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- ernyaFidèle du forum
Je remonte ce sujet pour avoir des témoignages. J'ai du mal à construire un GT cohérent autour de cette entrée parce que je ne vois pas ce qu'on peut y étudier de littéraire.
Qu'étudiez-vous avec ce thème ? la question du dialogue ?
Qu'étudiez-vous avec ce thème ? la question du dialogue ?
- Vautrin84Niveau 10
Je vais faire L'avare en OI cette année pour cette entrée, et je travaille aussi un GT autour de la thématique "Figures de jeunes aventuriers" : un extrait d'Oliver Twist pour l'enfant seul face au monde adulte - le passage où il se fait battre et décide de partir, départ de ses aventures à Londres / l'incipit de Deux ans de vacances de Verne avec le groupe d'enfants face à eux-mêmes (ils ont le roman à lire en LC) / un extrait d'une nouvelle des Enfantines de Larbaud sur la construction d'un monde imaginaire à travers les yeux des enfants / un passage de l'adaptation en BD de L'île au trésor par Pratt. Ce GT est couplé avec l'entrée "Héros/héroïnes..."
_________________
15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- CaineNiveau 2
Pour ma part, j'envisage de travailler sur Tom Sawyer, même si certains manuels le traitent en sixième, et le Médecin malgré lui (car je n'aime vraiment pas les Fourberies de Scapin). J'ignore encore comment je vais pouvoir magouiller autour de cette dernière oeuvre pour travailler les thématiques demandées, mais je suis plein de ressources, je trouverai bien .
J'envisage notamment de traiter des relations entre les différents personnages (amitié, amour et "méchants" dans Tom Sawyer ; famille et relation mari/femme dans la pièce de théâtre). C'est sans doute un peu tiré par les cheveux mais comme cette entrée ne me paraît pas primordiale, je ne vais certainement pas me prendre la tête avec ça.
J'envisage notamment de traiter des relations entre les différents personnages (amitié, amour et "méchants" dans Tom Sawyer ; famille et relation mari/femme dans la pièce de théâtre). C'est sans doute un peu tiré par les cheveux mais comme cette entrée ne me paraît pas primordiale, je ne vais certainement pas me prendre la tête avec ça.
- AsarteLilithBon génie
Je reprends la séquence du livrescolaire.fr
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- MaryseNiveau 5
Bonjour,
Dans cette entrée, je travaille 2 OI
-Poil de Carotte, l'étude littéraire porte essentiellement sur le sous-entendu dans le texte, en particulier dans "la timbale" et l'ironie (traits de caractère et analyse textuelle)
Nous évoquons bien entendu la transcription de la souffrance du jeune garçon et je mets en parallèle l'étude de cette OI (de Bibliocollège) avec un travail sur les réseaux sociaux: si Poil de carotte vivait en 2017...
- Le Bourgeois gentilhomme (les classiques Hachette), cette fois un élargissement de l'individu à la société, en se demandant dans quelle mesure peut-on feindre d'être/devenir une AUTRE personne, sortir de son rang... Je travaille les types de comique pour la partie littéraire pure et dure.
Dans cette entrée, je travaille 2 OI
-Poil de Carotte, l'étude littéraire porte essentiellement sur le sous-entendu dans le texte, en particulier dans "la timbale" et l'ironie (traits de caractère et analyse textuelle)
Nous évoquons bien entendu la transcription de la souffrance du jeune garçon et je mets en parallèle l'étude de cette OI (de Bibliocollège) avec un travail sur les réseaux sociaux: si Poil de carotte vivait en 2017...
- Le Bourgeois gentilhomme (les classiques Hachette), cette fois un élargissement de l'individu à la société, en se demandant dans quelle mesure peut-on feindre d'être/devenir une AUTRE personne, sortir de son rang... Je travaille les types de comique pour la partie littéraire pure et dure.
- miss sophieExpert spécialisé
En premier mini-chapitre de l'année, "Soi et les autres", je fais un long extrait de Pagnol dans Le château de ma mère : la lettre de Lili et la réponse de Marcel. Un dessin de Sempé comme base d'écriture d'un récit. Cette année je vais leur donner aussi des chapitres de Poil de carotte en lecture cursive avec des questions-guide pour la compréhension.
- tannatHabitué du forum
miss sophie a écrit:En premier mini-chapitre de l'année, "Soi et les autres", je fais un long extrait de Pagnol dans Le château de ma mère : la lettre de Lili et la réponse de Marcel. Un dessin de Sempé comme base d'écriture d'un récit. Cette année je vais leur donner aussi des chapitres de Poil de carotte en lecture cursive avec des questions-guide pour la compréhension.
Bonjour,
Ce que tu proposes m'intéresse ; pourrais-tu me donner les références pour la lettre de Lili (page ou chapitre), s'il te plaît ?
Il faut que je le relise mais je n'en ai pas encore eu le temps. J'ai honte...
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- miss sophieExpert spécialisé
Ce sont les pages 106 à 111 des éditions de Fallois.
Sections 18 et 19 ici : https://books.google.fr/books?id=osVsBQAAQBAJ&pg=PT78&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=2#v=onepage&q&f=false
Sections 18 et 19 ici : https://books.google.fr/books?id=osVsBQAAQBAJ&pg=PT78&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=2#v=onepage&q&f=false
- liskayaNeoprof expérimenté
ernya a écrit:Je remonte ce sujet pour avoir des témoignages. J'ai du mal à construire un GT cohérent autour de cette entrée parce que je ne vois pas ce qu'on peut y étudier de littéraire.
Qu'étudiez-vous avec ce thème ? la question du dialogue ?
Tu peux également ne pas faire de GT pour cette entrée, puisque la seule injonction (si je comprends les programme, ce dont je doute à chaque fois que je me penche dessus) est d'étudier une comédie du XVIIe.
- miss sophieExpert spécialisé
Absolument.liskaya a écrit:ernya a écrit:Je remonte ce sujet pour avoir des témoignages. J'ai du mal à construire un GT cohérent autour de cette entrée parce que je ne vois pas ce qu'on peut y étudier de littéraire.
Qu'étudiez-vous avec ce thème ? la question du dialogue ?
Tu peux également ne pas faire de GT pour cette entrée, puisque la seule injonction (si je comprends les programme, ce dont je doute à chaque fois que je me penche dessus) est d'étudier une comédie du XVIIe.
- tannatHabitué du forum
miss sophie a écrit:Ce sont les pages 106 à 111 des éditions de Fallois.
Sections 18 et 19 ici : https://books.google.fr/books?id=osVsBQAAQBAJ&pg=PT78&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=2#v=onepage&q&f=false
Merci...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- ernyaFidèle du forum
C'est peut-être ce que je vais faire, je traite le thème avec l'Avare en OI. Et c'est un thème que je recroise rapidement en faisant Vendredi ainsi que lors de mon GT sur les récits de voyage donc après tout, ça ne devrait pas trop manquer.liskaya a écrit:ernya a écrit:Je remonte ce sujet pour avoir des témoignages. J'ai du mal à construire un GT cohérent autour de cette entrée parce que je ne vois pas ce qu'on peut y étudier de littéraire.
Qu'étudiez-vous avec ce thème ? la question du dialogue ?
Tu peux également ne pas faire de GT pour cette entrée, puisque la seule injonction (si je comprends les programme, ce dont je doute à chaque fois que je me penche dessus) est d'étudier une comédie du XVIIe.
- Meghann31Niveau 1
Bonjour à tous et à toutes,
Je suis professeur stagiaire cette année et mon établissement m'a donné une classé de 5èmes.
J'ai envie de commencer par l'entrée du programme "Avec autrui" avec comme thème de séquence : l'amitié. Mais je n'arrive pas à trouver un extrait d'une trahison pour contrebalancer avec les extraits positifs que j'ai. Quelqu'un aurait-il une suggestion ? Merci beaucoup pour vos réponses !
Je suis professeur stagiaire cette année et mon établissement m'a donné une classé de 5èmes.
J'ai envie de commencer par l'entrée du programme "Avec autrui" avec comme thème de séquence : l'amitié. Mais je n'arrive pas à trouver un extrait d'une trahison pour contrebalancer avec les extraits positifs que j'ai. Quelqu'un aurait-il une suggestion ? Merci beaucoup pour vos réponses !
- sandGuide spirituel
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971)
- Spoiler:
- Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971)
Hans et Conrad sont amis et se rendent l’un chez l’autre régulièrement mais Hans se demande pourquoi il n’a jamais rencontré les parents de son camarade. Il s’inquiète et s’interroge... Dans cette scène, Hans va voir les parents de son ami pour la première fois.
Mais vint un jour où le doute ne fut plus permis. Ma mère m’avait pris un billet pour une représentation de Fidélio, dirigé par Furtwängler, et j’étais assis dans un fauteuil d’orchestre, attendant le lever du rideau. Les violons commencèrent à s’accorder, puis à jouer en sourdine, et une foule élégante emplit la salle de l’Opéra, l’un des plus beaux d’Europe. Le Président de la République en personne nous honorait de sa présence. Mais peu de gens le regardaient. Tous les yeux se tournaient vers la porte, près du premier rang des fauteuils d’orchestre, par laquelle, lentement et majestueusement, les Hohenfels faisaient leur entrée. Avec un mouvement de surprise et quelque difficulté, je reconnus mon ami, un étrange et élégant jeune homme en smoking. Il était suivi de la comtesse, en robe noire avec un étincelant diadème, un collier et des boucles d’oreilles, le tout fait de diamants qui projetaient une lumière bleuâtre sur sa peau mate. Puis venait le comte, que je voyais maintenant pour la première fois ; il avait une moustache et des cheveux gris et une étoile incrustée de diamants brillait sur sa poitrine. Ils se dressaient là, unis, supérieurs, escomptant que les assistants les contempleraient bouche bée, hommage que leur conféraient neuf siècles d’histoire. Ils se décidèrent enfin à gagner leur place. Le comte ouvrait la marche et la comtesse le suivait, la lueur irisée que jetaient ses diamants dansant autour de sa jolie tête. Puis venait Conrad qui, avant de s’asseoir, jeta sur l’auditoire un regard circulaire, s’inclinant lorsqu’il reconnaissait quelqu’un, aussi sûr de lui que son père. Tout à coup, il m’aperçut, mais sans me donner le moindre signe de reconnaissance ; puis son regard erra autour des fauteuils d’orchestre, se leva vers les balcons et se rabaissa. Il m’a vu, assurément, me dis-je, car j’étais convaincu que ses yeux, en rencontrant les miens avaient enregistré ma présence. Puis le rideau se leva et les Hohenfels, ainsi que nous autres, quantité négligeable, restâmes plongés dans l’obscurité jusqu’au premier entracte.
Dès que le rideau tomba et sans attendre que les applaudissements se fussent éteints, je me rendis au foyer, une vaste salle ornée de colonnes de marbre corinthiennes, de lustres de cristal, de glaces aux cadres dorés, de tapis rouge cyclamen et tendue de papier peint couleur de miel. Là, appuyé contre l’une des colonnes et m’efforçant d’avoir l’air hautain et dédaigneux, j’attendis l’apparition des Hohenfels. Mais quand je les vis enfin, j’eus envie de m’enfuir. Ne vaudrait-il pas mieux écarter la pointe de la dague qui, je le savais par l’atavique intuition d’un enfant juif, me serait, dans quelques minutes, plongée dans le cœur ? Pourquoi ne pas éviter la souffrance ? Pourquoi risquer de perdre un ami ? Pourquoi demander des preuves au lieu de laisser s’endormir le soupçon ? Mais je n’eus pas la force de fuir, de sorte que, me raidissant contre la douleur, appuyé contre la colonne, je me préparai à l’exécution.
Lentement et majestueusement, les Hohenfels se rapprochèrent. Ils marchaient côte à côte, la comtesse au milieu, faisant des signes de tête à des connaissances en agitant une main couverte de bagues avec un léger mouvement d’éventail, les lueurs que jetaient son collier et son diadème l’aspergeant de perles lumineuses pareilles à des gouttes d’eau cristallines. Le comte inclina légèrement la tête à l’adresse de diverses personnes et du Président de la République, qui répondit par un profond salut. La foule leur faisait place et leur procession royale poursuivait son chemin sans obstacle, superbe et impressionnante.
Ils avaient encore une dizaine de mètres à faire avant d’arriver jusqu’à moi, qui voulais connaître la vérité. Aucune échappatoire n’était possible. Cinq mètres nous séparaient, puis quatre. Il me vit soudain, sourit, toucha de la main droite le revers de son smoking comme s’il voulait en faire tomber un grain de poussière... et ils me dépassèrent.
Vocabulaire :
1 - « Fidelio » (l.2) : unique opéra de Ludwig Von Beethoven composé en 1805.
2 - « Furtwängler » (l.2) : Gustav Furtwängler était un chef d'orchestre et compositeur allemand.
3 - « fauteuil d’orchestre » (l.3) : place située au parterre (rez-de-chaussée) d’une salle de théâtre.
4 - « diadème » (l. 10) : couronne.
- Meghann31Niveau 1
Merci pour ton idée Sand ! Je ne connais pas cette oeuvre je vais essayer de voir si je peux la trouver sur internet
- ernyaFidèle du forum
Bonjour à tous,
Je suis à la recherche de texte théâtral présentant un conflit autre que l'Avare. Mon but est d'étudier l'écriture du conflit en faisant repérer aux élèves quelques procédés (passage du vouvoiement au tutoiement, parallélismes, valeur injonctive de futurs simples, insultes...). Auriez-vous des idées ?
Je suis à la recherche de texte théâtral présentant un conflit autre que l'Avare. Mon but est d'étudier l'écriture du conflit en faisant repérer aux élèves quelques procédés (passage du vouvoiement au tutoiement, parallélismes, valeur injonctive de futurs simples, insultes...). Auriez-vous des idées ?
- cannelle21Grand Maître
ernya a écrit:Bonjour à tous,
Je suis à la recherche de texte théâtral présentant un conflit autre que l'Avare. Mon but est d'étudier l'écriture du conflit en faisant repérer aux élèves quelques procédés (passage du vouvoiement au tutoiement, parallélismes, valeur injonctive de futurs simples, insultes...). Auriez-vous des idées ?
Tu cherches quoi ? Une pièce ou des textes ? Textes classiques ou contemporains ? Le thème du conflit est très large... tu as un autre thème pour restreindre.
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- ernyaFidèle du forum
Je cherche un texte, une extrait vu que je voudrais travailler sur des points précis (cf ma parenthèse). Au début, je pensais au conflit parent/enfant mais vu les procédés que je veux leur faire repérer à part dans du Molière.... je ne trouverai pas. Ou chez Marivaux avec un conflit de couple ?
- cannelle21Grand Maître
Il y a cet extrait de La jalousie du barbouillé. Pas certaine que ça convienne.
LE BARBOUILLÉ, à la fenêtre, ANGÉLIQUE.
LE BARBOUILLÉ: D'où venez-vous, madame la charogne, à l'heure qu'il est, et par le temps qu'il fait?
ANGÉLIQUE: D'où je viens? ouvre-moi seulement, et je te le dirai après.
LE BARBOUILLÉ: Oui? Ah! ma foi, tu peux aller coucher d'où tu viens, ou, si tu l'aimes mieux, dans la rue : je n'ouvre point à une coureuse comme toi. Comment, diable! être toute seule à l'heure qu'il est !
ANGÉLIQUE: Hé bien! pour être toute seule, qu'en veux-tu dire? Tu me disputes quand je suis en compagnie d’un homme : comment faut-il donc faire?
LE BARBOUILLÉ: Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants; mais sans tant de discours inutiles, adieu, bonsoir, va-t'en au diable et me laisse en repos.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Non, je n'ouvrirai pas.
ANGÉLIQUE: Hé! mon pauvre petit mari, je t'en prie, ouvre-moi, mon cher petit cœur.
LE BARBOUILLÉ: Ah, crocodile! ah, serpent dangereux! tu me caresses pour me trahir.
ANGÉLIQUE: Ouvre, ouvre donc.
LE BARBOUILLÉ: Adieu! Vade retro, Satanas.
ANGÉLIQUE: Quoi? tu ne m'ouvriras point?
LE BARBOUILLÉ: Non.
ANGÉLIQUE: Tu n'as point de pitié de ta femme, qui t'aime tant?
LE BARBOUILLÉ: Non, je suis inflexible: tu m'as offensé, je suis vindicatif comme tous les diables, c'est-à-dire bien fort; je suis inexorable.
ANGÉLIQUE: Sais-tu bien que si tu me pousses à bout, et que tu me mettes en colère, je ferai quelque chose dont tu te repentiras?
LE BARBOUILLÉ: Et que feras-tu, bonne chienne?
ANGÉLIQUE: Tiens, si tu ne m'ouvres, je m'en vais me tuer devant la porte; mes parents, qui sans doute viendront ici auparavant de se coucher, pour savoir si nous sommes bien ensemble, me trouveront morte, et tu seras pendu.
LE BARBOUILLÉ: Ah, ah, ah, ah, la bonne bête! et qui y perdra le plus de nous deux? Va, va, tu n'es pas si sotte que de faire ce coup-là.
ANGÉLIQUE: Tu ne le crois donc pas? Tiens, tiens, voilà mon couteau tout prêt: si tu ne m'ouvres, je m'en vais tout à cette heure m'en donner dans le cœur.
LE BARBOUILLÉ: Prends garde, en voilà un qui est bien pointu.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux donc pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Je t'ai déjà dit vingt fois que je n'ouvrirai point; tue-toi, crève, va-t'en au diable, je ne m'en soucie pas.
ANGÉLIQUE, faisant semblant de se frapper: Adieu donc!. Ay! je suis morte.
LE BARBOUILLÉ: Serait-elle bien assez sotte pour avoir fait ce coup-là? Il faut que je descende avec la chandelle pour aller voir.
ANGÉLIQUE: Il faut que je t'attrape. Si je peux entrer dans la maison subtilement, cependant que tu me chercheras, chacun aura bien son tour.
LE BARBOUILLÉ: Hé bien! Je ne la pensais pas si sotte. Elle est morte. Elle a bien fait de se tuer car si je l'eusse trouvée en vie, après m'avoir fait cette frayeur-là, je lui aurais mis cinq ou six coups de pied dans le cul, pour lui apprendre à faire la bête. Je m'en vais me coucher cependant. Oh! oh! Je pense que le vent a fermé la porte. Hé! Cathau, Cathau, ouvre-moi.
ANGÉLIQUE: Cathau, Cathau! Hé bien! qu'a-t-elle fait, Cathau? Et d'où venez-vous, Monsieur l'ivrogne? Ah! vraiment, va, mes parents, qui vont venir dans un moment, sauront tes vérités. Sac à vin infâme, tu ne bouges du cabaret, et tu laisses une pauvre femme avec des petits enfants, sans savoir s'ils ont besoin de quelque chose, à croquer le marmot tout le long du jour.
LE BARBOUILLÉ: Ouvre vite, diablesse que tu es, ou je te casserai la tête.
LE BARBOUILLÉ, à la fenêtre, ANGÉLIQUE.
LE BARBOUILLÉ: D'où venez-vous, madame la charogne, à l'heure qu'il est, et par le temps qu'il fait?
ANGÉLIQUE: D'où je viens? ouvre-moi seulement, et je te le dirai après.
LE BARBOUILLÉ: Oui? Ah! ma foi, tu peux aller coucher d'où tu viens, ou, si tu l'aimes mieux, dans la rue : je n'ouvre point à une coureuse comme toi. Comment, diable! être toute seule à l'heure qu'il est !
ANGÉLIQUE: Hé bien! pour être toute seule, qu'en veux-tu dire? Tu me disputes quand je suis en compagnie d’un homme : comment faut-il donc faire?
LE BARBOUILLÉ: Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants; mais sans tant de discours inutiles, adieu, bonsoir, va-t'en au diable et me laisse en repos.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Non, je n'ouvrirai pas.
ANGÉLIQUE: Hé! mon pauvre petit mari, je t'en prie, ouvre-moi, mon cher petit cœur.
LE BARBOUILLÉ: Ah, crocodile! ah, serpent dangereux! tu me caresses pour me trahir.
ANGÉLIQUE: Ouvre, ouvre donc.
LE BARBOUILLÉ: Adieu! Vade retro, Satanas.
ANGÉLIQUE: Quoi? tu ne m'ouvriras point?
LE BARBOUILLÉ: Non.
ANGÉLIQUE: Tu n'as point de pitié de ta femme, qui t'aime tant?
LE BARBOUILLÉ: Non, je suis inflexible: tu m'as offensé, je suis vindicatif comme tous les diables, c'est-à-dire bien fort; je suis inexorable.
ANGÉLIQUE: Sais-tu bien que si tu me pousses à bout, et que tu me mettes en colère, je ferai quelque chose dont tu te repentiras?
LE BARBOUILLÉ: Et que feras-tu, bonne chienne?
ANGÉLIQUE: Tiens, si tu ne m'ouvres, je m'en vais me tuer devant la porte; mes parents, qui sans doute viendront ici auparavant de se coucher, pour savoir si nous sommes bien ensemble, me trouveront morte, et tu seras pendu.
LE BARBOUILLÉ: Ah, ah, ah, ah, la bonne bête! et qui y perdra le plus de nous deux? Va, va, tu n'es pas si sotte que de faire ce coup-là.
ANGÉLIQUE: Tu ne le crois donc pas? Tiens, tiens, voilà mon couteau tout prêt: si tu ne m'ouvres, je m'en vais tout à cette heure m'en donner dans le cœur.
LE BARBOUILLÉ: Prends garde, en voilà un qui est bien pointu.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux donc pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Je t'ai déjà dit vingt fois que je n'ouvrirai point; tue-toi, crève, va-t'en au diable, je ne m'en soucie pas.
ANGÉLIQUE, faisant semblant de se frapper: Adieu donc!. Ay! je suis morte.
LE BARBOUILLÉ: Serait-elle bien assez sotte pour avoir fait ce coup-là? Il faut que je descende avec la chandelle pour aller voir.
ANGÉLIQUE: Il faut que je t'attrape. Si je peux entrer dans la maison subtilement, cependant que tu me chercheras, chacun aura bien son tour.
LE BARBOUILLÉ: Hé bien! Je ne la pensais pas si sotte. Elle est morte. Elle a bien fait de se tuer car si je l'eusse trouvée en vie, après m'avoir fait cette frayeur-là, je lui aurais mis cinq ou six coups de pied dans le cul, pour lui apprendre à faire la bête. Je m'en vais me coucher cependant. Oh! oh! Je pense que le vent a fermé la porte. Hé! Cathau, Cathau, ouvre-moi.
ANGÉLIQUE: Cathau, Cathau! Hé bien! qu'a-t-elle fait, Cathau? Et d'où venez-vous, Monsieur l'ivrogne? Ah! vraiment, va, mes parents, qui vont venir dans un moment, sauront tes vérités. Sac à vin infâme, tu ne bouges du cabaret, et tu laisses une pauvre femme avec des petits enfants, sans savoir s'ils ont besoin de quelque chose, à croquer le marmot tout le long du jour.
LE BARBOUILLÉ: Ouvre vite, diablesse que tu es, ou je te casserai la tête.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- AurevillyHabitué du forum
Un classique total : La scène 1 du Médecin malgré lui.
- ernyaFidèle du forum
Il y a aussi le moment où Orgon rejette son fils dans Tartuffe. Je continue d'y réfléchir mais merci pour vos suggestions
- syllepseNiveau 5
Bonjour à tous
Je réactive ce sujet pour savoir si vous pouviez me soumettre des idées de récits à donner en lecture cursive sur ce thème.
On m'a suggéré La Belle Adèle de Desplechin; je ne connais pas.
Auriez-vous des idées, des récits qui ont bien plu aux élèves ?
Merci pour vos propositions.
Je réactive ce sujet pour savoir si vous pouviez me soumettre des idées de récits à donner en lecture cursive sur ce thème.
On m'a suggéré La Belle Adèle de Desplechin; je ne connais pas.
Auriez-vous des idées, des récits qui ont bien plu aux élèves ?
Merci pour vos propositions.
- liskayaNeoprof expérimenté
J'ai proposé : Les enfants de Timpelbach ou La cicatrice.
- syllepseNiveau 5
Merci Liskaya pour ta réponse.
Je viens justement de terminer Les Enfants de Timpelbach et j'ai beaucoup aimé.
Pour commencer l'année avec une lecture cursive sympa je pense que je vais arrêter mon choix sur ce roman.
Je vais relire La Cicatrice.; bonne idée aussi.
Je viens justement de terminer Les Enfants de Timpelbach et j'ai beaucoup aimé.
Pour commencer l'année avec une lecture cursive sympa je pense que je vais arrêter mon choix sur ce roman.
Je vais relire La Cicatrice.; bonne idée aussi.
- liskayaNeoprof expérimenté
Moins rigolo, par contre !syllepse a écrit:
Je vais relire La Cicatrice.; bonne idée aussi.
- Hardy-LaclosNiveau 9
Coucou. Sans doute l'une des entrées où le choix des LC est le plus vaste à mon avis. Pour les petits lecteurs, tu peux t'appuyer sur la série des Petit Nicolas. J'ai donné une année La Cicatrice mais très peu d'élèves l'ont choisi. C'est très noir.. Oscar et la dame rose a toujours beaucoup de succès. Les Petites Reines est très sympa aussi. Je vais proposer Et si on chantait, ouvrage collectif rédigé par la crème des auteurs jeunesse et qui vient de sortir. J'avais donné Treize à la douzaine une année mais ça a mal vieilli. Mon bel oranger est difficile sur le plan émotionnel.
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
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