Pourquoi faut-il réformer ?

http://www.liberation.fr/france/2016/04/15/en-france-on-attend-que-les-difficultes-scolaires-arrivent-pour-agir_1446394

"35e sur 38. Telle est la position de la France en termes d’inégalités scolaires selon un rapport de l’Unicef publié cette semaine. Située entre la Slovaquie (34e) et la Belgique (36e), l'école de la République fait figure de mauvais élève."

"Les Pays baltes et scandinaves sont encore une fois bien classés. Comment expliquer ce succès ?
Par la formation continue, plus développée dans ces pays. Les professeurs sont mieux formés avant et pendant leur travail. Ils sont aussi plus en lien avec la recherche.A mesure que celle-ci évolue, les enseignants peuvent s’en emparer. On retrouve aussi un système éducatif qui vise à la prévention de la difficulté scolaire. On parle «d’écoles de la prévention scolaire». En France, on préfère généralement attendre que les difficultés arrivent pour agir."

Dire que certains se battent pour conserver notes, classement, redoublement, stigmatisation des élèves en difficulté en les comparants sans cesse aux bons élèves etc... L'école à l'ancienne du "c'était mieux avant"... On n'est pas près d'avancer!

philbog a écrit:http://www.liberation.fr/france/2016/04/15/en-france-on-attend-que-les-difficultes-scolaires-arrivent-pour-agir_1446394

"35e sur 38. Telle est la position de la France en termes d’inégalités scolaires selon un rapport de l’Unicef publié cette semaine. Située entre la Slovaquie (34e) et la Belgique (36e), l'école de la République fait figure de mauvais élève."

"Les Pays baltes et scandinaves sont encore une fois bien classés. Comment expliquer ce succès ?
Par la formation continue, plus développée dans ces pays. Les professeurs sont mieux formés avant et pendant leur travail. Ils sont aussi plus en lien avec la recherche.A mesure que celle-ci évolue, les enseignants peuvent s’en emparer. On retrouve aussi un système éducatif qui vise à la prévention de la difficulté scolaire. On parle «d’écoles de la prévention scolaire». En France, on préfère généralement attendre que les difficultés arrivent pour agir."

Dire que certains se battent pour conserver notes, classement, redoublement, stigmatisation des élèves en difficulté en les comparants sans cesse aux bons élèves etc... L'école à l'ancienne du "c'était mieux avant"... On n'est pas près d'avancer!

Pardon, mais c'est stupide.

En quoi est-ce stupide ?
Je suis plutôt d'accord moi ... et encore : quand on dit "agir quand les difficultés surviennent" :en a-t-on réellement les moyens (en comparaison avec ces pays scandinaves justement) ?

Fansoux a écrit:En quoi est-ce stupide ?
Je suis plutôt d'accord moi ... et encore : quand on dit "agir quand les difficultés surviennent" :en a-t-on réellement les moyens (en comparaison avec ces pays scandinaves justement) ?

Comme la Finlande et la Suède ?

Rappel :

JPhMM a écrit:Pour ceux qui vouent un culte au système éducatif finlandais, notez qu'il est celui qui augmente le plus les inégalités dans le temps :

et c'est vrai que la France tient une très bonne place dans ces 2 classements !!!

Prendre pour modèles les deux pays (Finlande et Suède) où la situation des inégalités et du niveau se dégrade le plus vite, c'est très français comme méthode.
« Pourquoi être mauvais quand on peut être pires ? » c'est le seul crédo des réformes actuelles, manifestement.

Qu'il faille réformer notre système scolaire, tout le monde est globalement d'accord, je crois.
Qu'il faille CETTE réforme à notre système scolaire, par contre, sûrement pas - sauf si on prend en compte des considérations n'ayant pas grand chose à voir avec la pédagogie, l'intérêt des élèves et la réduction des inégalités.

philbog a écrit:Ils sont aussi plus en lien avec la recherche.A mesure que celle-ci évolue, les enseignants peuvent s’en emparer.  

La recherche, ce sont des hypothèses qui se vérifient... ou pas, qui sont valables pour un domaine de définition précis et pas un autre. Les élèves ne sont pas des cobayes et l'innovation pédagogique n'est pas un gage de qualité.
Exemple : l'observation réfléchie de la langue qui était promue il y a encore quelques années par la recherche comme étant le graal en matière d'othographe, sur laquelle on revient maintenant car c'est un enseignement lacunaire qui a produit des désastres. Autre exemple : la théorie des ensembles en maths dans les années 70 qui était à la pointe de la recherche également et qui n'a pas résisté à l'épreuve de la réalité.
Bref, être moderne, c'est faire confiance à des méthodes éprouvées : c'est enseigner à l'ancienne, non pas parce que c'était mieux avant, mais parce que c'est ce qui marche, alors que la recherche se trompe sans cesse (on a promu le modèle finlandais avant de s'apercevoir qu'il se cassait la gueule).
Et je précise que mes élèves ont obtenu cette année les meilleurs résultats de tout le département à l'EAF ! Alors, ma méthode d'enseignement elle est validée par les faits. Comme je le dis à mes élèves : j'ai une méthode magique qui réussit à tous les coups et ça s'appelle le travail, n'en déplaise à la recherche !

philbog a écrit:Dire que certains se battent pour conserver notes, classement, redoublement, stigmatisation des élèves en difficulté en les comparants sans cesse aux bons élèves etc... L'école à l'ancienne du "c'était mieux avant"... On n'est pas près d'avancer!

Et l'important, c'est d'avancer. Quelle que soit la direction, d'ailleurs.
Un peu comme quand en politique, l'important, c'est la croissance. Fut-elle négative, d'ailleurs.

Dire que certains se battent pour conserver ce lieu-commun comme quoi noter, c'est vouloir stigmatiser, classer, brimer, moquer, humilier. Quitte à ne voir dans une étude que ce qui va dans leur sens, d'ailleurs.

Es-tu allé voir en Suède comment les parents se mettent à fuir les écoles publiques, dépités par ce qu'elles ont à offrir ?

Sinon, au niveau mondial, rappelons que la France est 65°, juste derrière la Finlande. (source)

« La France s'enfonce dans le fond du classement » : si on s'enfonce dans le fond, alors là, tout est fini. Cette phrase fait mal aux oreilles.

Sur le fond, justement, rien de bien nouveau.

Beniamino Massimo a écrit:« La France s'enfonce dans le fond du classement » : si on s'enfonce dans le fond, alors là, tout est fini. Cette phrase fait mal aux oreilles.

Sur le fond, justement, rien de bien nouveau.

Oui, le mot est mal choisi... "fondement" eut été plus approprié.

Et je crois qu'on ne pourra pas faire des choix en s'appuyant sur des tableaux, qui eux-mêmes présentent des résultats (résultats de quoi ?).
L'enseignement a beaucoup évolué, avec mes 10 ans d'ancienneté (bon, 13 peut-être...) je m'en rend compte.
Mais c'est vrai aussi qu'on peut prendre en compte les progrès (par exemple des neurosciences, certains élèves n'arrivent pas à écrire sur les lignes à cause de dyspraxies sévères).
Évidemment, si cette réforme ne donnait pas l'impression de vouloir faire des économies de moyens dans certains domaines (quitte à engager des sommes folles dans d'autres domaines), elle passerait mieux...

Le but de cette réforme étant de faire des économies, je ne vois pas comment elle pourrait donner l'impression d'autre chose...

meevadeborah a écrit:Et je crois qu'on ne pourra pas faire des choix en s'appuyant sur des tableaux, qui eux-mêmes présentent des résultats (résultats de quoi ?).
L'enseignement a beaucoup évolué, avec mes 10 ans d'ancienneté (bon, 13 peut-être...) je m'en rend compte.
Mais c'est vrai aussi qu'on peut prendre en compte les progrès (par exemple des neurosciences, certains élèves n'arrivent pas à écrire sur les lignes à cause de dyspraxies sévères).
Évidemment, si cette réforme ne donnait pas l'impression de vouloir faire des économies de moyens dans certains domaines (quitte à engager des sommes folles dans d'autres domaines), elle passerait mieux...

c'est une tarte à la crème : le public a changé, donc il faudrait changer les méthodes d'enseignement. Mais ce qui ne changera jamais c'est que pour réussir il faut travailler. Or nous sommes dans une société qui ne promeut plus l'effort : pourquoi ce qui est accepté en sport ne l'est pas à l'école ?

Cath a écrit:Le but de cette réforme étant de faire des économies, je ne vois pas comment elle pourrait donner l'impression d'autre chose...

Là, je ne te suis pas...
Tu peux très bien faire quelque chose en donnant l'impression que tu fais le contraire. :|

Ah oui mais là non, c'est trop gros...

c'est une tarte à la crème : le public a changé, donc il faudrait changer les méthodes d'enseignement. Mais ce qui ne changera jamais c'est que pour réussir il faut travailler. Or nous sommes dans une société qui ne promeut plus l'effort : pourquoi ce qui est accepté en sport ne l'est pas à l'école ?

Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. D'ailleurs, est-ce que le public a vraiment changé ? Mon exemple concerne la dyspraxie, elle a peut-être toujours existé. Je n'en sais rien. Savoir que certains élèves fournissent de gros efforts et n'y arrivent pas, cela change la donne. Cela permet justement de ne pas les confondre avec ceux qui ne font pas d'efforts.

William Foster a écrit:

Cath a écrit:Le but de cette réforme étant de faire des économies, je ne vois pas comment elle pourrait donner l'impression d'autre chose...

Là, je ne te suis pas...
Tu peux très bien faire quelque chose en donnant l'impression que tu fais le contraire. :|

C'est malheureusement le cas. Pour donner l'impression contraire, il suffit de ne pas dire ce que l'on pense. Exemple : réformer pour assurer la réussite de tous les élèves. Rien moins que ça. Et l'opinion publique n'ira pas voir plus loin, elle se contentera d'injurier ces feignasses de profs qui font rien qu'à faire des grèves et à prendre des vacances de ne pas y arriver.

meevadeborah a écrit:

c'est une tarte à la crème : le public a changé, donc il faudrait changer les méthodes d'enseignement. Mais ce qui ne changera jamais c'est que pour réussir il faut travailler. Or nous sommes dans une société qui ne promeut plus l'effort : pourquoi ce qui est accepté en sport ne l'est pas à l'école ?

Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. D'ailleurs, est-ce que le public a vraiment changé ? Mon exemple concerne la dyspraxie, elle a peut-être toujours existé. Je n'en sais rien. Savoir que certains élèves fournissent de gros efforts et n'y arrivent pas, cela change la donne. Cela permet justement de ne pas les confondre avec ceux qui ne font pas d'efforts.

Je pense que c'est une grossière erreur : étonnamment, depuis quelques années, les cas de dysorthographie ont explosé. De deux choses l'une : ou on les détecte mieux, ou il s'agit d'un alibi avec la caution de la médecine. Pour moi c'est une mode qui rassure parents et élèves, les déculpabilise et les dispense de fournir le moindre élève : combien de fois n'ai-je pas entendu dire "ce n'est pas sa faute" à ce sujet ! Or moi je suis dyslexique au point que je n'arrive pas à distinguer la gauche de la droite : ça ne m'a pas empêche de finir agrégé en haut du classement et de faire une thèse. Alors oui, j'en ai bavé mais en redoublant d'efforts j'ai réussi à compenser mon handicap de départ. Alors s'abriter derrière un prétexte médical, c'est une démission : quand on a des difficultés, il faut précisément redoubler d'efforts ! Qui se doute que Bayrou est bègue ?

William Foster a écrit:

Cath a écrit:Le but de cette réforme étant de faire des économies, je ne vois pas comment elle pourrait donner l'impression d'autre chose...

Là, je ne te suis pas...
Tu peux très bien faire quelque chose en donnant l'impression que tu fais le contraire. :|

Comme favoriser l'explosion des inégalités en faisant croire que tu travailles à les réduire ?

JPhMM a écrit:

William Foster a écrit:

Cath a écrit:Le but de cette réforme étant de faire des économies, je ne vois pas comment elle pourrait donner l'impression d'autre chose...

Là, je ne te suis pas...
Tu peux très bien faire quelque chose en donnant l'impression que tu fais le contraire. :|

Comme favoriser l'explosion des inégalités en faisant croire que tu travailles à les réduire ?

Oui, ou faire croire que tu corriges des copies alors que tu cherches une contrepèterie à placer sur ce fil :lol:

Or moi je suis dyslexique au point que je n'arrive pas à distinguer la gauche de la droite : ça ne m'a pas empêche de finir agrégé en haut du classement et de faire une thèse.

Si tu as réussi, pourquoi les autres n'y arriveraient pas ? C'est une piste de réflexion.

Oui, ou faire croire que tu corriges des copies alors que tu cherches une contrepèterie à placer sur ce fil

Vérifie s'il n'y a pas une panne de micro dans la pièce du fond...

Corriger les copies ? Étant en vacances, aujourd'hui, demain ou plus tard, j'ai le choix dans la date pour cela.

« Aucun autre pays n'a connu une chute aussi brutale en maths en dix ans que la Suède », se désole The local, site d'informations suédois en anglais, alors que le pays, en perdant treize places en une décennie, figure désormais à la 23e place du classement sur le niveau en mathématiques, sur 34 pays évalués. Une situation qui désoriente la Suède et que la représentante d'un syndicat d'enseignants attribue à une politique qui néglige les professseurs, qu'elle dit « débordés par des tâches administratives », et à une profession qui a « perdu son statut ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2013/12/04/pisa-veut-on-vraiment-que-nos-ecoles-ressemblent-aux-leurs_3525226_1473685.html#UUZJS9ihOsRYrBq1.99

Merci pour cet article, XIII, très intéressant.