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- diotimeNiveau 4
Oui, j étais assez surprise du terme "cassant", notamment dans un fil dont on suppose les participants et lecteurs comme concernes. Or, on ne peut pas participer pleinement au concours, s y engager, si on n a pas foi dans le professionnalisme du jury. C est ma conviction.
Pour en revenir a Descartes, au fond en terminale et au CAPES, on ne fait que des explications. Et je crois que je ne sais pas faire un commentaire... Il me semble tjs que des qu on sort du texte, on est ds le commentaire, ms je me trompe sans doute car je n ai encore jamais préparé l agreg.
Il m a semble que Descartes posait ici le pb, non pas de l union, déjà traitée par ailleurs, ms de sa mecomprehension. Des lors que celle ci est sentie, on risque de confondre les deux substances en une, et de revenir a l hylemorphisme.
Il n y a que l expérience sensible qui ns la fait connaître, ms pr q cette connaissance soit claire, elle doit être précédée d une connaissance de l âme, puis du corps. Ds l ordre. Dc avec méthode.
Ms peut être me suis je laissée aller a ne pas bien voir le texte.
Cpdt, si je l ai compris, je n imagine pas un candidat ne connaissant pas la méthode comprendre la fin du texte... Qui était alors ardue...
Ou qui demandait, pr celui qui n était pas familier de Descartes, une maîtrise assurée de la méthode de l exercice. (Sans jeu de mots).
Et même en étant un peu familier de Descartes, certains moments étaient délicats, comme l allusion a la pesanteur qui se réfère a la lettre précédente.. Dc même en le lisant la par exp il fallait vrmt reconstituer l argument.
C peut être un parti pris je ne sais pas, mais je me demande si ce texte donnera lieu a autant de réussites q celui d HUSSERL l an dernier. Je connais peu HUSSERL, ms il m a semble plus... Autonome a expliquer. Peut être je me trompe, qu en pensez vous?
Pour en revenir a Descartes, au fond en terminale et au CAPES, on ne fait que des explications. Et je crois que je ne sais pas faire un commentaire... Il me semble tjs que des qu on sort du texte, on est ds le commentaire, ms je me trompe sans doute car je n ai encore jamais préparé l agreg.
Il m a semble que Descartes posait ici le pb, non pas de l union, déjà traitée par ailleurs, ms de sa mecomprehension. Des lors que celle ci est sentie, on risque de confondre les deux substances en une, et de revenir a l hylemorphisme.
Il n y a que l expérience sensible qui ns la fait connaître, ms pr q cette connaissance soit claire, elle doit être précédée d une connaissance de l âme, puis du corps. Ds l ordre. Dc avec méthode.
Ms peut être me suis je laissée aller a ne pas bien voir le texte.
Cpdt, si je l ai compris, je n imagine pas un candidat ne connaissant pas la méthode comprendre la fin du texte... Qui était alors ardue...
Ou qui demandait, pr celui qui n était pas familier de Descartes, une maîtrise assurée de la méthode de l exercice. (Sans jeu de mots).
Et même en étant un peu familier de Descartes, certains moments étaient délicats, comme l allusion a la pesanteur qui se réfère a la lettre précédente.. Dc même en le lisant la par exp il fallait vrmt reconstituer l argument.
C peut être un parti pris je ne sais pas, mais je me demande si ce texte donnera lieu a autant de réussites q celui d HUSSERL l an dernier. Je connais peu HUSSERL, ms il m a semble plus... Autonome a expliquer. Peut être je me trompe, qu en pensez vous?
- LevincentNiveau 9
Aspasie a écrit:
Je n'ai pas non plus connaissance d'une attitude volontairement cassante du jury. Bien sûr, l'un ou l'autre peut toujours être un peu plus sec, ou manifester de manière un peu plus claire son agacement de ne pas avoir obtenu la réponse attendue, ou d'avoir entendue telle ou telle prestation. Mais la consigne d'ensemble est plutôt à la "bienveillance" (que je mets entre guillemets parce qu'elle est dans l'air...). En revanche, du point de vue du candidat inquiet, stressé, lui-même à l'affut de ses propres défauts autant que du moindre "signe" du jury, il n'est pas certain que la "bienveillance" soit toujours perceptible...
C'est sûr qu'un candidat sur la défensive, trop attentif à ses insuffisances, réelles ou supposées, percevra toute question un peu difficile du jury comme un piège ou une vacherie. J'avais vu ça quand j'étais allé voir les oraux de l'agreg l'année dernière : à la sortie, le copain de la candidate avait trouvé que le jury n'avait posé que des questions d'histoire de la philosophie, comme s'il avait décidé sans raison de tester les connaissances de sa copine au lieu de lui poser des questions sur le traitement de son sujet. Il s'agissait en fait de permettre à la candidate d'approfondir certains points et de vérifier que les références qu'elle avait employées dans sa leçon étaient de première main, ce qui était justifié étant donné que l'une d'elles, Platon, était au programme de l'écrit. Il n'y avait donc pas volonté délibérée de mettre la candidate en défaut, mais simplement vérification que certaines exigences légitimes étaient satisfaites. En tant que spectateur, il est facile de voir que le jury, dans la plupart de ses questions, a une idée derrière la tête et veut amener le candidat sur un terrain précis. Ce dernier, étant donné sa situation inconfortable d'examiné, peut avoir une perception déformée de cela, ce qui peut l'amener à trouver le jury cassant.
diotime a écrit:
Pour en revenir a Descartes, au fond en terminale et au CAPES, on ne fait que des explications. Et je crois que je ne sais pas faire un commentaire...Il me semble tjs que des qu on sort du texte, on est ds le commentaire, ms je me trompe sans doute car je n ai encore jamais préparé l agreg.
Je t'avoue que je ne saurais dire quelle est la différence entre commentaire et explication. L'épreuve d'agrégation est bien intitulée "histoire de la philosophie - commentaire de texte", mais les exigences sont les mêmes qu'au Capes. Seulement, les textes qui tombent à l'agrégation me semblent très difficile à expliquer si on n'a pas une connaissance approfondie de l'auteur. C'est pourquoi celle-ci est requise, tout en sachant qu'il faut en faire usage uniquement quand elle permet d'expliquer le texte ou de mieux situer la démarche de l'auteur, ce en quoi réside une grande partie de la difficulté de l'exercice car la tentation est grande de déballer tout ce qu'on s'est efforcé d'apprendre pendant des mois. Evidemment, le même problème peut se rencontrer au Capes avec des auteurs classiques que le candidat a sans doute déjà rencontré.
diotime a écrit:Et même en étant un peu familier de Descartes, certains moments étaient délicats, comme l allusion a la pesanteur qui se réfère a la lettre précédente..
Cela m'a également surpris qu'une référence à une lettre précédente soit dans le texte à expliquer. Il me semble évident que le jury ne peut exiger que la référence soit connue par tous les candidats, et il se montrera sans doute indulgent par rapport aux possibles mésinterprétations de ce passage. Le tout est d'en proposer une qui fasse sens. Mais ce n'est que mon avis. Ou alors peut-être y avait-il une note de bas de page relative à ce passage ?
- diotimeNiveau 4
Pas de note , et pas de souvenir de la lettre précédente. Je l ai interprété comme une comparaison : ce q est la pesanteur pr un corps, ce q est la matérialité pr l âme.
Attributs... Q l on peut questionner.
On pouvait tenter d expliquer sans la référence a la lettre précédente, ms c était délicat. Sur ce passage le jury sera sans doute plus clément. J ai le sentiment q c était le passage le plus délicat..
Attributs... Q l on peut questionner.
On pouvait tenter d expliquer sans la référence a la lettre précédente, ms c était délicat. Sur ce passage le jury sera sans doute plus clément. J ai le sentiment q c était le passage le plus délicat..
- LevincentNiveau 9
Il y aura sans doute une bonne poignée de candidats qui auront fait le contresens sur le terme, puisque aujourd'hui on conçoit la pesanteur comme une force, mais ici cela désigne la qualité d'un objet pesant.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- diotimeNiveau 4
Je l ai pris en ce second sens... Et en entendant les candidats en sortant de la salle ça m a effrayé! J ai entendu parler de chute des corps... Et j ai eu des doutes... Mais tu me rassures en fait!
- diotimeNiveau 4
Ms c était malgré tout un passage sensible : si toute âme n est pas matérielle, tout corps n est il cpdt pas pesant?
- LevincentNiveau 9
Voici le passage auquel Descartes fait référence :
Descartes répond ici à la difficulté soulevée par Elisabeth dans la lettre du 16 mai 1643 :
L'âme étant immatérielle, elle n'est ni étendue ni capable de contact avec une chose matérielle, et par conséquent Elisabeth ne comprend pas comment elle peut faire se mouvoir un corps. Le mouvement d'un corps résulte en effet de la pulsion d'un autre, ce qui implique contact et extension. Descartes utilise la pesanteur pour donner un contre-exemple assez tordu : si nous faisons l'hypothèse que la pesanteur est une qualité réelle (une substance) qui fait tomber un corps vers le centre de la Terre, alors nous comprenons très bien comment cette force agit, et cela ne nous fait pas de difficulté qu'il n'y ait dans l'affaire pas de contact ni d'extension de la part de la pesanteur. Nous avons une "notion particulière" qui nous permet de comprendre aisément cela. Mais attention, c'est là que c'est tordu : l'exemple est en réalité faux, car l'hypothèse de départ est fausse. La pesanteur n'est pas une qualité séparée, ce n'est pas une substance, mais c'est une qualité du corps. Mais alors pourquoi donner un exemple si c'est pour le réfuter immédiatement après ? Parce qu'il a permis de mettre en évidence l'existence de cette "notion", qui nous permet de penser l'interaction de l'âme immatérielle et du corps matériel.
L'exemple de la pesanteur suit donc le chemin suivant : on conçoit d'abord, par hypothèse, que la pesanteur est immatérielle, que c'est une substance séparée des corps qui les fait se mouvoir sans contact, et nous comprenons que cela est possible grâce à une certaine notion que nous avons en nous. Mais ensuite il s'avère que la pesanteur est matérielle, puisque c'est une propriété des corps. Pour l'âme, c'est le chemin inverse qui est emprunté : "bien qu'on veuille concevoir l'âme comme matérielle (ce qui est proprement concevoir son union avec le corps), on ne laisse pas de connaître, par après, qu'elle en est séparable". Puisque nous concevons que l'âme meut le corps, nous sommes tentés de la croire matérielle, mais en réalité il n'y a pas d'obscurité à tenir l'hypothèse inverse, qui est prouvée dans les Méditations, tout en conservant à l'âme son rôle de moteur. Nous avons une notion qui nous fait comprendre cela comme il faut.
Mais Elisabeth est loin d'être convaincue par l'exemple de Descartes : si l'exemple de la pesanteur est faux, alors ce qu'il met en valeur est sans doute faux aussi. Cette notion que Descartes sort un peu de son chapeau, elle a du mal à la trouver évidente. C'est pour cela que Descartes, dans la deuxième partie du texte, attribue aux sens la capacité de connaître "les choses qui appartiennent à l'union de l'âme et du corps". En gros : arrête de te prendre la tête, ma grosse Lisa, just feel it (et arrête un peu avec tes questions stp).
(c'est moi qui souligne)Descartes, dans sa lettre du 21 mai 1643 a écrit:Ainsi je crois que nous avons ci-devant confondu la notion de la force dont l’âme agit dans le corps, avec celle dont un corps agit dans un autre ; et que nous avons attribué l’une et l’autre, non pas à l’âme, car nous ne la connaissions pas encore, mais aux diverses qualités des corps, comme à la pesanteur, à la chaleur et aux autres, que nous avons imaginé être réelles, c’est-à- dire avoir une existence distincte de celle du corps, et par conséquent être des substances, bien que nous les ayons nommées des qualités. Et nous nous sommes servis, pour les concevoir, tantôt des notions qui sont en nous pour connaître le corps, et tantôt de celles qui y sont pour connaître l’âme, selon que ce que nous leur avons attribué a été matériel ou immatériel. Par exemple, en supposant que la pesanteur est une qualité réelle, dont nous n’avons point d’autre connaissance, sinon qu’elle a la force de mouvoir le corps, dans lequel elle est, vers le centre de la terre, nous n’avons pas de peine à concevoir comment elle meut ce corps, ni comment elle lui est jointe ; et nous ne pensons point que cela se fasse par un attouchement réel d’une superficie contre une autre, car nous expérimentons, en nous-mêmes, que nous avons une notion particulière pour concevoir cela ; et je crois que nous usons mal de cette notion, en l’appliquant à la pesanteur, qui n’est rien de réellement distingué du corps, comme j’espère montrer en la Physique, mais qu’elle nous a été donnée pour concevoir la façon dont l’âme meut le corps.
Descartes répond ici à la difficulté soulevée par Elisabeth dans la lettre du 16 mai 1643 :
Car il semble que toute détermination de mouvement se fait par la pulsion de la chose mue, à manière dont elle est poussée par celle qui la meut, ou bien de la qualification et figure de la superficie de cette dernière. L’attouchement est requis aux deux premières conditions, et l’extension à la troisième. Vous excluez entièrement celle-ci de la notion que vous avez de l’âme, et celui-là me paraît incompatible avec une chose immatérielle.
L'âme étant immatérielle, elle n'est ni étendue ni capable de contact avec une chose matérielle, et par conséquent Elisabeth ne comprend pas comment elle peut faire se mouvoir un corps. Le mouvement d'un corps résulte en effet de la pulsion d'un autre, ce qui implique contact et extension. Descartes utilise la pesanteur pour donner un contre-exemple assez tordu : si nous faisons l'hypothèse que la pesanteur est une qualité réelle (une substance) qui fait tomber un corps vers le centre de la Terre, alors nous comprenons très bien comment cette force agit, et cela ne nous fait pas de difficulté qu'il n'y ait dans l'affaire pas de contact ni d'extension de la part de la pesanteur. Nous avons une "notion particulière" qui nous permet de comprendre aisément cela. Mais attention, c'est là que c'est tordu : l'exemple est en réalité faux, car l'hypothèse de départ est fausse. La pesanteur n'est pas une qualité séparée, ce n'est pas une substance, mais c'est une qualité du corps. Mais alors pourquoi donner un exemple si c'est pour le réfuter immédiatement après ? Parce qu'il a permis de mettre en évidence l'existence de cette "notion", qui nous permet de penser l'interaction de l'âme immatérielle et du corps matériel.
L'exemple de la pesanteur suit donc le chemin suivant : on conçoit d'abord, par hypothèse, que la pesanteur est immatérielle, que c'est une substance séparée des corps qui les fait se mouvoir sans contact, et nous comprenons que cela est possible grâce à une certaine notion que nous avons en nous. Mais ensuite il s'avère que la pesanteur est matérielle, puisque c'est une propriété des corps. Pour l'âme, c'est le chemin inverse qui est emprunté : "bien qu'on veuille concevoir l'âme comme matérielle (ce qui est proprement concevoir son union avec le corps), on ne laisse pas de connaître, par après, qu'elle en est séparable". Puisque nous concevons que l'âme meut le corps, nous sommes tentés de la croire matérielle, mais en réalité il n'y a pas d'obscurité à tenir l'hypothèse inverse, qui est prouvée dans les Méditations, tout en conservant à l'âme son rôle de moteur. Nous avons une notion qui nous fait comprendre cela comme il faut.
Mais Elisabeth est loin d'être convaincue par l'exemple de Descartes : si l'exemple de la pesanteur est faux, alors ce qu'il met en valeur est sans doute faux aussi. Cette notion que Descartes sort un peu de son chapeau, elle a du mal à la trouver évidente. C'est pour cela que Descartes, dans la deuxième partie du texte, attribue aux sens la capacité de connaître "les choses qui appartiennent à l'union de l'âme et du corps". En gros : arrête de te prendre la tête, ma grosse Lisa, just feel it (et arrête un peu avec tes questions stp).
- diotimeNiveau 4
Oui, je l'ai bien entendu lu en rentrant... Et on est d'accord, c'est un peu tordu, c'est du pur Descartes en fait ! Parvenir à retomber là-dessus sans se souvenir de la lettre précédente, c'était quand même très difficile. Mais possible je crois.. Bien que pas aussi clairement. J'ai peur de m'être un peu mélangée les pinceaux, mais j'ai distingué substance et attribut (ou qualité). De toute façon, sans cette distinction, la phrase n'avait pas de sens, d'autant que dans le texte c'était une simple allusion, très rapide.
Mais je comprends qd même Elisabeth : pourquoi venir m'embrouiller avec ta pesanteur puisque l'âme n'est pas matérielle ?
Mais je comprends qd même Elisabeth : pourquoi venir m'embrouiller avec ta pesanteur puisque l'âme n'est pas matérielle ?
- diotimeNiveau 4
Cependant, j'ai peur de t'avoir mal lu : l'âme ne meut pas le corps pour Descartes, le corps se meut de la configuration des organes dans le mécanisme. Non ?
- LevincentNiveau 9
Descartes dit en toutes lettres que l'âme meut le corps. Cependant elle ne meut pas individuellement chacune des parties du corps qui se meuvent : c'est bien le mécanisme des différents organes qui produisent ce résultat. L'âme ne fait que donner l'impulsion initiale, par l'entremise de la fameuse glande pinéale.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- LevincentNiveau 9
Mais, pour ce que Votre Altesse voir si clair, qu’on ne lui peut dissimuler aucune chose, je tâcherai ici d’expliquer la façon dont je conçois l’union de l’âme avec le corps, et comment elle a la force de le mouvoir.Descartes à Elisabeth, 21 mai 1643
Art. 34. Comment l’âme et le corps agissent l’un contre l’autre.
Concevons donc ici que l’âme a son siège principal dans la petite glande qui est au milieu du cerveau, d’où elle rayonne en tout le reste du corps par l’entremise des esprits, des nerfs et même du sang, qui, participant aux impressions des esprits, les peut porter par les artères en tous les membres ; et nous souvenant de ce qui a été dit ci-dessus de la machine de notre corps, à savoir, que les petits filets de nos nerfs sont tellement distribués en toutes ses parties qu’à l’occasion des divers mouvements qui y sont excités par les objets sensibles, ils ouvrent diversement les pores du cerveau, ce qui fait que les esprits animaux contenus en ces cavités entrent diversement dans les muscles, au moyen de quoi ils peuvent mouvoir les membres en toutes les diverses façons qu’ils sont capables d’être mus, et aussi que toutes les autres causes qui peuvent diversement mouvoir les esprits suffisent pour les conduire en divers muscles ; ajoutons ici que la petite glande qui est le principal siège de l’âme est tellement suspendue (355) entre les cavités qui contiennent ces esprits, qu’elle peut être mue par eux en autant de diverses façons qu’il y a de diversité s sensibles dans les objets ; mais qu’elle peut aussi être diversement mue par l’âme, laquelle est de telle nature qu’elle reçoit autant de diverses impressions en elle, c’est-à-dire qu’elle a autant de diverses perceptions qu’il arrive de divers mouvements en cette glande. Comme aussi réciproquement la machine du corps est tellement composée que, de cela seul que cette glande est diversement mue par l’âme ou par telle autre cause que ce puisse être, elle pousse les esprits qui l’environnent vers les pores du cerveau, qui les conduisent par les nerfs dans les muscles, au moyen de quoi elle leur fait mouvoir les membres.Descartes, Les Passions de l'âme
- diotimeNiveau 4
Je ne suis pas sûre qu on puisse en déduire que l âme meut le corps... L âme, dont toute l essence ou la nature n est que de penser, est unie au corps par la glande pinéale, mais les mouvements dans le texte précités semblent tous avoir une origine organique : esprits animaux, nerfs...
C est un point a mon sens difficile, ms il ne me semble pas évident d affirmer q l âme meut le corps. Pas au sens ou l entend Aristote.
Il faut concevoir que chacune est substance (cela faisait d ailleurs partie du pb du texte) .
C est un point a mon sens difficile, ms il ne me semble pas évident d affirmer q l âme meut le corps. Pas au sens ou l entend Aristote.
Il faut concevoir que chacune est substance (cela faisait d ailleurs partie du pb du texte) .
- diotimeNiveau 4
Article 16 : comment tous les membres peuvent être mus par les objets des sens et par les esprits sans l aide de l âme
- CipangoNiveau 10
A Arnauld, 29 juillet 1648
La plupart des philosophes qui croient que la pesanteur d’une pierre est une qualité réelle, distincte de la pierre, croient entendre assez bien de quelle façon cette qualité peut mouvoir une pierre vers le centre de la Terre, parce qu’ils croient en avoir une expérience manifeste : pour moi qui me persuade qu’il n’y a point de telle qualité dans la nature, et par conséquent qu’il ne peut y avoir d’elle aucune idée vraie dans l’entendement humain, j’estime qu’ils se servent de l’idée qu’ils ont en eux-mêmes de la substance incorporelle pour se représenter cette pesanteur ; en sorte qu’il ne nous est pas plus difficile de concevoir comment l’âme meut le corps, qu’à eux de concevoir comment une telle qualité fait aller la pierre en bas. Et il n’importe pas qu’ils disent que cette pesanteur n’est pas une substance ; car en effet, ils la conçoivent comme une substance puisqu’ils croient qu’elle est réelle, et que par quelque puissance, à savoir par la puissance divine, elle peut exister sans la pierre.
- LevincentNiveau 9
diotime a écrit:Je ne suis pas sûre qu on puisse en déduire que l âme meut le corps... L âme, dont toute l essence ou la nature n est que de penser, est unie au corps par la glande pinéale, mais les mouvements dans le texte précités semblent tous avoir une origine organique : esprits animaux, nerfs...
C est un point a mon sens difficile, ms il ne me semble pas évident d affirmer q l âme meut le corps. Pas au sens ou l entend Aristote.
Il faut concevoir que chacune est substance (cela faisait d ailleurs partie du pb du texte) .
Alors depuis le début je parlais implicitement des mouvements volontaires. J'imagine que les mouvements du cœur, la respiration, la pousse des cheveux, et tous les mouvements réflexes sont pour Descartes uniquement causés par la mécanique du corps, mais la volonté étant une caractéristique de l'âme, l'origine causale du mouvement volontaire n'est pas à chercher ailleurs.
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