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- kimyGrand sage
Je suis en train de monter ma séquence sur l'autobiographie et je "rame".
Je fais donc appel à vous, chers collègues néos.
Pour l'instant, cela donne:
S.1: INTRO
Obj: caractéristiques et difficultés du genre
S.2: Le pacte autobiographique
Supports: Montaigne et Rousseau
Après, j'aimerais traiter le thème de la mémoire involontaire. Mais comment ?
Je fais donc appel à vous, chers collègues néos.
Pour l'instant, cela donne:
S.1: INTRO
Obj: caractéristiques et difficultés du genre
S.2: Le pacte autobiographique
Supports: Montaigne et Rousseau
Après, j'aimerais traiter le thème de la mémoire involontaire. Mais comment ?
- KikiHabitué du forum
Tu as le texte de Chateaubriand mais cela dépend du niveau de tes élèves.
Les maillots qui grattent de je ne sais plus qui, peut-être ? C'était un sujet brevet. C'est une actrice, Anny Duperey ? En fait, elle stimule sa mémoire avec une photo.
Les maillots qui grattent de je ne sais plus qui, peut-être ? C'était un sujet brevet. C'est une actrice, Anny Duperey ? En fait, elle stimule sa mémoire avec une photo.
- KikiHabitué du forum
Sinon, pour l'autobiographie, il y a un extrait de Cavanna qui fait rire les élèves. Cavanna découvre le monde du travail à l'usine. C'est le point de vue d'un jeune. Donc le niveau de langue est familier.
Je fais Le vol du ruban de Rousseau : ça me semble important.
Je fais Le vol du ruban de Rousseau : ça me semble important.
- kimyGrand sage
Je peux prendre la grive de Chateaubriand, la madeleine de Proust, la pervenche de Rousseau ou cela fait un peu catalogue ?
- roxanneOracle
Le ruban volé ça marche bien et c'est un texte qui les marque même les plus réfractaires à la littérature.Il y aussi l'incipit de l'Enfant.
- CircéExpert
Je note, je note, continuez mes chers collègues.
Pour Rousseau, on abandonne l'épisode de la fessée ??? ...parce que je le trouve particulièrement éclairant sur le pacte autobiographique.
Pour Rousseau, on abandonne l'épisode de la fessée ??? ...parce que je le trouve particulièrement éclairant sur le pacte autobiographique.
- KikiHabitué du forum
Oui, c'est redondant. Choisis celui que tu préfères.kimy a écrit:Je peux prendre la grive de Chateaubriand, la madeleine de Proust, la pervenche de Rousseau ou cela fait un peu catalogue ?
- roxanneOracle
certes...mais il faut assumer le côté sexuel du truc..sinon il y a l'épisode du peigne cassé...Circé a écrit:Je note, je note, continuez mes chers collègues.
Pour Rousseau, on abandonne l'épisode de la fessée ??? ...parce que je le trouve particulièrement éclairant sur le pacte autobiographique.
- kimyGrand sage
Kiki a écrit:Oui, c'est redondant. Choisis celui que tu préfères.kimy a écrit:Je peux prendre la grive de Chateaubriand, la madeleine de Proust, la pervenche de Rousseau ou cela fait un peu catalogue ?
Merci kiki !
- Thalia de GMédiateur
Qu'est-ce que tu appelles INTRO ? Un cours sur l'autobio ?
Je commence par des extraits de Je me souviens de Perec et leur fais rédiger à eux aussi quelques phrases de manière à ce qu'ils se rendent compte qu'il n'est pas facile de se souvenir.
Autre texte sur les hésitations du souvenir, un extrait d'Enfance de Tolstoï qui se termine ainsi
"« C’est étrange et terrible de penser que depuis ma naissance jusqu’à l’âge de trois ans, — période pendant laquelle on m’a allaité, emmaillotté, pendant laquelle j’ai commencé de grimper, de parler, de marcher, — j’ai beau chercher dans ma mémoire, je ne puis trouver aucun autre souvenir, sauf ces deux. Quand ai-je oommencé ? Quand ai-je commencé à vivre ? Pourquoi m’est-il joyeux de me représenter ce temps, tandis qu’il m’est terrible de songer au moment où je rentrerai de nouveau dans cet état de mort duquel ne restera pas de souvenirs exprimables par des paroles ? N’ai-je pas vécu alors, quand j’apprenais à regarder, écouter, comprendre, parler, quand je dormais, tétais, riais et égayais ma mère ? J’ai vécu et vécu béatement ! N’est-ce pas alors que j’ai acquis tout ce dont je vis maintenant, et tant et si rapidement que, durant tout le reste de ma vie, je n’ai pas acquis un centième de tout cela ? De l’enfant de cinq ans jusqu’à moi, il n’y a qu’un pas. De l’enfant nouveau né jusqu’à cinq ans, il y a une distance effrayante. De l’embryon au nouveau-né il y a un abîme ; et du néant jusqu’à l’embryon, ce n’est déjà plus un abîme, mais quelque chose d’inconcevable."
Petite remarque : j'ai été inspectée en octobre 2009, je venais d'achever cette séquence et l'IPR a trouvé que mes textes n'étaient pas assez actuels et que vu le public, il en faudrait un humoristique (ne critiquez pas mon IPR, pour une fois que j'en ai rencontré avec qui on puisse vraiment discuter)
Je commence par des extraits de Je me souviens de Perec et leur fais rédiger à eux aussi quelques phrases de manière à ce qu'ils se rendent compte qu'il n'est pas facile de se souvenir.
Autre texte sur les hésitations du souvenir, un extrait d'Enfance de Tolstoï qui se termine ainsi
"« C’est étrange et terrible de penser que depuis ma naissance jusqu’à l’âge de trois ans, — période pendant laquelle on m’a allaité, emmaillotté, pendant laquelle j’ai commencé de grimper, de parler, de marcher, — j’ai beau chercher dans ma mémoire, je ne puis trouver aucun autre souvenir, sauf ces deux. Quand ai-je oommencé ? Quand ai-je commencé à vivre ? Pourquoi m’est-il joyeux de me représenter ce temps, tandis qu’il m’est terrible de songer au moment où je rentrerai de nouveau dans cet état de mort duquel ne restera pas de souvenirs exprimables par des paroles ? N’ai-je pas vécu alors, quand j’apprenais à regarder, écouter, comprendre, parler, quand je dormais, tétais, riais et égayais ma mère ? J’ai vécu et vécu béatement ! N’est-ce pas alors que j’ai acquis tout ce dont je vis maintenant, et tant et si rapidement que, durant tout le reste de ma vie, je n’ai pas acquis un centième de tout cela ? De l’enfant de cinq ans jusqu’à moi, il n’y a qu’un pas. De l’enfant nouveau né jusqu’à cinq ans, il y a une distance effrayante. De l’embryon au nouveau-né il y a un abîme ; et du néant jusqu’à l’embryon, ce n’est déjà plus un abîme, mais quelque chose d’inconcevable."
Petite remarque : j'ai été inspectée en octobre 2009, je venais d'achever cette séquence et l'IPR a trouvé que mes textes n'étaient pas assez actuels et que vu le public, il en faudrait un humoristique (ne critiquez pas mon IPR, pour une fois que j'en ai rencontré avec qui on puisse vraiment discuter)
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- cannelle21Grand Maître
Généralement je les fais commencer par un court sujet d'écriture. En fait c'est mon premier cours de l'année pour leur montrer qu'il n'est pas évident de se dire, qu'il faut sélectionner...
Ce qui marche bien c'est aussi l'étude du Triple autoportrait de Norman Rockwell et un extrait de Persepolis.
Ce qui marche bien c'est aussi l'étude du Triple autoportrait de Norman Rockwell et un extrait de Persepolis.
- DerborenceModérateur
Je commence aussi par les "Je me souviens" de Perec.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- Thalia de GMédiateur
Et je leur donne une œuvre autobio à lire avec un contrôle "passe-partout" à la clef et qui fonctionne assez bien.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- AmaliahEmpereur
Les Je me souviens, mes élèves trouvent toujours que c'est trop facile. Du coup je ne leur fais plus faire.
- AmaliahEmpereur
Si ça peut te donner des idées, voici ce que j'ai fait l'an dernier, mais rien de drôle ni d'actuel.
1. Pactes autobiographiques: Rousseau, Chateaubriand, Semprun.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau (en lien avec le préambule).
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
Gary, Valentine en évaluation.
1. Pactes autobiographiques: Rousseau, Chateaubriand, Semprun.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau (en lien avec le préambule).
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
Gary, Valentine en évaluation.
- Ruggera7Neoprof expérimenté
Pour Annie Duperey, je pense qu'il s'agit du roman "le voile noir".
- IlianaGrand sage
A gros traits, et je me rends compte combien mes pauvres 3èmes ont dû souffrir en m'ayant comme prof stagiaire, j'avais fait:
- les conditions de possibilités de l'autobiographie (un peu d'histoire littéraire, on va dire, à partir des documents du manuel, pour donner des repères sur l'évolution du genre)
- le pacte autobiographique (début du texte, et raisons de l'autobiographie, avec Montaigne, Rousseau et Semprun),
- Comment parler de soi (les différentes personnes utilisées, et les temps utilisés, avec Sarraute et Chamoiseau).
- et on avait enchaîné avec un travail sur W ou le souvenir d'enfance, pour évoquer la difficulté de se souvenir, les lacunes de la mémoire, la reconstruction du souvenir par la littérature.
Je me suis éclatée à le faire, eux sûrement moins à le subir...
Au passage, Une Enfance créole, de P. Chamoiseau, en extrait ou en cursive, ça leur avait beaucoup plu, pour le coup ça les avait fait rire.
Mais cette séquence avait l'avantage de travailler l'OuLiPo (ça aussi ça leur a plu, ils m'ont rapporté des palindromes et des pangrammes pendant plusieurs jours!!), et d'aborder les notions d'utopie/dystopie, que nous avons reprises ensuite en travaillant sur La Ferme des animaux.
Elle était bien cette année en fait J'les regrette, mes 3èmes...
@ Kimy => Qu'est-ce que tu entends par mémoire involontaire? la madeleine de Proust et l'émergence du souvenir?
- les conditions de possibilités de l'autobiographie (un peu d'histoire littéraire, on va dire, à partir des documents du manuel, pour donner des repères sur l'évolution du genre)
- le pacte autobiographique (début du texte, et raisons de l'autobiographie, avec Montaigne, Rousseau et Semprun),
- Comment parler de soi (les différentes personnes utilisées, et les temps utilisés, avec Sarraute et Chamoiseau).
- et on avait enchaîné avec un travail sur W ou le souvenir d'enfance, pour évoquer la difficulté de se souvenir, les lacunes de la mémoire, la reconstruction du souvenir par la littérature.
Je me suis éclatée à le faire, eux sûrement moins à le subir...
Au passage, Une Enfance créole, de P. Chamoiseau, en extrait ou en cursive, ça leur avait beaucoup plu, pour le coup ça les avait fait rire.
Mais cette séquence avait l'avantage de travailler l'OuLiPo (ça aussi ça leur a plu, ils m'ont rapporté des palindromes et des pangrammes pendant plusieurs jours!!), et d'aborder les notions d'utopie/dystopie, que nous avons reprises ensuite en travaillant sur La Ferme des animaux.
Elle était bien cette année en fait J'les regrette, mes 3èmes...
@ Kimy => Qu'est-ce que tu entends par mémoire involontaire? la madeleine de Proust et l'émergence du souvenir?
- liskayaNeoprof expérimenté
Je fais remonter ce sujet car je voudrais bien savoir si quelqu'un a déjà tenter l'étude de W en 3e... intégralement ou par extraits, d'ailleurs...
Iliana, ça semble avoir été le cas, comment t'y étais-tu prise ?
Ça m'intrigue...
Iliana, ça semble avoir été le cas, comment t'y étais-tu prise ?
Ça m'intrigue...
- V.MarchaisEmpereur
Je fais remonter ce fil car je vais profiter de l'été pour retravailler ce chapitre dont je ne suis toujours pas satisfaite. Je souhaite étudier un GT, car en dehors de Persépolis (le film), que je fais en prolongement en mini-séquence, en 20 ans, je n'ai jamais trouvé d'OI autobiographique que j'aie vraiment envie d'étudier avec mes élèves, ni, surtout, qui permette de se dispenser de la lecture de textes que je juge, en la matière, fondamentaux (Montaigne, Rousseau...).
Donc ce sera un GT.
Je pense l'axer davantage sur l'écriture et la mise en voix. En effet, la partie la plus réussie de ce chapitre, l'an passé, ça a été la mise en voix de fragments de textes écrits par les élèves, qui prenaient, mis en commun et dits avec une certaine solennité, un éclairage nouveau, et une émotion particulière. Ce travail était directement inspiré de celui que Cannelle, que je remercie au passage, avait présenté ici-même. Je voudrais le développer pour y insérer des récitations de textes célèbres et quelques lectures d'écrits d'élèves.
Voici où j'en suis pour l'instant.
J'aurais besoin d'aide pour deux points, si vous voulez bien.
D'une part, je recherche un texte précis que j'avais trouvé émouvant, le portrait que faisait d'elle-même une adolescente, où l'on lisait à la fois l'interrogation sur sa capacité à plaire, la quête d'identité, la vulnérabilité. Il me semblait que c'était dans le journal d'Anne Frank mais je n'en suis pas sûre et en plus je ne retrouve pas mon livre. Ça vous dit quelque chose ?
D'autre part, je vais entamer une recension de brefs extraits en prose ou de poèmes en lien avec l'autobiographie et la quête de soi. Il faut que ce soit mémorisable par un élève. Je vais bien sûr chercher de mon coté, en particulier chez ces auteurs à la prose très mélodique, comme Chateaubriand et Proust, mais si vous avez des suggestions, elles seront les bienvenues.
Cannelle, merci encore pour la façon précise dont tu nous as exposé ton travail l'an passé. Cela m'a été fort utile et je vais développer cette approche par la mise en voix des textes.
Donc ce sera un GT.
Je pense l'axer davantage sur l'écriture et la mise en voix. En effet, la partie la plus réussie de ce chapitre, l'an passé, ça a été la mise en voix de fragments de textes écrits par les élèves, qui prenaient, mis en commun et dits avec une certaine solennité, un éclairage nouveau, et une émotion particulière. Ce travail était directement inspiré de celui que Cannelle, que je remercie au passage, avait présenté ici-même. Je voudrais le développer pour y insérer des récitations de textes célèbres et quelques lectures d'écrits d'élèves.
Voici où j'en suis pour l'instant.
L’écriture de soi
1. Le projet autobiographique.
- Montaigne, Les Essais, avis au lecteur
- Rousseau, incipit des Confessions
- Questionnaire de Proust
2. Chateaubriand : naissance + étude de tableau : C. D. Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages
Une écriture orientée et signifiante de sa propre vie
Écriture d’imitation : mettre en scène sa propre naissance.
3. Souvenir et quête de soi
3 textes de Perec : début de W, extraits de « Je me souviens » et « J’aime / Je n’aime pas ».
Écriture d’imitation : rédiger ses propres « J’aime / Je n’aime pas » et « Je me souviens ».
Oral : mettre en scène ses textes (1)
4. Gary, La Promesse de l’aube, Valentine : humour et distance
5. Sujet type brevet : Delerm, le porte-monnaie
Écriture décrire de façon objective et de façon subjective un objet empreint de souvenirs
6. L’autoportrait
Autoportraits de Michel Leiris (L’Âge d’homme), Beauvoir (Mémoires d'une jeune fille rangée) + l’autoportrait en peinture (Van Gogh, Picasso, Khalo)
Écrire son autoportrait
7. Lecture. Dire à voix haute. Courts extraits en prose et poèmes en lien avec l’autobiographie.
8. Oral - Mettre en scène ses textes (2)
J'aurais besoin d'aide pour deux points, si vous voulez bien.
D'une part, je recherche un texte précis que j'avais trouvé émouvant, le portrait que faisait d'elle-même une adolescente, où l'on lisait à la fois l'interrogation sur sa capacité à plaire, la quête d'identité, la vulnérabilité. Il me semblait que c'était dans le journal d'Anne Frank mais je n'en suis pas sûre et en plus je ne retrouve pas mon livre. Ça vous dit quelque chose ?
D'autre part, je vais entamer une recension de brefs extraits en prose ou de poèmes en lien avec l'autobiographie et la quête de soi. Il faut que ce soit mémorisable par un élève. Je vais bien sûr chercher de mon coté, en particulier chez ces auteurs à la prose très mélodique, comme Chateaubriand et Proust, mais si vous avez des suggestions, elles seront les bienvenues.
Cannelle, merci encore pour la façon précise dont tu nous as exposé ton travail l'an passé. Cela m'a été fort utile et je vais développer cette approche par la mise en voix des textes.
- cannelle21Grand Maître
V.Marchais a écrit:Je fais remonter ce fil car je vais profiter de l'été pour retravailler ce chapitre dont je ne suis toujours pas satisfaite. Je souhaite étudier un GT, car en dehors de Persépolis (le film), que je fais en prolongement en mini-séquence, en 20 ans, je n'ai jamais trouvé d'OI autobiographique que j'aie vraiment envie d'étudier avec mes élèves, ni, surtout, qui permette de se dispenser de la lecture de textes que je juge, en la matière, fondamentaux (Montaigne, Rousseau...).
Donc ce sera un GT.
Je pense l'axer davantage sur l'écriture et la mise en voix. En effet, la partie la plus réussie de ce chapitre, l'an passé, ça a été la mise en voix de fragments de textes écrits par les élèves, qui prenaient, mis en commun et dits avec une certaine solennité, un éclairage nouveau, et une émotion particulière. Ce travail était directement inspiré de celui que Cannelle, que je remercie au passage, avait présenté ici-même. Je voudrais le développer pour y insérer des récitations de textes célèbres et quelques lectures d'écrits d'élèves.
Voici où j'en suis pour l'instant.
L’écriture de soi
1. Le projet autobiographique.
- Montaigne, Les Essais, avis au lecteur
- Rousseau, incipit des Confessions
- Questionnaire de Proust
2. Chateaubriand : naissance + étude de tableau : C. D. Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages
Une écriture orientée et signifiante de sa propre vie
Écriture d’imitation : mettre en scène sa propre naissance.
3. Souvenir et quête de soi
3 textes de Perec : début de W, extraits de « Je me souviens » et « J’aime / Je n’aime pas ».
Écriture d’imitation : rédiger ses propres « J’aime / Je n’aime pas » et « Je me souviens ».
Oral : mettre en scène ses textes (1)
4. Gary, La Promesse de l’aube, Valentine : humour et distance
5. Sujet type brevet : Delerm, le porte-monnaie
Écriture décrire de façon objective et de façon subjective un objet empreint de souvenirs
6. L’autoportrait
Autoportraits de Michel Leiris (L’Âge d’homme), Beauvoir (Mémoires d'une jeune fille rangée) + l’autoportrait en peinture (Van Gogh, Picasso, Khalo)
Écrire son autoportrait
7. Lecture. Dire à voix haute. Courts extraits en prose et poèmes en lien avec l’autobiographie.
8. Oral - Mettre en scène ses textes (2)
J'aurais besoin d'aide pour deux points, si vous voulez bien.
D'une part, je recherche un texte précis que j'avais trouvé émouvant, le portrait que faisait d'elle-même une adolescente, où l'on lisait à la fois l'interrogation sur sa capacité à plaire, la quête d'identité, la vulnérabilité. Il me semblait que c'était dans le journal d'Anne Frank mais je n'en suis pas sûre et en plus je ne retrouve pas mon livre. Ça vous dit quelque chose ?
D'autre part, je vais entamer une recension de brefs extraits en prose ou de poèmes en lien avec l'autobiographie et la quête de soi. Il faut que ce soit mémorisable par un élève. Je vais bien sûr chercher de mon coté, en particulier chez ces auteurs à la prose très mélodique, comme Chateaubriand et Proust, mais si vous avez des suggestions, elles seront les bienvenues.
Cannelle, merci encore pour la façon précise dont tu nous as exposé ton travail l'an passé. Cela m'a été fort utile et je vais développer cette approche par la mise en voix des textes.
Merci pour ton retour.
Cette année, je vais prolonger ce chapitre en travaillant la mise en voix de Petit Pays, de Gaël Faye (en partie autobiographique). Le texte sort en poche en août et il m'a vraiment beaucoup émue.
Je vais m'inspirer de cette proposition de France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/latelier-fiction/petit-pays-de-gael-faye
J'ai d'ailleurs tapé le texte de l'émission si cela intéresse quelqu'un.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- cannelle21Grand Maître
Pour ta demande, j'aime beaucoup cet extrait d'Un obus dans le coeur, de Mouawad
On ne sait jamais comment une histoire commence. Je veux dire que lorsqu'une histoire commence et que cette histoire vous arrive à vous, vous ne savez pas, au moment où elle commence, qu'elle commence. Je veux dire... Je veux dire que vous n'êtes pas là, à marcher tranquillement dans la rue et tout à coup, vous vous dites : tiens, voilà, une histoire qui commence. Je veux dire, on ne le sait pas... puis, lorsque finalement on réalise qu'on est embarqué dans une histoire, on ne sait pas comment tout ça va se terminer. Personne ne peut savoir. C'est seulement à la fin. Lorsque tout est consommé, qu'on ouvre les yeux et qu'on se dit : l'histoire est terminée. Elle est terminée et parce qu'elle est terminée, vous vous mettez à entendre le silence, le grand silence qui a failli vous noyer. C'est comme ça. Alors, pour conjurer le silence, on tente de trouver les mots. Pour raconter. Même si c'est n'importe quoi, mais un mot qu'on trouve au fond de soi, c'est comme une oasis au milieu du désert. On se précipite dessus et on le boit. On boit le mot.
Moi, le premier mot que j'ai trouvé pour pouvoir raconter ce qui s'est passé, c'est le mot «avant». Je dis « avant », mais cela ne fait pas longtemps que je peux dire «avant ». Je dis parfois : « Avant, j'étais un enfant. » Mais quand est-ce que j'ai cessé ?
Je ne sais pas. C'est comme ça maintenant. J'entends les vieux qui parlent. Ils disent : « Avant la guerre. » C'est un avant fixe. La guerre c'est fixe. Parfois aussi : « Avant la mort d'un tel. » Ça aussi c'est fixe. La mort est fixe. Avant. Je ne sais pas.
Je m'appelle Abdelwahab, comme le chanteur, mais tout le monde m'appelle Wahab et depuis peu, je peux dire le mot « avant » et c'est parfois une catastrophe.
J'ai d'ailleurs également le texte en entier. C'est un petit bijou pour la quête de soi car le texte est en grande partie autobiographique.
On ne sait jamais comment une histoire commence. Je veux dire que lorsqu'une histoire commence et que cette histoire vous arrive à vous, vous ne savez pas, au moment où elle commence, qu'elle commence. Je veux dire... Je veux dire que vous n'êtes pas là, à marcher tranquillement dans la rue et tout à coup, vous vous dites : tiens, voilà, une histoire qui commence. Je veux dire, on ne le sait pas... puis, lorsque finalement on réalise qu'on est embarqué dans une histoire, on ne sait pas comment tout ça va se terminer. Personne ne peut savoir. C'est seulement à la fin. Lorsque tout est consommé, qu'on ouvre les yeux et qu'on se dit : l'histoire est terminée. Elle est terminée et parce qu'elle est terminée, vous vous mettez à entendre le silence, le grand silence qui a failli vous noyer. C'est comme ça. Alors, pour conjurer le silence, on tente de trouver les mots. Pour raconter. Même si c'est n'importe quoi, mais un mot qu'on trouve au fond de soi, c'est comme une oasis au milieu du désert. On se précipite dessus et on le boit. On boit le mot.
Moi, le premier mot que j'ai trouvé pour pouvoir raconter ce qui s'est passé, c'est le mot «avant». Je dis « avant », mais cela ne fait pas longtemps que je peux dire «avant ». Je dis parfois : « Avant, j'étais un enfant. » Mais quand est-ce que j'ai cessé ?
Je ne sais pas. C'est comme ça maintenant. J'entends les vieux qui parlent. Ils disent : « Avant la guerre. » C'est un avant fixe. La guerre c'est fixe. Parfois aussi : « Avant la mort d'un tel. » Ça aussi c'est fixe. La mort est fixe. Avant. Je ne sais pas.
Je m'appelle Abdelwahab, comme le chanteur, mais tout le monde m'appelle Wahab et depuis peu, je peux dire le mot « avant » et c'est parfois une catastrophe.
J'ai d'ailleurs également le texte en entier. C'est un petit bijou pour la quête de soi car le texte est en grande partie autobiographique.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- V.MarchaisEmpereur
Décidément, Cannelle, tu es une mine ! C'est vrai que ce texte est très beau, merci. Il me donne envie de lire le livre en entier.
Merci aussi pour les propositions sur Petit Pays. J'en ai beaucoup entendu parler. Je vais lire aussi.
Merci aussi pour les propositions sur Petit Pays. J'en ai beaucoup entendu parler. Je vais lire aussi.
- MinaNiveau 10
Je passe brièvement pour revenir plus en détails plus tard.. Constructif, n'est-ce pas? Plus sérieusement, je partage l'avis de Véro. Moi aussi, depuis le temps que j'enseigne je n'arrive pas à faire quelque chose de satisfaisant dans ce chapitre. J'ai même arrêté de faire les classiques Montaigne et Rousseau car mes élèves ne comprennent plus ces textes et je passe trop de temps à les "traduire" en français d'aujourd'hui...
Pour le texte que tu cherches, Véro, il y a un passage du Journal d'Anne Frank dans "Le Livre Scolaire" qui pourrait correspondre à ce que tu évoques. C'est la page du 7 mars 1944 dans lequel elle s'interroge sur qui elle est, elle compare la fille qu'elle était il y a 2 ans et celle qu'elle est maintenant et elle évoque également "la beauté qui subsiste encore" (tu devrais facilement trouver le texte en ligne, sinon, quand j'aurai 5mn je te le copie).
Merci aussi Cannelle pour tes idées, je pense que je vais largement m'en inspirer pour refaire ce chapitre pour l'an prochain!
Pour le texte que tu cherches, Véro, il y a un passage du Journal d'Anne Frank dans "Le Livre Scolaire" qui pourrait correspondre à ce que tu évoques. C'est la page du 7 mars 1944 dans lequel elle s'interroge sur qui elle est, elle compare la fille qu'elle était il y a 2 ans et celle qu'elle est maintenant et elle évoque également "la beauté qui subsiste encore" (tu devrais facilement trouver le texte en ligne, sinon, quand j'aurai 5mn je te le copie).
Merci aussi Cannelle pour tes idées, je pense que je vais largement m'en inspirer pour refaire ce chapitre pour l'an prochain!
- OudemiaBon génie
As-tu lu Visages d'un autoportrait de Zoé Oldenbourg ? Si oui, ce pourrait tout à fait être dedans.V.Marchais a écrit:D'une part, je recherche un texte précis que j'avais trouvé émouvant, le portrait que faisait d'elle-même une adolescente, où l'on lisait à la fois l'interrogation sur sa capacité à plaire, la quête d'identité, la vulnérabilité.
Si non, eh bien je te recommande cette lecture, et je la conseille à tous : c'est un pavé, très riche.
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