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- HonchampDoyen
V.Marchais a écrit:En général, le jargon des autres corps de métier a ceci de particulier que les professionnels concernés le comprennent. Sans exagération aucune, nos programmes sont rédigés de telle sorte que moi, spécialiste de ma discipline et, dans une certaine mesure, de la langue française, capable de lire aussi bien Proust que Spinoza, je ne les comprends pas toujours.
Et je m'interroge sur sa pertinence. Sur ce coup-là, je ne suis pas spécialiste, mais la définition de la ville par Lussault me paraît assez lacunaire. Quid des logements, des infrastructures ?
En géographie, ça peut jargonner beaucoup.
"L'archipel métropolitain mondial", ou "L'oligopole mondial", par exemples.
En fac ou en terminale, OK.
Mais on trouve ça en légende des planisphères des manuels de 4ème....
Lussault n'en est que l'acmé. (Et pas le point d'orgue, comme disent les journalistes...). Ou le plus pur exemple.
- JennyMédiateur
V.Marchais a écrit:Et je m'interroge sur sa pertinence. Sur ce coup-là, je ne suis pas spécialiste, mais la définition de la ville par Lussault me paraît assez lacunaire. Quid des logements, des infrastructures ?
L'article "ville" est beaucoup plus long. Je n'ai pas son dictionnaire chez moi, mais il en parle sûrement dans la suite.
- NestyaEsprit sacré
laMiss a écrit:Petite citation
C'est pourquoi je plaide en faveur d'une licence généraliste où les deux premières années ne seraient pas disciplinaires. Nous devons avoir le courage, comme le propose d'ailleurs, à l'origine, le LMD, de mettre en place deux premières années très générales, avec de la modularité, de l'interdisciplinarité, une plus grande proximité avec les enseignants, de l'auto-évaluation des étudiants…
http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/michel-lussault-je-plaide-pour-licence-deux-premieres-annees-generales.html
Rien de neuf sous le soleil. Quand j'étais à la fac (début des années 2000), il existait la licence pluridisciplinaire, censée préparer au concours PE. Sauf qu'elle a fini par disparaître quand la fac s'est rendue compte que les étudiants qui ne réussissaient pas le concours (ou ne voulaient plus travailler dans l'enseignement) se retrouvaient sur le marché du travail avec une licence qui n'avait aucune valeur car elle n'était pas ou peu reconnue par les entreprises. Même problème pour ceux qui voulaient aller plus loin et faire une maîtrise ou une thèse.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- LaotziSage
Oui, pour le coup, cette définition de la ville est le fait de Jacques Lévy (co auteur du dictionnaire avec Lussault, et qui l'avait écrite auparavant) et elle n'est pas du tout moquée dans le monde universitaire. On en rigole quand on est étudiant en géographie, certes (ou surtout étudiant d'histoire en géographie, ce que j'étais aussi), elle est jargonnante comme l'est la géographie universitaire aujourd'hui, mais elle est plutôt juste (la ville est une association de densité et de diversité).
La question des deux premières années de licence très générales me semble n'est pas forcément aberrante en soi (les classes prépas sont bien pluridisciplinaires) mais on si c'est une façon de diminuer les exigences et de secondariser l'université en prenant acte de l'échec de l'enseignement secondaire à fournir un niveau général suffisant au sortir du baccalauréat, alors c'est une très mauvaise solution.
J'ose à peine imaginer le niveau d'un étudiant à la fin de son master MEEF, s'il a subi deux premières années "très générales", et deux ans de MEEF...
La question des deux premières années de licence très générales me semble n'est pas forcément aberrante en soi (les classes prépas sont bien pluridisciplinaires) mais on si c'est une façon de diminuer les exigences et de secondariser l'université en prenant acte de l'échec de l'enseignement secondaire à fournir un niveau général suffisant au sortir du baccalauréat, alors c'est une très mauvaise solution.
J'ose à peine imaginer le niveau d'un étudiant à la fin de son master MEEF, s'il a subi deux premières années "très générales", et deux ans de MEEF...
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- OlympiasProphète
Tu sais le programme de géo de terminale est de plus en plus éloigné de la géographie.Honchamp a écrit:V.Marchais a écrit:En général, le jargon des autres corps de métier a ceci de particulier que les professionnels concernés le comprennent. Sans exagération aucune, nos programmes sont rédigés de telle sorte que moi, spécialiste de ma discipline et, dans une certaine mesure, de la langue française, capable de lire aussi bien Proust que Spinoza, je ne les comprends pas toujours.
Et je m'interroge sur sa pertinence. Sur ce coup-là, je ne suis pas spécialiste, mais la définition de la ville par Lussault me paraît assez lacunaire. Quid des logements, des infrastructures ?
En géographie, ça peut jargonner beaucoup.
"L'archipel métropolitain mondial", ou "L'oligopole mondial", par exemples.
En fac ou en terminale, OK.
Mais on trouve ça en légende des planisphères des manuels de 4ème....
Lussault n'en est que l'acmé. (Et pas le point d'orgue, comme disent les journalistes...). Ou le plus pur exemple.
- jaybeNiveau 9
Nestya a écrit:laMiss a écrit:Petite citation
C'est pourquoi je plaide en faveur d'une licence généraliste où les deux premières années ne seraient pas disciplinaires. Nous devons avoir le courage, comme le propose d'ailleurs, à l'origine, le LMD, de mettre en place deux premières années très générales, avec de la modularité, de l'interdisciplinarité, une plus grande proximité avec les enseignants, de l'auto-évaluation des étudiants…
http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/michel-lussault-je-plaide-pour-licence-deux-premieres-annees-generales.html
Rien de neuf sous le soleil. Quand j'étais à la fac (début des années 2000), il existait la licence pluridisciplinaire, censée préparer au concours PE. Sauf qu'elle a fini par disparaître quand la fac s'est rendue compte que les étudiants qui ne réussissaient pas le concours (ou ne voulaient plus travailler dans l'enseignement) se retrouvaient sur le marché du travail avec une licence qui n'avait aucune valeur car elle n'était pas ou peu reconnue par les entreprises. Même problème pour ceux qui voulaient aller plus loin et faire une maîtrise ou une thèse.
Juste une expérience personnelle sur la licence pluridisciplinaire : quasiment tous les étudiants que j'ai vu passer par ce cursus se sont dirigés vers le CRPE ; à une échéance de deux-trois ans pour obtenir le concours, leur taux de réussite devait tourner autour de 95%. Dans mon coin, ce n'est pas l'argument de la valeur du diplôme qui a été avancé pour sa disparition mais la diminution des effectifs. Conséquence logique, une proportion encore plus faible de profils scientifiques inscrits en MEEF premier degré...
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- archebocEsprit éclairé
Laotzi a écrit:Oui, pour le coup, cette définition de la ville est le fait de Jacques Lévy (co auteur du dictionnaire avec Lussault, et qui l'avait écrite auparavant) et elle n'est pas du tout moquée dans le monde universitaire. On en rigole quand on est étudiant en géographie, certes (ou surtout étudiant d'histoire en géographie, ce que j'étais aussi), elle est jargonnante comme l'est la géographie universitaire aujourd'hui, mais elle est plutôt juste (la ville est une association de densité et de diversité).
"Géotype de substance sociétale fondée sur la coprésence"
- Géotype : c'est un idealtypus, une classe, une abstraction englobante. Et Géo pour dire qu'on la trouve à la surface terrestre, qu'elle est du domaine de la géographie.
- Sociétale : c'est de la géographie humaine, par opposition à la géographie physique.
- Substance : substantif augmentatif de "sociétal".
- Fondée : participe passé utilisé comme conjonction de coordination entre "sociétal" et "coprésence"
- Coprésence : c'est l'endroit où ils sont ensemble. Qui sont ensemble ? Sociétal, donc : les humains.
Essai de traduction : "La ville est un endroit où vivent de nombreux humains ensemble".
Prenons la définition de Wikipédia : "milieu physique — le milieu urbain — où se concentre une forte population humaine, et dont l'espace est aménagé pour faciliter et concentrer ces activités".
Même si la définition jargonnante a raison d'accentuer sur le caractère social de la ville, il lui manque que la ville est un espace aménagé.
Laotzi a écrit:Oui, pour le coup, cette définition de la ville [..] est jargonnante comme l'est la géographie universitaire aujourd'hui, mais elle est plutôt juste.
Cette tendance au jargon est le double symptôme d'une sclérose de la pensée et du complexe d'infériorité qui s'entretiennent en un terrible cercle vicieux : la difficulté à construire un discours performant sur le réel confine le champ disciplinaire dans des constructions théoriques hors sol. La conscience de cette vacuité entretient le complexe vis-à-vis des autres disciplines. Ce complexe provoque en compensation l'inflation d'un verbe creux, qui lui-même empêche de retrouver contact avec le réel.
On retrouve le même processus en géographie, en EPS (berceau des sciences éduc), chez certains épistémologues.
- User17706Bon génie
:fou: :fou: :fou:KrilinXV3 a écrit: Ville = Géotype de substance sociétale fondé sur la coprésence.
- fifi51Fidèle du forum
J'ai testé cette définition sur des non-géographes et j'ai obtenu comme réponses:
société,entreprise / colocation /agglomération / conférence virtuelle !
société,entreprise / colocation /agglomération / conférence virtuelle !
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- the educatorFidèle du forum
tu peux tester la définition de jargon aussi, parce que du coup, en effet, dès que l'on sort des cercles de pairs (j'allais écrire d'initiés....)....
- KeaFidèle du forum
Je n'ai pas vérifié les informations présentées dans cet article, mais il semblerait que certains établissements ruraux ne passent même pas par la case expérimentation :
La Montagne (16/02/2017) a écrit:
En 2016, l'association Ecole et territoire a lancé une campagne d'information pour répondre à la volonté gouvernementale de regrouper les écoles dans des groupes scolaires de plus de quatre classes (ce qui reviendrait à fermer 18.000 écoles en France sur 46.000).
Cela passe par la préconisation d'intégrer les CM1 et CM2 dans les collèges et de créer des « regroupements pédagogiques concentrés » dans les bourgs centres. Ces projets sont exposés dans le rapport du sénateur de l'Ariège Alain Duran consacré aux conventions ruralité signées entre l'Education nationale et les associations départementales des maires.
[...]
"Dans la Nièvre, c'est très avancé : les CM1-CM2 vont être regroupés dans les collèges. C'est déjà un tiers de l'effectif qui s'en va, et donc, ça fragilise les écoles. Ensuite, on fusionne les regroupements pédagogiques dispersés en regroupements concentrés, ce qui permet d'optimiser l'effectif par classe, de ne pas mettre de remplaçant quand un professeur est malade.
L'intégralité de l'article : "Ce berger en colère a déjà empêché la fermeture de dizaines de petites écoles rurales".
- Luigi_BGrand Maître
...
En l'occurrence les programmes jargonnants ont faire rire les professionnels.the educator a écrit:tu peux tester la définition de jargon aussi, parce que du coup, en effet, dès que l'on sort des cercles de pairs (j'allais écrire d'initiés....)....
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- gelsomina31Grand Maître
William Foster a écrit:On ne gagnerait pas du temps en faisant une seule classe CP-Terminale avec des groupes de besoins dedans ?
Et que fais tu des maternelles? :blague:
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Fear buildswalls.Hope builds bridges !
« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
- amethysteDoyen
Et des Licences ?gelsomina31 a écrit:William Foster a écrit:On ne gagnerait pas du temps en faisant une seule classe CP-Terminale avec des groupes de besoins dedans ?
Et que fais tu des maternelles? :blague:
- laMissSage
Kea a écrit:Je n'ai pas vérifié les informations présentées dans cet article, mais il semblerait que certains établissements ruraux ne passent même pas par la case expérimentation :La Montagne (16/02/2017) a écrit:
En 2016, l'association Ecole et territoire a lancé une campagne d'information pour répondre à la volonté gouvernementale de regrouper les écoles dans des groupes scolaires de plus de quatre classes (ce qui reviendrait à fermer 18.000 écoles en France sur 46.000).
Cela passe par la préconisation d'intégrer les CM1 et CM2 dans les collèges et de créer des « regroupements pédagogiques concentrés » dans les bourgs centres. Ces projets sont exposés dans le rapport du sénateur de l'Ariège Alain Duran consacré aux conventions ruralité signées entre l'Education nationale et les associations départementales des maires.
[...]
"Dans la Nièvre, c'est très avancé : les CM1-CM2 vont être regroupés dans les collèges. C'est déjà un tiers de l'effectif qui s'en va, et donc, ça fragilise les écoles. Ensuite, on fusionne les regroupements pédagogiques dispersés en regroupements concentrés, ce qui permet d'optimiser l'effectif par classe, de ne pas mettre de remplaçant quand un professeur est malade.
L'intégralité de l'article : "Ce berger en colère a déjà empêché la fermeture de dizaines de petites écoles rurales".
Cela confirme tristement ce que l'on disait. :|
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- gelsomina31Grand Maître
Comment peut on empêcher cette horreur de se réaliser???
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Fear buildswalls.Hope builds bridges !
« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
- laMissSage
Certains y sont parvenu grâce à l'appui et la ténacité d'élus locaux.
Cf. début du topic.
Cf. début du topic.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- CathEnchanteur
Des CM1 avec des 3ème ???
- XIIINeoprof expérimenté
Bein oui c'est la fusion des corps de la FP qui se prépare! C'est écrit dans le PPCR et le terrain est largement préparé par l'unsa et le sgen!
- micaschisteMonarque
Il faut lire cet article, cité sur un autre post.
http://www.lamontagne.fr/gueret/institutions/education/2017/02/16/ce-berger-en-colere-a-deja-empeche-la-fermeture-de-dizaines-de-petites-ecoles-rurales_12287928.html
http://www.lamontagne.fr/gueret/institutions/education/2017/02/16/ce-berger-en-colere-a-deja-empeche-la-fermeture-de-dizaines-de-petites-ecoles-rurales_12287928.html
Cela passe par la préconisation d'intégrer les CM1 et CM2 dans les collèges et de créer des « regroupements pédagogiques concentrés » dans les bourgs centres. Ces projets sont exposés dans le rapport du sénateur de l'Ariège Alain Duran consacré aux conventions ruralité signées entre l'Education nationale et les associations départementales des maires
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- floMédiateur
laMiss a écrit:Certains y sont parvenu grâce à l'appui et la ténacité d'élus locaux.
Cf. début du topic.
Exactement. Les maires des communes concernées ont été reçus au rectorat + pétition des parents + vote NON plus que majoritaire au CA de mon collège + soutien de notre nouveau chef - qui ne voulait pas se trouver projeter dans un bazar qu'il n'avait pas instigué lui-même contre tous ses profs et les parents d'élèves - et nous avons obtenu le retrait de cette aberration.
Mais à notre faveur, il s'agissait d'un truc mal ficelé et projeté à la hâte par un IEN ultraambitieux et un chef d'établissement qui avait des choses à se faire pardonner et croyait se faire mousser. Ils avaient conçu le truc en moins de 6 mois et leur communication avait été foireuse et plus que maladroite. Je pense que nous devons tout autant l'abandon du projet à leur précipitation et à leur nullité qu'à nos démarches effectives. Mais j'ai quand même pu réaliser le poids que peuvent avoir les maires et le député quand ils décident de contrer l'Académie.
- the educatorFidèle du forum
Je ne suis pas sur que ma réponse s'adressait à cette objection. Pour cette objection, en revanche, tu noteras que j'ai parlé de "pairs", et du jargon en général.Luigi_B a écrit:...En l'occurrence les programmes jargonnants ont faire rire les professionnels.the educator a écrit:tu peux tester la définition de jargon aussi, parce que du coup, en effet, dès que l'on sort des cercles de pairs (j'allais écrire d'initiés....)....
- may68Expert
http://www.sudeducation.org/Liaison-CM2-6-eme.htmlActuellement seul le refus de participer à ces réunions peut empêcher qu’elles ne deviennent de fait des obligations institutionnelles sans prise en compte des heures effectuées dans le temps de travail des enseignant-e-s ou sans décharge de service.
La fédération SUD éducation appelle les professeur-e-s des écoles à refuser toute participation aux conseils de classe du collège.
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