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- bazar_et_badineNiveau 4
Un extrait du livre "Mais qui sont les assassins de l'école?" de C.Barjon:
Et un article à lire ici: http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160920.OBS8412/les-assassins-de-l-ecole-habitent-la-rue-de-grenelle.html
Si même les journaliste "de gauche" s'y mettent, pensez-vous que ce qu'on dit depuis des années sur le terrain sera entendu en haut?
La France est ainsi parmi les plus mal classés des pays de l'OCDE pour ce qui concerne les élèves en situation de précarité. Et ce, malgré tous les programmes d'action mis en oeuvre, qu'il s'agisse de la création des zones d'éducation prioritaires (ZEP), des divers plans d'accompagnement ou des multiples formes de "remédiation". Or, ces disparités, notent les sociologues Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller, "ne sont plus des inégalités dues à l'accès à l'éducation", mais bien "des inégalités de réussite scolaire", suivant les établissements, les contenus de l'enseignement et les méthodes employées.
Et un article à lire ici: http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160920.OBS8412/les-assassins-de-l-ecole-habitent-la-rue-de-grenelle.html
Si même les journaliste "de gauche" s'y mettent, pensez-vous que ce qu'on dit depuis des années sur le terrain sera entendu en haut?
- IphigénieProphète
Je crois surtout que cela fait des années que l'on tape sur l'école pour masquer le fait que les inégalités, c'est en dehors de l'école qu'elles se font et qu'elles devraient être réparées.
Mais sans doute que taper sur l'école est bien plus simple, moins cher et/ou tout simplement pallie le manque d'inspiration pour régler les inégalités sociales.Laisser croire par exemple qu'une copie mérite 20 (ou des fleurs, des gommettes ou des ceintures) quand elle mérite un 4, ce n'est en rien réduire les inéglités. De même en laissant végéter jusqu'en master des étudiants qui savent à peine lire et écrire.
Bref, si toute l'énergie des analystes du système pouvait être récupérée, on éclairerait Paris pendant quelques années.
Mais sans doute que taper sur l'école est bien plus simple, moins cher et/ou tout simplement pallie le manque d'inspiration pour régler les inégalités sociales.Laisser croire par exemple qu'une copie mérite 20 (ou des fleurs, des gommettes ou des ceintures) quand elle mérite un 4, ce n'est en rien réduire les inéglités. De même en laissant végéter jusqu'en master des étudiants qui savent à peine lire et écrire.
Bref, si toute l'énergie des analystes du système pouvait être récupérée, on éclairerait Paris pendant quelques années.
- XIIINeoprof expérimenté
Quand on tape sur l'école ce sont surtout les enseignants qui sont visés, eux qui ne font qu'appliquer les directives pondues par nos chers politiques...
- ZagaraGuide spirituel
L'école a sa part de responsabilité dans l'augmentation ou le maintien des inégalités, et en tant que professeurs il est honorable de s'en rendre compte. Ce n'est pas la faute aux gens sur le terrain, qui font ce qu'ils peuvent et sont tous de bonne volonté. C'est dû à l'organisation et aux consignes voulues par en haut et au fait que ça fait 15 ans qu'on empile les "refondations" (y'en a eu 5 ou 6...) incohérentes entre elles qui démoralisent tout le monde.
D'ailleurs ce livre n'attaque pas les professeurs mais les dirigeants du ministère.
D'ailleurs ce livre n'attaque pas les professeurs mais les dirigeants du ministère.
- IphigénieProphète
C'est une cause seconde : tant qu'on ne résoudra pas la cause première, on peut toujours ramer, en changeant de direction tous les deux ans où l'on nous refonde et en battant notre très grande coulpe.Zagara a écrit:L'école a sa part de responsabilité dans l'augmentation ou le maintien des inégalités, et en tant que professeurs il est honorable de s'en rendre compte. Ce n'est pas la faute aux gens sur le terrain, qui font ce qu'ils peuvent et sont tous de bonne volonté. C'est dû à l'organisation et aux consignes voulues par en haut et au fait que ça fait 15 ans qu'on empile les "refondations" (y'en a eu 5 ou 6...) incohérentes entre elles qui démoralisent tout le monde.
D'ailleurs ce livre n'attaque pas les professeurs mais les dirigeants du ministère.
- ZagaraGuide spirituel
Il y a quand même des problèmes internes à l'école qui l'empêchent de fonctionner correctement, comme la question de la baisse objective du nombre de 6e sachant lire et écrire correctement, ou la proportion de plus en plus grande de gens possédant un bac S et ne sachant pourtant pas se débrouiller en 1ere année de maths dans le sup. Il existe des problèmes nés de la direction générale du ministère qui ont aggravé les inégalités. Aujourd'hui l'école est une machine à renforcer les inégalités alors qu'elle devrait faire l'inverse. Et ce qui a été fait par une politique scolaire peut donc être réglé par une autre politique scolaire.
D'autres pays ont moins d'inégalités scolaires tout en étant plongés dans le même type de société... faut pas tout rabattre sur ce qu'il se passe en dehors de l'école.
D'autres pays ont moins d'inégalités scolaires tout en étant plongés dans le même type de société... faut pas tout rabattre sur ce qu'il se passe en dehors de l'école.
- JEMSGrand Maître
Peut-être, mais ne pensez-vous pas aussi que les politiques sociales, de la ville, ne sont pas aussi responsables de cette situation ? Et que dire de la misère qui s'installe en France ?
Quand à la maison tu ne pipes pas un mot de français, que tes (ou ton) parents ne vivent que des minimas, quand ton quartier et ton école se confondent... quand tu poses la question "tu es de quelle nationalité"... et qu'ils répondent tous autre chose que Français alors qu'ils sont nés dans la préfecture....
Je travaille dans une zone bourgeoise avec 90 % de jeunes issus des quartiers populaires. Ils sont "parqués" chez nous. En échec total. Quelle image de l'école républicaine donnons-nous ?
Pour l'égalité et la fraternité on repassera.
Quand à la maison tu ne pipes pas un mot de français, que tes (ou ton) parents ne vivent que des minimas, quand ton quartier et ton école se confondent... quand tu poses la question "tu es de quelle nationalité"... et qu'ils répondent tous autre chose que Français alors qu'ils sont nés dans la préfecture....
Je travaille dans une zone bourgeoise avec 90 % de jeunes issus des quartiers populaires. Ils sont "parqués" chez nous. En échec total. Quelle image de l'école républicaine donnons-nous ?
Pour l'égalité et la fraternité on repassera.
- IphigénieProphète
Zagara a écrit:Il y a quand même des problèmes internes à l'école qui l'empêchent de fonctionner correctement, comme la question de la baisse objective du nombre de 6e sachant lire et écrire correctement, ou la proportion de plus en plus grande de gens possédant un bac S et ne sachant pourtant pas se débrouiller en 1ere année de maths dans le sup. bien sûr Il existe des problèmes nés de la direction générale du ministère qui ont aggravé les problèmes oui et non : le problème c'est qu'il n'y a pas de direction générale (autre que de la gestion économique) , il y a des modes idéologiques et des agitations effervescentes de politiques qui veulent progresser dans leur carrière.. Et ce qui a été fait par une politique scolaire peut donc être réglée par une politique scolaire.
D'ailleurs, d'autres pays ont moins d'inégalités scolaires tout en étant plongés dans le même type de société...lesquels? et comment sont faites les comparaisons? faut pas tout rabattre sur ce qu'il se passe en dehors de l'école. Je veux juste dire que cette agitation interne du système éducatif sert à dispenser d'une action externe, ou fait usage de, ou sert d'exutoire...En gros on change parce qu'il faut changer avec une frénésie qui frôle l'absurde - ou l'hypocrisie- ou la foi dans une idéologie...
- ZagaraGuide spirituel
Totalement d'accord, bien sûr. Mais ça n'empêche pas de réfléchir aux questions qui pourraient être réglées par une nouvelle politique éducative. Et évidemment que ça doit s'accompagner de politiques plus générales pour rétablir un peu de l'égalité et de la solidarité qui se sont effacées.
Après, force est de constater que pour lancer une nouvelle politique de l'école il faudrait commencer par virer 50% des gens qui gravitent autour du cabinet du ministre et qui survivent à chaque changement de gouvernement. Parce qu'on ne peut pas demander à un type qui a cassé la baraque de la reconstruire.
Après, force est de constater que pour lancer une nouvelle politique de l'école il faudrait commencer par virer 50% des gens qui gravitent autour du cabinet du ministre et qui survivent à chaque changement de gouvernement. Parce qu'on ne peut pas demander à un type qui a cassé la baraque de la reconstruire.
- bazar_et_badineNiveau 4
Très juste.
Et pour revenir à ce qui a été soulevé précédemment, il semblerait bien que pour une fois les enseignants/l'école ne servent pas bêtement de boucs émissaires.
C'est pourquoi j'ai relevé ce que disent les deux sociologues: les méthodes et contenus qui s'entassent, différents d'un établissement à l'autre...
Ça rejoint nos critiques des multiples réformes imposées sans réelle prise en compte de notre expertise ni des besoins des élèves.
Dans les "grands" médias de gauche, c'est un angle de réflexion encore trop peu relayé.
Et pour revenir à ce qui a été soulevé précédemment, il semblerait bien que pour une fois les enseignants/l'école ne servent pas bêtement de boucs émissaires.
C'est pourquoi j'ai relevé ce que disent les deux sociologues: les méthodes et contenus qui s'entassent, différents d'un établissement à l'autre...
Ça rejoint nos critiques des multiples réformes imposées sans réelle prise en compte de notre expertise ni des besoins des élèves.
Dans les "grands" médias de gauche, c'est un angle de réflexion encore trop peu relayé.
- 79 airlinesNiveau 9
il faut installer Céline Alvarez rue de Grenelle et pis c'est tout ^^^!!
- Marc S.Niveau 4
D'accord avec Zagara sur le fait que l'école, en dépit des multiples inégalités socio-économiques qui bien sûr la dépassent, pourrait quand même faire mieux avec les moyens du bord, à tous les stades de la scolarité. Politiques éducatives en cause, bien sûr, mais accessoirement aussi quelques pratiques malheureuses sur le terrain (alors que nous, les profs, sommes encore très libres devant nos classes, Meirieu n'est pas en embuscade avec une kalach' derrière le bureau et on ne s'est pas fait lobotomiser). De fait, C.Barjon s'en prend aux dérives pédagogistes, mais donne aussi cet exemple édifiant:
"Septembre 2003. Assise avec d'autres parents d'élèves, dans une salle de classe du collège Pierre-de-Ronsard à Paris, j'assiste à la réunion de rentrée de la classe de sixième que mon fils vient d'intégrer. (...) Une dame interroge le professeur principal et professeur de lettres : "Allez-vous faire des dictées ?" Interloquée, je ne comprends pas sa question. Le professeur, en revanche, n'a pas l'air étonné par la demande : "Vous savez, madame, aujourd'hui, on [qui est ce “on” ?] estime que les dictées ne sont pas forcément la meilleure manière d'évaluer le niveau d'orthographe des élèves. Il y a beaucoup d'autres moyens." Ah... ? "Du reste, continue-t-elle, l'orthographe n'est pas le critère essentiel pour établir le niveau d'un élève en français." C'est sans doute vrai, mais il me semble que cela y participe pourtant. Je suis intriguée par ce "on" dont elle vient de parler et qui semble désigner quelque autorité occulte. Et assez étonnée par le peu d'importance qu'elle paraît accorder à l'orthographe...
Un jeune père, en jean et baskets, manifestement aussi incrédule que moi, insiste : "Euh, excusez-moi, mais je croyais que les élèves étaient supposés maîtriser l'orthographe et la grammaire à la fin du primaire ? D'après vous, quand est-ce que ce sera le cas ?" Puis, il ajoute en riant : "Puis-je espérer qu'en classe de seconde, ma fille m'enverra des cartes postales qui ne seront pas truffées de fautes ?" Réponse de l'enseignante, qui sourit elle aussi : "Vous savez, aujourd'hui on considère que l'apprentissage de la langue française se fait tout au long du secondaire jusqu'à la terminale." Silence dans la salle. Elle poursuit : "Et puis, monsieur, aujourd'hui, on peut très bien réussir dans la vie sans maîtriser l'orthographe. Moi-même, j'ai un neveu qui réussit très bien dans l'informatique et qui fait encore beaucoup de fautes." Sa conclusion vaut d'être citée : "Du reste, aujourd'hui, il y a des ordinateurs qui corrigent l'orthographe"... Je suis sidérée." (lu sur le site de l'Obs)
"Septembre 2003. Assise avec d'autres parents d'élèves, dans une salle de classe du collège Pierre-de-Ronsard à Paris, j'assiste à la réunion de rentrée de la classe de sixième que mon fils vient d'intégrer. (...) Une dame interroge le professeur principal et professeur de lettres : "Allez-vous faire des dictées ?" Interloquée, je ne comprends pas sa question. Le professeur, en revanche, n'a pas l'air étonné par la demande : "Vous savez, madame, aujourd'hui, on [qui est ce “on” ?] estime que les dictées ne sont pas forcément la meilleure manière d'évaluer le niveau d'orthographe des élèves. Il y a beaucoup d'autres moyens." Ah... ? "Du reste, continue-t-elle, l'orthographe n'est pas le critère essentiel pour établir le niveau d'un élève en français." C'est sans doute vrai, mais il me semble que cela y participe pourtant. Je suis intriguée par ce "on" dont elle vient de parler et qui semble désigner quelque autorité occulte. Et assez étonnée par le peu d'importance qu'elle paraît accorder à l'orthographe...
Un jeune père, en jean et baskets, manifestement aussi incrédule que moi, insiste : "Euh, excusez-moi, mais je croyais que les élèves étaient supposés maîtriser l'orthographe et la grammaire à la fin du primaire ? D'après vous, quand est-ce que ce sera le cas ?" Puis, il ajoute en riant : "Puis-je espérer qu'en classe de seconde, ma fille m'enverra des cartes postales qui ne seront pas truffées de fautes ?" Réponse de l'enseignante, qui sourit elle aussi : "Vous savez, aujourd'hui on considère que l'apprentissage de la langue française se fait tout au long du secondaire jusqu'à la terminale." Silence dans la salle. Elle poursuit : "Et puis, monsieur, aujourd'hui, on peut très bien réussir dans la vie sans maîtriser l'orthographe. Moi-même, j'ai un neveu qui réussit très bien dans l'informatique et qui fait encore beaucoup de fautes." Sa conclusion vaut d'être citée : "Du reste, aujourd'hui, il y a des ordinateurs qui corrigent l'orthographe"... Je suis sidérée." (lu sur le site de l'Obs)
- ZagaraGuide spirituel
Oui, l'abandon en rase campagne de la notion même d' "exigence" est une caractéristique assez spéciale de l'école moderne... Après tout, si on ne leur a rien appris, ce n'est pas grave, "on peut vivre sans" (effectivement à part la respiration et la nourriture, il y a peu de choses vraiment essentielles pour perpétrer son existence biologique.... mais l'école ne doit-elle donc pas viser mieux que le fait que les organismes qu'on lui donne ressortent "vivants" ?)
Exacte même attitude qui mène à inventer les EPI, à mon sens : on intègre des espaces d'apprentissage de moins en moins exigeants, on dilue le travail personnel dans l'activité de groupe afin d'être sûr de ne plus pouvoir évaluer individuellement les efforts de chacun.
Exacte même attitude qui mène à inventer les EPI, à mon sens : on intègre des espaces d'apprentissage de moins en moins exigeants, on dilue le travail personnel dans l'activité de groupe afin d'être sûr de ne plus pouvoir évaluer individuellement les efforts de chacun.
- IphigénieProphète
Oui mais pourquoi fait-on cela? pour que l'école serve de fusible social.Zagara a écrit:Oui, l'abandon en rase campagne de la notion même d' "exigence" est une caractéristique assez spéciale de l'école moderne...
Exacte même attitude qui mène à inventer les EPI, à mon sens : on intègre des espaces d'apprentissage de moins en moins exigeants, on dilue le travail personnel dans l'activité de groupe afin d'être sûr de ne plus pouvoir évaluer individuellement les efforts de chacun.
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Iphigénie a écrit:
Mais sans doute que taper sur l'école est bien plus simple, moins cher et/ou tout simplement pallie le manque d'inspiration pour régler les inégalités sociales.Laisser croire par exemple qu'une copie mérite 20 (ou des fleurs, des gommettes ou des ceintures) quand elle mérite un 4, ce n'est en rien réduire les inéglités.
Tu m'étonnes. Une copine à qui je demandais pourquoi elle mettait en seconde la moyenne à un DM d'histoire bâclé m'a répondu qu' on leur demandait d' acheter la paix sociale. Je pense que "on" est un con.
- ZagaraGuide spirituel
Je ne sais pas.
Je suis de plus en plus pessimiste pour l'école publique et je ne comprends pas les décisions qui sont faites pour elle. Il me semble qu'on va tout droit vers le même système scolaire que ce qu'on trouve aux USA ou au Brésil : d'une part un public poubelle pour les pauvres, d'autre part une gamme de privés plus ou moins chers pour les classes moyennes, supérieures et riches...
Je suis de plus en plus pessimiste pour l'école publique et je ne comprends pas les décisions qui sont faites pour elle. Il me semble qu'on va tout droit vers le même système scolaire que ce qu'on trouve aux USA ou au Brésil : d'une part un public poubelle pour les pauvres, d'autre part une gamme de privés plus ou moins chers pour les classes moyennes, supérieures et riches...
- RendashBon génie
79 airlines a écrit:il faut installer Céline Alvarez rue de Grenelle et pis c'est tout ^^^!!
Elle ferait sans doute merveille comme directrice de la communication ministérielle :lol:
Si elle est aussi efficace qu'elle le dit, c'est dans les salles de classe qu'elle sera réellement utile.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Une passanteEsprit éclairé
Marc S. a écrit:D'accord avec Zagara sur le fait que l'école, en dépit des multiples inégalités socio-économiques qui bien sûr la dépassent, pourrait quand même faire mieux avec les moyens du bord, à tous les stades de la scolarité. Politiques éducatives en cause, bien sûr, mais accessoirement aussi quelques pratiques malheureuses sur le terrain (alors que nous, les profs, sommes encore très libres devant nos classes, Meirieu n'est pas en embuscade avec une kalach' derrière le bureau et on ne s'est pas fait lobotomiser). De fait, C.Barjon s'en prend aux dérives pédagogistes, mais donne aussi cet exemple édifiant:
"Septembre 2003. Assise avec d'autres parents d'élèves, dans une salle de classe du collège Pierre-de-Ronsard à Paris, j'assiste à la réunion de rentrée de la classe de sixième que mon fils vient d'intégrer. (...) Une dame interroge le professeur principal et professeur de lettres : "Allez-vous faire des dictées ?" Interloquée, je ne comprends pas sa question. Le professeur, en revanche, n'a pas l'air étonné par la demande : "Vous savez, madame, aujourd'hui, on [qui est ce “on” ?] estime que les dictées ne sont pas forcément la meilleure manière d'évaluer le niveau d'orthographe des élèves. Il y a beaucoup d'autres moyens." Ah... ? "Du reste, continue-t-elle, l'orthographe n'est pas le critère essentiel pour établir le niveau d'un élève en français." C'est sans doute vrai, mais il me semble que cela y participe pourtant. Je suis intriguée par ce "on" dont elle vient de parler et qui semble désigner quelque autorité occulte. Et assez étonnée par le peu d'importance qu'elle paraît accorder à l'orthographe...
Un jeune père, en jean et baskets, manifestement aussi incrédule que moi, insiste : "Euh, excusez-moi, mais je croyais que les élèves étaient supposés maîtriser l'orthographe et la grammaire à la fin du primaire ? D'après vous, quand est-ce que ce sera le cas ?" Puis, il ajoute en riant : "Puis-je espérer qu'en classe de seconde, ma fille m'enverra des cartes postales qui ne seront pas truffées de fautes ?" Réponse de l'enseignante, qui sourit elle aussi : "Vous savez, aujourd'hui on considère que l'apprentissage de la langue française se fait tout au long du secondaire jusqu'à la terminale." Silence dans la salle. Elle poursuit : "Et puis, monsieur, aujourd'hui, on peut très bien réussir dans la vie sans maîtriser l'orthographe. Moi-même, j'ai un neveu qui réussit très bien dans l'informatique et qui fait encore beaucoup de fautes." Sa conclusion vaut d'être citée : "Du reste, aujourd'hui, il y a des ordinateurs qui corrigent l'orthographe"... Je suis sidérée." (lu sur le site de l'Obs)
J'ai entendu un discours similaire ("de nos jours, dans notre société, l'orthographe n'est plus très importante") dans la bouche d'une PE de CM2, j'ai cru m'étouffer sur place. D'autant qu'il est prouvé, il me semble, qu'une nouvelle ségrégation orthographique est en train de se mettre en place, notamment à l'ère du tout numérique et de la multiplication des mails... Mais ce discours choquant pour une PE me semble relever du pire des cauchemars dans la bouche d'un professeur de lettres
- ZagaraGuide spirituel
Déjà en place depuis des années : tout DRH compétent a l'habitude de mettre à la poubelle une lettre de motiv ou un CV qui comporte des fautes d'orthographe. Ce qui se comprend tout à fait : comment voulez-vous qu'une personne soit un professionnel correct s'il n'a jamais été capable d'intégrer cette compétence première qu'il a eu 20 ans pour acquérir ?en train de se mettre en place
- InvitéInvité
M'enfin, j'ose espérer que ce professeur de lettres et que ce PE représentent une minorité ! C'est terrifiant de lire des choses pareilles !!!
- 79 airlinesNiveau 9
Rendash a écrit:79 airlines a écrit:il faut installer Céline Alvarez rue de Grenelle et pis c'est tout ^^^!!
Elle ferait sans doute merveille comme directrice de la communication ministérielle :lol:
Si elle est aussi efficace qu'elle le dit, c'est dans les salles de classe qu'elle sera réellement utile.
Rendash ne recommencez pas à m'asticoter par pitié
Vous savez parfaitement pourquoi elle a quitté sa classe.
- RendashBon génie
79 airlines a écrit:Rendash a écrit:79 airlines a écrit:il faut installer Céline Alvarez rue de Grenelle et pis c'est tout ^^^!!
Elle ferait sans doute merveille comme directrice de la communication ministérielle :lol:
Si elle est aussi efficace qu'elle le dit, c'est dans les salles de classe qu'elle sera réellement utile.
Rendash ne recommencez pas à m'asticoter par pitié
Vous savez parfaitement pourquoi elle a quitté sa classe.
Parce qu'enseigner ne l'intéressait pas, oui, elle l'a dit. Et, donc ... ?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17706Bon génie
L'événement, c'est que ça paraisse dans l'Obs.
- 79 airlinesNiveau 9
Lisez son livre ! Ou allez sur son blog... Votre tendance à la diffamer ou à la juger à l'emporte-pièce me heurte beaucoup.
J'ai pris de longues heures à m'intéresser à son cas, je n'en parle pas à la légère. Son propos est très puissant.
Elle n'est en effet pas intéressée par l'enseignement si le prix à payer est la confiscation de son matériel (dont on se demande d'ailleurs ce qu'il est devenu !) et de ses méthodes.
J'ai pris de longues heures à m'intéresser à son cas, je n'en parle pas à la légère. Son propos est très puissant.
Elle n'est en effet pas intéressée par l'enseignement si le prix à payer est la confiscation de son matériel (dont on se demande d'ailleurs ce qu'il est devenu !) et de ses méthodes.
- RendashBon génie
79 airlines a écrit:Lisez son livre ! Ou allez sur son blog... Votre tendance à la diffamer ou à la juger à l'emporte-pièce me heurte beaucoup.
J'ai pris de longues heures à m'intéresser à son cas, je n'en parle pas à la légère. Son propos est très puissant.
Elle n'est en effet pas intéressée par l'enseignement si le prix à payer est la confiscation de son matériel (dont on se demande d'ailleurs ce qu'il est devenu !) et de ses méthodes.
Tu pars du principe que ceux qui ne vont pas dans ton sens et ne partagent pas ton admiration béate sont des détracteurs de Céline Alvarez, ou n'ont tout simplement pas lu son livre et son blog. Mais tu as tort, sur ce point. Quant à parler de diffamation, c'est occulter un peu vite les nombreux points qui ont été soulevés et qui n'ont pas trouvé de réponse ; notamment quand tu sous-entends, à tort, qu'elle eût été intéressée par l'enseignement si on ne lui avait pas "confisqué" son matériel, ou qu'elle aurait été "poussée dehors". Autant d'erreurs factuelles, contredites par Céline Alvarez elle-même.
Bref, beaucoup en ont assez de la voir et de l'entendre partout ; si son plan com' est bien rodé, comme ç'a été souligné à de nombreuses reprises, ce n'est pas une raison pour nous l'infliger aussi sur ce fil, où elle n'a rien à faire.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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