- zebresqueNiveau 1
Bonsoir,
Je cherche un extrait de combat bien sanglant entre chevaliers à faire étudier à mes élèves, avec du sang qui gicle, des écus qui volent, des épées qui fendent des crânes et tout et tout.
Des tuyaux?
Merci !
Je cherche un extrait de combat bien sanglant entre chevaliers à faire étudier à mes élèves, avec du sang qui gicle, des écus qui volent, des épées qui fendent des crânes et tout et tout.
Des tuyaux?
Merci !
- OsmieSage
Nom d'une pipe ! Mais tu en as dans tous les romans de chevalerie ; si vraiment tu veux de la violence, tu peux donner en complément un extrait du Trône de fer, où ces combats sont légion et autrement plus développés que dans les romans médiévaux. Mais quel est l'intérêt ? La violence pour elle-même ?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
:lol:
Dans n'importe quel récit épique ou "roman" médiéval tu trouveras en moins de dix minutes ce qu'il te faut. La démarche ne me semble pas très pédagogiquement correcte, mais j'aime bien.
Dans n'importe quel récit épique ou "roman" médiéval tu trouveras en moins de dix minutes ce qu'il te faut. La démarche ne me semble pas très pédagogiquement correcte, mais j'aime bien.
- Monstre sous le litNiveau 5
Alors comme ça, les deux premières choses qui me viennent à l'esprit, ce sont les combats d'Yvain contre Esclados le Roux d'une part et contre Harpin de la Montagne d'autre part.
Mais ça pullule dans n'importe quelle chanson de geste ou n'importe quel roman.
Mais ça pullule dans n'importe quelle chanson de geste ou n'importe quel roman.
- KapellmeisterHabitué du forum
Le combat final entre Lancelot et Méléagant, dans Le Chevalier de la Charrette : ça gicle bien. Y a des dents explosées, un bras coupé, et ça se finit par une décapitation.
Sinon, le duel Renart vs Ysengrin, dans Le Roman de Renart, c'est pas mal non plus. :lol:
Sinon, le duel Renart vs Ysengrin, dans Le Roman de Renart, c'est pas mal non plus. :lol:
- AemiliaExpert
Tu peux leur montrer un extrait de Sacré Graal, contre le chevalier noir (qui finit homme tronc).
Le combat d'Yvain contre le précédent chevalier de la fontaine aussi.
Le combat d'Yvain contre le précédent chevalier de la fontaine aussi.
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Professeur de lettres classiques déclassée
Mon blog "culture et humeurs, humour et coups de coeur" : https://fortyfiveweeks.wordpress.com/
- SérénaNeoprof expérimenté
Le combat parodique de Frère Jean des Entommeures dans Gargantua:
"Sur ces paroles, il ôta sa grande robe et se saisit du bâton de la croix, qui était en coeur de sorbier, long comme une lance, tenant bien en main et parsemé de fleurs de lys, presque toutes effacées. Et il sortit ainsi, vêtu de sa casaque, le froc accroché à sa ceinture. Et du bâton de la croix, il donna si brusquement sur les ennemis, qui, sans ordre, ni enseigne, ni tambour, ni trompette, grappillaient dans l’enclos ( car les porte-drapeau et les porte-enseigne avaient posé leurs drapeaux et leurs enseignes le long des murs, les tambourineurs avaient défoncé leurs tambours pour les emplir de raisin, les trompettes étaient chargés de ceps, chacun de son côté ), il les chargea donc si rudement, sans crier gare, qu’il les renversait comme des porcs, frappant à tort et à travers, selon l’ancienne escrime. Aux uns il écrabouillait la cervelle, aux autres il rompait bras et jambes, à d’autres il démettait les vertèbres du cou, à d’autres il disloquait les reins, ravalait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, renfonçait les dents dans la gueule, défonçait les omoplates, brisait les jambes, déboitait les hanches, émiettait les tibias. Si quelqu’un voulait se cacher au plus épais des ceps, il lui froissait toute l’épine dorsale et l’éreintait comme un chien. Si un autre voulait se sauver en fuyant, il lui réduisait la tête en miettes à travers la suture lambdoïde. Si quelque autre grimpait dans un arbre, pensant y être en sûreté, de son bâton il l’empalait par le fondement. Si quelqu’un de ses connaissances lui criait : « - Ah, Frère Jean, mon ami, Frère Jean, je me rends ! - Tu y es, disait-il, bien forcé. Mais tu vas aussi rendre ton âme à tous les diables ! » Et d’un coup il l’étendait. Et s’il y en avait d’assez téméraires pour lui résister en face, il démontrait là la force de ses muscles. Il leur transperçait la poitrine par le thorax et le coeur. A d’autres, en frappant au bas des côtes, il retournait l’estomac, ce dont ils mouraient aussitôt. D’autres, il les frappait si férocement au nombril qu’il leur faisait sortir les tripes. A d’autres, à travers les c******* il perçait le boyau culier. Croyez bien que c’était le plus horrible spectacle qu’on ait jamais vu."
"Sur ces paroles, il ôta sa grande robe et se saisit du bâton de la croix, qui était en coeur de sorbier, long comme une lance, tenant bien en main et parsemé de fleurs de lys, presque toutes effacées. Et il sortit ainsi, vêtu de sa casaque, le froc accroché à sa ceinture. Et du bâton de la croix, il donna si brusquement sur les ennemis, qui, sans ordre, ni enseigne, ni tambour, ni trompette, grappillaient dans l’enclos ( car les porte-drapeau et les porte-enseigne avaient posé leurs drapeaux et leurs enseignes le long des murs, les tambourineurs avaient défoncé leurs tambours pour les emplir de raisin, les trompettes étaient chargés de ceps, chacun de son côté ), il les chargea donc si rudement, sans crier gare, qu’il les renversait comme des porcs, frappant à tort et à travers, selon l’ancienne escrime. Aux uns il écrabouillait la cervelle, aux autres il rompait bras et jambes, à d’autres il démettait les vertèbres du cou, à d’autres il disloquait les reins, ravalait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, renfonçait les dents dans la gueule, défonçait les omoplates, brisait les jambes, déboitait les hanches, émiettait les tibias. Si quelqu’un voulait se cacher au plus épais des ceps, il lui froissait toute l’épine dorsale et l’éreintait comme un chien. Si un autre voulait se sauver en fuyant, il lui réduisait la tête en miettes à travers la suture lambdoïde. Si quelque autre grimpait dans un arbre, pensant y être en sûreté, de son bâton il l’empalait par le fondement. Si quelqu’un de ses connaissances lui criait : « - Ah, Frère Jean, mon ami, Frère Jean, je me rends ! - Tu y es, disait-il, bien forcé. Mais tu vas aussi rendre ton âme à tous les diables ! » Et d’un coup il l’étendait. Et s’il y en avait d’assez téméraires pour lui résister en face, il démontrait là la force de ses muscles. Il leur transperçait la poitrine par le thorax et le coeur. A d’autres, en frappant au bas des côtes, il retournait l’estomac, ce dont ils mouraient aussitôt. D’autres, il les frappait si férocement au nombril qu’il leur faisait sortir les tripes. A d’autres, à travers les c******* il perçait le boyau culier. Croyez bien que c’était le plus horrible spectacle qu’on ait jamais vu."
- tannatHabitué du forum
La chanson de Roland : Laisse 104, par exemple.
La bataille est merveilleuse ; elle tourne à la mêlée. Le comte Roland ne se ménage pas. Il frappe de son épieu tant que dure la hampe ; après quinze coups il l'a brisée et détruite. Il tire Durendal, sa bonne épée, toute nue. Il éperonne, et va frapper Chernuble. Il lui brise le heaume où luisent des escarboucles, tranche la coiffe avec le cuir du crâne, tranche la face entre les yeux, et le haubert blanc aux mailles menues et tout le corps jusqu'à l'enfourchure. A travers la selle, qui est incrustée d'or, l'épée atteint le cheval et s'enfonce. Il lui tranche l'échine sans chercher le joint, il abat le tout mort dans le pré, sur l'herbe drue. Puis il dit : « Fils de serf, vous vous mîtes en route à la malheure ! Mahomet ne vous donnera pas son aide. Un truand tel que vous ne gagnera point de sitôt une bataille ! »
Laisse 105 :
Le comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal, qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand carnage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté, et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules. Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent.
Laisse 125 :
La bataille est merveilleuse ; elle se fait plus précipitée. Les Français y frappent avec vigueur et rage. Ils tranchent les poings, les flancs, les échines, transpercent les vêtements jusqu'aux chairs vives, et le sang coule en filets clairs sur l'herbe verte. « Terre des Aïeux, Mahomet te maudisse ! Sur tous les peuples ton peuple est hardi ! » Pas un Sarrasin qui ne crie : « Marsile ! Chevauche, roi ! Nous avons besoin d'aide ! »
Laisse 261 & 262 :
L 'Émir est d'une grande vigueur. Il frappe Charlemagne sur son heaume d'acier brun, le lui brise sur la tête et le fend ; la lame descend jusqu'à la chevelure, prend de la chair une pleine paume et davantage ; l'os reste à nu. Charles chancelle, il a failli tomber. Mais Dieu ne veut pas qu'il soit tué ni vaincu. Saint Gabriel est revenu vers lui, qui lui demande : « Roi Magne, que fais-tu ? »
Quand Charles a entendu la sainte voix de l'ange, il ne craint plus, il sait qu'il ne mourra pas. Il reprend vigueur et connaissance. De l'épée de France il frappe l'émir. Il lui brise son heaume où flambent les gemmes, lui ouvre le crâne, et la cervelle s'épand, lui fend toute la tête jusqu'à la barbe blanche, et sans nul recours l'abat mort. Il crie : « Montjoie ! » pour qu'on se rallie à lui. Au cri le duc Naimes est venu ; il prend Tencendur, le roi Magne y remonte. Les païens s'enfuient, Dieu ne veut pas qu'ils résistent. Les Français sont parvenus au terme tant désiré.
La bataille est merveilleuse ; elle tourne à la mêlée. Le comte Roland ne se ménage pas. Il frappe de son épieu tant que dure la hampe ; après quinze coups il l'a brisée et détruite. Il tire Durendal, sa bonne épée, toute nue. Il éperonne, et va frapper Chernuble. Il lui brise le heaume où luisent des escarboucles, tranche la coiffe avec le cuir du crâne, tranche la face entre les yeux, et le haubert blanc aux mailles menues et tout le corps jusqu'à l'enfourchure. A travers la selle, qui est incrustée d'or, l'épée atteint le cheval et s'enfonce. Il lui tranche l'échine sans chercher le joint, il abat le tout mort dans le pré, sur l'herbe drue. Puis il dit : « Fils de serf, vous vous mîtes en route à la malheure ! Mahomet ne vous donnera pas son aide. Un truand tel que vous ne gagnera point de sitôt une bataille ! »
Laisse 105 :
Le comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal, qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand carnage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté, et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules. Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent.
Laisse 125 :
La bataille est merveilleuse ; elle se fait plus précipitée. Les Français y frappent avec vigueur et rage. Ils tranchent les poings, les flancs, les échines, transpercent les vêtements jusqu'aux chairs vives, et le sang coule en filets clairs sur l'herbe verte. « Terre des Aïeux, Mahomet te maudisse ! Sur tous les peuples ton peuple est hardi ! » Pas un Sarrasin qui ne crie : « Marsile ! Chevauche, roi ! Nous avons besoin d'aide ! »
Laisse 261 & 262 :
L 'Émir est d'une grande vigueur. Il frappe Charlemagne sur son heaume d'acier brun, le lui brise sur la tête et le fend ; la lame descend jusqu'à la chevelure, prend de la chair une pleine paume et davantage ; l'os reste à nu. Charles chancelle, il a failli tomber. Mais Dieu ne veut pas qu'il soit tué ni vaincu. Saint Gabriel est revenu vers lui, qui lui demande : « Roi Magne, que fais-tu ? »
Quand Charles a entendu la sainte voix de l'ange, il ne craint plus, il sait qu'il ne mourra pas. Il reprend vigueur et connaissance. De l'épée de France il frappe l'émir. Il lui brise son heaume où flambent les gemmes, lui ouvre le crâne, et la cervelle s'épand, lui fend toute la tête jusqu'à la barbe blanche, et sans nul recours l'abat mort. Il crie : « Montjoie ! » pour qu'on se rallie à lui. Au cri le duc Naimes est venu ; il prend Tencendur, le roi Magne y remonte. Les païens s'enfuient, Dieu ne veut pas qu'ils résistent. Les Français sont parvenus au terme tant désiré.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- zebresqueNiveau 1
Parfait merci ! Rassurez vous je veux quand même quelque chose d'un minimum soft pour les élèves (c'est pour ça que je vous demande conseil) mais c'est eux qui m'en ont redemandé suite à une lecture que j'ai faite d'un combat d'Yvain donc je surfe sur leur envie de lire de la littérature médiévale. ;-)
Merci pour les tuyaux !
Merci pour les tuyaux !
- Monstre sous le litNiveau 5
Kapellmeister a écrit:Le combat final entre Lancelot et Méléagant, dans Le Chevalier de la Charrette : ça gicle bien. Y a des dents explosées, un bras coupé, et ça se finit par une décapitation.
- urbancyclistNiveau 3
Tu peux aussi parler de la bagarre de 2 eunuques, c'est une autre forme de combat "sans gland"... Bon ok je ---> [ ]
- JaneMonarque
Je trouve ce poème de Michaux particulièrement évocateur (mais bon, ce n'est pas un roman de chevalerie)
Le grand combat
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
Et une analyse du poème: http://www.poesie-daniel-lefevre.fr/Michaux-LeGrandCombat.pdf
Le grand combat
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
Et une analyse du poème: http://www.poesie-daniel-lefevre.fr/Michaux-LeGrandCombat.pdf
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- Fesseur ProGuide spirituel
:lol:urbancyclist a écrit:Tu peux aussi parler de la bagarre de 2 eunuques, c'est une autre forme de combat "sans gland"...
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Pourvu que ça dure...
- tabouNiveau 8
Je ne retrouve pas le combat final Méléagant et Lancelot dans les manuels que j'ai : quelqu'un l'aurait il dans ses tablettes ?
Merci d'avance
Merci d'avance
- tannatHabitué du forum
Une rapide recherche permet de trouver ceci :
http://www.francais-college.fr/pdf/combats-chevaliers.pdf
http://www.francais-college.fr/pdf/combats-chevaliers.pdf
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
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