- JacqGuide spirituel
RooMcfly a écrit:Je confirme aussi, surtout pour les NRC/MUC. Cette année, nous avons quasi uniquement des bacs pro. C'est une catastrophe et c'est exactement ce que dit Laotzi, de la garderie pour bac pro (littéralement de la garderie pour ceux en alternance sur qui nous n'avons aucun poids et que nous devons garder dans la salle).
Donc on imagine ceux qui n'ont pas été pris et qui sont partis en université !
- CathEnchanteur
Une de mes élèves de bac pro indus a demandé STAPS.
Toutes les variantes de staps (il y a des options, semble-t-il, qui font correspondre chacune à un vœu différent).
Quand bien même il serait pris, quelles sont ses chances ? Ses écrits sont illisibles...
Toutes les variantes de staps (il y a des options, semble-t-il, qui font correspondre chacune à un vœu différent).
Quand bien même il serait pris, quelles sont ses chances ? Ses écrits sont illisibles...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cath a écrit:
Quand bien même il serait pris, quelles sont ses chances ?
Si c'est 3% en SHS de passage L1-L2, je n'ose imaginer en STAPS. Et je ne parle même pas de la réussite de la licence globale...
- CathEnchanteur
3% ? Mais c'est catastrophique !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cath a écrit:3% ? Mais c'est catastrophique !
C'est sur l'ensemble des SHS en plus.
Depuis 4 ans que j'enseigne dans mon université, un seul étudiant de bac pro est passé en L2. Et il a abandonné là, car le premier semestre a été catastrophique.
Ce sont des drames humains, car ils n'ont rien à faire là et c'est très difficile de le leur faire comprendre.
- MoonchildSage
Mais les bacs pros sont pour la plupart beaucoup trop faibles pour s'en sortir en BTS ; même si le niveau exigé dans ces filières est en chute libre depuis plusieurs années (à part pour quelques options sélectives), cela ne suffit pas pour combler le gouffre et accueillir des étudiants dont une grande proportion n'a tout simplement pas le profil pour des études supérieures.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pour la possibilité de s'inscrire en venant de bac pro, c'est évidemment un drame. Mais il faudrait bien du courage pour remettre de l'ordre dans tout cela, car il faudrait donner de la place aux bacs pros en BTS, aux bacs technos en IUT, ce qui ne semble pas franchement à l'ordre du jour.
Quant aux bacs technos, ils ont souvent un niveau insuffisant pour réussir en IUT ; il n'est pas rare qu'après s'y être cassé les dents, ils reviennent tenter leur chance en BTS lorsqu'il y reste des places.
La consigne officielle est maintenant de restreindre drastiquement l'accès des bacs S aux BTS et aux IUT pour laisser la place aux bacs pros et technos ; mais les bacs S actuels sont pour une bonne part trop faibles pour l'université ou pour les CPGE, il feraient de bons BTS et à la rigueur des IUT plus que moyens.
Compte tenu du bordel qui fait office d'orientation dans le secondaire et de la grande braderie du bac, on se retrouve dans quasiment chaque filière du supérieur (sauf les parcours ultra-sélectifs) avec une forte proportion d'étudiants qui n'a pas le niveau pour y réussir.
- OlympiasProphète
Quand je vois à quoi en sont réduits mes collègues de lettres qui enseignent en BTS quand ils ont des élèves venant de bac pro....misère ! Mon fils qui est en 3eme écrit mieux et sans fautes d'orthographe.
- chartoineNiveau 6
Le grincheux a écrit:Désolé, j'ai marché dedans...Cath a écrit:Euh, j'ironisais, je pensais que c'était clair...
Oups, moi aussi!
- BoubouleDoyen
Moonchild a écrit:Mais les bacs pros sont pour la plupart beaucoup trop faibles pour s'en sortir en BTS ; même si le niveau exigé dans ces filières est en chute libre depuis plusieurs années (à part pour quelques options sélectives), cela ne suffit pas pour combler le gouffre et accueillir des étudiants dont une grande proportion n'a tout simplement pas le profil pour des études supérieures.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pour la possibilité de s'inscrire en venant de bac pro, c'est évidemment un drame. Mais il faudrait bien du courage pour remettre de l'ordre dans tout cela, car il faudrait donner de la place aux bacs pros en BTS, aux bacs technos en IUT, ce qui ne semble pas franchement à l'ordre du jour.
Quant aux bacs technos, ils ont souvent un niveau insuffisant pour réussir en IUT ; il n'est pas rare qu'après s'y être cassé les dents, ils reviennent tenter leur chance en BTS lorsqu'il y reste des places.
La consigne officielle est maintenant de restreindre drastiquement l'accès des bacs S aux BTS et aux IUT pour laisser la place aux bacs pros et technos ; mais les bacs S actuels sont pour une bonne part trop faibles pour l'université ou pour les CPGE, il feraient de bons BTS et à la rigueur des IUT plus que moyens.
Compte tenu du bordel qui fait office d'orientation dans le secondaire et de la grande braderie du bac, on se retrouve dans quasiment chaque filière du supérieur (sauf les parcours ultra-sélectifs) avec une forte proportion d'étudiants qui n'a pas le niveau pour y réussir.
Dans une interview récente, Maurice Pinkus,
un élu du patronnat a écrit:Il n’y a pas un problème quantitatif avec le BTS, hormis pour certaines spécialités comme l’électronique. Mais il existe un problème qualitatif, car ce sont de plus en plus les bacheliers professionnels qui y poursuivent leurs études ; ce phénomène est encouragé par les rectorats. La part de ces bacheliers en BTS s’accroît, ce qui a des conséquences sur le niveau de la formation. Et même sur la construction et la rénovation du diplôme, avec une moindre ambition sur les objectifs à atteindre. Nous observons un grand écart avec des BTS tirés vers le bas et des IUT qui ressemblent de plus en plus à des classes préparatoires aux études longues.
Quoi qu'on pense du rôle de cet homme, j'ai trouvé énorme que ce soit aussi nettement dit. Et je n'ai pas lu de commentaire de la part du MENESR.
- e-WandererGrand sage
Est-ce qu'on te fait des histoires si tu mets 2/20 à de telles copies ?Olympias a écrit:Tout pareil. Et maintenant on va expliquer aux universitaires que leur enseignement est trop élitiste et qu'ils doivent s'adapter au flux montant qui n'est pas capable de suivre. Par exemple des élèves de 18 ans dont la langue maternelle est le français qu'ils ne savent ni parler ni écrire correctement. Là, je corrige des copies de bac blanc S et ES. Certaines copies sont d'une médiocrité effarante.Cath a écrit:D'accord avec tout.
Notre chance à nous autres universitaires, c'est qu'on note encore comme on veut et qu'on fait encore ce qu'on veut dans nos cours (et c'est aussi pour ça qu'il est important de refuser toute inspection, n'en déplaise au député PS Emeric Bréhier ou aux zouaves des ESPE). Pour ma part, ça ne me pose aucun problème de mettre 2/20 si ça vaut 2/20 : à quoi cela sert-il de mentir aux gens sur leur vrai niveau, de les laisser végéter 2 ou 3 ans sur les bancs de la fac, si c'est pour ensuite les jeter à la rue sans diplôme ? Je trouve plus honnête de dire franchement les choses. Après tout, aujourd'hui, les bouchers se plaignent parce qu'ils n'arrivent pas à recruter, et un bon boucher gagne largement mieux sa vie qu'un professeur…
Le ministère s'illusionne vraiment en pensant que nous obliger à refondre les maquettes nous rendra subitement laxistes. Ce n'est pas parce qu'un cours s'intitule "Mythes anciens et présents" plutôt que "Littérature comparée", "Remédiation en langue française" plutôt que "Syntaxe niveau L1" que les exigences vont forcément changer.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Le problème, en tout cas dans de petites facs de province comme la mienne, c'est que ça ne gêne en rien les étudiants de végéter en L1 pendant quelques années (en changeant de discipline tous les ans).
Mais comme tu le dis, nous avons une totale liberté dans la notation, et tant mieux. Ne cachons pas que, dans le cas des petites structures comme la mienne, il y a une pression, celle du remplissage de l'année suivante... Si on veut une L2 avec le même nombre de groupes que l'année d'avant, eh bien il faut faire passer certains L1 aux forceps...
Mais comme tu le dis, nous avons une totale liberté dans la notation, et tant mieux. Ne cachons pas que, dans le cas des petites structures comme la mienne, il y a une pression, celle du remplissage de l'année suivante... Si on veut une L2 avec le même nombre de groupes que l'année d'avant, eh bien il faut faire passer certains L1 aux forceps...
- OlympiasProphète
Non si je mets 2/20 c'est que ça vaut 2/20. Certains de mes L qui ne fichent rien (mais sont très gentils :lol: ) ont eu des notes descendant à 3/20 ; et mes S qui snobent, pour certains le cours du prof ont eu 4 ou 5/20e-Wanderer a écrit:Est-ce qu'on te fait des histoires si tu mets 2/20 à de telles copies ?Olympias a écrit:Tout pareil. Et maintenant on va expliquer aux universitaires que leur enseignement est trop élitiste et qu'ils doivent s'adapter au flux montant qui n'est pas capable de suivre. Par exemple des élèves de 18 ans dont la langue maternelle est le français qu'ils ne savent ni parler ni écrire correctement. Là, je corrige des copies de bac blanc S et ES. Certaines copies sont d'une médiocrité effarante.Cath a écrit:D'accord avec tout.
Notre chance à nous autres universitaires, c'est qu'on note encore comme on veut et qu'on fait encore ce qu'on veut dans nos cours (et c'est aussi pour ça qu'il est important de refuser toute inspection, n'en déplaise au député PS Emeric Bréhier ou aux zouaves des ESPE). Pour ma part, ça ne me pose aucun problème de mettre 2/20 si ça vaut 2/20 : à quoi cela sert-il de mentir aux gens sur leur vrai niveau, de les laisser végéter 2 ou 3 ans sur les bancs de la fac, si c'est pour ensuite les jeter à la rue sans diplôme ? Je trouve plus honnête de dire franchement les choses. Après tout, aujourd'hui, les bouchers se plaignent parce qu'ils n'arrivent pas à recruter, et un bon boucher gagne largement mieux sa vie qu'un professeur…
Le ministère s'illusionne vraiment en pensant que nous obliger à refondre les maquettes nous rendra subitement laxistes. Ce n'est pas parce qu'un cours s'intitule "Mythes anciens et présents" plutôt que "Littérature comparée", "Remédiation en langue française" plutôt que "Syntaxe niveau L1" que les exigences vont forcément changer.
Mais les bonnes et très bonnes copies ont de bonnes et très bonnes notes (14 à 19). Je pense noter juste. Certains ont 7 ou 8 parce que le devoir comporte aussi la carte. S'il n'y avait que la dissert d'histoire, certains auraient 4 maxi : rédaction confuse et brouillonne, trop d'oublis, erreurs de faits, dates, analyses qui font que tu te demandes s'ils savent de quoi ils parlent...
- barègesÉrudit
zouzou42 a écrit:"Les IUT sont incités de plus en plus fortement à se restreindre aux STMG".
Comment sont-ils incités ?
Il y a des quotas. Pour l'instant, c'est 50% bacs généraux, 50% bacs techno.
Nous observons un grand écart avec des BTS tirés vers le bas et des IUT qui ressemblent de plus en plus à des classes préparatoires aux études longues.
Effectivement, en IUT, les étudiants qui pensent travailler directement après l'obtention du DUT sont de plus en plus rares. L'immense majorité continue en licence professionnelle, école ou licence générale.
Il y a également des demandes de poursuite d'études après la licence professionnelle, ce qui était censé ne pas exister.
Le DUT devient un peu une classe prépa sans les exigences de la classe prépa, à part dans certaines filières et certains établissements très sélectifs : un endroit où l'on peut mûrir un projet d'orientation en évitant les premières années de fac, avec un encadrement fort et une taille humaine (nos arguments "publicitaires"). Le côté maternant doit rassurer, tandis qu'un cadre formellement universitaire (CM, TD, TP, etc., des professeurs qui sont chercheurs pour une partie d'entre eux...) donne conscience d'avoir franchi un cap, ce qui fait parfois préférer un DUT à un BTS.
- CleroliDoyen
Est-ce réellement appliqué ? Je n'ai pas eu cette impression lorsque je suis allée à la conférence donnée par l'IUT de ma ville (conférence destinée aux professeurs de lycée).barèges a écrit:Il y a des quotas. Pour l'instant, c'est 50% bacs généraux, 50% bacs techno.
- RendashBon génie
Olympias a écrit:
Non si je mets 2/20 c'est que ça vaut 2/20. Certains de mes L qui ne fichent rien (mais sont très gentils :lol: ) ont eu des notes descendant à 3/20 ; et mes S qui snobent, pour certains le cours du prof ont eu 4 ou 5/20
Mais les bonnes et très bonnes copies ont de bonnes et très bonnes notes (14 à 19). Je pense noter juste. Certains ont 7 ou 8 parce que le devoir comporte aussi la carte. S'il n'y avait que la dissert d'histoire, certains auraient 4 maxi : rédaction confuse et brouillonne, trop d'oublis, erreurs de faits, dates, analyses qui font que tu te demandes s'ils savent de quoi ils parlent...
Pareil. J'ai corrigé le bac blanc des TL, les notes vont de 1 à 17, la moyenne tourne à 8. J'aime mieux ne pas évoquer la médiane >_<'
Les copies des ST2S allaient du pathétique au lamentable. Hé bien, le barème est tel que la plupart a eu la moyenne! Pas une copie au-delà de 13, c'est dire. Mais ce sera suffisant pour le bac.
- barègesÉrudit
Cleroli a écrit:Est-ce réellement appliqué ? Je n'ai pas eu cette impression lorsque je suis allée à la conférence donnée par l'IUT de ma ville (conférence destinée aux professeurs de lycée).barèges a écrit:Il y a des quotas. Pour l'instant, c'est 50% bacs généraux, 50% bacs techno.
Chez nous, oui.
Une hypothèse : un établissement très sélectif, sur des critères géographiques (grande ville, Paris) ou autres (bonne réputation, justement, de sélectivité...) finit peut-être par ne recevoir que des candidatures de bacheliers généraux qui demandent des DUT après des classes prépa. Il ne peut pas respecter les quotas, sauf en refusant de bons candidats pour recruter artificiellement des bacheliers technologiques - qui, d'ailleurs, n'auront pas placé cette filière dans leurs premiers voeux par auto-censure justifiée.
Après, le jeu des chaises musicales joue, les établissements provinciaux recrutant dans les candidats refusés par les établissement "centraux" ; au bout de la chaîne, les établissements relevant du trou paumé, qui reçoivent les candidatures des étudiants qui ne veulent pas trop bouger géographiquement ou qui n'ont pas été recrutés dans les établissements plus sélectifs de la région.
Des bacheliers des filières technologiques, qui n'ont pas toujours osé demander des filières ou des établissements très cotés, forment assez régulièrement les têtes de promo - ils ne sont pas là uniquement parce qu' X établissements n'ont pas voulu d'eux.
- OlympiasProphète
En ST2S la consigne est simple : vous répondrez aux questions en recopiant le texte :lol:Rendash a écrit:Olympias a écrit:
Non si je mets 2/20 c'est que ça vaut 2/20. Certains de mes L qui ne fichent rien (mais sont très gentils :lol: ) ont eu des notes descendant à 3/20 ; et mes S qui snobent, pour certains le cours du prof ont eu 4 ou 5/20
Mais les bonnes et très bonnes copies ont de bonnes et très bonnes notes (14 à 19). Je pense noter juste. Certains ont 7 ou 8 parce que le devoir comporte aussi la carte. S'il n'y avait que la dissert d'histoire, certains auraient 4 maxi : rédaction confuse et brouillonne, trop d'oublis, erreurs de faits, dates, analyses qui font que tu te demandes s'ils savent de quoi ils parlent...
Pareil. J'ai corrigé le bac blanc des TL, les notes vont de 1 à 17, la moyenne tourne à 8. J'aime mieux ne pas évoquer la médiane >_<'
Les copies des ST2S allaient du pathétique au lamentable. Hé bien, le barème est tel que la plupart a eu la moyenne! Pas une copie au-delà de 13, c'est dire. Mais ce sera suffisant pour le bac.
Et si vous ne savez pas répondre à des questions par un mot ou entourer une date (la bonne) dans une liste de 3...ou placer 3 villes sur la carte, c'est que le sujet était trop dur !!!!
- CleroliDoyen
Merci pour tes précisions Barèges.
- RendashBon génie
Olympias a écrit:
Et si vous ne savez pas répondre à des questions par un mot ou entourer une date (la bonne) dans une liste de 3...ou placer 3 villes sur la carte, c'est que le sujet était trop dur !!!!
C'est clairement ce qui ressort du débrief de ce bac blanc :lol:
La collègue leur a perfidement suggéré (comme convenu ) de venir s'adresser à moi si elles ne comprenaient pas certaines remarques ou annotations, mais aucune n'est venue : en fin de compte c'est le sujet qui était cro cro dur A côté de ça, en évoquant avec mes secondes le sujet d'HG de brevet de l'an dernier (puisqu'on parle d'entourer, hein :lol: ), le terme "foutage de gueule" et ses dérivés sont apparus très souvent :lol:
Quand je vois les secondes qui iront en ST2S l'an prochain (15 dans ma classe PP), je me dis qu'on devrait pulvériser tous les records : ce sont des élèves sympa, polies, bosseuses, qui compensent leurs lacunes par une vraie volonté de progresser, et dont la plupart a un réel projet pro. Douze sont venues plusieurs fois me demander des sujets de culture G de concours d'entrée en IFSI, pour voir à quoi ça ressemble ; aucune des T ou P ST2S n'en a demandé à qui que ce soit. L'écart, de niveau, de boulot et de mentalité, entre deux promos est sidérant.
Et puisqu'il s'agit des L, dans les élèves que j'ai en seconde cette année et qui demandent cette filière, il y en a de très bons, voire deux qui sont franchement brillantes. L'une notamment a sans doute, uniquement avec les bouquins que je lui ai passés depuis le début de l'année (sans parler du collègue de français), lu plus de choses en six mois que nombre de PL et de TL dans leur vie. Il devrait y avoir une solide tête de classe, de cinq ou six élèves, en L l'an prochain ; ça fait sans doute aussi une énorme différence, avec la TL où seuls deux ou trois sortent du lot, mais pas tant que ça, et la PL où deux sont vraiment bons (...sauf en en HG >_<' ). Et c'est sans doute ça qui change beaucoup de choses : lorsqu'on envoie en L des élèves qui ont réellement un intérêt marqué pour les matières littéraires, et en particulier pour la littérature et l'histoire-géo, et pas seulement pour les langues ...et encore =/ ), on peut avoir une vraie bonne tête de classe qui tire l'ensemble vers le haut.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Marcel Khrouchtchev a écrit:Brighelli a une très bonne analyse de la situation, mais il marie lui aussi la carpe et le lapin dans ses arguments. Les universités pluridisciplinaires existent depuis très longtemps et ne dépendent pas seulement des critères de Shanghai.
Là où il a raison, c'est que cela pousse à des fusions débiles (je suis dans une université qui en est née). Mais auparavant, lettres et droit coexistaient très bien (comme sous l'Ancien Régime qu'il aime et connaît bien).
Pour la possibilité de s'inscrire en venant de bac pro, c'est évidemment un drame. Mais il faudrait bien du courage pour remettre de l'ordre dans tout cela, car il faudrait donner de la place aux bacs pros en BTS, aux bacs technos en IUT, ce qui ne semble pas franchement à l'ordre du jour.
On se plaint que les facs n'attirent plus les bacs généraux (qui sont notre public!), mais on laisse facilement les bacs généraux truster les places dans le supérieur qui seraient adaptées aux bacs pros et technos. Donc ces derniers viennent chez nous, ce qui renforce l'aversion des bacs généraux. Bref, un cercle vicieux qui ne va pas se casser tout seul.
...Et si à un moment donné, quelqu'un se posait tranquillement pour se demander pourquoi on va en bac pro plutôt qu'en bac ?
Et comment se fait-il qu'un peu plus tard, ces même bacs pros viennent engorger le système avec, en poche, un diplôme qui, comme son nom l'indique, est un diplôme professionnel ? Pour quoi l'exception devient-elle la règle ?...
Parce que je vous confirme de l'intérieur que les bac pro arrivent en masse dans certains BTS (40% à 50%), depuis que les STI2D "ont d'autres ambitions" et je vous confirme aussi que, la non plus, ils n'y pannent que dalle pour la plupart. Ils réussissent souvent avec les gros coef appliqués aux matières pro, et sortent avec à peut près les mêmes qualités et les mêmes défauts qu'ils avaient en arrivant, sauf qu'entre temps, ils sont devenus des candidats aux postes de "techniciens supérieurs"...Quand aux bacs STI2D en IUT...pas plus tard qu'il y a deux semaines, un BTS m'a demandé, de la part d'un copain parti à l'IUT, si c'était possible de revenir en BTS maintenant parce que l'IUT ça faisait un peu mal aux dents quand même...c'était un élève de 2D avec un dossier correct et une moy générale de 12 environ...
Ce qui est terrible, ce sont les témoignages des élèves, je site en vrac et a peut près :
- Un ancien Bac Pro : "J'était pas mauvais du tout au collège, n'allez pas croire hein ? Mais on m'a dit qu'avec le bac pro, j'allais en BTS tout pareil mais sans forcer...moi, là bas, j'ai perdu toute habitude de travail, tous les soirs c'est vidéo avec les copains, c'est pour ça que je suis pas bon...en BTS"
- Un ancien STI : " L'IUT, c'est super dur, il faut bosser et tout, j'vous jure, chui arrivé, j'ai rien compris, j'ai pris ma grosse claque...j'foutait rien moi avant, et j'étais bon..."
Et oui, il y a comme qui dirait, une constante...et je me suis laissé dire que cette même constante, appliquée au système "fac", est encore plus décisive !
- Ramanujan974Érudit
Chez moi, les quotas sont clairs pour les affectations en BTS : 55 % bac techno, 25 % bac pro et 20 % bac général.
Le message est assez bien passé en 2de : il y a 50% de demande de 1re STMG de plus que l'an passé !
Des élèves avec 11-12 de moyenne générale en 2de demande STMG plutôt que ES parce qu'ils comprennent qu'ils n'auront sûrement pas de place en BTS avec un dossier très moyen en ES, alors qu'ils auront un meilleur niveau en STMG.
Le message est assez bien passé en 2de : il y a 50% de demande de 1re STMG de plus que l'an passé !
Des élèves avec 11-12 de moyenne générale en 2de demande STMG plutôt que ES parce qu'ils comprennent qu'ils n'auront sûrement pas de place en BTS avec un dossier très moyen en ES, alors qu'ils auront un meilleur niveau en STMG.
- OlympiasProphète
Rendash a écrit:Olympias a écrit:
Et si vous ne savez pas répondre à des questions par un mot ou entourer une date (la bonne) dans une liste de 3...ou placer 3 villes sur la carte, c'est que le sujet était trop dur !!!!
C'est clairement ce qui ressort du débrief de ce bac blanc :lol:
La collègue leur a perfidement suggéré (comme convenu ) de venir s'adresser à moi si elles ne comprenaient pas certaines remarques ou annotations, mais aucune n'est venue : en fin de compte c'est le sujet qui était cro cro dur A côté de ça, en évoquant avec mes secondes le sujet d'HG de brevet de l'an dernier (puisqu'on parle d'entourer, hein :lol: ), le terme "foutage de gueule" et ses dérivés sont apparus très souvent :lol:
Quand je vois les secondes qui iront en ST2S l'an prochain (15 dans ma classe PP), je me dis qu'on devrait pulvériser tous les records : ce sont des élèves sympa, polies, bosseuses, qui compensent leurs lacunes par une vraie volonté de progresser, et dont la plupart a un réel projet pro. Douze sont venues plusieurs fois me demander des sujets de culture G de concours d'entrée en IFSI, pour voir à quoi ça ressemble ; aucune des T ou P ST2S n'en a demandé à qui que ce soit. L'écart, de niveau, de boulot et de mentalité, entre deux promos est sidérant.
Et puisqu'il s'agit des L, dans les élèves que j'ai en seconde cette année et qui demandent cette filière, il y en a de très bons, voire deux qui sont franchement brillantes. L'une notamment a sans doute, uniquement avec les bouquins que je lui ai passés depuis le début de l'année (sans parler du collègue de français), lu plus de choses en six mois que nombre de PL et de TL dans leur vie. Il devrait y avoir une solide tête de classe, de cinq ou six élèves, en L l'an prochain ; ça fait sans doute aussi une énorme différence, avec la TL où seuls deux ou trois sortent du lot, mais pas tant que ça, et la PL où deux sont vraiment bons (...sauf en en HG >_<' ). Et c'est sans doute ça qui change beaucoup de choses : lorsqu'on envoie en L des élèves qui ont réellement un intérêt marqué pour les matières littéraires, et en particulier pour la littérature et l'histoire-géo, et pas seulement pour les langues ...et encore =/ ), on peut avoir une vraie bonne tête de classe qui tire l'ensemble vers le haut.
Mon chourenne pour les ST2S, en tant que prof c'est toujours avec une honte intergalactique que je lis les sujets de bac ...plus simples que le DNB. Ou alors c'est mon cerveau qui débloque ou les collègues qui sont remarquablement aveugles ...
Pour les L, mêmes remarques que toi. On a toujours de bons et très bons élèves, de vrais littéraires. Et c'est avec désespoir que je regardés les vœux APB de certains S qui auraient faut de merveilleux L et qui demandent ....une hypokhagne. 😢😢😢
- archebocEsprit éclairé
Marcel Khrouchtchev a écrit:Le problème, en tout cas dans de petites facs de province comme la mienne, c'est que ça ne gêne en rien les étudiants de végéter en L1 pendant quelques années (en changeant de discipline tous les ans).
Mais comme tu le dis, nous avons une totale liberté dans la notation, et tant mieux. Ne cachons pas que, dans le cas des petites structures comme la mienne, il y a une pression, celle du remplissage de l'année suivante... Si on veut une L2 avec le même nombre de groupes que l'année d'avant, eh bien il faut faire passer certains L1 aux forceps...
Ca, c'est le mécanisme à l'échelle de 1 an. A l'échelle de 3-4 ans, les étudiants qui se heurtent au mur de l'exigence en fac de lettre voient leurs copains passer facilement en L2 en fac de psofiomasie : la combine se sait, les effectifs en psofiomasie augmentent, ceux en lettres diminuent.
Au sein d'une même fac, chaque enseignant essaye de caser le cours qui lui plait. Sa spécialité. Le ministère aussi a ses lubies, qu'il impose parfois et qui mangent sur le temps disponible. Il y a aussi les disciplines nouvelles, on me dit dans l'oreillette que le XXIe siècle veut aussi sa place au soleil. La solution pour ne mécontenter personne, c'est de multiplier les options. Mais qui dit option dit concurrence. L'enseignant qui note beaucoup plus sec que ses collègues va faire le vide dans son cours.
Enfin, le ministère a mis la réussite des élèves au sommet de son agenda, y compris pour le supérieur. Un faible taux d'échec sera de plus en plus l'indicateur phare qui guidera les maigres flux financiers irrigant nos universités. Quand on songe à l'impunité face au plagiat, on se dit que le ministère est bien peu regardant sur l'excellence scientifique : les chiffres avant tout.
La pente n'est pas bonne.
- VindexNiveau 7
Marcel Khrouchtchev a écrit:Sulfolobus a écrit:Quant à marier la carpe et le lapin, la plupart des universités étrangères incluent toutes les disciplines de l'art aux sciences, des humanités au droit, du commerce au sport, de la médecine à l'ingénierie. Et ça marche.
Historiquement c'est comme ça que les universités médiévales et modernes ont fonctionné.
C'est vrai, mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque, je ne pense pas que les préoccupations économiques hiérarchisaient la valeur de tous ces savoirs qui coexistaient et par ailleurs, tout cela n'était pas aussi massifié.
- SulfolobusÉrudit
Oui enfin ça fonctionne toujours dans de nombreuses universités hors de France. Et ça a énormément d'avantages. Que ça ne puisse pas fonctionner en France, je veux bien, mais avant de l'acter j'aimerais bien que l'on m'explique proprement pourquoi.Vindex a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Sulfolobus a écrit:Quant à marier la carpe et le lapin, la plupart des universités étrangères incluent toutes les disciplines de l'art aux sciences, des humanités au droit, du commerce au sport, de la médecine à l'ingénierie. Et ça marche.
Historiquement c'est comme ça que les universités médiévales et modernes ont fonctionné.
C'est vrai, mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque, je ne pense pas que les préoccupations économiques hiérarchisaient la valeur de tous ces savoirs qui coexistaient et par ailleurs, tout cela n'était pas aussi massifié.
- JacqGuide spirituel
Marcel Khrouchtchev a écrit:Cath a écrit:3% ? Mais c'est catastrophique !
C'est sur l'ensemble des SHS en plus.
Depuis 4 ans que j'enseigne dans mon université, un seul étudiant de bac pro est passé en L2. Et il a abandonné là, car le premier semestre a été catastrophique.
Ce sont des drames humains, car ils n'ont rien à faire là et c'est très difficile de le leur faire comprendre.
... sachant que nous avons déjà tenté de leur faire comprendre auparavant, en T Pro, qu'ils avaient quasiment 0% de réussite, mais comme ils mettent malgré tout des facultés après leurs vœux de BTS, ils y vont tout de même.
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