- PabloPEExpert
Je n'ai nulle part dit qu'il fallait attendre qu'ils comprennent les motsMurr a écrit:PabloPE a écrit:Cripure a écrit:
Je ne parle pas des capacités des collègues, mais des programmes et directives divers qui encadrent le travail des Pe notamment.
Après, je me rappelle qu'en 6e et 5e, si j'avais 7h de français par semaine (5h de cours et 2h de TD), nous avions en revanche très peu d'heure de littérature. C'était surtout de la langue.
Mais pour moi, la langue fait partie des "belles lettres", comme vous dites
De toutes façons je trouve complètement stupide de coller des enfants devant des "beaux textes" sans leur offrir le code pour y accéder.
Ca les démotive et les enfonce dans l'idée que "ce n'est pas pour eux".
Et puis objectivement cette volonté de toujours tout décortiquer dans un texte sans leur offrir le plaisir de le lire juste comme ça m'a toujours paru "bizarre". Bref vive l'EDL
Je ne partage pas tout à fait cet avis : j'ai appris quantité de poèmes quand j'étais petite (surtout des fables de La Fontaine et du Ronsard) sans comprendre tous les mots, juste pour le plaisir ! Si l'on devait attendre que les élèves soient en mesure de tout comprendre pour leur proposer de "beaux textes", on ne dépasserait jamais le stade de la Bibliothèque rose (révisée sans verbes au passé simple et autres fioritures, bien évidemment... ).
J'ai juste parlé des codes et oui la syllabique et la grammaire de base sont des prérequis indispensables.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- MurrNiveau 9
Rabelais a écrit:Sniff, ça a cassé ma moyenne
Encore une victime de l'ancien système élitiste... Heureusement qu'on a réformé tout ça !
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- ysabelDevin
snitch a écrit:Gilbertine a écrit:Au lycée, les textes sont incompréhensibles pour la plupart des élèves, il faut "traduire" les textes du XVIIe et du XVIIIe, c'est une langue étrangère pour eux.
Je n'ai pas lu toutes les réponses de ce sujet très intéressant, mais j'ai tout de suite envie d'abonder dans le sens de certaines remarques. Oui, il faut davantage de grammaire, en primaire, au collège, au lycée.
En cours de philosophie, en terminale donc, il m'arrive encore régulièrement d'en faire pour mettre simplement les élèves en position de pouvoir enfin comprendre certains énoncés.
Quant à cette langue du XVIIe siècle, celle de Descartes, Pascal ou Leibniz, elle exige a minima une lecture glosée de ma part en classe, sinon elle demeure franchement obscure à mes élèves. Et encore faut-il souligner qu'il s'agit de textes purement argumentatifs sans aucune recherche lyrique.
De toute manière, il faut traduire tous les textes pour bcp d'élèves... Et paradoxalement, les textes anciens sont souvent mieux compris car on les "traduits" de A à Z alors que Zola, Camus... souvent, on considère qu'ils sont plus compréhensibles et en fait, non...
Bcp de mes ST2S ne savaient pas le sens de tiédir
Et elles n'ont rien compris à la scène d'exposition du Mariage de Figaro par manque de vocabulaire.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MurrNiveau 9
PabloPE a écrit:Je n'ai nulle part dit qu'il fallait attendre qu'ils comprennent les motsMurr a écrit:PabloPE a écrit:Cripure a écrit:
Je ne parle pas des capacités des collègues, mais des programmes et directives divers qui encadrent le travail des Pe notamment.
Après, je me rappelle qu'en 6e et 5e, si j'avais 7h de français par semaine (5h de cours et 2h de TD), nous avions en revanche très peu d'heure de littérature. C'était surtout de la langue.
Mais pour moi, la langue fait partie des "belles lettres", comme vous dites
De toutes façons je trouve complètement stupide de coller des enfants devant des "beaux textes" sans leur offrir le code pour y accéder.
Ca les démotive et les enfonce dans l'idée que "ce n'est pas pour eux".
Et puis objectivement cette volonté de toujours tout décortiquer dans un texte sans leur offrir le plaisir de le lire juste comme ça m'a toujours paru "bizarre". Bref vive l'EDL
Je ne partage pas tout à fait cet avis : j'ai appris quantité de poèmes quand j'étais petite (surtout des fables de La Fontaine et du Ronsard) sans comprendre tous les mots, juste pour le plaisir ! Si l'on devait attendre que les élèves soient en mesure de tout comprendre pour leur proposer de "beaux textes", on ne dépasserait jamais le stade de la Bibliothèque rose (révisée sans verbes au passé simple et autres fioritures, bien évidemment... ).
J'ai juste parlé des codes et oui la syllabique et la grammaire de base sont des prérequis indispensables.
Alors j'ai pas tout compris et on est d'accord
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- CathEnchanteur
J'allais le dire ! :lol:Thalia de G a écrit:Comme quoi, il existe une inéluctable dégradation : de mon temps, je devais préciser le genre et le nombre.Rabelais a écrit:Mes parents viennent de me ramener mon cahier du jour de CM1:
J'ai de la peine, je crois que je vais pleurer.
- V.MarchaisEmpereur
Miew a écrit:Ca me fait du mal d'écrire ça, mais pour l'instant, je n'enseigne que peu la langue. Je l'ai fait davantage en 4e parce que j'estimais que les élèves en avaient plus besoin que les 5e.
Cela me désole, car enseigner la langue fait partie de ce que j'aime dans le métier, mais ayant peu d'expérience je passe beaucoup de temps à enseigner la littérature, faute de faire des séances de lecture courtes et efficaces.
En revanche, cette année, mes élèves ont beaucoup rédigé,plus que l'an dernier, ce qui me permet tout de même de signaler des problèmes en langue sur leurs copies. Mais, bien évidemment, les mêmes erreurs se reproduisent sans cesse...
L'an prochain (si je suis titularisée), je pense faire "la phrase du jour" mais uniquement si j'ai des 6e ou des 5e.
Ce n'est pas toi qui es en cause, Miew. Il est absolument scandaleux que les futurs professeurs (PE ou profs de Lettres) ne soient pas formés à la pédagogie de la grammaire. Ils découvrent tout sur le terrain, souvent de façon douloureuse et erratique.
Mais le simple fait que tu suives un tel fil et te poses des questions est positif.
Si tu le souhaites, tu trouveras sur ce forum des tas de pistes pour enseigner efficacement la grammaire, avec une progression rigoureuse, qui permettra aux élèves de fixer les notions et de les approfondir au fil du temps.
Si, au début, tu as besoin de cours tout faits, ce qui est normal (ou même ensuite si tu veux continuer avec : nul n'est tenu de réinventer la roue à chaque instant), n'hésite pas à photocopier les pages de grammaire du manuel Terre des Lettres. Les leçons sont claires et explicites, les exercices variés et efficaces, les progressions pensées au millimètre près - et je sais de quoi je parle !
Si tu n'as pas eu de spécimen cette année, réclame-les à l'éditeur.
- MiewHabitué du forum
Merci beaucoup Véronique ! J'ai reçu le TDL 5e, je vais le regarder de plus près en ce qui concerne l'enseignement de la langue.
Cette année je me suis servie du TDL 4e pour des séances de lecture sur l'Avare, j'avais trouvé le manuel très bien fait.
Cette année je me suis servie du TDL 4e pour des séances de lecture sur l'Avare, j'avais trouvé le manuel très bien fait.
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- VerduretteModérateur
Compte tenu des énormités que j'ai entendues en animation pédagogique je ne suis guère étonnée ... genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative, et le verbe c'est le mot qui est entre "ne" et "pas", et le sujet c'est le mot "à gauche du verbe" si si ! Et la tarte à la crème des compléments essentiels ou pas, déplaçables ou pas ...
Pour ma part, n'ayant pas eu de formation spécifique, je me suis débrouillée avec mes propres souvenirs (bac 1978... ça date ! d'autant que j'ai fait autre chose jusqu'à 1992). Pour mon auto-formation j'utilise pour moi la grammaire de Cécile Revéret, le bon vieux Grévisse , et pour la classe le livre du GRIP "Ecrire Analyser" et le manuel de Grammaire CE1-CE2 de la Librairie des Ecoles.
Mes collègues de CP et CE1 avaient bien préparé le terrain, les élèves identifiaient assez bien les noms, adjectifs, verbes ... et avaient beaucoup travaillé en orthographe lexicale. J'ai travaillé en cette année de CE2 sur ce qui constitue, à mon sens, les bases de la grammaire de phrase : le sujet , le verbe, l'objet de l'action, les circonstances... l'analyse qui permet de vérifier l'accord au sein d'un groupe nominal, l'accord entre un sujet et un verbe, de valider une terminaison de conjugaison ... et ça commence à porter ses fruits.
Je le vois en expression écrite et en dictée, où je leur demande d'analyser des mots "stratégiques", et d'utiliser ce travail pour s'auto-corriger... et ils voient que ça marche !
Nous travaillons la relation entre les mots, étroitement liée au sens.
Inutile de dire qu'en inspection c'est moi qui prends les coups de règle sur les doigts ...
(mais Cécile Revéret m'a donné des arguments pour justifier mes choix !)
é
Pour ma part, n'ayant pas eu de formation spécifique, je me suis débrouillée avec mes propres souvenirs (bac 1978... ça date ! d'autant que j'ai fait autre chose jusqu'à 1992). Pour mon auto-formation j'utilise pour moi la grammaire de Cécile Revéret, le bon vieux Grévisse , et pour la classe le livre du GRIP "Ecrire Analyser" et le manuel de Grammaire CE1-CE2 de la Librairie des Ecoles.
Mes collègues de CP et CE1 avaient bien préparé le terrain, les élèves identifiaient assez bien les noms, adjectifs, verbes ... et avaient beaucoup travaillé en orthographe lexicale. J'ai travaillé en cette année de CE2 sur ce qui constitue, à mon sens, les bases de la grammaire de phrase : le sujet , le verbe, l'objet de l'action, les circonstances... l'analyse qui permet de vérifier l'accord au sein d'un groupe nominal, l'accord entre un sujet et un verbe, de valider une terminaison de conjugaison ... et ça commence à porter ses fruits.
Je le vois en expression écrite et en dictée, où je leur demande d'analyser des mots "stratégiques", et d'utiliser ce travail pour s'auto-corriger... et ils voient que ça marche !
Nous travaillons la relation entre les mots, étroitement liée au sens.
Inutile de dire qu'en inspection c'est moi qui prends les coups de règle sur les doigts ...
(mais Cécile Revéret m'a donné des arguments pour justifier mes choix !)
é
- Ignatius ReillyFidèle du forum
J'enseigne l'histoire -géo mais j'ai fait ce constat depuis un bon moment. Le fait nouveau est que je remarque une aggravation des lacunes. La semaine dernière j'ai été obligé d'indiquer le verbe dans les questions d'un contrôle à 3 élèves de sixième, mais je subodore une catastrophe à la correction. L'un deux ne voyait pas que "sont" était le verbe être conjugué. Un autre ne trouvait pas le sujet. Lacunes ou comprenette lente ? Le doute m'habite.
- Panta RheiExpert
Un grand merci pour ce fil! J'enseigne l'anglais depuis 20 ans et mon désespoir va croissant quant au niveau de maîtrise des faits de langue, même dans ce qu'il convient d'appeler une bonne classe de 4ème d'un "bon" collège.
Je me réfléchissais à voix haute dans la voiture en rentrant à la maison vendredi: je me disais, combien d'élèves de ma 4ème pourtant "CAMIF" seraient capables de produire un énoncé correct en choisissant entre le prétérit et le present perfect?
Moins de 5! Je me disais, et en ça je vous rejoins, que nous n'avons plus le droit de "faire de grammaire". Il est désormais "interdit" et depuis 2006 de leur faire faire des exos de grammaire. Finis les "drills" qui marchaient pourtant (petit coucou à celles et ceux qui ont appris l'anglais avec "IMAGINE YOU'RE ENGLISH et son fameux triliber")
A la place nous sommes devenus des impressionnistes: une touche par ci , une touche par là (mais juste une touche, hein...! Pas plusieurs!)... Nous entrons par le culturel... La tâche finale est devenue reine...
En 2000, mes 3èmes allaient en 2nde GT avec des notions telles que le passif à tous les temps -y compris celui sans complément d'agent!- et bien des trucs pointus sur l'aspect!
En 2016, tout ou presque a disparu! Les gamins qui entrent en 2nde GT ne savent pas ce qu'est la situation d'énonciation, je ne parlerai même pas de l'énonciateur... tout ce qui faisait la beauté entre les present perfect... GONE! Les verbes irréguliers... Je n'en parle même pas!
Mais bon, pour revenir au sujet initial, je ne suis plus étonné!
Mais, bon sang, dans quelle société vivrons-nous dans 20 ans?
@ les modos, je ne savais pas trop où réagir... Alors n'hésitez-pas à déplacer et/ou créer sous LVE.
Je me réfléchissais à voix haute dans la voiture en rentrant à la maison vendredi: je me disais, combien d'élèves de ma 4ème pourtant "CAMIF" seraient capables de produire un énoncé correct en choisissant entre le prétérit et le present perfect?
Moins de 5! Je me disais, et en ça je vous rejoins, que nous n'avons plus le droit de "faire de grammaire". Il est désormais "interdit" et depuis 2006 de leur faire faire des exos de grammaire. Finis les "drills" qui marchaient pourtant (petit coucou à celles et ceux qui ont appris l'anglais avec "IMAGINE YOU'RE ENGLISH et son fameux triliber")
A la place nous sommes devenus des impressionnistes: une touche par ci , une touche par là (mais juste une touche, hein...! Pas plusieurs!)... Nous entrons par le culturel... La tâche finale est devenue reine...
En 2000, mes 3èmes allaient en 2nde GT avec des notions telles que le passif à tous les temps -y compris celui sans complément d'agent!- et bien des trucs pointus sur l'aspect!
En 2016, tout ou presque a disparu! Les gamins qui entrent en 2nde GT ne savent pas ce qu'est la situation d'énonciation, je ne parlerai même pas de l'énonciateur... tout ce qui faisait la beauté entre les present perfect... GONE! Les verbes irréguliers... Je n'en parle même pas!
Mais bon, pour revenir au sujet initial, je ne suis plus étonné!
Mais, bon sang, dans quelle société vivrons-nous dans 20 ans?
@ les modos, je ne savais pas trop où réagir... Alors n'hésitez-pas à déplacer et/ou créer sous LVE.
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- ysabelDevin
Et c'est comme cela que tu te demandes pourquoi le gamin, en anglais, il a écrit and à la place de is...
Je l'ai expliqué à des collègues au lycée car ils ne comprenaient pas comment les élèves pouvaient se planter à ce niveau-là !
Je l'ai expliqué à des collègues au lycée car ils ne comprenaient pas comment les élèves pouvaient se planter à ce niveau-là !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- RabelaisVénérable
Mes quatriemes feraient une faute par mot lors de cette dictée, peut-être une faute pour trois mots en cette fin d'année. J'en ai assez.Verdurette a écrit:Compte tenu des énormités que j'ai entendues en animation pédagogique je ne suis guère étonnée ... genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative, et le verbe c'est le mot qui est entre "ne" et "pas", et le sujet c'est le mot "à gauche du verbe" si si ! Et la tarte à la crème des compléments essentiels ou pas, déplaçables ou pas ...
Pour ma part, n'ayant pas eu de formation spécifique, je me suis débrouillée avec mes propres souvenirs (bac 1978... ça date ! d'autant que j'ai fait autre chose jusqu'à 1992). Pour mon auto-formation j'utilise pour moi la grammaire de Cécile Revéret, le bon vieux Grévisse , et pour la classe le livre du GRIP "Ecrire Analyser" et le manuel de Grammaire CE1-CE2 de la Librairie des Ecoles.
Mes collègues de CP et CE1 avaient bien préparé le terrain, les élèves identifiaient assez bien les noms, adjectifs, verbes ... et avaient beaucoup travaillé en orthographe lexicale. J'ai travaillé en cette année de CE2 sur ce qui constitue, à mon sens, les bases de la grammaire de phrase : le sujet , le verbe, l'objet de l'action, les circonstances... l'analyse qui permet de vérifier l'accord au sein d'un groupe nominal, l'accord entre un sujet et un verbe, de valider une terminaison de conjugaison ... et ça commence à porter ses fruits.
Je le vois en expression écrite et en dictée, où je leur demande d'analyser des mots "stratégiques", et d'utiliser ce travail pour s'auto-corriger... et ils voient que ça marche !
Nous travaillons la relation entre les mots, étroitement liée au sens.
Inutile de dire qu'en inspection c'est moi qui prends les coups de règle sur les doigts ...
(mais Cécile Revéret m'a donné des arguments pour justifier mes choix !)
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- VerduretteModérateur
Bon, pour être honnête, la copie fait partie du groupe de tête, en plus elle avait l'avantage d'être très bien écrite.
J'ai eu des dictées avec beaucoup plus de fautes de grammaire, mais aucune qu'il soit nécessaire de relire à haute voix pour comprendre ce qui a été écrit.
Sans doute grâce à la méthode de lecture en béton armé de mes collègues de CP, purement alphabétique , avec encodage de sons et dictée de mots quotidiens.
C'est une école avec un public très défavorisé. Quoi qu'en disent les huiles grenelliennes, ces méthodes dinosauriennes et mal considérées y fonctionnent très bien. Sans doute parce qu'un enfant ne peut pas "construire ses propres savoirs" à partir de rien, et qu'il faut leur donner, tant pis pour la transmission et la frontalité, des matériaux de construction. (Pour ma part je n'ai rien contre la transmission, bien au contraire ...et je me souviens encore, un demi-siècle plus tard, de la fierté de savoir manipuler des notions nouvelles avec des mots difficiles ... je me sentais "grande" )
J'ai eu des dictées avec beaucoup plus de fautes de grammaire, mais aucune qu'il soit nécessaire de relire à haute voix pour comprendre ce qui a été écrit.
Sans doute grâce à la méthode de lecture en béton armé de mes collègues de CP, purement alphabétique , avec encodage de sons et dictée de mots quotidiens.
C'est une école avec un public très défavorisé. Quoi qu'en disent les huiles grenelliennes, ces méthodes dinosauriennes et mal considérées y fonctionnent très bien. Sans doute parce qu'un enfant ne peut pas "construire ses propres savoirs" à partir de rien, et qu'il faut leur donner, tant pis pour la transmission et la frontalité, des matériaux de construction. (Pour ma part je n'ai rien contre la transmission, bien au contraire ...et je me souviens encore, un demi-siècle plus tard, de la fierté de savoir manipuler des notions nouvelles avec des mots difficiles ... je me sentais "grande" )
- RabelaisVénérable
Que dire de plus?Verdurette a écrit:Bon, pour être honnête, la copie fait partie du groupe de tête, en plus elle avait l'avantage d'être très bien écrite.
J'ai eu des dictées avec beaucoup plus de fautes de grammaire, mais aucune qu'il soit nécessaire de relire à haute voix pour comprendre ce qui a été écrit.
Sans doute grâce à la méthode de lecture en béton armé de mes collègues de CP, purement alphabétique , avec encodage de sons et dictée de mots quotidiens.
C'est une école avec un public très défavorisé. Quoi qu'en disent les huiles grenelliennes, ces méthodes dinosauriennes et mal considérées y fonctionnent très bien. Sans doute parce qu'un enfant ne peut pas "construire ses propres savoirs" à partir de rien, et qu'il faut leur donner, tant pis pour la transmission et la frontalité, des matériaux de construction. (Pour ma part je n'ai rien contre la transmission, bien au contraire ...et je me souviens encore, un demi-siècle plus tard, de la fierté de savoir manipuler des notions nouvelles avec des mots difficiles ... je me sentais "grande" )
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- doctor whoDoyen
Verdurette a écrit:Compte tenu des énormités que j'ai entendues en animation pédagogique je ne suis guère étonnée ... genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative, et le verbe c'est le mot qui est entre "ne" et "pas", et le sujet c'est le mot "à gauche du verbe" si si ! Et la tarte à la crème des compléments essentiels ou pas, déplaçables ou pas ...
Pour ma part, n'ayant pas eu de formation spécifique, je me suis débrouillée avec mes propres souvenirs (bac 1978... ça date ! d'autant que j'ai fait autre chose jusqu'à 1992). Pour mon auto-formation j'utilise pour moi la grammaire de Cécile Revéret, le bon vieux Grévisse , et pour la classe le livre du GRIP "Ecrire Analyser" et le manuel de Grammaire CE1-CE2 de la Librairie des Ecoles.
Mes collègues de CP et CE1 avaient bien préparé le terrain, les élèves identifiaient assez bien les noms, adjectifs, verbes ... et avaient beaucoup travaillé en orthographe lexicale. J'ai travaillé en cette année de CE2 sur ce qui constitue, à mon sens, les bases de la grammaire de phrase : le sujet , le verbe, l'objet de l'action, les circonstances... l'analyse qui permet de vérifier l'accord au sein d'un groupe nominal, l'accord entre un sujet et un verbe, de valider une terminaison de conjugaison ... et ça commence à porter ses fruits.
Je le vois en expression écrite et en dictée, où je leur demande d'analyser des mots "stratégiques", et d'utiliser ce travail pour s'auto-corriger... et ils voient que ça marche !
Nous travaillons la relation entre les mots, étroitement liée au sens.
Inutile de dire qu'en inspection c'est moi qui prends les coups de règle sur les doigts ...
(mais Cécile Revéret m'a donné des arguments pour justifier mes choix !)
Tu peux expliquer ce que j'ai mis en gras, STP. C'est intéressant.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- MurrNiveau 9
Verdurette a écrit:Compte tenu des énormités que j'ai entendues en animation pédagogique je ne suis guère étonnée ... genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative, et le verbe c'est le mot qui est entre "ne" et "pas", et le sujet c'est le mot "à gauche du verbe" si si ! Et la tarte à la crème des compléments essentiels ou pas, déplaçables ou pas ...
Pour ma part, n'ayant pas eu de formation spécifique, je me suis débrouillée avec mes propres souvenirs (bac 1978... ça date ! d'autant que j'ai fait autre chose jusqu'à 1992). Pour mon auto-formation j'utilise pour moi la grammaire de Cécile Revéret, le bon vieux Grévisse , et pour la classe le livre du GRIP "Ecrire Analyser" et le manuel de Grammaire CE1-CE2 de la Librairie des Ecoles.
Mes collègues de CP et CE1 avaient bien préparé le terrain, les élèves identifiaient assez bien les noms, adjectifs, verbes ... et avaient beaucoup travaillé en orthographe lexicale. J'ai travaillé en cette année de CE2 sur ce qui constitue, à mon sens, les bases de la grammaire de phrase : le sujet , le verbe, l'objet de l'action, les circonstances... l'analyse qui permet de vérifier l'accord au sein d'un groupe nominal, l'accord entre un sujet et un verbe, de valider une terminaison de conjugaison ... et ça commence à porter ses fruits.
Je le vois en expression écrite et en dictée, où je leur demande d'analyser des mots "stratégiques", et d'utiliser ce travail pour s'auto-corriger... et ils voient que ça marche !
Nous travaillons la relation entre les mots, étroitement liée au sens.
Inutile de dire qu'en inspection c'est moi qui prends les coups de règle sur les doigts ...
(mais Cécile Revéret m'a donné des arguments pour justifier mes choix !)
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Merci pour les références, Verdurette : je potasserai tout ça lorsque j'aurai un peu de temps
Quand je compare cet exemple avec les productions écrites de mes CE2, cela me donne envie de pleurer : c'est fou les écarts qu'il peut y avoir d'une classe à une autre ! Le plus triste dans l'affaire, c'est que c'est ce genre de production qui étonne de nos jours, et non les habituels torchons truffés de fautes...
C'est mon collègue qui s'occupe de l'orthographe et de la conjugaison, mais je crois que je vais craquer avant la fin de l'année et que je vais faire faire quelques pages de Bled à mes têtes blondes. Un CPC m'en a dit pis que pendre, mais c'est ce qui m'a sauvée lorsque j'écrivais presque phonétiquement au sortir du CM2 : je ne comprends pas pourquoi cette méthode suscite tant d'animosité
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- MurrNiveau 9
Verdurette a écrit:Bon, pour être honnête, la copie fait partie du groupe de tête, en plus elle avait l'avantage d'être très bien écrite.
J'ai eu des dictées avec beaucoup plus de fautes de grammaire, mais aucune qu'il soit nécessaire de relire à haute voix pour comprendre ce qui a été écrit.
Sans doute grâce à la méthode de lecture en béton armé de mes collègues de CP, purement alphabétique , avec encodage de sons et dictée de mots quotidiens.
C'est une école avec un public très défavorisé. Quoi qu'en disent les huiles grenelliennes, ces méthodes dinosauriennes et mal considérées y fonctionnent très bien. Sans doute parce qu'un enfant ne peut pas "construire ses propres savoirs" à partir de rien, et qu'il faut leur donner, tant pis pour la transmission et la frontalité, des matériaux de construction. (Pour ma part je n'ai rien contre la transmission, bien au contraire ...et je me souviens encore, un demi-siècle plus tard, de la fierté de savoir manipuler des notions nouvelles avec des mots difficiles ... je me sentais "grande" )
On peut savoir le nom de cette méthode ?
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- VISSANNiveau 1
Je travaille cette année sur deux établissements très différents, et les notions de grammaire sont en effet parfois totalement négligées (l'une de mes collègues m'a dit cette semaine "je sais, je néglige la grammaire, mais je n'aime pas ça..."), parfois beaucoup moins. Du coup, je mets le paquet sur l'étude de la langue, surtout en 5ème et 4ème (je n'ai pas de sixième) : 1h de leçon + exercices d'application (je suis essentiellement la progression du TDL), 1h d'exercices d'approfondissement (réécriture, rédaction courte...), 1h consacrée à un test noté chaque semaine + correction des analyses logiques faites à la maison. Bien sûr, je ne vais pas boucler le programme d'étude de textes en revanche... Je vais vraiment à l'essentiel sur ce point, en travaillant les genres littéraires, la compréhension écrite, la chronologie (qui pose, je trouve, de plus en plus de problème, surtout en 5ème...).
Bon, les élèves râlent beaucoup en début d'année... et me réclament les phrases d'analyse en fin d'année quand j'oublie de leur donner...
Leur niveau en grammaire et en rédaction, durant l'année, semble progresser... Pour combien de temps ? Que va-t-il rester de ce travail l'année prochaine ? Je n'ai pas le recul nécessaire pour m'en rendre compte...
Bon, les élèves râlent beaucoup en début d'année... et me réclament les phrases d'analyse en fin d'année quand j'oublie de leur donner...
Leur niveau en grammaire et en rédaction, durant l'année, semble progresser... Pour combien de temps ? Que va-t-il rester de ce travail l'année prochaine ? Je n'ai pas le recul nécessaire pour m'en rendre compte...
- ThermoNiveau 7
En Physique au collège la maîtrise minimale de la langue se détériore (constat sur les 15 dernières années, tous niveaux confondus) et donc les mauvaises compréhensions d'énoncé sont devenus légions, même chez ceux qui ont largement les capacités pour avoir des bons résultats. Ajouté à ça : il y a de plus en plus un manque de rigueur intellectuelle, beaucoup rebondissent intellectuellement sur un mot et ne répondent pas à la question posée, je répète sans cesse à mes 5èmes "si je vous demande l'heure, je ne veux pas que vous me racontiez la vie de votre grand père qui vous a offert la montre.".
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Loi du Management de Weiler : Rien n'est impossible pour celui qui n'a pas à le faire lui-même.
- EuphémiaNiveau 10
Cripure a écrit:C'est amusant qu'on puisse encore s'affoler du niveau en grammaire quand, en parallèle, on sait comment la grammaire est enseignée à l'école ou au collège, ou plutôt comment elle n'est pas enseignée...
Mais non, voyons, tout le monde sait que c'est la faute aux sms.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CatsouneExpert
PurpleBanner a écrit:Rabelais a écrit:Oui, certes, elle en fait partie!
Je voulais signifier en disant cela que la grammaire devait être détachée de l'étude du texte et que cette sale manie de saupoudrer la grammaire devait cesser.
Il faudra un jour que PE et profs prennent leurs responsablités, l'inspecteur n'est pas dans la classe tous les jours, ça laisse un peu de temps pour travailler.
...
Avec des CM2 que j'ai eu l'an dernier en CM1, je parviens, en ce mois de mai, à être plutôt satisfaite du niveau en grammaire, en orthographe et en lecture. Cependant, nous n'avons pas encore vraiment fait:
- d'anglais
- de géographie
- d'informatique
- de sciences
...et nous rattraperons le programme d'histoire au cours ce dernier trimestre...
Je n'en suis pas fière, je culpabilise très souvent mais je parviens à relativiser...plus souvent encore...
Franchement, à l'école élémentaire, je pense qu'il est effectivement IMPOSSIBLE pour l'élève lambda (autant dire 90% de l'effectif d'une classe) d'acquérir de solides automatismes en langue française si l'enseignant reste dans les clous des horaires et préconisations des programmes.
Im-po-ssi-ble.
C'est bien mon avis aussi.
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Les compliments, c'est comme le mascara, il en faut plusieurs couches.....
- CatsouneExpert
Rabelais a écrit:PurpleBanner a écrit:Rabelais a écrit:Oui, certes, elle en fait partie!
Je voulais signifier en disant cela que la grammaire devait être détachée de l'étude du texte et que cette sale manie de saupoudrer la grammaire devait cesser.
Il faudra un jour que PE et profs prennent leurs responsablités, l'inspecteur n'est pas dans la classe tous les jours, ça laisse un peu de temps pour travailler.
...
Avec des CM2 que j'ai eu l'an dernier en CM1, je parviens, en ce mois de mai, à être plutôt satisfaite du niveau en grammaire, en orthographe et en lecture. Cependant, nous n'avons pas encore vraiment fait:
- d'anglais
- de géographie
- d'informatique
- de sciences
...et nous rattraperons le programme d'histoire au cours ce dernier trimestre...
Je n'en suis pas fière, je culpabilise très souvent mais je parviens à relativiser...plus souvent encore...
Franchement, à l'école élémentaire, je pense qu'il est effectivement IMPOSSIBLE pour l'élève lambda (autant dire 90% de l'effectif d'une classe) d'acquérir de solides automatismes en langue française si l'enseignant reste dans les clous des horaires et préconisations des programmes.
Im-po-ssi-ble.
MERCI!
Si tous les PE se battaient ainsi, nous n'en serions pas là.
Je me permets de réagir à cela.
J'enseigne ( CE1/CE2) dans la plus grande école de ma ville de l'est du Grand-Est. Le niveau de mon école est assez alarmant ( ex: une élève est arrivée dans ma classe, redoublante, venant d'un petit patelin. Dans mon école, on ne l'aurait jamais proposée au redoublement parce qu'elle a le niveau de nos élèves).
Une collègue enseigne en REP dans la même ville en CE1. Elle vient de commencer la différenciation nom propre/nom commun dans sa classe. Notion que j'ai vue en décembre dans ma classe. Les capacités en langue française des élèves de cette école sont tellement basses qu'il a fallu faire bien des choses avant de pouvoir attaquer cette partie du programme.
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Les compliments, c'est comme le mascara, il en faut plusieurs couches.....
- XIIINeoprof expérimenté
Ayant été obligé d'assister à une animation pédagogique sur la Laïcité et les valeurs de la République, j'ai été interpellé par les propos de l'IGEN présent. En effet, selon lui, l'Institution doit faire passer au premier plan (avant les savoirs) les valeurs de la République et les enseignants devraient être évalués en premier lieu sur leurs capacités à transmettre ces valeurs...
- CatsouneExpert
Où est le smiley qui éclate en sanglots?
Fichtre, pourquoi ne pouvons-nous plus exercer le métier que nous aimons et que nous avons choisi?
Fichtre, pourquoi ne pouvons-nous plus exercer le métier que nous aimons et que nous avons choisi?
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- stanleymilgramNiveau 9
Catsoune a écrit:Où est le smiley qui éclate en sanglots?
Fichtre, pourquoi ne pouvons-nous plus exercer le métier que nous aimons et que nous avons choisi?
Parce qu'il n'existe plus vraiment?...
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