Changement de discipline : de Lettres classiques à Lettres modernes ?

Lefteris a écrit:pour des raisons familiales et personnelles, je préfère un poste stable, non lié aux aléas du recrutement et du changement  permanent de normes permettant d'ouvrir une section

C'est diplomatiquement formulé :aau: , mais le rectorat risque hélas de réagir comme le cuisinier romain d'Astérix légionnaire, quand Obélix lui demande du sanglier rôti :

La dernière fois que j'ai demandé au Rectorat à passer en LM, ils m'ont répondu "non" en m'expliquant qu'ils manquaient de professeurs en LC.

Ils manquent de professeurs de LC mais ils suppriment le capes LC.

Ils refusent que nous passions en LM mais affaiblissent notre discipline.

pulcinella a écrit:La dernière fois que j'ai demandé au Rectorat à passer en LM, ils m'ont répondu "non" en m'expliquant qu'ils manquaient de professeurs en LC.

Ils manquent de professeurs de LC mais ils suppriment le capes LC.

Ils refusent que nous passions en LM mais affaiblissent notre discipline.

Ce n'est pas totalement  incohérent, comme on pourrait le penser. Ils veulent certes  flinguer la discipline, ils la méprisent, au mieux ils s'en balancent , mais  en attendant la fin définitive de la matière, qui ne va pas tarder, il en existe un peu et   ils veulent garder sous la main des gens au cas où des parents (le client est roi) voudraient du latin pour le chéri, et le demanderaient dans le projet d'établissement.

Lefteris a écrit:
Ce n'est pas totalement  incohérent, comme on pourrait le penser. Ils veulent certes  flinguer la discipline, ils la méprisent, au mieux ils s'en balancent , mais  en attendant la fin définitive de la matière, qui ne va pas tarder, il en existe un peu et   ils veulent garder sous la main des gens au cas où des parents (le client est roi) voudraient du latin pour le chéri, et le demanderaient dans le projet d'établissement.

Je comprends et nous, en attendant, nous devons essayer d'enseigner avec des miettes une discipline qui est de moins en moins considérée, qui peut être remise en cause d'une année sur l'autre, entraînant la menace de la fermeture de nos postes.

pulcinella a écrit:Ils refusent que nous passions en LM mais affaiblissent notre discipline.

Pour l'instant, à travers la réforme, ils l'affaiblissent de façon à ce que les besoins en postes LC correspondent au vivier de professeurs LC.

Pour la suite, je pense que tout est possible, y compris la fusion LC/LM à court ou moyen terme.

Je trouve ça de plus en plus exaspérant de devoir jouer les vrp voire de tapiner pour accueillir des élèves. Le niveau devient tellement hallucinant que j'ai envie de n'enseigner que le français.

thrasybule a écrit:Je trouve ça de plus en plus exaspérant de devoir jouer les vrp voire de tapiner pour accueillir des élèves. Le niveau devient tellement hallucinant que j'ai envie de n'enseigner que le français.

C'est l'argument de mon fameux collègue, qui en eu assez, en particulier des parents qui exigent de bonnes notes en latin ou grec pour leur enfant dans la perspective du bac.

Caspar Goodwood a écrit:

thrasybule a écrit:Je trouve ça de plus en plus exaspérant de devoir jouer les vrp voire de tapiner pour accueillir des élèves. Le niveau devient tellement hallucinant que j'ai envie de n'enseigner que le français.

C'est l'argument de mon fameux collègue, qui en eu assez, en particulier des parents qui exigent de bonnes notes en latin ou grec pour leur enfant dans la perspective du bac.

Il y a ceux qui croient qu'il te font plaisir en faisant ou en faisant faire du latin. Je rappelle à chaque occasion que  si j'aime le latin , si je le considère comme une formation fondamentale pour tous et même indispensable à tout littéraire de manière plus poussée, je ne tiens pas pour autant une boutique, je ne dépends pas de leurs caprices, et que la faveur qui est faite, c'est à eux.

Et si ta demande de changement de corps est acceptée, pourras-tu participer au mouvement inter-académique 2017? Mon amie est dans le même cas, malgré ses 655 points à l'inter, elle n obtient pas sa mutation et souhaite changer de corps pour passer en LM sachant que dans l'académie qu'elle demande de nombreux postes de LC sont occupés par des LM ou des contractuels... D'ailleurs, les titulaires du nouveaux concours de lettres passent par quel mouvement? Lettres modernes, lettres classiques?

Pour la dernière question :
- les candidats du concours Lettres option modernes passent au mouvement des L0202 - Lettres Modernes (quelle que soit l'option choisie dans le cadre du concours, y compris l'option Latin pour LM... ces options n'apparaissent pas dans leur dossier)
- les candidats du concours Lettres option classiques passent au mouvement des L0201 - Lettres Classiques.

Merci pour cette réponse

Ca y est, les postes ouverts à l'intra sont tombés dans mon académie, et, comme d'habitude, quasi rien en LC alors qu'il y a au moins un poste LM dans chaque lycée.
J'adore enseigner le latin, mais j'en ai assez qu'on soit bloqués systématiquement dans nos muts. C'est quand même hallucinant que nous soyons toujours traités comme la cinquième roue du carrosse ! (Bon, d'accord, j'aurais peut-être dû poster dans la rubrique "je râle", mais voilà, ça m'énerve qu'on nous empêche toute mobilité )
Et de tout coeur avec toi Pulcinella, j'espère que ta demande va aboutir puisque tel est ton souhait.

Sinon, pour vous faire rire, j'ai une collègue LM qui occupe depuis des années un poste LC en lycée. Visiblement, ça n'a pas dérangé le Rectorat de muter un LM sur un poste de LC. Et pas de TZR LC dans mon académie non plus. D'ailleurs, en existe-t-il ? A chacun de mes congés maternité, j'ai été remplacée par un LM.

Lefteris a écrit:

pulcinella a écrit:Merci Provence et Lefteris !
Vous m'avez vraiment donné des idées et rendu service car je ne savais pas trop comment tourner mes arguments mais c'est déjà  plus clair grâce à vous.
Merci, merci, merci !!!

Quelques idées de traduction de ta pensée en mode un peu faux-jeton   :

"Je veux abandonner les Lettres Classiques parce que cela m'use d'enseigner des matières qui ne sont pas considérées,
J'estime plus souhaitable de me consacrer  entièrement au français. Le latin en effet  ne fait pas partie des matières prioritaires dans le projet des établissements où j'ai exercé, tout en demandant  beaucoup d'énergie , imposant en outre  un sacrifice horaire pour des projets plus visibles et porteurs pour l'établissement (piscine, chorale, cirque, macramé, maquettes en carton-pâte, club belote etc. ).

que les élèves peuvent arrêter en cours d'année quand ça ne leur plait plus,
de plus, cela concerne des effectifs réduits, contrairement aux projets précités, puisque les élèves peuvent arrêter dès lors qu'ils estiment être en difficulté ou que les horaires où est placée cette étude les rebutent.

des matières qui perdent des heures avec la réforme et qui vont voir leur existence remise en cause chaque année.
la fragilité actuelle et déjà bien avérée de cette option me semble susceptible d'être aggravée par sa remise en cause  annuelle et des horaires effondrés, cause supplémentaire d'inefficacité. Me sentant dans l'incapacité  d'enseigner en une heure une langue avec sa grammaire et civilisation, je préfère me recentrer sur le français, où les besoins sont importants

Je ne supporte plus non plus le stress de devoir recruter, chaque année, assez d'élèves pour avoir le droit d'enseigner mes disciplines. Je ne supporte plus la peur de voir mon poste supprimé.
De plus, pour des raisons familiales et personnelles, je préfère un poste stable, non lié aux aléas du recrutement et du changement  permanent de normes permettant d'ouvrir une section, dont les chances de survies à court terme sont désormais de toute manière  très hypothétiques . Un poste en LM me  paraît donc plus indiqué tant pour l'efficacité de mon enseignement que pour mon projet personnel

Ajouts ironiques en rouge.
Sinon, il suffit de passer un concours LM. A titre personnel, j'y songe de plus en plus. Pourquoi continuer à se faire chier dans la bouche par des abrutis (et, naturellement, je ne parle pas des élèves)? Après tout, ce n'est pas moi qui perd le latin dans ce cas, mais les élèves. Quant aux abrutis...

moi aussi ...