- ParatgeNeoprof expérimenté
La Britannique Daisy Christodoulou a publié un livre intéressant, Seven Myths About Education.
Les sept mythes analysés :
1. Enseigner des faits empêche de transmettre du sens.
2. Les cours magistraux rendent les élèves passifs.
3. Le XXIe siècle va changer complètement les choses.
4. On peut toujours chercher sur Google plus tard.
5. On devrait enseigner des compétences transférables.
6. Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre.
7. Enseigner des savoirs c’est de l’endoctrinement.
https://thewingtoheaven.wordpress.com/2014/03/09/seven-myths-about-education-out-now/
Dans chaque chapitre, Christodoulou présente la théorie derrière chaque affirmation, examine ses implications pratiques et en montre les dangers. Puis elle explique pourquoi c'est un mythe selon la science. Elle explique pourquoi partout dans le monde des gouvernements et des organisations ont cassé l'enseignement en promouvant des théories non démontrées et des mauvaises pratiques.
Les sept mythes analysés :
1. Enseigner des faits empêche de transmettre du sens.
2. Les cours magistraux rendent les élèves passifs.
3. Le XXIe siècle va changer complètement les choses.
4. On peut toujours chercher sur Google plus tard.
5. On devrait enseigner des compétences transférables.
6. Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre.
7. Enseigner des savoirs c’est de l’endoctrinement.
https://thewingtoheaven.wordpress.com/2014/03/09/seven-myths-about-education-out-now/
Dans chaque chapitre, Christodoulou présente la théorie derrière chaque affirmation, examine ses implications pratiques et en montre les dangers. Puis elle explique pourquoi c'est un mythe selon la science. Elle explique pourquoi partout dans le monde des gouvernements et des organisations ont cassé l'enseignement en promouvant des théories non démontrées et des mauvaises pratiques.
- Presse-puréeGrand sage
Ça me fait penser aux Légendes pédagogiques de Baillargeon.
Qui est donc cette dame?
Qui est donc cette dame?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ParatgeNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:Ça me fait penser aux Légendes pédagogiques de Baillargeon.
Toutafé !
L'auteur est une ancienne prof qui travaille à l'ARK, organisation sans but lucratif qui forme des enseignants.
- CathEnchanteur
Elle m'a l'air d'avoir tout à fait raison, en tout cas je suis d'accord avec le recensement.
- ycombeMonarque
Sa présentation sur son blog:Presse-purée a écrit:Ça me fait penser aux Légendes pédagogiques de Baillargeon.
Qui est donc cette dame?
https://thewingtoheaven.wordpress.com/about/
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
L'avis de Joe kirby sur le livre m'a senblé interessant à lire, pour les anglophones:
http://pragmaticreform.wordpress.com/2013/06/15/damaging-ideas/
http://pragmaticreform.wordpress.com/2013/06/15/damaging-ideas/
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
Oui, ça me fait penser au Baillargeon aussi, mais je crois bien que le livre de Baillargeon est postérieur. J'avais signalé le rapprochement ici:
https://www.neoprofs.org/t75714-livres-sur-la-pedagogie-et-la-didactique#2530863
Ce qui me rappelle qu'il y a une autre présentation qui détaille les mythes ici:
http://www.thecurriculumcentre.org/blog/category/seven-myths/
https://www.neoprofs.org/t75714-livres-sur-la-pedagogie-et-la-didactique#2530863
Ce qui me rappelle qu'il y a une autre présentation qui détaille les mythes ici:
http://www.thecurriculumcentre.org/blog/category/seven-myths/
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Pedro CordobaNiveau 7
Merci pour les liens itou. Je vais lire tout ça
- ParatgeNeoprof expérimenté
Un petit résumé mythe par mythe :
Mythe n°1 : Enseigner des faits empêche de transmettre du sens.
Les faits ne sont pas opposés au sens ; ils permettent la compréhension. C’est à cause de la façon dont nos esprits fonctionnent. Notre mémoire à long terme est capable de stocker une grande quantité d’informations alors que nos mémoires de travail sont limitées. Par conséquent, il est très important que nous ayons les faits dans la mémoire à long terme, car cela nous permet de « contourner » les limites de la mémoire de travail. Les faits que nous avons confiés à la mémoire nous aident à comprendre le monde et à résoudre des problèmes.
Mythe n° 2 : Les cours magistraux rendent les élèves passifs.
Rousseau, Dewey, et Freire ont déclenché le mouvement pédagogique qui rejette l’apprentissage dirigé par l’enseignant et à sa place encouragent les élèves à découvrir les connaissances par eux-mêmes. L’instruction dirigée par l’enseignant est caricaturée comme passive et ennuyeuse. Tous les pédagogistes ont tendance à supposer que les élèves qui recherchent de façon indépendante c’est bien et que l’explication et la direction par l’enseignant c’est mauvais.
L’apprentissage dirigé par les enseignants peut en fait être un processus extrêmement actif pour l’élève, comme en témoigne la remarquable histoire de Siegfried Engelmann et de son programme Direct Instruction.
Mythe n° 3 : Le XXIe siècle va changer complètement les choses.
Certains des pédagogues les plus populaires d’aujourd’hui ont fait valoir que la vitesse du changement technologique moderne signifie que le monde de l’éducation doit changer aussi rapidement. Dans la pratique, les types de changements auxquels ces idées conduisent ne sont pas modernes du tout, mais sont remarquablement similaires aux prescriptions de Rousseau au XVIIIe siècle.
Ces théories exagèrent constamment l’étendue du changement de notre connaissance du monde. En fait, les ensembles fondamentaux de savoirs et inventions de base sont tout aussi importants qu’ils le furent autrefois et sont très peu susceptibles de changer de manière significative à l’avenir : plus récente est une idée, plus elle est susceptible de devenir obsolète ; tandis que ces vieilles idées qui nous sont toujours utiles sont susceptibles d’être encore être utiles à l’avenir.
Mythe n° 4 : On peut toujours chercher sur Google plus tard.
Nous l’entendons sans arrêt : à cause de l’Internet, nous n’aurions plus besoin de connaître les faits mais nous aurions plutôt besoin de savoir quoi faire avec eux.
Ce n’est pas le cas : en fait, les limites de la mémoire de travail signifient que nous devons avoir un stock de faits dans la mémoire à long terme afin d’être capable de penser. Non seulement ça, mais aussi dans le but d’utiliser efficacement des outils de référence comme Google et Wikipedia, on a besoin d’une grande quantité de connaissances pour commencer à s’en servir.
Mythe n° 5 : On devrait enseigner des compétences transférables.
Tous nous promeuvent l’idée qu’il y aurait des compétences génériques qu’il est possible d’enseigner dans l’abstrait. Ayant enseigné aux élèves ces compétences génériques, ils les auraient alors à leur disposition pour les transférer à tout ce nouveau contenu qu’ils souhaiteraient. Bien sûr, si c’était vrai, ce serait un moyen très efficace de procéder mais malheureusement ce n’est pas vrai. Les compétences sont liées à la connaissance d’un domaine.
Si on peut analyser un poème, ça ne signifie pas qu’on puisse analyser une équation du 2e degré, même si on applique le mot « analyse » à chaque activité. De même avec l’évaluation, la synthèse, l’explication et tous les autres mots qui se trouvent en haut de la taxonomie de Bloom. Lorsque nous voyons une personne employant ce que nous pensons être des compétences transférables, ce que nous voyons probablement c’est quelqu’un avec un vaste corpus de connaissances dans un certain nombre de domaines.
Mythe n° 6 : Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre.
La théorie est que dans le monde réel, les problèmes ne viennent pas parfaitement emballés dans des boîtes étiquetées « maths » ou « anglais ». Ainsi, enseigner aux élèves ces « boîtes » serait inefficace. Au lieu de cela, nous devrions enseigner aux élèves à l’aide de projets ou d’activités qui reflètent plus précisément les problèmes auxquels ils seront confrontés dans le monde réel. Ces projets auraient également l’avantage d’être plus intrinsèquement motivants pour les élèves et aideraient à promouvoir « l’apprentissage autonome », un mot à la mode dans l’éducation moderne.
C’est une confusion des objectifs et des méthodes. Notre objectif devrait être que les élèves soient en mesure de s’attaquer aux problèmes du monde réel à la fin de leurs études ; cela ne signifie pas que notre méthode devrait impliquer la pratique sans fin des problèmes du monde réel. C’est parce que les problèmes du monde réel impliquent souvent une grande partie d’éléments de distraction qui accablent la mémoire de travail.
De même, notre objectif final devrait être que les élèves travaillent de façon autonome ; cela ne signifie pas que l’apprentissage « indépendant » constant permettra d’atteindre cet objectif.
« Apprentissage autonome » signifie souvent simplement apprentissage par la découverte ou apprentissage non guidé, qui sont des moyens très inefficaces d’apprendre un nouveau matériau. Il y a aussi la question novice/expert ; ici les experts étant ceux qui sont bons pour résoudre les problèmes du monde réel, mais il ne faut pas demander aux novices de juste imiter ce que les font les experts, sinon nous sommes dans le territoire du « culte du cargo ». Les experts pensent d’une manière qualitativement différente des novices.
Mythe n° 7 : Enseigner des savoirs c’est de l’endoctrinement.
Il faut combattre divers arguments politiques contre l’enseignement du savoir : l’idée qu’il est impossible de faire une sélection politiquement «neutre » de connaissances pour enseigner aux élèves et que nous ne devrions donc enseigner aucun savoir du tout. Le problème avec cet argument, c’est qu’il s’appuie sur l’existence d’une dichotomie entre un « mauvais » savoir qui serait du lavage de cerveau et de « bonnes » compétences qui rendraient autonomes. En réalité une telle dichotomie n’existe pas. Nous ne pouvons pas enseigner aux élèves de passer au crible des opinions et de les juger à moins qu’ils n’aient acquis une bonne connaissance pour y travailler.
L’éducation n’est souvent défendue qu’en termes économiques en tant qu’outil pour rendre des pays et des individus plus riches. Mais elle a aussi sans aucun doute un important rôle démocratique, en tant qu’outil pour rendre des sociétés plus justes. Si nous n’enseignons pas un savoir véritable dans les écoles, nous accentuerons les inégalités sociales, car les élèves les plus riches acquerront ce savoir de leurs parents et des précepteurs privés, tandis que les enfants les plus pauvres ne l’acquerront pas.
Mythe n°1 : Enseigner des faits empêche de transmettre du sens.
Les faits ne sont pas opposés au sens ; ils permettent la compréhension. C’est à cause de la façon dont nos esprits fonctionnent. Notre mémoire à long terme est capable de stocker une grande quantité d’informations alors que nos mémoires de travail sont limitées. Par conséquent, il est très important que nous ayons les faits dans la mémoire à long terme, car cela nous permet de « contourner » les limites de la mémoire de travail. Les faits que nous avons confiés à la mémoire nous aident à comprendre le monde et à résoudre des problèmes.
Mythe n° 2 : Les cours magistraux rendent les élèves passifs.
Rousseau, Dewey, et Freire ont déclenché le mouvement pédagogique qui rejette l’apprentissage dirigé par l’enseignant et à sa place encouragent les élèves à découvrir les connaissances par eux-mêmes. L’instruction dirigée par l’enseignant est caricaturée comme passive et ennuyeuse. Tous les pédagogistes ont tendance à supposer que les élèves qui recherchent de façon indépendante c’est bien et que l’explication et la direction par l’enseignant c’est mauvais.
L’apprentissage dirigé par les enseignants peut en fait être un processus extrêmement actif pour l’élève, comme en témoigne la remarquable histoire de Siegfried Engelmann et de son programme Direct Instruction.
Mythe n° 3 : Le XXIe siècle va changer complètement les choses.
Certains des pédagogues les plus populaires d’aujourd’hui ont fait valoir que la vitesse du changement technologique moderne signifie que le monde de l’éducation doit changer aussi rapidement. Dans la pratique, les types de changements auxquels ces idées conduisent ne sont pas modernes du tout, mais sont remarquablement similaires aux prescriptions de Rousseau au XVIIIe siècle.
Ces théories exagèrent constamment l’étendue du changement de notre connaissance du monde. En fait, les ensembles fondamentaux de savoirs et inventions de base sont tout aussi importants qu’ils le furent autrefois et sont très peu susceptibles de changer de manière significative à l’avenir : plus récente est une idée, plus elle est susceptible de devenir obsolète ; tandis que ces vieilles idées qui nous sont toujours utiles sont susceptibles d’être encore être utiles à l’avenir.
Mythe n° 4 : On peut toujours chercher sur Google plus tard.
Nous l’entendons sans arrêt : à cause de l’Internet, nous n’aurions plus besoin de connaître les faits mais nous aurions plutôt besoin de savoir quoi faire avec eux.
Ce n’est pas le cas : en fait, les limites de la mémoire de travail signifient que nous devons avoir un stock de faits dans la mémoire à long terme afin d’être capable de penser. Non seulement ça, mais aussi dans le but d’utiliser efficacement des outils de référence comme Google et Wikipedia, on a besoin d’une grande quantité de connaissances pour commencer à s’en servir.
Mythe n° 5 : On devrait enseigner des compétences transférables.
Tous nous promeuvent l’idée qu’il y aurait des compétences génériques qu’il est possible d’enseigner dans l’abstrait. Ayant enseigné aux élèves ces compétences génériques, ils les auraient alors à leur disposition pour les transférer à tout ce nouveau contenu qu’ils souhaiteraient. Bien sûr, si c’était vrai, ce serait un moyen très efficace de procéder mais malheureusement ce n’est pas vrai. Les compétences sont liées à la connaissance d’un domaine.
Si on peut analyser un poème, ça ne signifie pas qu’on puisse analyser une équation du 2e degré, même si on applique le mot « analyse » à chaque activité. De même avec l’évaluation, la synthèse, l’explication et tous les autres mots qui se trouvent en haut de la taxonomie de Bloom. Lorsque nous voyons une personne employant ce que nous pensons être des compétences transférables, ce que nous voyons probablement c’est quelqu’un avec un vaste corpus de connaissances dans un certain nombre de domaines.
Mythe n° 6 : Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre.
La théorie est que dans le monde réel, les problèmes ne viennent pas parfaitement emballés dans des boîtes étiquetées « maths » ou « anglais ». Ainsi, enseigner aux élèves ces « boîtes » serait inefficace. Au lieu de cela, nous devrions enseigner aux élèves à l’aide de projets ou d’activités qui reflètent plus précisément les problèmes auxquels ils seront confrontés dans le monde réel. Ces projets auraient également l’avantage d’être plus intrinsèquement motivants pour les élèves et aideraient à promouvoir « l’apprentissage autonome », un mot à la mode dans l’éducation moderne.
C’est une confusion des objectifs et des méthodes. Notre objectif devrait être que les élèves soient en mesure de s’attaquer aux problèmes du monde réel à la fin de leurs études ; cela ne signifie pas que notre méthode devrait impliquer la pratique sans fin des problèmes du monde réel. C’est parce que les problèmes du monde réel impliquent souvent une grande partie d’éléments de distraction qui accablent la mémoire de travail.
De même, notre objectif final devrait être que les élèves travaillent de façon autonome ; cela ne signifie pas que l’apprentissage « indépendant » constant permettra d’atteindre cet objectif.
« Apprentissage autonome » signifie souvent simplement apprentissage par la découverte ou apprentissage non guidé, qui sont des moyens très inefficaces d’apprendre un nouveau matériau. Il y a aussi la question novice/expert ; ici les experts étant ceux qui sont bons pour résoudre les problèmes du monde réel, mais il ne faut pas demander aux novices de juste imiter ce que les font les experts, sinon nous sommes dans le territoire du « culte du cargo ». Les experts pensent d’une manière qualitativement différente des novices.
Mythe n° 7 : Enseigner des savoirs c’est de l’endoctrinement.
Il faut combattre divers arguments politiques contre l’enseignement du savoir : l’idée qu’il est impossible de faire une sélection politiquement «neutre » de connaissances pour enseigner aux élèves et que nous ne devrions donc enseigner aucun savoir du tout. Le problème avec cet argument, c’est qu’il s’appuie sur l’existence d’une dichotomie entre un « mauvais » savoir qui serait du lavage de cerveau et de « bonnes » compétences qui rendraient autonomes. En réalité une telle dichotomie n’existe pas. Nous ne pouvons pas enseigner aux élèves de passer au crible des opinions et de les juger à moins qu’ils n’aient acquis une bonne connaissance pour y travailler.
L’éducation n’est souvent défendue qu’en termes économiques en tant qu’outil pour rendre des pays et des individus plus riches. Mais elle a aussi sans aucun doute un important rôle démocratique, en tant qu’outil pour rendre des sociétés plus justes. Si nous n’enseignons pas un savoir véritable dans les écoles, nous accentuerons les inégalités sociales, car les élèves les plus riches acquerront ce savoir de leurs parents et des précepteurs privés, tandis que les enfants les plus pauvres ne l’acquerront pas.
- ycombeMonarque
Dans la rubrique des mythes au sujet de l'enseignement, je suis en train de lire le livre de Tricot: onze mythes sur le numérique et l'éducation. Je vous fais un résumé après.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- User5899Demi-dieu
Aux éditions du SGUN/ENSA ?Paratge a écrit:La Britannique Daisy Christodoulou a publié un livre intéressant, Seven Myths About Education.
Les sept mythes analysés :
1. Enseigner des faits empêche de transmettre du sens.
2. Les cours magistraux rendent les élèves passifs.
3. Le XXIe siècle va changer complètement les choses.
4. On peut toujours chercher sur Google plus tard.
5. On devrait enseigner des compétences transférables.
6. Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre.
7. Enseigner des savoirs c’est de l’endoctrinement.
https://thewingtoheaven.wordpress.com/2014/03/09/seven-myths-about-education-out-now/
Dans chaque chapitre, Christodoulou présente la théorie derrière chaque affirmation, examine ses implications pratiques et en montre les dangers. Puis elle explique pourquoi c'est un mythe selon la science. Elle explique pourquoi partout dans le monde des gouvernements et des organisations ont cassé l'enseignement en promouvant des théories non démontées et des mauvaises pratiques.
- bruno09Niveau 10
Aujourd'hui, j'ai étudié un texte sur la Grèce antique avec mes sixièmes. Je dis bien "avec" parce qu'ils sont incapable de le faire seul: la quantité de vocabulaire à maîtriser est énorme et le style incompréhensible à cet âge. L'objectif était de leur faire comprendre comment travaille un Historien, la somme de travail et de connaissances que cela représente et in fine d'enseigner certaines choses sur l'antiquité grecque. J'aurais dû les laisser patauger avec un document arrangé pour la bonne cause (réécrit dans un style accessible) et démontrant comme un fait exprès ce que j'aurais démontré par la suite. En Histoire, c'est pas comme ça que ça marche. Un principal m'a dit un jour qu'il fallait arrêter d'empiler les connaissances. L'ennui, c'est qu'en Histoire, c'est ce qu'il faut faire avant de commencer à comprendre quoi que ce soit. C'est pour cela qu'on ne peut être Braudel à 11 ans. Quand à l'informatique, c'est bien pratique et je m'en sers beaucoup. Seulement il faudra bien continuer d'enseigner qu'un document doit être étudié avec un jugement critique et il n'y a pas de logiciels pour ça.
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Pour les Italophiles et les Italolâtres: http://www.viaggio-italia.fr
- CarnyxNeoprof expérimenté
« Mythe n° 6. Les projets et les activités sont les meilleures façons d’apprendre. »
À envoyer à notre amie Najat !
À envoyer à notre amie Najat !
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- lumeekaExpert spécialisé
Daisy (qui parle très très vite), c'est aussi ça :ycombe a écrit:Sa présentation sur son blog:Presse-purée a écrit:Ça me fait penser aux Légendes pédagogiques de Baillargeon.
Qui est donc cette dame?
https://thewingtoheaven.wordpress.com/about/
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- HocamSage
Pardon de remonter ce fil, mais j'ai l'impression de passer de plus en plus de temps à combattre ce mythe-là, en ce moment. Il est coriace auprès de certains élèves et d'autres « acteurs de la communauté éducative ».D. Christodoulou a écrit:Mythe n° 4 : On peut toujours chercher sur Google plus tard.
Nous l’entendons sans arrêt : à cause de l’Internet, nous n’aurions plus besoin de connaître les faits mais nous aurions plutôt besoin de savoir quoi faire avec eux.
Ce n’est pas le cas : en fait, les limites de la mémoire de travail signifient que nous devons avoir un stock de faits dans la mémoire à long terme afin d’être capable de penser. Non seulement ça, mais aussi dans le but d’utiliser efficacement des outils de référence comme Google et Wikipedia, on a besoin d’une grande quantité de connaissances pour commencer à s’en servir.
Je ne me lasse pas de relire les brèves démonstrations de Daisy Christodoulou, quoi qu'il en soit.
- JPhMMDemi-dieu
Oui, cela me rappelle les parents de camarades de classe qui leur achetaient des Universalis pour qu'ils aient une meilleure culture générale. Sauf que ces derniers ne les ouvraient jamais. Certaines familles thésaurisaient les livres en pensant ainsi accumuler automatiquement des connaissances, nous avons changé de paradigme, en poussant le principe à son extremum : à portée de main le savoir total semble disponible, tout serait donc fini en terme d'acquisition des savoirs. Quel aveuglement. Espérons qu'il ne nous entraîne pas vers une ignorance totale.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- BalthazaardVénérable
JPhMM a écrit:Oui, cela me rappelle les parents de camarades de classe qui leur achetaient des Universalis pour qu'ils aient une meilleure culture générale. Sauf que ces derniers ne les ouvraient jamais. Certaines familles thésaurisaient les livres en pensant ainsi accumuler automatiquement des connaissances, nous avons changé de paradigme, en poussant le principe à son extremum : à portée de main le savoir total semble disponible, tout serait donc fini en terme d'acquisition des savoirs. Quel aveuglement. Espérons qu'il ne nous entraîne pas vers une ignorance totale.
Mes parents ont fait cela en 73...j'ai feuilleté les volumes l'un après l'autre lors de mes petits déjeuners jusqu'au dernier... PLANY-ZYRA je crois. Il sont toujours chez ma mère, noirs de crasse d'avoir été lus, je crois que c'est cette crasse dont je suis le plus fier. Toutes les universalis n'ont pas servi de garniture mais il est vrai que certaines sont toujours d'une blancheur immaculées après des décennies. Il faut dire que les vendeurs-démarcheurs étaient très forts.
- JPhMMDemi-dieu
Les encyclopédies font de merveilleux livres de chevet au long cours pour les enfants et adolescents qui les lisent
J'en ai consommées plusieurs, mais n'ai pas eu la chance de consommer l'EU, mes parents n'en avaient pas les moyens.
J'en ai consommées plusieurs, mais n'ai pas eu la chance de consommer l'EU, mes parents n'en avaient pas les moyens.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- VinZTDoyen
On se demande quels mythes Barthes aurait aujourd'hui disséqués.
:lol:
:lol:
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- CarnyxNeoprof expérimenté
Les adorateurs de l'Internet, les ravis du web, les évangélistes du numérique sont comme les démarcheurs d'encyclopédies de cette époque !JPhMM a écrit:Les encyclopédies font de merveilleux livres de chevet au long cours pour les enfants et adolescents qui les lisent
J'en ai consommées plusieurs, mais n'ai pas eu la chance de consommer l'EU, mes parents n'en avaient pas les moyens.
Mais qui, aujourd'hui comme hier, consulte les « encyclopédies » ?
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- trompettemarineMonarque
Je me sers toujours du Larousse du XXè siècle en 6 tomes de mes grands-parents.
J'adore toujours en lire les articles et j'y trouve plus facilement les informations que sur Google.
J'adore toujours en lire les articles et j'y trouve plus facilement les informations que sur Google.
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