Voyage en Italie compromis : quelles solutions ?

Les motifs invoqués changent à chaque fois. C'est tantôt idéologique (c'est injuste que des élèves d'une classe partent et pas d'autres) puis quand on lui prouve que les non latinistes ne trouvent rien à redire que ceux-ci aient cet avantage qu'ils perçoivent comme normal en raison de leur travail supplémentaire et de leur investissement, du coup l'argument devient financier. Mais quand on me propose à la place de faire partir tous les élèves d'un niveau, donc plus nombreux, l'argument financier a du mal à convaincre. Surtout que les parents se sont dits prêts à payer la part sans aide du FSE ni de l'établissement. Réponse : le collège est obligé de donner. On propose de rembourser le collège sous forme de don, mais ça n'a pas l'air d'être possible d'un point de vue comptable. Je ne comprends pas. J'ai renoncé à n'emmener que les 4èmes, surtout non latinistes.

Je crois qu'il n'y a plus d'espoir de la faire changer d'avis, elle vient d'annoncer en réunion FSE qu'elle veut "une année blanche" en raison de finances catastrophiques, et comme un "bon chef de famille", quand il y a des problèmes financiers, on ne part pas en "vacances". Oups, lapsus, en sortie scolaire.

Bref, je vais tenter de le monter seul, ce voyage. Quitte à ce que ce soit le dernier.

Ipomée, je ne crois pas que nous ayons une association de parents d'élèves (collège trop petit sans doute)
Ma CDE semble dire que l'association qui serait montée doit avoir l'aval de l'EN (je ne vois pas en quoi si c'est un voyage hors cadre scolaire), et qu'il faudrait remplir plein de critères, faire des dossiers ... J'ai du mal à savoir si c'est vrai ou juste pour m'inciter à laisser tomber. D'autres me parlent de risques en terme de responsabilité, que je peux aller en prison en cas de pépin (mais bon, ça doit être rare) et que je dois tout payer en cas d'annulation.

Je vais me renseigner sur les risques, les assurances, la façon de procéder, mais je ne vois pas auprès de qui me tourner pour avoir des infos vraiment fiables. Une des agences m'a dit qu'elle va se renseigner, mais je n'ai pas encore la moindre réponse. Je me doute que ça va être très compliqué à monter.


Je me suis résolu à avouer la situation aux élèves (je ne savais pas comment leur annoncer le refus de la CDE) et  ça a été un moment très très intense, que je n'oublierai sans doute jamais, tant ils m'ont ému. Je les adore ces troisièmes, et j'ai beaucoup de chance de les avoir comme élèves.

Je vous raconterai ça demain, là je me sens vidé et épuisé.

Courage, Serge ! J'ai vécu cela, c'est dur, on pleure, on se sent meurtri, trahi aussi car il y avait un cycle et tout le monde savait que l'on partait en voyage quand on était latinistes et/ou hellénistes.
Mais tu sauras rebondir comme je l'ai fait. C'est une question de temps et cette CDE quittera l'établissement avant toi (moi, je n'ai pas voulu attendre, je suis partie et j'ai bien fait). Cela m'a démolie pendant une année entière mais je suis heureuse aujourd'hui.

Bats-toi mais n'y mets pas toute ton émotion, ni ton énergie. Cela va t'épuiser et te faire déprimer très vite. Je me permets

Y a-t-il dans ta ville une association de loisirs, découverte du patrimoine, pêche ou n'importe quoi d'autre ?

Il suffirait de passer par elle pour emmener les élèves pendant les vacances scolaires, après adhésion.

C'est triste d'en arriver là, mais c'est une solution: la mauvaise pub que ferait une telle annonce pourrait pousser la CDE à se bouger.

Du côté des associations, il peut aussi y avoir une association de jumelage entre ta commune (ou une commune voisine) et une commune italienne.
Nous avons chaque année quelques élèves qui partent à l'étranger avec le jumelage. Le collège sert d'intermédiaire.

Je viens de voir rapidement sur l'Internet qu'il existe des organisations qui proposent des colonies de vacances pour ado ou des séjours linguistiques et culturels. Ils ont donc l'habitude de cela, et ça se passe pendant les vacances. Peut-être y a-t-il moyen de voir ?
Maintenant qu'il semble acquis que tu n'auras que des bâtons dans les roues de la part de ton établissement, tu peux jouer cavalier seul. Réunis aussi les parents pour leur expliquer cela. Peut-être auront-ils des idées.
Tes élèves sont une vingtaine, n'est-ce pas ? 2 accompagnateurs peuvent suffire (ou 1 selon l'organisme).
En tout cas tu n'est plus aussi pressée par la date, maintenant qu'il est acquis que ça ne se fera pas par le collège (c'était un moyen de te faire supporter la responsabilité de tout un niveau, à mon avis. Peut-être que les organisateurs de voyage ne se bousculent pas au portillon, et quand on voit la somme de travail et de responsabilité que cela entraîne, on les comprends).
Tu as donc le temps d'explorer d'autres pistes. Courage à toi.

Serge a écrit:Les motifs invoqués changent à chaque fois. C'est tantôt idéologique (c'est injuste que des élèves d'une classe partent et pas d'autres) puis quand on lui prouve que les non latinistes ne trouvent rien à redire que ceux-ci aient cet avantage qu'ils perçoivent comme normal en raison de leur travail supplémentaire et de leur investissement, du coup l'argument devient financier. Mais quand on me propose à la place de faire partir tous les élèves d'un niveau, donc plus nombreux, l'argument financier a du mal à convaincre. Surtout que les parents se sont dits prêts à payer la part sans aide du FSE ni de l'établissement. Réponse : le collège est obligé de donner. On propose de rembourser le collège sous forme de don, mais ça n'a pas l'air d'être possible d'un point de vue comptable. Je ne comprends pas. J'ai renoncé à n'emmener que les 4èmes, surtout non latinistes.

Je crois qu'il n'y a plus d'espoir de la faire changer d'avis, elle vient d'annoncer en réunion FSE qu'elle veut "une année blanche" en raison de finances catastrophiques, et comme un "bon chef de famille", quand il y a des problèmes financiers, on ne part pas en "vacances". Oups, lapsus, en sortie scolaire.

Bref, je vais tenter de le monter seul, ce voyage. Quitte à ce que ce soit le dernier.

Ipomée, je ne crois pas que nous ayons une association de parents d'élèves (collège trop petit sans doute)
Ma CDE semble dire que l'association qui serait montée doit avoir l'aval de l'EN (je ne vois pas en quoi si c'est un voyage hors cadre scolaire), et qu'il faudrait remplir plein de critères, faire des dossiers ... J'ai du mal à savoir si c'est vrai ou juste pour m'inciter à laisser tomber. D'autres me parlent de risques en terme de responsabilité, que je peux aller en prison en cas de pépin (mais bon, ça doit être rare) et que je dois tout payer en cas d'annulation.

Je vais me renseigner sur les risques, les assurances, la façon de procéder, mais je ne vois pas auprès de qui me tourner pour avoir des infos vraiment fiables. Une des agences m'a dit qu'elle va se renseigner, mais je n'ai pas encore la moindre réponse. Je me doute que ça va être très compliqué à monter.


Je me suis résolu à avouer la situation aux élèves (je ne savais pas comment leur annoncer le refus de la CDE) et  ça a été un moment très très intense, que je n'oublierai sans doute jamais, tant ils m'ont ému. Je les adore ces troisièmes, et j'ai beaucoup de chance de les avoir comme élèves.

Je vous raconterai ça demain, là je me sens vidé et épuisé.

Euh, quel rapport a-t-elle avec le FSE ? Il me semble qu'un CDE ne peut pas être président d'un FSE, que les finances de ce dernier sont séparées de celles de l'établissement, sous peine d'illégalité.
Il serait sans doute bon d'aller à l'AG du FSE, de poser des questions, de se présenter pour faire partie du bureau.

C'est juste qu'elle est passée en réunion du FSE pour expliquer sa politique de voyage de l'établissement, qui s'oppose aux voyages scolaires en 3ème, doublée cette fois d'une raison financière : l'établissement ne peut payer sa part, et il est dans l'obligation de la faire s'il y a voyage, donc refus du CDE. Ce qui explique que certains projets qui devaient en partie être financés par le FSE ne verraient pas le jour. Puis elle est partie, c'était juste pour faire un point sur la question.

Dans un des établissements, j'ai évoqué auprès des élèves (souvent pénibles dans celui-là) l'idée d'organiser le voyage hors cadre scolaire, pendant les vacances, avec les difficultés et les risques inhérents à un tel projet, et leur réaction a été "super, on est partant, nos parents aussi!" (j'avais besoin de savoir ça avant de me lancer dans des démarches, inutiles s'ils ne comptaient pas partir pendant des vacances)

Mais sur mon établissement de rattachement, celui des élèves de 3èmes qui rêvent latin/mythologie/civilisation, ils ont été blancs comme des linges en sachant qu'ils ne pourraient pas découvrir tout cela in situ, certains étaient vraiment très affectés, et après avoir discuté de l'éventualité de leur organiser quelque chose, leur réaction a été : "Non monsieur, on ne veut pas que vous ayez des problèmes à cause de nous, ça doit être très compliqué."

J'avoue que tant de maturité et de prise en compte de l'autre malgré leur réelle envie m'a plus que touché.
Comment ne pas avoir davantage encore envie de leur faire découvrir tout cela, ce que je rêve aussi moi-même de leur montrer ?

J'ai reçu un mot de parents qui ont téléphoné les uns aux autres, me disant à quel point la décision du collège avait affecté leurs enfants, qui étaient à ramasser à la petite cuillère, qu'ils tenaient à remercier pour cette proposition de projet de substitution, mais qu'ils mesuraient la difficulté et les risques que je courrais (risques évoqués par la principale lors de la réunion), et qu'ils ne voulaient pas que j'ai des soucis.

Je suis donc encore plus motivé pour monter ce projet, mais je ne trouve aucune réponse. J'ai téléphoné hier et aujourd'hui au rectorat, laissé des messages, afin qu'on me fournisse la marche à suivre et des informations sur les risques réels et les précautions à prendre. Aucune réponse encore. J'attends jusqu'à lundi, et en l'absence de réponse je vais contacter mon IPR pour savoir comment faire.

En tout cas, oui, ces enfants le méritent. Bon courage, et tiens-nous au courant.

Je suis désolé du débouché ici.

Est ce qu'en un mois il y a eu des évolutions?

J'ai bataillé (la nouvelle politique semble de toute façon qu'il n'y ait plus de voyage pour les options dans le cadre du collège, car ce ne serait pas "juste" pour les non latinistes qui restent.). Pourtant, quand ces non latinistes rentrent chez eux plus tôt ou dorment plus longtemps pendant que les latinistes bossent, curieusement ils ne trouvent pas cette situation "injuste", allons comprendre ...

Pour l'instant, j'essaie de remplir un bus avec parents, adultes et des non latinistes : jeudi prochain est la date butoir pour arriver à 49 (en effet, cette date passée pour réserver, il y aurait un ajout de 400 euros). j'ai obtenu un délai supplémentaire. Il fallait se positionner vendredi dernier, mais nous n'avions pas le compte. Pour l'instant nous sommes 40, ce qui est encore insuffisant. J'espère que l'info circulera d'ici là parmi les élèves que je n'ai pas, le souci c'est que beaucoup de parents sont sans doute indécis dans la mesure où il n'y a pas d'infos directes qui circulent, puisque je ne peux en parler dans le cadre du collège. Il s'agit de "vacances" proposées. En gros, ceux qui veulent m'accompagner en vacances m'accompagnent. J'ai déjà 10 adultes, c'est bien, mais je suis le seul prof de latin, ce qui sera dommage quand nous ferons des groupes à Pompéi ou sur le forum romain : certains groupes seront un peu lésés en informations. Bon, pour moi, l'essentiel c'est que les troisièmes latinistes découvrent in situ tout ce que nous avons étudié ensemble.

Je découvre ce soir seulement les difficultés que tu rencontres et espère de tout coeur que tu vas pouvoir mener à bien ton projet. Tu sembles avoir des élèves particulièrement intéressés, matures et sympas, mais eux aussi ont de la chance de t'avoir comme prof!

Merci. On va dire que la chance est réciproque alors. En effet, ça ne donne pas pareil dans un autre établissement, avec des élèves particulièrement peu réceptifs et même peu intéressés par la culture, et où j'ai souvent l'impression de faire du sur place avec eux, comme quoi l'état d'esprit des élèves, ça joue énormément.

Si d'aventure des collègues de mon secteur (ou pas) sont intéressés par le fait de nous rejoindre pour ce voyage juste après Pâques, voici toutes les infos :

http://cafet.1fr1.net/t7106-vacances-pedagogiques-en-italie


Si nous dépassons les 49, le voyage pourra se faire, mais si nous arrivons à 54, nous pourrons soit baisser le prix, soit ajouter une journée.

En tout cas, bravo pour autant d'énergie !

Je suis contente pour toi de voir que tu as un espoir d'organiser ce voyage.
Ici aucun voyage ne se fera, même le cross du collège en raison de l'état d'urgence.

Nous avons non seulement atteint le quota, mais dépassé allègrement le nombre de places possibles dans le bus, avec plus de 15 adultes acceptés, à tels point qu'il faudra en refuser beaucoup.

Je me sens soulagé !

Spoiler:

Bravo à toi !

Super Serge!

Content de lire de bonnes nouvelles

Oui, c'est super.

Bon, le voyage est prévu pour ce mardi 18...

Mais ... oui, ce serait trop beau ...

Coup de théâtre cet après-midi : la principale refuse ne serait-ce que de tamponner la liste des élèves, qui n'a pour seul but que de leur faire bénéficier de la gratuité des visites, comme pour tous élèves scolarisés. Il ne s'agit pas d'un document mettant d'une quelconque façon la responsabilité de l'établissement en quoi que ce soit, ni de quelque chose qui lui coûte quoi que ce soit.
Juste un papier attestant que les élèves sur la liste sont bien scolarisés.

L'agence est fermée, mais je vais sans doute devoir payer toutes les visites des élèves qui ne bénéficient plus de la gratuité à laquelle ils ont droit.  

Pourtant, il me semble qu'un établissement ne devrait pas pouvoir refuser de signer ce qui n'est qu'une simple attestation de scolarité. Les collègues sont choqués d'un refus face à une chose qui ne coute rien. Qu'on ne vienne plus me parler de "bienveillance", du fait de "savoir être souple" pour le biendézenfants ou autre.

Je saurais demain combien cela me coûtera, et comme je paie déjà pour les enfants issus de milieux défavorisés qui n'avaient aucune aide, ni celle du collège ni celle du foyer, la note est déjà très lourde. Mais l'important n'est pas là. Je n'en reviens toujours pas.

On rêve ou quoi ? Là c'est à se demander si ce n'est pas toi (ou les lettres classiques) qu'elle veut mettre en difficultés.
Sous quel prétexte refuse-t-elle ? Et n'y a-t-il pas une liste officielle, signée par l'établissement, pour le bus ou pourl 'agence de voyage que tu pourrais récupérer ?
Et la secrétaire ne peut-elle estampiller cela ?
Ces péripéties que tu subis sont aberrantes et inqualifiables.

C'est tout bonnement hallucinant, Serge. Question idiote : et le PA ne pourrait-il tamponner cette liste ?

La secrétaire était en train de faire la liste quand la gestionnaire nous a entendus et s'est exclamée que c'était hors de question qu'il y ait le tampon du collège sur un voyage extrascolaire, qu'elle allait appeler la cheffe ...
Et à 17h, la gestionnaire m'annonce une fin de non recevoir de sa part.
J'ai peur que ça retombe aussi sur la secrétaire du coup, qui risque de se prendre une avoinée jeudi (la CDE ne sera pas là demain)

Les parents reçoivent jusqu'à trois certificats de scolarité tous les ans pour les démarches administratives.
Si les élèves en ont un sur eux, ça ne pourrait pas fonctionner ?
Je sais, je suis candide...

Il faudra que je demande ça à l'agence demain.
Autre problème, les 4èmes de mon deuxième établissement sont en voyage à Paris et rentrent vendredi soir. Il sera trop tard pour les prévenir. Je précise que ma CDE est à cheval sur les deux établissements, donc je ne peux demander cela à l'autre établissement non plus, dont la chef est son adjointe.