Pour papoter en Histoire-Géographie tous ensemble !

Elaïna a écrit:

En gros, si j'ai bien compris, pour faire genre t'es un gros bosseur, fais des photocopies à gogo (mais droites, sinon t'es un gros glandu)

Non mais rien que cet argument, ça décrédibilise son discours quand même. C'est marrant, parce qu'il y a quelques années, Mme Grandpierre avait reproché à une super collègue, bosseuse et expérimentée, de faire bcp trop de photocopies (principalement des poly d'acti en fait). Mais, bon, elle avait peut-être le mérite de les faire droits...

De l'art des injonctions contradictoires d'un IPR à l'autre (et parfois avec le même IPR d'une année à l'autre, selon que la mode a changé :lol:).

C'est d'un ridicule, franchement...Et malheureusement, ça fait beaucoup de tords aux enseignants qui en sont victimes. Pourquoi s'étonner ensuite du découragement d'une partie de la profession ?

Elaïna a écrit:Pandorafa, oui en fait c'est ça. PErsonnellement je me suis beaucoup impliquée dans ma thèse, je considère que c'est aussi de la formation. Et aujourd'hui, après épuisement physique et moral, j'ai compris que c'était mon boulot ou un divorce.
Moi aussi j'ai une grande admiration pour les collègues qui ne font que des études de cas de leur cru, de la super pédagogie etc. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je ne veux plus. J

Après quelque chose a dû jouer en ma défavuer : vendredi j'avais prévu d'être absente pour parler en séminaire de ma thèse. Le rattrapage des cours était déjà prévu et mon absence validée, mais ça a dû se savoir...

Mp

Je suis vraiment désolé pour toi !
Il faudra quand m'expliquer pourquoi la fameuse "bienveillance" dont on nous parle sans cesse à propos des élèves ne puisse pas s'appliquer aux professionnels que nous sommes !
Avec tout ce que tu fais , je ne vois pas comment on peut t'accuser de ne pas faire ton travail, honnêtement c'est choquant !

Eh bien...heureusement que ma carrière est pratiquement terminée (hc et tout le toutim) quand j'arrive dans votre académie !!! C'est joyeux !

Elaïna a écrit:
Après quelque chose a dû jouer en ma défavuer : vendredi j'avais prévu d'être absente pour parler en séminaire de ma thèse. Le rattrapage des cours était déjà prévu et mon absence validée, mais ça a dû se savoir...

Mais en quoi cela te serait préjudiciable ? En contraire, les collègues agrégés ou en lycée (et mêmes ceux du collège, j'en connais) qui gardent un pied dans la recherche sont d'autant plus méritants ! C'est même recommandé pour postuler ensuite en classe prépa il me semble !

Plus j'entends de témoignages sur des inspections, plus j'en arrive à cette conclusion : certains IPR (donc agrégé), ambitieux, sont devenus IPR à défaut d'avoir pu mener une carrière dans le supérieur. Ils ont gardé cette amertume... et certains des enseignants du secondaire qui continuent la recherche à coté de leur enseignement en font les frais.

J'ai croisé deux enseignants normaliens dans ma carrière (un en HG, une en lettres classiques). Validés à l'université plutôt que lors d'une année de stage à l'IUFM. Ils sont titulaires depuis plusieurs années, et se font régulièrement démolir par l'inspection (et juger par certains collègues ), malgré tous leurs efforts et leur travail acharné. Je doute que les critiques aient été aussi véhémentes s'ils avaient été de jeunes certifiés.

Pandorafa a écrit:

Elaïna a écrit:
Après quelque chose a dû jouer en ma défavuer : vendredi j'avais prévu d'être absente pour parler en séminaire de ma thèse. Le rattrapage des cours était déjà prévu et mon absence validée, mais ça a dû se savoir...

Mais en quoi cela te serait préjudiciable ? En contraire, les collègues agrégés ou en lycée (et mêmes ceux du collège, j'en connais) qui gardent un pied dans la recherche sont d'autant plus méritants ! C'est même recommandé pour postuler ensuite en classe prépa il me semble !

Plus j'entends de témoignages sur des inspections, plus j'en arrive à cette conclusion : certains IPR (donc agrégé), ambitieux, sont devenus IPR à défaut d'avoir pu mener une carrière dans le supérieur. Ils ont gardé cette amertume... et certains des enseignants du secondaire qui continuent la recherche à coté de leur enseignement en font les frais.  

J'ai croisé deux enseignants normaliens dans ma carrière (un en HG, une en lettres classiques). Validés à l'université plutôt que lors d'une année de stage à l'IUFM. Ils sont titulaires depuis plusieurs années, et se font régulièrement démolir par l'inspection (et juger par certains collègues ), malgré tous leurs efforts et leur travail acharné. Je doute que les critiques aient été aussi véhémentes s'ils avaient été de jeunes certifiés.  

Voilà, c'est mon avis depuis que j'ai lu les messages d'Elaïna. J'ai tout de suite pensé à de la jalousie. Parce que franchement, les photocopies de travers Pour les questions du livre, un collègue s'est fait inspecter il y a peu et avait gardé lui aussi les questions du livre. L'inspecteur lui a dit qu'à ce compte-là, un surveillant pouvait faire cours à sa place. Je crois qu'ils n'aiment pas trop qu'on ne fasse pas nos propres questions, surtout le jour où on est inspecté (le reste de l'année, tu fais ce que tu veux).

Elaïna :

Et pourtant ce sont des profs comme moi qui font les manuels et les questions.
Mon IPR ne m'a jamais reproché de faire faire aux élèves les questions du livre dont j'étais l'auteur !

Condorcet a écrit:Même remarque qu'Olympias sur les heures de colle !

Il faut quand même être logique. Si on IPR vient et que le travail fait lui convient (à tort ou à raison) les colles (comme un autre cumul d'activité) ne posent pas problème. Si par contre il estime que cela ne va pas alors c'est son rôle de s'inquiéter de ce cumul et de demander au chef d'établissement (c'est lui qui décide) le refus de cette activité supplémentaire. On est payé à plein temps pour une activité principale et on ne peut prendre quelque chose en plus que si cela n'affecte pas celle-ci. Je m'occupe d’ingénierie de formation et les discussions serrées avec les CDE pour le nombre d'heures qu'ils autorisent aux collègues ne sont pas rares.

Elaïna

Tamerlan, j'entends bien, mais au bout d'un moment il faut voir la réalité en face : mes élèves sont tous présentement avec un cahier complet, la plupart entament leur 2e (et je leur demande un gros cahier de 150 pages mini). Dedans, il y a des cours (dictés, mea culpa, pour les secondes et les terminales ST2S), des exercices tirés du manuel, des schémas etc.
Je trouve que c'est de la mauvaise foi que de sous-entendre (je ne dis pas que tu l'as fait, je dis que c'est ce qu'elle m'a dit) que je ne fous rien sous prétexte que je fais faire à mes élèves les exos du manuel ou des annales du bac.

Et blague à part, si on m'interdit les colles, je démissionne. Jusqu'à présent je supportais les difficultés du métier grâce au côté non-emmerdant de la hiérarchie, qui me permettait aussi d'avoir une vie après le lycée. Si maintenant ça doit devenir un sacerdoce où l'on m'interdit de faire autre chose que 60 h de boulot par semaine, non merci. Pas pour le salaire qu'on a en retour, et encore moins pour la reconnaissance que l'on se tape.

Elaïna a écrit:Tamerlan, j'entends bien, mais au bout d'un moment il faut voir la réalité en face : mes élèves sont tous présentement avec un cahier complet, la plupart entament leur 2e (et je leur demande un gros cahier de 150 pages mini). Dedans, il y a des cours (dictés, mea culpa, pour les secondes et les terminales ST2S), des exercices tirés du manuel, des schémas etc.
Je trouve que c'est de la mauvaise foi que de sous-entendre (je ne dis pas que tu l'as fait, je dis que c'est ce qu'elle m'a dit) que je ne fous rien sous prétexte que je fais faire à mes élèves les exos du manuel ou des annales du bac.
Et blague à part, si on m'interdit les colles, je démissionne.

Oui bien sûr Elaïna je ne disais pas que cette IPR a eu raison de te dire ça. Je ne te connais pas mais je te fais volontiers confiance Je répondais juste à la remarque d'Olympias et de Condorcet.

Après attend le rapport, il peut être très différent de ton impression d'entretien.

Elaïna

Et l'attitude de l'IPR par rapport à ta thèse ne m'étonne pas.
Une jeune collègue inspectée il y 3 ou 4 ans avait été toute contente de dire à l'IPR qu'elle était en train de finir sa thèse. Il l'a douchée en lui disant que désormais elle était prof dans le secondaire et que la thèse, c'était annexe. 

Attends la rapport, mais en général, le rapport est plus positif que l'entretien.
Ne serait-ce que pour que l'enseignant ne soit pas tenté de contester.

J'espère que tu pourras continuer à faire tes colles.
En effet,faire autre chose que les cours vide la tête et donne une motivation.

Isis39 a écrit:Et pourtant ce sont des profs comme moi qui font les manuels et les questions.
Mon IPR ne m'a jamais reproché de faire faire aux élèves  les questions du livre dont j'étais l'auteur !

Il ne manquerait plus que ça !

J'ai eu des ST2S tellement incultes que je les faisais travailler à partir de sujets de bac des années précédentes. Leur méconnaissance de la carte du monde (le B A-BA hein...) était effarante. Incapables de voir que la carte qu'elles avaient sous le nez était la même que celle projetée à l écran.

Merci à vous tous.

Disons qu'outre le ton pas toujours amène, certains éléments du discours m'ont vraiment gênée :
- le couplet sur les manuels, il se trouve que je connais pas mal de monde qui en fait et ce sont tous des gens très honorables et très sérieux (Isis, on ne se connaît pas en vrai mais vu ce que tu dis ici je prendrais ton manuel les yeux fermés !) alors je trouve gonflé de dire que les questions et les docs ne sont "pas adaptés"
- le coup des photocopies de travers, sérieux... comme s'il n'y avait rien dans mon cours de plus intéressant que la découpe des photocopies...
- la remarque sur l'argent : "on ne vous paie pas pour que vous alliez gagner plus d'argent ailleurs", comme si du reste les colles me rapportaient des cents et des milles... (pour 3h par semaine, c'est moins qu'une HSA, voire beaucoup moins si je déduis le trajet et les frais de garde des enfants)
- une remarque comme quoi mes collègues et moi "mettions volontairement des élèves en difficulté" parce qu'on leur fait faire des (embryons de) composition lors des devoirs communs de seconde... sous prétexte que tous n'en auront pas au bac...
bref.

Elaïna a écrit:Merci à vous tous.

Disons qu'outre le ton pas toujours amène, certains éléments du discours m'ont vraiment gênée :  
- le couplet sur les manuels, il se trouve que je connais pas mal de monde qui en fait et ce sont tous des gens très honorables et très sérieux (Isis, on ne se connaît pas en vrai mais vu ce que tu dis ici je prendrais ton manuel les yeux fermés !) alors je trouve gonflé de dire que les questions et les docs ne sont "pas adaptés"
- le coup des photocopies de travers, sérieux... comme s'il n'y avait rien dans mon cours de plus intéressant que la découpe des photocopies...
- la remarque sur l'argent : "on ne vous paie pas pour que vous alliez gagner plus d'argent ailleurs", comme si du reste les colles me rapportaient des cents et des milles... (pour 3h par semaine, c'est moins qu'une HSA, voire beaucoup moins si je déduis le trajet et les frais de garde des enfants)
- une remarque comme quoi mes collègues et moi "mettions volontairement des élèves en difficulté" parce qu'on leur fait faire des (embryons de) composition lors des devoirs communs de seconde... sous prétexte que tous n'en auront pas au bac...
bref.

Mais c'est une fois le bac en poche (98% de mes élèves, pourtant incapables d'écrire deux phrases de suite qui aient le moindre sens - et je ne parle même pas de l'orthographe ...- ont eu le bac ), qu'elles vont être confrontées aux difficultés ! Et qu'elles iront dans le mur, parce qu'elle ne savent pas écrire leur langue maternelle correctement !

+1

Olympias a écrit:

Elaïna a écrit:Merci à vous tous.

Disons qu'outre le ton pas toujours amène, certains éléments du discours m'ont vraiment gênée :  
- le couplet sur les manuels, il se trouve que je connais pas mal de monde qui en fait et ce sont tous des gens très honorables et très sérieux (Isis, on ne se connaît pas en vrai mais vu ce que tu dis ici je prendrais ton manuel les yeux fermés !) alors je trouve gonflé de dire que les questions et les docs ne sont "pas adaptés"
- le coup des photocopies de travers, sérieux... comme s'il n'y avait rien dans mon cours de plus intéressant que la découpe des photocopies...
- la remarque sur l'argent : "on ne vous paie pas pour que vous alliez gagner plus d'argent ailleurs", comme si du reste les colles me rapportaient des cents et des milles... (pour 3h par semaine, c'est moins qu'une HSA, voire beaucoup moins si je déduis le trajet et les frais de garde des enfants)
- une remarque comme quoi mes collègues et moi "mettions volontairement des élèves en difficulté" parce qu'on leur fait faire des (embryons de) composition lors des devoirs communs de seconde... sous prétexte que tous n'en auront pas au bac...
bref.

Mais c'est une fois le bac en poche (98% de mes élèves, pourtant incapables d'écrire deux phrases de suite qui aient le moindre sens - et je ne parle même pas de l'orthographe ...- ont eu le bac ), qu'elles vont être confrontées aux difficultés ! Et qu'elles iront dans le mur, parce qu'elle ne savent pas écrire leur langue maternelle correctement !

Ce qui était le cas d'un bon quart des 2e années (ils ont eu la première, rien que ça me désole) que j'ai eu cette année. Et qui viennent ensuite demander "mais comment je peux faire pour apprendre à écrire correctement en deux semaines ?"... Et là, à part leur dire qu'on leur a menti depuis leurs années collège [je parle de l'institution qui a validé leurs années, pas des collègues, hein...], et qu'à 20 ans il est sans doute très (trop...) tard...

Mais bon, la logique entendue par mes collègues du point de vue inspectoral, ce serait "notre problème, c'est qu'ils aient le bac, le reste n'a aucune importance" : tant qu'on restera dans cette logique bêtement comptable, peu de chance de voir les choses s'arranger.

Courage Elaina. Attends le rapport écrit et la notation. Inutile de te pourrir la vie d'ici là (je sais, c'est facile à dire).
J'ai juste une question : Quels étaient tes rapports avec tes anciens perdir ? Si, j'ai bien compris, tu as une nouvelle proviseure(?) et donc elle n'a pu que souligner ton implication. Par contre, elle a peut-être donné les impressions laissées par son prédécesseur.

Courage ! Tu as une longue carrière devant toi et donc plein d'inspections : Une seule inspection peut rattraper un échec et ce très largement.

Hérodoute a écrit:Courage Elaina. Attends le rapport écrit et la notation. Inutile de te pourrir la vie d'ici là (je sais, c'est facile à dire).
J'ai juste une question : Quels étaient tes rapports avec tes anciens perdir ? Si, j'ai bien compris, tu as une nouvelle proviseure(?) et donc elle n'a pu que souligner ton implication. Par contre, elle a peut-être donné les impressions laissées par son prédécesseur.

Courage ! Tu as une longue carrière devant toi et donc plein d'inspections : Une seule inspection peut rattraper un échec et ce très largement.

en fait, je n'avais pas vraiment de rapports avec mes anciens perdir. J'ai commencé à enseigner dans le secondaire après avoir demandé mon rattachement en 2013.
En 2013, je n'ai pas fait l'année complète, ayant été en congé maternité une partie de l'année. En 2014-2015, l'ancien CDE n'avait rien à me reprocher, je pense, mais il ne me connaissait pas vraiment en fait. Il est parti à la fin de l'année, et voilà comment on devient une parfaite inconnue pour les CDE

Elaïna, dans ce que j'ai lu de ton inspection, j'ai deux impressions (peut-être fausses, ne connaissant pas les personnes) :

- D'une part, ta proviseure ne te connaît peut-être pas suffisamment pour te présenter de façon ultra-positive à l'IPR.
Cela peut jouer car je pense vraiment que l'avis de l'IPR dépend en grande partie de ce qu'on lui dit avant même qu'il entre dans la salle de cours.

- D'autre part, il peut y avoir un peu de frustration ou de jalousie par rapport à ton statut de docteur et le fait que tu continues à faire de la recherche.
J'ai connu au moins un supérieur (c'était un perdir, pas un IPR) peu amène lorsqu'il discutait d'un collègue qui préparait sa thèse.
On peut aussi trouver cette jalousie chez certains collègues. Personnellement, j'ai plutôt tendance à être admiratif des réussites des autres, mais tout le monde n'est pas de cet avis...

Rassure toi, il me semble quand même que, dans leur grande majorité, les IPR ont à cœur de valoriser des parcours comme le tien.
Attends ton rapport d'inspection (qui ne sera peut-être pas aussi négatif que ton ressenti post-entretien, ce ne serait pas la première fois) et essaie de prendre un peu de recul.

merci Erispoe.
En effet la CDE ne me connaît pas beaucoup. En plus j'ai eu des absences en début d'année, pas liées aux colles ou à la thèse, mais à des maladies (les miennes et celles de mes enfants). Du coup même si c'était justifié et rattrapé, j'ai peut-être laissé l'image d'une prof souvent absente.

Ce que les chefs racontent aux ipr est important. Se rappeler que souvent les chefs vous connaissent à peine et vous confondent avec quelqu'un d'autre ! :shock:

Ensuite, en tant que syndicaliste, on m'a donné à lire des rapports d'ipr qui avaient souvent peu de ressemblance avec la réalité : une classe de terminale devient une 2de ou inversement, 15 élèves deviennent 30, etc. !

Des collègues encensés une année se font descendre plus tard et inversement, etc.
Un collègue fainéant à qui nous avons préparé le cours pour l'inspection prend 6 points d'un coup… Hilarant !

Rien que pour ça il faut relativiser ce genre de trucs !

Mince, désolée de lire cela, Elaïna... Je l'avais trouvée juste quand elle était venue nous voir il y a trois ans. Là, pour le coup, certains reproches me semblent vraiment durs et déplacés. Espérons que l'entretien a été plus "sec" que ne le seront le rapport et la note.

Entretien avec le paléontologue Michel Brunet http://www.laviedesidees.fr/Chercheur-d-ancetres.html

Merci Olympias