Nombre record de non-titularisations pour les stagiaires.

Les chiffres dont je dispose sont ceux de l'académie de Strasbourg, mais je pense qu'ils sont les mêmes partout. Ils corroborent une impression que quelques-uns ont déjà évoqué ici, à savoir qu'il est devenu de plus en plus difficile d'être titularisé à l'issue de son année de stage.

D'après les Dernières Nouvelles d'Alsace, qui reprennent les chiffres de Force Ouvrière, cette année à Strasbourg, 22 stagiaires ont été renouvelés et 21 ont été licenciés (sur un total de 450 stagiaires). Cela représente un bond considérable par rapport aux années précédentes pendant lesquelles, semble-t-il, "il n'y en avait pas plus d'une dizaine par an". D'après l'article "l'argument invoqué par le directeur des ressources humaines de l'académie de Strasbourg est la baisse du niveau général des étudiants aux concours".

A mettre en rapport avec l'avertissement inquiétant du rapport du CAPES de Lettres, selon lequel "un certain nombre de candidats, parmi ceux reçus en fin de classement lors d’une session où le nombre de postes offerts est très important, donc le recrutement large, peuvent être confrontés à des difficultés que leur seul sérieux ne leur permettra pas de régler." La sombre prophétie du jury s'est réalisée.

Du côté de FO, on invoque les conditions de stage de plus en plus difficiles. Les candidats sont déchirés entre des situations pénibles en établissement et la surcharge de travail en formation. Ceux qui doivent terminer leur master, et donc rédiger un mémoire, sont submergés au point de se noyer.

L'article est dans un journal papier, pas accessible sur la toile à moins d'être abonné :

http://www.dna.fr/education/2016/07/10/la-pedagogie-ca-s-apprend

J'ai cherché rapidement sur le site de FO, je n'ai rien trouvé.

Sur le site de FO  Strasbourg :

SNFOLC a écrit:Le SNFOLC  intervient en faveur des stagiaires (certifiés et agrégés de l'académie de Strasbourg), en demandant audience au DRH et à la Rectrice sur la question des licenciements

LIEN

Cela ne donne pas le nombre exact de licenciés, mais semble confirmer qu'il y a souci.

Et combien de démissions ?

Tonton Marcel a écrit:Et combien de démissions ?

Bonne question. L'article n'en parle pas. Comme vous le savez, c'est le tabou des tabous à l'éducation nationale.

Et voilà.

J'espère que les responsables de cette situation le paieront très cher, un jour.

Au moins il y a encore une sélection au tout dernier étage...

Non, ce sont nos enfants qui le paieront, pas les leurs...

Pendant ce temps-là, les postes non pourvus par des néo-titualaires seront pourvus par des contractuels encore moins formés...( en toute logique) Bref, c'est un jeu dangereux et inutile
Et surtout à quoi bon?

Record de bacheliers, record de recalés au niveau du stage. C'est cohérent... :|

Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.
Quand je pense que de mon temps j'avais en tout et pour tout 6h de cours à assurer, un vague rapport à rédiger et qu'à moins d'avoir cassé la g. à l'IPR on était sûr d'être titularisé.

jésus a écrit:Pendant ce temps-là, les postes non pourvus par des néo-titualaires seront pourvus par des contractuels encore moins formés...( en toute logique)  Bref, c'est un jeu dangereux et inutile
Et surtout à quoi bon?

Le métier se contractualise lentement mais sûrement à mon avis.

neomath a écrit:à moins d'avoir cassé la g. à l'IPR

Humm... Aujourd'hui ça n'en vaut même plus le coup : un IPR a tellement peu de pouvoir, à part nous dire qu'il faut aimer, aimer, porter, porter nos élèves (sans eux nous serions de sacrés tortionnaires, à n'en pas douter).

neomath a écrit:Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.

Et tu ne vois pas ce qui se passe dans certaines ESPE, telles que celle de Lyon par exemple. On est à la limite du harcèlement, parfois, et pas du bon côté de la limite.

J'ai peur que tu aies raison sofia...

Pas qu'à Lyon, je confirme.

Enaeco a écrit:Au moins il y a encore une sélection au tout dernier étage...

Hum... Sur quel critère ? la maîtrise de sa matière ou le suivi des dogmes pédagols ?

neomath a écrit:Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.
Quand je pense que de mon temps j'avais en tout et pour tout 6h de cours à assurer, un vague rapport à rédiger et qu'à moins d'avoir cassé la g. à l'IPR on était sûr d'être titularisé.

En 2014, on m'a dit exactement la même chose quand je suis arrivé dans mon lycée. Résultat: 30% de non titularisation dans ma matière...

ysabel a écrit:

Enaeco a écrit:Au moins il y a encore une sélection au tout dernier étage...

Hum... Sur quel critère ? la maîtrise de sa matière ou le suivi des dogmes pédagols ?

Ho, tu sais, certains suivent autant qu'il leur est possible les dogmes, mais sont archi-nuls disciplinairement, et ça finit par se voir :lol:

Rendash a écrit:

neomath a écrit:Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.

Et tu ne vois pas ce qui se passe dans certaines ESPE, telles que celle de Lyon par exemple. On est à la limite du harcèlement, parfois, et pas du bon côté de la limite.

Il se passe quoi à l'ESPE de Lyon?… (j'y serai l'année prochaine)

sofiamezi a écrit:

jésus a écrit:Pendant ce temps-là, les postes non pourvus par des néo-titualaires seront pourvus par des contractuels encore moins formés...( en toute logique)  Bref, c'est un jeu dangereux et inutile
Et surtout à quoi bon?

Le métier se contractualise lentement mais sûrement à mon avis.

là, c'est sûr , à force de dissuader de cette manière de devenir fonctionnaire...il n'y aura plus personne dans les rangs, comblé comme on peut mais avec des personnes mal payées...

Rendash, en maths, je suis presque sûr qu'il n'y a pas de corrélation entre le rang d'admission au capes/agreg et la non titularisation.

Snitch, les agrégés sont titularisé presque exclusivement sur le rapport d'inspection et pour les certifiés, si visite il y a, je ne connais pas d'exemple où le jury est allé contre l'avis de l'IPR.

Oui l'IPR a du pouvoir sur les stagiaires.

neomath a écrit:Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.
Quand je pense que de mon temps j'avais en tout et pour tout 6h de cours à assurer, un vague rapport à rédiger et qu'à moins d'avoir cassé la g. à l'IPR on était sûr d'être titularisé.

Hum... il y avait déjà quelques non-titularisés de mon temps (pas la même proportion, on est d'accord).
Maintenant, je vois aussi plus de stagiaires qui n'ont pas grandi et qui agissent encore comme des élèves ("non mais c'est parce que c'est dans ma tête, c'pour'ça j'ai pas écrit, mais en vrai, je savais faire, c'est juste que là, dans la panique, j'ai oublié", vécu, trois stagiaires différents, trois tuteurs différents) ou au contraire en reconversion et qui trouvent que "ouais enfin moi je matais 50 mécanos, alors c'est pas trente collégiens qui vont me faire suer et qui t'es qui toi d'abord pour me dire ce que je dois faire alors que j'ai 20 ans de plus que toi et que t'es une femme" (la partie après "et" n'était que suggérée avec la délicatesse d'un panzer).

Et ne hurlez pas, merci : je n'ai pas dit que tous les stagiaires étaient nuls-c'était-mieux-avant, je n'ai pas dit qu'une proportion importante de stagiaires est à licencier, je n'ai pas dit que tous les stagiaires renouvelés sont des taches. J'ai dit qu'une proportion plus importante de stagiaires que de mon temps semblent fragiles (et en math, on a déjà recruté sans remplir les postes et de cette époque il reste encore quelques profs malencontreusement titularisés, ça fait 35 ans qu'ils racontent des âneries sans tenir leurs classes, c'est pénible pour le reste de l'équipe et pour les élèves, croyez-moi).

ysabel a écrit:

Enaeco a écrit:Au moins il y a encore une sélection au tout dernier étage...

Hum... Sur quel critère ? la maîtrise de sa matière ou le suivi des dogmes pédagols ?

Ca, c'est autre chose, effectivement.
En attendant, dans certaines disciplines, obtenir le CAPES n'est pas non plus un gage de maitrise de sa matière (ni d'une aptitude à enseigner d'ailleurs).

ali_gator a écrit:

Rendash a écrit:

neomath a écrit:Je vois dans mon établissement ce que subissent nos jeunes collègues et je suis révolté.

Et tu ne vois pas ce qui se passe dans certaines ESPE, telles que celle de Lyon par exemple. On est à la limite du harcèlement, parfois, et pas du bon côté de la limite.

Il se passe quoi à l'ESPE de Lyon?… (j'y serai l'année prochaine)

Ca ne concerne pas toutes les disciplines (croise les doigts )