- AmaliahEmpereur
Je compte faire:
1. Pactes autobiographiques.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau.
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
7. Ecrire pour témoigner: Semprun?
J'aurais voulu étudier un texte de Gary, mais lequel choisir?
Manque-t-il quelque chose? Je verrai le journal intime avec le DJC.
1. Pactes autobiographiques.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau.
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
7. Ecrire pour témoigner: Semprun?
J'aurais voulu étudier un texte de Gary, mais lequel choisir?
Manque-t-il quelque chose? Je verrai le journal intime avec le DJC.
- LoEsprit sacré
Ca m'a l'air vachement bien! Tu va mettre quoi dans les pactes autobiographiques?
- LMVénérable
Je trouve ça très bien.
Par contre, moi, je fais beaucoup d'images dans cette séquence: Persepolis, Autoportrait, Maus...
Je prends un texte de Gary qui se trouve dans le manuel des élèves (Parcours Méthodiques blanc).
Pfff...toutes mes séquences sont à remanier...
Par contre, moi, je fais beaucoup d'images dans cette séquence: Persepolis, Autoportrait, Maus...
Je prends un texte de Gary qui se trouve dans le manuel des élèves (Parcours Méthodiques blanc).
Pfff...toutes mes séquences sont à remanier...
- sandGuide spirituel
Je mets un extrait de Montaigne et un de Rousseau pour le projet autobiographique. Et je conclus par un extrait de Lambeaux de C. Juliet, où il utilise la 2ème personne pour reconstruire ses souvenirs. (Vieux Magnard 3ème)
- henrietteMédiateur
Ca m'a l'air très complet !
Seule petite suggestion éventuelle : dans "écrire pour témoigner de son temps", tu peux mettre :
Saint-Simon, Mémoires, Avant-Propos.
Ecrire l’histoire de son pays et de son temps, c’est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu’on a vu, manié, ou su d’original sans reproche, qui s’est passé sur le théâtre du monde, les diverses machines, souvent les riens apparents qui ont mû les ressorts des événements qui ont eu le plus de suite, et qui en ont enfanté d’autres ; c’est se montrer à soi-même pied à pied le néant du monde, de ses craintes, de ses désirs, de ses espérances, de ses disgrâces, de ses fortunes, de ses travaux ; c’est se convaincre du rien de tout par la courte et rapide durée de toutes ces choses, et de la vie des hommes ; c’est se rappeler un vif souvenir que nul des heureux du monde ne l’a été, et que la félicité ni même la tranquillité ne peut se trouver ici bas ; c’est mettre en évidence que, s’il était possible que cette multitude de gens de qui ont fait une nécessaire mention avait pu lire dans l’avenir le succès de leurs peines, de leurs sueurs, de leurs soins, de leurs intrigues, tous, à une douzaine près tout au plus, se seraient arrêtés tout court dès l’entrée de leur vie, et auraient abandonné leurs vues et leurs plus chères prétentions ; et que, de cette douzaine encore, leur mort, qui termine le bonheur qu’ils s’étaient proposé, n’a fait qu’augmenter leurs regrets par le redoublement de leurs attaches, et rend pour eux comme non avenu tout ce à quoi ils étaient parvenus.
et garder Semprun pour une conclusion-ouverture sur le problème de dire ce qui est indicible, par exemple en confrontant ces deux textes, l'un de Semprun et l'autre d'Antelme, sur l'expérience des camps de concentration :
Robert Antelme, L’Espèce humaine.
Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter d’expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore ? Et cependant c’était impossible. A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-mêmes, ce que nous avions à dire commençait à paraître inimaginable.
Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une de ces réalités qui font dire qu’elles dépassent l’imagination. Il était clair désormais que c’était seulement par le choix, c’est-à-dire encore par l’imagination que nous pouvions essayer d’en dire quelque chose.
J’ai essayé ici de retracer la vie d’un kommando (Gandersheim) d’un camp de concentration allemand (Buchenwald).
Jorge Semprun, L’écriture ou la vie
Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l’odeur de chair brûlée sur l’Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de l’homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ?
Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche, en somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation digne de foi, vérifiée. C’est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi.
Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soir indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création. Ou de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage. Mais ceci n’a rien d’exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques.
Seule petite suggestion éventuelle : dans "écrire pour témoigner de son temps", tu peux mettre :
Saint-Simon, Mémoires, Avant-Propos.
Ecrire l’histoire de son pays et de son temps, c’est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu’on a vu, manié, ou su d’original sans reproche, qui s’est passé sur le théâtre du monde, les diverses machines, souvent les riens apparents qui ont mû les ressorts des événements qui ont eu le plus de suite, et qui en ont enfanté d’autres ; c’est se montrer à soi-même pied à pied le néant du monde, de ses craintes, de ses désirs, de ses espérances, de ses disgrâces, de ses fortunes, de ses travaux ; c’est se convaincre du rien de tout par la courte et rapide durée de toutes ces choses, et de la vie des hommes ; c’est se rappeler un vif souvenir que nul des heureux du monde ne l’a été, et que la félicité ni même la tranquillité ne peut se trouver ici bas ; c’est mettre en évidence que, s’il était possible que cette multitude de gens de qui ont fait une nécessaire mention avait pu lire dans l’avenir le succès de leurs peines, de leurs sueurs, de leurs soins, de leurs intrigues, tous, à une douzaine près tout au plus, se seraient arrêtés tout court dès l’entrée de leur vie, et auraient abandonné leurs vues et leurs plus chères prétentions ; et que, de cette douzaine encore, leur mort, qui termine le bonheur qu’ils s’étaient proposé, n’a fait qu’augmenter leurs regrets par le redoublement de leurs attaches, et rend pour eux comme non avenu tout ce à quoi ils étaient parvenus.
et garder Semprun pour une conclusion-ouverture sur le problème de dire ce qui est indicible, par exemple en confrontant ces deux textes, l'un de Semprun et l'autre d'Antelme, sur l'expérience des camps de concentration :
Robert Antelme, L’Espèce humaine.
Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter d’expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore ? Et cependant c’était impossible. A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-mêmes, ce que nous avions à dire commençait à paraître inimaginable.
Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une de ces réalités qui font dire qu’elles dépassent l’imagination. Il était clair désormais que c’était seulement par le choix, c’est-à-dire encore par l’imagination que nous pouvions essayer d’en dire quelque chose.
J’ai essayé ici de retracer la vie d’un kommando (Gandersheim) d’un camp de concentration allemand (Buchenwald).
Jorge Semprun, L’écriture ou la vie
Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l’odeur de chair brûlée sur l’Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de l’homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ?
Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche, en somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation digne de foi, vérifiée. C’est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi.
Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soir indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création. Ou de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage. Mais ceci n’a rien d’exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques.
- cristalExpert spécialisé
Pour le témoignage, je prends un extrait du Journal d'Anne Frank qui me permet aussi de voir le journal intime.
Semprun ou Lévi.
Semprun ou Lévi.
- AmaliahEmpereur
Pour la lecture de l'image, j'avoue que c'est mon point faible, mais une fois que j'ai fait tous ces textes, je n'ai qu'une envie: changer de séquence!
Je ferais bien quelques tableaux de Frida Kahlo. Il faut aussi que je visionne Persépolis, acheté il y a déjà six mois et toujours dans son emballage!
LM, de quel extrait s'agit-il pour Gary?
Pour les pactes, je verrai Rousseau, Chateaubriand, Semprun.
A quoi bon mettre celui de Montaigne si après je n'en parle plus du tout dans la séquence? C'est une vraie question que je pose.
Merci Henriette pour les deux textes à mettre en parallèle. L'extrait de SaintSimon me semble bien abstrait pour les élèves, j'aurais préféré un texte racontant un événement historique. Sinon je me contente des deux textes que tu me proposes et je les mets dans mon premier corpus sur les pactes (je donne toujours en cours d'année et de manière décrochée une LC au choix sur les camps), ce qui donnerait en fin de compte:
1. Pactes autobiographiques: Rousseau, Chateaubriand, Gary (il faut que je relise le début de la Promesse de l'aube), Semprun, Antelme.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau.
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
Lecture de l'image.
Gary en évaluation finale?
Je ferais bien quelques tableaux de Frida Kahlo. Il faut aussi que je visionne Persépolis, acheté il y a déjà six mois et toujours dans son emballage!
LM, de quel extrait s'agit-il pour Gary?
Pour les pactes, je verrai Rousseau, Chateaubriand, Semprun.
A quoi bon mettre celui de Montaigne si après je n'en parle plus du tout dans la séquence? C'est une vraie question que je pose.
Merci Henriette pour les deux textes à mettre en parallèle. L'extrait de SaintSimon me semble bien abstrait pour les élèves, j'aurais préféré un texte racontant un événement historique. Sinon je me contente des deux textes que tu me proposes et je les mets dans mon premier corpus sur les pactes (je donne toujours en cours d'année et de manière décrochée une LC au choix sur les camps), ce qui donnerait en fin de compte:
1. Pactes autobiographiques: Rousseau, Chateaubriand, Gary (il faut que je relise le début de la Promesse de l'aube), Semprun, Antelme.
2. Ecrire pour se justifier: Vol des pommes Rousseau.
3. Ecrire pour se mettre en scène: naissance de Chateaubriand.
4. Ecrire pour s'indigner: enfant déguisé en valet Vallès.
5. Ecrire pour rendre hommage: Le Livre de ma mère Cohen.
6. Ecrire pour expliquer sa personnalité: "Gorge coupée" M. Leiris.
Lecture de l'image.
Gary en évaluation finale?
- AmaliahEmpereur
ce qui me fait bizarre aussi c'est de suivre la chronologie Rousseau d'abord, Chateaubriand ensuite, mais d'étudier un épisode d'enfance en le mettant en relation avec le préambule, puis le récit d'une naissance!
- LMVénérable
C'est l'extrait dans lequel le narrateur a une discussion avec M. Zaremba qui veut épouser sa mère.
- cristalExpert spécialisé
Je ressors un vieux sujet...
Tu comptes refaire ce GT Amaliah?
Tu comptes refaire ce GT Amaliah?
- AmaliahEmpereur
Je renonce à la multiplication de pactes que je trouve maintenant sans grand intérêt et j'étudie à peu près les mêmes textes mais avec un autre axe d'étude : Quel regard les artistes portent-ils sur leurs blessures? Préambule des Confessions / Vallès / Leiris / Cohen et d'autres textes.
- cristalExpert spécialisé
Intéressant ce thème de "blessures". J'ai essayé de construire un GT autour des faits marquants de l'enfance comme constituants de la personnalité mais le thème était trop réducteur.
Quels extraits de Vallès et Cohen étudies-tu?
Quels extraits de Vallès et Cohen étudies-tu?
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