Le programme de Juppé pour l'éducation

Première bombe: un transfert massif des moyens alloués aux enseignements secondaires vers les classes de maternelle et le cours préparatoire. Il s'agit d'assurer une diminution sensible de leurs effectifs pour arriver à 14 élèves par classe au bout de quatre ans. Comme il n'est pas question d'augmenter le budget de l'enseignement secondaire, les moyens seront prélevés sur le second degré en diminuant le nombre d'heures de cours (plus élevé de 14% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE) et en particulier le nombre des options. Benoist Apparu et Alain Juppé n'ignorent pas les dangers politiques de cette opération, mais ils assument.

Deuxième bombe: les établissments disposeraient fort librement de leurs moyens. Il y aurait certes des ''planchers'' et des ''plafonds'' dans l'utilisation de la dotation globale horaire; mais il pourrait y avoir des variations horaires importantes dans son usage d'un établissement à l'autre ou d'une période à une autre. Par exemple 4 heures de mathématiques en sixième dans tel établissement et 6 heures dans un autre.

La suite : https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/161215/les-bombes-educatives-de-juppe?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

Cool.

C'est là qu'on voit que la réforme du collège est bel et bien une réforme de droite: diminution du nombre d'heures de cours et suppression des options… Juppé et NVB, même combat.

Les horaires planchers/variables, on connait déjà. Il n'à pas fallu bien longtemps pour que la plupart des établissements n'aient plus que les DGH correspondant au plancher, qui est en fait devenu un plafond. C'est un moyen de diminuer progressivement les horaires sans le dire, puisqu'officiellement les horaires restent les même.

Le passage d'enseignants de LV en poste en secondaire vers le primaire est en train de se faire en ce moment-même. Pour enseigner la LV, pour l'instant.

Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Je ne peux pas te dire si ce sont les enseignants d'anglais qui ont enseigné l'anglais en primaire quand on a introduit l'anglais en primaire, mais il y a quelques temps, il y avait des intervenants extérieurs de langue maternelle.

Ce qui se passe actuellement est une conséquence de la réforme. Les heures fondent en LV autres que l'anglais. On propose donc aux enseignants d'enseigner autre chose ou d'aller enseigner la LV en primaire pour compléter leur service, en cas de bilangue de continuité.
(confirmation écrite d'un IPR cette semaine).

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Exact.

Cath a écrit:

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Exact.

Et alors ?
La solution des intervenants extérieurs de langue maternelle était quand même mieux pour tous, non ?

laMiss a écrit:

Cath a écrit:

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Exact.

Et alors ?
La solution des intervenants extérieurs de langue maternelle était quand même mieux pour tous, non ?

Je n'ai jamais vu cela. Ce sont les profs des écoles qui enseignent les LV (donc l'anglais) ici... Sans vouloir être déplaisante à l'égard des collègues de primaire, les profs de LV sont plus à même de dispenser un enseignement de qualité.

Bah quoi ? Avec 40 heures sur les deux années d'ESPE, nous sommes à même de faire le meilleur enseignement possible, c'est évident ! Surtout avec la qualité des cours de l'ESPE ! :lol:

Isis39 a écrit:

Première bombe: un transfert massif des moyens alloués aux enseignements secondaires vers les classes de maternelle et le cours préparatoire.  Il s'agit d'assurer une diminution sensible de leurs effectifs pour arriver à 14 élèves par classe au bout de quatre ans. Comme il n'est pas question d'augmenter le budget de l'enseignement secondaire, les moyens seront prélevés sur le second degré en diminuant le nombre d'heures de cours (plus élevé de 14% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE) et en particulier le nombre des options. Benoist Apparu et Alain Juppé n'ignorent pas les dangers politiques de cette opération, mais ils assument.

Deuxième bombe: les établissments disposeraient fort  librement de leurs moyens. Il y aurait certes des ''planchers'' et des ''plafonds'' dans l'utilisation de la dotation globale horaire; mais il pourrait y avoir des variations horaires importantes dans son usage d'un établissement à l'autre ou d'une période à une autre. Par exemple 4 heures de mathématiques en sixième dans tel établissement et 6 heures dans un autre.

La suite : https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/161215/les-bombes-educatives-de-juppe?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

Merci. J'ai eu peur qu'un jour, j'eusse pu envisager une seconde de voter Raie

Ouf !

laMiss a écrit:

Cath a écrit:

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Exact.

Et alors ?
La solution des intervenants extérieurs de langue maternelle était quand même mieux pour tous, non ?

Et alors rien.
Je confirme les propos d'Isis39, c'est tout.

Mais s'il faut donner un avis, je dirais que toutes les écoles ne disposent pas d'intervenants extérieurs de langues maternelle, et qu'en plus, prof, c'est un métier.

Oui, les PE se retrouvent à enseigner des LV et pour certains c'est une vraie galère.

Pas "certains", tous. Et sinon la tête d'oeuf, ça lui fait combien, 75 ans, une ou deux condamnations, et il la ramène encore ?

Ca doit lui manquer les manifs contre lui... 95, le plan Juppé et tous les Français dans la rue... Ce type est un maso !

Bon bon bon... On est pas sorti de l'auberge ; il va falloir garder au chaud les pancartes des manifs contre la réforme du collège pour les ressortir en 2017 !

Depuis Chatel, rien ne doit plus nous étonner.
Juppé: encore un qui refuse aux nouvelles générations la formation dont il a bénéficié.
Je sens qu'il va falloir recycler les bulletins tang pour la présidentielle: hors de question pour moi de voter LR ou PS au second tour, quel que soit le cas de figure. Je présume que je ne serai pas la seule.

Sincèrement, je m'esclaffe.
Ils cherchent tous de nombreuses et infructueuses ( debiles me vient à l'esprit spontanément mais c'est pas Zoli) idées pour réformer l'enseignement sous prétexte d'augmenter le niveau scolaire des eleves et de leur faire acquérir les fondamentaux.
J'ai un vieux livre de sujets du certificat d'étude , et j'ai honte dès que je l'ouvre .
Ce n'est hélas pas vers l'avant qu'il faut aller à présent mais apprendre du passé, admettre ses erreurs et enfin agir pour le bien des élèves.

Cachée a écrit:Bon bon bon... On est pas sorti de l'auberge ; il va falloir garder au chaud les pancartes des manifs contre la réforme du collège pour les ressortir en 2017 !

Bonne idée: marche à pied, zéro déchet : compatible en plus avec l'esprit de la COP21 !

A ce sujet, Armand Colin vient de rééditer le mythique Larive et Fleury :

http://www.armand-colin.com/la-classe-de-francais-9782200611538

Ronin a écrit:Pas "certains", tous. Et sinon la tête d'oeuf, ça lui fait combien, 75 ans, une ou deux condamnations, et il la ramène encore ?

70 ans.

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Oui, mais en plus de nos services, comme on fait aussi des vacations dans le supérieur, et sur la base du volontariat.

Isis39 a écrit:Il me semble que quand les LV ont été introduites en primaire, elles étaient enseignées par des profs du secondaire.

Mes enfants avaient des intervenants extérieurs, anglophones...

Première bombe: un transfert massif des moyens alloués aux enseignements secondaires vers les classes de maternelle et le cours préparatoire.  Il s'agit d'assurer une diminution sensible de leurs effectifs pour arriver à 14 élèves par classe au bout de quatre ans. Comme il n'est pas question d'augmenter le budget de l'enseignement secondaire, les moyens seront prélevés sur le second degré en diminuant le nombre d'heures de cours (plus élevé de 14% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE) et en particulier le nombre des options. Benoist Apparu et Alain Juppé n'ignorent pas les dangers politiques de cette opération, mais ils assument.

Le transfert de moyens vers la maternelle et le primaire pourrait à la rigueur se justifier puisque ce n'est qu'au moment où elles apparaissent qu'on peut résoudre les difficultés des élèves, pas plusieurs années après. Mais ces moyens n'auront que peu d'effet tant qu'on emploiera des méthodes d'apprentissages inefficaces mettant les élèves fragiles encore plus en échec et qu'en même temps on laissera passer dans la classe supérieure ceux qui n'ont pas acquis les bases sans proposer d'autre dispositif que cette chimère de différenciation pédagogique (même avec seulement 14 élèves, au-delà d'un certain seuil d'hétérogénéité, on ne peut plus les faire tous progresser, on laisse forcément de côté soit les plus faibles, soit les meilleurs selon le profil moyen de la classe).
Mais, même en corrigeant le tir, d'ici à ce qu'on redresse la maternelle et le primaire pour leur redonner une véritable cohérence, si on supprime des moyens dans le secondaire, on se retrouvera avec une génération sacrifiée qui aura connu les dysfonctionnements de l'école élémentaire sans disposer ensuite au collège et au lycée des dispositifs qui actuellement tentent de pallier tant bien que mal (mais plutôt mal) ces dysfonctionnements antérieurs.