- angelxxxÉrudit
La question peur sembler idiote mais je n'arrive pas à trouver la réponse. Des métiers comportant quelques milliers de travailleurs arrivent à faire des grèves efficaces, et nous qui sommes presque un million n'y arrivons pas.
Pourquoi aucun syndicat n'ose appelle à une vraie mobilisation, c'est à dire bloquer le pays. Qu'est-ce qui nous empêche de faire une opération escargot sur l'autoroute ? De tourner autour d'un grand rond point ?
Et si aucun syndicat n'est capable de lancer un tel appel, pourquoi ne le lancerions pas nous même ? Avec Internet cela peut prendre vite, et ce n'est pas le nombre de participant qui compte, c'est la naissance de l'action. Même à 1 millions dans la rue, si on embête personne, on perd juste un jour de salaire... Et le ministère est content.
Après il faudrait définir la revendication. Parce que 15, ça reste peu lisible. Je pense personnellement que le plus important est notre déclassement : il faut que notre point d'indice soit revalorisé. L'opinion n'est pas et ne sera pas de notre cote, et j'ai peur que toutes demandes parfaitement raisonnable dans l'intérêt des élèves ne puissent aboutir, puisqu'il faudrait pouvoir expliquer cela correctement, ce qui est impossible si les medias sont contre nous.
Il est clair que si nous ne réagissons pas rapidement, la fonction publique risque de voir ses derniers jours sous notre cher président.
L'amélioration de notre rémunération aura au moins pour effet d'attirer plus de monde dans le métier, et tant que les concours ne sont pas vides, il y a de l'espoir dans la survie de l'école publique. Parce que lequel autre moyen que j'imagine pour casser le système et de dégrader les conditions encore plus mais le laps de temps semble trop court : les élèves et parents s'en rendraient compte. J'espère..
Pourquoi aucun syndicat n'ose appelle à une vraie mobilisation, c'est à dire bloquer le pays. Qu'est-ce qui nous empêche de faire une opération escargot sur l'autoroute ? De tourner autour d'un grand rond point ?
Et si aucun syndicat n'est capable de lancer un tel appel, pourquoi ne le lancerions pas nous même ? Avec Internet cela peut prendre vite, et ce n'est pas le nombre de participant qui compte, c'est la naissance de l'action. Même à 1 millions dans la rue, si on embête personne, on perd juste un jour de salaire... Et le ministère est content.
Après il faudrait définir la revendication. Parce que 15, ça reste peu lisible. Je pense personnellement que le plus important est notre déclassement : il faut que notre point d'indice soit revalorisé. L'opinion n'est pas et ne sera pas de notre cote, et j'ai peur que toutes demandes parfaitement raisonnable dans l'intérêt des élèves ne puissent aboutir, puisqu'il faudrait pouvoir expliquer cela correctement, ce qui est impossible si les medias sont contre nous.
Il est clair que si nous ne réagissons pas rapidement, la fonction publique risque de voir ses derniers jours sous notre cher président.
L'amélioration de notre rémunération aura au moins pour effet d'attirer plus de monde dans le métier, et tant que les concours ne sont pas vides, il y a de l'espoir dans la survie de l'école publique. Parce que lequel autre moyen que j'imagine pour casser le système et de dégrader les conditions encore plus mais le laps de temps semble trop court : les élèves et parents s'en rendraient compte. J'espère..
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- XIIINeoprof expérimenté
angelxxx a écrit:La question peur sembler idiote mais je n'arrive pas à trouver la réponse. Des métiers comportant quelques milliers de travailleurs arrivent à faire des grèves efficaces, et nous qui sommes presque un million n'y arrivons pas.
Pourquoi aucun syndicat n'ose appelle à une vraie mobilisation, c'est à dire bloquer le pays. Qu'est-ce qui nous empêche de faire une opération escargot sur l'autoroute ? De tourner autour d'un grand rond point ?
Et si aucun syndicat n'est capable de lancer un tel appel, pourquoi ne le lancerions pas nous même ? Avec Internet cela peut prendre vite, et ce n'est pas le nombre de participant qui compte, c'est la naissance de l'action. Même à 1 millions dans la rue, si on embête personne, on perd juste un jour de salaire... Et le ministère est content.
Après il faudrait définir la revendication. Parce que 15, ça reste peu lisible. Je pense personnellement que le plus important est notre déclassement : il faut que notre point d'indice soit revalorisé. L'opinion n'est pas et ne sera pas de notre cote, et j'ai peur que toutes demandes parfaitement raisonnable dans l'intérêt des élèves ne puissent aboutir, puisqu'il faudrait pouvoir expliquer cela correctement, ce qui est impossible si les medias sont contre nous.
Il est clair que si nous ne réagissons pas rapidement, la fonction publique risque de voir ses derniers jours sous notre cher président.
L'amélioration de notre rémunération aura au moins pour effet d'attirer plus de monde dans le métier, et tant que les concours ne sont pas vides, il y a de l'espoir dans la survie de l'école publique. Parce que lequel autre moyen que j'imagine pour casser le système et de dégrader les conditions encore plus mais le laps de temps semble trop court : les élèves et parents s'en rendraient compte. J'espère..
L'opinion ça se travaille... Nos conditions de travail ce sont aussi celles des élèves. Une communication bien rodée qui condamne notre déclassement et ses répercutions (des étudiants qui désertent ce métier, loin du niveau requis, l'appel à des contractuels, la mise en place de APB, des élèves qui ne trouvent plus de place en 2nd (!),...) en pointant du doigt les politiques menées depuis des années qui n'ont qu'un objectif: créer une défaillance de notre système éducatif pour créer une défiance des usagers pour aller vers le privé...
- AndmaExpert spécialisé
Le corps enseignant est bien sage, il ne souhaite pas être bousculé dans sa tranquillité. Il arrive à s'adapter malgré tout.
Quand des collègues ont des soucis avec un CDE, beaucoup tournent la tête, "ralouillent" un peu dans leur coin, mais peu vont aller mener des actions.
Beaucoup attendent des autres, des syndicats, qui n'ont pas beaucoup de syndiqués et surtout, de militants.
Beaucoup diront "personne ne dit rien, personne ne fait rien", beaucoup attendent des autres, mais trop peu ne prendront l'initiative, et les "fous" qui la prennent se font un peu isoler, ou alors on lui parle mais des sujets sympas mais pas des sujets qui fâchent.
L'opinion, c'est secondaire, à la rigueur, on ne s'en préoccupe pas, cela se fera si une action d'ampleur se met en place.
Quand des collègues ont des soucis avec un CDE, beaucoup tournent la tête, "ralouillent" un peu dans leur coin, mais peu vont aller mener des actions.
Beaucoup attendent des autres, des syndicats, qui n'ont pas beaucoup de syndiqués et surtout, de militants.
Beaucoup diront "personne ne dit rien, personne ne fait rien", beaucoup attendent des autres, mais trop peu ne prendront l'initiative, et les "fous" qui la prennent se font un peu isoler, ou alors on lui parle mais des sujets sympas mais pas des sujets qui fâchent.
L'opinion, c'est secondaire, à la rigueur, on ne s'en préoccupe pas, cela se fera si une action d'ampleur se met en place.
_________________
Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons la possibilité aux autres d'en faire autant »
- ZagaraGuide spirituel
L'opinion publique c'est le nerf de la guerre. C'est ce qui fait la différence entre un mouvement perçu comme de sales privilégiés défendant leurs rentes et des victimes d'un système qui les broie.
Or cette bataille culturelle a été perdue pour notre génération. Il y a eu un long temps de persuasion profonde de l'opinion publique, depuis les années 1990, pour présenter les fonctionnaires, précaires, chômeurs comme des profiteurs/rentiers/privilégiés et les riches, vrais privilégiés et patrons comme des héros broyés par des charges et impôts toujours trop grands (bien qu'on les baisse sans discontinuer depuis 15 ans). Ces 2 mouvements sont les 2 faces d'une même pièce et d'un même travail de conviction.
Ce qui se fait en 20 ans ne peut se défaire qu'en 20 ans. Et je ne suis pas sûre qu'on soit même à la fin du processus ; je ne le vois pas s'inverser de si tôt en tout cas. Du coup, aucune action ne peut réussir, car toute l'opinion publique serait contre cette action.
Or cette bataille culturelle a été perdue pour notre génération. Il y a eu un long temps de persuasion profonde de l'opinion publique, depuis les années 1990, pour présenter les fonctionnaires, précaires, chômeurs comme des profiteurs/rentiers/privilégiés et les riches, vrais privilégiés et patrons comme des héros broyés par des charges et impôts toujours trop grands (bien qu'on les baisse sans discontinuer depuis 15 ans). Ces 2 mouvements sont les 2 faces d'une même pièce et d'un même travail de conviction.
Ce qui se fait en 20 ans ne peut se défaire qu'en 20 ans. Et je ne suis pas sûre qu'on soit même à la fin du processus ; je ne le vois pas s'inverser de si tôt en tout cas. Du coup, aucune action ne peut réussir, car toute l'opinion publique serait contre cette action.
- NestyaEsprit sacré
Une entreprise dont les employés font grève perd de l'argent. Elle a donc tout intérêt à ce que la grève ne s'eternise pas. Quelles sont les pertes financières pour l'EN quand les profs font grève? Aucune. Nous ne produisons rien. Les élèves sont contents car ils n'ont pas cours, les parents râlent un peu mais la plupart du temps, leurs enfants sont quand même accueillis par l'etablissement. Bref, les seuls perdants sont les profs.
Vous aurez noté que je suis très amère mais après 12 ans d'engagement syndical pour aucune avancée significative, je suis convaincue que la grève n'est pas la solution. Il faut trouver d'autres moyens de se faire entendre.
Vous aurez noté que je suis très amère mais après 12 ans d'engagement syndical pour aucune avancée significative, je suis convaincue que la grève n'est pas la solution. Il faut trouver d'autres moyens de se faire entendre.
_________________
"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- Robin54Niveau 7
Arrêts des corrections ? Plus de notes ? Absences aux conseils de classe ? Aux réunions parents-profs ?...je manque d'idées...
- ZagaraGuide spirituel
Le pas n°1 est de refonder des réseaux de sociabilité entre enseignants qui peuvent se muer en réseaux de mobilisation, car quelle que soit l'action engagée, si seuls 2 pingouins la font et que 30 autres refusent d'y adhérer, voire les dénoncent, c'est la sanction qui tombera pour les 2 petits.
Le prérequis pour toute action est une solidarité et des structures de coordination. Un autre fait qui empêche les mobilisations de fonctionner est le délitement constant des syndicats et des autres lieux de sociabilité. Aujourd'hui chacun est dans son coin.
Le prérequis pour toute action est une solidarité et des structures de coordination. Un autre fait qui empêche les mobilisations de fonctionner est le délitement constant des syndicats et des autres lieux de sociabilité. Aujourd'hui chacun est dans son coin.
- olive-in-oilSage
Nestya a écrit:Une entreprise dont les employés font grève perd de l'argent. Elle a donc tout intérêt à ce que la grève ne s'eternise pas. Quelles sont les pertes financières pour l'EN quand les profs font grève? Aucune. Nous ne produisons rien. Les élèves sont contents car ils n'ont pas cours, les parents râlent un peu mais la plupart du temps, leurs enfants sont quand même accueillis par l'etablissement. Bref, les seuls perdants sont les profs.
Vous aurez noté que je suis très amère mais après 12 ans d'engagement syndical pour aucune avancée significative, je suis convaincue que la grève n'est pas la solution. Il faut trouver d'autres moyens de se faire entendre.
+1
J'ai participé à la grande période de grèves de 2003 (et je n'étais que stagiaire). Certains collègues sont restés grévistes durant plus d'un mois. C'était le vrai bordel, nous avions même réussi à mobiliser les parents pour que ceux-ci occupent l'établissement afin d'empêcher les profs (non grévistes) de rentrer ! Bref, une vraie grève comme on n'en fait plus !
Résultat : rien à part qu'il a fallu manger des pâtes pendant des semaines puisque les salaires étaient forcément amputés en conséquence !
- angelxxxÉrudit
@Nestya : Mais pourquoi faire grève pendant la période de cours ? Nous avons assez de vacances pour ne pas perdre de salaire !
Je comprend bien la différence publique/privée, néanmoins, si l'état voit ses routes bloquées, c'est une grosse perte d'argent. Donc il faudra forcément une réaction, rapide qui plus est.
@Zagara : Je partage très souvent tes opinions et lis tes messages avec plaisir. Si je pense qu'on doit se passer de l'opinion publique, c'est justement parce que rien n'est possible avant au moins 5 ans, soit les prochaines présidentielles. (Oui, oui, j'ai toujours espoir... A moins que 50 ans après Mai 68, nous ayons Mai 2018...)
Bref, le seul moyen de se passer de l'opinion publique et de toucher la seule chose qui intéresse l'état : l'argent. Un blocage est efficace quand il coûte cher car il doit être démantelé rapidement et il n'y a pas 36 façons de faire : donner aux gens ce qu'ils veulent ou utiliser la force. Je n'ai aucun sur le fait que Macron puisse utiliser la force. Je pense qu'il y capable de bien pire que Sarkozy. Mais ce serait quand même positif : cela serait très mauvais pour lui, et à défaut d'obtenir directement satisfaction, son affaiblissement me conviendrait.
Pour ce qui est de la solidarité, c'est la que ma question à tout son sens : comment est-il possible, avec des personnes en théorie éduquée, faisant face aux mêmes problèmes, ayant des organisations syndicales (...) qu'on arrive pas à être solidaire.
Néanmoins nous ne sommes pas les seules touchés par le point d'indice : peut être faudrait-il chercher de l'aide en dehors de l'EN.
Je comprend bien la différence publique/privée, néanmoins, si l'état voit ses routes bloquées, c'est une grosse perte d'argent. Donc il faudra forcément une réaction, rapide qui plus est.
@Zagara : Je partage très souvent tes opinions et lis tes messages avec plaisir. Si je pense qu'on doit se passer de l'opinion publique, c'est justement parce que rien n'est possible avant au moins 5 ans, soit les prochaines présidentielles. (Oui, oui, j'ai toujours espoir... A moins que 50 ans après Mai 68, nous ayons Mai 2018...)
Bref, le seul moyen de se passer de l'opinion publique et de toucher la seule chose qui intéresse l'état : l'argent. Un blocage est efficace quand il coûte cher car il doit être démantelé rapidement et il n'y a pas 36 façons de faire : donner aux gens ce qu'ils veulent ou utiliser la force. Je n'ai aucun sur le fait que Macron puisse utiliser la force. Je pense qu'il y capable de bien pire que Sarkozy. Mais ce serait quand même positif : cela serait très mauvais pour lui, et à défaut d'obtenir directement satisfaction, son affaiblissement me conviendrait.
Pour ce qui est de la solidarité, c'est la que ma question à tout son sens : comment est-il possible, avec des personnes en théorie éduquée, faisant face aux mêmes problèmes, ayant des organisations syndicales (...) qu'on arrive pas à être solidaire.
Néanmoins nous ne sommes pas les seules touchés par le point d'indice : peut être faudrait-il chercher de l'aide en dehors de l'EN.
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- NestyaEsprit sacré
On a déjà proposé aux syndicats de bloquer les routes. Notamment il y a 2 ans au moment des grèves contre la réforme du collège. Il nous a été répondu que ce n'était pas possible car c'était illégal. Bref, les syndicats refuseront les actions qui sortiront de la légalité.angelxxx a écrit:@Nestya : Mais pourquoi faire grève pendant la période de cours ? Nous avons assez de vacances pour ne pas perdre de salaire !
Je comprend bien la différence publique/privée, néanmoins, si l'état voit ses routes bloquées, c'est une grosse perte d'argent. Donc il faudra forcément une réaction, rapide qui plus est.
.
_________________
"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- User28384Niveau 8
parce que nous sommes des moutons ...
- AndmaExpert spécialisé
Les syndicats doivent écouter la base, on attend trop d'eux et ils attendent trop de nous.
Les actions illégales sont des actions que les syndicats ne soutiennent pas, il faut alors être nombreux pour les mener.
Mais l'illégalité, chez les profs, cela ne se perçoit pas bien.
L'idée de faire des actions les vacances, c'est très bien.
Est ce que ça peut être suivi ? c'est une idée à lancer.
Les actions illégales sont des actions que les syndicats ne soutiennent pas, il faut alors être nombreux pour les mener.
Mais l'illégalité, chez les profs, cela ne se perçoit pas bien.
L'idée de faire des actions les vacances, c'est très bien.
Est ce que ça peut être suivi ? c'est une idée à lancer.
_________________
Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons la possibilité aux autres d'en faire autant »
- DeliaEsprit éclairé
Moi aussi, mais ce ne doit pas être les mêmes grèves, car chez moi, c'était le lock-out : tous les établissements fermés. Les entreprises, les magasins aussi, et les pompes à essence, et le port... Bref, pas grand chose ne marchait ! Cela a duré 45 jours, il y a eu un mort, des accords patronat/salarié promettant 200 € d'augmentation, promesse non tenue d'ailleurs.olive-in-oil a écrit:Nestya a écrit:Une entreprise dont les employés font grève perd de l'argent. Elle a donc tout intérêt à ce que la grève ne s'eternise pas. Quelles sont les pertes financières pour l'EN quand les profs font grève? Aucune. Nous ne produisons rien. Les élèves sont contents car ils n'ont pas cours, les parents râlent un peu mais la plupart du temps, leurs enfants sont quand même accueillis par l'etablissement. Bref, les seuls perdants sont les profs.
Vous aurez noté que je suis très amère mais après 12 ans d'engagement syndical pour aucune avancée significative, je suis convaincue que la grève n'est pas la solution. Il faut trouver d'autres moyens de se faire entendre.
+1
J'ai participé à la grande période de grèves de 2009 (et je n'étais que stagiaire). Certains collègues sont restés grévistes durant plus d'un mois. C'était le vrai bordel, nous avions même réussi à mobiliser les parents pour que ceux-ci occupent l'établissement afin d'empêcher les profs (non grévistes) de rentrer ! Bref, une vraie grève comme on n'en fait plus !
Résultat : rien à part qu'il a fallu manger des pâtes pendant des semaines puisque les salaires étaient forcément amputés en conséquence !
Un certain nombre d'entreprises qui manquaient de trésorerie ont mis la clé sous la porte, aggravant par ainsi le chômage. Pour les fonctionnaires, seules les deux premières journées de grève ont été prélevées... seulement à ceux qui s'étaient déclarés grévistes ! Gros bémol : les vacataires, eux, ne touchèrent rien de ces 45 jours. Dans notre lycée, une collègue organisa une collecte; Il arrive que les profs soient solidaires.
Pour une belle grève, ce fut une belle grève. Je le dis sans ironie.
Personne n'ose la grève du bac, même si on en agite la menace fin mai/début juin. Ce serait pourtant très efficace.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Reine MargotDemi-dieu
- Parce que de gros mouvements précédents, très suivis, n'ont pas marché (grève contre la réforme des retraites de 2003 par exemple) et que ça a marqué les gens qui se disent que ça ne sert à rien
- Parce que les syndicats sont divisés entre réformistes qui suivent le gouvernement et opposants qui perdent de plus en plus leur majorité (la CFDT est devenue majoritaire aux élections professionnelles du privé en France, devant la CGT, un symbole, et dans la FP elle talonne la CGT)
- Parce que l'opinion est désormais acquise au "there is no alternative", la droite a gagné la bataille des idées
- Parce que les syndicats sont divisés entre réformistes qui suivent le gouvernement et opposants qui perdent de plus en plus leur majorité (la CFDT est devenue majoritaire aux élections professionnelles du privé en France, devant la CGT, un symbole, et dans la FP elle talonne la CGT)
- Parce que l'opinion est désormais acquise au "there is no alternative", la droite a gagné la bataille des idées
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CeladonDemi-dieu
Partant de là, la seule action légale (et pour combien de temps ?) mais sans aucune efficacité, c'est la grève. On se mordre longtemps la queue... sans compter que c'est douloureux.Nestya a écrit:On a déjà proposé aux syndicats de bloquer les routes. Notamment il y a 2 ans au moment des grèves contre la réforme du collège. Il nous a été répondu que ce n'était pas possible car c'était illégal. Bref, les syndicats refuseront les actions qui sortiront de la légalité.angelxxx a écrit:@Nestya : Mais pourquoi faire grève pendant la période de cours ? Nous avons assez de vacances pour ne pas perdre de salaire !
Je comprend bien la différence publique/privée, néanmoins, si l'état voit ses routes bloquées, c'est une grosse perte d'argent. Donc il faudra forcément une réaction, rapide qui plus est.
.
- olive-in-oilSage
Delia a écrit:Moi aussi, mais ce ne doit pas être les mêmes grèves, car chez moi, c'était le lock-out : tous les établissements fermés. Les entreprises, les magasins aussi, et les pompes à essence, et le port... Bref, pas grand chose ne marchait ! Cela a duré 45 jours, il y a eu un mort, des accords patronat/salarié promettant 200 € d'augmentation, promesse non tenue d'ailleurs.olive-in-oil a écrit:Nestya a écrit:Une entreprise dont les employés font grève perd de l'argent. Elle a donc tout intérêt à ce que la grève ne s'eternise pas. Quelles sont les pertes financières pour l'EN quand les profs font grève? Aucune. Nous ne produisons rien. Les élèves sont contents car ils n'ont pas cours, les parents râlent un peu mais la plupart du temps, leurs enfants sont quand même accueillis par l'etablissement. Bref, les seuls perdants sont les profs.
Vous aurez noté que je suis très amère mais après 12 ans d'engagement syndical pour aucune avancée significative, je suis convaincue que la grève n'est pas la solution. Il faut trouver d'autres moyens de se faire entendre.
+1
J'ai participé à la grande période de grèves de 2009 (et je n'étais que stagiaire). Certains collègues sont restés grévistes durant plus d'un mois. C'était le vrai bordel, nous avions même réussi à mobiliser les parents pour que ceux-ci occupent l'établissement afin d'empêcher les profs (non grévistes) de rentrer ! Bref, une vraie grève comme on n'en fait plus !
Résultat : rien à part qu'il a fallu manger des pâtes pendant des semaines puisque les salaires étaient forcément amputés en conséquence !
Un certain nombre d'entreprises qui manquaient de trésorerie ont mis la clé sous la porte, aggravant par ainsi le chômage. Pour les fonctionnaires, seules les deux premières journées de grève ont été prélevées...seulement à ceux qui s'étaient déclarés grévistes !
Pour une belle grève, ce fut une belle grève. Je le dis sans ironie.
Personne n'ose la grève du bac, même si on en agite la menace fin mai/début juin. Ce serait pourtant très efficace.
J'ai édité !! C'était 2003 !!
- EuthyphronNiveau 6
Je pense que pour qu'une action soit efficace il faudrait s'appuyer sur deux bons principes :
- il faut d'abord savoir ce que l'on réclame et le faire savoir (je ne suis pas sûr que tous les mécontents, dont je suis, veulent la même chose)
- il faut ensuite essayer de gagner, et pas simplement de faire bonne figure. Le traumatisme de 2003, c'est quand certains syndicats, après avoir fait mine de nous soutenir, se sont félicités que la grève s'arrête sans rien obtenir, paraît-il que cela prouvait notre sens des responsabilités. Tout ça pour ça!
- il faut d'abord savoir ce que l'on réclame et le faire savoir (je ne suis pas sûr que tous les mécontents, dont je suis, veulent la même chose)
- il faut ensuite essayer de gagner, et pas simplement de faire bonne figure. Le traumatisme de 2003, c'est quand certains syndicats, après avoir fait mine de nous soutenir, se sont félicités que la grève s'arrête sans rien obtenir, paraît-il que cela prouvait notre sens des responsabilités. Tout ça pour ça!
- plumedairNiveau 9
Honnêtement... Quand je vois comme il est compliqué de faire bouger les collègues, je suis dépitée...
Faire des actions durant les vacances, c'est une très bonne idée. Mais combien suivront le coche? Combien resteront dans leur coin à savourer les vacances?
L'annonce du regel du point d'indice n'a pas soulevé des foules de réactions, ni la ré-instauration du jour de carence. J'en ai été très étonnée...
Faire des actions durant les vacances, c'est une très bonne idée. Mais combien suivront le coche? Combien resteront dans leur coin à savourer les vacances?
L'annonce du regel du point d'indice n'a pas soulevé des foules de réactions, ni la ré-instauration du jour de carence. J'en ai été très étonnée...
- VerduretteModérateur
Déjà je ne suis pas persuadée que les dires des syndicats reflètent notre pensée, du moins pour certains.
Nicolas Sarkozy a mis en place le dispositif de garde des élèves en cas de grève dans le premier degré, pour ne pas pénaliser les familles. Or, dans une certaine mesure, nous ferions grève pour obtenir des choses qui seraient bénéfiques pour nous, mais aussi pour les élèves.
A mes yeux, la seule véritable grève efficace serait donc celle qui unirait enseignants et parents. (et je ne parle pas de la FCPE, je parle des parents. ) pour demander un vrai service de qualité.
Ca ferait du nombre ...
Mais ça demande une excellente communication, et surtout, ce qui va être beaucoup plus difficile à construire, un véritable consensus sur l'objectif commun. Ce qui nous empêche actuellement de faire une grève efficace, c'est que nous ne sommes pas vraiment d'accord sur ce que nous voulons obtenir. Et par ailleurs, oui, nous sommes passifs, depuis des années que nous vivons selon l'adage "la réforme aboie, la caravane passe".
J'ai participé aux manifestations de 1984 à Paris et Versailles pour la défense de l'école libre, alors que je n'étais ni parent, ni enseignante (j'avais 23 ans). Des gens qui sont rarement dans la rue et qui montrent vraiment les dents, ça peut fonctionner.
Nicolas Sarkozy a mis en place le dispositif de garde des élèves en cas de grève dans le premier degré, pour ne pas pénaliser les familles. Or, dans une certaine mesure, nous ferions grève pour obtenir des choses qui seraient bénéfiques pour nous, mais aussi pour les élèves.
A mes yeux, la seule véritable grève efficace serait donc celle qui unirait enseignants et parents. (et je ne parle pas de la FCPE, je parle des parents. ) pour demander un vrai service de qualité.
Ca ferait du nombre ...
Mais ça demande une excellente communication, et surtout, ce qui va être beaucoup plus difficile à construire, un véritable consensus sur l'objectif commun. Ce qui nous empêche actuellement de faire une grève efficace, c'est que nous ne sommes pas vraiment d'accord sur ce que nous voulons obtenir. Et par ailleurs, oui, nous sommes passifs, depuis des années que nous vivons selon l'adage "la réforme aboie, la caravane passe".
J'ai participé aux manifestations de 1984 à Paris et Versailles pour la défense de l'école libre, alors que je n'étais ni parent, ni enseignante (j'avais 23 ans). Des gens qui sont rarement dans la rue et qui montrent vraiment les dents, ça peut fonctionner.
- SeiferÉrudit
Le jour où nous serons prêts à garder enfermer les chefs d'établissement une semaine enfermés dans leur bureau tout en laissant fermer les collèges, ça bougera.
Mais vu qu'on ne bougera pas : nous sommes le reflet de la société, nous restons apathique face aux situations qui se confrontent à nous.
Mais vu qu'on ne bougera pas : nous sommes le reflet de la société, nous restons apathique face aux situations qui se confrontent à nous.
_________________
De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- plumedairNiveau 9
Le problème, pour mobiliser des parents, c'est que nous sommes victimes d'une certaine vision du métier véhiculée par beaucoup de personnes: pourquoi se bougeraient-elles pour ces fainéants de profs qui sont tout le temps en vacances et qui se plaignent tout le temps?
On a beau faire, ce discours revient toujours, même dans la bouche de proches... Il y a une suspicion écœurante à l'égard du monde enseignant. Les convaincre serait déjà une gageure!
On a beau faire, ce discours revient toujours, même dans la bouche de proches... Il y a une suspicion écœurante à l'égard du monde enseignant. Les convaincre serait déjà une gageure!
- elenajalanNiveau 4
plumedair a écrit:Honnêtement... Quand je vois comme il est compliqué de faire bouger les collègues, je suis dépitée...
Faire des actions durant les vacances, c'est une très bonne idée. Mais combien suivront le coche? Combien resteront dans leur coin à savourer les vacances?
L'annonce du regel du point d'indice n'a pas soulevé des foules de réactions, ni la ré-instauration du jour de carence. J'en ai été très étonnée...
Pour info, mon frère a bossé quatre ans en Corée du Sud (pas comme prof !) Les gens font rarement grève, mais quand ils la font, c'est sur leurs jours de congé. Moi ça m'irait :
1) pas de perte financière (seule avec mon salaire, chaque euro compte, je suis souvent dans le rouge, si je gagnais plus, ce sacrifice me gênerait moins, mais je cotise au syndicat donc je me dis que c'est aussi une forme d'action)
2) on aura la population (surtout les parents, donc, ceux qui auraient tendance à nous critiquer et qui se retrouveraient tout penauds face à notre combat) avec nous car les élèves ne seront pas impactés.
Ce peuple est très discipliné (les Coréens) et a su faire de gros sacrifices (et à quel prix parfois) pour en arriver à cette réussite économique, mais quand ils bougent, attention (voir ce qui est arrivé à leur présidente récemment destituée...)
Perso, je suis aussi très étonnée de l'absence de tollé y compris parmi mes collègues-amis, et proches dont certains sont dans l'EN n'étaient pas au courant du tout de cette double baffe : et paf ! le regel du point d'indice, et re-paf ! le jour de carence. Ah bon notre point d'indice il va être gelé ? J'ai même entendu "C'est quoi le PPCR"?
- AphrodissiaMonarque
Faire grève, c'est cesser de travailler: comment on fait ça pendant les vacances? Et s'il s'agit d'organiser des manifestations, je ne crois pas que beaucoup se mobiliseront.
Ces dernières années, à chaque fois qu'il y a eu des appels à la grève (de cours ou de correction d'examens), ce que j'ai le plus souvent entendu, c'est : "ce sont les élèves qu'on pénalise", "on ne va pas saboter le Brevet: les élèves ne méritent pas ça". Les grèves contre la réforme n'ont eu aucun succès dans mon collège.
Quand je proposais d'utiliser la journée de grève pour montrer notre mécontentement au CDE en le laissant se débrouiller avec ses élèves, on finissait par être 5 grévistes: "Oui, mais les élèves viennent: ils ne peuvent pas rester sans rien faire toute la journée." Même les heures d'info syndicales n'attirent que 5-6 collègues. Très belle conscience professionnelle dans un collège où les profs sont régulièrement poussés à bout par le CDE et son Adjointe!
Et ce raisonnement ("c'est pour le bien des élèves") doit être très répandu, alors notre cause est perdue.
Ces dernières années, à chaque fois qu'il y a eu des appels à la grève (de cours ou de correction d'examens), ce que j'ai le plus souvent entendu, c'est : "ce sont les élèves qu'on pénalise", "on ne va pas saboter le Brevet: les élèves ne méritent pas ça". Les grèves contre la réforme n'ont eu aucun succès dans mon collège.
Quand je proposais d'utiliser la journée de grève pour montrer notre mécontentement au CDE en le laissant se débrouiller avec ses élèves, on finissait par être 5 grévistes: "Oui, mais les élèves viennent: ils ne peuvent pas rester sans rien faire toute la journée." Même les heures d'info syndicales n'attirent que 5-6 collègues. Très belle conscience professionnelle dans un collège où les profs sont régulièrement poussés à bout par le CDE et son Adjointe!
Et ce raisonnement ("c'est pour le bien des élèves") doit être très répandu, alors notre cause est perdue.
_________________
Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- e-WandererGrand sage
J'ai déjà dit ce que j'en pensais. La force des enseignants c'est que nous sommes 800000 : chacun envoie 10 lettres de 30 g., ça coûte un carnet de timbres (beaucoup moins qu'une journée de grève, donc). La démarche est tout à fait légale, et ça bloque pendant quelques jours tout le courrier du ministère (et accessoirement, sans doute de tout le quartier des ministères). Potentiellement, ça fait 240 tonnes de courrier. Même si 20% des collègues seulement participent, ça ne devrait pas passer totalement inaperçu. Avec l'avantage de ne pas ennuyer les parents + l'attrait de la nouveauté qui ferait un peu de buzz.
- sandGuide spirituel
Moi j'ai fait pas mal de grèves, j'ai même tenu 15 jours une fois avec maison et nourrice à payer et je n'en menais pas large. J'ai perdu un argent fou (c'est ce que je pensais à l'époque, je flippais un peu), les syndicats ont laissé la grève s'essouffler à chaque fois. Nous n'avons jamais été vraiment soutenus par les parents, à part un nombre infime. Et la dernière grève que j'ai faite, elle a été récompensée par la signature du décret d'application de la réforme. Depuis je n'en fais plus.
- Réforme du lycée GT: pourquoi le SGEN-CFDT n'appelle pas à la grève du bac
- Question aux différents syndicats : pourquoi ne pas attaquer les médias qui nous diffament ?
- Pourquoi n'avons-nous pas de treizième mois ?
- Faites-vous grève le 9 avril 2015 ? Pourquoi ?
- Triche au BTS : pourquoi nous, on doit repasser l'épreuve, et pas les bachos ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum