me pose un véritable problème d'ordre existentiel : la participation repose sur deux-trois élèves. Les autres semblent frappés de mutisme. J'ajouterais que le travail à la maison n'est pas nécessairement fait et, s'il est fait, demeure plus que superficiel.
Je leur avais donné, au regard du niveau général, le texte d'aujourd'hui à lire à la maison, couplé à un questionnaire court (trois questions), dans l'idée d'amener tout le monde à participer en ayant en amont "déblayé le terrain", si je puis dire. Mais... rien. Une élève m'a dit qu'elle ne comprenait rien, tout en suggérant que l'an dernier, "tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". Or, les copies de cette élève en particulier se présentent sous la forme d'un flux surréaliste, sans signe de ponctuation forte, sans logique sur le plan syntaxique et avec une logique orthographique qui m'échappe, sans lien entre les idées. Bref, j'envisage nécessairement de revoir mes exigences "à la baisse", d'aller bien moins vite, mais...
Entre un niveau très faible couplé à un manque de travail notoire et un manque de bonne volonté, je m'arrache les cheveux.
Pourriez-vous me donner quelques conseils fondés sur votre expérience ? Comment amener au travail des élèves pour lesquels la notion d'effort ne semble pas une évidence ? A une question aussi simple que : "Quels sont les personnages en jeu dans ce texte ?", j'obtiens en réponse des regards vides. Et pour en revenir à l'élève citée précédemment, celle-ci considère avoir fait son travail lorsque, répondant à la consigne suivante (donnée à la maison) : "Étudiez la vision du bonheur selon Emma : quel(s) lieu(x) rêve-t-elle ? Relevez quelques clichés romantiques.", elle répond par écrit : "Elle rêve d'être avec son amant". Je les vois s'enferrer dans une logique : "C'est dur.-Je me retire donc/ne fais pas d'effort/ce n'est pas pour moi."
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
- beloteHabitué du forum
Je ne vais pas t'être d'une grande aide. Je participe simplement pour partager ton constat. Il y a deux ans, dans mon collège ZEP, j'avais des élèves qui avaient un tout petit niveau mais qui étaient volontaires dans leurs apprentissages, qui voulaient apprendre et dépasser leurs difficultés. Nous avons pu travailler des textes complexes en décomposant toutes les articulations logiques.
Cette année, avec mes élèves de seconde, je me remets en question quotidiennement. La plupart ne comprend pas un texte simple. Aujourd'hui, par exemple, nous avons travaillé sur la scène d'exposition du Médecin Volant... le néant. J'ai fait face à un mur de silence et d'incompréhension. Pourtant, c'est un texte qui apparaît dans un manuel de 6e... Les premiers devoirs que j'ai ramassés sont affligeants : nombreux sont ceux qui ne savent pas écrire sur les lignes. Je ne parle même pas de la construction d'un paragraphe ou d'une phrase : la graphie elle-même n'est pas maîtrisée. Mettre une majuscule et tracer les accents semblent être des tâches insurmontables.
J'ai trois élèves qui participent et me permettent d'avoir encore l'illusion de faire cours. Plus l'année avance, plus je me demande ce que je fais là. Les élèves de ma classe ne sont pas méchants mais ils ne comprennent pas la moitié des termes que j'utilise, ils refusent de s'intéresser à toute forme de culture et il n'y a aucun travail à la maison. Que faire ? Je n'en sais rien. Et quand j'entends aujourd'hui au journal télévisé que certaines fédérations d'étudiants préconisent l'abandon des devoirs au collège, je me demande à quel moment on va mettre ces ados au travail.
Cette année, avec mes élèves de seconde, je me remets en question quotidiennement. La plupart ne comprend pas un texte simple. Aujourd'hui, par exemple, nous avons travaillé sur la scène d'exposition du Médecin Volant... le néant. J'ai fait face à un mur de silence et d'incompréhension. Pourtant, c'est un texte qui apparaît dans un manuel de 6e... Les premiers devoirs que j'ai ramassés sont affligeants : nombreux sont ceux qui ne savent pas écrire sur les lignes. Je ne parle même pas de la construction d'un paragraphe ou d'une phrase : la graphie elle-même n'est pas maîtrisée. Mettre une majuscule et tracer les accents semblent être des tâches insurmontables.
J'ai trois élèves qui participent et me permettent d'avoir encore l'illusion de faire cours. Plus l'année avance, plus je me demande ce que je fais là. Les élèves de ma classe ne sont pas méchants mais ils ne comprennent pas la moitié des termes que j'utilise, ils refusent de s'intéresser à toute forme de culture et il n'y a aucun travail à la maison. Que faire ? Je n'en sais rien. Et quand j'entends aujourd'hui au journal télévisé que certaines fédérations d'étudiants préconisent l'abandon des devoirs au collège, je me demande à quel moment on va mettre ces ados au travail.
- gauvain31Empereur
belote a écrit:Je ne vais pas t'être d'une grande aide. Je participe simplement pour partager ton constat. Il y a deux ans, dans mon collège ZEP, j'avais des élèves qui avaient un tout petit niveau mais qui étaient volontaires dans leurs apprentissages, qui voulaient apprendre et dépasser leurs difficultés. Nous avons pu travailler des textes complexes en décomposant toutes les articulations logiques.
Cette année, avec mes élèves de seconde, je me remets en question quotidiennement. La plupart ne comprend pas un texte simple. Aujourd'hui, par exemple, nous avons travaillé sur la scène d'exposition du Médecin Volant... le néant. J'ai fait face à un mur de silence et d'incompréhension. Pourtant, c'est un texte qui apparaît dans un manuel de 6e... Les premiers devoirs que j'ai ramassés sont affligeants : nombreux sont ceux qui ne savent pas écrire sur les lignes. Je ne parle même pas de la construction d'un paragraphe ou d'une phrase : la graphie elle-même n'est pas maîtrisée. Mettre une majuscule et tracer les accents semblent être des tâches insurmontables.
J'ai trois élèves qui participent et me permettent d'avoir encore l'illusion de faire cours. Plus l'année avance, plus je me demande ce que je fais là. Les élèves de ma classe ne sont pas méchants mais ils ne comprennent pas la moitié des termes que j'utilise, ils refusent de s'intéresser à toute forme de culture et il n'y a aucun travail à la maison. Que faire ? Je n'en sais rien. Et quand j'entends aujourd'hui au journal télévisé que certaines fédérations d'étudiants préconisent l'abandon des devoirs au collège, je me demande à quel moment on va mettre ces ados au travail.
Non, c'est à eux de se demander ce qu'ils font là. Je vois aussi qui certains élèves ont de plus en plus de mal à recopier et à utiliser les bonnes consonnes. J'ai eu plusieurs copies où le mot "coq" est écrit "cop". J'ai aussi remarqué qu'un texte simple 7 lignes où il fallait trouver le nom d'une anomalie de la vision des couleurs n'était pas compris (niveau 1ère S)
- texte:
- Michelle a un tee-shirt rose et Dalyda un soleil jaune sur son débardeur. Mais elles n’en sauront jamais rien car ces deux petites filles sont, depuis leur naissance, aveugles aux couleurs. Quelques instants plus tôt dans la maison commune de la tribu, en dépit de la pénombre, leurs paupières frémissaient comme des ailes de papillons. L’œil s’ouvrait vite, s’emparait d’un fragment du décor puis s’abaissait pour retrouver la douceur du noir à la cadence des phares qui balayent la mer d’un regard fracturé. Autour de la table personne ne s’en étonnait. Parmi l’assemblée, quelques adultes, trois adolescents et un petit encore au sein de sa mère avaient les mêmes regards fugitifs qui sont le sceau d’une maladie que portent les habitants de l’île de Pingelap. A l’achromatopsie, cécité aux couleurs, les gens de l’île ont donné le nom de maskum, les yeux éteints. d'après GrandReporter.com
Pour ceux qui ne savent pas écrire sur les lignes... c'est probablement parce qu'ils ont un gros poil dans la main. Je mettrais des points négatifs (jusqu'à 2 points) pour la présentation.
- Bobby-CowenFidèle du forum
Tu n'as pas à te remettre en question ; Gauvain a raison, c'est aux élèves de se demander ce qu'ils font là. Quand on voit, en fin de 3e, des élèves qui n'ont pas 8 de moyenne sur l'année passer de force en seconde générale...
Personnellement, je pense que tu fais assez d'efforts dans leur sens ; cette phrase surtout semble suggérer un niveau de fainéantise digne des plus grands :
d'un bon coup de pied aux fesses de motivation.
Qu'en pensent tes collègues ? Sont-ils dans la même situation que toi face à ces deux classes ? Dans ce cas, une action commune porterait plus de fruits que si tu agis seule. Les parents s'intéresseront peut-être au fait que leur(s) enfant(s) ne bossent pas à la maison. Et quand les élèves se rétameront aux évaluations, peut-être cela créera-t-il un déclic. Toi, tu n'auras rien à te reprocher, puisque tu leur prémâches le travail ! Ne te prends pas trop la tête : tu n'arriveras à rien avec quelqu'un qui ne veut pas être aidé !
Personnellement, je pense que tu fais assez d'efforts dans leur sens ; cette phrase surtout semble suggérer un niveau de fainéantise digne des plus grands :
L'écart entre la 3e et la seconde s'est accentué, mais les élèves ne veulent plus bosser pour aller dans ce sens. J'ai l'impression que tes élèves manquent, tout simplement,Mezzo voce a écrit:Une élève m'a dit qu'elle ne comprenait rien, tout en suggérant que l'an dernier, "tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles".
Qu'en pensent tes collègues ? Sont-ils dans la même situation que toi face à ces deux classes ? Dans ce cas, une action commune porterait plus de fruits que si tu agis seule. Les parents s'intéresseront peut-être au fait que leur(s) enfant(s) ne bossent pas à la maison. Et quand les élèves se rétameront aux évaluations, peut-être cela créera-t-il un déclic. Toi, tu n'auras rien à te reprocher, puisque tu leur prémâches le travail ! Ne te prends pas trop la tête : tu n'arriveras à rien avec quelqu'un qui ne veut pas être aidé !
- ElaïnaDevin
Les autres l'ont dit mieux que moi, tu n'as pas à revoir tes exigences à la baisse, ou alors pas complètement.
Dans mon ancien lycée, j'avais des classes globalement très faibles (avec quelques très bons éléments, quand même ! mais une grosse minorité). Incapables d'écrire sans faute ou sur la ligne, ne faisant rien à la maison, mais RIEN ! quand je prévenais en début d'année "interro tous les lundis", eh bien tous les lundis les moyennes de l'interro oscillaient entre 4 et 8/20, en n'interrogeant que sur le cours à savoir par coeur (on ne parlait même pas de réfléchir). Le moindre truc était trop dur... en plus, au lycée, ils se trouvent "grands", les filles commencent à faire les greluches, la vie sco n'est plus là pour fliquer, ils entrent et sortent comme ils veulent... du coup, pour certains, cette nouvelle liberté est un gouffre de fainéantise.
C'est déprimant, mais il faut bien se battre, pour les élèves qui ont une raison d'être là.
Dans mon ancien lycée, j'avais des classes globalement très faibles (avec quelques très bons éléments, quand même ! mais une grosse minorité). Incapables d'écrire sans faute ou sur la ligne, ne faisant rien à la maison, mais RIEN ! quand je prévenais en début d'année "interro tous les lundis", eh bien tous les lundis les moyennes de l'interro oscillaient entre 4 et 8/20, en n'interrogeant que sur le cours à savoir par coeur (on ne parlait même pas de réfléchir). Le moindre truc était trop dur... en plus, au lycée, ils se trouvent "grands", les filles commencent à faire les greluches, la vie sco n'est plus là pour fliquer, ils entrent et sortent comme ils veulent... du coup, pour certains, cette nouvelle liberté est un gouffre de fainéantise.
C'est déprimant, mais il faut bien se battre, pour les élèves qui ont une raison d'être là.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Mezzo voceNiveau 9
Je communique régulièrement avec le professeur principal de cette classe. Il était soulagé d'avoir affaire à une classe de "gentils" après avoir essuyé l'an dernier les remous d'un groupe classe infernal, mais est lui-même fort déçu par la passivité des élèves qui, malgré un encadrement ferme dans le travail de révision proposé précédant un contrôle, admettent sans complexe ne pas travailler et ne s'émeuvent aucunement des mauvaises notes récoltées. Il ajoute qu'au manque de travail et de méthode se greffent de belles lacunes héritées du collège et qu'un grand nombre aurait dû être réorienté l'an dernier. Mais, faute de place, de motivation et de réelles recherches, les voilà en seconde générale. Il souligne que "tout le boulot d'orientation" sera pour lui, donc envisage une réorientation en fin d'année. Mais l'année risque d'être longue et il nous est demandé d'éviter de les conduire au "décrochage". Il n'en reste pas moins qu'il va me falloir adapter mes cours : c'est juste horrible d'être seule à brasser de l'air face à des regards vides.
- ElaïnaDevin
Bien sûr, tu vas adapter tes cours, je le faisais aussi (encore que pas tellement, à part une année où ils étaient vraiment totalement à la rue). En revanche pour les contrôles je maintenais une exigence niveau seconde pour qu'ils voient bien où ils en étaient. C'était aussi pour rendre service aux bons élèves : si j'avais tout adapté, ils auraient eu 18 tout le temps voire 20, et ça ne leur aurait pas rendu service pour la suite car ils auraient pu s'illusionner un peu trop sur leur niveau.
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- KilmenyEmpereur
Il y a bien une élève qui m'a dit que mes textes étaient trop compliqués, car ses parents n'avaient pas compris non plus...
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- Mezzo voceNiveau 9
Bon, je me sens moins seule...
- IphigénieProphète
Le mutisme en lycée est assez répandu et on a de plus en plus d'élèves largués des le début. Et à côté survivent encore quelques très bons élèves: le dosage relève souvent de la loterie. J'ai eu il y a trois ans une seconde avec laquelle je faisais un contrôle de leçon, je le corrigeais, je le refaisais: certains se débrouillaient pour avoir encore moins et pourtant en s'appliquant Ce n'est pas à toi à te remettre en cause ( si ce n'est en descendant l'offre à hauteur de ce qui est possible pour eux), c'est l'hypocrisie mensongère de la "bienveillance" qui t'explose à la figure dans cette seconde.
- Mezzo voceNiveau 9
Enseignant aussi en collège, je peux dire, qu'en effet, il nous est demandé/imposé/ordonné d'être "bienveillants", d'être à l'écoute des élèves, de leurs difficultés ; il ne faut jamais faire montre d'une quelconque brutalité en soulignant les lacunes mais adapter sa pédagogie à l'élève dans une logique d'individualisation/personnalisation (avec la gestion de deux/trois/quatre vitesses de travail en classe). Le brevet est de plus en plus facile et la bienveillance se retrouve dans l'évaluation et la notation de l'épreuve : il s'agit de "chercher" les points (="donner"?). Autrement dit, les quatre années de collège se déploient en un cocon plus ou moins douillet - et l'on pointe du doigt l'enseignant trop exigeant - qui en rien ne prépare l'élève à la difficulté du lycée. J'imagine qu'il faut, au lycée, poursuivre cette logique du cocon. Mais je ne supporte pas, en revanche, que l'élève passif et refusant tout effort se permette de retourner sa veste et de m'accuser plus ou moins implicitement : "Si c'est dur, c'est à cause de vous, si je n'y arrive pas, ce n'est pas ma faute, mais la vôtre." D'autant que je me remets en question, je cherche, je fais des efforts, quant à moi. Avoir passé deux heures à me fatiguer physiquement pour les amener à saisir un texte, avoir noté le maximum d'éléments au tableau, les avoir forcés à souligner, entourer des points sur leur feuille, les avoir portés pour aboutir à la toute fin de la deuxième heure à cette conclusion ingrate balayant tous mes efforts de la part d'une élève qui a somnolé, conclusion offerte en un rire : "En fait, madame, je comprends rien." Ça m'énerve ! Je suis en train de réfléchir à une approche nouvelle. Je vais essayer.
- IllianeExpert
Je suis moi-même complètement découragée avec ma classe de 1eES : quasi aucune participation à l'oral, même lorsque je leur demande simplement de me résumer le texte... La prof d'anglais fait le même constat que moi. J'avoue que je ne sais absolument pas comment je peux gérer cela en lettres ; je pense que je vais finir par leur faire faire un commentaire de texte à l'écrit en classe - vu qu'ils ne veulent pas le faire à l'oral. J'espère que cela sera suffisant pour leur faire peur et qu'ils se décideront à prendre la parole par la suite, mais j'ai des doutes... Personne n'a de meilleures idées à proposer ?
- Grrrrr5712Niveau 5
Noter la participation orale comme si c'était une interrogation à chaque fois qu'on pose une question. C'est encore plus réjouissant quand on peut projeter le logiciel de note en direct : l'élève qui voit qu'on lui met un zéro parce qu'il n'a pas fait l'effort de répondre n'est pas content. Alors oui, ça soulève un tollé, mais (parfois) la classe comprend qu'on ne demande pas des résultats exacts mais un raisonnement - donc un effort intellectuel, oups, c'est pas politiquement correct de demander des efforts !
S'ils se mettent au travail à l'écrit, c'est une solution, pas toujours satisfaisante, mais au moins ils bossent pendant l'heure. Avec un tirage au sort des 4 ou 5 copies ramassées à chaque fois, pour que tous rédigent.
Courage, il va t'en falloir avec cette classe...
S'ils se mettent au travail à l'écrit, c'est une solution, pas toujours satisfaisante, mais au moins ils bossent pendant l'heure. Avec un tirage au sort des 4 ou 5 copies ramassées à chaque fois, pour que tous rédigent.
Courage, il va t'en falloir avec cette classe...
- Mezzo voceNiveau 9
En ce moment, et je ne sais si c'est une bonne idée, j'envisage ceci, car ils sont incapables de réaliser un commentaire à l'écrit, puisqu'ils sont incapables de répondre à une question de texte à l'écrit : sous forme de tableau, je compte, en une première colonne, leur faire apposer les idées essentielles du texte (idées basiques s'il en est) et, en une seconde colonne, les indices du texte venant appuyer/prouver ces idées. Je ne sais si je suis claire. Bref, essayer de poser une méthode avant de pousser l'analyse (ils ne savent pas même insérer dans une réponse les indices du texte entre guillemets). De fait, je compte les obliger à plancher tous sur le texte avec moi, en couplant écrit/oral. Puis ils rédigeront un paragraphe de commentaire. Il faut qu'ils se forcent à mettre le nez dans la matière du texte, sinon quoi ? Ce n'est pas en regardant les éléphants roses voleter dans la cour qu'ils vont progresser ?
- Mezzo voceNiveau 9
(Le pire, c'est que j'évalue déjà, selon un système points verts/points rouges, la participation orale...)
- menerveOracle
Kilmeny a écrit:Il y a bien une élève qui m'a dit que mes textes étaient trop compliqués, car ses parents n'avaient pas compris non plus...
Et bien moi en tant que mère d'une élève de seconde, je ne comprends pas du tout les mathématiques!!!! C'est parfaitement possible que les parents n'y comprennent rien! Mes propres parents n'ont jamais lu de leur vie (à part les faits divers dans le journal local).
Tout ce que vous dites me rassure quant au niveau de ma propre fille qui dépasse largement cela et qui bosse au moins 3h chaque soir. Mais hélas combien d'élèves envoyés en seconde au nom des statistiques et du contrat d'objectifs à remplir!!
- VinZTDoyen
Mais pourquoi diantre feraient-ils des efforts ? Ils ont bien compris que, quoi qu'il arrive, leur passage en première est assuré et que, dans un peu plus de deux ans (trois pour les malchanceux) ils seront bacheliers.
Pour le reste, je partage le constat. Tout leur est difficile, tout est mal fait. L'application bête et méchante d'une formule, pourtant rabâchée mille fois, génère plein d'erreurs. Les exercices ne sont pas faits, les leçons non apprises. Et pour couronner le tout, l'inspection générale trouve intelligent de donner au bac un exercice "ouvert" qui les plante encore plus, alors même qu'ils pataugent sur les exercices "fermés".
C'est décourageant.
Pour le reste, je partage le constat. Tout leur est difficile, tout est mal fait. L'application bête et méchante d'une formule, pourtant rabâchée mille fois, génère plein d'erreurs. Les exercices ne sont pas faits, les leçons non apprises. Et pour couronner le tout, l'inspection générale trouve intelligent de donner au bac un exercice "ouvert" qui les plante encore plus, alors même qu'ils pataugent sur les exercices "fermés".
C'est décourageant.
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
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- RendashBon génie
Mezzo voce a écrit: "Étudiez la vision du bonheur selon Emma :
[...]Relevez quelques clichés romantiques."[...] "Elle rêve d'être avec son amant".[...] "C'est dur.-Je me retire donc.
Y'a matière à analyse littéraire, là
Pour le reste, ma foi, tout a été dit. Ils sont passés dans la classe supérieure comme Electre en Lacoste, chaque année, depuis la sixième. Ils ne vont pas se réveiller maintenant, sauf exception.
ET ils iront en première, pour faire plaisir à la FCPE. Cinq classes de STMG par lycée, à trente-cinq par classe, c'est peu ou prou ce qui nous attend. Je ne vous dis pas le drame pour les élèves sérieux qui avaient choisi cette filière, et qu'on dégomme massivement de la sorte.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User1542Niveau 10
Rendash a écrit:Mezzo voce a écrit: "Étudiez la vision du bonheur selon Emma :
[...]Relevez quelques clichés romantiques."[...] "Elle rêve d'être avec son amant".[...] "C'est dur.-Je me retire donc.
Y'a matière à analyse littéraire, là
comme Electre en Lacoste
:lol:
- Mezzo voceNiveau 9
[quote="Rendash"]
Y'a matière à analyse littéraire, là
Mezzo voce a écrit: "Étudiez la vision du bonheur selon Emma :
[...]Relevez quelques clichés romantiques."[...] "Elle rêve d'être avec son amant".[...] "C'est dur.-Je me retire donc.
Y'a matière à analyse littéraire, là
- DesquestionsNiveau 6
C'est le passage "automatique" en 2de générale.
Je constate (ici) une forte augmentation du nombre d'élèves au niveau très juste (ceux qui décrochaient autrefois leur passage en commission d'appel) et, plus encore, d'élèves en très grande difficulté, de ceux qui n'atteignent pas 8/20 en 3ème.
Je me suis aussi rendu compte qu'ils pensent (et leurs parents avec, quand les parents suivent) redoubler la 2de ou la 1ère. Ils n'ont pas compris que le passage automatique en 2de s'accompagne d'un passage automatique jusqu'au bac.
Je me demande si cela pourrait avoir pour conséquence un meilleur niveau dans les filières pro (puisqu'il faut une certaine dose de réflexion sur l'orientation).
Je constate (ici) une forte augmentation du nombre d'élèves au niveau très juste (ceux qui décrochaient autrefois leur passage en commission d'appel) et, plus encore, d'élèves en très grande difficulté, de ceux qui n'atteignent pas 8/20 en 3ème.
Je me suis aussi rendu compte qu'ils pensent (et leurs parents avec, quand les parents suivent) redoubler la 2de ou la 1ère. Ils n'ont pas compris que le passage automatique en 2de s'accompagne d'un passage automatique jusqu'au bac.
Je me demande si cela pourrait avoir pour conséquence un meilleur niveau dans les filières pro (puisqu'il faut une certaine dose de réflexion sur l'orientation).
- Mezzo voceNiveau 9
Hier, sujet d'invention sur table. L'une de mes classes de seconde commence à prendre le pli du travail et amorce de nets progrès. Ma classe amorphe, en revanche, a souffert lors de l'épreuve, ayant beaucoup somnolé lors des séances de méthodologie et n'ayant rien fait à la maison. C'est dans cette classe que j'ai eu des :" Mais madame, je ne comprends rien au sujet !" affolés. Une copie blanche. Et des travaux oblitérant une analyse des contraintes explicites et implicites du sujet. Pourtant, j'essaie de les encadrer au maximum. Lorsque je retrouve les élèves en classe entière, je leur demande de répondre honnêtement : "Qui a révisé ?" Personne. Et ils ne semblent toujours pas inquiets. En revanche, passer du temps en classe à expliquer inlassablement la différence entre narrateur et point de vue, alors que les révisions pour ce point ont été faites mais que la "leçon" n'a jamais été apprise commence à m'exaspérer. J'ai beau leur expliquer que s'ils ne fournissent aucun effort chez eux, je serai rapidement limitée de mon côté : rien. "Mais madame, c'est dur !" Je continue de m'interroger sur ma pratique, mais quand même.
- OxfordNeoprof expérimenté
Mezzo voce, tu fais EXACTEMENT ce qui convient.
Ne te décourage pas, j'ai les mêmes problèmes que toi.
Avec les années, je deviens philosophe...ou patiente ?
Ne te décourage pas, j'ai les mêmes problèmes que toi.
Avec les années, je deviens philosophe...ou patiente ?
- Mezzo voceNiveau 9
Je manque cruellement de patience, en effet.
- OxfordNeoprof expérimenté
C'est à moi que je pensais !
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Tutti i ghjorna si n'impara.
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