- pailleauquebecFidèle du forum
Pour moi différentier c'est nourrir chaque élève, voici ce que j'applique en ce moment :
- pour chaque chapitre (d'environ 12h) commencer par du très basique les premières heures et finir par du très difficile les deux dernières heures. Tout en expliquant la démarche : pour que les bons comprennent au début pourquoi on revoit des évidences et pour que les faibles comprennent à la fin pourquoi c'est intouchable.
- pour chaque heure prévoir des éléments d'explication pour les faibles et les bons (plusieurs niveaux d'explication à l'oral, visuel, texte, notation plus abstraite,...).
- toutes les deux semaines, labomep (exercices autocorrectifs d'entraînement sur ordi) pendant 1h à terminer à la maison (1h de travail). Tout le monde essaie les mêmes exercices. Les bons peuvent faire quelques exercices complémentaires en bonus. Ceux qui ne démarrent pas peuvent avoir un travail sur mesure. Possibilité à ceux qui sont allergiques à l'ordi de travailler à corriger le précédent DS.
- pour tout DS la possibilité de refaire ce qui n'a pas marché avec mon aide (en salle info), bonus à la clef.
- prévoir systématiquement environ 10 à 15 min. de travail en silence en fin d'heure sur des exos. Je passe aider les plus faibles à démarrer. Ils terminent le travail à la maison.
- Apprentissage des propriétés et théorèmes en classe et récitation à l'oral tout de suite, puis le cours d'après. Pour les meilleurs récitation plus difficile (anciens théorèmes, réciproques, à rebours,...) pour les plus faibles amorce au tableau, schéma...
- récitation collective du cours en début d'heure. bons et faibles mis à contribution, les faibles démarrent en général pour avoir l'idée grosso modo et les bons précisent les concepts plus finement.
- pour chaque exercice d'application du cours fait en classe je prévois des questions pour les faibles et les bons, possibilité pour les faibles de passer au tableau et de gagner 1 point sur la note de travail en classe.
- le cours est construit "en live" avec et pour les élèves, en prenant en compte les besoins des bons de la classe et des faibles : autrement dit je m'efforce d'incarner ma discipline et de construire le cours dont ils ont besoin (là où ils en sont) : pas de poly., pas de power point. le cours est surtout dans ma tête (j'ai un petit fil conducteur juste pour les points clef). J'essaie aussi de faire un cours synthétique (tient sur 2 carrés de tableau en 6e, maxi. 3 carrés en 3e).
Mais je vais essayer d'améliorer l'an prochain. Car j'aimerais apporter davantage de preuves des théorèmes de géométrie aux bons.
Ce qui manque en maths c'est surtout du temps. Si seulement j'avais 1h de plus par semaine.
Paille.
- pour chaque chapitre (d'environ 12h) commencer par du très basique les premières heures et finir par du très difficile les deux dernières heures. Tout en expliquant la démarche : pour que les bons comprennent au début pourquoi on revoit des évidences et pour que les faibles comprennent à la fin pourquoi c'est intouchable.
- pour chaque heure prévoir des éléments d'explication pour les faibles et les bons (plusieurs niveaux d'explication à l'oral, visuel, texte, notation plus abstraite,...).
- toutes les deux semaines, labomep (exercices autocorrectifs d'entraînement sur ordi) pendant 1h à terminer à la maison (1h de travail). Tout le monde essaie les mêmes exercices. Les bons peuvent faire quelques exercices complémentaires en bonus. Ceux qui ne démarrent pas peuvent avoir un travail sur mesure. Possibilité à ceux qui sont allergiques à l'ordi de travailler à corriger le précédent DS.
- pour tout DS la possibilité de refaire ce qui n'a pas marché avec mon aide (en salle info), bonus à la clef.
- prévoir systématiquement environ 10 à 15 min. de travail en silence en fin d'heure sur des exos. Je passe aider les plus faibles à démarrer. Ils terminent le travail à la maison.
- Apprentissage des propriétés et théorèmes en classe et récitation à l'oral tout de suite, puis le cours d'après. Pour les meilleurs récitation plus difficile (anciens théorèmes, réciproques, à rebours,...) pour les plus faibles amorce au tableau, schéma...
- récitation collective du cours en début d'heure. bons et faibles mis à contribution, les faibles démarrent en général pour avoir l'idée grosso modo et les bons précisent les concepts plus finement.
- pour chaque exercice d'application du cours fait en classe je prévois des questions pour les faibles et les bons, possibilité pour les faibles de passer au tableau et de gagner 1 point sur la note de travail en classe.
- le cours est construit "en live" avec et pour les élèves, en prenant en compte les besoins des bons de la classe et des faibles : autrement dit je m'efforce d'incarner ma discipline et de construire le cours dont ils ont besoin (là où ils en sont) : pas de poly., pas de power point. le cours est surtout dans ma tête (j'ai un petit fil conducteur juste pour les points clef). J'essaie aussi de faire un cours synthétique (tient sur 2 carrés de tableau en 6e, maxi. 3 carrés en 3e).
Mais je vais essayer d'améliorer l'an prochain. Car j'aimerais apporter davantage de preuves des théorèmes de géométrie aux bons.
Ce qui manque en maths c'est surtout du temps. Si seulement j'avais 1h de plus par semaine.
Paille.
- fanetteFidèle du forum
C'est une partie de mon diagnostic (je pense que la relation adulte-enfant a aussi beaucoup changé, et ça ne facilite pas les choses...), c'est donc d'abord ça qui est à revoir. Et si tous ceux qui peuvent être entendus (syndicats, inspecteurs, profs formateurs ) réclamaient un retour à un primaire de qualité (on a des PE de qualité, hein, ça n'est pas une critique des collègues) au lieu d'accepter (et donc de cautionner) la situation en cherchant différents" bricolages" pour limiter les dégats avec les élèves qui arrivent au collège ?Elyas a écrit:
Il y a vingt ans, le primaire n'était pas dans l'état qu'il est de nos jours. Les horaires étaient aussi différents.
J'ai lu en diagonale le fil où tu expliques ce que tu fais en histoire-géo.Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Ne pas demander tout le temps le même type de travail, j'imagine que nous le faisons tous.
Lors d'une séance, faire travailler les élèves sur le même thème, mais avec des méthodes et exigences différentes, j'ai fait aussi, avec des ilots, il y a 25 ans, avec des troisièmes techno en particulier ... Je n'ai pas été convaincue : plus investis la première fois, mais sans aucune autonomie pour les plus faibles, ils ont vite laissé tomber, comme pour un cours "classique". Par contre, moi, je me coltinais 5 ou 6 feuilles d'exos différentes, avec en plus des aides ciblées pour les dépanner si besoin ... plus de bruit en classe (oui je sais, le bruit pédagogique mais bon ...), j'avais beaucoup de mal à les laisser sans une correction type (ils ne lisaient pas les polys), et je n'ai pas vu de progression plus importante qu'avec mes méthodes de dinosaure.
Alors dépenser plus d'énergie, pour les mêmes résultats, à quoi bon ? J'ai une vie à côté, j'ai appris à me dire que c'était un métier, pas un sacerdoce ...
Pour moi (et nous ne serons peut-être pas d'accord là-dessus), ce n'est qu'en faisant des groupes à peu près homogènes, en tout cas pas trop hétérogènes, qu'on peut travailler efficacement.
(Au cas où quelqu'un répondrait à ce message, je ne refuse pas la discussion, mais là, je m'en vais ...)
_________________
L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- RendashBon génie
Elyas a écrit: On est donc bien dans des représentations erronées.
On se demande bien pourquoi. Cf. ce que je rapporte du témoignage de Reine Margot, et que j'ai entendu à de nombreuses reprises en formation (même si pas de manière aussi caricaturale). L'idée selon laquelle les bons n'ont de toute façon pas besoin des enseignants et s'en sortiront très bien tous seuls est assez répandue, y compris dans les plus hautes sphères.
- IgniatiusGuide spirituel
Iphigénie a écrit:Il me semble que différencier (mais il faudrait définir à quel niveau et dans quelle matière) c'est pour moi surtout oublier complètement les élèves très minoritaires susceptibles d'avancer plus vite pour se focaliser à longueur d'heures sur les élèves majoritaires en difficultés multiples et telles que de toutes façon c'est trop tard pour eux (arrivés en lycée sans savoir lire ni écrire- un niveau, y compris de raisonnement, d'anciens élèves de cinquième années 80, à peu près) pour progresser avec de telles lacunes: sauf à travers de pauvres exercices pour leur donner l'illusion qu'ils y arrivent quand même mais non. D'où l'ennui terrifiant des uns et l'impression terrifiante qu'aurait un intrus dans une salle des professeurs d'être face à une profession sinistrée, en perpétuel sentiment d'échec.
A ce sujet, anecdote récente.
Une collègue d'HG, avec qui je m'entends très bien, et encartée UNSA par ailleurs (comme quoi...) m'a raconté l'autre jour être tombée des nues quant au niveau en maths de ses secondes.
Elle est PP de la classe et le prof de maths est un stagiaire en grande difficulté.
Miracle de l'organisation de l'AP lycée (et bientôt collège d'après mes infos) elle est chargée de l'AP avec un collègue de techno. Du coup, elle s'est (re)mise à faire des maths.
Or, elle a compris qu'un certain nombre d'élèves de sa classe, a priori pas complètement à la rue intellectuellement, ne comprenaient pas comment lire les coordonnées d'un point dans un repère, ce qui les mettait en grande difficulté d'entrée pour des problèmes liés aux fonctions.
Bref, elle a fait un bac B il y a 32 ans, s'estime très quelconque en maths mais là, elle n'en revenait pas. Elle nous entend régulièrement nous plaindre mais c'est devant la réalité qu'elle a compris.
Je ne sais pas si nos disciplines fondamentales, français et maths, ont un statut particulier, mais il me semble bien, comme l'expliquait très clairement Moonchild plus avant, que la différenciation tient du cautère sur la jambe de bois : il est certain qu'il est navrant de ne pas faire progresser un certain nombre d'élèves mais force est de constater que le système a fait en sorte que cela soit impossible pour beaucoup.
Personnellement, je trouve criminelle la fin du redoublement, on va créer encore plus d'aigreur vis-à-vis d'une institution créatrice d'échec.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- IgniatiusGuide spirituel
Rendash a écrit:Elyas a écrit: On est donc bien dans des représentations erronées.
On se demande bien pourquoi. Cf. ce que je rapporte du témoignage de Reine Margot, et que j'ai entendu à de nombreuses reprises en formation (même si pas de manière aussi caricaturale). L'idée selon laquelle les bons n'ont de toute façon pas besoin des enseignants et s'en sortiront très bien tous seuls est assez répandue, y compris dans les plus hautes sphères.
C'est en effet une contre-vérité insupportable.
On entend régulièrement "l'élite est toujours très bien formée".
Il faut aller jeter un coup d'oeil sur le niveau en prépa pour comprendre à quel point les réformateurs ne savent pas de quoi ils parlent.
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St Augustin
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Brian Wilson
- pailleauquebecFidèle du forum
Mila Saint Anne a écrit:Contrairement à ce que tu sembles penser, des études existent. Je ne développe pas en formation parce que je n'ai pas le temps. je cite les sources, les études à aller consulter.
Celle-là par exemple : http://www.cnesco.fr/fr/evaluation-des-eleves-dans-la-classe/
Je ne dissimule jamais les aspects négatifs qui sont à mon avis surtout du domaine de la difficulté à construire des outils efficaces (c'est pour ça qu'ils sont toujours en évolution) et dans le manque de mutualisation (travailler en équipe, c'est plus efficace et ça fait gagner du temps).
Je montre mes outils de travail et j'explique pourquoi et comment je les ai construits. Je les donne à ceux qui souhaitent s'en inspirer, si ça peut leur faire gagner du temps.
Parfois, des collègues font aussi des choses très bien (mieux que moi !) et leur témoignage est précieux. C'est bien quand on a dans un établissement des collègues déjà bien avancés sur ce sujet sur lesquels s'appuyer.
Les témoignages sont précieux dans les deux sens.
Mais mon témoignage ne vous convainc pas car j'ai eu une expérience différente de la votre.
Mon sentiment c'est que le problème des outils c'est peanuts. Quand à travailler en équipe, j'ai la chance d'être dans une équipe où c'est possible (on a la même philosophie et de très bons résultats, nous aussi...)
Ce que je reproche au réseau dont vous faites partie, qui défend l'approche par compétences, c'est que vous ne donnez pas le même poids aux avantages et aux inconvénients.
Une présentation neutre donnerait la parole à quelqu'un qui défend les compétences (qui connait bien le sujet et est convaincu) et à quelqu'un qui a étudié les inconvénients et qui pense qu'il ne faut pas aller dans cette voie. De pus il ne faudrait pas présenter les nouveaux outils ou les nouvelles approches comme des progrès (le progrès c'est parfois de résister au changement, défendre l'essentiel...).
Chacun choisirait en connaissance de cause.
- RendashBon génie
pailleauquebec a écrit:
Chacun choisirait
Si seulement.
- doctor whoDoyen
La vraie différenciation, ce serait celle des centres d'intérêts, en proposant de l'enseignement manuel et technique en atelier, des initiations aux disciplines des arts plastiques (modelage, poterie, sculpture sur bois, "vrai" dessin, etc.) dès le début du collège, sur des horaires conséquents.
Sans ça, on se casse la tête pour varier les activités dans les disciplines intellectuelles et culturelles, parfois de manière légitime, parfois de manière très exagérée.
Sans ça, on se casse la tête pour varier les activités dans les disciplines intellectuelles et culturelles, parfois de manière légitime, parfois de manière très exagérée.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- ElyasEsprit sacré
fanette a écrit:J'ai lu en diagonale le fil où tu expliques ce que tu fais en histoire-géo.Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Ne pas demander tout le temps le même type de travail, j'imagine que nous le faisons tous.
Lors d'une séance, faire travailler les élèves sur le même thème, mais avec des méthodes et exigences différentes, j'ai fait aussi, avec des ilots, il y a 25 ans, avec des troisièmes techno en particulier ... Je n'ai pas été convaincue : plus investis la première fois, mais sans aucune autonomie pour les plus faibles, ils ont vite laissé tomber, comme pour un cours "classique". Par contre, moi, je me coltinais 5 ou 6 feuilles d'exos différentes, avec en plus des aides ciblées pour les dépanner si besoin ... plus de bruit en classe (oui je sais, le bruit pédagogique mais bon ...), j'avais beaucoup de mal à les laisser sans une correction type (ils ne lisaient pas les polys), et je n'ai pas vu de progression plus importante qu'avec mes méthodes de dinosaure.
Alors dépenser plus d'énergie, pour les mêmes résultats, à quoi bon ? J'ai une vie à côté, j'ai appris à me dire que c'était un métier, pas un sacerdoce ...
Pour moi (et nous ne serons peut-être pas d'accord là-dessus), ce n'est qu'en faisant des groupes à peu près homogènes, en tout cas pas trop hétérogènes, qu'on peut travailler efficacement.
(Au cas où quelqu'un répondrait à ce message, je ne refuse pas la discussion, mais là, je m'en vais ...)
Pour ce que j'ai souligné, j'en doute très fort, hélas.
Pour le reste, il y a surtout le fait que la différenciation s'inscrit dans des pratiques et qu'on ne peut pas coller un type de différenciation comme cela. Cela aboutit à l'échec. Je ne différencie qu'avec 3 cheminements maximum. Aller au-delà, c'est courir à l'échec. Ensuite, il y a la question de la correction. Si les élèves savent qu'à la fin, ils auront toutes les réponses données gratis par le professeur, une bonne partie va arrêter de faire les efforts.
Personnellement, j'ai des méthodes de dinosaures (je fais écrire en masse et je fais du magistral) et je vois très bien les évolutions très positives de mes élèves depuis que je différencie. Cela n'a absolument rien à voir. Quand je fais un chapitre à la normale suivi d'un chapitre en classe inversée suivi d'un chapitre en pédagogie coopérative... avec diversification de la production de temps en temps pour faire passer plus facilement un contenu scientifique dense ou pour renforcer une pratique langagière qui ne demande qu'à être consolider, je n'ai aucun souci et mes élèves bossent sauf un ou deux gugusses sur lesquels je mets la pression pour avoir in fine quelque chose au lieu de rien. Je donne mon exemple mais beaucoup d'autres font le même constat (les collègues qui viennent dans mes formations, par exemple, me disent qu'ils voient une différence avant et après les formations, j'ai même eu jeudi un collègue qui m'a dit merci car grâce à notre travail en formation, il n'a plus peur de la réforme).
De toute façon, ce fil en arrive à un point : oui, l'AP collège 2016 peut être fait en classe entière sans sacrifier le contenu. Oui, tous les éléments de remédiation qui existaient avant ont disparu et c'est un scandale. Cependant, l'AP 2016 n'est pas cela (on peut le regretter). C'est la volonté d'introduire d'autres pratiques pédagogiques que celles qui dominent pendant 3h sur 26h. Soit 11-12% du temps scolaire. Après, avec les heures de marges, on peut réduire les effectifs. Cependant, faire l'AP à 30 est possible mais pas nécessairement pour toutes les disciplines ou tous les objectifs. Dans mon cas, en HG, je préfère faire à 30 qu'en effectif réduit. En LV, c'est plus intéressant en groupes réduits. Les réponses face à l'AP vont être différentes selon les disciplines et les pratiques qu'on veut mettre en place.
Après, la différenciation n'est pas la seule piste de l'AP : la pédagogie explicite, la pédagogie coopérative, la pédagogie constructiviste et bien d'autres sont d'autres pistes exploratoires et chacune, à un moment des programmes ou du parcours de formation des élèves, a ses avantages pour amener l'élève le plus loin possible. Le danger est la systématisation.
- RendashBon génie
Elyas a écrit:j'ai même eu jeudi un collègue qui m'a dit merci car grâce à notre travail en formation, il n'a plus peur de la réforme.
Voilà qui est bien pratique Mais la réforme ne se résume certainement pas à l'AP, ni l'opposition à la peur de l'inconnu. C'est un langage méprisable que celui-là. Je précise que ce n'est pas le tien, hein, je rebondis sur cette partie principalement parce que c'est l'élément de langage que l'on retrouve trop souvent. Double avantage : ça permet de présenter la réforme comme légitime mais tellement novatrice qu'elle fait reculer les collègues trop bêtes et trop entêtés pour faire évoluer leurs pratiques, et les formateurs comme les porteurs de la Lumière Pédagogique :lol:
Encore et toujours, on peut ne pas être défavorable à ce qui est proposé pour l'AP, et s'opposer à tout le reste. Je dirais même qu'on doit, mais je ne suis pas très objectif :lol:
Le danger de la systématisation échappe visiblement à ceux qui souhaitent imposer leurs pratiques, au passage (réforme ou pas). Ronin et d'autres nous décrivent ça dans le premier degré, on a des exemples criants dans le second degré ; on peut se faire reprocher en inspection de ne pas pratiquer les sacro-saints îlots, ou de ne pas "utiliser le numérique" (Crom que cette expression absurde me donne des envies de coller des baffes ), etc. Je n'ai eu en formation initiale qu'un vague truc sur le socio-constructivisme, mal digéré accessoirement, et qui te donnerait sans doute les mêmes envies de violence qu'à moi. Mais non, l'urgence n'est pas de former correctement, l'urgence est d'imposer des choses sans se demander si cette façon de procéder atteindra le but prétendument recherché
- RoninMonarque
Elyas tu n'es pas représentatif de tous les formateurs. Tu es plus explicite et exigeant que ce que l'on nous donne a voir en permanence.
Par ailleurs, avant de vous demander comment aider des collégiens et lycéens, si on commençait par remettre debout la tranche GS-CE2 ? Parce que foi de PE spécialisé c'est là que tout se joue. Jdcjdr....
Par ailleurs, avant de vous demander comment aider des collégiens et lycéens, si on commençait par remettre debout la tranche GS-CE2 ? Parce que foi de PE spécialisé c'est là que tout se joue. Jdcjdr....
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- kerangeloNiveau 7
Mille fois d'accord : ce serait selon moi le vrai collège unique qui mettrait chaque élève à égalité selon ses capacités (avec des vrais programmes pour ces disciplines). Pourquoi mettre à tel point en avant les qualités "intellectuelles" pures passant par l'écriture et le fait de rester assis sur sa chaise pendant 6 h d'affilée ?doctor who a écrit:La vraie différenciation, ce serait celle des centres d'intérêts, en proposant de l'enseignement manuel et technique en atelier, des initiations aux disciplines des arts plastiques (modelage, poterie, sculpture sur bois, "vrai" dessin, etc.) dès le début du collège, sur des horaires conséquents.
Sans ça, on se casse la tête pour varier les activités dans les disciplines intellectuelles et culturelles, parfois de manière légitime, parfois de manière très exagérée.
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Sapere aude
- frdmNiveau 10
Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Remarque pleine de bon sens. Une bonne partie des invectives tient au fait qu'il n'y a pas de définition claire de ce concept (pour ma part, je n'en connais que la définition mathématique), donc chacun l'interprète à sa manière. Avant de discuter d'un sujet, il est sain de le définir. Ca me fait penser à ceux qui ont un avis sur le nucléaire sans avoir la moindre idée de son fonctionnement. Par exemple, une majorité de français sondés (je cite jancovici, un dangereux lobbyiste pro-nucléaire) pensent que les centrales nucléaires dégagent des gaz à effet de serre comme ch4, co2, etc :lol: . Mais je m'égare.
- Luigi_BGrand Maître
Si le CNESCO était une institution scientifique, ça se saurait... :lol:Mila Saint Anne a écrit:Contrairement à ce que tu sembles penser, des études existent. Je ne développe pas en formation parce que je n'ai pas le temps. je cite les sources, les études à aller consulter.
Celle-là par exemple : http://www.cnesco.fr/fr/evaluation-des-eleves-dans-la-classe/
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- RendashBon génie
Ronin a écrit:Elyas tu n'es pas représentatif de tous les formateurs.
Malheureusement.
C'est sans doute le problème principal, à mon avis, d'ailleurs. Trop de branques incapables de convaincre et qui se rabattent sur la contrainte et la menace, et s'auto-congratulent dans leur petit cercle le reste du temps. C'est ça qu'il faudrait commencer par réformer, je le dis depuis des mois et des mois. Et je me demande bien comment des gens sincèrement convaincus d'avoir les bonnes pratiques, au point de vouloir les imposer, peuvent s'aveugler à ce point là-dessus, et n'avoir à ce point pas conscience du désastre de certaines formations. Les Laurent Fillion, Guillaume Caron, and co, nul doute qu'ils sont réellement convaincus d'avoir raison. Mais, Braudel de Merle, qu'ils aillent un peu voir ce qui se passe dans certaines ESPE !
Quelqu'un demandait récemment si les stagiaires apprenaient un peu à bâtir un exercice, une évaluation, ou plus largement un cours. La réponse est pathétiquement simple dans certains endroits. Alors avant de mettre un tel bazar, de vouloir tout chambouler d'un coup, peut-être eût-il fallu commencer par mettre un peu d'ordre dans la formation initiale. Mais c'est les copains, alors pas touche :lol:
Luigi_B a écrit:Si le CNESCO était une institution scientifique, ça se saurait... :lol:Mila Saint Anne a écrit:Contrairement à ce que tu sembles penser, des études existent. Je ne développe pas en formation parce que je n'ai pas le temps. je cite les sources, les études à aller consulter.
Celle-là par exemple : http://www.cnesco.fr/fr/evaluation-des-eleves-dans-la-classe/
Mais c'est le cas : la preuve, il se présente lui-même ainsi
- IphigénieProphète
Le problème c'est que la définition de ce "concept" ne peut être la même selon les matières, les activités et selon le niveau: au fond, différencier, c'est le mot magique qui recouvre tout, et son contraire, le plein et le vide, l'esbrouffe et la démarche scientifique, les réussites et le vent qui tourne etc.frdm a écrit:Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Remarque pleine de bon sens. Une bonne partie des invectives tient au fait qu'il n'y a pas de définition claire de ce concept (pour ma part, je n'en connais que la définition mathématique), donc chacun l'interprète à sa manière. Avant de discuter d'un sujet, il est sain de le définir. Ca me fait penser à ceux qui ont un avis sur le nucléaire sans avoir la moindre idée de son fonctionnement. Par exemple, une majorité de français sondés (je cite jancovici, un dangereux lobbyiste pro-nucléaire) pensent que les centrales nucléaires dégagent des gaz à effet de serre comme ch4, co2, etc :lol: . Mais je m'égare.
En fait la meilleure définition universelle de "différencier", bien souvent c'est surtout montrer les efforts que l'on fait pour montrer que l'on est un professeur différent des autres. Ce qui en soi n'est pas condamnable, notez-le bien. Mais qui explique peut-être en partie les réticences.
Plus sérieusement pour moi la vraie question est plutôt celle-ci: différencier, soit, admettons. Mais jusqu'à quand? parce que si c'est tout le temps, différencier n'est rien d'autre que recréer des classes de niveau mais intégrées les unes dans les autres, ce qui n'est quand même pas l'organisation la plus rationnelle.
- ElyasEsprit sacré
Iphigénie a écrit:Le problème c'est que la définition de ce "concept" ne peut être la même selon les matières, les activités et selon le niveau: au fond, différencier, c'est le mot magique qui recouvre tout, et son contraire, le plein et le vide, l'esbrouffe et la démarche scientifique, les réussites et le vent qui tourne etc.frdm a écrit:Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Remarque pleine de bon sens. Une bonne partie des invectives tient au fait qu'il n'y a pas de définition claire de ce concept (pour ma part, je n'en connais que la définition mathématique), donc chacun l'interprète à sa manière. Avant de discuter d'un sujet, il est sain de le définir. Ca me fait penser à ceux qui ont un avis sur le nucléaire sans avoir la moindre idée de son fonctionnement. Par exemple, une majorité de français sondés (je cite jancovici, un dangereux lobbyiste pro-nucléaire) pensent que les centrales nucléaires dégagent des gaz à effet de serre comme ch4, co2, etc :lol: . Mais je m'égare.
En fait la meilleure définition universelle de "différencier", bien souvent c'est surtout montrer les efforts que l'on fait pour montrer que l'on est un professeur différent des autres. Ce qui en soi n'est pas condamnable, notez-le bien. Mais qui explique peut-être en partie les réticences.
Plus sérieusement pour moi la vraie question est plutôt celle-ci: différencier, soit, admettons. Mais jusqu'à quand? parce que si c'est tout le temps, différencier n'est rien d'autre que recréer des classes de niveau mais intégrées les unes dans les autres, ce qui n'est quand même pas l'organisation la plus rationnelle.
On ne différencie pas tout le temps. Le but de la différenciation est de disparaître car les élèves n'en ont plus besoin. Cela a été écrit plusieurs fois.
- RendashBon génie
Elyas a écrit:
On ne différencie pas tout le temps. Le but de la différenciation est de disparaître car les élèves n'en ont plus besoin. Cela a été écrit plusieurs fois.
Et, concrètement, ça marche? Toi qui as pu suivre des élèves plusieurs années de suite, tu constates que ceux que tu as eu en mains en 6e n'ont plus besoin de différenciation en 5e, ou en 4e, ou en 3e?
Vu qu'on nous vend en permanence le primaire comme modèle à suivre pour la différenciation, j'ai ma doute la dessus, pour citer Bassompierre.
- Docteur OXGrand sage
Autant de pages sur une réforme qui est avant tout économique et qui vise donc avant tout à économiser du fric. Bientôt, après le latin et des heures en moins dans certaines matières, on nous fera disparaître autre chose avec un nouvel artifice-bidon comme l'Accompagnement Spiralaire Circulaire, le Parcours Individualisé Collectif, Les synthèses complexes, la liaison école primaire - iut, une Lv3 dès la sixième...bref, tout cela c'est du flan, ce n'est qu'un problème de sous et l'EN n'est plus la priorité de l’État. Quand je vois dans quel état est l'école primaire. C'est marrant de vouloir atteindre la lune (et de discuter du voyage ) alors que le 1er étage de la fusée est en train, petit à petit, de tomber en panne. Mais bon, il faut bien payer Mme Robine et permettre à NVB de continuer sa brillante carrière.
- IphigénieProphète
Bien sûr, et je veux bien croire que tu y parviennes, mais dans ma pratique et au niveau du lycée, en réalité, je n'en vois pas les effets: les élèves en difficultés en entrant en seconde sont restés en difficulté et auront finalement un bac d'élèves en difficulté rattrapés par la bienveillance des notes et les libéralités des jurys, pour entamer des études supérieures sous perfusion, avec aide et assistance réclamées à cor et à cri. Si bien que je m'interroge.Elyas a écrit:Iphigénie a écrit:Le problème c'est que la définition de ce "concept" ne peut être la même selon les matières, les activités et selon le niveau: au fond, différencier, c'est le mot magique qui recouvre tout, et son contraire, le plein et le vide, l'esbrouffe et la démarche scientifique, les réussites et le vent qui tourne etc.frdm a écrit:Elyas a écrit:
Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
Remarque pleine de bon sens. Une bonne partie des invectives tient au fait qu'il n'y a pas de définition claire de ce concept (pour ma part, je n'en connais que la définition mathématique), donc chacun l'interprète à sa manière. Avant de discuter d'un sujet, il est sain de le définir. Ca me fait penser à ceux qui ont un avis sur le nucléaire sans avoir la moindre idée de son fonctionnement. Par exemple, une majorité de français sondés (je cite jancovici, un dangereux lobbyiste pro-nucléaire) pensent que les centrales nucléaires dégagent des gaz à effet de serre comme ch4, co2, etc :lol: . Mais je m'égare.
En fait la meilleure définition universelle de "différencier", bien souvent c'est surtout montrer les efforts que l'on fait pour montrer que l'on est un professeur différent des autres. Ce qui en soi n'est pas condamnable, notez-le bien. Mais qui explique peut-être en partie les réticences.
Plus sérieusement pour moi la vraie question est plutôt celle-ci: différencier, soit, admettons. Mais jusqu'à quand? parce que si c'est tout le temps, différencier n'est rien d'autre que recréer des classes de niveau mais intégrées les unes dans les autres, ce qui n'est quand même pas l'organisation la plus rationnelle.
On ne différencie pas tout le temps. Le but de la différenciation est de disparaître car les élèves n'en ont plus besoin. Cela a été écrit plusieurs fois.
- VanGogh59Expert spécialisé
La différenciation n'est qu'un trompe-l'oeil pour pallier les défauts du collège unique. Personne n'a eu le courage de le remettre en cause alors qu'il est en grande partie responsable de la baisse du niveau des élèves depuis plus de 30 ans. Comme pour des raisons idéologiques mais surtout économiques, il n'est pas question de le remettre en cause, on invente ce principe de la différenciation. Je n'en suis pas opposé par principe et je vais même certainement le tester. Seulement, ce qui me fout en rogne noire est que l'on impose en effet une méthode collectiviste (oui au sens stalinien du terme) pour éduquer, que l'on nous demande nous, enseignants mal payés et rudoyés par l'institution ainsi que par les parents d'élèves, de pallier aux problèmes de la société. Ce qui m'exaspère de façon phénoménale c'est que l'on capitule face à la fainéantise de nos élèves, à ce "culte de l'effort" en voie de disparition pour mettre en place ce type de pratiques : différenciation, compétences qui signent la mort de nos notes, bienveillance obstinée, EPI ludiques... Comment ces élèves là qui n'auront pas été préparés à notre monde si dur et à la concurrence inouï qu'est cette société mondialisée vont-ils s'en sortir lorsqu'ils seront dans le monde du travail ? Le choc va être extrêmement rude...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- MoonchildSage
Cette question est certes intéressante du point de vue de la réflexion pédagogique, mais la situation du système scolaire est tellement sinistrée et absurde que ce n'est à mon avis pas ainsi que se pose le problème actuel ; je formulerai plutôt la question de la manière suivante : parmi toutes les pratiques auxquelles on peut accoler l'étiquette "différenciation", en existe-t-il au moins une qui permettrait de redonner à grande échelle une cohérence au système scolaire ? Si ce n'est pas le cas, alors "différenciation" n'est rien de plus qu'un mot magique lorsqu'on en fait, comme aujourd'hui, la pierre d'angle d'une réforme éducative, bref une arnaque (et cela vaut aussi pour tous les autres mots magiques comme par exemple "interdisciplinarité" ou "pédagogie de projet"...).Elyas a écrit:Cependant, à force de lire ce sujet, je me pose une question (et je suis très curieux d'avoir la réponse car il me semble que la définition de la différenciation et la description de ses pistes ne sont pas les mêmes entre ceux qui sont contre et ceux qui en font). Différencier, c'est faire quoi dans la pratique pour vous tous ?
On peut toujours dépenser beaucoup d'énergie à fignoler la cerise, ça ne changera rien au fait qu'il n'y a plus de gâteau.
- Luigi_BGrand Maître
On est très loin des vrais termes du débat. Car rappelons que pour les parents, l'"accompagnement personnalisé", c'est ce qu'en a montré la télévision :
#collège2016 Voici comment la télévision a présenté aux parents l'accompagnement personnalisé en classe entière. pic.twitter.com/Q8svXsyF06
— Loys Bonod (@loysbonod) 10 avril 2016
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- RendashBon génie
VanGogh59 a écrit: Comment ces élèves là qui n'auront pas été préparés à notre monde si dur et à la concurrence inouï qu'est cette société mondialisée vont-ils s'en sortir lorsqu'ils seront dans le monde du travail ? Le choc va être extrêmement rude...
D'un autre côté, ce n'est pas le rôle de l'école, en tout cas pas du collège. N'en déplaise aux partisans de l'approche par compétences, d'ailleurs.
- coqenstockNiveau 6
Igniatius a écrit:Iphigénie a écrit:Il me semble que différencier (mais il faudrait définir à quel niveau et dans quelle matière) c'est pour moi surtout oublier complètement les élèves très minoritaires susceptibles d'avancer plus vite pour se focaliser à longueur d'heures sur les élèves majoritaires en difficultés multiples et telles que de toutes façon c'est trop tard pour eux (arrivés en lycée sans savoir lire ni écrire- un niveau, y compris de raisonnement, d'anciens élèves de cinquième années 80, à peu près) pour progresser avec de telles lacunes: sauf à travers de pauvres exercices pour leur donner l'illusion qu'ils y arrivent quand même mais non. D'où l'ennui terrifiant des uns et l'impression terrifiante qu'aurait un intrus dans une salle des professeurs d'être face à une profession sinistrée, en perpétuel sentiment d'échec.
A ce sujet, anecdote récente.
Une collègue d'HG, avec qui je m'entends très bien, et encartée UNSA par ailleurs (comme quoi...) m'a raconté l'autre jour être tombée des nues quant au niveau en maths de ses secondes.
Elle est PP de la classe et le prof de maths est un stagiaire en grande difficulté.
Miracle de l'organisation de l'AP lycée (et bientôt collège d'après mes infos) elle est chargée de l'AP avec un collègue de techno. Du coup, elle s'est (re)mise à faire des maths.
Or, elle a compris qu'un certain nombre d'élèves de sa classe, a priori pas complètement à la rue intellectuellement, ne comprenaient pas comment lire les coordonnées d'un point dans un repère, ce qui les mettait en grande difficulté d'entrée pour des problèmes liés aux fonctions.
Bref, elle a fait un bac B il y a 32 ans, s'estime très quelconque en maths mais là, elle n'en revenait pas. Elle nous entend régulièrement nous plaindre mais c'est devant la réalité qu'elle a compris.
Je ne sais pas si nos disciplines fondamentales, français et maths, ont un statut particulier, mais il me semble bien, comme l'expliquait très clairement Moonchild plus avant, que la différenciation tient du cautère sur la jambe de bois : il est certain qu'il est navrant de ne pas faire progresser un certain nombre d'élèves mais force est de constater que le système a fait en sorte que cela soit impossible pour beaucoup.
Personnellement, je trouve criminelle la fin du redoublement, on va créer encore plus d'aigreur vis-à-vis d'une institution créatrice d'échec.
Ca fait pas 9 pages qu'on fit l'inverse ?
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