L'académie de Créteil n'a pas peur des clichés pour sa campagne de recrutement

L'académie de Créteil vient de sortir une série d'affiche pour recruter de nouveaux enseignants. Chaque discipline a le droit à son lot de clichés !

Pas très fine la campagne de l'académie de Créteil. Celle-ci est en quête de professeurs et a posté sur Twitter une série de photos appelant à la rejoindre. Mais dimanche 31 juillet, elle suscite de nombreux ricanements. Car les visuels choisis pour cette campagne de recrutement sont pleines de clichés.

Ainsi, le prof d'allemand est en culotte de peau, une chope de bière à la main, le prof d'espagnol est un torero et la prof de lettres classiques semble sortir tout droit de la Grèce antique.

Suite de l'article : http://www.francetvinfo.fr/societe/education/l-academie-de-creteil-raillee-sur-twitter-pour-sa-campagne-de-recrutement_1571185.html

Un exemple :

Tiens je venais poster ça aussi. Je l'ai vu sur Facebook.

:shock:

Crise de recrutement ou non finalement...

C'est affligeant de sottise. À chaque campagne de pub de cette sorte, on pense avoir touché le fond. Mais non ...

Au lieu de faire ces pubs débiles, ils devraient se demander pourquoi il y a une telle crise du recrutement

Et on paie des gens pour pondre ces bouses

Quelqu'un devrait avoir des comptes à rendre. Mais on peut toujours rêver.

J'ai été prof d'anglais dans l'académie de Créteil. Quand une collègue est partie en congé maternité, grosse galère pour trouver un remplaçant. Au bout de 2 ou 3 semaines, on a vu arriver une dame d'origine slovaque qui avait une licence d'anglais. Les élèves étaient très durs avec elle et disaient qu'ils ne comprenaient pas ce qu'elle disait à cause de son accent. Elle était contractuelle et n'a pas été payée de fin septembre à décembre. Elle travaillait aussi le soir à Paris comme ouvreuse dans un cinéma. Après les vacances de Noël, elle n'est pas revenue même si le congé maternité de la collègue avait été prolongé.
Ensuite on a attendu un peu avant de voir arriver une jeune femme qui était encore étudiante. Elle n'est pas restée très longtemps. Et puis la collègue est revenue de son congé maternité.

Je suis maintenant dans l'académie de Rennes et le recrutement n'est pas toujours simple non plus quelle que soit la matière.

Rendash a écrit:Et on paie des gens pour pondre ces bouses

Quelqu'un devrait avoir des comptes à rendre. Mais on peut toujours rêver.

La qualité devrait vous rassurer : ils n'ont pas été payés très cher.

Même pas cher payés, quand on pense au nombre de gens, plus ou moins jeunes, capable de faire beaucoup mieux ... Et qui sont au chômage parfois depuis longtemps.

Et puis est-ce une si mauvaise campagne ? Vu la maturité des étudiants actuels, c'est ludique, coloré, drôle ... Et pertinent, puisqu'ils seront devant des élèves pour faire de l'animation à thème lingual.

Pour l'arabe, ce sera sans doute un islamiste avec un baton de TNT allumé dans les mains, ça frappera les esprits et les candidats s'inscriront en masse.

Salut,
Je vous trouve un peu durs… Ce n’est pas choquant, il n’y a pas un discours idéologiquement gênant, ou une vision péjorative des profs. Quant au constat que « oh, mais c’est plein de clichés »… euh… bah, oui, ça semble même être le principe, y a pas de quoi le prendre au premier degré.

Perso, je trouve ça rigolo, même s’il n’y a rien d’extraordinaire ou génial.

Gisèle a écrit:c'est ludique, coloré, drôle ...

C’est le principe d’une bonne campagne de pub, non ? C’est pas en faisant un truc qui ressemble à un avis de décès qu’ils vont atteindre leur but.

’fin bref, les critiques, ça fait un peu les types qui de toute façon sont de mauvaise humeur à l’égard du ministère et de la hiérarchie, et donc quoi qu’il se fasse, ce sera forcément nul.

+1

Beaucoup de pisse-froid ici

J'ai aussi cette impression que tous les choix seront critiqués.

S'il faut s'interroger sur la crise du recrutement, qui ne peut se résoudre à court terme, le rectorat de Créteil est contraint d'attirer du monde dans ses filets vu le déficit (malgré tous les néotit' expatriés "de force").

Je n'aime pas trop les "clichés" en langues mais j'ai bien aimé celui la (pour ceux qui doutaient de l'aspect second degré) :

Cela dit, le matador (ou le picador? je ne suis pas spécialiste) pour l'espagnol est quand même limite...

Plus encore, quand on va voir la fiche poste pour les lettres classiques:
Diplôme requis: Licence de Lettres (ou de Sciences humaines)


Pourquoi pas la parodie proposée sur twitter pour l'allemand tant qu'on y est:

Les affiches ne me choquent pas plus que ça, c'est plutôt marrant et visuellement bien fichu. Les publicitaires ont bien fait leur travail, je trouve.

Ce qui me choque, c'est qu'une académie soit obligée de faire une telle campagne (le recrutement est normalement national), et cela dès les grandes vacances (qu'est-ce que ça va être après les premières démissions et les premiers congés maladie !). C'est bizarre, mais vous ne verrez jamais "L'académie de Paris recrute des professeurs d'allemand pour le lycée Henri IV" : là, on est sûr que les postes sont pourvus avec des titulaires, agrégés de préférence. Par contre, pour les élèves de seconde zone de l'académie de Créteil, on peut bien prendre des vacataires recrutés n'importe comment : ça leur suffira bien, à ces gueux-là ! Ça me fait penser à cette réplique de Gabin dans La traversée de Paris : "Ben vas-y ! Qu'est-ce que t'attends ? Tu sais bien qu'ils iront pas se plaindre !"

Et après, on va voir débarquer NVB sur les plateaux de télévision à la rentrée, avec son plus beau sourire plein de dents pour nous expliquer que la rentrée se passe trèèèès bien. Et que ce sera une année décisive, avec la mise en place de cette meeerveilleuse réforme qui va permettre la réussite de tous et la lutte contre les discriminations…

Dans la catégorie ne tapons pas sur le ministère pour rien, le coup des postes pourvus par des agrégés à Henri IV, ce ne serait pas aussi parce que plus de gens préfèrent enseigner là-bas que dans un collège compliqué mais pas classé REP, donc sans les moyens ?

Sinon, cette campagne ne me choque pas, c'est un jeu pas très subtil avec les clichés, mais
1) pub et subtile, c'est inefficace : on ne passe pas deux plombes à étudier l'affiche,
2) en plus c'est coup double : puisque ça fait causer, on augmente sensiblement, gratuitement, la visibilité de la campagne.

Une remarque : cela fait des lustres qu'une campagne de communication ne nous avait pas appelés "professeurs", en entier, au lieu de "profs".

Dimka a écrit:’fin bref, les critiques, ça fait un peu les types qui de toute façon sont de mauvaise humeur à l’égard du ministère et de la hiérarchie, et donc quoi qu’il se fasse, ce sera forcément nul.

Oui, ça, c'est très vrai : un truc juste naze devient archi-pourri, dans ce contexte. Mais on est loin de la campagne géniale qui serait injustement critiquée, faut pas déconner.

Dimka a écrit:Salut,
Je vous trouve un peu durs… Ce n’est pas choquant, il n’y a pas un discours idéologiquement gênant, ou une vision péjorative des profs. Quant au constat que « oh, mais c’est plein de clichés »… euh… bah, oui, ça semble même être le principe, y a pas de quoi le prendre au premier degré.

Perso, je trouve ça rigolo, même s’il n’y a rien d’extraordinaire ou génial.

Gisèle a écrit:c'est ludique, coloré, drôle ...

C’est le principe d’une bonne campagne de pub, non ? C’est pas en faisant un truc qui ressemble à un avis de décès qu’ils vont atteindre leur but.

Donc, parce qu'il n'y a rien de "gênant idéologiquement", ni de "vision péjorative", on devrait s'estimer heureux ? Dimka, ta vision du ministère est encore pire que la mienne
Que tu trouves ça rigolo, ma foi, c'est ton droit, sinon les coussins péteurs ne se vendraient plus. Je trouve pour ma part cette campagne nulle et sans saveur ; mais ce qui me heurte, c'est que c'est la seule façon envisagée par les hautes sphères pour résoudre une crise de recrutement qu'elles nient par ailleurs. C'est bien pour ça que j'ai soulevé la question du coût de cette daube : il eût infiniment mieux valu verser cet argent directement aux stagiaires, pour exemple, quand bien même ça ne devrait représenter qu'un euro par personne. Au moins, ça aurait été de l'argent utilement employé.

Vous êtes durs : ils n'ont pas fait de faute à « professeurs ».

Spoiler:

VinZT a écrit:Vous êtes durs : ils n'ont pas fait de faute à « professeurs ».

Spoiler:

Que veux-tu, si les publicitaires sont payés comme les professeurs... :lol:

Tiens on n'a pas eu droit à cela dans l' académie de Lyon....Pourtant très déficitaire...
Vrai galère chez nous aussi... Dans un de mes lycées (j'étais sur deux bahuts), on utilisé pas moins de 30 contractuels/ vacataires... Comme c'est un établissement difficile, on eu souvent le contractuel remplaçant l'ex-contractuel.. Pour le congé mat d'une collègue titulaire pas moins de 3 contractuels... Beaucoup de remplaçants avec une maîtrise insuffisante du français également...

Cette pub me rappelle celle pour cet organisme d'apprentissage de l'anglais :

"Brian is in the kitchen; qu'il y reste"

Désolé pour la pub, mais voici un lien pour l'image.
http://leptitludeparlemonde.blogspot.fr/2013/03/brian.html

Finalement, tous ces détournements m'auront bien fait rire...
Créteil a joué sur les clichés, mais les réseaux sociaux sont bien plus mordants à ce jeu là.

C'est le cynisme qui me frappe. Au moment où en LV l'on supprime les sections bilangues, où l'on rogne le temps d'apprentissage par semaine (2h30), au moment où l'on saccage les langues anciennes (perte d'une heure minimum par niveau, suppression même de ces options dans certains établissements), mettre en scène de faux enseignants de ces matières, voir une académie déficitaire devoir se démener comme elle peut pour attirer qui voudra bien venir, ça laisse songeur et montre où l'on en est dans le secteur de l'éducation.

Je n'ai pas souvenir de campagnes de cette sorte lorsque je passais les concours, peut-être ai-je oublié.
La question que je me pose, c'est 'Depuis combien de temps ces campagnes de comm' pour recruter des enseignants existent-elles?'
Je me rappelle celle qui s'appuyait sur Starwars, celle détournée par Loys, Julien et Laura, mais pas beaucoup plus.
Décembre 2015 : http://www.vousnousils.fr/2015/12/16/je-suis-ton-prof-leducation-nationale-detourne-star-wars-pour-sa-campagne-de-recrutement-580496
Peillon 2013 : http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/recrutements-des-professeurs-fustigent-la-campagne-de-pub-1244/
Chatel 2011 : http://lci.tf1.fr/france/societe/2011-06/l-education-nationale-recrute-les-syndicats-grognent-6511724.html

En attendant, l'académie de Nice prépare son vivier de remplaçants : http://www2.ac-nice.fr/cid71009/campagne-de-recrutement-d-enseignants-contractuels.html
Ce qui fait penser aux annonces qui fleurissent sur le bon coin, cherche prof désespérément. On ne se demande même plus comment on a pu en arriver là tellement c'est notre lot quotidien de voir ces problèmes pérennes de recrutement.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/07/05/01016-20160705ARTFIG00278-enseignants-la-crise-de-recrutement-s-accelere.php

Hélips a écrit:Dans la catégorie ne tapons pas sur le ministère pour rien, le coup des postes pourvus par des agrégés à Henri IV, ce ne serait pas aussi parce que plus de gens préfèrent enseigner là-bas que dans un collège compliqué mais pas classé REP, donc sans les moyens ?

Si, bien sûr. Mais à qui la faute ? Je le dis d'ailleurs sans ambages : si je n'avais pas eu de poste dans le supérieur, je crois que j'aurais complètement changé de voie. J'admire beaucoup les collègues qui font cours dans les établissements REP ou équivalents, je pense sincèrement que je n'aurais pas eu leur courage. Si on veut des gens pour faire ce métier, il faut améliorer radicalement les conditions de travail et augmenter considérablement les salaires. Je ne vois pas pourquoi les professeurs qui ont la possibilité d'obtenir un poste plus facile devraient se sacrifier. Tant qu'on imposera aux jeunes professeurs un salaire faible et un statut de TZR pendant 10 ans à cheval sur plusieurs établissements, on sera obligé de faire des campagnes de pub pour recruter des vacataires à la dernière minute, c'est tout. 7500 candidats au CAPES de LM en 2005 (pour 1500 postes), 1300 aujourd'hui (pour 1000 postes). Une entreprise qui, en pleine période de chômage, ne trouverait même pas deux candidats pour un poste de cadre aurait des questions à se poser. À l'EN, on trouve ça parfaitement normal, puisque de toute façon "s'ils faisaient ça pour l'argent, ils feraient autre chose ! Hi hi hi !"