Passer le CAPES de lettres Modernes à 46 ans ?

Si vous habitez Paris de toute façon, vous aurez sans problème un poste dans un collège de banlieue.

Dans la finance, on m'engage à bac +5 pour apporter les cafés et faire des compte rendus de réunions fusions acquisitions, je suis regardée comme une m...par de jeunes cocaïnomanes illettrés de 28 ans qui touchent des bonus de plusieurs milliers d'euros (que je ne toucherai jamais, étant "back office")....Rien que l'idée de faire ça encore au moins un an 1/2 (dans l'hypothèse où j'aurais le concours en 2017) me donne envie de vomir....
Donc je tente

Oui, je comprends. Tu dois avoir envie de les baffer.

En fait... On va dire que c'est plus ou moins arrivé il y a peu.....burn out....

Ma pauvre... On te soutiendra ici pour ton concours mais n'idéalise pas trop, c'est ce que je voulais dire.

Non, pas de souci pour ça....C'est juste que même si je gagne moins, même si c'est dur, au moins ça aura du sens.

ps : très sympa ton blog ciné

Enfin, ce serait aussi bien d,être un peu positif de temps en temps, et de ne pas décourager systématiquement tous les candidats à l'enseignement. L'emploi dans le privé c'est souvent l'enfer aussi. Et à 46 ans, avec un conjoint prof , on sait un peu où on va. C'est quand même un chouette boulot prof , parfois, non?

Il va en falloir beaucoup plus pour me décourager

ptitbouchon34 a écrit:Non, pas de souci pour ça....C'est juste que même si je gagne moins, même si c'est dur, au moins ça aura du sens.

ps : très sympa ton blog ciné

Bien sûr que je comprends. Je ne veux pas te décourager comme l'exprime une intervenante, seulement faire en sorte que tu sois la mieux armée et lucide face à ton projet. Merci pour la remarque sur le blog!  (en jachère depuis longtemps)

Et une fois lauréate vous découvrirez les joies de l'espé! Là-bas on aime les diplômés en master de l'éducation de - de 25 ans (d'où l'intérêt de passer par la 3ème voie, vous aurez moins de formatage formation)

corailc a écrit:Et une fois lauréate vous découvrirez les joies de l'espé!  Là-bas on aime les diplômés en master de l'éducation de - de 25 ans   (d'où l'intérêt de passer par la 3ème voie, vous aurez moins de formatage formation)

Bon, j'ai connu l'IUFM à un âge canonique, et j'ai vit e compris qui était l'ennemi, j'ai développé grâce à cette "formation" un esprit critique acéré et une détestation farouche des pédagogistes, à qui je ne pouvais pas encore donner de nom. Il suffit de faire semblant jusqu’à la titularisation. Bon, il paraît que l'ESPE est largement pire encore que l'IUFM, et je veux bien le croire, car les stagiaires sont unanimes.

roxanne a écrit:Enfin, ce serait aussi bien d,être un peu positif de temps en temps, et de ne pas décourager systématiquement tous les candidats à l'enseignement. L'emploi dans le privé c'est souvent l'enfer aussi. Et à 46 ans, avec un conjoint prof , on sait un peu où on va. C'est quand même un chouette boulot prof , parfois, non?

Wi. Il y a encore des choupinets, et j'ajouterai qu'en plus du fait de transmettre, et parfois de passer de bons moments avec certaines classes, c'est pour moi un plaisir égoiste d'être payée en partie à pouvoir lire et parler de belles pages, de poèmes qui m'ont touchée etc.

Lefteris a écrit:

corailc a écrit:Et une fois lauréate vous découvrirez les joies de l'espé!  Là-bas on aime les diplômés en master de l'éducation de - de 25 ans   (d'où l'intérêt de passer par la 3ème voie, vous aurez moins de formatage formation)

Bon, j'ai connu l'IUFM à un âge canonique, et j'ai vit e compris qui était l'ennemi, j'ai développé grâce à cette "formation" un esprit critique acéré et une détestation farouche des pédagogistes, à qui je ne pouvais pas encore donner de nom. Il suffit de faire semblant jusqu’à la titularisation. Bon, il paraît que l'ESPE est largement pire encore que l'IUFM, et je veux bien le croire, car les stagiaires sont unanimes.

Ah mais il faut le vivre, quand les copains me racontaient je n'y croyais pas tellement ça me semblait gros.. Et en fait c'est ça, on fait l'expérience du vide....

corailc a écrit:

Lefteris a écrit:

corailc a écrit:Et une fois lauréate vous découvrirez les joies de l'espé!  Là-bas on aime les diplômés en master de l'éducation de - de 25 ans   (d'où l'intérêt de passer par la 3ème voie, vous aurez moins de formatage formation)

Bon, j'ai connu l'IUFM à un âge canonique, et j'ai vit e compris qui était l'ennemi, j'ai développé grâce à cette "formation" un esprit critique acéré et une détestation farouche des pédagogistes, à qui je ne pouvais pas encore donner de nom. Il suffit de faire semblant jusqu’à la titularisation. Bon, il paraît que l'ESPE est largement pire encore que l'IUFM, et je veux bien le croire, car les stagiaires sont unanimes.

Ah mais il faut le vivre, quand les copains me racontaient je n'y croyais pas tellement ça me semblait gros.. Et en fait c'est ça, on fait l'expérience du vide....

Je remarque avec satisfaction que pas mal de jeunes sont horrifiés, ce n e sont pas des machines systématiquement formatables contrairement à ce que certains peuvent penser. Il est vrai qu'il y a quelques spécimens gratinés de fayots incultes et arrivistes qui peuvent laisser penser ça, mais c'est parce que ce sont surtout eux qu'on voit...

J'ai obtenu le CAPES l'année de mes 50 ans, après environ 30 ans passés en entreprise.

J'idéalisais sans doute le métier avant d'y rentrer, puisque quand on a connu journées sans fin, harcèlement moral, burn out, licenciement abusif, tout est forcément plus vert ailleurs.

Ma première affectation était à 500 km de chez moi, aujourd'hui 5 mutations plus tard je ne suis plus qu'à 150 km .... et finalement satisfaite de ce choix.
Le bilan que je pourrais en tirer va du vert clair au vert foncé, et est plus lié pour moi à l'environnement des adultes qu'à celui des élèves. Mon expérience m'amène à penser que ceux-ci sont plus simples à gérer !!!

Bonne chance en tous cas pour ta reconversion.

J'ai passé le CRPE en 2007 (éliminée car 4/20 en maths mais moyenne générale de plus de 12/20, dommage...) et je me souviens de l'année de préparation à l'IUFM.
Effectivement, on nous explique juste ce qu'il faut dire au jury pour avoir le concours, c'est du gros gros formatage...
En histoire, je faisais régulièrement des bonds de ma chaise
Ayant une équivalence Master 2, je crois que je passerai un peu moins de temps en formatage, c'est un bel espoir ça aussi, non?

Felicie a écrit:J'ai obtenu le CAPES l'année de mes 50 ans, après environ 30 ans passés en entreprise.

J'idéalisais sans doute le métier avant d'y rentrer, puisque quand on a connu journées sans fin, harcèlement moral, burn out, licenciement abusif, tout est forcément plus vert ailleurs.

Je comprends tout à fait ce point de vue , car bien que reconverti du public, je suis parti un peu pour les mêmes raisons (le licenciement en moins, mais déplacement pour raisons syndicales, radiation de l'avancement...)  notamment  pour ne pas avoir de hiérarchie sur le dos et travailler seul . Dommage car j'avais un métier intéressant et varié.  

Autres "avantages" sur ceux qui viennent du privé , et qui ont influencé ce choix  :
-le concours est  (était ?) vraiment anonyme, impossible de me bloquer en représailles;  en plus c’était ma formation, je pouvais tenter au pied levé (déjà d’ailleurs eu le capes par le passé  mais je n'avais pas intégré, démission directe).  J'ai poursuivi ma carrière à partir du point où je l'avais laissée, par reclassement (mais ça a été un combat acharné, avec recours, courriers ,  tout ayant été fait -pourquoi d'ailleurs ? - pour me barrer)  ;  les points de reclassement sur le même ressort administratif  m'ont permis d'être à côté de chez moi. Cette liberté m'a coûté environ 1/3 de mes revenus de toute manière, sans les indemnités, avec une carrière plus lente...
Ca, les gens qui viennent du privé ne l'ont pas , ça doit donc être plus difficile de démarrer sous les 1500€ et parfois  avec une mutation à la clef.


Le problème, c'est que précisément cette liberté,  qui est pour beaucoup  l'élément de choix principal de ce métier , qui permet de supporter le reste, est remise en cause par cette réforme scandaleuse.

Mon ami (celui qui a passé le CAPES à 40 ans) est satisfait et très épanoui maintenant. Il a un métier qui, pour lui, a du sens, même si ce n'est pas forcément facile. Mais ça a du sens.

Lefteris, je ne savais pas que tu avais passé CAPES et Agreg sur le tard. Quel est ton parcours? Comment as-tu bossé l'agreg? Ca m'intéresse.

Salsepareille a écrit:Mon ami (celui qui a passé le CAPES à 40 ans) est satisfait et très épanoui maintenant. Il a un métier qui, pour lui, a du sens, même si ce n'est pas forcément facile. Mais ça a du sens.

Lefteris, je ne savais pas que tu avais passé CAPES et Agreg sur le tard. Quel est ton parcours? Comment as-tu bossé l'agreg? Ca m'intéresse.

Non, là Lefteris va faire ses 80 km !

Salsepareille a écrit:Mon ami (celui qui a passé le CAPES à 40 ans) est satisfait et très épanoui maintenant. Il a un métier qui, pour lui, a du sens, même si ce n'est pas forcément facile. Mais ça a du sens.

Lefteris, je ne savais pas que tu avais passé CAPES et Agreg sur le tard. Quel est ton parcours? Comment as-tu bossé l'agreg? Ca m'intéresse.

C'est comme ça que je suis un vieux néoprof . Je ne m'étends pas sur mon parcours antérieur -infandum jubes renovare dolorem- , ni sur le capes. Pour l'agreg, ça a été une autre paire de manches. Comme j'étais à temps plein , je n'ai pas eu confiance en moi, j'ai pensé avoir moins à bosser et j'ai passé l'interne (erreur vu mon profil) , échoué deux fois à l'oral, dont une fois d'un cheveu. De guerre lasse, je passe l'externe, mieux adaptée par l'équilibrage des coefficients entre LA/français, et avec des épreuves plus "classiques" ( je ne suis pas très scolaire, et j'ai beaucoup peiné sur le type de dissert, le cinoche -lieu où je ne mets jamais les pieds- la forme de l'épreuve grammaire...). Et là, jackpot. J'aurais dû écouter dès le début ceux qui me le conseillaient , mais j'avais la flemme et un complexe, croyant que tous les candidats étaient nécessairement mailleurs que moi.

Carnyx a écrit:

Salsepareille a écrit:Mon ami (celui qui a passé le CAPES à 40 ans) est satisfait et très épanoui maintenant. Il a un métier qui, pour lui, a du sens, même si ce n'est pas forcément facile. Mais ça a du sens.

Lefteris, je ne savais pas que tu avais passé CAPES et Agreg sur le tard. Quel est ton parcours? Comment as-tu bossé l'agreg? Ca m'intéresse.

Non, là Lefteris va faire ses 80 km !

Non pas aujourd'hui ,mal à un genou , flotte, du bricolage urgent, dossier de détachement à faire...

J'ai préparé le CRPE en 2007 à l'IUFM et je me souviens du bourrage de crâne contenu de la préparation....concours raté car 4/20 en maths malgré 12,5 de moyenne mais toute note inférieure à 5/20 était éliminatoire...

Bien plus envie d'enseigner les lettres aujourd'hui et parée pour la corvée  formation post concours, c'est juste un mauvais moment à passer

Lefteris, j'ai pas suivi: tu demandes un détachement?

thrasybule a écrit:Lefteris, j'ai pas suivi: tu demandes un détachement?

Oui. Chances proches de zéro, mais ça donne le coup d'envoi si autre chose se présente. Qui ne tente rien...
Je ne suis pas pris à la gorge, mais totalement démotivé avec cette réforme, et le prochain saccage du lycée.  Alors si je peux trouver autre chose pour faire entre le  dernier quart ou tiers de ma vie professionnelle, autant essayer de sauter dans le bon wagon. Je vais de toute manière lever le pied...

Lefteris a écrit:

Felicie a écrit:J'ai obtenu le CAPES l'année de mes 50 ans, après environ 30 ans passés en entreprise.

J'idéalisais sans doute le métier avant d'y rentrer, puisque quand on a connu journées sans fin, harcèlement moral, burn out, licenciement abusif, tout est forcément plus vert ailleurs.

Je comprends tout à fait ce point de vue , car bien que reconverti du public, je suis parti un peu pour les mêmes raisons (le licenciement en moins, mais déplacement pour raisons syndicales, radiation de l'avancement...)  notamment  pour ne pas avoir de hiérarchie sur le dos et travailler seul . Dommage car j'avais un métier intéressant et varié.  

Autres "avantages" sur ceux qui viennent du privé , et qui ont influencé ce choix  :
-le concours est  (était ?) vraiment anonyme, impossible de me bloquer en représailles;  en plus c’était ma formation, je pouvais tenter au pied levé (déjà d’ailleurs eu le capes par le passé  mais je n'avais pas intégré, démission directe).  J'ai poursuivi ma carrière à partir du point où je l'avais laissée, par reclassement (mais ça a été un combat acharné, avec recours, courriers ,  tout ayant été fait -pourquoi d'ailleurs ? - pour me barrer)  ;  les points de reclassement sur le même ressort administratif  m'ont permis d'être à côté de chez moi. Cette liberté m'a coûté environ 1/3 de mes revenus de toute manière, sans les indemnités, avec une carrière plus lente...
Ca, les gens qui viennent du privé ne l'ont pas , ça doit donc être plus difficile de démarrer sous les 1500€ et parfois  avec une mutation à la clef.


Le problème, c'est que précisément cette liberté,  qui est pour beaucoup  l'élément de choix principal de ce métier , qui permet de supporter le reste, est remise en cause par cette réforme scandaleuse.

Comme je te comprends Lefteris , comme je te comprends; je suis exactement dans le même esprit que toi (et presque la même démarche)

N'as-tu pas essayé un congé formation ?